- Et du coup tu comptes faire quoi maintenant ?s'inquiète soudainement Ernesto. - Eh bien, pas grand chose à vrai dire.réponds-je alors avec simplicité.Je vais terminer ce petit verre bien sagement, et je pense que je vais aller faire un tour chez mes parents, histoire de réellement couper avec la pension pendant le temps d'une journée. - Aaaa~ah, là tu me fais plaisir gamin !se targue le patron du pub-brasserie. Allez, j'te l'offre ce verre ! - Ah bah non, je vais le pay- - Teuh teuh teuh !répète-t-il en faisant non du doigt.Considère ceci comme un investissement sur ta réussite ! Les bons comptes font les bons amis pas vrai ?me rappelle-t-il. - Tu n'as pas tort en effet. - Et puis, rien ne dis que je ne passerai pas un de ces jours pour profiter de vos formules défiant toute concurrence !annonce-t-il en faisant un clin d’œil. - J'en serais ravi ! Et je partie qu'Abel sera tout aussi content que de te rappeler que tu as eu besoin de lui, et que tu lui dois toujours un petit pécule financier... - Ha ha ha... hé hé hé... je n'ai pas dit que je viendrai tout de suite heiiii~in...bégaye-t-il, peu rassurée par l'idée. - Je te fais marcher !lancé-je avec cynisme.Je suis persuadé que ça lui fera plaisir de te voir !*buvant ma dernière gorgée*Allez, je décolle ! Encore merci Ernesto ! - Baaaa~ah, y a pas d'lézard ! Que l'avenir te soit prospère !me souhaite-t-il avant de partir. - La même à toi ! A bientôt !
Et c'est ainsi que je décide de partir de ce lieu usuellement utilisé pour la débauche ou noyer ses soucis du quotidien dans la nourriture et l'alcool. Le verre que j'ai bu ne m'a pas trop endommagé la cervelle, mais le manque de nourriture commence à se faire ressentir, et il ne sera pas de trop de pouvoir faire une petite virée chez les parents pour me sustenter dignement. Et puis, je suis sur que maman sera content de me voir, elle qui se plaint tout le temps que le boulot me prend toute mon énergie, et que ma pension l'a remplacée. Une maman tout à fait banale me direz-vous, mais comme tous les fils aimants, je fais le plus d'efforts possibles pour venir lui rendre visite régulièrement. Après tout, on en a qu'une de génitrice, alors autant en profiter jusqu'à ce que l'on ne puisse plus, pas vrai ? Eh bien c'est mon intention aujourd'hui. Certes, motivée par l'appel de l'estomac, ce second cerveau tout aussi important que celui au pôle nord du corps humain, celui sans qui les idées ne peuvent pas fuser aussi rapidement et efficacement, sans qu'un gargouillis ou une fringale ne vienne perturber le système.
Rien que de savoir que je vais probablement prendre ce déjeuner à la maison me donne l'eau à la bouche. Qu'est-ce que ma mère a bien pu préparer pour mes sœurs ? Un gigot ? Un risotto comme elle sait si bien les faire ? Ouuuuuuu~u alors sa fameuse quiche au fromage de pays et au saucisson légèrement épicé... quoi qu'il en sera, je sens que je vais me faire un petit festin.
- Oh bah tiens, qui voilà ?interroge une voix que je reconnais aussitôt. - Bah, que fais-tu là Zelliel ? - Eh bien figure-toi que je viens moi aussi voir ta chère môman ! Hé hé hé !ricane-t-il. - Arrête de l'appeler comme si on avait encore cinq ans. C'est affligeant.m'indigné-je. - Rrrrho ! Qu'est-ce que tu peux être susceptible par moment... c'est à se demander si cette nouvelle occupation ne t'a pas également accaparé ton sens de l'humour ?!marmonne-t-il. - Je te demande pardon ? - Je disais que tu passes tellement de temps à la pension que tu en perdrais presque ton naturel. - Que veux-tu dire par là ? - Bah là, typiquement, tu aurais répondu à mon brin d'humour par une pique toute aussi débile...avoue-t-il. - Beuh ! Tu m'charies là ?me surprends-je.Je suis pas différent de d'habitude... - Mhm...nasalise-t-il comme pour douter de cette affirmation.
