ALCHERINGA (nom propre): Le monde des rêves auquel les Périapses accèdent au cours de rituels révélateurs afin de chercher des réponses.

Bien sûr, Fred n’était pas la seule Arcadienne, et était loin d’être une représentante pour tous les Arcadiens, cela allait de soi. Déjà, elle n’était pas une Périapse comme Rayan, Loren et lui, donc cela changeait un peu les choses, même si elle restait une citoyenne au même titre qu’eux, elle ne pouvait pas participer de la même manière à tous les rites, ni même véritablement saisir le concept du potentiel hypostatique étant donné qu’elle n’en jouissait pas. C’était déjà quelque chose d’assez confus et nébuleux pour ceux qui en avait un et qui l’exerçait à travers des rituels comme celui de l’Alcheringa dont Aelius faisait l’expérience en ce moment-même, alors pour des Arcadiens qui n’avaient pas ce potentiel, c’était peine perdue d’attendre d’eux qu’ils sachent exactement de quoi il retournait. Néanmoins, Fred était une Arcadienne profondément loyale et dévouée à la religion Arcadienne ainsi qu’à l’île et son développement. Il semblait donc qu’en son for intérieur, Aelius estime que ce projet était dans l’intérêt de tous les Arcadiens et qu’il ferait ainsi sans doute l’unanimité s’il était proposé au vote, ce qui ne serait évidemment jamais le cas. Il doutait même que tous les détails du projet soient publics. Après tout, l’hypostase était un sujet sensible, tout comme la fleur de Pan. Peut-être même encore plus pour cette dernière, qui était non seulement sacrée, mais aussi un secret industriel qui ne devait surtout pas fuiter. Moins de personnes savaient les détails exacts, plus il serait facile de contenir ces dites fuites vers l’extérieur. Surtout avec l’afflux imminent de touristes étrangers. Le projet de recherche resterait quelque chose dont quelques initiés connaissait les détails, mais pas plus que nécessaire. Tous les habitants de l’île finiraient de toute façon par en jouir des apports si l’Orient parvenait à faire quelques découvertes applicables : la moindre trouvaille sur l’utilisation de la fleur de Pan mènerait soit à une meilleure commercialisation et donc à de plus grands profits, soit à de meilleurs rendements, c’est à dire, à nouveau de l’argent en plus, soit à de nouveaux soins ou des soins existants mais plus efficaces, qui aideraient donc les Arcadiens dans la vie de tous les jours en ce qui concernait leur santé ou celle de leurs Pokémon. Dans tous les cas, il y aurait des retombées vertueuses pour tous les habitants de l’île. Il était donc inutile qu’ils connaissent tous les détails et exposent le projet à des pressions, du sabotage, ou pire, de l’espionnage industriel. (414 mots)

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Aelius et Winifred continuèrent à discuter de tout et de rien, qu’il s’agisse du temps à venir, de la palissade qui était déjà bien reconstruite mais nécessitait encore des travaux, ou des autres projets de construction, notamment une extension du village avec de nouvelles bâtisses, mais aussi l’utilisation de pierre pour renforcer certains bâtiment, ce qui mena à une discussion sur l’extraction de cette pierre et les ramena à l’utilisation des Pokémon. « Franchement, ils sont beaucoup plus forts que nous pour certains. Même les petits molassons là, les blob rose… » Aelius fronça les sourcils un instant et chercha lui aussi de quoi elle voulait parler. Soudain, l’ampoule s’alluma au-dessus de sa tête et il comprit le nom que Fred cherchait en s’agaçant de ne pas trouver. « Les Ramoloss ? » Elle claqua des doigts pour lui faire signe que c’était effectivement ça. « Ouais, les Ramoloss là. Même eux qui sont super lents, avec leurs pouvoirs psychiques ils pourraient soulever des grosses pierres s’ils étaient entraînés. Je me demande même s’ils pourraient pas connaître des attaques spécifiques pour fendre la pierre ou arriver à en extraire des bouts directement dans la roche. Enfin, dans tous les cas, ils seraient beaucoup plus habiles que nous pour se charger de l’extraction. Parce que là, oui on a des pioches, mais elles sont pas super solides non plus, on n’en a pas beaucoup, si on veut les renforcer il nous faudrait du fer, mais lui aussi il faut l’extraire, bref, c’est le gros cercle vicieux tu vois. » Elle faisait énormément sens dans ses réflexions. Et c’était quelque chose que les Arcadiens savaient sans doute beaucoup mieux que le reste du Pokémonde qui était plus « développé », quand bien même ils n’aimaient pas ce terme qui sous entendait que l’Arcadie était possiblement ‘sous’ développée. Sur l’île, humains et Pokémon vivaient véritablement en harmonie et précisément parce qu’ils n’avaient pas une agriculture aussi mécanisée qu’ailleurs, ils se reposaient beaucoup sur les Pokémon pour les aider, et sur leur savoir faire presque naturel. Il suffisait de prendre l’exemple du Méganium dominant qui veillait d’instinct sur les champs de fleurs de Pan, et savait exactement quoi faire, intrinsèquement, pour aider les plants qui étaient moins vaillants pour une raison x ou y. Les habitations en pierre d’Arcadie avaient également été construites précisément par des Pokémon qui avaient aidé à extraire la roche environnante, avaient amené les blocs, puis avaient suivi les directives humaines pour construire les murs des habitations. (417 mots)

