Le réveil avait été difficile ce matin, mais fidèle à mes habitudes, je m’étais levée sans broncher. Plongée dans le silence, je me suis préparée du mieux que je le pouvais afin d’affronter cette nouvelle journée qui allait sans doute se dérouler comme toutes les autres. J’allais encore devoir gérer les clients de la clinique venus pour tel ou tel rendez-vous et gare à celui qui serait un minimum impatient puisqu’il va recevoir assez rapidement la monnaie de sa pièce. La patience ne fait plus parti de ma personne depuis longtemps et j’ai l’habitude de mordre un peu dès que je trouve quelqu’un agaçant, ce qui ne plait pas trop à ma mère qui gère la clinique dans laquelle je travaille. Pour elle je devrais être la petite employée parfaite, toujours souriante, gentille et compréhensible, mais je n’en peu plus des gens débiles. Certes il y a toujours un délais dans les soins que nous exerçons et oui, ces soins ont un prix, cela me parait logique, alors dès que quelqu’un commence à râler à propos de ça, je n’ai pas d’autres choix que de montrer les crocs.

Ma patience est encore mise à rude épreuve ce matin à cause de ma partenaire. À mes pieds, ma Givrali est beaucoup trop emballée à secouer ma chaussette dans tous les sens pour me la donner et je dois plusieurs fois lui donner le même ordre pour qu’elle se décide enfin à lâcher prise. Je sais que ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne recommence. Quand ce n’est pas une chaussette, c’est une chemise ou encore un bonnet. Elle trouve toujours un truc pour s’amuser même quand nous n’avons pas de temps à perdre.

- Givrali donne-moi ça s’il te plait. Nous allons être en retard.

Bien que je me sois déjà énervée contre elle par le passé, peu de temps après mon accident, j’essaie de garder mon calme en sa présence car elle est la seule amie qu’il me reste. Je sais qu’elle ne fait pas ça non plus pour m’énerver, c’est plus fort qu’elle. Elle a toujours été très active et joueuse, alors je ne peux pas lui en vouloir de rester elle-même, même après son évolution. Avant nous jouions beaucoup ensemble, mais aujourd’hui, je dois admettre que je n’ai plus l’énergie ni l’envie de trop m’excitée.

Finalement, nous quittons la maison quelques minutes plus tard que je ne l’aurais voulu, mais nous devrions être à l’heure quand même. Après tout, ma mère commence à en avoir l’habitude et il n’y a aucun rendez-vous prévu à l’ouverture pour nous laisser le temps de nous préparer avant la journée. Les seuls potentiels clients qui pourraient avoir le nez collé à la porte dès l’ouverture seraient pour des urgences, mais cela reste assez rare. Étant donné que la clinique n’est pas vraiment loin de la maison, je peux m’y rendre toute seule sans avoir besoin de prendre le bus ou un autre type de transport. Le trottoir est mon royaume et comme d’habitude, ma Givrali gambade joyeusement à côté de mon fauteuil, tout en jetant fréquemment un œil sur sa dresseuse pour s’assurer qu’elle va bien.

Un petit Skitty niveau 8 apparaît !

Le trajet jusqu’à la clinique ne prend que quelques minutes et j’aime bien me déplacer à une heure aussi matinale puisqu’il n’y a presque personne à l’extérieur. Les gens sont encore en train de se réveiller, d’ici une demi-heure, l’activité dans la ville aura reprit de plus belle et moi je serais déjà cachée entre ses quatre murs. Sans perdre davantage de temps, je me faufile à l’intérieur du bâtiment en espérant ne pas tomber sur ma mère ou sur mon frère dès l’ouverture comme ça. Je veux prendre le temps de déposer mes affaires et de bien m’installer à l’ouverture avant qu’on me fasse des reproches sur quoique ce soit, puisque c’est ce qu’ils vont faire, des reproches. Je ne fais pas ça comme-ci, je ne fais pas ça comme ça... c’est toujours la même chose avec eux. J’ai l’impression de ne jamais être à la hauteur à leurs yeux, comme si j’étais un peu le mouton noir de la famille.

