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» War is Hell

Giacomo Tutti

Giacomo Tutti
Modo Jeux & Ranger

C-GEAR
Inscrit le : 02/03/2020
Messages : 1167

Région : Galar
Jeu 5 Sep 2024 - 0:20
J’étais encore à genou auprès de Sally quand je me suis tourné pour réagir à ce que disait Côme. Bien sûr, je sais pas faire dans la demi-mesure. Quand je veux protéger quelqu’un, je le fais pleinement. Quand je m’emporte, je le fais d’un ton vif, c’est comme ça. Ce qui nous aide pas forcément, ok… n’empêche que j’ai raison. Le garde veut vivre, on veut vivre nous aussi, et s’ils se font attaquer, on a tous à gagner à s’unir, merde ! C’est peut-être une conception naïve mais pour moi ça paraît évident.

Pas pour le milicien, en tout cas, car il se met à brailler plus fort et à pointer son arme sur moi. Je déglutis et je me la ferme. Quoi faire d’autre ? Il y a déjà eu trop de morts ici et je n’ai pas besoin de vérifier pour savoir qu’il n’hésitera pas à s’en servir si je continue. Alors oui, je me tais et me retourne vers Gina et Sally. La mère a un hochement de tête à peine perceptible, comme pour me confirmer que oui, me taire est la meilleure solution, là de suite. Je lui rends son signe de tête et repose mes mains autour de son bandage de fortune, pour s’assurer que tout va bien. « Ça devrait tenir. », je murmure.

Sally serre toujours le doudou contre elle et je lui souris, sans bien tenir compte de ce qui se passe dans la cellule. Du coin de l’œil, je vois juste Justin qui discute avec Angel, visiblement bien secoué.

Au-dessus de nous, l’agitation extérieure est toujours palpable. Des bruits d’armes à feu, des cris… je lève inconsciemment les yeux vers la lucarne. Personne. J’ai à peine le temps de me reconcentrer sur le reste que le milicien hurle une nouvelle fois. Puis des bruits précipités, plus loin. Toujours à genoux, tourné vers le duo aux cheveux rouges et mon dos donnant sur le reste de la cellule, j’entends plus que je ne vois ce qui se déroule ensuite…

Une explosion au-dehors, les murs qui tremblent et des gravats qui tombent, çà et là. Par réflexe, je me rapproche plus encore de Sally qui tremble à nouveau. Des tirs provenant de derrière moi, le garde, je me dis. Ne sachant pas bien, je m’abaisse sur Gina et sa fille, comme pour faire bouclier, j’ai tout le corps courbé sur elles, ma main sur l’une des oreilles de Sally et je ferme les yeux, ne pouvant contenir les tressaillements de mon corps à chaque coup qui résonne. Il n’y a rien de pire qu’entendre une arme tirée sans bien comprendre ce qu’elle vise.

Puis, un bruit sourd et le silence. J’attends une seconde, sans respirer, avant de vite me retourner et constater : c’est le garde qui est mort. Tandis qu’au loin, par la porte ouverte, je devine la présence d’assaillants. Il me faut un instant pour assimiler, mais très vite je me redresse. Hiro est le plus rapide à agir, il entreprend de tirer le corps du garde à l’intérieur, aidé par Côme.

Moi, je jette un regard vers les autres survivants. Tous sont effrayés. J’ai peur aussi, mais je sens qu’il faut que je bouge. Que je fasse quelque chose. Si je reste immobile, je sentirais tous les tremblements qui commencent à m’habiter. Ceux vont de concert avec le sifflement à mes oreilles, le bruit des armes qui se prolonge. Je n’ai jamais vécu ce genre de situation, je ne sais pas si on va survivre, je ne sais… on a toutes les raisons d’échouer… mais… y’a Sally. Mais y’a Gina. Côme et les autres. Faut qu’on s’en sorte, alors je m’approche du vieux monsieur qui est recroquevillé sur lui-même. « Hé, ça va ? » Je claque des doigts pour le sortir de sa torpeur, pour avoir ne serait-ce qu’un coup d’œil dans ma direction. Puis je lance à la volée, « Angel ? » Juste un regard, un mot. Je fais avec ce qu’on me donne. Derrière moi, je sais que le duo va « bien » aussi. Ou plutôt… « va ». Va autant qu’on le peut en pareille situation.

Dans le couloir, la présence menaçante se rapproche, on entend des bruits. Je rejoins vite Hiro et Côme, qui sont sur le devant. L’agent est lui aussi mû par la volonté d’agir, tandis que l’autre Ranger… Côme me tourne le dos, son attention toute dirigée vers l’avant, vers le couloir qui nous fait face. « Côme ? » C’est en me mettant à son côté, en esquivant les corps que je constate qu’il appuie sur… sur je sais pas bien quoi, n’étant pas expert des armes, mais certainement pas sur la gâchette. J’ai pas le temps de dire quoique ce soit qu’il abaisse son arme et quand je croise son visage, je constate les larmes qui coulent à ses yeux. « ... Ça va aller. » J’ai pas mieux.

Faut que j’arrête de répéter ça à tout bout d’champ, bordel. C’est comme un mantra pour m’auto-convaincre, plus que pour convaincre les autres. Lui, je sais même pas s’il me percute car il manque de tomber en avant. « Merde ! » Il se redresse déjà, je veux lui dire un truc mais Hiro continue d’être efficace, car je le vois qui s’aide de tout son corps pour pousser la lourde porte de la cellule. Je délaisse le triste spectacle de Côme pour aller aider l’agent, même si ce n’est que dans les derniers centimètres. Dans un bruit lourd, la porte se ferme et étouffe les sons provenant du couloir. « Bien vu. »

On ne sait rien des types armés de l’autre côté, mais ils ne sont clairement pas venus faire du tourisme.

« Les murs ! C’est de la merde ces murs, ils sont fragilisés ! » Côme a peut-être repris ses esprits car il indique la lucarne, lui. « Oui, y’a des gens dehors. Pas que des gens qui sont là pour tuer, je veux dire. » C’est sans doute pas clair, mais si je l’ai vue, elle, c’est qu’elle a bien trouvé un moyen pour survivre ?

Puis ça me revient et je lance à Justin : « Ton Trioxhydre peut défoncer les murs, non ? Suffit de pas grand-chose pour qu’ça tombe. » Ce sera sans doute plus efficace que mon Noacier. Plus bourrin, je me dis… et tandis que j’observe ce qui nous entoure, je réalise aussi : « Côme, regarde les chaussures ! – je fais un vague mouvement de la main vers la zone la plus ensanglantée (je dis pas « leurs » chaussures, faut que je fasse abstraction de qui étaient ces cadavres…) - y’aura peut-être ta taille. »

C’est moche, ok, mais merde. Faut qu’on vive.

Disant ça, je récupère l’un des sacs à dos que j’avais posé en arrivant dans la cellule, tandis que Gina fait mine d’en récupérer un deuxième, celui laissé par Amyra (comment va-t-elle ?), de son bras intact et on se dirige vers la caisse pour y mettre des trucs utiles.



(1173 mots)

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Justin Thyme

Justin Thyme
Modo RP & Agent

C-GEAR
Inscrit le : 08/04/2018
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Région : Alola
Jeu 5 Sep 2024 - 20:27
Évidemment, la situation est catastrophique et les réactions des uns et des autres sont naturelles. Justin fait face à un Angel complètement désorienté, la peur de la mort - omniprésente -, la fatigue, tout…L’agent aimerait le rassurer, mais ça serait lui mentir. Personne n’est en capacité de savoir comment tout cela va finir. Leurs chances sont maigres. Tout de même, l’originaire de Doublonville vient taper dans le dos de l’autre survivant. Il n’est pas très doué dans les interactions sociales comme celle-ci, mais il se dit que le contact physique peut aider. Lui-même a envie de craquer. L’officier est à bout. Son corps tout entier hurle de douleur. Sa gorge brûle, il a l’impression que ses poumons sont transpercés par des milliers d’aiguilles. Néanmoins, le jeune homme n’a pas envie de voir un autre mort aujourd’hui. C’est sa responsabilité. Tant pis si lui, il y laisse sa peau. Cette pensée lui fait un pincement au cœur, car il ne peut s’empêcher de voir Molly. Il aimerait la revoir, encore une fois, mais il ne sait pas si cela sera possible. « Reste près de moi, Angel, et ne t’approches pas trop de la fenêtre. » Les bruits en provenance de l’extérieur ne lui disent rien qui vaille. La fusillade a l’air proche, un peu trop. Peut-être même qu’elle a lieu à quelques mètres des barreaux, puisqu’on entend les miliciens courir. Mieux vaut ne pas s’en approcher pour le moment, au risque de prendre une balle perdue.