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Tout le succès de l’Arcadie, ou presque, reposait sur cette harmonie entre humains et Pokémon, et Aelius était ravi de voir qu’en Alcheringa aussi, c’était le cas, le sujet le plus crucial. Cela voulait dire qu’il y croyait fermement, et qu’il devait continuer à y croire et à mener ses projets à bien une fois de retour dans le monde réel. Développer le potentiel hypostatique des Pokémon semblait être l’un des meilleurs horizons d’attente pour renforcer encore un peu plus ce lien profond qui unissait les Arcadiens aux Pokémon, qu’ils soient Périapses ou Apoapses d’ailleurs. Tout ce qui comptait, c’était de croire en les préceptes religieux Arcadiens. Et l’hypostase en était la clé de voûte.

« Tu aimerais un Pokémon particulier ? » Cette question ne lui avait pas brûlé la langue longtemps. Il était très curieux de voir vers quel Pokémon la prédilection de Winifred se porterait. Il partait évidemment du principe que les Pokémon étaient les mêmes en Alcheringa que dans le monde réel. Pourquoi le monde des rêves aurait-il conjuré d’autres Pokémon, cela n’aurait que très peu de sens, sauf s’il s’agissait d’espèces de fusions d’espèces connues, portant une sorte de message sur les espèces à reproduire pour maximiser le potentiel hypostatique. Mais il s’avançait beaucoup en pensant à cela, car tout n’était pour l’instant que plan sur la comète. Cette manifestation d’Alcheringa avait jusque là été tout à fait banale. Rien de totalement incroyable ou fantaisiste. « Hmmmm, sans doute des avec des gros muscles, endurants, qui peuvent bah travailler la pierre comme je disais, ou qui peuvent aider au verge pour le travail manuel. » Hm, plutôt des Pokémon de type combat donc, ou peut-être directement de type roche pour l’extraction de pierre, c’était également une option. Ce qui était intéressant, c’était de constater que Winifred ne raisonnait pas en termes de types avec les Pokémon de type psy et feu en tête des autres, comme en Arcadie. Elle raisonnait en terme purement utilitaire, comme c’était le cas pour l’aspect plus agraire de l’île avec les champs et les cultures. En témoignaient donc le Méganium dominant des champs de fleur, ainsi que les autres Pokémon de type eau et plante qui s’y trouvaient aussi. Comme quoi, il ne fallait pas non plus exclure les espèces qui ne possédaient aucun potentiel hypostatique, car ils étaient aussi utiles, quand bien même ils ne pouvaient pas participer aux rituels Arcadiens. Une leçon importante. (406 mots)