En réalité, s’ils ne sont pas contents ils n’ont qu’à trouver une nouvelle secrétaire pour me remplacer, mais je sais bien que ma mère ne me ferait pas cela. Elle sait que j’ai besoin de ce boulot et que le fait de voir des pokémons me garde la tête hors de l‘eau pour le moment. Me renvoyer pourrait avoir de fâcheuses conséquences, déjà que ma santé mentale est un peu bancale. Travailler à la clinique est bien la seule chose qui arrive à me faire sortir de mon lit ce matin, alors si on me retire la seule chose qui me rend heureuse, je ne veux même pas y penser. Toujours silencieuse, je suis installer à mon bureau depuis au moins trente secondes lorsque j’entends des bruits de pas en provenance du couloir et qui se rapproche de ma position. Je suis prête à parier qu’il s’agit de mon frère juste de la façon dont il traine à moitié les pieds.

- Tu es en retard, souffle-t-il en faisant son entrer dans la réception.
- Et ça t’étonne ?

Étant donné que j’en ai un peu marre de recevoir les mêmes reproches, je lui adresse à peine un regard en coin. Tandis que je détourne la tête pour poursuivre mon travail, je l’entends grommeler dans sa barbe. Bien qu’il soit plus jeune que moi, mon frère a toujours été l’enfant calme et raisonnable de la famille. Nos parents ont toujours eu beaucoup d’espoir en lui et ce n’est pas pour rien qu’il a accepté de prendre le relais de la clinique lorsque notre mère décidera de passer le flambeau. Il se retrouvera avec l’entreprise familiale alors que moi je n’aurais rien.

- L’important c’est que je sois là, non ?
- Décidément, tu ne grandiras jamais, ajoute-il en passant une main sur son visage pour tenter de chasser le sommeil qui s’y accroche encore. Quel est le programme de la journée ?
- Oh, rien d’exceptionnel. Des examens de routine, un rendez-vous préopératoire pour un pokémon qui doit se faire opérer la hanche bientôt et... une euthanasie en fin de journée.

Malgré que j’aime mon travail, parfois je trouve cela difficile. Être un professionnel de la santé nous oblige à voir des pokémons souffrir tous les jours, même si c’est pour leur bien.

Après avoir répondu à sa question avec une pointe de sarcasme dans la voix, un silence pesant s’installe ensuite entre nous deux. Mon frère me dévisage longuement, comme s’il essayait de savoir si je me paie sa tête ou si j’étais sérieuse. Depuis le temps il devrait bien me connaitre et savoir quand je déconne ou pas, mais au lieu de ça il chipote et ça m’étonne qu’il agisse ainsi pour des détails comme ça. Nous sommes jumeaux et il devrait être capable de lire entre les lignes en ce moment, comme je suis capable de le faire avec lui. Une partie de moi se doute qu’il ne fait simplement pas d’effort.

- Oh c’est bon je déconnais. Tu peux arrêter de me fixer comme ça ?
- Emily, nous avons déjà parler de ton comportement au sein de la clinique. Tu vas vraiment devoir changer d’attitude si tu veux continuer de travailler ici, ça donne une mauvaise image aux clients.
- Mais il n’y a même pas de clients ! Descend un peu de tes grands chevaux, mon bon prince.

Le voilà encore à me donner des leçons. Je ne vois pas comment mon comportement peut les déranger tant que ça, j’ai à peine ouvert la bouche depuis ce matin et il vient à peine de poser le pied dans ma zone de travail. S’il n’est pas content, il avait qu’à rester là où il était, ce n’est certainement pas moi qui vais aller le chercher. Puis, comme pour me donner tord, la porte d’entrée de la clinique s’ouvre pour la première fois de la journée, laissant entrer une dame d’une certain âge. Intriguée, je fronce les sourcils après l’avoir observé et je jette ensuite un coup d’œil à l’horloge pour me rendre compte que nous sommes ouverts depuis trente minutes déjà. C’est donc normal que les premiers clients arrivent.

