Tu as l'habitude de ne pas comprendre grand chose à ce qui t'arrive dans la vie. Les choses te tombent dessus bien souvent comme un cheveux dans la soupe. Mais là, c'est de loin la chose la plus expéditive que tu as connue. Et la plus... saugrenue ? Tu ignores s'il s'agit d'un mauvais rêve. Possiblement. Pourtant tu as déjà vécu des choses aussi étrange dont tu ne peux pas prouver l'existence. Comme la fois où tu es tombé dans un volcan. A chaque fois, tu es seul avec des inconnus, jamais avec Sharlieh. Encore, le coup du volcan a été médiatisé, donc il avait de quoi te croire. Mais cet épisode là fera sans doute partie de ceux que tu ne lui raconteras sans doute jamais. A cela, tu pourrais te demander pourquoi ce genre de chose n'arrive qu'à toi. Mais tu as cessé de te questionner depuis bien longtemps. Tu es un aiment à bizarrerie, voilà tout. Et puis, tu n'es jamais vraiment tout seul, puisqu'à chaque fois tu es au minimum avec l'un de tes pokémons. Et puis, tu rencontres quasi à chaque fois de nouvelles personnes. Et cette fois là ne fera pas exception.

A la base de la base, c'était une journée tout ce qu'il y a de plus normal. Tu te trouvais dans ton refuge, travaillant comme à ton habitude avec ton fidèle ami et associé Sharlieh – qui est accessoirement ton colocataire et qui dispose d'encore bon nombre de casquettes. Tout roulait sur des roulettes jusqu'à ce que tu annonce à ton cher camarade t'en aller vers la remise pour y faire un peu de tri – chose que vous faites au moins une fois dans le mois, tant vous y accumulez facilement tout et n'importe quoi. En ouvrant cette porte, ce n'est pas du ménage qui t'attendait, mais une toute autre aventure. Tu t'es senti aspiré avec violence. Et puis ce fut le grand noir. Tu ne te souviens de rien après avoir ouvert la porte. C'était le néant.

Quand tu as rouvert les yeux, tu étais allongé sur le sol. Tu te redresses avec difficulté, légèrement endolori, comme si tu venais de chuter de on ne sait où. Tu regardes au-dessus de toi, rien. Tout autour de toi, rien non plus. Il n'y a plus une trace de ta porte, ni même de ton refuge, de tes petits rescapés ou de ton ami. Ta ville entière semble même avoir disparu, à vrai dire. Tu ne sais pas dans quel trou de verre tu as glissé, mais ce lieu n'a rien à voir avec cette région que tu connais si bien. Tu n'as aucune idée de où tu as atterri, ni même comment c'était possible. Mais encore une fois, tu as cessé de te questionner sur ce sujet là.

Te voilà donc perdu en nature, dans une contrée encore inconnue, livré à toi-même. Enfin, pas tout à fait. Encore à demi affalé sur le sol, Polar – ton Aquali chromatique – vient te donner un coup de museau sur le bras, comme pour te motiver à te lever. Tu le regarde, lui caresse le crâne, puis dans un soupire tu te piques sur tes deux pieds, époussetant tes vêtements. Tu plonges ensuite tes mains dans tes poches. Tu n'as vraiment rien sur toi, mis à part ton portefeuille – qui ne te servira pas à grand chose – et ton téléphone – qui ne capte absolument pas ici, donc qui sera tout aussi inutile.

Posant tes mains sur tes hanches, tu regardes ton compagnon mi-poisson,, mi-chat. « Bon. Et maintenant ? » demandes-tu, comme si lui aurait la réponse. Il pousse un petit cri en guise de réponse, comme pour t'indiquer que tu oubliais quelque chose. Tu inspectes une nouvelle fois les environs, bien que tu restes bredouille.
Et puis, un nouveau cri, provenant d'un peu plus haut – quelque part dans la cime des arbres – te fait lever le nez. Plissant les yeux, tu te contorsionne un peu dans tous les sens pour parvenir à voir... et bien, tu ne sais pas vraiment. Tu vois les branches bouger, tu entends ce cri qui persiste. Et puis tu vois une patte noire trébuchée. Avec tous ces petits indices, tu parviens à comprendre ce que tu allais oublier derrière toi – ou tout du moins, à 2m au-dessus de toi. « Pumpkin ? Bah alors, ça gazouille ? ».