La satanée Loi de Murphy. À croire que la situation est incapable de s’améliorer, dicter par un univers implacable. Les tirs s’intensifient et des tremblements font perdre l’équilibre à Justin, qui ne s’y attendait pas et qui n'est pas encore totalement remis du coup de tout à l’heure. Des explosions ont lieu à proximité, de mieux en mieux. Difficilement, Justin se relève et s'assure qu’Angel va bien. Il entend vaguement Mussayev beugler une énième sommation envers ceux qui sont encore à l’extérieur de la cellule. Et tandis qu’il porte son attention vers le chef milicien, des nouveaux tirs retentissent. Tout se répète. Encore, et encore, et encore. Le bruit sourd d’un cadavre qui heurte le sol. Une flaque de sang s'étend peu à peu, si bien que bientôt l’on ne pourra plus distinguer la véritable couleur de la surface. Le combat vient à eux, des hommes sont en train d’arriver dans leur direction depuis l’entrée du parking. Un mort, encore. Certes un “ennemi”, mais il ne faisait que survivre et se battre pour sa patrie, lâchement trahie. « Tous à l’intérieur ! » Tandis que Giacomo s’assure que les survivants ne sont pas blessés, Justin observe les deux autres se rapatrier dans la cellule. Hiromasa a eu le réflexe de tirer Côme ainsi que le cadavre, probablement encore chaud, de Mussayev, avec lui. Il aurait aimé les aider à fermer la porte, mais le geste inconsidéré de Côme l’a fait se stopper dans sa course. Le ranger, après avoir fermé ses yeux, appuie non loin de la gâchette. Qu'essaie-t-il de faire, au juste ? De légers soubresauts peuvent suggérer qu'il pense bel et bien tirer, ou au moins, veut tirer. Et heureusement qu'il ne l'a pas fait. Avec Hiromasa juste à côté de la porte, utiliser une arme à feu ne doit se faire que si on en a l'habitude - et encore -. Ils ont évité une catastrophe, mais une chose est sûre : le fusil ne doit pas rester en sa possession.

Une fois la porte fermée, l’agent s’empresse d’arracher l’arme des mains de Côme en s’assurant que ses doigts n’approchent pas la gâchette. « C’est moi Justin, pas la fille, je suis un policier. » Bien qu’en colère, le dresseur d’Alola se contient autant que possible pour ne pas incendier le ranger. Il doit être en état de choc, pas besoin d’en rajouter plus. Avec tous les événements qu’ils ont vécus, c’est compréhensible. Au moins, maintenant, les deux agents du groupe sont armés. Enfin… Justin vérifie tout de même s’il reste des balles. De précieuses munitions qu’il va falloir économiser. Au total, il en reste huit. Il ne faudra pas les gâcher, et les utiliser en cas d'extrême nécessité. Il en a profité pour s’accouder à un des murs pendant qu’il comptait, pour reprendre son souffle. Justin espère être en état de bien viser. Il tousse à nouveau, du sang. Respirer est dur. « Euh ouais, je peux lui dire de faire ça. Mais préparez-vous, parce qu’il y a des fusillades de l’autre côté. Mettez vous à l’abri, et préparez vos Pokémons, ça peut nous être utile. » De toute façon, ils n’ont pas le choix. Il n’y a plus le temps de vérifier si la voie est libre, c’est leur seule et unique issue. Et il ne faut pas lambiner, car des inconnus arrivent de derrière la porte.

Après avoir attendu que les survivants prennent les affaires dont ils ont besoin dans les caisses, Justin utilise sa main libre - l’autre tenant l’arme sanglée - pour attraper la Pokéball de Ryuko. « Allez ma belle, c’est la guerre ici. Casse-nous le mur avec un Coup d’Boule. » L’agent aurait aimé la faire apparaître dans la cellule, mais celle-ci est trop étroite. C’est aussi pour cela qu’il a prévenu les autres de se mettre à l’abri : puisque la démolition vient de l’extérieur, les débris iront vers l’intérieur. Cependant, il précise tout de même à sa partenaire de mettre son coup de boule de haut en bas, et non pas en plein milieu du mur. Au vu de la fragilité, cela devrait suffire, sans pour autant projeter trop de pierres sur les survivants, déjà amochés. D’un geste fluide, Justin lance la Pokéball au travers des barreaux de la fenêtre pour que la Dragonne apparaisse à l’extérieur. « Trio…xhydreee ! » Ryuko ne se fait pas prier et exécute dès son apparition les ordres de son maître. Elle ne tient pas compte de ce qui se passe dans la rue, et se contente de démolir le mur. Justin, de son côté, s’est positionné pour protéger Angel. D’un coup d'œil, il voit que leur plan est une réussite. Ils ont la voie libre ! Pour autant, il ne se réjouit pas. Peut-être sont-ils en train de se jeter dans la gueule du loup ? « J’y vais, suivez-nous et ne vous séparez pas ! » L’agent essaie de capter le regard d’Hiromasa pour qu’ils avancent tous les deux vers la liberté, et ainsi pouvoir se couvrir mutuellement.



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Miss E

Miss E
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C-GEAR
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Ven 6 Sep 2024 - 21:38


Hiromasa

Les secondes s'enchaînent à une vitesse folle. Ton épaule te fait atrocement souffrir lorsque tu tires le poids de deux adultes à toi seul, mais l'adrénaline de l'instant t'en confère la force. Tu sens toutefois qu'un tel exploit ne sera pas réitérable de sitôt, vu comme ton bras blessé tremble, et à quel point ton épaule te fait souffrir.

Malgré tout, te voilà armé, et prêt à agir. Fébrilement, tu fouilles le corps sans vie de Mussayev. Cet homme qui vous avait tenu en respect quelques heures plus tôt, et qui vous parlait avec tant d'autorité, gît à présent sans vie, le corps criblé de balles. Alors que tu fouilles ses poches, tu découvres, en plus d'un sachet de tabac à chiquer, d'un portefeuille éventré par une balle et imbibé de sang, ainsi que d'une tablette de comprimés sans étiquette, les clés de la cellule… et un vieux téléphone portable.

Pendant ce temps, le vieil homme te fixe avec des yeux écarquillés de terreur lorsque tu lui tends la main. Puis très vite, il semble reprendre contenance, et se saisit de ton poignet, avant de se hisser de toutes ses forces pour se relever en se servant de toi comme d'une poignée. Il pèse son poids, car il est grand. Mais au prix d'un bref titubement, tu l'aides à se relever, et le voilà debout, face à toi. Alors que tu donnes tes dernières instructions, il se met à regarder frénétiquement autour de lui. Il semble réaliser que les issues sont, somme toute, limitées.

Côme

En plus de perdre ta chaussure, voilà que tu perds les pédales. Fort heureusement pour tes camarades, ton geste réflexe n'aura aucune conséquence, car au lieu de la queue de détente, tu as appuyé sur le levier d'extraction du chargeur. Dans le mauvais sens, donc le chargeur n'aura pas bougé.

Recouvert de crasse et de sang, tu tâches de reprendre contenance et de participer à l'effort collectif. Tu entends des éclats de voix à l'extérieur de la cellule, dans la même langue que celle de Mussayev et ses hommes. Hiro a fermé la porte, mais… combien de temps cette plaque de métal pourra-t-elle les retenir ? Rien n'est moins sûr. Car il y a du monde de l'autre côté de cette porte. Trois personnes, quatre, peut-être même cinq. Difficile de dissocier les voix dans la panique ambiante et avec ton crâne qui joue au marteau-piqueur contre tes tempes.

Giacomo

Sally a de la chance de t'avoir comme ange gardien. Tu sembles même plus efficace que sa mère pour la protéger du monde extérieur qui semble ne lui vouloir que du mal. Ton réflexe de faire écran entre elle et la fusillade ne peut décemment pas lui ôter toute forme d'inquiétude, mais tu sens qu'elle est plus nerveuse que paniquée. Ce qui est déjà un bon point. Gina, elle, secoue lentement la tête en respirant lourdement, et semble sur le point de pleurer. Elle est à bout. Rester calme et positive est déjà difficile dans cette situation, alors l'être pour deux personnes…

Le vieil homme te jette un regard un peu paniqué lorsque tu lui parles, puis Hiro le prend en charge. Angel force un léger hochement de tête quand tu l'interpelles, mais il ne va clairement pas bien. Tout comme Gina, il cherche à masquer la panique qui l'envahit, mais il y parvient bien moins qu'elle. Toutefois, elle comme Gina se redressent sur leurs jambes lorsque Hiro distribue ses directives. Gina prend sa fille dans ses bras, et la serre contre elle comme si son cœur allait cesser de battre à la seconde où elle s'en écarterait. La petite fille enfouit son visage dans l'épaule de sa mère, et agrippe sa veste de toute la force de ses petites mains tremblantes.

Le reste de l'opération repose sur les autres, mais tes indications seront bénéfiques à tout le monde, tu en es persuadé.

Justin

Rester conscient est difficile, alors rester efficace l'est encore plus. Pourtant, tu tiens bon, et tu gardes les pieds sur terre. Lorsque tu libères ton trioxhydre, c'est le symbole de votre prise de contrôle sur l'action qui apparaît de l'autre côté du soupirail.

Dans un fracas puissant, des gravas se répandent dans la cellule. Un trou béant de plus d'un mètre de diamètre se creuse dans le mur, alors que des éclats de parpaing s'effritent et tombent au sol. La poussière qui se soulève alors t'envahit la poitrine et te brûle les poumons déjà endoloris. Tu tousses, à ne plus pouvoir t'arrêter. Ta vision se trouble à cause du manque d'oxygène et de la douleur que la toux te provoque. A nouveau, du sang s'échappe de ta gorge. Ton souffle est lourd, difficile.

---

Au même moment, les voix s'élèvent de l'autre côté de la porte. Des coups d'épaule commencent à y être donnés. Des coups de crosse, même. La poignée est robuste mais ancienne, et commence à trembler sous les coups des envahisseurs inconnus. Il est plus que temps d'utiliser l'issue que vous venez de vous créer. Les tirs et les fusillades semblent vous entourer de toutes parts, mais ne sont pas encore dans la rue. Toutefois, lorsque vous vous apprêtez à sortir, vous remarquez que la trioxhydre de Justin s'est immobilisée, et semble fixer un point sur le côté de votre issue de secours.

Si vous vous extirpez de votre cellule, en utilisant les gravats comme un escalier de fortune pour vous hisser jusqu'à la rue, il vous suffit de tourner le regard sur la gauche pour observer les dégâts provoqués par l'explosion que vous avez entendue plus tôt, avant la mort de Mussayev. Au vu du cratère brûlé et fumant qui marque le sol, quelqu'un semble avoir voulu lancer une grenade par une des lucarnes du parking, mais a loupé son coup et la grenade a explosé à l'extérieur.