Pour éviter de m’énerver davantage, je lance un regard noir à mon frère pour lui faire comprendre qu’il est temps de partir et son comportement change du tout au tout. Remarquant la présence de la cliente, le jeune homme se redresse et jette un rapide coup d’œil à son apparence avant d’adresser un signe de tête respectueux à la dame qui lui adresse un rapide geste de la main en retour avant de s’asseoir dans la salle d’attente. Puis, il tourne les talons et disparait rapidement à l’arrière de la clinique pour retourner à son bureau. C’est vrai qu’il doit avoir une tonne de paperasse à gérer ainsi que des appels téléphoniques à passer... ce que ça doit être pénible. Je suis bien contente d’avoir été assignée à la réception, même si cela consiste à s’occuper de la clientèle.

En vrai, ça m’énerve un peu que mon frère soit le préféré et qu’il ait été choisi pour prendre la relève de la clinique suite au retrait de ma mère. Moi aussi j’aurais pu le faire, mais au lieu de ça, on m’autorise à travailler ici temporairement le temps que je me fasse quelques économies. J’ai l’impression que le partage de l’héritage n’est pas très juste.

Un Rozbouton niv 8 apparait devant vous !

Sans grande surprise, le reste de la journée se passe comme d’habitude. Aucun imprévu ou accident n’est à déplorer, les clients sont tous à peu près patient et je m’occupe de chacun de leur dossier comme il m’est demandé de faire. Quand ce n’est pas un client qui se trouve à mon bureau, c’est plutôt un téléphone qui sonne pour une personne qui souhaite prendre un rendez-vous pour quelque chose. La routine quoi, je ne vais pas m’en faire. Cependant, après avoir entrer le dernier rendez-vous, je me rends compte que le mois commence à être pas mal chargé. Il y a vraiment de tout dans les prochaines semaines et ça c’est sans compter les urgences qui arrivent toujours sans prévenir.

Quand cela se produit, la personne se pointe au bureau avec son pokémon blessé, incapable de marcher ou bien ensanglanté après un mauvais combat et mon rôle est de prévenir les autres qui prennent alors en charge la créature. J’aimerais bien pouvoir m’investir plus quand ce genre de situation arrive, mais ma mère a été formelle là-dessus ; je ne suis pas suffisamment formée. Souvent cela se termine en salle d’opération et le pokémon reste sous surveillance avec nous pendant quelques jours. C’est à cette étape que je me fais un peu plaisir quand il n’y a personne aux alentours en allant réconforter la bête et en lui apportant parfois des friandises même si cela est interdit. Il ne faudrait quand même pas remettre un pokémon en plus mauvais état à son maitre que lorsqu’il est arrivé, mais pour moi ce ne sont pas quelques bonbons qui empirons la situation.

Le milieu de l’avant-midi arrive sans que j’ai eu le temps de m’en rendre compte et c’est maintenant l‘heure de la pause. Plus que satisfaite à l’idée de pouvoir me retirer dans la salle de repos qui se trouve tout au fond de la clinique, je fais un rapide nettoyage des dossiers qui trainent autour de moi avant de déposer le petit panneau en plastique sur l’avant de mon bureau pour indiquer à la clientèle que la secrétaire est en pause et qu’elle reviendra bientôt. Cela arrive souvent que certains se plaignent de ne pas pouvoir être servi dans la minute où il se pointe à la clinique, mais je m’en fiche. Nous avons tous le droit à une pause et si je n’en prends pas, nous serions illégaux et nous risquerions d’attirer l’attention de la police. Je ne tiens pas à ce qu’ils viennent faire des patrouilles par ici, cela rendrait surement ma mère furieuse, déjà qu’elle n’a pas le sourire facile. Et puis, les gens doivent apprendre à vivre en société et être patient en ce qui concerne le service à la clientèle.

Toujours couchée dans son panier sous le bureau, Givrali redresse la tête dès qu’elle commence à sentir du mouvement. Sa dresseuse étant en train de ramasser son bordel, elle commence à s’étirer en sachant très bien qu’ils vont se diriger vers la salle de repos d’ici quelques minutes. Le femelle pourrait très bien rester coucher dans son panier en attendant le retour de sa dresseuse, mais elle préfère l’accompagner même si elle n’a pas besoin d’elle.