Je ne comprends vraiment pas ce que Zelliel essaie de me faire passer comme message. Ai-je changé à ce point, que lui même puisse être mal à l'aise par ma présence ? Est-ce que l'ambition et l'envie de mettre la pension au premier plan pendant un temps joueraient en ma défaveur ? Pourtant, il ne me semble pas avoir modifié quoi que ce soit de ma manière d'être, ni de parler, ni même de concevoir les choses. Ce n'est pas comme si c'était la première fois que je lui demandais de ne pas parler comme un enfant de six ans, surtout pour parler de nos familles. Mais à voir sa réaction, il y a potentiellement quelque chose chez moi qui lui a déplu, au point de ne pas être réceptif à la normalité de mes propos.
Alors oui. En ce moment, je suis très peu disponible. La pension me prend énormément de temps, d'investissement, d'énergie. Je suis probablement un travailleur fou à lier en termes d'horaires et de déploiement de ressources. Tout aussi bien que je suis sûrement un brin trop dans l'excès de zèle pour ce qui est de garantir la réussite d'une telle entreprise. Je m'en suis rendu compte, je ne suis pas ignorant à ce point. Même ma famille, que je ne vois que très peu depuis le début de mon projet, me rabâche sans arrêt que je me tue trop à la tâche, que je devrais faire quelques pauses de temps en temps, et éviter de faire un burnout. Ils me connaissent eux aussi, ils savent de quoi je suis capable, et aussi de ce que je suis capable d'endurer. Quand bien même si j'avais été au bord du gouffre ou de l'épuisement physique et mental, pas une seule fois ils m'auront reproché un quelconque changement de personnalité, de comportement ou d'humeur. Et je ne les imagine pas me cacher ne serait-ce qu'une seule seconde, ce genre de pensée. Nous sommes bien trop proches pour se permettre de mettre en péril la dynamique familiale.
Et pourtant nous voilà, tous les deux, Zelliel et moi, plantés l'un en face de l'autre comme deux ronds de flans. A se regarder dans le blanc des yeux. A tenter de se jauger mutuellement sur que l'un pouvait bien avoir en tête et vouloir dire à l'autre. A ce jeu, je ne suis que très rarement gagnant, mais cette fois-ci, j'étais en position de force : il m'a clairement annoncé quelque chose qui lui a déplu, c'est donc à lui de justifier ses dires. Et je pense être assez idiot, pour le coup, pour ne pas partir de ma position tant qu'il ne m'aura pas cracher le morceau. On se connait depuis presque toujours, je sais quand quelque chose ne va pas. Et là, je sens une pointe de déception, mais pas forcément pour les raisons qu'il ne prétend émettre.
- Zell', dis-moi ce qui ne va pas.lui quémandé-je. - Rien... laisse tomber.rechigne-t-il. - Hors de question. Je te connais, quelque chose pèse sur ton esprit, alors je ne bougerai pas tant que tu ne m'auras pas dit le fin mot de l'histoire.campé-je alors sur mes positions, comme prévu. - C'est juste que... - C'est juste que quoi ?
- Eh bien, je te trouve distant.révèle-t-il. - Tu veux dire que l'on se voit un peu moins que d'habitude ? - Quelque chose dans le genre oui... - Zell', s'il te plait, je te l'avais dit il y a quelques semaines de cela.réagis-je.Que j'allais être un poil débordé avec la nouvelle implémentation de la zone de reproduction de la pension, pour respecter au maximum le cadre réglementaire, éthique et légal imposé par le programme dans lequel je me suis inscrit. - Oui... Pokémon for Life c'est ça ?demande Zelliel avec dépit. - Exactem-*m'interromps-je soudainement*-tu n'es pas en train de me dire que j'en fais trop quand même ? - Je n'ai pas dit ça Leo. C'est juste que... - JUSTE QUE QUOI NOM D'UN CANINOS ! ARRÊTE DE TOURNER AUTOUR DU POT ET DIS-MOI CE QUI NE VE PAS !ordonné-je alors avec vigueur. - BAH TU ME MANQUES ! VOILÀ. T'ES CONTENT ?!rouspète-t-il comme blessé dans son orgueil. - Tu pouvais simplement me le dire avant, espèce d’imbécile...soupiré-je. - Ouais bah t'es pas le plus disponible des hommes en ce moment hein ?! - Oui bah excuse-moi d'avoir des objectifs à courts termes plutôt prenant, hein ?! - Pfff.. Hmpffff... Pwouahahahahaaa !ricane Zelliel sans prévenir. - T'as craqué ou bien ?rétorqué-je en soulevant un sourcil. - On est vraiment en train de se faire une scène comme au temps du lycée ? HA HA HA ! - C'est vrai que c'est pas glorieux vu sous cet angle, hé hé.le joins-je dans l'hilarité soudaine.