Et manifestement, quelqu'un s'y trouvait.

Car, au bord du cratère, recouvert de poussière brûlée, un corps sans vie gît au sol, recroquevillé contre le pied du mur, visage contre terre. Le dos criblé d'éclats de schrapnel, la peau brûlée et ensanglantée à vif, sous une veste calcinée par l'explosion et déchirée par les éclats.

Un petit corps. Vêtu à l'occidentale.

Une petite fille aux cheveux blonds.



Modération:


avatar ©️ Cori Cometti ©️ 柚木昌幸 (minillustration)
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Hiromasa Watanabe

Hiromasa Watanabe
Agent Alola

C-GEAR
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Région : Alola
Dim 22 Sep 2024 - 9:10
L’agent donne le maximum de son énergie alors qu’il traîne d’un seul bras le corps sans vie du sous-chef Mussayev. Soutenu par Côme, l’agent se fait aussi une réflexion à lui-même concernant le poids extrêmement lourd du cadavre qu’ils sont en train de traîner. Peut-être auraient-ils pu se passer de cette action pour économiser un peu d’énergie, mais vu la situation, l’agent pense surtout à l’idée de récupérer quelque chose d’utile sur un homme qui avait des responsabilités au sein du groupe qui détenait les survivants du crash.
Après avoir délégué la première arme au ranger, son premier réflexe de l’agent est de vérifier le nombre de balles restantes dans le chargeur du second fusil qu’il vient de récupérer. *Seulement 5 balles ?! Il va falloir faire avec… Peut-être que Mussayev gardait un chargeur plein sur lui ?*
Mais avant cela, l’agent entend les bruits de pas de leurs assaillants et il se jette en direction de la porte métallique pour tenter de la refermer, espérant qu’une fois close, elle donnera le temps nécessaire au groupe de survivants de pouvoir trouver une solution à leurs problèmes. Hiro colle son dos contre la porte blindée pour utiliser la force de ses jambes en poussant de toutes ses forces pour les enfermer à l’intérieur. Au vu des bruits de pas qui continuent de s’approcher, il pense qu’ils seront moins en danger enfermés dans la cellule plutôt qu’en étant en contact avec les personnes attaquant le repère des miliciens. Donnant de toutes ses forces pour fermer la porte en étant dos à elle, l’agent assiste à ce qui aurait pu lui coûter la vie tout bêtement. Alors qu’il fixait le sol, grognant sauvagement comme pour se donner plus d’énergie dans son action, le moment où il releva la tête pour demander de l’aide au ranger à côté de lui se transforma en un film d’horreur… Pendant quelques secondes, l’agent se voit à son tour le corps criblé de balles, mais heureusement pour lui, l’instant de folie du ranger qui se vantait d’être un maître de la ligue Pokémon n’aboutit à rien… Quelques secondes plus tard, alors que la porte était quasiment fermée, Côme venait s’écrouler au sol, de la façon la moins charismatique possible. Et si c’était ce genre de comportement qui faisait qu’il était revenu seul, sans la femme qui l’avait accompagné tout à l’heure pour rencontrer le chef des miliciens !? Heureusement, Giacomo vient en renfort pour refermer la porte métallique.

Maintenant que la porte était fermée, Hiromasa se précipite vers le corps sans vie de Mussayev. Il préfère oublier ce qu’il vient de voir il y a quelques secondes de cela. Au vu du comportement du ranger, cela ne leur serait d’aucune utilité que de lui passer un savon. La prochaine mission de l’agent est de fouiller le corps sans vie de Mussayev. Faisant baigner ses genoux et sa main valide sur le corps et dans la mare de sang que les impacts de balles font jaillir, il espère trouver quelque chose d’utile, en empêchant un relent qui aurait pu finir en vomis. *Je suis désolé…* pense t-il alors qu’il essaie de faire fi de la réflexion de Côme sur le fait qu’il fouille un cadavre.
Les douleurs se font de plus en plus pesantes, mais il ne peut pas s’arrêter pour autant. Un sachet de tabac à chiquer, un portefeuille troué taché de sang, des comprimés, les clés de la cellule (heureusement qu’ils n’ont pas laissé le corps du sous-chef hors de la cellule) et peut-être, enfin, quelque chose d’utile. Un téléphone portable ! L’agent appuie sur un bouton du cellulaire pour voir le pourcentage de batterie avant d’essayer de le déverrouiller. Quel que soit le résultat, il fourre tout son butin dans sa poche sans réfléchir, car dans l’immédiat, ils doivent penser à la suite. Pendant ce temps, il est rassuré de voir que son collègue a récupéré l’arme des mains de Côme.

Maintenant qu’il est de nouveau debout, il écoute les deux rangers parler du mur friable. Une porte de sortie intéressante pense t-il, au moins, ils n’auront pas à croiser la route des personnes qui se trouvent maintenant derrière la porte blindée. Du moins, c’est ce qu’il espère. Le second ranger qui s’est bien occupé de la mère et de sa fille, propose à Justin d’utiliser son Pokémon partenaire pour détruire le mur et cette idée est très bonne. Sans un puissant Pokémon, ils n’auraient pas pu casser le mur d’eux-mêmes. “Bonne idée ! Je vais récupérer mes affaires s’il vous plaît, monsieur Giacomo.” dit-il au second ranger qui s’était occupé de récupérer son sac avec son smartphone et aussi en rangeant son Voltoutou.

Justin dit aux survivants de se préparer et maintenant qu’il a récupéré ses affaires, il en profite pour aller en direction du doyen du groupe pour l’aider à se relever. Au vu de l’âge avancé de cet homme, Hiro manque de trébucher quand il tend son bras pour l’aider à se relever. L’agent ne sait pas quoi dire pour essayer de le rassurer car leurs précédents échanges n’ont pas été très concluants. Mais, exténué et sentant la douleur de son bras et de son épaule parcourir tout son corps, il essaie de garder le sourire avant de lui dire simplement. “Restez avec moi, on va sortir d’ici tous ensembles !” L’agent guide le doyen ainsi que les autres survivants vers le mur opposé de la salle, là où Justin et son Pokémon vont ouvrir la voie. Quelques secondes après avoir fait passer la balle par un trou, le Trioxhydre de Justin détruit le mur. Hiromasa utilise son corps pour empêcher les gravats et la poussière de trop encombrer le doyen, ce qui vient lui gêner la vue et le fait tousser le temps que tout se dissipe. De l'autre côté de la cellule, il y a de l'agitation. Les assaillants commencent à tambouriner la porte blindée, les survivants n'ont plus d'autres choix que de sortir de la pièce qui les retenaient prisonniers.


Hiromasa ne manque pas le signe de son collègue et se retourne vers tous les autres. “Justin et moi nous occupons d’ouvrir le chemin ! Restez groupés et suivez-nous ! Justin, j'ouvre la voie !
Alors qu'il commence à gravir l'accumulation de pierres et de graviers leur offrant une porte de sortie, Hiromasa remarque que le Pokémon de son ami est en train de fixer un point sur le côté de leur ouverture, mais alors qu'il est en train d'atteindre la rue en premier, il tombe nez à nez avec un trou béant dans le sol. Le trou est encore fumant, des légères braises nichent au fond du trou, signe que ce trou est récent. C'est là que le jeune agent l'aperçoit. Un corps fumant se trouve non loin du cratère. Hiro a un renvois qu'il essaie tant bien que mal de garder pour lui, ce que cette guerre fait à tous ces innocents lui font monter les larmes aux yeux. Qu'est-ce que cette jeune fille faisait ici, aussi proche de la cachette des miliciens ? Pensant d’abord aux civils qui sont parmi eux, l’agent se tient bien droit sur la gauche de leur porte de sortie pour essayer de bloquer le champ de vision au maximum. La petite fille qui est avec eux ne mérite pas de voir encore d’autres horreurs, elle en a déjà assez vu. Tout ce dont il a besoin, c’est d’une diversion. Alors, il saisit son sac à dos récupéré auprès de Giacomo pour faire appel à son Voltoutou avant de lui dire : “Suis Justin en tête de file et si quelqu’un essaie de nous arrêter, lance-lui une bonne décharge ! Moi, je vais voir si je peux pas ouvrir une carte sur le téléphone de Mussayev. On n’a aucune idée d’où aller, mais continuez dans cette direction pour le moment, je ferme la marche !

L’agent essaie tant bien que mal de diriger le groupe à la direction opposée du mur contre lequel se trouve le cadavre de la petite fille. Il profite d’être à l’arrêt mettre l’arme dans son dos, le temps qu’il jette toutes les affaires trouvées dans les poches de Mussayev, avant de se pencher sur le téléphone que le sous-chef avait en sa possession. S'ils arrivent à avoir une idée de l’endroit où ils sont retenus captifs, cela pourra peut-être leur être utile.

résumé:
1 414mots








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Giacomo Tutti

Giacomo Tutti
Modo Jeux & Ranger

C-GEAR
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Région : Galar
Dim 29 Sep 2024 - 1:00
« Oui bien sûr, tiens. » Hiro s’emmerde à me tutoyer ? Quelle idée. Je lui rends sans mal sa pokéball et son Motismart. Ce qui me fait penser que j’ai également sur moi la pokéball de Côme.

Je lui laisse quelques instants pour se remettre de ses esprits avant de lui tendre la sphère bicolore. « Tiens, il sera mieux avec toi. » (et toi avec lui ?) S’il ne trouve pas de chaussures à sa taille, qu’il ait au moins son pokémon avec lui.