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La discussion continua donc sur les Pokémon que Winifred pourraient envisager pour l’accompagner dans les travaux du quotidien. Elle pensa à la lignée des Machoc et ses évolutions, ce qui était plutôt convainquant pour les travaux manuels durs, pénibles et épuisants. En plus, avec leurs poings, ces Pokémon seraient capables de briser la roche et de la transporter sans trop de problème. Il faudrait en revanche les nourrir beaucoup pour soutenir ces effort physiques intenses et soutenus, avec de la nourriture qui serait similaires à celle des humains. C’est pourquoi la lignée de Grolem fut évoquée. Tout aussi résistant, de type roche et capable sans doute de briser la pierre, tout en se nourrissant plutôt de roche, justement ? C’était peut-être une idée reçue, remarque. Aelius devait avouer qu’il ne connaissait pas bien ce type là en particulier. Il ne connaissait pas bien les Pokémon de manière générale de toute façon, sauf ceux qu’il côtoyait souvent en Arcadie et ceux qu’il étudiait par nécessité pour ses recherches. Ces deux groupes se recoupaient souvent de toute façon, puisqu’il s’agissait des Pokémon ayant un potentiel hypostatique. Fred et Ael continuèrent de lancer des noms d’espèce et de les commenter en tentant de dégager le pour et le contre à chaque fois et il fut étonné de voir que malgré les réticences des habitants ici à communiquer et travailler avec les Pokémon, les connaissances ne semblaient pour autant pas manquantes. Ce monde n’était peut-être pas si primitif après tout. Ou peut-être fallait-il qu’il arrête d’essayer de rationaliser et de comprendre Alcheringa d’un point de vue logique. Il n’y avait pas d’harmonie ici entre humains et Pokémon précisément pour le mettre sur la voie de l’importance des projets de Qasar Winona dans le monde réel. Fred connaissait peut-être toutes ces espèces simplement parce qu’ils faisaient la conversation, cela n’avait pas forcément une plus grande incidence ou importance sur les questions qu’ils se posaient en commençant le rituel.

L’Orient essaya donc de moins se soucier des tenants et aboutissants des manifestations en Alcheringa, étant persuadé d’avoir déjà trouvé les réponses les plus importantes, et croyant au plus profond de lui que si une autre réponse de grande importance apparaissait, elle serait assez visible et flagrante pour qu’il s’en rende compte sans avoir besoin de scruter et analyser chaque petit détail. Il discuta donc librement avec la rouquine jusqu’à ce qu’ils arrivent devant ce qui semblait être l’entrée d’une grotte. (408 mots)

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Ael resta interdit quelques instants, figé devant cette petite ouverture sombre dans la roche. Enfin, roche. C’était bien camouflé. Un gros monticule de terre, avec des rochers et des racines, et, au milieu, une crevasse juste assez large pour s’y faufiler. S’il regardait plus loin, il voyait bien que l’élévation continuait et que les pans devenaient extrêmement escarpés. Il serait bien impossible d’escalader tout cela, effectivement. Donc s’ils devaient se rendre de l’autre côté pour accéder au verger, passer par cette grotte semblait le chemin le plus court et le plus simple. Enfin, façon de parler.

Fred passa la première puis attendit qu’Aelius entre à son tour. Un petit rayon de lumière filtrait par l’étroite entrée pour leur permettre de voir clair, juste assez pour que la rouquine ramasse ce qui s’apparentait à une torche au sol, ainsi que des silex, un torchon et un liquide — de l’huile, sans doute ? — puis elle s’écarta un peu et se mit à enrouler le tissu sur la torche de fortune, l’imbiber du liquide, puis frotter les silex l’un contre l’autre en direction d’un tas de feuilles sèches, jusqu’à ce que des étincelles fusent et que le petit tas prenne feu. Après quoi, elle approcha la torche de fortune des flammes et celle-ci s’embrasa, leur permettant d’éclairer leur route. « Il faudra que je ramène un peu de brindilles sèches pour la prochaine fois, on commence à être un peu à court, mais ça le fera encore pour deux trois prochains voyages. »

