La réponse de Rurha ne se fait pas attendre très longtemps, il est nettement plus bavard qu'il ne veut bien l'admettre, et le lancer sur un sujet en lien avec l'éthologie semble le mettre dans une confiance conversationnelle certaine. Il introduit donc le fait qu'il n'ait pas spécialement eu d'occasions de rencontrer une harde de Tauros, que ce soit sur Kantô ou dans la région plus lointaine de Paldea, où semblerait-il existe des races différentes de celle que l'on trouve au pays du Plateau Indigo. Cependant, il parvient quand même à me délivrer quelques détails à leur sujet, notamment leur style de vie, apparenté à du territorialisme pur, et mettant un accent tout particulier sur la protection des petits bovins pokémons nés. L'information importante que je souligne, car je ne le savais pas, c'est qu'au sein d'un troupeau de Tauros, on peut y compter aussi une présence d'Ecremeuh, ces pokémons vaches originaires de Johto, ma région natale, et qui font office de mères nourricères pour les futurs Tauros.

Forte de cette première constatation, et grattant cette information dans sur un petit bout de serviette posé à même notre table, je m'empresse d'écouter la suite de ses explications. Le brun semble animé d'une ferveur et d'une omniscience à couper le sifflet. Il enchérit sur le fait que le comportement des Tauros et des Ecremeuh est similaire à celui d'un groupe d'Osselait, en compagnie d'Ossatueur et de Kangoureux. Je profite d'un temps de pause dans l'énonciation de Rurha pour lui fait part de ma réaction soudaine.

- Des Kangourex ? Pour les Osselait ? questionné-je un peu abasourdie. Incroyable ! Ils répliquent donc leur instinct maternel et protecteur des petits marsupiaux au contact des Osselait nouveaux-nés ? Je l'ignorais !

Par la suite, le grand brun reprend, et son groupe d'acolyte et moi-même nous suspendons de nouveau à son récit. Il aborde cette fois-ci la branche de l'éthologie qui l'intéresse plus particulièrement : la recherche de spécimens pokémons présentant le facteur génétique chromatique. Selon lui, ce gêne récessif est d'une rareté pas permise, et ne serait-ce que d'observer un seul de ces congénères pokémons présentant cette particularité relève du miracle de l'exploration. Il annonce également que selon ses recherches, ce gêne modifierait également les aptitudes en combat de certains Pokémons, mais aussi la qualité de leur constitution physique, ainsi que leur apparence générale. Je pense alors dans ma tête à faire le lien avec l'origine du mot chromatique, la couleur, et la possible éventualité qu'effectivement, le paramètre colorimétrique soit impliqué dans la manipulation génétique.

- Ce domaine de recherches a l'air tout bonnement passionnant ! réagis-je une nouvelle fois avec entrain. J'imagine que vous êtes plusieurs éthologues à vous consacrer à cette partie du domaine de l'éthologie pokémon ? supposé-je à voix haute. Qu'en est-il des autres branches ? Si mes souvenirs sont bons, la cellule a abordé les recherches de fossiles, les Pokémons présentant certaines particularités répertoriées comme paradoxales, ainsi que la recherche des Pokémons considérés comme légendaires, du style des fauves mythiques de Johto, là d'où je viens.

Le grand brun commence à me répondre, et pour me mettre plus à l'aise, je reprends une gorgée du breuvage houblonné. Il m'explique premièrement qu'en effet, il existe bel et bien une partie de la cellule éthologique de l'île de Puwaï, consacrée aux créatures pokémons mythiques et légendaires. Il ajoute à ça que certaines factions sont uniques aux régions qu'elles occupent, et que les rapports qui en sont fait sont très rares, peu consistants du fait du très peu d'informations existant à leurs sujets. Mais cela étant, il affirme que cela ne serait pas qu'une mince affaire que de pouvoir mener plus de projets et mettre plus de moyens à disposition pour réellement faire une différence dans le domaine, et tenter de partir à la conquête de traces, passées comme présentes, d'existence de ces entités mythiques.

Quant aux fossiles, Rurha annonce qu'il n'est pas plus particulièrement intéressés par ces derniers. La faute à, selon ses dires, à une trop grande concentration de spécimens dépendant d'un même type, celui de la roche. Toujours selon lui, les faiblesses liées à ce type ne sont que trop rédhibitoires pour son propre intérêt, et il n'aurait donc aucune utilité de vouloir les trouver, et encore moins de les intégrer à sa potentielle équipe d'exploration éthologique. Dans ma tête, je soupire. je trouve ça dommage de vouloir se limiter à un aspect purement statistique et pratique de la créature en question, sans chercher à savoir si elle peut apprendre quelques capacités pouvant combler ses déficits inhérents à sa condition de fossile restauré. Je ne lui en veux pas cependant de penser de la sorte, car nombreux sont les dresseurs de sa trempe qui parvienne à être tellement pointus dans leurs exigences, que leur impact professionnelle en est parfois d'autant plus prodigieux et indubitable encore.

Voyant que je bois ses paroles avec envie et passion, il prend le temps de faire une pose dans son oraison, avant d'enchainer avec un autre sujet de la conversation : les espèces paradoxales. Pour le coup, je suis d'autant plus captivées que je suis à peu près certaines qu'il s'agit là d'une composante de la fonction d'éthologue qui me fascinerait et qui me motiverait au plus haut point. La découverte d'espèces pokémons, probablement ancestrales d'une lignée connue et commune, et qui présenteraient des signes distinctifs insoupçonnés ? Comment ne pas en avoir l'eau à la bouche et les étoiles dans les yeux ? Pour le brun à la chevelure massive et longue, il semble avoir un recul étonnamment sain par rapport à la possible existence de tels spécimens. Il préfère partir du postulat que tant qu'il ne sera pas en la présence de l'une de ces espèces, il ne pourra pas réellement jauger leur potentiel ni même leur utilité au combat, ou pour des explorations futures. Tout ce dont il est capable d'en dire, ce que les rares rapports provenant de Paldea à leur sujet, semble faire remonter une certaine agressivité notoire de certaines espèces proches de Pokémons que l'on connait, mais sans réel argument scientifique ni éthologique pour appuyer la véracité des observations. Pour lui, les Pokémons paradoxaux sont au même niveau que les légendaires, et seuls des fonds plus conséquents et des moyens plus éloquents pourront éclaircir les recherches pour la cellule.

- C'est incroyable le recul que vous avez sur le métier. affirmé-je. Je crois même pouvoir dire que je dois être tombée sur l'un des collègues les plus renseignés sur le sujet. ajouté-je. En tous les cas, vous me confirmez une chose, annoncé-je tout en buvant une nouvelle gorgée de bière blanche, c'est que je veux absolument pouvoir faire mes preuves dans le domaine, et je suis prête à collaborer s'il le faut. Une amie dresseuse serait partante pour m'aider dans mes recherches, en contrepartie de quoi, elle pourrait parfait son entrainement au fil des explorations, et taquiner les champions d'arènes grâce à nos futures découvertes. révélé-je. Et vous, quel est votre objectif du moment ?