On doit offrir un bien triste spectacle… Si on survit, je n’ose imaginer les séquelles et autres traumatismes qu’on va se coltiner. Sally est encore tremblante, le visage enfoui contre le corps de sa mère qui la porte avec la force du désespoir. Car je vois bien qu’il suffit d’un rien pour que Gina s’effondre. Je ne sais pas si c’est sa blessure qui commence à peser de trop ou tout le reste, mais je ne sais pas combien de temps elle va tenir. Tandis que je me redresse et récupère le sac à dos ; maintenant rempli de ce qu’on a pu trouver la caisse, je prends le temps de fixer le duo aux cheveux rouges. Je ne sais pas ce qui nous attend, mais je me promets à moi-même de continuer à tout faire pour qu’elles restent en vie. Tant pis si cela doit se faire au prix de mon corps… C’est une mère et sa fille, des battantes courageuses qui méritent mille fois plus que moi de s’en sortir, j’en ai bien conscience.

Si je n’ai pas pu être un père pour lui, je ferais ce qu’il faut pour que Sally garde sa mère auprès d’elle. Les promesses qu’on se fait en silence sont celles qui comptent le plus, non ?

Désormais armé, Justin est d’accord avec ma proposition et matérialise sa Trioxhydre à l’extérieur de la cellule. Par réflexe, on est plusieurs à faire un pas en arrière, ne sachant pas bien comment le mur va tomber. Suivant les conseils du blond, je prends ma pokéball dans ma main. Faire à nouveau apparaître mon Noacier dans la cellule serait contre-productif , je préfère attendre qu’on soit dehors, même si, effectivement, on n’a aucune idée du comité d’accueil… Avec un peu de chance, les gens à l’extérieur sont déjà suffisamment occupés pour ne pas se soucier de nous.

Très vite, le dragon se met à l’œuvre et le mur tombe sur lui-même, comme je l’avais imaginé. Il a certainement été construit à la va-vite, ce qui nous arrange. La chute du mur soulève un épais nuage de poussière, droit sur Justin qui se met à tousser. Même de là où je me trouve, les particules se faufilent partout et je regrette d’autant plus d’avoir perdu mes lunettes de soleil en même temps que tout le reste de mes affaires dans l’avion…

Des voix et des bruits au niveau de la porte de la cellule nous rappellent l’urgence de partir. « Vite, faut y aller ! » Déjà, Justin s’avance vers le trou béant, suivi de Hiro et du vieil homme. Je vais pour leur emboîter le pas. Mais avant, je me tourne rapidement, avec un mot pour Gina : « Je passe devant vous, restez juste derrière moi. » Je ne leur laisse pas le choix.

Je monte sur les gravats du mur, m’assurant que tout soit stable et je progresse derrière l’agent. Rapidement, on se retrouve dans une rue défigurée par la guerre mon regard va naturellement sur la droite, pour observer les environs, lorsque l’immobilisme du pokémon de Justin et des autres m’intrigue. Je me tourne vers la gauche. Les dégâts sont considérables et un cratère fume toujours… « C’est ce qu’on a entendu. »

Sommes-nous réellement plus en sécurité à l’extérieur ? Difficile à dire.

Machinalement, je m’avance. Quelque chose agrippe mon regard.
Quelque ch… « ?! »

NON.
Non non non.

Un petit corps calciné, sans vie. J’ai peur de savoir. Il faut que je sache. Les injonctions de Hiro sont comme un bourdonnement dans mes oreilles. Me souciant peu de ce qui nous entoure, je me mets à genoux et d’une main tremblante je tourne le corps avec délicatesse.

...

« Non... » C’est elle. La gamine de l’avion. La gamine de la lucarne. La petite fille blonde. Une énième victime de cette guerre atroce.

Celle dont j’ai pu apercevoir le visage par ce petit carré de lumière et dont je n’ai pas su quoi faire, quoi dire, espérant juste qu’elle soit plus en sécurité au-dehors qu’avec nous. Celle que j’aurais souhaité retrouver dès l’instant où on aurait atteint cette rue. Celle dont… j’ai scellé le sort ?

D’une gamine à une autre, pourquoi le destin est-il si ingrat ? Elles n’ont rien fait pour mériter tout ça. Mes poings se serrent et je ne sens pas les larmes qui coulent à mes yeux. Il y a quelques minutes de ça, elle était un visage poupon au travers la lucarne, comme un guide secret, une source d’espoir.

Et là… son petit corps est détruit, soufflé par une explosion. Je n’ose la serrer plus. Petit être si fragile, qui pourtant était parvenu, par je ne sais quel miracle, à nous retrouver…

Je n’ai pas envie de parler aux autres. Je me moque bien qu’il faille se presser. Ce serait si simple de perdre son humanité, ici-bas. Non. Je n’ai pas pu l’aider de son vivant, qu’on m’accorde au moins quelques instants. Machinalement, j’ouvre le sac à dos et récupère l’un des habits qu’on a trouvés. Je positionne du mieux que je peux le corps de la fillette et finalement, je la recouvre du tissu. Ainsi, elle n’aura plus à voir d’autres atrocités.

« Adieu petite. Et désolé. »

C’est plus fort que moi. Je me sens en parti responsable. Qu’aurais-je pu faire ? Qu’aurais-je dû dire ? Est-ce qu’on avait un moyen, une solution ? Je n’en sais rien. Je reste quelques secondes de plus à genoux devant elle avant de me relever.

Derrière, les autres sont tous sortis de la cellule et les agents s’impatientent. Je n’ai même pas entendu le bruit d’autres pokéballs s’ouvrir, mais le Voltoutou est bien là, attendant sans doute un simple geste pour ouvrir la voie.

Moi, je me sens vide, mais j’appuie sur la pokéball de mon Noacier presque dans un réflexe mécanique, afin qu’il apparaisse également. Gina et Sally sont à distance raisonnable, regroupées avec les autres, prêtes à partir. Mon regard glisse sur l’une et l’autre et se fait plus sombre encore.

Elles ne subiront pas le même sort qu’elle. Peu m’importe le reste. Elles vivront.

Et pour y parvenir, faut déjà se casser de là. Alors je comble en silence l’espace qui me sépare de Hiro, visiblement décidé à fermer la marche et à s’éloigner le plus possible du cratère. Malheureusement, ça n’effacera jamais dans ma mémoire ce qu’on y a vu...




(1151 mots)

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Justin Thyme

Justin Thyme
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Ven 4 Oct 2024 - 19:55
Pendant que les uns et les autres récupèrent leurs affaires, Justin profite de ce moment de calme pour reprendre son souffle. Peut-être qu’il n’aura plus l’occasion de se poser pendant plusieurs heures, alors autant être au meilleur de sa forme, ou en tout cas, au moins pire. L’état de ses poumons est alarmant, mais il n’y a rien à faire pour le moment. Il ne peut que prendre son mal en patience, et utiliser ces brefs temps de repos pour se ressaisir. Une fois dehors, l’agent doit être un roc. Il n’a pas le choix, pour la survie du groupe. Se concentrer sur son souffle, pour calmer la douleur, n’est même pas envisageable puisque c’est justement cette partie de son corps qui est touchée.

Le signal donné par ses camarades - prêts à s’évader -, Justin fait appel à Ryuko pour démolir le mur. Ce dernier fait pâle figure face à la puissance du Pokémon, même s’il faut dire qu’il était déjà bien abîmé, comme tout cet endroit, cette ville, et même ses habitants. Malgré toutes ses précautions, l’originaire de Doublonville est submergé par la poussière et les particules. L’arme lui tombe des mains - heureusement que la sangle la maintient à son dos - et il s’attrape la gorge par réflexe. Ça le brûle encore plus, comme s’il avait avalé des clous. Il tousse, encore et encore. Si fort, que de la bile se mélange au sang. C’est une catastrophe, son état est pire qu’il le soupçonne. Jusqu’à quand va-t-il pouvoir tenir ? Respirer est une épreuve, l’air a du mal à passer jusqu’à ses poumons. Il s’essuie le sang, mais il tousse une nouvelle fois. Ça ne s’arrête pas. « Ouais vas-y, j’te suis. » Réussit-il à répondre à Hiro qui ouvre la marche. Il se met une gifle pour se ressaisir. Cela n’a aucun effet réel, si ce n’est de se galvaniser. En plus, Giacomo marque un point : les assaillants sont là, juste derrière la porte. On peut les entendre frapper et enfoncer la structure qui les sépare d’eux. Le temps presse, l’agent se depêche de suivre les pas d’Hiromasa.

L’air libre. La liberté. Ce n’est qu’une illusion, pour le moment. Tant qu’ils n’ont pas quitté cet endroit, ce pays, ils ne seront pas libres. La rue est à priori dégagée, si ce n’est un cratère derrière le jeune officier. Visiblement les dégâts causés par l’explosion entendue auparavant. Justin n’y prête pas attention et s’assure que le côté droit reste sans danger pour ses camarades. L’officier aide tout de même Angel à sortir de là, pour qu’il reste à proximité de lui. C’était le rôle de Tashi, de veiller sur lui. Le blond se sent lié à l’autre survivant. Un pacte inconscient qui lui donne la responsabilité de sa survie. « Ryuko, surveille par là. Si quelqu’un débarque, tu l’allumes avec ton souffle. » Ordonne-t-il à son Pokémon tandis que son attention se dirige vers Giacomo qui s’éloigne du groupe. Il s’apprête à l’interpeller avec véhémence, mais se retient quand il s’aperçoit qu’il veut identifier le cadavre à côté du cratère. Le ranger est affecté par cette mort qui s'ajoute à l'interminable liste. Une pauvre enfant, comme Sally. Des êtres innocents qui ont à peine pu goûter à la vie. Ce n’est pas juste. La poigne de l’agent sur son arme se resserre, tandis que la colère monte en lui. L’injustice lui donne la hargne. Le pire dans tout ça ? C’est qu’elle n’est pas habillée comme les habitants de ce pays. Elle porte des vêtements similaires aux leurs… Une survivante du crash ? Possible, mais comment a-t-elle pu atterrir là ? Ils l’ont loupé. Peut-être qu’il y en a d’autres, qui ont survécu et qui sont arrivés dans cette zone militaire ? Peu probable. De toute façon, sortir en vie d’ici s’avère compliqué, alors chercher les bâtiments…Non, il faut fuir, loin.

