Certains pokémons insectes semblent adaptés à la vie sous terre, mais il est vrai que ce ne doit pas être le cas de cizayox. Nous nous demandons si la mutation de ses gènes est dûe à l’absence de lumière dont il aurait normalement dû bénéficier, mais ne souhaitons pas pour autant poursuivre la conversation avec la scientifique. Faire la discussion est déjà bien assez pénible comme ça alors nous souhaitons nous concentrer sur nos compagnons. Si encore la jeune femme avait des réponses concrètes et précises, nous pourrions l’écouter, car toutes les connaissances sont bonnes à prendre, mais le chromatisme est, pour elle aussi, fait d’hypothèses.

- Si la science allait jusque là, ce serait intéressant, nous commentons l’idée des pokémons à customiser avec un sourire. Nous nous doutons que ça ne passerait jamais les comités d’éthique, car pour la plupart des gens ils sont plus que des moyens d’arriver à leurs fins, mais si Alphyr pouvait arborer une autre couleur que cet orange criard, nous ne serions pas contre.

Les pokémons poursuivent leurs intéractions jusqu’à l’appairtion d’un tarsal face auquel Artie a du mal à réagir. Il finit par adopter une attitude qui ressemble à celle qu’il avait lorsque Nicolas était plus petit. Nous faisons la remarque à voix haute et nous interrogeons sur les capacités de discernement de notre floramantis.
La scientifique nous donne quelques explications plausibles qui nous poussent à la réflexion, car Artie n’a jamais eu ce genre d’attitude avec notre solaroc, qui pourtant est de type psy lui aussi. Enfin, les deux espèces sont très différentes et nous savons que ce type de pokémon peut avoir des capacités bien différentes selon les espèces.

- Peut-être, c’est que je ne l’imaginais pas prévenant avec tous les enfants. A l’état sauvage, c’était un pokémon assez agressif, je pensais que mon fils faisait exception car il s’agit d’un membre de la famille qu’il voit tous les jours, nous ne pensions rien des tarsals, mais maintenant que nous pouvons supposer qu’Artie peut les associer à Nicolas, nous décidons de ne pas les aimer.

Le temps que nous échangions quelques mots, la scientifique et nous, et Artie a repris sa rose et invité le jeune pokémon à la sentir, la lui tendant juste sous le nez. Nous voudrions lui dire qu’il n’est pas là pour partager sa passion, mais imaginons que cela peut être considéré comme une forme de communication alors nous restons silencieuses à observer la scène, armées du sourire attendri de Cannelle.

- Ils sont mignons, n’est-ce pas ?

Mignons à vomir.

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Le temps du rendez-vous se passe dans le jardin du Manoir Brown. Cannelle et ses pokémons rencontrent diverses espèces qui vivent dans le jardin de la scientifique, ce qui donne l’occasion d’élargir quelque peu leurs connaissances des autres créatures. Artie reste principalement intéressé par les fleurs qu’il renifle et cueille à coeur joie malgré nos remontrances quand notre sac s’en trouve déjà plein. Bientôt le soleil se met à décliner et nous réalisons qu’il va être temps de repartir.

- L’heure file !, faisons-nous remarquer en jetant un œil à notre téléphone portable. Je crains de ne pas pouvoir rester encore trop longtemps… Et je ne voudrais pas prendre plus de votre temps non plus.

Pendant que nous initions notre départ, nos pokémons continuent d’évoluer dans le jardin sans se soucier le moins du monde du temps qui passe. Artie perce la pointe d’une fleur ressemblant à une grosse marguerite de la griffe au bout de sa patte avant d’y mettre le nez, pour en découvrir des arômes cachés. Alphyr, bien trop grand et avec de trop gros naseaux pour ça, le regarde faire avec curiosité. Le dracolosse se penche en avant, figure menaçante pour qui ne le connaîtrait pas, et le floramantis l’ignore royalement : il a l’habitude de sa présence.

- Cette visite a été instructive, je vous en remercie !

Nous n’entrons pas dans les détails de ce que nous avons appris car nous ne jugeons pas ça nécessaire. De plus, nous faisons confiance à la scientifique pour se souvenir de ce que nous avons fait l’après-midi même, sinon il y aurait matière à s’inquiéter !