Il semblait donc que cette traversée était habituelle. Si habituelle qu’il y avait tous les matériaux pour créer cette torche et s’éclairer en chemin. Un Pokémon de type feu aurait été parfait pour le job, et Ael ne manqua pas de le soulever, ce qui fit sourire la rouquine, visiblement déjà acquise à sa cause de rapprocher humains et Pokémon. D’autant que dans cette grotte, il pouvait entendre le bruit des Pokémon qui y vivaient, dans l’ombre. Il crut voir plusieurs ombres justement, ici ou là, mais c’était difficile de bien discerner avec une simple torche. Tout cela pouvait n’être que le fruit de son imagination. C’était incroyable tout ce que l’esprit pouvait conjurer comme formes, sons, et formes lorsqu’il était à moitié plongé dans le noir et le silence. L’Orient nota tout de même que Fred se voulait bien silencieuse et marchait d’un pas le plus léger possible, ce qu’il imita donc. (405 mots)

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Cela faisait sens. S’ils ne faisaient que passer, sans se montrer bruyants, imposants ou agressifs, il y avait de grandes chances que les Pokémon n’en aient absolument pas cure. Il ne manquerait plus qu’ils dérangent des Nosférapti, après tout ! S’ils n’étaient pas bien méchants pour ainsi dire, ni même très puissants, une nuée de cette espèce pouvait être très enquiquinante. Et potentiellement dangereuse même, s’ils se mettaient à mordre ou, pire, plongeaient les humains dans la confusion. Aelius s’appliqua donc à être le plus silencieux et discret possible. La traversée ne sembla pas très longue en terme de distance, mais elle sembla interminable en terme de temps passé à moitié dans le noir et le silence complet, à faire attention à ses moindres faits et gestes et à essayer de faire abstraction de tous ces sons et de toutes ces formes, ces yeux dans le noir, cette impression d’être suivi… Plusieurs fois, le jeune homme vit qu’il y avait différentes directions, des virages possibles à gauche ou à droite, parfois même trois directions. Il leur fallut aussi escalader une espèce de petit mur à un moment, glissant à cause de l’eau qui ruisselait sur la paroi. Il entendit aussi un bruit de ruissellement plus fort, en contrebas, lorsqu’ils passèrent un passage qui semblait descendre dans les profondeurs. Sans doute un cour d’eau souterrain. Puisqu’ils se trouvaient dans un réseau de grottes, ce n’était pas inhabituel, mais pas pour autant rassurant. En cas de fortes pluies, il était possible que la grotte soit inondée. Et que l’eau monte extrêmement rapidement. Il avait déjà vu des documentaires à ce sujet, totalement effrayants. Il espérait que ce n’était pas le cas ici. Que cette grotte et surtout le chemin qu’ils empruntaient était assez surélevé pour que la question ne se pose jamais. Enfin, les chances pour qu’ils subissent un tel événement en Alcheringa étaient minces. Après tout, combien de fois ferait-il cette traversée-là ? Sans doute un aller et un retour, il doutait d’y retourner à nouveau. Il était très commun qu’un voyage dans le monde des rêves n’y dure qu’une journée, du lever du soleil jusqu’au coucher, soit l’équivalent d’une dizaine de minutes dans la vie réelle, à peu près. D’autant qu’ayant déjà trouvé ses réponses, il était satisfait du rituel, et il y avait donc de fortes chances que celui-ci se termine un peu plus tôt que prévu de base. L’expérience n’avait après tout pas lieu de durer plus longtemps. (411 mots)

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Bientôt, l’Orient put entrevoir la sortie, lorsque de nouveaux rayons de lumière filtrèrent droit devant et illuminèrent les rochers devant eux. Avant de sortir de la grotte, Fred prit soin d’étouffer la flamme, et de déposer la torche à l’entrée, près d’un autre tas de matériel déjà prêt à l’emploi. Puis elle se retourna vers Ael et lui sourit, haussant les sourcils comme si elle s’apprêtait à lui dévoiler une surprise. L’Aelius dans ce monde connaissait déjà ce verger, mais il eut l’impression qu’elle s’adressait à ce moment là au vrai lui, le Périapse qui faisait l’expérience du rituel et voyageait en Alcheringa. Comme s’il s’agissait d’un petit méta-secret entre l’hypostase et lui.

