Angelo est définitivement ce genre de personne qui a l'humour facile et taquin, de quoi forcément passer des bons moments en sa compagnie. Ça avait été le cas à la pension d'ailleurs : très poli, soucieux des convenances, toujours très verbal sur ce qui pouvait l'incommoder ou au contraire le faire se sentir comme chez lui. Il est d'un naturel plutôt joyeux, ne parle jamais en mal de qui que ce soit, ou du moins, tente de ne pas ressasser quoi que ce soit de négatif, et ça, ça fait toute sa différence. Dans un monde aussi compliqué que le notre, faire preuve de légèreté, d'ouverture d'esprit et de jovialité, ça force le respect, ça donne un charisme particulier, et ça donne l'envie aux autres de répliquer ce même comportement et cette même humeur, et faire de chaque jour un quotidien plus radieux, plus léger, plus simple.

Malgré tout, je pense qu'il a capté que je ne suis pas du genre à m'épandre sur mes sentiments les plus enfouis de ma personnalité, surtout lorsqu'on parle d'amour, d'attirance physique et émotionnelle. Ce n'est pas un tabou, au contraire, dans ma famille, on a toujours parlé très librement de ce type de sujet. Mais je suis d'un naturel plutôt pudique malgré mes apparences de grand sportif très à l'aise dans ses muscles et ses performances physiques. Je ne me livre qu'aux personnes très proches de moi, et autant dire qu'à par ma famille, et Zelliel du coup, à pas grand monde. Mais cela ne m'empêche de vivre et d'expérimenter ce que le monde a à m'offrir, simplement que je reste plutôt discret là-dessus, afin de ne pas être trop embêter par des oreilles ou des paires d'yeux inconvenants.

- Qu’est-ce qui te dit que ce n’est pas toi qui m’as tapé dans l’œil ? fait-il mine de laisser planer dans l'air avant de rire aux éclats. Franchement je n’ai pas regardé, j’étais là-bas en mission d’infiltration je te rappelle. Pas de flirt au travail. C’est une règle que j’applique déjà quand je suis de service au RainboX, et pourtant si je voulais j’aurais de quoi faire. Si tu savais le nombre de gars qui finissent par se rabattre sur les barmans quand la soirée ne se passe pas comme ils voudraient !
- J'ignorais cette partie de ton boulot. A part la fois où nous sommes allés dans cette discothèque tard dans la soirée, je n'ai pas l'habitude de rester aussi longtemps dans un lieu de restauration ou de divertissement nocturne, admets-je, ou du moins, pas au point de devoir me rabattre au comptoir pour tenter de mieux finir ma soirée. nuancé-je.


Il est vrai que je n'en connais pas non plus des masses sur le travail d'Angelo, ni sur sa vie en général. Il doit certainement être tout aussi discret et précautionneux de ne pas étaler toute sa vie au grand public, pour garder le contrôle et ne pas être importuner par des esprits mal tournés ou vicieux. Chose que je respecte à cent pour cent, mieux vaut vivre pour soi, en faisant ce que l'on a envie de faire, dans son bien-être et son espace vital personnel, plutôt que de chercher l’œil d'autrui ou l'intérêt du plus grand nombre à tout bout de champ, comme tous ces jeunes qui s'exhibent sur les réseaux sociaux en quête de reconnaissance et d'influence virtuelle.



En revanche, je sens que son regard insiste de plus en plus sur la pokéball que j'ai gardé dans la main, en cas de force majeure pour nous défendre. Sa curiosité prendrait-elle le dessus ? Ou regarde-t-il autre chose en prétextant de faire une fixette sur la balle de capture ? Non... il n'oserait pas se rincer l’œil comme ça ? Si ? Ressaisis-toi Léo, c'est du grand n'importe quoi ce que tu penses. Tu tombes dans sa taquinerie ! Bougre de toi !

- C’est un pokémon que je connais ? Si c’est ton Draco, tu peux le libérer sans problème. Chance a pris beaucoup en assurance depuis la dernière fois, pas vrai ?
- Oui, c'est cool pour lui ! approuvé-je tout en essayant de me rappeler de sa question. Ohhh, lui ? me rassuré-je tout en regardant moi aussi la pokéball. Effectivement, tu l'as déjà vu, mais à l'époque, il n'était pas aussi grand. Attends. l'intimé-je en appuyant une première fois sur le bouton pour ramener la pokéball à sa taille d'origine. Simargl, viens mon grand !

