Smile From The Abyss

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— Ne t'en fais pas Ange, il y a un village pas loin d'ici, je t'y emmène et je suis sûr qu'ils arriveront à te soigner !

Un village. Était-ce celui que Chance et moi avions passé la journée à tenter de rejoindre ? S’il était vraiment si proche, cela signifiait que nous avions abandonné juste avant de le trouver. Peut-être qu’à quinze minutes près nous ne serions pas entrés dans cette grotte, nous n’aurions pas attiré la colère de ce tranchodon, et ma main serait encore…
Mais au moins Chance allait bien et j’étais encore en vie. Cela aurait pu être bien pire si Fuu n’avait pas été là. Il continuait d’ailleurs de faire preuve de bonté en s’inquiétant de mon transport, alors que j’étais clairement un boulet dans la situation actuelle. Quand il demanda si Chance pouvait me porter, l’amphinobi s’empressa d’essayer. Il était plus petit que moi et d’allure longiligne, mais avec sa force il y avait moyen qu’il y arrive sur une petite distance. Le temps qu’il détermine comment il voulait s’y prendre, je demandai à Fuu d’où il venait.

— Je viens de Sania, un petit village à Johto, mais ce n'est pas du tout où on est ici. On est à Hisui.... Hisui ? Est-ce que ce n’était pas un mot ancien pour désigner Sinnoh ? C’était donc bien le Mont Couronné qui dominait le paysage depuis ce matin. Mais pourquoi Hisui ?

Houka approcha sa flamme de moi. La nuit n’était pas particulièrement froide, mais à la chaleur du feu la douleur me parut plus supportable. Plus éclairé je vis aussi que Chance ne s’en sortirait pas en me prenant sur son dos ; aucun moyen que j’arrive à placer mes jambes sans l’empêcher de marcher.

— Par devant ? lui intimai-je.

Ce fut à ce moment-là que Fuu reprit la parole.

— Si je ne me trompe pas, toi et moi partageons le même point commun. Nous ne venons pas de cette époque.

Je relevai les yeux vers son visage, bouche bée. Il avait dit quoi ? Est-ce que c’était moi qui délirais ou est-ce qu’il venait bien de dire que nous ne venions pas de cette époque ?

— Hein ? m’étranglai-je. Attends, tu veux dire…

Hisui. C’était pour cela qu’il avait dit Hisui. Et cela expliquait pourquoi j’avais croisé un golet à l’air particulièrement primitif tout à l’heure. Et pourquoi la forêt était aussi vierge, avec des fruits inconnus et aucune exploitation humaine.

— Non, comment… ? Depuis combien de temps tu… ?

Des doigts s’insinuèrent dans mon dos et sous mes genoux, et soudain je fus renversé à moitié. Par réflexe je ramenai ma main au plus proche de ma poitrine pour la protéger et glapis alors que Chance essayait de se remettre debout en me tenant dans ses bras. Cela lui demanda beaucoup d’efforts, ponctués par des croassements de frustration, mais quand il fut sur ses pattes sa prise sur moi était stable. J’étais honnêtement impressionné, même si j’étais un petit gabarit.

Chance se tourna vers Fuu, dans l’attente qu’il lui montre le chemin. J’avais la tête renversée en arrière, Chance me tenant au niveau des épaules, et sentais déjà le vertige revenir.

— Est-ce qu’on pourra en reparler quand… quand on sera au village ? soufflai-je. Désolé d’être… de…

Ma voix mourut dans ma gorge. Trop envie de dormir, finalement.

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SMILE FROM THE ABYSS | Après plus de deux semaines à Hisui, Fuu est presque un membre à part entière du clan Dialga. Le jeune homme profite du temps libre qu’il a dans la soirée pour chercher des indices qui lui permettront de regagner le présent, mais c’est sans compter une rencontre inattendue.