Tout le monde à l’extérieur, Justin réfléchit brièvement à la situation. « Ton Noacier peut faire s’effondrer le mur encore plus pour pas qu’ils nous suivent ? » Grâce à ça, ils gagneront du temps. Pourquoi ne pas le faire lui-même, avec sa Trioxhydre ? Parce qu’il a une autre idée derrière la tête. Une illumination dangereuse. Il a avancé à la tête du groupe, avec sa partenaire. Ils ne savent pas où aller, et si Hiro a cherché des informations sur le téléphone de Mussayev, cela ne les avancera pas sur la situation actuelle de la zone. « Tu me protèges, je te couvre ? » Murmure-t-il à Ryuko tout en lui caressant le flanc. Celle-ci abaisse une de ses têtes pour aider Justin à grimper sur son dos. Il se cale entre les ailes, juste derrière la tête principale. Ce n’est pas la première fois qu’ils font ça. La Trioxhydre avance de quelques pas pour prendre la tête du groupe et commence à battre des ailes pour prendre de l’altitude. L’avantage d’avoir autant de têtes, c’est qu’on peut couvrir un grand périmètre de visibilité. L’agent, lui, se cramponne avec une main et tient son arme de l’autre. En fonction de la situation, il sera probablement contraint d’utiliser ses deux bras pour tirer, ou pour s’accrocher.
Quelques mètres plus loin à peine, des tirs retentissent. C’était le risque en prenant de l’altitude. Les balles fusent autour de Ryuko et de Justin. Néanmoins, il veut persévérer dans son idée. Progresser à l’aveugle revient à minimiser leurs chances de survie. Et s’ils tombent dans un cul-de-sac ? Son entêtement cause sa perte. « Arggh ! » Crie-t-il tandis qu’une balle se plante dans son flanc gauche. Sa main, qui tenait la crinière de Ryuko, lâche. Son corps bascule sur le côté, et impuissant, il ne parvient pas à se rattraper. La chute est lourde. Justin heurte le sol avec violence, provoquant une nouvelle toux. Il crache du sang. Son souffle est coupé, alors qu’il regarde sa hanche gauche couverte elle aussi d’un liquide rouge. À terre, il presse avec sa main sur sa plaie pour limiter l’écoulement. Il tremble, il a du mal à tenir. Son souffle ne revient pas, ou très lentement. « On doit s’éloigner du parking, vite. » Annonce-t-il à ses compagnons d’une voix basse, n’ayant pas la capacité de parler fort. Quel spectacle pitoyable. Justin se sent comme un incapable. Il s’en veut d’être inefficace, alors que des vies sont en jeu.




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Côme Potte

Côme Potte
Ranger Sinnoh

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Dim 6 Oct 2024 - 14:50
Le crash de notre avion a eu plus d’effets sur moi que la simple perte de ma chaussure. Par moments, quand ma tête me laisse un peu de répit, je sens bien que je débloque. Complètement. Je ne me reconnais pas dans mes réactions dans un extrême comme dans l’autre. Je repense à l’éborgnée, et le vide que j’ai ressenti face à son exécution. Une libération, certes, mais un corps sans vie abattu néanmoins. Et mes larmes qui sortent de nulle part alors que j’essaie de manipuler une arme à laquelle je ne connais rien. Le blond vient me l’arracher des mains. Je le vois me parler, ses lèvres bougent, puis Jacquot pose une main sur mon épaule, mais le bourdonnement dans ma tête est trop intense pour que je comprenne ce qu’ils me disent. Ce n’est pas si grave, la gestuelle suffit. D’un geste, mon collègue désigne les cadavres et mes pieds, et je comprends bien de quoi il retourne. Mon estomac se soulève, et une vague de dégoût me traverse le corps, mais je ferme les yeux et déglutis. Il faut bien y passer. Dehors, en claquette, si je dois courir pour sauver ma peau…

Je déconnecte de ce que je suis en train de faire, pour préserver le peu de santé mentale qu’il me reste. Je ne cherche pas midi à quatorze heures : je défais la première chaussure du premier pied que je vois, le bon évidemment, car j’ai encore quelques neurones qui se connectent, et je l’enfile. Elle est trop grande. Je l’enlève et cherche autour de moi. Mes yeux se posent sur le tour de cou de feu notre compagnon d’infortune. Je ne réfléchis pas plus longtemps et j’entreprends de déchirer le tissu. C’est plus difficile qu’il n’y paraît, mais je parviens à en extraire une bandelette que je roule en boule pour mettre au fond de la chaussure. Je l’enfile à nouveau. Maintenant, elle est un peu trop petite, la bandelette étant trop grosse. Tant pis, je n’ai pas davantage de temps à passer là-dessus. Je lace la chaussure et me relève.

Après ma chaussure vient Jaïa : Jacquot me tend sa pokéball, et je la récupère avec délicatesse, la fixant au creux de mes deux mains avant de poser mon front contre sa surface lisses, les yeux fermés. Je sais qu’il me faut me ressaisir, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Je passe un peu de temps à me concentrer sur ma respiration, caressant la sphère bicolore entre mes mains, tandis que je les entends s’affairer autour de moi et qu’on commence à tambouriner à la porte de notre cellule. Quand je rouvre les yeux, je me fais violence pour ignorer le marteau piqueur qui me vrille le crâne et je serre les dents. Les autres œuvrent d’arrache-pied et nous dégagent un passage. Il n’y a plus qu’à sortir et faire face à l’inconnu.

Les agents prennent les devants, Jacquot suit le mouvement et demande à la femme et sa fille de suivre juste derrière. Je m’avance sans un mot et les aide à escalader les gravats, ce qui semble surprendre la plus âgée des deux. Il faut dire que je me suis comporté comme un véritable électron libre jusqu’à présent. Je me concentre sur la sensation de la pokéball dans ma poche, et je me promets de faire mieux, d’essayer autant que je peux de ne pas entraîner tous les autres dans ma chute. Je n’ai guère plus que ça, des promesses silencieuses.

Lorsque vient mon tour, je me dépêche comme je peux, mais je sais que la précipitation peut parfois être encore pire. Maintenant que j’ai deux chaussures, même si la sensation est différente et que l’une est trop serrée et inconfortable, je parviens tout de même à sortir de la cellule. Voir l’air libre ne me donne pas la sensation de liberté que j’escomptais. Je crois que j’ai peut-être encore plus peur, là, dehors, à découvert. Et la luminosité n’arrange en rien ma migraine. N’étant clairement pas en état de prendre des décisions, je suis le mouvement et les ordres de nos meneurs. Je vois bien le cratère sur le côté, et un énième corps inanimé, petit, recroquevillé. Je détourne le regard. Il n’y a plus rien à faire. Cependant, je vois tout de même Jacquot le recouvrir d’un linge du coin de l’œil. L’action me serre le cœur. Et me rassure, je crois. Même dans l’horreur la plus abjecte, on peut trouver quelque chose de beau, et bon.

Justin prend les devants avec un Voltoutou, tandis que l’autre agent ferme la marche, Jacquot étant à ses côtés. Notre groupe n’est pas très compact, mais nous ne sommes pas dispersés non plus. C’est le blond qui décide de prendre la situation en main en grimpant sur le dos de son Trioxhydre. Malheureusement, après s’être élevés dans les airs, ils se font canarder, et je le vois chuter, incapable d’amortir sa chute. J’essaie de me projet vers l’avant, mais nous sommes tous trop loin. Aussi tombe-t-il lourdement sur le sol. Je me hâte vers lui afin de mettre de la pression sur sa plaie lorsque j’aperçois le sang qui imbibe son maillot à hauteur de sa hanche. Il faut qu’on déguerpisse d’ici, il a raison, car nous sommes trop exposés.

Je ne sais pas utiliser une arme, je ne peux pas courir comme je le voudrais, et je serais de toute manière bien trop rationnel pour croire que j’aurai une chance de m’en sortir si j’essayais d’attirer l’attention sur moi pour que mes acolytes s’échappent. Mais Jaïa, elle, elle peut le faire, je crois en elle.