Pumpkin est ton petit – vraiment tout petit – Herbizarre chromatique. Tu dis petit, parce qu'il fait approximativement la taille d'un Bulbizarre – voir même un peu plus petit encore. Comment a-t-il fait pour se retrouver au sommet de cet arbre, tu l'ignores. Comment le récupérer, ça aussi tu l'ignores. Tu essaies de te creuser les méninges. Jusqu'à ce qu'un tout autre bruit vienne troubler ta concentration. Celui-ci venait des buissons un peu plus loin. Tu te retournes vers Polar dans un sursaut. Et puisqu'il secoue la tête, tu en conclues qu'aucun autre de tes pokémons ne t'a suivi ici – en même temps, ces deux là sont vraiment les seuls à te coller autant. Ce qui veut donc dire qu'un potentiel prédateur s'apprête à faire surface. Et tu es à nu. Merveilleux.

Tu inspectes les environs, découvrant une grosse branche qui n'attendait que d'être saisie. Tu l'agrippes, la brandissant par-dessus toi, prêt à frapper quiconque se rapprochant de ta personne. Et oui, tu n'as pas le réflexe de demander à tes pokémons d'attaquer. Tu n'es pas ce genre de gars là. S'il faut se battre, il faut le faire par ses propres moyens. C'est comme ça qu'on t'a éduqué. Tu te rapproches donc de quelques pas, l'air faussement menaçant. « Qui va là ? Je suis armé attention ! » Cris-tu à l'attention de potentielle bête. Secrètement, tu espères qu'il s'agit d'un humain.
Tu t'apprêtais à bondir et administrer un coup au hasard – une question de survie, voyez-vous. Mais c'était sans compter sur ton Herbizarre qui, visiblement trop curieux de ce qui se passait en bas – dégringole de son perchoir, atterrissant sur ta personne, te couchant ainsi au sol, impuissant. Il est peut-être petit, mais lui et sa citrouille font leur poids.

Tu gémis, en partie pour la douleur, mais aussi pour l'embarra que la scène vient de créer. « Quel atterrissage. .. » souffles-tu en te retournant pour saisir l'animal et le porter au-dessus de ta tête l'espace de quelques secondes avant de le reposer au sol et de te redresser à nouveau. « Je vous mets un pour l'effort, monsieur. Mais je suis navré de vous annoncer que vous n'aurez pas votre permis de vol » lui dis-tu faussement sévère. Pumpkin entre dans ton jeu, mimant une faible tristesse, avant de se frotter contre toi, sans doute heureux de retrouver la terre ferme. Tu t'agenouilles pour le câliner, tournant complètement le dos à ton assaillant. L'espace d'un instant, tu avais complètement oublié sa présence. Grossière erreur, tu en as bien conscience. Ma foi. Tu as toujours dit que tu serais incapable de survivre plus de dix minutes dans la nature.

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Par chance, le danger imminent n'est qu'un être humain – une dame, qui plus est. La véritable chance repose dans le fait que celle-ci préfère se moquer de toi, plutôt que de profiter de ton manque d'attention pour t'attaquer. Ce qui te laisse penser qu'elle est tout aussi perdue que toi – ou du moins qu'elle n'est pas du coin – et que, comme toi, elle recherche de l'aide en quiconque pouvant croiser son chemin. Enfin, ce n'était pas ton plan initial. Tu étais plus sur un plan de « c'est bon, tout le monde est là ? » et de « y'a un monstre dans le buisson oskourmamanjvécreuver ». Mais de toute évidence, la recherche d'aide allait être le plan suivant. Au moins, tu n'as pas à chercher bien loin.

« Discuter ? Disons que j'ai connu meilleur salon de thé, mais pourquoi pas. On a au moins le casse-croûte, c'est déjà ça ». Tu désignes d'un mouvement de tête la pomme qu'elle a entre les mains. Un peu d'humour pour détendre l'atmosphère, ça a toujours été ta façon de procéder. Attention, tu ne parles pas de l'atmosphère générale, mais bien de ton propre air à toi, ta bulle saine. Tu es bien loin d'être un champion en matière de sociabilisation. Tu n'es même pas à l'aise avec ça. Mais étrangement, tu ne sens aucune gêne s'emparer de toi. Tu peux même dire que tu te sens bien. Tu te surprends même à afficher un large sourire en faisant face à l'inconnue. Et ça, c'est vraiment étrange. Tu es sans doute tombé sur la tête en arrivant ici. Ou bien c'est le fait d'être loin de chez toi qui te fait te sentir ainsi. Peut-être que tout ceci n'est qu'un vulgaire rêve, ce qui serait l'explication la plus plausible. Quoi qu'il en soit, tu dois entamer cette discussion plutôt que de rester planté là à sourire comme un idiot.