1034 mots
Fuu assista aux efforts que l'Amphinobi faisaient pour essayer de garder son dresseur sur son dos, mais cela fut avec difficulté. Ange suggéra alors de se faire porter par devant et pendant que le jeune homme et son pokémon changeait de position, le dresseur originaire de Johto donna quelques informations à son interlocuteur sur lui-même, mais aussi indirectement sur ce qui semblait leur être arrivé à tous les deux. En voyant la tenue d'Ange, Fuu avait aisément déduit que son interlocuteur ne venait pas de l'époque à laquelle ils se trouvaient présentement (ou alors Fuu était complètement perdu sur le style vestimentaire de cette période). Mais lorsqu'il vit la surprise sur le visage d'Ange, le dresseur comprit qu'il avait fait mouche et que son interlocuteur était aussi surpris que Fuu l'avait été lorsqu'il avait rencontré Adamantin du clan Dialga et qu'ils en avaient fait la déduction que Fuu avait voyagé dans le passé. Comme lui avait expliqué Adamantin, il existait des récits prouvant que ce n'était pas un phénomène isolé. Cependant sans doute que le chef du clan Dialga serait surpris de voir que ce phénomène était arrivé deux fois dans la même ère.

« C'est une longue histoire, mais ça a un rapport avec Dialga, un des pokémons légendaires de Sinnoh. » expliqua le jeune homme, même si à l'époque dans laquelle ils se trouvaient présentement, plutôt que de parler de pokémons légendaires, on parlait de déités. Mais avant que Fuu ne puisse poursuivre, Ange lui demanda d'attendre qu'ils soient au village du Clan Dialga. Le dresseur n'avait pas mesuré la fatigue de son interlocuteur, mais il est vrai que s'il avait perdu beaucoup de sang, il n'était pas surprenant qu'il soit dans cet état. « Dépêchons nous alors Chance ! » suggéra le garçon à l'Amphinobi, ouvrant la marche avec sa Roussil pour se rendre jusqu'au village du clan Dialga.

Avec l'Amphinobi portant son dresseur, la marche prit un peu plus de temps pour que Fuu puisse rejoindre le village, mais elle se fit cependant en toute sécurité. Le jeune homme demanda à sa Roussil d'utiliser l'attaque Feu Follet qui fit apparaitre de petites flammes violettes, flottant autour d'eux. Dans l'obscurité, ces dernières éclairaient leur chemin, mais avaient de quoi aussi effrayer les pokémons sauvages environnants qui croiraient à des spectres. Les toucher c'était aussi prendre le risque de se brûler en faisant une parfaite capacité pour attaquer immédiatement au cas où un de ces pokémons se sentiraient d'humeur agressive.

Mais ils arrivèrent finalement au village du Clan Dialga et Fuu fit accueilli avec des regards désapprobateurs pour avoir amené un étranger avec lui. La garde du village, méfiante des étrangers à cause de leur rivalité avec le clan Palkia et Giratina, demanda au jeune homme de patienter en attendant qu'ils aillent chercher Adamantin et le garçon les pressa compte tenu de l'état de santé d'Ange, leur expliquant qu'il avait perdu beaucoup de sang. Par chance pour le garçon, le chef du clan, toujours clément, arriva rapidement et lorsque Fuu lui expliqua très simplement que la situation d'Ange était similaire à la sienne, Adamantin permit à Ange de recevoir des soins à l'infirmerie.

La nuit passa complètement et Fuu était resté aux côtés d'Ange à l'infirmerie. Kota, le membre du clan Dialga qui hébergeait Fuu, était venu voir ce que le garçon faisait pour avoir complètement disparu. On lui avait dit qu'il se trouvait à l'infirmerie et le dresseur avait presque eu l'impression de voir de l'inquiétude sur le visage du jeune homme aux cheveux blancs avant que ce dernier ne l'accuse de ne pas avoir encore trouvé son moyen de rentrer chez lui.

