- Ne bouge pas! Tssss!

L'agacement commence à me faire perdre patience. Je viens d'avoir une brillante idée et ce fichu pokémon n'arrête pas de gigoter alors que j'essaie de lui coller les électrodes sur le corps. M.A.I.A fait rouler sa chaise en arrière pour nous regarder. Elle vient tout juste de terminer l'entraînement d'un pokémon et met à jour ses données sur celui-ci. De mon côté, je fais une pause sur mon travail de dex. Nous revenons depuis peu de notre voyage à Galar où nous avons ramener ce magnifique spécimen de Papilusion. En guise de cadeau, elle m'a donné un peu de sa poudre dodo à le couleur dorée qui s'est révélée extrêmement puissante. Je possède un Paras depuis un bon moment maintenant et il ne fait aucun progrès. En même temps, je ne l'ai pas intégrer à l'entraînement de M.A.I.A. Il n'est pas assez populaire auprès des dresseurs pour mériter une place rapidement dans le dex. Un jour oui mais, quand tous les autres seront passés avant lui. En attendant, j'ai eut une idée à la hauteur de mon intellect ! Je vais lui transplanter la poudre dodo pour qu'il soit plus puissant. Sauf, qu'il n'est pas très coopératif.

- Il a peur, me dit M.A.I.A.

Je souffle encore plus fort d'exaspération. Peur de quoi ? Je suis seulement en train de le scanner pour trouver un moyen de faire ma transplantation. On n'est pas encore rendu à l'étape la plus importante. Surtout que je ne suis pas un monstre, je l'endormirais pour effectuer l'opération. Réveillé... Il aurait bougé dans tous les sens aux risques de faire échouer la procédure.
Je pris l'électrode dans une main pour lui mettre tous les mandibules et lui expliquer qu'il n'avait rien à craindre. Mais c'est alors qu'un phénomène étrange arriva. Le Paras sous mes yeux disparus et je me retrouvais à regarder un énorme pokémon dragon rose et blanc. Originaire de Sinnoh, je savais déjà de qui il s'agissait. Palkia. Le pokémon légendaire de la région, créateur de l'espace. Même si je me retrouvais face à cet énorme créature, je sentais que j'étais toujours dans mon labo, assis sur ma chaise de bureau. Je pouvais même sentir le climatiseur juste au-dessus de moi. Une image télépathique. Je n'avais théoriquement rien à craindre de lui. Palkia poussa alors un puissant hurlement qui fit vibrer mes tympans puis, je le vis fabriquer un arc de cercle au-dessus de son étrange tête. Ma vision se brouilla et je me retrouvais à nouveau dans le labo.

- Maître ? Que se passe-t-il ? Vous êtes bizarre.

Je me levais, constatant que ma réalité se déformait. Le mur de mon bureau se cristallisa et la déformation commença à se répandre partout autour de moi. Tout allait si vite et je n'arrivais pas encore à savoir si tout était vrai où si j'étais victime d'une hallucination. Quand la cristallisation s'approcha de ma petite fille de métal, je poussais un cri avant de me jeter sur elle pour la protéger. Toute ma réalité explosa soudain en mille morceaux, plongeant ma vision dans le noir absolue et le vide. Je flottais à peine quelques secondes puis, mon corps s'affaissa sur un sol poussiéreux. Je respirais un air nouveau, sec et chaud avec une légère fragrance fleurit. Je relevais la tête à la hâte, découvrant que M.A.I.A avait disparue.

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'[ETE] nourriture' :

Un bruit de fuite dans les herbes hautes me fit faire un bond. Je me retrouvais sur les fesses, tournant la tête dans tous les sens. Je vis rapidement des arbres, des cailloux, une plaine et beaucoup d'herbes hautes. Quelqu'un toussa soudainement non loin de moi et j'entendis un cri féminin. Je me relevais pour trouver Tyrrell la gueule brune de poussière, crachant ce qu'il venait d'avaler. C.C se trouvait un peu plus loin, l'air hagard. Je fis quelques pas vers eux, demandant à voix haute si quelqu'un avait vu M.A.I.A. Marguerite et Linnaeus sortirent alors des fourrés, l'handicapé aidant sa patronne complètement désarçonnée.