Je fais sortir la Flambusard de sa pokéball, une main toujours appuyée contre la plaie de l’agent, et je regarde l’oiselle droit das les yeux : elle ressent bien que la situation est grave, et son acuité visuelle et auditive la renseigne déjà suffisamment sur ce qu’il se passe autour de nous. « Il faut que tu prennes de la vitesse, et que tu fasses un maximum diversion pour nous. Tu te sens capable de le faire ? » L’oiselle incline le bec en signe d’approbation. Je souffle un grand coup. « Au moindre pépin, tu te mets à l’abri, compris ? » Elle commence déjà à déployer ses ailes pour les dégourdir et ensuite utiliser ses talents pour maximiser sa vitesse. « Je connais pas plus rapide que toi. Montre leur. » Je lui caresse le cou, déjà fier d’elle. Néanmoins, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Qui sait combien d’ennemis sont autour de nous. Qui sait si Jaïa parviendra à les distraire tous, ou même assez longtemps pour que nous partions. Et partir où ? C’est l’autre grande inconnue. On ne peut pas rester ici, mais je suis bien incapable de désigner un point de ralliement. Surtout avec Justin qu’il va falloir relever et aider à marcher. « Si on te remet sur ta Trioxhydre, tu penses que tu pourras t’accrocher pour qu’elle te transporte ? » Car je vois mal quelle autre option nous avons. (1174 mots)
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Miss E

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Lun 7 Oct 2024 - 12:10


Hiromasa

Ta volonté d'aider ne laisse aucun doute quant à sa louabilité. Toutefois, l'homme au costume semble assez peu disposé à se reposer sur toi. Une fois sorti de votre geôle, il te repousse sans grande force, et s'écarte. Tu vois son regard se poser sur le cadavre de la fillette, puis se détourner presque instantanément pour regarder frénétiquement autour de lui, comme pour chercher une issue. L'empathie ne semble pas l'étouffer.

Quant au téléphone de Mussayev, malgré son état de délabrement manifeste, il semble malgré tout qu'il fonctionne, bien qu'avec peine. Tu repères un logo ressemblant à une carte, et lorsque tu cliques dessus, tu ouvres une application qui semble être une adaptation locale d'un google maps. Toutefois, un message apparaît au beau milieu de l'écran, rédigé avec des caractères que tu ne reconnais pas. Un message qui semble impossible à fermer pour accéder à la carte. [Va voir le MJ pour en savoir plus]

Quant au réseau, il y en a. Une barre. Pas grand-chose, mais assez pour pouvoir passer un appel, semble-t-il.

Giacomo

Lorsque tu reviens vers le groupe, après avoir offert un ultime hommage à la fillette, le regard de Gina en dit long. Elle sait, elle a compris. Un mélange déroutant de terreur et de supplication se lit dans ses yeux fatigués. Sans doute imagine-t-elle sa fille à la place de la fillette. Sally, elle, demeure immobile, le visage enfoui contre la veste de sa mère. Elle se cramponne de toute la force de ses petites mains, au point qu'elle semble passée en pilote automatique, sans un geste, sans un son. Un mécanisme de défense sans doute, qui ne peut pas lui faire de mal dans cette situation.

Mais Gina, aussi forte puisse-t-elle être, a besoin de ton aide. Et si sa bouche le tait, ses yeux le hurlent.

Justin

Il est dangereux, lorsqu'on est celui dont les blessures sont les plus graves, d'être également le plus aventureux. Une reconnaissance aérienne n'était pas une mauvaise idée, mais a fait de toi une cible facile. La balle qui t'a traversé le flanc ajoute une douleur de plus à celles qui te tiraillent depuis le crash. Tu te sens de plus en plus mal. Rester conscient est une épreuve, parler l'est encore plus. Ta vision se trouble par intermittence. Ton équilibre est précaire. Ton souffle est lourd, encombré, difficile. Te lever te semble impossible à cet instant. Et même si ta trioxhydre revient à tes côtés pour te protéger du mieux possible, le mal est déjà fait. Au moins ton saut dans les airs t'aura-t-il donné des indications sur votre position. Et elle n'est pas bonne.

Côme

Au vu de l'état de Justin, ton idée semble être la plus réalisable. Car transporter l'agent à dos d'homme vous serait, à défaut d'être impossible, beaucoup trop contraignant au vu de la situation. La balle semble avoir traversé, limitant ainsi les risques de complications, mais la blessure saigne malgré tout abondamment. Et une hémorragie n'est pas vraiment idéale pour la survie humaine, surtout dans un tel contexte. Il faut stopper le saignement au plus vite, tu le sais. Ensuite, et seulement ensuite, devras-tu t'inquiéter de prévenir une éventuelle -mais non moins plausible- infection.

Ta flambusard décolle à son tour, dans le but de vous fournir une couverture. Rapidement, des tirs retentissent des ruelles adjacentes. Prise pour cible, JaIa parvient malgré tout à jouer de sa vitesse pour tourbillonner entre les balles. Elle semble attirer l'attention des assaillants avec succès. Toutefois, attirer l'attention est une arme à double tranchant...

---

… car, par-dessus les tirs d'arme automatique, un son bien plus terrifiant se met à retentir. Des explosions, sèches, rapides, se succèdent à un rythme régulier. Et bien vite, de petits nuages noirs se mettent à éclater autour de Jaïa. Surprise, la flambusard est soufflée par une des explosions et fait une embardée. Elle ne semble toutefois pas blessée car elle parvient à se redresser, et tourbillonne de plus belle. Mais les canons antiaériens que vous avez vus plus tôt se mettent à la cibler, et réduisent son espérance de vie à chaque obus qui explose à sa hauteur.

La diversion fournie par la flambusard de Côme semble vous offrir un semblant de répit, car toutes les troupes présentes semblent la prendre pour cible. Toutes… ou presque. Car au bout de la rue, quelques dizaines de mètres après le corps sans vie de la fillette, un groupe d'individus en armes apparaît au pas de course.

Trois hommes, vêtus d'uniformes assortis, équipés de bottes de combat, de gilets modulaires et de casques balistiques. Des soldats à l'apparence bien plus professionnelle que les rebelles que vous avez fréquenté jusqu'ici. Le meneur du groupe lève une main gantée dans votre direction, et crie quelques mots dans la langue locale à destination de ses hommes. Les trois soldats ralentissent l'allure, lèvent leurs fusils d'assaut dans votre direction, et vous lancent des interjections incompréhensibles. Ils sont encore loin, vous avez une chance de réagir ou de vous enfuir sans qu'ils ne puissent vous toucher. Mais il va falloir réagir vite.

D'autant que l'homme au costume, jusqu'ici si prompt à vouloir se faire aussi discret que possible, se met à agiter le bras dans leur direction.

- AMI ! AMI ! ARMATEC !

Ce qui ne semble pas faire décrocher l'œil des soldats de leurs réticules.



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Justin Thyme

Justin Thyme
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Sam 26 Oct 2024 - 23:26
Irréel. Le monde qui bascule sous ses yeux donne à Justin une impression de déjà vu. Le goût amer du crash de l’avion. À l’exception qu’il n’y a rien pour amortir sa chute. Il ferme les yeux, serre les dents. Il aurait pu prier, mais le blond n’est pas croyant. Chaque seconde semble interminable, à quel moment va-t-il heurter le sol ? Par instinct, son réflexe a été de se retourner pour se mettre de côté. C’est toujours mieux que de tomber sur le ventre, ou sur le dos. Éventuellement, l’impact se produit. C’est douloureux, insupportable. Si de l’air pouvait passer dans ses poumons, il aurait certainement crié. Au lieu de ça, sa mâchoire s’ouvre dans un râle silencieux. Et encore, ce n’est pas le pire. La souffrance qu’il ressent dans le flanc n’est pas rassurante, ni le liquide chaud qu’il sent s’écouler et se répandre autour de lui. Il ouvre les yeux, difficilement. L’agent a l’impression d’être encore dans les airs, en train de tomber. Tout tourne, tout est flou. Il est sonné, il entend des tirs, des gens hurler, mais ce ne sont que des échos lointains qui se mélangent. Il aperçoit une silhouette s’approcher de lui, Côme. N’étant pas en capacité de le reconnaître, il se méfie, mais il sent la pression que cette personne applique sur sa plaie. Un allié. Au-delà du mal physique, Justin est tourmenté par cette tournure des événements. Il crache du sang à côté lui, dans le sol, et les projections viennent se mélanger à l’hémoglobine qui s’écoule de sa blessure par balle. Un bel exemple pour le policier. S’il n’était pas dans les vapes, il se mettrait une baffe. Incompétent, inutile. Une catastrophe. Cependant, il doit persévérer. Ses efforts finiront par payer, n’est-ce pas ? Il les amènera loin d’ici, sain et sauf.

Une seconde ombre s’avance vers lui. Justin la sent, il reconnaît sa présence. C’est Ryuko. Elle a fait tout ce qu’elle a pu pour esquiver et contrer les tirs, mais ils étaient bien trop exposés à cause de l’inconscience du jeune homme. Ce n’est pas grave, il sait que c’est sa faute, il ne lui en veut pas, au contraire. Elle est là, à ses côtés. Il pose une main sur elle, et regarde le Ranger. Sa vision s’est stabilisée, approximativement. Il le distingue mieux qu’il y a quelques secondes. Et surtout, il l’entend prononcer des mots à un grand rapace. Cela doit être son Flambusard. Justin aimerait le prévenir que la voie des airs n’est pas sûre - tout le monde s’en est rendu compte - mais la douleur dans sa poitrine est trop intense. Le moindre mouvement est pénible, il doit économiser ses forces. L’originaire de Doublonville acquiesce simplement à la proposition de Côme. De sa main, il tâte le derrière de son flanc. C’est une bonne chose que la balle ait traversé et qu’il ne faille pas l’extraire. Comme il le peut, il déchire un bout de son T-Shirt avec ses dents et ses mains. Il pousse légèrement la paume de son comparse pour glisser le tissu entre celle-ci et sa plaie. Ensuite, il défait sa ceinture pour la remonter, et la serrer autour de son flanc pour qu’elle plaque la compresse sommaire contre la blessure. D’un geste de la tête, il tente de dire à Côme de l’aider à se relever. Son équilibre est sens dessus dessous, il ne sait pas s’il y parviendra seul. Au moins, il peut s’appuyer sur Ryuko, si besoin.