Des mochi se trouvaient dans un bol sur la table de nuit à côté du lit dans lequel était allongé Ange tandis que le jour se levait et que les premiers rayons de soleil s'immiscèrent par la fenêtre. Le jeune homme vit alors les paupières d'Ange se mouvoir et il lança au jeune homme : « Ange tu es réveillé ? Tu es à l'infirmerie du village maintenant. » Un bandage avait été appliqué aux doigts coupés d'Ange après qu'une pâte faite d'herbes médicinales ait été posée pour aider à arrêter tout saignement et aider à la cicatrisation. « Le soigneur du village m'a dit que ta main devrait cicatriser mais cela prendrait du temps et que tu allais devoir boire beaucoup d'eau parce que tu as saigné. » expliqua le garçon. Il n'était pas un spécialiste des premiers soins ou du domaine médical, il ne faisait que répéter ce que lui avait dit le personnel de l'infirmerie et si Ange avait des questions il allait devoir attendre de pouvoir leur parler. « Ah et tu vas devoir te reposer aussi, mais ça me laissera le temps de t'expliquer ce qu'il se passe. » ajouta-t-il avec un grand sourire. Houka, la Roussil, qui avait fini par s'endormir contre un mur, s'éveilla pour rejoindre son dresseur au chevet d'Ange, elle resta silencieuse, mais elle tenait toujours à être à côté de Fuu. Ce dernier, quant à lui, s'était saisi d'un mochi sur la table. « T'en veux un ? Ils sont délicieux ! » Fuu en tout cas n'hésiterait pas à sauter sur l'opportunité d'en manger plusieurs s'il le pouvait, ventre sur pattes qu'il était.

Mais il savait qu'Ange souhaiterait en savoir plus sur ce qu'il lui était arrivé et si le garçon n'avait pas nécessairement les détails et ne pourraient pas tout lui expliquer car même sa propre situation restait encore un mystère il espérait qu'il serait en mesure d'apporter assez d'informations au jeune homme. « Alors dis moi, par où est-ce que tu veux que je commence ? » demanda-t-il à Ange laissant le choix à ce dernier de décider des informations qu'il souhaiterait recevoir en premier.

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La nuit fut éprouvante. Je n’eus pas de moments de pleine conscience mais la douleur me réveilla à plusieurs reprises, m’emprisonnant dans une somnolence agitée durant laquelle je percevais que des gens me touchaient sans rien pouvoir y faire. Je cauchemardai, aussi, l’esprit torturé par des images de couteaux et de sang versé.
Le matin venu, je fus autant réveillé par le soleil que par un élancement dans ma main gauche. Mes paupières papillonnèrent et j’entrevis quelqu’un assis à côté de moi. Le décor autour, encore flou, m’était inconnu.

— Ange tu es réveillé ? Tu es à l'infirmerie du village maintenant.

La voix appartenait à un jeune homme et je forçai mes yeux à se focaliser sur lui. Je le reconnaissais, il s’appelait… Fuu, je crois. S’il était là, cela voulait dire que…
J’essayai de bouger les droits de ma main gauche. La douleur irradia, mais la seule chose qui voulut bien réagir furent les phalanges de mon pouce. Non. Non ! C’était donc vraiment arrivé ? J’étais donc bien…

— Le soigneur du village m'a dit que ta main devrait cicatriser mais cela prendrait du temps et que tu allais devoir boire beaucoup d'eau parce que tu as saigné. Ah et tu vas devoir te reposer aussi, mais ça me laissera le temps de t'expliquer ce qu'il se passe.

Je parvenais à y voir plus clair à présent. Fuu m’observait avec un grand sourire, accueillant, optimiste. En décalage avec le désespoir qui me saisissait à la perspective de m’être réveillé ici et non dans ma chambre d’hôtel, entier. Ma vie ne serait plus jamais comme avant.
The Gamblers, pour moi, c’était fini.

— T'en veux un ? demanda Fuu en me tendant un petit gâteau rond que je ne connaissais pas. Ils sont délicieux !

Je hochai lentement la tête. En dépit de tout, j’étais affamé. Je n’avais mangé que quelques pousses d’ortie la veille et mon corps exigeait de l’énergie après tout ce qu’il avait enduré. Et puis, Fuu semblait faire de son mieux pour que je ne me morfonde pas trop. Après tout ce qu’il avait fait pour moi, je pouvais bien lui montrer que je mesurais aussi la chance que j’avais d’être encore en vie. Je me mis donc dans une position semi assise, prenant appui sur mes coudes, et pris le gâteau de ma main valide.