« De quoi veux-tu parler au juste... Euh. Je dois t'appeler « dame à la pomme » ? Tu as un prénom au moins ? ». Une question relativement conne, tu dois l'admettre. Mais puisque cette jungle vient de surgir de ton placard, tu estimes que plus rien n'a réellement de sens. Il ne serait donc pas si surprenant qu'elle n'ait aucun nom. « On peut parler des petits oiseaux qui chantent. Même si là ils sont bien silencieux ». Tu hausses les épaules, peu convaincu par ta proposition. Et puis tu te tournes vers Pumpkin qui se redresse enfin, venant se coller à toi. « Voilà mon drôle d'oiseau à moi. Très mauvais en atterrissage ». Tu te tournes ensuite vers Polar, un peu plus distant et méfiant, gardant ses yeux rivés sur le petit Evoli lui étant si similaire. « Et lui... C'est un poisson-chat un peu timide ». Et puis tu fais face à nouveau à l'inconnue, affichant ton plus beau sourire. « Quant à la grande chose face à toi qui parle un peu trop, ce n'est rien de plus qu'un idiot ». Voilà comment conclure à la perfection ces drôles de présentations.

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Tu affiches un large sourire, restant bien droit en attendant une réponse de sa part. Mais ne vous méprisez pas. Tu es bien loin de déborder de joie. Tu es légèrement crispé, essayant de chasser la gêne qui tambourine à cette porte donnant accès à ta cervelle afin d'y siéger. « C'est mon instant, laissez moi entrer ! » scande-t-elle. Et elle a raison. C'est habituellement elle qui mène la danse, très souvent accompagnée du ridicule. Elle est experte en la matière et sait parfaitement comment gérer ces interactions sociales étranges. Elle ne le fait pas forcement bien, mais elle a l'expérience. « Pas cette fois ! » réponds alors la confiance, celle qui est actuellement aux commandes. Par on ne sait quelle sorcellerie, elle a réussie à s'enfermer là et semble bien déterminée à saisir sa chance de briller, de te faire paraître un peu moins con que tu peux l'être. Sauf qu'elle n'a pas réussi à s'isoler là-haut. Par instant, la stupidité – bien que timide – intervient sans concerter l'autre, sabotant sans le vouloir ses petits plans. « Si je peux me permettre... » souffle-t-elle en guise de justification. Mais elle n'a pas le temps d'aller au bout de sa phrase que la confiance, excédée, reprend les rênes. Le mal est déjà fait. Tu as l'air stupide. Comme à ton habitude. A dire vrai, la vrai reine des lieux c'est elle, la stupidité. Indétrônable. Et c'est justement ce qui te permet de garder les pieds sur terre, de rester serein en toute circonstance. C'est ce que fera remarqué l'aisance, affalée dans un coin.

La mission de la confiance était donc de ne pas se laisser déstabiliser par le regard perçant posé sur ta petite personne. « Mais... Je ? ». prononces-tu, sur le même ton que la dame pour rester stable. Une stratégie de la confiance assez louable. Jusqu'à ce que l'inconnue poursuive sa phrase qui se veut assez... piquante.

« Aïe. Voilà le jugement » vient à souffler l'aisance, spectatrice. La confiance peste et commence à douter. Elle faibli. Et si elle ne fait rien... Ah. Et bien, la voilà : la gêne ! Elle débarque en furie, après avoir défoncé la porte. C'est donc à ce moment là que tu peux dire qu'il en est fini de toi. Sauf que.
S'il y a bien sur une « personne » sur qui tu peux compter, c'est bien la stupidité. Elle se fait toujours discrète, gouvernant dans l'ombre. Sauf quand elle sent qu'il est nécessaire d'intervenir pour ta survie.