Ce n'était effectivement pas dans les habitudes de Zelliel que d'être aussi mystérieux et secret de ses impressions et ses sentiments. C'est le genre de personne qui met toujours un point d'honneur à être le plus transparent possible, d'être toujours franc et direct, quitte à décontenancer et mettre mal à l'aise son interlocuteur, dans le but de brusquer, de créer une réaction, et de susciter le même niveau d'engagement émotionnel et verbal, dans la sincérité et la franchise. Il n'est pas du genre à jouer les faux semblants, alors autant vous dire que ce début de conversation avait eu vite fait de l'alarmer sur la nature de son humeur maussade. Mais maintenant que je sais de quoi il en retourne, je vais pouvoir m’engouffrer dans cette infime brèche qu'il a bien voulu entrouvrir pour notre entrevue. La nature de nos sentiments. Notre degré d'attachement. Et ce que l'on pouvait chacun en ressentir. Je ne suis pas à l'aise par avance de ce type de conversation, mais au moins, Zelliel avait eu le mérite de faire le premier pas.
- Bon alors comme ça je te manque hein ?dis-je avec cynisme. - Fais pas genre Leo ! Je sais très bien que je te manque aussi...suggère-t-il comme une évidence. - Bien évidemment que tu me manques, Zell' ! Tu es mon meilleur ami, celui dont je suis le plus proche. Donc bien sûr que ne pas te voir tout le temps constitue un des manques quotidiens de mon nouveau travail.concédé-je. - Je peux comprendre, oui. - Désolé de t'avoir crier dessus Zell'. C'est juste que tu n'as pas pour habitude de me cacher ce genre de chose.insisté-je.Pourquoi ne pas m'avoir dit tout de suite que tu voulais me voir pour dire de rattraper du temps perdu ? - Bah... je voulais pas te déranger... et puis bah... je voulais qu'on se capte dans un environnement plus calme, plus posé. - Mais tu voulais parler de quelque chose de précis, autre que le fait que je te manque ?
- Il n'y a rien de plus précis à dire de plus quand quelqu'un te manque, Leo. - Et c'est suffisant pour me dire, comme ça, de but en blanc, que je suis distant ? - Encore une fois, j'ai compris que tu étais occupé.insiste-t-il.Je suis conscient du boulot monstre que tu as depuis que tu es parti de l'académie. - A la bonne heure j'ai envie de dire...lancé-je avec cynisme. - Et si on passait à un autre sujet ? Vraiment. - Bah, si tu veux.acquiescé-je. - Non, vraiment, on est encore en pleine rue, le voisinage est presque comme une caméra de surveillance nous concernant. Je préfère d'autant plus finir cette conversation, plus tard dans la soirée, après le dîner avec tes parents.justifie Zelliel en jetant quelques coups d’œil furtifs en direction des quelques maisons des alentours. - M'oui t'as pas tort. Allons-y.
Je ne peux m'empêcher de me dire qu'à ce moment précis de la journée, il y a comme quelques non-dits de la part de mon meilleur ami. Je ne le sens pas forcément sur la réserve, ni même sous le poids de cette distance qui semble l'affecter selon ce qu'il peut m'en dire depuis tout à l'heure. Mais il y a quelque chose. Une question. Une inquiétude. Une envie de me demander un certain renseignement qui pourrait soit l'aider à être plus serein concernant notre lien, soit le brusquer et le faire s'éloigner d'autant plus. Malheureusement pour moi, je n'ai pas les capacités psychiques et surnaturels de mes compagnons Somnus et Vetala, mon Ectoplasma et mon Alakazam respectivement, et je ne peux pas sonder sn esprit ni lire son aura pour me douter de ce qu'il pouvait bien s'agir.