S'en suit un éclair rouge symbolisant la sortie de mon pokémon canin de sa maisonnette portative. Le grand et flamboyant Arcanin de ma fine équipe de coordination fait son entrée avec un aboiement fier et sonore. L'écho n'hésite d'ailleurs pas à lui renvoyer son propre aboiement au fur. Ne sachant pas trop comment Chance réagirait, je demande tout de suite à Simargl de se placer à l'arrière de notre petit cortège, afin d'assurer nos angles morts. Histoire de ne pas trop imposer sa présence toute fois beaucoup plus importante qu'à l'époque de la pension.

- Il a bien changé lui aussi, non ? souris-je en faisant allusion au Caninos qu'Angelo avait aperçu sur le site à l'époque de sa venue. Mais au fait, dis-moi, enchainé-je, tu m'as bien dit que tu es barman au RainobX et que parfois tu es amené à faire des descentes à l'improviste sur les autres propriétés mondaines de ton boss... c'est uniquement pour le maintien du label queer, ou y a-t-il quelque chose de plus officieux ? l'interrogé-je.



Sans vraiment que je ne puisse avoir le temps d'entendre son début de réponse, Simargl commence à grogner de depuis l'arrière. Je me retourne instinctivement vers lui, pour voir où son regard se porte. Visiblement, c'est devant nous, et je ne l'ai pas encore remarqué. C'est dire si sa vision de loin est performante. Et alors qu'Angelo commence son début de réplique, je me rends compte qu'effectivement, une silhouette que je ne reconnais pas, semble se rapprocher de nous. Il ne s'agissait ni de Lana, ni de Sœur Elizabeth. Qui cela peut bien-être ? Quelque chose me dit que l'arrêt brutal de la marche d'Angelo en dira long sur la situation.

- Ça doit être la sœur, non ? Pas de…

La coupure nette dans la réponse d'Angelo ne me dit rien qui vaille. Cette silhouette que le blond pense être cette satanée Elizabeth ne fut finalement pas celle qui nous apparait, mais plutôt une femme plutôt grande - moins que je ne le suis, mais je peux me rendre compte de la taille potentiellement plus haute que la moyenne pour une femme - d'âge plutôt mûr mais sans être trop avancé - pas au point de pouvoir être ma mère en tous les cas - à la chevelure blonde, coupée plutôt court, et au regard d'un bleu perçant. Ce n'est définitivement pas la bonne sœur, ou alors, ce monde distordu a également altéré notre perception des physiques et des proportions, auquel cas nous sommes en passe de recevoir un nouveau sermon de sa part.

- Impossible. murmura le musicien propriétaire du Croaporal.

Angelo parait comme subjugué, mais pas dans le bon sens du terme. Un agacement plutôt visible vient transformer la moue rieuse et taquine de son visage, et un regard plutôt noir et dédaigneux prend soudainement la place de ces deux gobilles joyeuses et lumineuses d'il y a quelques secondes tout au plus. Il a l'air de ne pas croire ce qui vient de lui apparaitre, et pourtant, il a l'air plutôt remonté pour que tout ne soit qu'une illusion. Je ne saurai pas dire qui se trouve en face de nous, ou si même cette personne est réelle : j'ai moi-même été la victime d'hallucination et autres travestissements d'identité, alors je n'avais aucune idée encore de quel détail peut me permettre de faire la différence. Mais si toutefois il s'agit d'une fausse personne, alors ce monde parallèle serait capable de nous faire halluciner à deux ? Cela me parait trop gros pour être véritable.

- Je ne sais pas si tu la connais, me glisse-t-il entre ses dents, signe d'une agressivité passive envers la personne qui se tient devant nous. Si non, c’est ma mère.
- Ah tiens, voilà un visage que je n’avais pas vu depuis longtemps. Quel honneur d’enfin te revoir, Ange. répond la femme blonde.
- Pas partagé. rétorqua-t-il aussi sec pendant que celle qui devait être sa mère s'approche de nous. Non c’est bon, tu peux rester où tu es. Je n’ai pas l’intention de parler avec ma mère, et encore moins avec une réplique malfaisante d’elle.
- Tu continues de te comporter comme un enfant. minaude-t-elle. Je vais te montrer comment font les adultes... *se tournant vers moi* Bonjour jeune homme, enchantée. Je suis Victoria Lombardi. Vous êtes un ami de mon fils ?