— Merci, dis-je d’une voix un peu éraillée.

Je le goûtai du bout des dents. Sa texture était élastique, son fourrage un peu sucré. Très loin de la cuisine kalosienne, mais indéniablement bon. J’en repris une bouchée plus franche, juste assez petite pour ne pas courir le risque de m’étouffer avec.

— Alors dis moi, par où est-ce que tu veux que je commence ?

C’est vrai. Ma main perdue n’était pas le seul événement d’importance dans cette histoire. J’avais souvenir que, juste avant que je ne perde connaissance, Fuu avait insinué que nous étions dans une autre époque. C’était bien plus hallucinant et grave que de perdre mon outil de travail ; on parlait là de nos vies toutes entières balayées.
Mais avant ça, encore plus pressant…

— Où est Chance ? Est-ce qu’il va bien ?

Fuu me désigna un coin de la pièce dans laquelle nous nous trouvions. Assis enroulé sur lui-même, l’amphinobi était immobile. Ses yeux vitreux, recouverts par plusieurs couches de paupières, m’apprirent qu’il dormait. Il n’avait pas l’habitude de sommeiller au lever du soleil, il devait être épuisé. Le voir en vie, et en bonne santé qui plus est, me fit esquisser le premier sourire de la journée.

— Merci encore de l’avoir sauvé. Enfin, de nous avoir sauvé. Je dirigeai mon sourire vers Fuu, aussi fatigué fusse-t-il. Et également d’avoir veillé sur nous. Toute la nuit j’ai eu la sensation qu’il y avait quelqu’un pas loin de moi, c’était toi non ?

Je ne lui dirais pas que j’étais embarrassé qu’il se soit donné tant de peine pour moi. Par contre, il le lirait peut-être dans la manière dont ma tête s’était abaissé en le disant.
Pour détourner le sujet, je revins à sa proposition de répondre à mes questions.

— Je veux bien que tu me réexpliques ce que tu m’as dit avant que je perde connaissance. Tu as dit qu’on viendrait d’une autre époque que celle-ci ? Mais genre, de la même ? Tu as Instagram, par exemple ? Si oui cela voudrait sûrement dire que notre présence ici serait liée au même événement, encore inconnu. Sauf que… J’ai l’impression que tu es là depuis plus longtemps que moi non ? Je ne suis apparu ici qu’hier matin.

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SMILE FROM THE ABYSS | Après plus de deux semaines à Hisui, Fuu est presque un membre à part entière du clan Dialga. Le jeune homme profite du temps libre qu’il a dans la soirée pour chercher des indices qui lui permettront de regagner le présent, mais c’est sans compter une rencontre inattendue.

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Le blessé finit par répondre à Fuu d'un hochement de tête ce qui élargit le sourire sur le visage du garçon. Il tendit l'un des mochis à Ange et le laissa le déguster. « Je t'en prie ! » répondit le jeune homme après les remerciements de son interlocuteur. « Ils sont fourrés à la pâte de haricots rouges ! » ajouta-t-il. C'était sans doute l'une des confiseries préférées de Fuu et faites de farine de riz gluant, cela faisait un excellent en-cas pour quelqu'un qui avait faim. Puis le jeune homme proposa de rentrer dans le vif du sujet en demandant à Ange où est-ce qu'il voulait que Fuu démarre ses explications. C'est que le garçon avait déjà débuté la nuit passée mais à cause de l'état du blondinet, le dresseur originaire de Johto n'était pas sûr que tout ait été enregistré.

La première chose qui inquiéta Ange c'était bien sûr Chance, son Amphinobi, mais Fuu lui indiqua rapidement, en l'invitant à suivre son regard, que le pokémon eau était en train de se reposer dans un coin de la chambre. S'en suivirent de nouveaux remerciements de la part du blessé. « Oh ne t'inquiètes pas c'est normal ! » s'exclama Fuu avec enthousiasme. Il manqua de parler de leur situation commune et ô comment il serait important pour eux de s'entraider, mais il garda ce sujet pour un peu plus tard. Un choix judicieux d'autant plus que les remerciements d'Ange continuèrent concernant la présence de Fuu à ses côtés toute la nuit. « Oui, mais je n'étais pas seul. Chance a veillé sur toi aussi c'est pour ça qu'il est un peu fatigué. » En parlant de fatigue, Fuu se mit d'ailleurs à baillé. « Excuses-moi. » dit-il et il se saisit d'un nouveau mochi pour apporter un peu d'énergie à son corps.