Cramponné sur le dos de sa Trioxhydre, Justin n’est pas pour autant tiré d’affaire. Il a déjà teinté de rouge la fourrure du cou de sa partenaire en crachant du sang. Il a toujours l’arme avec lui, peut-être aurait-il dû la laisser à quelqu’un d’autre ? Qui sait. Est-ce qu’un infirme qui sait s’en servir est plus efficace que quelqu’un de valide qui ne sait pas tirer ? Une question digne d’un essai, mais c’est trop tard pour y réfléchir. Si, à l’avenir, Justin se sent mieux - ou moins pire - il pourrait s’en servir. Il la garde précieusement, même si pour le moment, il se tient fermement à la crinière de la dragonne.

Si au départ, la manœuvre de la Flambusard s’avérait fructueuse, très vite, cela a tourné à leur désavantage. Les canons antiaériens…Pourtant, Justin les a vus à l’arrivée. Pourquoi n’y a-t-il pas pensé ? Il aurait pu subir ces tirs, lui aussi. Heureusement, le Pokémon de Côme n’a pas l’air gravement touché, mais la voie des airs est définitivement proscrite. Quant à la voie terrestre… C’est le chaos. La situation, déjà désastreuse, empire. Une escouade de trois militaires déboule au bout de la rue dans laquelle ils se trouvent. Gilet tactique, casque, fusil d’assaut. Ils sont bien équipés, plus que les miliciens d’ici. Des alliés ? Impossible à savoir dans cette zone de guerre. Surtout qu’ils parlent la langue locale, et que la seule personne qui la parlait gît au sol dans leur cellule. Il faut réagir vite.

Bien trop affaibli par sa condition, Justin est pris de court par l’homme mystérieux. Ce dernier agite les bras vers les militaires, comme pour attirer leur attention. Est-il fou ? Peut-être qu’il connaît ces uniformes, mais la mention “d’Armatec” ne dit absolument rien à l’agent. Tant pis, le dresseur d’Alola ne veut pas prendre un nouveau risque inutile. Ces soldats peuvent être à la fois leur salut et leur perte. Justin murmure des mots à Ryuko, n’ayant pas la capacité pour parler plus fortement. Et cela l’arrange, c’est plus discret, bien que cela lui coûte tout de même de solliciter sa cage thoracique. La Trioxhydre ne tarde pas à se décaler pour s’interposer entre cette escouade et les membres du groupe les plus exposés. À défaut d’agir et d’attaquer, Justin et Ryuko peuvent servir de rempart et de moyen de dissuasion. Trois têtes, cela laisse à réfléchir, surtout quand l’une d’elles commence à gronder et qu’une lueur violacée se dessine dans sa gorge. S’il le faut, Trioxhydre fera feu. Protection ou non, encaisser un Draco-Choc peut laisser des séquelles.




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Hiromasa Watanabe

Hiromasa Watanabe
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Région : Alola
Dim 3 Nov 2024 - 16:45
Les interactions que l’agent a avec l’homme âgé au costume lui sont incompréhensibles. Il se dit que s' il avait fait de lui sa priorité, comme le lui avait demandé ce monsieur à leur arrivée dans la cellule, ce dernier aurait été plus réceptif. En effet, quelques secondes après que le groupe se soit créé une porte de sortie vers l’extérieur et que l’agent soit sorti pour s’assurer qu’ils puissent sortir de cette prison en sécurité, le dernier survivant de la classe affaire prend ses aises. Il repousse l’agent et finit par croiser du regard le corps sans vie de la fillette sans même vraiment y donner de l’importance. Ce corps, que l’agent voulait préserver de la vision des autres survivants, est finalement connu de tout le monde. Un des rangers s’occupe soigneusement d’offrir la décence à cette vie envolée en la recouvrant de tissu. Même si ce corps jeune et sans vie est connu de tous, son réflexe de la couvrir est respectueux et surtout nécessaire. La petite fille qui les accompagne a déjà vu et entendu beaucoup trop d'atrocités de la guerre, impuissant, l’agent se contente d’attendre que tout le monde soit sorti et parte dans la direction choisie, l’arme récupérée dans une main et le téléphone de Mussayev dans l’autre. Dans le feu de l’action, Hiromasa néglige d’observer attentivement chacune des autres personnes sortir de cette cellule, trop occupé à maudire intérieurement le comportement du doyen. Le jeune homme remarque au visage de son collègue que celui-ci grimace. Si seulement il s’était occupé des autres détails, peut-être aurait-il remarqué que le blondinet au tempérament explosif souffrait d’une nouvelle blessure, par balle cette fois-ci.

Ce téléphone en mauvais état accapare l’attention de l’agent, qui a laissé son Voltoutou soutenir Justin qui a pris les devants. Au devant, les hommes discutent et prennent des décisions à l’aide de leurs Pokémon volants. Hiromasa est trop loin pour participer à ces échanges et puis de toute façon, il est trop occupé à se concentrer sur le téléphone qu’il a dans les mains pendant les instants où le groupe est à l’arrêt. Alors qu’il scrute l’écran fissuré à la recherche d’une application qu’il a déjà pu voir sur son propre smartphone, l’agent galère. L’état global du téléphone lui demande de sacré efforts pour scroller entre les pages et applications. Même si ce dernier est dans une langue qu’il ne connaît pas, les pictogrammes des différentes applications lui sont d’une grande aide. Son index finit par tapoter sur une icône qui ressemble à une carte. L’agent appuie dessus dans l’espoir d’enfin apprendre dans quel pays et à quelles coordonnées ils se trouvent.

Malheureusement, le voilà encore face à une interface et des caractères incompréhensibles. La carte qui est en arrière-plan est bloquée par un message qui apparaît en plein milieu de l’écran. L’agent a beau appuyer à plusieurs endroits de l’écran, il lui est impossible de faire disparaître ce message. Mais en l’observant bien, Hiro arrive à interpréter plus où moins que ce qui est écrit ressemble à un message d’alerte. Comme si la zone géographique dans laquelle ils se trouvent est en alerte. L’agent soupire d’agacement. Il n’avait pas besoin de ce genre d’infos dont il était déjà, par déduction, au courant. En y réfléchissant un peu plus, peut-être que ce message avait un autre intérêt…

Plongé dans ses pensées, Hiromasa relève la tête quand il entend une succession d’explosions. Il lève machinalement la tête dans le ciel et découvre un Flambusard en train de manoeuvrer pour éviter des tirs. Le Pokémon volant qui essaie d’offrir une diversion au groupe dévoile leur position. Les tirs sont rapidement accompagnés de soldats en uniforme et bien équipés, jaillissant de la rue. C’est à cet instant que le monsieur en costume et âgé se manifeste. Les trois mots prononcés par cet homme ont comme allumer une étincelle dans le cerveau de l’agent. Toujours en retrait pour fermer la marche, l’agent ressort le téléphone de Mussayev et se met frénétiquement à chercher un moteur de recherche…

*D’abord, je dois mettre le navigateur dans ma langue… Merci Motismart pour tes blagues agaçantes à changer la langue… Bon, maintenant, “Armatec” !* Les premiers résultats autour de ce mot sont clairs et pas très rassurants. C’est le nom d’une entreprise d’Unys d’électronique et d’armement lourd. Vu la situation, l’agent aurait aimé creuser plus ses recherches, mais d’autres questions lui viennent en tête. Profitant de la distance qui le sépare des soldats, il continue de manipuler le téléphone. Il a l’idée de changer à nouveau la langue du téléphone sur le navigateur, lui permettant d’identifier la langue par défaut. *Vervillien ?! Peut-être que si je fais une recherche ciblée dans le moteur de recherche… Voilà, parfait !* Tel un nerd en train de jouer contre la montre, l’agent repasse le clavier dans sa langue et tape 3 mots clés sur le navigateur. Unys, Armatec, vervillien. Forcément, ces mots-clés ne donnent pas énormément de crédit ou de réponses, mais son instinct d’agent ne le trompe pas et la page du forum sur lequel il vient de tomber lui donne une piste de réflexion.

Alors, il se rapproche de Côme, Giacomo et Justin. Ce dernier a envoyé son Trioxydre pour se mettre en opposition entre les soldats et le groupe de survivants. Maintenant à leurs côtés, l’agent se manifeste en montrant le téléphone aux trois autres. “Messieurs les rangers, Justin, venez voir ! Voltoutou, rejoint le Trioxydre de Justin ! Si les soldats attaquent, utilise une attaque étincelle pour les ralentir ! J’ai fait des recherches sur la langue que les gens parlent, c’est du vervillien. Et Armatec c’est une compagnie Unysienne d’armement lourd et d’électronique et sur ce forum douteux, cela dit que la compagnie fournit de façon illégale du matériel aux groupes qui y mettent le prix… Je pense que cela a un lien avec notre crash et cela expliquerait pourquoi notre pays a ciblé notre avion ! Et si ce monsieur livrait du matériel à un de ses clients, utilisant un vol commercial pour parvenir à ses fins ?!

L’agent débite ses trouvailles le plus rapidement et distinctement possible. Quant à la marche à suivre maintenant, à part essayer de tirer les vers du nez de l’homme en costume avant que les soldats ne fassent feu ou les arrête, il est dans le flou.
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Giacomo Tutti

Giacomo Tutti
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Région : Galar
Mar 5 Nov 2024 - 20:39
Il faut que je me reprenne, que je déconnecte de ce petit cadavre non loin et que je me concentre sur ceux – ou celles – qui vivent. On est toujours dans la merde jusqu’au cou et on ne peut pas perdre plus de temps à rester plantés là au milieu de la rue.