A la place, je le suis jusqu'à la maison de mes parents, un peu plus loin dans le voisinage en bordure de centre-ville. Un silence presque religieux s'est installé, augmentant un peu plus le malaise que je ressens depuis cette petite engueulade d'il y a quelques minutes maintenant. Il presse le pas, comme si la hâte d'être cloisonné dans un espace familier était son objectif ultime. Je tente d'augmenter le rythme également, mais j'ai l'impression d'être beaucoup plus lent que d'ordinaire. Comme si une force magnétique me tenait à distance de sa localisation, sans jamais pouvoir me rapprocher de lui. Je ne peux que regarder son dos, plutôt bien dessiné à travers ses vêtements de professeur à l'académie. Je ne peux que scruter la longueur de ses jambes et la vélocité de ses foulées. Je ne saisis pas trop bien pourquoi est-ce que tout à coup, l'analyser physiquement devient un refuge psychologique pour éviter de crouler sous la pression de sa vitesse de marche.
Je n'aime pas du tout cette situation. Je n'aime pas quand il y a cette atmosphère pesante et malsaine d'idées, de pensées, de sentiments et de paroles restant en suspens. Il faut que je parvienne à lui tirer les vers du nez, quitte à ce que cela s'amorce dès notre arrivée à la demeure familiale. Je refuse de perdre ce lien qui nous unit lui et moi depuis des décennies. Je n'ai pas commencé ma journée sur des œufs, puis retrouver un semblant de confiance en moi, pour retomber dans une étendue de ténèbres abyssales. Coûte que coûte, il faut que Zelliel me dise ce qu'il a sur le cœur et dans l'esprit. En espérant que le dîner ne me réserve pas d'autres mauvaises surprises.
Le trajet jusqu'à la maison me parait tellement long. Les soupirs que je pousse, les espèces de ruminations silencieuses de Zelliel. La compagnie de l'un auprès de l'autre n'a jamais été aussi pesante que ce jour-ci. S'il y a bien une chose qui reste dans mon esprit, c'est que j'espère que tout cela prendre une conclusion, rapide, et sans se prendre la tête. J'ai horreur de devoir me confronter aux personnes que j'apprécie le plus, surtout sur fond de reproches ou de manques. Je suis humain, après tout, et je doute que quiconque affectionne tout particulièrement ce type d'exercice social que représente la discussion de mise au point à cœur ouvert. Enfin, en tous cas, moi, je n'aime pas ça, pas du tout même. Les rares fois où je me suis entretenu de la sorte avec des personnes, c'étaient mes parents, pendant l'enfance et l'adolescence, lorsqu'il fallait recadrer le comportement, l'ambition ou tout simplement les débordements d'énergie que mes frères et soeurs et moi pouvions laisser s'échapper. Et encore, je m'estime heureux de ne pas avoir eu des parents ni trop stricts ni trop agressifs en parole, à chaque fois, les fins de discussions se terminaient sur des câlins quand il s'agissait de ma mère, ou des petites tapes sur l'épaule ou dans le dos dans le cas de mon père.
Mais avec Zelliel, je dois m'attendre à quoi au juste ? Une tape sur l'épaule ? Une tape dans le dos ? Une poignée amicale ? Une embrassade rapide et sobre ? Et ça, c'est dans le meilleur des scénarios. Sinon quoi ? Une engueulade ? Un éloignement temporaire ? Ou pire, définitif ? Un changement d'attitude et d'appréciation de l'un pour l'autre ? Tout se bouscule dans ma tête alors que je pousse le pas de la porte menant sur le hall d'entrée de la demeure familiale. Je n'entends pas tout de suite la matrone des lieux, me focalisant encore sur ces pensées parasites. Je n'arrive pas à y voir clair, je sens que mes tempes vont céder sous la pression. Je commence à avoir chaud, et je ressens l'inconfort de la situation. Ma mère apparait alors dans l'encadrement de la porte du salon, et m'adresse de nouveau une salutation affectueuse. Mais je reste encore une fois impassible, hermétique à toute parole tentant de s'inviter dans mes organes auriculaires. Ce qui l'interpelle, bien évidemment, puisque cette dernière s'approche de moi, et mets ses deux mains douces mais fermes sur mes épaules.