Puis enfin, Ange questionna Fuu sur les évènements récents qui semblaient les avoir tous les deux touchés. Il acquiesça lorsque son interlocuteur tentait de se souvenir ce que Fuu lui avait expliqué la veille, mais son regard se perdit lorsqu'Ange évoqua "Instagram". « Instagram ? » demanda-t-il. Il n'avait aucune idée de ce que cela voulait dire, alors il s'occupa de répondre aux autres questions du blondinet. « Je ne sais pas si on vient de la même époque ? Mais je viens du présent...enfin j'imagine que ton présent serait mon présent ? Je voyage à Kalos si ça peut aider ? J'étais dans plusieurs villes de la région, j'ai affronté plein de champions comme Valériane la championne de Romant-Sous-Bois, excellente styliste aussi. » Il y avait deux raisons pour laquelle le garçon évoquait la championne de type fée. La première était lié à sa propre passion pour la couture et ce que Valériane représentait dans ce domaine, mais aussi parce que justement elle était connue dans bien plus d'un domaine, les arènes y compris. « Mais oui je suis arrivé il y a plus de deux semaines maintenant. » ajouta le jeune homme imaginant que cela rendrait bien confus son interlocuteur. « Je ne sais pas du tout comment je suis arrivé ici cela dit. Un coup j'étais à Auffrac-les-Congères avec mon amie Adélaïde, et un coup hop je suis ici. Houka est ma seule camarade à être arrivée avec moi... J'espère que tout le monde va bien. » Le sourire de Fuu se perdit légèrement alors qu'il repensait à Adélaïde, mais aussi à tous ses pokémons qui n'étaient pas avec lui. Il s'inquiétait pour eux et espéraient trouver un moyen de regagner le présent rapidement.

« Mais j'ai peut-être une piste pour rentrer et ça a un lien avec Dialga. Tu connais ? » demanda Fuu souhaitant évaluer les connaissances d'Ange à ce sujet avant de l'assommer de détails (ou tout du moins des détails qu'il avait lui-même retenu des explications d'Adamantin, le chef du clan Dialga).

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#2 '[ETE] bois' :

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Fuu accueillit mes remerciements avec une sincère humilité, comme si nous sauver de la mort et veiller à notre convalescence allaient totalement de soi. Impressionnant. Je ne m’en sentis pas moins un peu coupable lorsqu’il bâilla. Bien qu’il me vienne des dizaines de questions à lui poser, peut-être que je ne devrais pas le retenir trop longtemps d’aller se coucher.

Alors que je cherchais à déterminer si Fuu et moi venions de la même époque, il m’apprît qu’il ne savait pas ce qu’était Instagram. Mince. La situation était-elle encore plus compliquée qu’elle n’y paraissait ? Il était déjà assez vertigineux d’imaginer que nous avions tous les deux effectué un voyage temporel involontaire, mais si en plus il s’avérait que plusieurs périodes étaient concernées…
La suite de sa réponse apaisa mes craintes. Il cita Valériane, la championne fée de Romant-sous-Bois, qui était une styliste reconnue. La probabilité qu’il ait existé à plusieurs époques une Valérianne styliste championne à Romant-sous-Bois était suffisamment nulle pour que je puisse considérer que oui, Fuu et moi étions bien contemporains l’un de l’autre. Peut-être ne s’intéressait-il juste pas aux réseaux sociaux ? Ou bien… peut-être venions-nous de la même époque mais de deux univers parallèles, dont un n’avait jamais vu naitre Instagram ?! Cela paraissait tiré par les cheveux mais hey, au point où nous en étions, je n’étais pas à une dinguerie près. Je choisis toutefois de garder cette théorie pour moi, au cas où cela inquiéterait Fuu davantage.