- J'ai vu Palkia... Il hurlait... Où sommes nous ?

- Est-ce que vous avez vu M.A.I.A ? Elle était avec moi dans le labo juste avant...

Juste avant quoi ? J'aurais été bien mal à l'aise d'avancer une théorie sur ce qu'il venait de se passer. Il semblerait que nous avions tous eut la même vision du pokémon légendaire hurlant à la mort. C.C expliqua qu'elle avait vue les murs de son garage se déformer avant d'exploser puis, Tyrrell parla d'une chute dans le vide avant de s'écraser sur le sol. Nous venions tous d'avoir la même expérience alors que nous étions tous respectivement dans nos labos.
Où étions-nous ? Je regardais ce nouveau paysage qui ne me renseignait aucunement sur notre position actuelle. La campagne, ce n'est pas trop mon truc. Je préfère les villes où tu peux aisément te repérer grâce aux méninges qui ont inventé les pancartes.
Magui se pencha d'un coup. Craignant un malaise, nous accourûmes dans sa direction, moi un peu moins vite que les autres. J'aimais bien ma patronne mais, ma petite fille était cent fois plus importante pour moi. Elle ramassa alors une étrange tablette faite de pierre et gravée de ronds roses comme des perles. La bleue entra dans le menu et trouva alors un écran d'accueil avec quelques pictogrammes. Une carte, un guide et un document texte vide. Le guide était en réalité tout un plan détail pour fabriquer une énorme statue à l'effigie de Palkia. Déconcerté, il y eut quelques rires nerveux de la part de Tyrrell.

- La carte est occultée... On ne voit que le cercle autour de nous.

- Comme dans les jeux vidéos... On est dans un jeu de survie. Et notre mission c'est de construire cette statue.

Un silence suivit l'explication de notre geek maison. Un jeu de survie. C'était quand même un peu gros. Surtout que nous venions tout juste de sortir du monde des Zarbi. C.C était la seule à avoir autant apprécié cette aventure. Personnellement, j'en gardais un certain intérêt avec un arrière-goût amer de déception. Des énigmes beaucoup trop simples. La petite blonde à lunette sauta sur place, essayant de nous entraîner dans sa propre euphorie. Nous allions devoir explorer, trouver des ressources et fabriquer un camp de survie. Que d'objectifs galvanisant à ses yeux. Je grognais avant d'attraper la tablette des mains de Marguerite pour essayer de trouver d'autres infos.

- Interdiction de la démonter ! Si C.C a raison... On va avoir besoin de cette tablette pour se repérer !

La patronne émettait encore des doutes sur cette explication. Je lui promis de ne pas ouvrir l'arrière pour bricoler les circuits. Pour le moment, je voulais juste retrouver M.A.I.A. Alors que j'ouvrais toutes les applications, les autres fouillaient leurs poches, découvrant que leurs téléphones avaient disparus mais, pas leurs pokéballs. Ils firent sortir leurs pokémons puis, soudain Tyrrell pousa un cri de désespoir la balle bicolore ouverte mais complètement vide. Pourtant le Mélofée de C.C, le Beldeneige de Linnaeus et même le Charmina de Marguerite venaient de nous rejoindre.

- On dirait que tout ce qui est technologique n'a pas été emmené avec nous... Tes pokémons Acier et Electrique compris... Désolé Titi....

Le rose rangea sa balle inutile en grommelant. Moi j'avais Paras et Spoink même si je ne savais pas où ils étaient. Les deux étaient avec moi dans le labo. Si C.C avait raison, ils ne devaient pas être loin. Et soudain, ça fit tilte dans ma tête. Rien de technologique mais, les pokémons non moderne étaient présent. M.A.I.A n'était donc pas venue avec nous.