Après m’être assurée que la réception ne risquait pas de bruler en mon absence, je me retire dans la pièce du fond où personne ne s’y trouve encore. Toujours en compagnie de Freyja qui s’élance vers le canapé près de la fenêtre pour s’y installer, moi je préfère plutôt me caler contre la table après avoir refermé la porte de la pièce. J’ai une vraie faim de loup ce matin et je vais en profiter pour manger un bout, surtout qu’il n’y a encore personne d’arriver pour me déranger. Cependant, cela ne va pas tarder puisque j’entends déjà des pas qui se rapproche de la porte. Ceux-ci s’arrêtent non loin avant de repartir, puis ils reviennent et j’ai l’impression que la personne est prise par autre chose au lieu de pouvoir prendre sa pause en paix. Puis, la porte s’ouvre finalement sur ma mère qui semble déjà bien fatiguée en ce début de journée.

- Bon matin, Emily.

Sans lui répondre à l’oral parce que j’ai la bouche pleine, je lui adresse un signe de tête pour la saluer en retour. La femme ferme la porte derrière elle et se dirige vers l’un des comptoirs qui se trouvent dans un coin de la pièce, avant de commencer à fouiller dans le sac qu’elle transportait avec elle. Elle a surement envie de faire réchauffer quelque chose.

- Comment se passe ta journée ?
- Bof, comme d’habitude. Les clients sont un peu grognons le matin, mais ça va passé avec le temps.

Elle est un peu détachée et elle pose machinalement cette question comme si la réponse ne l’intéressait pas plus que ça, car elle ne prend même pas la peine de se retourner. Je commence à en avoir marre qu’elle et mon frère me prenne de haut constamment, mais en même temps je sais qu’ils me font une faveur en me permettant de rester ici pour travailler. Ils n’étaient pas obliger de m’accepter dans la clinique, mais ma mère savait que je devais m’occuper l’esprit afin de me pas sombrer dans une dépression suite à l’accident. Et puis, ce ne sont pas tous les types de travaux qui conviennent à quelqu’un cloué en fauteuil roulant comme moi. Il faudrait que je me montre plus patiente envers eux, voir plus tolérante et compréhensive.

- Et toi, comment ça se passe ? Une grande charge de travail en perceptive ou ce n’est pas si pire ?
- Bof, comme tu dis. Ton frère était censé s’occuper de l’euthanasie prévue cet après-midi, mais il a fuit la queue entre les pattes. Il n’a pas envie de se salir les mains, alors je vais devoir le faire pour lui... encore une fois.

Quoi ? Depuis quand mon frère est aussi difficile sur ses tâches ? Je croyais qu’il faisait tout à bras ouverts depuis qu’il avait été officiellement reconnu comme l’héritier de la clinique. S’il est aussi sélectif, comment va-t-il faire pour gérer quand notre mère aura pris sa retraite ?

Je sens une colère contre mon frère monter en moi tandis que ma mère prend place à la table après avoir fait réchauffer son déjeuner. La pièce est ensuite plongée dans un silence pesant et assez habituel j’ai envie de dire. Suite à mon accident et à ma perte de volonté de vivre, ma mère s’est un peu détachée de moi, comme si elle ne savait pas comment gérer la situation. Avant nous passions beaucoup de temps ensemble, elle m’encourageait pour tout ce que je pouvais faire et grâce à son soutien, j’accomplissais des choses jusqu’à gagner des médailles ou des trophées en patinage artistique. C’est aussi elle qui me faisait persévérer quand j’étais à l’école, j’avais toujours le besoin de rapporter les meilleures notes à la maison et quand je le faisais, mon père m’encourageait aussi. J’avais l’impression d’être le centre de leur univers. Maintenant que je n’ai plus l’envie ni la capacité physique de faire quoique ce soit, notre relation semble plutôt tendue.

Nous n’ajoutons rien jusqu’à ce que des bruits de pas se fassent entendre dans le couloir. La porte de la salle de repos s’ouvre ensuite pour révéler mon frère accompagné de son starter, Phyllali. Ce dernier, visiblement tout content de retrouver sa sœur, s’élance vers le canapé afin de se jeter sur elle et de lui tirer une oreille, ce qui lui arrache un cri de surprise. J’ai comme l’impression qu’il savait qu’elle était là, mais en même temps, elle se met toujours au même endroit alors la routine s’installe vite. Par la suite, une bagarre amicale éclate entre les deux pokémons tandis que mon frère suit les traces de sa mère en allant faire réchauffer son repas. Toujours assise à la table, j’attends que nos regards se croisent pour hausser un sourcil à son intention.