Lorsqu’il se fraya un chemin par l’ouverture de la sortie qui était tout aussi étroite que celle de l’entrée, il dut placer sa main pour protéger ses yeux de la lumière. Après du temps passé dans l’obscurité quasi complète de la grotte, le changement était saisissant, aveuglant et presque douloureux. Faire le chemin à la nuit tombée serait sans doute moins contraignant de ce point de vue là, mais cela empêcherait de correctement travailler au sein des vergers. Et quelle merveille ces vergers ! Aelius en eut le souffle coupé, découvrant une sorte de petit oasis de verdure enclavé entre de grands pans de montagne escarpés. C’était une sorte de grande plaine tout à fait vaste, avec assez de place pour de très nombreux arbres fruitiers et champs de culture, et un potager un peu plus loin, de ce qu’il croyait apercevoir. Le tout protégé par cette barrière rocheuse naturelle. Cette dernière paraissait impossible à franchir de l’extérieur sans passer par ce chemin à l’intérieur de la grotte. Et pour parvenir jusqu’ici, il ne fallait pas se perdre dans le labyrinthe de la grotte. Il était d’autant plus impressionnant que Fred connaisse le chemin comme sa poche, mais Aelius avait le sentiment que c’était le cas de tous les travailleurs qui se trouvaient actuellement dans les vergers. Il suspectait même que s’il n’avait vu aucune indication à l’intérieur de la grotte, c’était précisément pour éviter que quiconque d’extérieur puisse découvrir cette grotte et suivre le chemin jusqu’aux vergers ou, pire encore, que quelqu’un les suive et connaisse ensuite le chemin. Il y avait sans doute eu des indications un jour, mais ils avaient fini par les retirer pour maintenir le secret de leurs plantations dans cet écrin protégé. (401 mots)

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Au fond, c’était un peu comme les secrets de la fleur de Pan. Avec de simples fruits et légumes, certes, mais une métaphore pour ce qu’elle représentait en Arcadie. Un secret farouchement gardé, gardé par la nature elle-même qui se refusait à faire pousser cette plante ailleurs qu’en Arcadie et qui, ici, en Alcheringa, avait élevé ces fortifications rocheuses. Là encore, il y avait une certaine harmonie, cette fois-ci entre la nature et l’activité humaine. En effet, l’Orient pouvait facilement voir que ce verger était l’œuvre d’homme. Peut-être la nature avait-elle offert les matières premières, qu’il s’agisse des premiers plants d’arbres à baies, ou bien des fruits et légumes sauvages, ou encore les céréales qui poussaient ici. Mais c’était bien Fred, Rayan, et les autres, qui avaient mis en place ce fabuleux verger en désignant des espèces spécifiques pour chaque plante, chaque céréale, avec ce qui ressemblait à un système d’irrigation rudimentaire, faire de petites tranchées creusées dans la terre et alimenté à la main. Il y avait effectivement des seaux sur le côté, près d’une espèce de petit bassin creusé dans le sol et entouré de jolis roches claires, comme si elles avaient été polies spécifiquement pour servir d’agrément. Là, de l’eau coulait de la roche, et, alors qu’il regardait cela de plus près, il vit la source jaillir par à coups, avant de diminuer à nouveau en un petit filet d’eau qui serpentait sur la roche, puis terminait dans le petit bassin de fortune. Ce petit cour d’eau dans la grotte était peut-être donc plus important qu’il ne l’avait cru puisqu’il s’agissait sans doute de celui-ci qui alimentait aussi le bassin pour arroser et faire pousser les cultures.

Les champs de céréales étaient plus restreints qu’il ne l’aurait imaginé, surtout quand il s’agissait de nourrir tout un campement. Après tout, c’était le plus nourrissant, ce qui produisait le plus, et ce qui était le plus durable sur plus d’une saison. Cependant, c’était aussi une culture qui demandait beaucoup plus d’attention et de spécificités que les autres. Une fois que les arbres à baie avaient poussé, il suffisait simplement de les arroser régulièrement, et ils produisaient des baies, ni plus ni moins. Alors que les champs étaient plus capricieux. Le potager était lui aussi plutôt petit, plus petit que ce qu’Aelius aurait pensé en voyant les stocks au sein du campement. Heureusement, il restait de la place pour tout étendre. (407 mots)

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