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'[ETE] nourriture' :

Il y avait une infime chance qu'elle soit-là mais, sous sa forme pokémon. Sauf que Motisma n'avait pas pu venir avec nous, du fait de son type électrique. Sans lui, aucune chance pour ma chère enfant de prendre forme dans notre univers. Marguerite me tapota le bras, essayant de me rassurer. Nous avions été téléporté par Palkia, M.A.I.A devait certainement être encore dans les locaux de Genius et s'inquiéter de notre disparition.

- Bon ! Qu'est-ce qu'on fait ? Faut qu'on s'organise pour survivre ! Exploration ? Recherche de ressources ?

C.C semblait s'amuser même dans les situations qui semblaient intolérable. Son esprit joueur lui permettait de tout prendre à la rigolade. Tyrrell, qui s'était remis de son absence de pokémon, se cala sur son énergie et proposa d'aller explorer. Marguerite et Linnaeus voulaient plutôt fabriquer des abris rapidement et trouver de l'eau et de la nourriture. Je m'ajoutais à leur groupe même si le cœur n'y était pas. Je n'aimais pas cet univers et je ne comprenais pas pourquoi on devrait fabriquer une putain de statue pour un putain de pokémon légendaire. Il ne pouvait pas rester une légende comme tous les autres ? Énervé, je n'y mit aucune bonne volonté, même quand nous arrivâmes à la forêt.

- Il devrait y avoir des champignons comestibles. Thomas, tu ne voudrais pas appeler Paras pour qu'il nous en déniche ?

Je grommelais que je ne savais pas où il était. J'étais en train de faire des relevés sur mon pokémon lorsque nous avions été happés par Palkia. Lors que notre arrivée, j'étais si obsédé et dérouté que je ne l'avais pas vu s’enfuir. Il avait du prendre peur. Linnaeus s'énerva de mon manque d'inquiétude pour mon pokémon. Nous étions dans un monde inconnu et il s'était enfuis seul. Je répliquais que c'était aussi notre cas et que ce lâche n'était même pas resté auprès de son dresseur pour le protéger. Les mots de M.A.I.A raisonnèrent alors dans ma tête. Juste avant de disparaître, elle m'avait dit qu'il avait peur. Mais ce n'était pas de Palkia mais, plutôt de moi et de mes machines. Il ne voulait pas être ausculter. C'est moi qu'il avait fuit... Mais ça, hors de question de l'avouer à mes collègues. J'allais retrouver mon débile de pokémon champignon tout seul.
Bien décidé, je laissais Marguerite couper du bois et ramasser des branches alors que je m'enfonçais dans la forêt, cherchant les coins les plus sombres et les plus humides. C'est ce que préférait Paras.

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'[ETE] bois' :

Une légère pente allait me mener à un point assez haut où je pourrais avoir une meilleure vision de notre environnement. Sur la butte, je découvrais que la forêt où nous nous trouvions se trouvait non loin de la mer. Je pouvais même apercevoir une autre île non loin. Mais ce qui m'intéressa le plus ce sont les ruines d'un énorme bâtiment en pierre. Je m'approchais, constatant la forme générale et le cercle parfait en hauteur. C'était certainement une ancienne église. À l'intérieur il n'y avait même plus de sol mais, il restait tout de même un semblant de statue fortement corrodée par des années et des années de pluie. Je reconnue tout de même le pokémon qui la représentait, Palkia.

- Palkia est le maître de l'espace... à moins qu'il se soit allié à Dialga, il ne peut pas nous faire traverser le temps. On ne peut qu'être dans un autre univers... Et ici aussi, ils ont oublié le culte de Palkia. C'est pour ça qu'il veut une statue. Tssss ! Et on dit que je suis vaniteux !

Je m'approchais des murs de l'ancienne église, posant ma main dessus pour savoir si nous pourrions nous abriter ici sans trop de danger. Ça me semblait assez sûr lorsque j'entendis la voix de Marguerite m’appeler. Sans avoir retrouvé mon pokémon, je redescendis jusqu'à eux, racontant la bonne découverte que je venais de faire. Ils furent ravie d'entendre que cette vieille ruine pourrait bien nous servir d'abri de fortune, le temps qu'on s'organise. C.C et Tyrrell arrivèrent juste après alors que nous amassions les branches de bois près de notre nouvelle base. La blondinette ramenait des fruits rouges semblables à des framboises. Une trace de la même couleur aux coins des lèvres laissaient comprendre qu'elle les avait déjà goûté. En la voyant porter le fruit à sa bouche, Linnaeus s'empressa de lui donner un coup pour faire tomber sa récolte.