Et là, c'est la confusion dans ma tête. Sur le coup, je ne réagis pas à l'apostrophe de celle qui se veut être la génitrice de mon ami musicien, je détourne mon regard de sa silhouette et rive mes pupilles vers le sol. Machinalement, quand ce dernier me demande de le suivre en pestant un peu plus que de raison, je commence à m'exécuter. Et puis je me mets à réfléchir, sur la véracité de cette illusion collective. Est-ce vraiment un piège tendu par le destin ? Le monde fictif lui-même ? La bonne sœur ? Et du coup, je m'arrête dans mon suivi pédestre, et je fais part à Angelo d'un certain scénario qui me vient soudainement en tête, et qui pourrait nous aider à confirmer l'identité et les intentions de la créature humanoïde ressemblant à sa mère qui se trouve désormais derrière nous.

- Angelo. J'ai l'impression qu'on est en train de passer à côté de quelque chose, un détail crucial sur le fonctionnement de ce monde. émets-je en me positionnant de profil pour garder la maman d'Angelo dans le champ de vision. Si vraiment elle est celle qu'elle prétend, elle devrait pouvoir répondre à une question que seul toi peut poser et que seule la véritable elle peut répondre, vrai ? hypothétisé-je. Maintenant que je fais le rapprochement, je crois avoir lu ton véritable nom de famille quelque part sur le net, mais sans vraiment trop prêter attention. Une personnalité des réseaux peut-être ? lui demandé-je. Je sens que ça te coûte, mais ne serait-ce pas l'occasion de tirer au clair cette histoire de doppelgänger ?



Même je n'en reviens pas de sortir un mot pareil dans un moment aussi flou. Depuis quand mon esprit de linguiste des dialectes du monde se manifeste pour décrire un simple phénomène d'illusion d'optique ou de potentielle imposture grimée ? En espérant qu'Angelo ne m'en veuille pas de creuser l'affaire. Au mieux, on risque de savoir comment ces illusions se manifestent ; au pire, on risque une confrontation, et nos amis Pokémons seront là pour nous épauler. Et à la véritable limite, la fuite reste possible... cette femme ne me semble pas très sportive, contrairement au blond qui pourrait supporter une séance de course inopinée.

Je n'ai pas tout de suite entendu ce que la mère d'Angelo m'a dit, mais tout ce que je sais, c'est qu'Angelo s'est permis de lui répondre, et sur un ton encore un peu plus agacé que celui de quelques secondes auparavant. Mais toujours est-il que je me questionne. Il y a quelque chose dans cette soudaine apparition qui me chagrine. Un sentiment presque tout à l'opposé de celui que j'ai eu avec la bonne sœur Elizabeth. Et pourtant, si je dois faire un parallèle, je peux dire que cette impression déconcertante et dérangeante, je l'ai déjà ressentie en arrivée dans cette réalité alternative, en me faisant confronter à trois personnes de mon entourage, également apparues de nulle part.

Du coup, je m'arrête, et je fais part de mon plan à Angelo. Il n'a pas l'air très enchanté de vouloir marcher dans la combine, mais comme un véritable héros, une force insoupçonné devant l'adversité, et pour cette prise de responsabilité, je lui en suis extrêmement reconnaissant. Il faudra que je lui en fasse part plus tard, quand on aura régler la situation. Le musicien de Kalos s'exécute et commence à revenir vers ma position, pour faire face à sa mère, ou du moins, ce qui s'en rapprochait au niveau de l'apparence physique. Il lui pose alors une question tout à fait personnelle, au sujet d'un homme dénommée Fabio. Je ne le connais, ni je ne connais cette partie du passé d'Angelo. S'il ne m'en a pas parlé, c'est qu'il n'a pas jugé que c'était important. Je ne suis pas non plus un ami de longue date, alors je ne m'attends pas à ce qui m'en reparle après cet épisode. S'il en a l'envie, alors il fera. Sinon, j'attendrai qu'il veuille bien se livrer.