- Ça va chéri ? Tu as l'air tout patraque...s'inquiète-t-elle. - Oh ! Heeeee~eu oui. Oui tout va bien ne t'inquiète pas.lui réponds-je en reprenant mes esprits. - Mmh... on en reparlera sans doute.doute-t-elle en soupirant.Oh mais je ne t'avais pas vu Zelliel ! Mon grand ! Comment vas-tu ?accourt-elle vers lui. - Bonjour Stella ! Je vais pas trop mal et vous ?rétorque-t-il, bien plus décontracté que je ne le suis. - Au moins un qui à l'air en forme !enchaine ma mère avec un certain cynisme dans la voix, tout en me jetant un regard inquisiteur.
Je sais que les mamans ont comme une sorte de sixième sens, quand il s'agit de s'inquiéter de leurs petits. Et une fois n'est pas coutume, elle n'a pas entièrement tort, quand elle doute de ma sincérité sur mon état psychologique. Physiquement, tout va bien, je suis plutôt en forme, je m'entretiens, je mange comme il faut, de tout, en quantité raisonnable comme elle me l'a appris. Mais dans ma tête, c'est un embrouillamini d'idées sombres, de pensées peu lumineuses. J'imagine le scénario catastrophe entre Zelliel et moi, partant d'une base d'éloignement involontaire de ma part envers lui. Je sens qu'il veut des explications sur un sujet précis en lien avec ce sentiment. Mais bien évidemment, l'heure n'est pas à cela encore, il faudra attendre la fin du dîner pour en arriver là. A moins que quelqu'un d'autre ne se décide de mettre les pieds dans le plat volontairement...
713 mots
Entraînement à la Pension - Suivi
Fin d'entrainement pour BombydouLV.50 (2/4) Fin d'entrainement pour SovkipouLV.50 (0/4)Evoli SLV.28 (0/2) ⟶ jusqu'auLV.60 (0/4) GranivolLV.22 (0/2) ⟶ jusqu'auLV.60 (0/4)
Reproduction à la Pension - Tentative
✪ L'équipe de l'A.T.C met à disposition Rosmerta, le Métamorph de la pension, pour opérer une reproduction d'un futur Lippouti.
Le moment jusqu'au diner est lui aussi d'une longueur insoutenable. Stella prend un temps fou pour préparer sa cuisine, ses ustensiles, ses outils de parfaite restauratrice de maison. Pendant ce temps, Zelliel et moi sommes sur les fauteuils du salon, on n'ose pas trop se regarder, quelques soupirs se font de plus en plus pesant. Il y a définitivement quelque chose que mon meilleur ami ne me dis pas, et ça semble lui mettre un coup au moral. Je le connais joyeux, plaisantin, espiègle et vif d'esprit. Jamais je ne l'ai vu ou connu anxieux, timide ou réservé. Il est de ce genre d'homme qui ne joue pas les faux semblants, qui est expansif de nature, mais surtout, qui va toujours droit vers son but, peu importe ce que l'on pourrait en redire. Alors autant vous dire qu'à ce moment précis, je n'en mène pas large, et j'ai comme qui dirait l'impression que lui non plus. Je ne comprends vraiment pas, je ne comprends plus.
- Zell. Tu ne veux pas me dire ce qui te tracasse ?l'incité-je.Tu me fais vraiment peur là. Tu es sûr qu'il n'y a rien d'autre que ce que tu m'as dit tout à l'heure ? - Mmh... oui... non... 'fin je sais pas trop comment aborder la chose.bégaie-t-il. - Tu m'aides vraiment pas là... - Oui bah excuse-moi d'avoir parfois des moments de moins bien, Leo. Je suis pas aussi doué que tu ne le penses dans ce genre de situation. - Oulah ! Okay ! J'ai rien dit... - Mais non... ne t'énerve pas. C'est juste que je ne sais pas comment gérer l'information que j'ai en tête depuis un petit moment. - Et je peux pas t'aider pour le coup ? - C'est pas que tu peux m'aider ou pas... c'est juste d'être capable pour moi de pouvoir mettre des mots sur ce que j'ai en tête. Voilà. Je suis en manque de matière. - Mais tu me promets que tu me diras hein ? Me laisse pas dans l'ignorance comme ça, ça me fout les boules t'as pas idée. - Oui, oui, ne t'inquiètes pas.