- Ne mange pas ça ! Ils ne sont pas bons pour les humains ?

- QUOI ? Ces framboises sont toxiques ? Oh mon dieu ! Je vais mourir ?

- Non... Tu vas juste avoir la courante... Ce sont des baies pour les pokémons mais, pas pour les humains. J'en ai vue d'autres qu'on peut manger. Par contre je préfère vous prévenir, elles ne sont pas bonnes.

Sous les ordres de l’aîné du groupe, nous ramassâmes une bonne quantité de fruits noirs et effectivement, ils étaient affreusement acides. Mais Linnaeus s'y connaissait mieux que nous en nature, on ne pouvait que lui faire confiance. Surtout que c'était notre premier jour, nous allions nous améliorer, chasser, pêcher et même cultiver. Que d'activité qui me donnaient envie de rentrer rapidement à la maison. Le frigo et la cuisine de M.A.I.A me manquait énormément.

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'[ETE] bois' :

Théoriquement, allumer un feu c'est facile. Dans la pratique... C'est plus compliqué. On dû s'y reprendre à plusieurs fois avant qu'enfin un peu de fumé se dégage du petit amas de branches que nous avions formé. Quand les flammes commencèrent à faire craquer le bois sec, le groupe se détendit. Puis les conversations prirent une tournure inquiétante. Nous réalisions que nous allions devoir dormir dehors, à la belle étoile dans un monde totalement inconnu. Notre seule source de réconfort se trouvait sous nos yeux, brûlant faiblement. Aucun doute que si nous ne nous en occupions pas pendant la nuit, il s'éteindrait en peu de temps. Le froid viendra alors nous mordre les pieds et l'humidité finira de nous rendre malade.

- Rien qu'une couverture ça ne serait pas du luxe... ça caille !

- Si on trouve des arbres avec de larges feuilles, on pourrait essayer de s'en fabriquer une …

Trouver l'arbre, récolter assez de feuilles pour pouvoir faire plusieurs couvertures, fabriquer du fils, assembler les feuilles ensemble... Un long travail harassant pour une couverture de qualité médiocre car, elle ne serait ni isolante ni réchauffante. C.C soupira et je vis son visage si jovial habituellement s'assombrir. Elle qui voyait encore cette nouvelle aventure comme un jeu, perdait toute sa bonne humeur à cause du froid. Marguerite proposa qu'on fasse sortir nos pokémons pour dormir avec eux. En groupe, la chaleur serait mieux conservée. Évidemment, il y eut une exception, le Beldeneige de Linnaeus ne fut pas invité à nous rejoindre. En plus de notre groupe de cinq humains, nous avions le Charmina de Marguerite, le Mélofée de C.C et le Charmillion de Linnaeus. Mon Paras aurait pu se joindre à nous s'il n'avait pas lâchement fuit lors de notre arrivée.
Collés les uns aux autres, nous commençâmes à dormir. Du moins, les autres parce que pour ma part j'étais particulièrement mal installé. Tyrrell m'enfonçait ses coudes dans le dos et l'odeur du Charmillon de mon aîné me prenait le nez. Je reniflais, songeant à ma petite fille. J'espérais qu'elle n'avait pas été emmenée et qu'elle était confortablement bien installée dans le laboratoire sur sa station de chargement. À force d'imaginer M.A.I.A à la maison, je réussis à m'endormir. Mais ce fut de courte durée car, je finis par être réveillé par mon jeune collègue qui bougeait trop dans son sommeil. Dérangé, je m'extirpais du groupe, sentant le froid de la nuit me mordre les bras et les jambes. Le visage frigorifié, je remontais ma blouse le plus haut possible. Comme je m'en doutais, le feu s'était éteint. Les autres dormaient du mieux possible, C.C et Marguerite se tenaient l'une, l'autre, les traits tirés par la tension. Aucun doute qu'elles seront crispées demain matin. Même si Linnaeus gardait un visage impassible même en dormant, je savais que sa mauvaise jambe serait très douloureuse demain matin. Il n'y avait que Tyrrell qui semblait dormir tranquillement, nullement dérangé par le froid de l’extérieur.
Je soupirais, tentant de remuer le feu de camp, espérant trouver quelques braises sans déranger ceux qui dormaient. C'est alors que je vis une petite lueur danser dans les bois obscures. Au début, je m'inquiétais de ce que ça pouvait être puis, il me sembla reconnaître la couleur et la façon de se déplacer. Un pokémon, et surtout un que je connaissais pour l'avoir étudié pour le dex. Ravie de trouver quelques choses ici que je connaissais, je décidais de le rejoindre.