— Je suis kalosien justement, et je sais qui est Valériane. Je pense qu’on peut partir du principe qu’on vient de la même époque, dis-je avec un sourire encourageant.

Fuu m’indiqua alors que cela faisait deux semaines qu’il était ici. Un frisson d’horreur me dévala le dos et je restai bouche bée, incapable de réagir.
Deux semaines ? Deux semaines ! Est-ce que cela signifiait que nous étions coincés ici lui et moi ? Que nous ne rentrerions jamais dans notre espace-temps ? Peut-être parce que l’idée était trop bouleversante, ou bien parce que j’étais obsédé par l’état de ma main, mais je n’avais pas encore envisagé que notre situation puisse être irréversible. J’eus soudain l’impression de tomber à l’intérieur de moi-même, comme si tout mon être était fait de sable et se délitait en temps réel. J’écoutai à peine ce que Fuu raconta ensuite et glanai seulement qu’il était disparu et apparu sans explication, comme moi. Dessein divin ou simple malchance ?
Fuu semblait avoir une idée sur la question.

— Mais j'ai peut-être une piste pour rentrer et ça a un lien avec Dialga. Tu connais ?

Je me raccrochai à la bribe d’espoir qu’il m’offrait et acquiesçai fébrilement.

— Oui, je connais. Il s’agit d’un des dragons légendaires vénérés à Sinnoh, il est supposé être le maitre du temps je crois. Tu crois que c’est à cause de lui que nous sommes ici ?

Cela expliquerait en tout cas pourquoi nous avions été transportés à Hisui, l’ancienne Sinnoh, alors que nous étions tous les deux à Kalos. Tiens, cela me rappelait…

— J’y pense mais tu as dit que nous étions à Hisui hier, est-ce que cela veut dire que nous sommes à l’époque où les clans Diamant et Perle existent ? Tu les as rencontrés ?

Ce qui me faisait penser que j’ignorais encore tout de l’endroit où je me trouvais et des personnes qui m’avaient soigné et nourri. Peut-être que nous étions déjà dans le village de l’un d’entre eux ?

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#2 '[ETE] bois' :

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SMILE FROM THE ABYSS | Après plus de deux semaines à Hisui, Fuu est presque un membre à part entière du clan Dialga. Le jeune homme profite du temps libre qu’il a dans la soirée pour chercher des indices qui lui permettront de regagner le présent, mais c’est sans compter une rencontre inattendue.

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Le visage de Fuu s'illumina lorsqu'Ange et lui découvrirent qu'ils venaient de la même époque et surtout qu'Ange lui-même venait de Kalos, région dans laquelle le garçon aux cheveux bruns voyageait actuellement. « Au moins ça facilite les choses ! » lança-t-il imaginant que s'ils venaient d'une époque différente il aurait été difficile de comprendre tout à fait ce qui les avait tous les deux amené ici, mais peut-être que quelque chose s'était passé à leur époque pour qu'au contraire ils aient fini par arriver des centaines d'années plus tôt. Bien qu'il ait passé plus de temps que son interlocuteur sur place, Fuu n'était pas encore reparti, mais au moins cela lui permis de partager les pistes qu'il avait trouvé à Ange afin de l'aider dans sa propre quête.

Fuu évoqua donc Dialga de la même façon qu'Adamantin, le chef du clan, l'avait fait auprès de lui. Le jeune homme aux cheveux blonds semblait en savoir bien plus à ce sujet que Fuu lui-même avant qu'il ne puisse se plonger dans les ouvrages de la bibliothèque du clan. Une fois qu'il eut établi les connaissances d'Ange, Fuu expliqua ce qu'il avait appris. « Je ne suis pas sûr à 100%, mais le chef du clan m'a dit que chaque année ils organisaient une sorte de cérémonie permettant à Dialga de garder le contrôle de ses pouvoirs. Leur théorie est qu'à l'approche de la cérémonie, les pouvoirs temporels de Dialga deviendraient alors plus difficile à contrôler pour lui causant des disruptions et causant alors des voyages temporelles. » Il tenta de reprendre les termes utilisées par Adamantin qui parleraient peut-être plus à Ange qu'ils n'avaient parlé à Fuu. « Apparemment nous ne serions pas les premiers à avoir voyagé dans le temps d'après les histoires du clan Dialga. C'est un peu ce qui m'a rassuré. » ajouta le jeune homme. En effet, s'il s'agissait d'un évènement qui s'était déroulé par le passé, cela signifiait que quelqu'un avait peut-être trouvé un moyen de rentrer chez lui...Enfin Fuu l'espérait et c'est pour cela qu'il continuait de regrouper des indices.