« Fun ? Tu appelles ça comme ça ? C'est mignon. J'ai plutôt tendance à appeler ça « être un peu con » ». Tu hausses les épaules dans un petit rire. « Mais allons pour « Fun ». ». Et paf. En mettant les pieds dans le plat et en assumant ce que tu es, la stupidité coiffer au poteau la gêne et le ridicule qui repartent bredouille. Tu l'as donc échappée belle.

Dame pomme continue en appelant Pumpkin « Karma ». Tu ne comprends pas cette appellation, jusqu'à ce que l'explication vienne ensuite. Donc, selon elle, tu l'as menacé. Tu n'es pas vraiment d'accord avec ça. De ton point de vue, c'était de la légitime défense. Tu étais même prêt à l'annoncer, mais te voilà le bec cloué. Tu la regarde, bouche bée, alors que tu t'apprêtais à la contredire. Est-elle réellement en train d'encourager ton pokémon dans ses fausses leçons de vol ? Ne serait-ce pas elle, la folle dans l'histoire ?

« Tu... Hm. Ce n'est pas vraiment un oiseau, tu sais ? ». Délicat à formuler ça aussi. C'est un peu comme si les rôles étaient inversés. Tu avais envie de lui dire que ce n'était qu'une blague, pour rire de la chute de ton pokémon. Tu voulais même préciser qu'il n'avait pas d'ailes et que ça se voyait. Mais ça aurait été un peu fort. Ce n'est pas dans ton genre de prendre les gens de haut. Comme ce n'est sans doute pas dans ses habitudes à elle. Tu penches la tête sur le côté, comme pour l'analyser. Puis tu portes tes mains sur tes hanches. Rien ne fait vraiment sens dans ce monde. « Je crois que nous ne partageons pas le même genre d'humour » souffles-tu finalement, sur un ton très calme. La stupidité venait de rejoindre son siège, laissant apparaître la raison et sa jumelle l'intelligence qui somnolaient jusque là.

Tu décides de complètement ignorer la question suivante, ne voulant laisser aucune place à la condescendance. Et tu te dis que tu as bien fait, puisque la suite de ses propos n'avaient aucun sens à tes yeux. Tu penches à nouveau la tête sur le côté à mesure qu'elle aligne des mots. Tu comprends qu'elle ne te prends pas pour un idiot, comme tu lui as ouvertement avoué, mais bel et bien pour un fou. Deux choses pourtant bien différentes. Il va donc falloir ranger au placard un petit instant l'humour, l'adjoint à la stupidité. Mais pas pour longtemps, c'est promis.

Tu redresses la tête, croisant les bras sur ta poitrine. Puis tu soupires. « Je ne comprends rien à ce que tu baragouine. Je crois qu'il y a méprise. Reprenons de zéro, veux-tu ? ». Tu prends une nouvelle inspiration, laissant tomber tes bras le long de ton corps en affichant un sourire sincère. « Moi c'est Haeshle, mais tu peux te contenter de m'appeler Ash. J'utilise l'humour quand je ne suis pas à l'aise. Enchanté ». Tu tends une main vers elle, l'invitant à sceller cette présentation par une poignée de main. Une fois fait, tu enchaînes. « J'ai une mauvaise nouvelle pour toi, j'ignore où on est. J'avais espoir que toi, tu le saches. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a dix minutes de ça j'étais encore dans mon refuge, à Galar. Et ça ne ressemble en rien à Galar ici ».

Tu lâches un soupir de désespoir. C'est alors que l'Evoli se rapproche de sa dame et qu'elle te le présente alors. « Sous-Prefet » répètes-tu un peu décontenancé. C'est certain, elle est bizarre. Mais tu refuses toujours de céder au jugement. Après tout, peut-être qu'elle est réellement préfet – bien qu'elle n'en ait pas vraiment l'air. « Et donc, madame la préfète, d'où viens-tu et comment t'es-tu retrouvée là ? ». La coutume voudrait qu'on vouvoie une dame de son rang, mais le vouvoiement n'est pas ton point fort. Tu es même très nul pour ça. Sauf quand il s'agit d'une blague, évidemment. « Dois-je continuer à t'appeler préfète, ou madame Pomme ? ». Après tout, elle ne t'a toujours pas donné son nom.

