Tu la suis ainsi jusque dans sa maisonnette, hésitant un instant avant de passer la porte. D'un revers de manche, elle fait voler divers objets qui traînaient là pour de dégager une place sur un petit siège en bois sur lequel elle t'invite à t'asseoir. Tu t'exécutes, admirant les objets virevolter au-dessus de vous et se ranger presque naturellement là où est leur véritable place. Tu restes silencieux, observant ce qui se trouve autour de toi. La maison est assez modeste et petite. Tout semble en désordre et pourtant, tout à bien sa place attitrée. Cet effet est sans doute provoqué par le manque de place, tu ne vois que ça.

« Bois ça » dit-elle en se tournant de nouveau vers toi au bout de plusieurs longues minutes, déposant sur la table face à toi une tasse au contenant plutôt douteux. Tu te penches pour observer la chose qui – tu n'oseras pas le dire à haute voix – sent la vieille chaussette. « Ne te questionne pas trop. Plus tu attends, plus ce sera immonde ». Tu grimaces. « Allez ! Toi comme moi avons d'autres chats à fouetter ! ». Elle hausse la voix, ce qui suffit à t'impressionner. Ni une, ni deux, tu te saisies de la tasse et avale cul-sec son liquide. Et ça te demande un effort surhumain pour ne pas recracher le tout tant c'était infecte – au moins elle ne t'avait pas menti. « Bah voilà ! Tout va mieux sans manière » dit-elle, satisfaite. « Qu'est ce que j- ». Un relent vient te couper dans ton élan. Elle esquisse un sourire. Tu attends quelques secondes avant de reprendre. « Viens de boire, au juste ? » termines-tu sans reprendre sa question à son début. « Un poison mortel » dit-elle avec un calme légendaire. Ton cœur s'accélère et la panique te gagne. Te voilà donc condamné.

Et puis elle éclate de rire. Tu la dévisages, comprenant qu'il s'agissait d'une simple blague. Tu soupires. « Très drôle » souffles-tu. « Vu ta tête, en effet ! ». Tu restes silencieux, esquissant toutefois un sourire. Tu la comprends. A sa place, tu aurais sans aucun doute fait la même blague. Il aurait même été stupide de ne pas la faire, tant elle était offerte.
« Trêves de plaisanterie. Ce petit sortilège va te permettre de comprendre et de communiquer avec le peuple de notre époque, ce qui devrait t'aider à sauver ton amie ». Elle se tourne vers l'une de ses étagères pour y dégoter une petite fiole qu'elle te donne. « Tu donneras ceci à ta monture. Elle te conduira au royaume de sa majesté ». Ses derniers mots sont prononcés dans une courbette un peu forcée, presque moqueuse, te faisant comprendre qu'elle ne porte pas cet homme dans son cœur. « Une fois que tu auras retrouvé ton amie, mangez ceci. Ça devrait vous ramener à votre époque sans encombre ». Elle dépose alors devant toi deux petites sphères semblable à des bonbons. Et tu espères que ça aura le même goût.

« Et que voulez-vous en retour ? » demandes-tu enfin, rangeant les bonbons dans tes poches, ne gardant en main que la petite fiole. « Que vous rentriez chez vous ? ». Tu fronces le nez, quelque peu septique. Elle soupire. « Vous n'êtes pas les premiers à débarquer d'une époque futur plus ou moins lointaine. Le phénomène à commencé le mois dernier, à la mort de madame la reine – une bien brave femme, à l’instar de son idiot de mari ». Elle peste un instant. Il est clair que si elle pouvait empoisonner le roi, elle le ferait. « Ce crétin prétend avoir réussi à s'accorder les louages du grand Palkia pour réussir à retrouver sa défunte femme – mais si tu veux mon avis, il a surtout réussi à faire prisonnière l'une de mes semblables et l'exploiter jusqu'à obtenir gain de cause avant de la condamnée à mort ». Elle soupire avant de poursuivre. « Depuis une petite semaine, des hommes sont également pris à notre époque. Tu as d'ailleurs de la chance d'avoir été épargné. Sans doute ont-il cru que tu es au service de madame. Quoi qu'il en soit, tu dois vite retrouver ton amie. A l'heure qu'il est, elle doit sans doute participer à une épreuve farfelue qui sert à divertir le peuple, mais aussi pour savoir laquelle de ces pauvres kidnappées sera à la hauteur pour prendre la place de la reine. Et si ton amie n'est pas à la hauteur... Et bien... ». Elle termine sa phrase par un geste de la main mimant une exécution certaine. Ton cœur se sert. Tu ne veux pas avoir la mort de Romy sur la conscience. Ni de qui que ce soit d'ailleurs.

Son explication ainsi terminée, tu quittes ton sièges pour te porter sur tes deux pieds. « Merci pour votre aide ! Je dois filer ! » « Le temps presse, en effet » conclue-t-elle. Tu quittes la maisonnette pour t'élancer en direction de ta micro monture à laquelle tu offres la fameuse fiole. Une fois le tout ingurgité, tu lui patpat le crâne avant de monter en selle, agrippant une fois encore tous tes petits compagnons pour en perdre aucun. « Une dernière chose ! Fais très attention à tes mots. N'oublies pas qu'à présent tu peux les comprendre autant qu'eux te comprendront. Ne révèle rien de trop compromettant ». Tu hoches la tête. Voici donc une nouvelle épine à ton pied. Mais tu autant tout le temps de te prendre la tête sur ce point une fois Romy retrouvée. Tu donnes alors une petite tape sur le flan du dinosaure pour lui signaler que tu es prêt. Et aussitôt, vous voilà parti à toute vitesse vers... Tu ne sais pas trop à vrai dire. Un château ?