« Clan Diamant et Perle... Hmm je crois qu'ils s'appellent aussi comme ça, mais j'ai surtout entendu Clan Dialga et Palkia. Palkia est la déité de l'espace, mais ils ne s'entendent pas vraiment bien avec le Clan Dialga. Une sorte de rivalité à qui a la plus puissante déité ou en tout cas celle arrivée en première. » expliqua Fuu un peu confus parce qu'il n'avait pas entièrement suivi toute cette histoire entre le Clan Dialga et le Clan Palkia. « Mais il y a un troisième clan aussi, qui a aussi ses propres rituels, ceux de sceller les pouvoirs immenses de leur déité, le clan Giratina. » ajouta Fuu. Si la rivalité entre les Palkia et les Dialga était claire bien que les deux chefs de clan soient toujours en contact, Fuu n'avait que très peu entendu parler du Clan Giratina. « Mais c'est tout ce que je sais à leur propos. Je sais que le chef du clan rencontre de temps à autre le chef du clan Palkia juste pour maintenir une bonne relation malgré leur rivalité, mais je n'ai jamais vu le Clan Giratina. Et... » Le garçon se frotta la tête d'un air gêné, avouant sa petite faiblesse à son interlocuteur : « L'histoire n'est pas vraiment mon fort ni le travail intellectuel, donc je t'avoue que c'est un peu tout ce que je sais. » dit-il. Il avait essayé de faire des recherches, mais passer le nez dans les livres ne lui plaisait pas tant c'est pour ça qu'il s'était focalisé sur un objectif pour le moment, le Mont Couronné, pour essayer de trouver des indices sur Dialga.

« Avant de te rencontrer hier soir, mon objectif était de visiter le temple au Mont Couronné où les rituels sont effectués pour les trois déités. J'espérais y trouver des indices et je compte bien y retourner dès que possible. Si je trouve quelque chose je te dirai. » annonça-t-il à Ange. Compte tenu de l'état de son interlocuteur, Fuu n'imaginait pas qu'ils iraient tous les deux s'aventurer aussi loin sans que le blondinet n'ait pris un peu de repos, mais une fois qu'il serait sûr qu'il y avait quelque chose d'intéressant là-bas, ce serait alors une bonne opportunité pour y emmener Ange. « J'ai peut-être oublié quelque chose alors si jamais tu as des questions n'hésites pas. » conclut-il avant de lâcher un nouveau bâillement qu'il couvrit de sa main, la fatigue se faisant de plus en plus sentir.

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J'écoutais avec une attention religieuse les informations que Fuu me donnait. Le simple fait d'obtenir des débuts de réponse à mes questions soulageait la crainte qui me secouait depuis la veille, même si les nouvelles n'étaient pas des plus encourageantes. Selon le chef du village dans lequel nous nous trouvions, Fuu et moi étions victimes d'une perte de contrôle de Dialga. Pour être honnête, je n'étais pas super à l'aise avec l'idée que l'être divin chargé d'assurer la pérennité d'un concept aussi essentiel que le temps puisse faillir à sa tâche.

— Apparemment nous ne serions pas les premiers à avoir voyagé dans le temps d'après les histoires du clan Dialga. C'est un peu ce qui m'a rassuré, précisa Fuu.