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'[ETE] bois' :

C'était bien ça. Des Spododo. Ces petits champignons trouvables dans la forêt de Lumirinth ou celle de Sombrefeuille. Ces petits champignons emmagasinaient les photons pendant la journée et les utilisaient pendant la nuit, leur donnant un halo lumineux. Souvent pris pour des feux follets, ils ne sont pas dangereux mais, pour se protéger ils utilisent de puissant spore soporifiques. Ça pourrait même être dangereux pour moi s'il y en avait beaucoup. Les Spododo endorment humain ou pokémon puis ils les vident de leur énergie vital pour alimenter la forêt. Heureusement, il n'y en a que trois. Connaissant un peu ce spécimen, je sais qu'ils vont certainement rejoindre le cœur de la forêt. Un endroit stratégique pour les pokémons locaux. Ça me permettrait d'en apprendre plus sur la faune locale. Sans me faire remarquer, je décide de suivre les petits Spododo. La filature est particulièrement longue puisqu'ils sont tout petit contrairement à moi. Mais au bout d'un petit moment, je constate qu'il y a d'autres Spododo dans les environs et qu'ils convergent tous vers la même direction. Mes suppositions sont bonnes, nous allons nous retrouver auprès de l'arbre le plus âgé de la forêt et celui-même qu'on désigne comme le cœur.
Plus j'avance à leur suite et plus je découvre une forêt lumineuse. Il y a des petits champignons lumineux un peu partout et qui grossissent au fur et à mesure qu'on avance.

- On dirait presque la forêt de Lumirinth...

- Spo ?

Zut ! J'ai parlé à voix haute, les pokémons féé m'ont entendu. Je me cache derrière un arbre, espérant qu'ils ne vont pas essayé de faire marche arrière pour me débusquer. Le cœur battant, j'essaye de me concentrer sur mon ouïe pour savoir ce qu'ils sont en train de faire. Malheureusement, je ne suis pas très doué et le bruit des feuillages environnant me déstabilise complètement. N'arrivant à rien, je décide de jeter un coup d'oeil.

- Ah ! Fis-je de surprise en découvrant les trois petits champignons animés juste à mes pieds.

Je retiens immédiatement ma respiration mais, les pokémons ne semblent pas prendre peur et secouent leurs petits chapeaux en plissant les yeux. Ils ont l'air plutôt amicaux et je ne vois aucun spore. Je retiens encore un peu ma respiration par prudence alors que les Spododo reprennent leur route. L'un d'eux m'attend et me fait signe avec ses racines de le suivre. Ne tenant plus, j'aspire un peu d'air, cherchant la fragrance caractéristique des spores soporifiques. Rien. Ils n'ont pas lancé leurs attaques comme ceux de Lumirinth.

- Vous... Vous n'avez pas peur de moi ? … Vous n'avez pas dû voir d'humain depuis longtemps...

Content de ne pas être endormis, je suis les Spododo sans chercher à me cacher à présent. Nous rejoignons un groupe de la même espèce qui semblent quand même un peu surpris de me voir. Ils gardent leurs distances mais, aucun ne cherche à m'attaquer. Ce qui est plutôt bon signe.