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Tu as un mouvement de recule, provoqué par la surprise. Alors que tu t'efforces à garder la tête sur les épaules et d'être enjoué, voilà que madame te fait une scène mélodramatique, s'écroulant au sol. Est-ce une vague farce, un canular organisé par tes amis du web ? Tu n'en es pas très friand – ni même ceux que tu côtoie à vrai dire – mais ce sont des choses qui se font bien de notre temps. C'est pourquoi tu en viens à tout de même te poser la question. Cette conversation est bien trop improbable pour être vrai. En un sens, que toi tu sois bizarre, c'est normal. Mais tu n'as jamais fait face à quelqu'un d'aussi loufoque que toi – voir même encore plus que toi. Tu n'as pas souvenir de surjouer autant tes émotions.

Et puis, tu prends conscience qu'un tel décor ne pourrait pas tenir dans ton petit placard. Enfin, il n'est pas si petit, mais en comparaison à ce qui se trouve autour de toi, c'est petit. Et puis, Sharlieh n'aurait jamais accepté qu'on mettre en bordel le refuge de la sorte, juste pour te faire une blague. Ce n'est pas un terrain de jeu, mais un véritable espace dédié aux pauvres pokémons qui ne demandent qu'une seconde chance d'avoir une vie paisible. Et vous ne rigolez pas vraiment avec ça.

Donc, la dame est bien en train de se morfondre au sol, aussi surprenant soit-il. Et puisque tout est bien vrai, cela veut dire que sa peine est énorme. Tu ignores complètement ce qui peut la mettre dans cet état, ce qui l'attend chez elle qui nécessite sa présence, mais à la voir ainsi, ton cœur se fend. Ton sourire disparaît, tes épaules s'affaissent et tes sourcils s'arquent. Tu ne peux rien faire de plus à par compatir. Tu ne réagis à rien de ce qu'elle peut te dire, même si tu entends ses excuses un peu vague. Ça te passe au-dessus. Tu ne vois que sa détresse et tu te sens impuissant.

Quand elle tente de se relever en s'appuyant sur ce buisson duquel elle est apparu – quelle drôle d'idée – tu as se réflexe de faire un bond en sa direction et de tendre le bras pour attraper le sien et la soutenir. Tu ne pouvais rester immobile plus longtemps. Une fois stabilisée sur ses deux pieds, tu lâches prise et recule d'un nouveau pas.
Elle te dit alors venir de Kalos, t'expliquant ce qui s'est passé par chez elle avant d'atterrir ici, suggérant que tu aies vécu la même situation, mais il n'en est rien. Tu secoues la tête avant d'enfin ouvrir la bouche.

« J'étais parfaitement éveillé. Je travaillais dans mon refuge pokémon. Je me souviens avoir signalé à mon partenaire m'en aller dans le remise avec la volonté de faire un peu de tri. J'ai ouvert la porte et plus rien. Je me suis senti aspiré et... comme assommé. Quand j'ai rouvert les yeux, j'étais au sol, juste là ». Tu désignes l'espace d'un revers de main. « Quant à mes petits compagnons... Pumpkin est une véritable glu, il devait être dans mes pattes à cet instant. Mais Polar, je suis certain qu'il a senti un truc et a bondi comme pour me sauver. Quoi qu'il en soit, je ne pense pas que ce soit quelque chose lié uniquement aux rêves. Bien que je n'ai aucune explication à ce drôle de phénomène ». Tu hausses les épaules. Des choses bizarres dans ce genre là, tu en as déjà vécu. Tu n'as jamais trouvé d'explications. Il faut dire que tu n'en as jamais réellement cherché non plus. Mais puisque vous vivez dans un monde peuplé de créatures surnaturelles, tu te dis simplement que tout ne peut pas toujours avoir une explication pour vous, les humains.

Et enfin, après cet échange sur votre arrivée mutuelle sur cette terre inconnue, madame te donne enfin son prénom. « Dommage, Pomme t'allait si bien » souffles-tu avec un léger sourire. Tu ne sais pas rester longtemps si sérieux. Ça t'angoisse. Tu as besoin de légèreté pour survivre. « Enchanté Rosemary. C'est un très joli prénom » glisses-tu ensuite, l'air de rien, souriant avec bienveillance.

Finalement, elle te propose de bouger d'ici, de coopérer pour trouver une quelconque civilisation. L'idée te semble bonne. Après tout, vous n'avez pas grand chose de plus à faire. « Espérons toutefois qu'ils seront originaire d'ici, si on trouve quelqu'un ». Mais vous trouverez quelqu'un, tu en es convaincu.

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