C'était en effet encourageant (le clan était donc habitué à voir débarquer des voyageurs temporels et à les prendre en charge), mais Fuu omettait un élément essentiel. Est-ce que ces gens avant nous avaient réussi à repartir chez eux ? Ou devrais-je dire, à repartir tout court ? J'imagine qu'il n'y avait aucun moyen de savoir s'ils étaient retournés à la bonne époque… Cette perspective faisait monter un gémissement dans ma gorge, mais je le contins pour laisser Fuu poursuivre.
Il me donna un peu de contexte sur le clan dans lequel nous nous trouvions et sur les relations qu'il entretenait avec les autres : sa rivalité avec le clan Perle, le manque d'information sur les adorateurs de Giratina... C'était exactement ce que j'avais appris sur l'histoire d'Hisui à l'école. J'admets que l'idée d'observer en personne ce qui jusque-là n'avait été qu'une information très éloignée de moi avait quelque chose de fascinant.
Quand Fuu s'excusa de ne pas en savoir plus, je m'empressai de hocher la tête de droite à gauche.

— Franchement, ce que tu m'as dit m'aide déjà pas mal à sortir du brouillard. J'étais paumé et paniqué hier, mais là je me sens plus calme. Tu as déjà des pistes pour qu'on rentre chez nous ?

Fuu m'expliqua qu'avant de tomber sur Chance et moi, il avait eu l'intention d'explorer un temple au Mont Couronné où se déroulaient les rituels. C'était une bonne idée.

— Je voudrais t'accompagner, dis-je quand il précisa qu'il y retournerait dès que possible. Avec un peu de chance je serai en état dès demain. Après tout je n'ai pas perdu un pied ! plaisantai-je en forçant un sourire qui ressembla davantage à une grimace.

Fuu me demanda si j'avais d'autres questions. J'en avais plein : qui étaient les membres du village, qui je devais remercier pour mes soins, comment Fuu était traité par les autres, à quoi ressemblait sa vie dans notre époque... Comme le jeune homme étouffait un bâillement, il valait mieux que je les garde pour moi pour l'instant.

— Plus tard peut-être, je ne me sens pas en état de recevoir trop d'infos d'un coup, mentis-je. Je vais continuer de me reposer pour sortir du lit au plus vite. Merci encore Fuu. J'hésitai un instant avant d'ajouter : Ça va peut-être te sembler abusé de dire ça, mais en vrai je suis soulagé qu'on soit tous les deux dans la même galère. C'est... moins effrayant, d'avoir un compagnon.

***

Je n'eus pas à me forcer pour tenir ma promesse de me reposer : à peine Fuu eut-il quitté la pièce que je me rendormis malgré moi. Rythmée par les siestes, la journée passa vite. Chance se réveilla en milieu de matinée et, après s’être assuré de la santé l’un de l’autre, je lui racontai tout ce que Fuu m'avait expliqué. Par la suite l’amphinobi alla et vint à sa guise ; l'homme qui changea mes bandages dans l'après-midi m'apprit qu'il observait les villageois avec curiosité, perché depuis les toits, et suivait parfois ceux qui s'éloignaient pour récolter du bois ou de l'eau. L'attitude du médecin me confirma d'ailleurs ce que Fuu m'avait appris : il ne semblait absolument pas effrayé par mes vêtements ou mon dialecte moderne. Il me donna toutefois une nouvelle tenue au style proche du sien (ce qui tombait bien, la mienne était souillée de sang) et m’intima de faire profil bas. Le clan restait méfiant des étrangers, il verrait sans doute d’un mauvais œil que deux d’entre eux se présentent sur un laps de temps si court. Lui et moi semblions d’accord sur un point : au plus tôt je pourrais partir, mieux ce serait.

Je fus sur pied dès le lendemain. Même si ma main me faisait encore un mal de chien, je ne supportais pas de rester dans un lit plutôt que de chercher un moyen de rentrer chez moi. Lorsque le médecin passa laver ma plaie à l’aube et que je lui indiquai mon intention de quitter le village pour la journée, il me jugea apte. Si j’échouais à rentrer chez moi et me retrouvais obligé de revenir au clan ce soir, je promis de me présenter au chef Adamantin et de me rendre utile.
Plus qu’à attendre que Fuu vienne nous récupérer à l’infirmerie, Chance et moi.

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#1 '[ETE] bois' :

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#2 '[ETE] nourriture' :