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'[ETE] bois' :

Je grimpe par dessus une racine. Elle doit bien faire dans les cinquante centimètres, me laissant une petite idée de la taille de l'arbre auquel elle appartient. Plus en avance et plus la forêt est lumineuse. Il y a de nombreux champignons bioluminescents et beaucoup de Spododo. Ces pokémon entretiennent les forêts et particulièrement l'arbre principal. Celui d'ici doit être gigantesque et en pleine forme vue le nombre de pokémon. Il y a tant de pokémon maintenant que je suis obligé de faire très attention où je marche. Ça serait vraiment dommage d'en écraser un par mégarde. Et s'ils décidaient finalement que j'étais un intrus, je ne donnerais pas cher de ma peau après une attaque aux spores de tous ces pokémons.
Enfin, nous arrivons au centre de la forêt et il est là, trônant comme un roi entouré de sa cours. Le plus gros platane que je n’aie jamais vue. Son écorce bicolore brille grâce aux champignons et Spododo qui s'accrochent à elle. Ses feuilles semblent produire leur propre lumière, donnant une auréole bleu-vert à ce géant végétal. Il est magnifique et je ne peux m'empêcher de gratifier les pokémons qui s'occupent de lui.

- Incroyable... Vous faites un travail exemplaire avec lui !

Je m'approche encore un peu, souhaitant ardemment poser la main sur ce sage de la forêt. Il y a tant de pokémon spore autour de moi que j'ai l'impression de marcher sur de la lumière. Je pousse doucement les petites fées jusqu'à atteindre enfin le centre de la forêt. Mes doigts se posent sur cet arbre gigantesque et un peu de lumière s'accroche à mon épiderme. Je suis vraiment sans voix devant tant de beauté. Puis soudain, parmi tous les bruits qui m'entourent, j'en entend un que je connais. Je me retourne vivement, fouillant le sol couvert de champignon mouvant pour en dégoter un différent. Finalement je le trouve, à peine à quelques mètres de moi. Petite tâche sombre dans cette plaine de lumière bioluminescente.

- Amanite !

Je fais un geste vers lui et je vois alors mon pokémon se raidir. Je comprends que si je m'avance, il va à nouveau fuir. M.A.I.A avait raison. Il a peur de moi. Trop d'expériences ont finis par le rendre méfiant et même craintif. Avant je m'en fichais pas mal car, je comptais avant tout sur ma petite fille pour gérer mes problèmes. Mais là, je suis seul et ce ne sont pas mes collègues qui vont assurer ma protection. Marguerite pourrait remplir ce rôle mais, je ne lui fais pas entièrement confiance sur ce point. Il me faut un pokémon, mon pokémon. Amanite fait partie des premières créatures que j'ai capturé et il obéissait plutôt bien au début. Puis je me suis rapidement lancé dans le projet pokédex tout en poussant M.A.I.A à devenir dresseuse pokémon. Mon Paras a alors été totalement délaissé comme partenaire de combat, rejoignant le rang des cobayes du labo.

- Je ne vais pas faire d'expérience, promis-je dans un souffle.

La cours de l'arbre centenaire me donnait l'impression d'être tout petit. Si je venais à déranger ce vénérable, je craignais de recevoir une vilaine correction. Comme si le platane avait une conscience propre et qu'il aurait pu me balayer d'un simple coup de branche. Alors je respectais les lieux et les domestiques qui continuait à se répandre à ses pieds.

- Je n'en ferais plus. Tu n'es pas mon cobaye, tu es mon pokémon. Et ensemble... On va... On va combattre !

Maladroitement, je m'éloigne de l'écorce lumineuse pour m'approcher du petit Paras. Il m'écoute sans bouger. J'ai peut-être une chance de réussir à le convaincre de revenir auprès de moi. Soudain, tous les Spododo s'agitèrent et répandirent une fine poudre lumineuse qui s'envola dans les feuilles de l'arbre géant. Je retins ma respiration, sentant les particules se coller à ma peau. Certaines retombèrent et Amanite se mit aussi à briller comme ses congénères. Puis la marée de lumière fut prise de remous et de vagues car, une nouvelle créature venait de sortir des racines du roi de la forêt.