Je ne suis pas rassuré pour autant, surtout que maintenant, je sais qu'il y a quelque chose dans son esprit qui l'accapare au point de ne pas trouver les mots qu'il faut immédiatement pour se libérer. Non pas que je m'inquiète de sa capacité à pouvoir faire le vide dans sa tête et de trouver les ressources nécessaire pour mettre toutes les cartes sur la table ; mais le simple fait que je sache que cela me concerne presque directement, ça ne fait que renforcer ce malaise. Mais c'est l'opportunité idéale pour ma mère de nous convier vers la salle à manger, en nous faisant savoir que le dîner était presque prêt. On ne sait pas vraiment ce qu'elle nous a concocté, mais on peut d'ores et déjà pressentir à l'odeur que cela sera un petit festin digne de ce nom.
Le menu s'annonce copieux . Une entrée sous la forme d'une salade composée : des tomates cerises fraiches du primeur, une laitue verte avec un cœur blanc croquant, des petits lardons tout juste saisis à la poêle pour ajouter du sel et de la texture, quelques copeaux d'oignons grillés pour ramener encore un peu de mâche en bouche, le tout, lié par une sublime sauce salade entièrement faite maison, dont Stella seule a le secret. Le contraste des saveurs est incroyable, alors que la composition d'ingrédient, en elle-même, est tout à fait modeste et banale. Il faut croire que l'amour de la cuisine sert de petite touche magique pouvant sublimer un plat malgré sa légèreté et sa banalité. Un petit verre de vin rosé vient accompagner ce début de repas, un breuvage issu d'un cépage donnant une couleur très claire à la mixture alcoolisée, mais toutefois une petite note fruitée qui vient rajouter un peu plus de profondeur à la salade et sa sauce. Ma mère n'a pas son pareil pour ravir les palais et les cœurs. Et les estomacs, bien évidemment. Et alors que l'on attend que Zelliel termine ce qu'il y a encore dans son assiette, lui qui est du genre à manger plutôt lentement, ma mère s'improvise lanceuse de conversation.
- Sinon, Leo, tout va bien à la pension ? - Tout va bien maman.répond-je aussi rapidement.Il y a beaucoup de choses à régler encore par rapport à ma signature du contrat chez « Pokémon for Life ». - Ah oui~iiiii, la fameuse coopérative luttant pour la protection des espèces animales et pokémons en voie d'extinction ? - Tout à fait !acquiescé-je.Leurs closes sont plutôt fermes et drastiques du côté légal, mais ça devrait pouvoir le faire. - Et tu penses réussir à faire le bonheur de certaines personnes qui cherchent à adopter ces charmantes petites créatures ?minaude-t-elle.Depuis que tu m'as laissée ta charmante Lippoutou, et ton Tartare fort serviable... je t'avouerai que je ne serais pas contre une petite adoption pour aider à la maison. - Aaaaa~ah, la voilà ta manœuvre ! Ha ha ha !me détends-je en rigolant un petit coup.Je me demandais où tu voulais en venir. Je sais maintenant ! - Moi ? Calculatrice ? Jamais voyons... hu hu !glousse-t-elle.
Il est vrai que ma mère a toujours eu un faible pour les Pokémons. Ce n'est pas pour rien qu'elle participe à l'effort de recherche dans les laboratoires du Parc Safari, afin de promouvoir toujours plus de qualité dans le traitement des espèces que les zoologistes récupèrent dans la nature dans un état frôlant l'impensable. Pour l'avoir vu faire en stage d'observation, pendant mes périodes collège-lycée, je suis devenu un véritable fan de sa motivation et de son ardeur dans le travail. Toujours à proposer des solutions à ces confrères et consœurs, au sujet de la propreté de certaines zones du parc, des volumes et des conditions météorologiques de certaines autres zones. Elle avait aussi cette direction toute trouvée de vouloir améliorer la partie nutritionnelle des occupants de chaque enclos, chaque bout de lac, chaque parcelle de petite forêt cerclée.