La réponse de la mère d'Angelo ne se fait pas attendre. L'information est juste de ce que le blond en dit, mais visiblement, quelque chose commence à faire tilt chez lui. Et chez moi, c'est le coup de tonnerre. Il y a ce détail dans le moment de la réponse de notre interlocutrice qui m'est affreusement familier. Quoi donc ? Le temps de réponse et l'attitude adoptée au moment de celle-ci : les bras croisés, le regard méfiant et sérieux, comme si avoir donné cette réponse remettait tout en cause. Alors qu'en soi, la réponse est bonne n'est-ce pas ? Eh bien, à quatre-vingt-dix-neuf pour cent en réalité. Angelo remarque que le prénom utilisé n'est pas celui usité par la véritable maman du jeune homme. Et là, ça y est, j'en suis sûr : les apparitions qui me sont apparues précédemment, sont exactement les mêmes que celle qui nous fait face en ce moment-même ! Pour Angelo, la conclusion est la suivante : il s'agit d'un Pokémon.

- Tu ne crois pas si bien dire, et tu sais quoi ? Ils sont deux. me rends-je compte, l'air déterminé et le sourire agacé d'excitation et de remord.



Cette affirmation est potentiellement abracadabrantesque pour le blond, qui ne doit certainement pas comprendre mon raisonnement, mais pour ma part, ça y est tout fait sens. Lors de mes précédents moments de stress et de désolation mentale, je me souviens d'une série de détails horriblement similaires à ceux-ci : l'apparition de mon père m'appelant Léo au lieu de Leonis, en signe de respect de la paternité et de la cordialité instaurée dans la famille entre hommes, me rappelant mon brillant avenir en tant que sportif à l'internationale avec mon équipe "de cinq", alors que je pratiquais le basket en trois contre trois à l'époque ; l'apparition de Zelliel, qui m'avait raconté que notre fameux dîner à l'auberge de la ville avait été une déception pour lui, que mes sentiments étaient dégoutants de désillusion et de manque d'intellect, alors que nous avions dîner dans un restaurant étoilé à la place, et n'étant pas du style à parler de l'intelligence de quelqu'un, le vrai Zelliel promouvant l'inclusion en tant que professeur ; et puis cette dernière apparition, de cette rousse de Paldea que j'avais rencontrée sur Parmanie au tout départ, Masa, qui me révélait qu'elle avait été frappée par ma médiocrité et ma petitesse mentale lors du sauvetage de Draco des griffes d'un éminent prestidigitateur qui aurait dû avoir le pedigree suffisant pour pouvoir l'élever, alors qu'en réalité, cet homme n'était qu'un simple ventriloque.

Mais outre ce stratagème de souvenirs plus ou moins véritables et proches de la vérité, il y a également cette présence que j'ai failli occulter jusqu'à maintenant : un Alakazam, non loin de chaque scène d'apparition d'une personne. Ce qui fait qu'en lieu et place d'une facétie d'un seul être extraterrestre, il s'agit en fait d'un concert de deux Pokémons, un pouvant changer son apparence au gré de ses envies, et l'autre, capable d'extraire mentalement quelques pensées et quelques souvenirs de l'esprit des gens, et relayer tous les détails possibles au Pokémon métamorphe. Et à ce moment précis, ça ne peut plus être une coïncidence.

- Angelo, regarde bien sur ta droite, caché derrière un buisson. lui dis-je en pointant le doigt sur la droite, en diagonale de la position de la fausse Victoria Lombardi, d'où dépasse une sorte de moustache, et la lumière du soleil semble se refléter sur un objet métallique, comme la fameuse cuillère du Pokémon paranormal. Je suis un sombre idiot, laisser ma détresse occulter un détail si important... il était là à chaque fois ! A chaque fois ! C'est sûr, ce sont nos ennemis, probablement des envoyés de celui ou celle ayant déclenché ce blackout interdimensionnel. me flagellé-je. Angelo, je vais te protéger coûte que coûte. Préparons-nous, c'est un duo de type Psy et Spectre que nous avons probablement devant nous. N'est-ce pas... Ectoplasma ?

Ce dernier mot provoque la colère de la Victoria factice. Mais le détail le plus troublant est cet effet de grésillement visuel qui se manifeste à même son corps, et qui laisse entrevoir par autre moment des bouts d'apparence reliées à ma propre personne : le visage de mon père, la chevelure de Zelliel puis celle de Masa. Là, plus aucun doute, c'est une illusion, préparée par la collégialité de deux Pokémons extrêmement pernicieux et impitoyables.

- Simargl, tu es prêt ? lancé-je à mon Arcanin.
- WAOUF WOUF ! WAAAARRR ! aboie-t-il.
- Angelo, prêt ?