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'[ETE] nourriture' :

Un énorme chapeau, des bras graciles et une fascinante robe faite en toile. Une Lampignon, reine de la forêt, descendit doucement de son arbre pour venir se mêler à son peuple. Malgré ma grande taille, elle ne sembla pas faire attention à moi. Par contre, Paras n'avait d'yeux que pour elle et glissa entre mes jambes pour essayer de s'approcher. J'étais paralysé, par la beauté de la reine mais, aussi par la peur des spores qui m’entouraient. Mes mains pressés contre mon visage, je sentais que des particules filtraient et venaient me chatouiller les narines. Je ne tiendrais pas longtemps.

- Attend ! Tentais-je d'articuler à mon pokémon. Laisse moi une seconde chance !

Je pris une grande respiration par la bouche. Immédiatement je sentis ma gorge me chatouiller, signe que j'allais devoir tousser. Impossible de ne pas respirer si je me mettais à tousser. Évitant le plus possible d'écraser des Spododo, je me rapprochais de Paras et de la reine. Celle-ci me remarqua enfin et sembla vaguement curieuse. Je lâchais mon visage d'une main pour lui montrer que je n'étais pas hostile. Heureusement, aucun des pokémons ici ne semblaient s'en inquiéter. J'articulais que je voulais juste Paras. L'envie de tousser commença à me faire pleurer et mes poumons me brûlaient. Je ne tiendrais pas.

- Je suis désolé, fis-je en abandonnant.

Je posais les genoux à terre et respirais de grandes goulées d'air mélangées aux spores des pokémons champignons. Je sentis leurs effets s'activer et me rendre somnolent. Ma vision se brouilla alors que j'étais en train de me demander pourquoi j'étais allé directement me fourrer dans la gueule du Lougaroc. Mon corps était si lourd que je dû m'allonger. Avec un dernier effort j'arrivais à tourner la tête vers Paras qui n'était pas loin. Mon petit champignon rouge brillait grâce aux spores luminescents des Spododo. Il l'avait lâché la reine Lampignon pour venir s'inquiéter pour moi. Je souris, content de le voir revenir puis, je sombrais dans un sommeil lourd.




- Thomas ! Il est là ! C.C ! Tyrrell ! Par ici ! Je l'ai retrouvé !

La voix de Marguerite me sembla venir de très très loin. Je bougeais vaguement, remuant les doigts. Tout mon corps était engourdit et peinait à se remettre en route. Le sommeil avait été profond mais, réparateur. Je me sentais plutôt bien. J'entendais ma patronne parler. Appartement j'étais couvert d'une fine poudre blanche et Paras se trouvait avec moi. Je me souvins alors de ma soirée, découvrant la source d'énergie de la forêt au milieu d'une mer de Spododo. Leurs spores m'avaient finalement endormis. Ils auraient pu me vider de mon énergie pour nourrir l'arbre mais, j'avais été ramené auprès des miens avec mon pokémon.
J'ouvris les yeux alors que Marguerite vérifiait que je n'étais pas blessé.

- ça va, ça va. Je n'ai rien.

J'expliquais ma nuit et ma patronne m'engueula presque d'avoir pris tant de risques. J'imaginais bien leurs peurs lorsqu'ils s'étaient réveillés sans moi. Le soleil brillait déjà, signe que le matin était bien avancé. Les autres scientifiques arrivèrent alors que je commençais à me relever tout doucement. Je dû recommencer mon histoire, heureusement que j'aimais être le centre de l'attention. Maintenant que nous étions au complet, il était temps de réfléchir à la façon dont nous allions survivre. La faim et la soif étaient prioritaire. Comme Paras était de retour, je proposais de chercher des champignons pour le repas. Les autres étaient assez peu enthousiastes mais, acceptèrent.


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