Pour elle, chaque spécimen est unique en son genre, et se doit de suivre un régime alimentaire qui lui est également propre, afin de le préserver en termes de conditions de vie, mais aussi pour l'amener petit à petit à une routine qui le rapprocherait de la vie sauvage, pour entrevoir une possibilité de réinsertion future. Elle ne se porte pas comme une pionnière de la cause animale et du réalisme à opérer dans les centres zoologiques, mais elle était sûre d'une chose : sans action au quotidien, les mentalités ne peuvent changer, et les évolutions ne peuvent être provoquées. Une femme de caractère, de réalisme et d'ambition : mon héroïne d'antan.
Puis vient la partie du plat chaud. Rien de bien folichon cette fois-ci, mais une valeur sure de la gamme gastronomique de ma mère : blanquette de veau sur son lit de riz, accompagné de sa petite sauce blanche mijotée. Un plat typiquement familial, traditionnel, qui ravit toujours les plus fins gourmets, et qui rassasie pour sûr les estomacs les plus criards. Une assiette réconfortante, qui rappelle toute la nostalgie des années passées à en manger pendant l'enfance, et qui provoque des sensations de bien-être psychique de par sa banalité rassurante et de son délice intemporel. Il n'y a pas dire, on apprécie d'autant plus le talent d'un cordon bleu lorsque ce dernier concocte un menu qui fait remonter des souvenirs, des sentiments, des picotements dans le ventre et des étoiles dans les yeux. Si elle n'avait pas suivi son objectif de devenir une éminente scientifique, au plus proche des Pokémons, pour faire avancer les mentalités et les consciences écosystémique ; je pense qu'elle aurait largement eu sa place dans la restauration, seconde de cuisine, ou à son propre compte dans un petit bouiboui modeste.
Je ne me fais personnellement pas prier pour me servir allègrement et en proportion digne d'un Goinfrex à la naissance. Je salive d'avance de savoir que cette pièce de viande, fondante et peu grasse en l'apparence, s'apprête à intégrer mon système digestif. Je savoure olfactivement le fumet qui se dégage de ces morceaux de protéines animales, rehaussé par une note de velours provenant de la sauce. Et enfin, je jette mon dévolue visuel sur le riz, que je dévore du regard avant même d'envisager de faire de même via un bon coup de fourchette bien senti. C'est simple, j'appréciais déjà la nourriture étant enfant, mais c'est lorsque j'avais réalisé mes études pour devenir coach sportif professionnel, que je m'étais rendu compte de toute l'importance et la sagacité de la nourriture. Bien préparée, elle peut produire des résultats incroyables. Tout juste envisagée ou modifiée à la va vite, et c'est tout un métabolisme qui en souffre.
Stella se sert volontiers avant Zelliel, qui scrute le plat avec insistance, comme si le doute s'emparait de lui. Se peut-il qu'il réfléchisse à sa propre portion, pour ne pas nous apparaitre comme un petit goret ? L'idée me fait sourire intérieurement. Se peut-il qu'il ne sache pas trop dans quel ordre se servir, soit pour garder l'intégrité du grain de riz blanc dans son assiette, ou pour être sûr de doser la sauce en conséquence pour garder un maximum de saveur et de plaisir en bouche ? Ça aurait été mon schéma de réflexion, personnellement. Mais il n'a pas l'air décidé à se servir de lui-même, alors c'est ma mère qui prend les devants.
- Je te sers Zelliel ?demande-t-elle innocemment. - Heu, oui je veux bien s'il te plait.répond-il plutôt timidement. - Pardonne-moi le jeu de mot douteux, mais tu n'as pas l'air dans ton assiette...finit-elle de dire, déclenchant un début de rire étouffé dans mes narines. - Ha ha ! Pas mal du tout.se détend Zelliel.Nan ça va, c'est trois fois rien.
550 mots
Entraînement à la Pension - Suivi
Evoli SLV.31 (2/3) ⟶ jusqu'auLV.60 (0/4) GranivolLV.26 (1/2) ⟶ jusqu'auLV.60 (0/4) (+ 5 niveaux d'élevage ajoutés via les niveaux du mois) Crabaraque SLV.30 (0/3) ⟶ jusqu'auLV.60 (0/4)
Reproduction à la Pension - Tentative
✪ L'équipe de l'A.T.C met à disposition Rosmerta, le Métamorph de la pension, pour opérer une reproduction d'un potentiel Abra.