Le blond ne semblait s'être rendu compte que nous étions presque pris en tenailles entre deux formes évoluées que je connais très bien. Étant le détenteur moi aussi d'un Ectoplasma et d'un Alakazam, je fais tout de suite le lien entre leur aptitude naturelle à collaborer dans des coups fourrés comme celui-ci. Il est vrai que le potentiel télékinétique d'Alakazam peut se marier à la perfection avec la particularité métamorphique de l'Ectoplasma, pouvant alors rivaliser avec n'importe quel grand illusionniste humain dans le domaine du « Quick Change », ou l'art de changer de tenue plus vite que son ombre, par exemple. Une part de moi est ravie de voir que les idées que j'ai en réserve pour mes deux vrais partenaires de vie peuvent porter leur fruit, mais je m'en veux de ne pas avoir fait le rapprochement immédiat lors de mes prises de bec avec ces apparitions soudaines et déconcertantes. Il faut que je me ressaisisse, et vite.



Angelo est alors prêt pour me suivre dans l'offensive. L'Ectoplasma, furieux, se dématérialise sous nos yeux et fait appel à une technique toute particulière, innée de son espèce, celle de pouvoir se rendre aussi intangible qu'une ombre, et de pouvoir se mouvoir sur le sol avec une grande aisance. Mince. Simargl ne sera pas en mesure de pouvoir l'atteindre si toutefois il doit se cacher parmi les ombres, dont la mienne. Il faut une stratégie et vite, ce que le blond exécuta à la perfection, comme si lui aussi était capable de lire dans mes pensées. Il ordonne à son Croaporal encore un peu timoré d'utiliser une puissance attaque Vibraqua, une capacité de type eau capable de sonner un pokémon pour un peu que la puissance intrinsèque à l'attaque soit supérieure à celle de la défense ennemi. Malheureusement, ce ne fut pas le cas, mais l'ombre pokémon au sol commence à ralentir, comme si finalement, des dégâts avaient été causés malgré tout.

Une aubaine pour moi lorsque le pokémon spectre commence à émerger du sol, vulnérable alors aux attaques autres que celles du type normal et combat. Je ne vois pas ce que fais Angelo suite à ça, mais fort à parier qu'il tente de s'occuper du cas de l'Alakazamn qui peut être une sérieuse menace pour la confrontation qui est en train d'avoir lieu. Pour ma part, je réfléchis très rapidement à un schéma tactique, afin de faire encore plus de dégâts auprès de l'Ectoplasma. Et soudain, je me souviens d'un détail : lorsque ce dernier esquive une attaque en se laissant passer à travers, il y a alors une fenêtre de quelques petites secondes pendant laquelle il est forcé de se rematérialiser, histoire de ne pas perdre en énergie.



- Simargl ! Vitesse Extrême sur l'Ectoplasma, go ! ordonné-je.

Mon Arcanin utilise alors toute la force qui se trouve dans ses pattes arrière pour se projeter vers l'avant avec une vitesse prodigieuse, créant un léger sifflement dû au frottement de son pelage vrombissant et de l'air ambiant. Le pokémon spectre voit l'attaque arrivée, et dans un sourire provocateur, il se laisse traverser par le pokémon canin qui semble alors vulnérable à une attaque de dos. L'Ectoplasma pousse un léger ricanement diabolique, mais au final, c'est le mien, d'excitation, qui le rend perplexe.

- Hé hé, je te tiens Ectoplasma ! SIMARGL, LANCE-FLAMMES ! vociféré-je au loin.

L'évolution finale du Caninos a complètement compris mon plan, et au moment de finir son passage au travers du spectre, il prend appui sur ses pattes avant, pour entamer une sorte de dérapage contrôlé sous l'impulsion de la vitesse monstrueuse qu'il avait engagé, et fait alors tonitruer une colonne de feu en direction de l'Ectoplasma qui le prend alors en plein dos, le brûlant par la même occasion, et le laissant à terre, faible, pendant un moment.



J'en profite alors pour regarder du côté d'Angelo et de Chance, son pokémon de type eau. Ils ont l'air de vouloir s'en sortir et de faire face à l'Alakazam du mieux qu'ils le peuvent. Je reste alors sur mes gardes, tenant l'Ectoplasma en joue, pendant que je guette si toutefois je pouvais exploiter un moment de flottement du côté du musicien pour l'aider à plier son combat.