- Alors, comment se passe la journée de monsieur ?

Tout de suite, le visage de William se ferme. Visiblement, il n’apprécie pas que je m’adresse à lui, mais je suis censée faire quoi ? Rester silencieuse pendant toute la pause ? C’est ridicule.

- Qu’est-ce que tu cherches à faire ?
- Bah je t’ai seulement posé une question. Je n’ai plus le droit de me montrer bienveillante envers mon frère ?
- C’est surtout ton ton et ton attitude qui m’énerve.
- William.

L’intervention de notre mère nous surprend tout les deux et nos regards convergent automatiquement vers elle. Étonnement, la femme ne nous regarde même pas et continue de manger en sachant pertinemment que cela remettra son fils en place. Elle non plus n’apprécie pas le comportement de sa fille, mais elle est capable de faire preuve d’empathie, ce que son fils semble être incapable de faire. Bordel, pourquoi est-ce que ma famille est aussi compliquée ?

Un larveyette lvl 8 apparaît !

Sous l’intonation de la voix de ma mère, même les pokémons se sont arrêtés de jouer. Alors là, si c’est moi qui suis en tord il faudrait m’expliquer ce que j’ai fait de mal, mais comme d’habitude, ils ne me diront rien et se contenteront de me faire des reproches pour que je lise entre les lignes. C’est toujours comme ça dans ma famille, tout le monde a du mal à être honnête pour éviter de blesser les gens en retour, mais parfois la franchise est ce qu’il a de mieux à faire, même si cela est douloureux. Ce n’est surement pas moi qui vais le leur enseigner vu comment ils me traitent par moment, si j’essaie de leur démontrer la vérité ils vont rapidement me remettre à ma place. Mon frère n’a pas tendance à me laisser beaucoup parler, la preuve dès que je lui pose une question il monte tout de suite d’un ton pour toujours se sentir supérieur à moi. Je ne sais pas pourquoi il se sent obligé d’agir comme ça.

- Vous avez intérêt à vous calmez tout les deux, sinon je vous demanderais d’aller prendre votre pause dehors la prochaine fois. J’ai déjà suffisamment à faire ici à la clinique, je n’ai pas besoin d’entendre mes enfants se chamailler en plus de ça.

Pour le coup, notre mère marque un point. D’un simple regard, William et moi nous mettons d’accord et nous reprenons notre repas chacun de notre côté. Givrali et Phyllali nous observe pendant un certain temps et voyant que la tension semble s’être apaisée, ils reprennent leur jeu de plus bel. Je me souviens du jour où nous avons obtenu nos Evoli, c’était le jour de notre anniversaire, à William et à moi. Nos parents avaient souhaité nous faire un énorme cadeau qui se voulait aussi inoubliable que le jour de notre naissance et ils ont misé juste en nous offrant des pokémons. Les petites boules de poils étaient elles aussi frère et sœur et si mon frère s’est bien entendu avec le petit mâle dès le départ, c’était aussi mon cas avec la femelle. Nous avons grandis ensemble tout les quatre et bien que les deux créatures aient opté pour des évolutions différentes, ils sont restés très complices. Pas comme William et moi.

Une fois le repas terminé, je décide de sortir de la pièce pour me diriger dehors. J’ai encore un peu de temps avant de reprendre le boulot, alors j’ai bien l’intention d’en profiter et de prendre un peu d’air frais. Comme toujours, je laisse Givrali décider de ce qu’elle a envie de faire et si parfois elle me suit, aujourd’hui elle a plutôt envie de rester avec son frère et je respecte sa décision. Je n’aime pas obliger ma partenaire à faire tout exactement comme moi et de la façon que je le fais, elle aussi a droit à sa liberté de vivre. C’est peut-être à cause de ça que nous nous entendons si bien, je lui laisse l’espace dont elle a besoin et elle me rend la pareille quand ça ne va pas. En réalité, ce n’est pas plus mal si je suis toute seule à l’extérieur, cela me permettra de réfléchir et de mettre de l’ordre dans mon esprit. Je crois que j’en ai bien besoin après ce début de journée un peu difficile.