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Actions

Clan – Palkia.
Rôle – Mineur de niveau 3.
Expérience – 9 messages rp.
Action – Récolte de métaux.
retire 1 nourriture au stock du clan.
Dé bonus ? oui, aléa.

Tu arrives trop tard.

Tu as passé près d'une demi-heure à chevaucher une créature qui n'est même pas la tienne et sur laquelle tu as peiné à tenir en place tant il dévalait la vallée à toute berzingue. Une demi-heure de prise de tête où tu étais persuadé que l'un de tes pokémons – ou même ta propre personne – allait tomber. Sous-Préfet était celui que tu tenais le plus fort contre toi. Celui-là, tu ne le connaissais pas très bien non plus. Et il était certain que s'il venait à tomber, tu aurais eu très peu de chance de le retrouver, puisque tu n'as pas eu assez de temps pour gagner sa confiance. Et puis si tu venais à quitter ta monture, tu n'étais plutôt convaincu qu'elle continuerais sa route sans toi. Alors, au risque de l'étouffer un peu, tu veillais un peu plus à ta prise sur lui que sur les autres.

Au final, tu es arrivé sans aucune perte. Tu es même entré dans cette arène médiévale sans difficulté, le dinosaure bousculant tout ceux sur son passage. Ton entrée était d'ailleurs plutôt théâtrale – tout aussi théâtrale que la performance de celle que tu es venu sauver. Tu as surgi d'une entrée quelconque, bondissant sur cette scène où des femmes incroyablement similaire menaient une bataille. En voyant débouler le Ptyranidur, celles-ci s'écartent toutes, horrifiée.

C'est alors qu'un nouveau spectacle commence. Le dinosaure se met a tressauter, puis à s'agiter dans tous les sens, tel un rodéo. Sa volonté était sans doute de se débarrasser de toi, mais tu ne le comprends pas sur l'instant. Pris de panique, tu lâches tous tes petits compagnons pour t'agripper à ta monture. De toute façon tu ne risque plus de les perdre, puisque ta destination est atteinte.
Tes bras enlacent le cou massif de ce Ptyranidur adolescent. Tu es déterminé à gagner cette bataille. Peut-on vraiment appeler ça une bataille d'ailleurs ? Peut-être d'un point de vue extérieur. La foule en délire semble le voir de cet œil en tout cas. Mais pour toi, petit être humain sensible, il est plutôt question de soutien émotionnel. Tu te dis que le pokémon s'est mis à paniqué en voyant le peuple autour de vous, cet espèce de « sans issue » dans laquelle vous venez de mettre les pieds, cette nécessité de piler au dernier instant pour ne pas écraser l'une de ces blondes. Ça fait un peu beaucoup. Tu lui susurre des petits mots doux afin de le calmer, mais rien ne se passe. Au contraire, il semble s'affoler encore plus. Et c'est alors que l'une des blondes – la plus teigneuse de toute visiblement – te cri de « lâcher cette sale bête ». Et c'est là que tu comprends que c'est effectivement la volonté du pokémon.

Tu te laisses tomber au sol sous la surprise de la foule qui en a le souffle coupé. Tu te redresses sur tes deux pieds en un éclair, saluant le peuple pour signaler que tu vas bien. Sauf qu'ils n'ont que faire de toi. Leurs regards sont tournés dans une toute autre direction ; celle de leur roi. Tu entends Sous-Préfet japper. Tu tournes à ton tour la tête dans cette direction, puis tu te figes de stupeur. Là haut, où gît les restes d'une statue imposante de Palkia se trouve ton amie. Ça n'a aucun sens. Mais tu n'as pas le temps de réfléchir. Bien que certains idiots soient occupés à essayer de relever la tête en pierre de Palkia et libérer leur roi crêpée, d'autres se dirigent droit sur Romy. Tu dois agir et vite.

« Halte ! » cris-tu à plein poumon. L'acoustique de l'arène fait résonner ta voix si fort que tu en sursautes. Tu te ressaisi bien vite, maintenant que l'attention est brièvement tournée vers toi. « Je vous créant d'estiller en personne vos trognes de coquebert si un seul de vos doigts choie sur ma dame la reine ». Les mots sortent tous seuls, comme traduit instantanément. Pourtant, tu n'as jamais entendu ceux-ci de toute ta vie. « Je ne suis peut-être qu'un preux ménestrel, mais que trépasse si je faiblis ! ». Tu joues ton rôle jusqu'au bout, tentant le tout pour le tout pour sauver d'une mort certaine cette pauvre Romy. La sorcière te l'a dit plus tôt : le temps presse.

Et ta stratégie semble marcher. Ces hommes armés baissent les armes, se tournant vers toi. L'un d'eux – peut-être leur chef – s'exprime alors. « Qu'est ce que cette grivoiserie ? Cette devergoigneuse une reine ? ». Il rit. Tu ne te laisses pas abattre. « Ne vous dégenglez point de son affublement, qui est coutume de voir de par chez nous. Dame Pastèque et moi-même venons de loin, invité à la giguedouille et une bonne pitance dans un village voisin. Mais ce n'était que balivernes, un attrapoire ! Mortaille de votre roi n'est que fortuite ! ». Tu bredouilles tu ne sais vraiment quoi. Tu peux en tout cas affirmer que cette potion que tu as bu est incroyablement efficace. Tu n'es toutefois pas crédule : tu sais qu'ils ne laisseront pas s'échapper aussi facilement ta supposée reine. Mais ils sont assez stupide pour baisser leur garde et t'écouter raconter tout un tas de conneries, laissant potentiellement le temps à Romy de te rejoindre par tu ne sais quelle pirouette.

Le plan est pourtant assez simple : vous retrouver, fuir, rentrer chez vous grâce à la mixture de la sorcière qui sommeille dans ta poche. Simple en effet, mais sur le papier seulement.