C’est pourquoi j’acquiesce sans problème à la demande de Justin et ordonne à mon Noacier : « Fais tomber ce qu’il reste du mur. » De quoi retarder, si ce n’est détourner la venue de ceux que l’on a pu entendre à travers la lourde porte de la cellule. À ce stade, peu m’importe leur sort… et puis, s’ils étaient déjà entrés, on les entendrait. Folk ne fait pas dans la demi-mesure, les grappins de ses lianes ancrés dans le dernier pan de mur, il fonce droit dessus avec tout le reste de son corps, dans une capacité Tête de fer lourdement portée. Le mur tremble et s’effondre vers l’intérieur de la cellule, comme souhaité.

J’ai à peine le temps m’écarter de l’amas de pierres que je remarque, du coin de l’œil, le corps de Justin qui chute. « Mais ?! » Il a voulu tenter une reconnaissance depuis les airs et cela s’est retourné contre lui… Je demande à mon Noacier de rester auprès de Gina et Sally et fonce vers le blessé auprès duquel Côme s’affaire déjà. Au moment où je les rejoins, c’est au tout de la Flambusard de mon collègue Ranger de s’envoler, pour faire diversion, cette fois. Je la regarde pas franchement rassuré, je ne voudrais pas qu’elle se fasse canarder à son tour… puis je baisse les yeux vers le triste spectacle de l’agent blond, au sol, qui tousse à s’en défaire le palais et qui a du sang qui se répand à travers sa tenue. Pourtant, Justin a une force mentale hors du commun, car il continue d’agir malgré son état. Le voilà qui déchire une partie de son t-shirt pour bander la plaie et enlève sa ceinture pour serrer au maximum. Je laisse Côme l’aider, conscient qu’à être trop nombreux ce n’est pas dit qu’on soit plus utiles.

Soudain, les tirs au-dessus de nos têtes qui visent la Flambusard nous rappellent sans mal la précarité de notre situation. D’autant plus quand s’ajoutent des tirs puissants… « … de l’anti-aérien ? » Je suis pas le plus calé mais je crois que ça s’appelle comme ça. J’essaie de suivre la trajectoire de l’oiseau qui esquive de justesse et quand je rabaisse les yeux je vois Justin qui tente de se hisser seul sur le dos de sa Triohydre. « … Hé, Justin ! Attends. » Je me précipite pour l’aider, cette fois, et m’assurer qu’il tienne droit. « Essaie de calmer le jeu au max, on a besoin de toi. » On a besoin de tout le monde, en vérité, et il a déjà bien fait sa part.

Soudain, du bruit se fait entendre de l’autre côté, et je fonce en direction de Gina et Sally, manquant de percuter Angel dans ma manœuvre. Arrivé à leur niveau, je les invite à se décaler au plus près de l’amas de pierres, pour peu que ça puisse faire un obstacle quelconque. J’ai dit qu’il ne leur arriverait rien, alors autant vous dire que lorsque trois types armés apparaissent dans notre champ de vision, je ne suis pas serein. Je me positionne devant le duo, Gina détournant déjà le regard, la crainte clairement lisible sur son visage. (Quand est-ce que ça va s’arrêter, tout ça ?) Je siffle et invite mon Noacier à se rapprocher de moi. « Mur de Fer, Folk. Devant nous. » Je ne suis d’ailleurs pas le seul à vouloir utiliser mon pokémon pour faire barrage, par protection, car notre chevalier blanc se ramène déjà, sur sa monture à trois têtes. Je me vois mal l’en empêcher, on ne sait pas qui sont ces typ…

D’un coup, l’autre vieux se met à gueuler en agitant les bras. « Bon sang, qu’est-ce qu’il fait ?! » Il gueule comme s’il avait à faire à des alliés et sa démarche m’interroge.

« Shhh ! Vous faites quoi ? Vous les connaissez ?! » J’observe du mieux que je peux les soldats non loin, qui dénotent effectivement des miliciens à qui on a eu à faire jusque-là. Ils essaient de communiquer mais on ne comprend rien. Je fais un pas sur le côté et lance quand même avec mes mains en porte-voix : « Vous êtes qui ?! »

J’ai du mal à évaluer la meilleure des stratégies. Courir ? Vers où ? D’un côté un cratère, de l’autre on ne sait quoi mais bien des gens occupés à tirer sur la Flambusard ou n’importe quoi qui a le malheur de s’éloigner du sol, visiblement. Notre salut vient peut-être de Hiro qui s’exclame d’un coup et nous appelle. Lui aussi à ordonner à son Voltoutou d’agir, si nécessaire… et nous voici la tête penchée sur le téléphone qu’il a récupéré, tandis qu’il déblatère plein d’informations. « Oulà. Ça fait beaucoup. T’es sûr de ton coup ?! » En même temps, il n’a rien inventé non plus.

Le vieil homme, je le sens pas depuis le départ, avec ses attitudes de « j’vaux mieux que vous » et son aura de mystère. Amyra avait l’air de le connaître mais elle n’est pas là. Plus là. Je n’ose imaginer ce qu’il peut lui arriver… « Et en même temps, qu’est-ce qu’on s’en fout. » Je me parle à moi-même plus qu’aux autres, parce que finalement, je m’éloigne du groupe, fonce droit sur le vieil homme et l’agrippe par le bras. Mais pas du genre pour l’amener tranquillement boire un coup.

Oh que non. Je le tire de toute la force de mes biceps bien musclés par mes séances à la salle et je le ramène auprès des autres. « Ok, maintenant ça suffit les conneries. Vous aussi, vous êtes qui ? C’est quoi Armatec ? Et est-ce que c’est vous le boulet qu’on se traîne et qui explique que notre avion ait été pris pour cible ?! » Je fais craquer les jointures de mes doigts et lui lance mon regard le plus sombre. J’étais con quand j’étais jeune, et j’en ai frappé des sales types (et des moins sales, c’est autre chose). Si je dois m’en prendre à un vieil homme, peut-être qu’un jour je culpabiliserais, mais là c’est pas le moment. Si les soldats qui nous visent se rapprochent, autant qu’on sache qui est-ce qu’on protège depuis le début… « Et vraiment, vous feriez mieux de répondre. Sinon on saura vous livrer au milicien, si ça peut nous permettre de partir sains et saufs. »




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Côme Potte

Côme Potte
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Région : Sinnoh - Kantô - Paldea
Mer 6 Nov 2024 - 14:07
L’autre blond n’est pas en bon état. Je ne suis pas un expert des blessures par balle, loin de là, mais je vois bien que le sang coule. Plutôt pas mal. Je tente comme je peux de comprimer la plaie, cependant, je ne suis pas non plus médecin et ma formation médicale se résumé vraiment aux bases de la base…et à ce que j’ai pu voir à la télévision. Quand je le vois cracher du sang, je fronce les sourcils. Cela m’étonnerait que ça vienne de sa blessure, mais cracher du sang, ce n’est jamais bon signe. Peut-être est-ce simplement la chute qui l’a fait se mordre la langue, ou que sais-je ? J’espère pour lui, en tout cas. Honnêtement, je ne sais pas quoi faire d’autre si ce n’est maintenir la pression sur la plaie. Heureusement, il semble que malgré la chute et la douleur qu’il doit ressentir, Justin n’a pas perdu la boule, lui. Il déchire son t-shirt, comprime avec sa ceinture… Du rafistolage en pleine zone de combat quoi, mais au moins, j’imagine que cela lui permettra de se mouvoir un peu plus. Jacquot arrive à nos côtés lorsque j’aide l’agent à se relever, pour qu’il grimpe sur sa Trioxhydre qui semble très concernée par l’état de son dresseur. À nous deux, l’entreprise est plus facile, mais tout de même épuisante.

Pendant ce temps, Jaïa fait diversion, et elle le fait plutôt bien, aidée par sa vitesse naturelle et ses capacités innées pour aller encore plus vite. Seul problème… La remarque de Jacquot me paralyse presque sur place. De l’anti-aérien, sans savoir exactement ce que c’est, le nom suffit à me faire grincer des dents. La Flambusard est sonnée mais suit les directives à la lettre en cherchant un moyen de se mettre à l’abri maintenant qu’elle a compris que la tentative de diversion était beaucoup trop risquée. Il faut que j'attende qu’elle soit à nouveau à portée pour pouvoir la rappeler dans sa pokéball, car je refuse de l’exposer davantage au danger.

La suite des événements est surprenante, c’est le moins qu’on puisse dire, mais en même temps, lorsqu’on se trouve sur un champ de bataille, littéralement, je ne suis pas sûr qu’on puisse être préparé à quoi que ce soit. Un groupe de soldats qui déboule derrière nous, fusils d’assaut en joue, ça n’inspire pas confiance. Je fais volte-face et je suis figé, à nouveau, voulant éviter les gestes brusques au cas où ils aient la gâchette facile. Jacquot et Justin réagissent en utilisant leurs Pokémon pour faire une sorte de barrage, pour ainsi dire. L’intention est louable, notamment pour protéger la petite fille qui est toujours dans notre groupe de survivants — je me demande encore combien de temps nous pourrons nous appeler ainsi. Et voilà que je me remets à divaguer. Difficile de garder l’esprit clair quand un Minotaupe joue au bulldozer dans votre crâne.

Mais le plus surprenant dans l’affaire, c’est le vieux louche, qui jouait les effrayés jusqu’à présent, tapi dans son coin, et qui s’anime d’un coup comme un diable à ressort qu’on aurait déclenché sans le vouloir. Lorsque je l’entends crier « ami ami » en agitant les bras, je ne peux m’empêcher de pincer les lèvres. Ça, dans les films, ça ne marche jamais. Il ne veut pas qu’on agite un drapeau blanc en l’air aussi pendant qu’on y est ? Par contre, ce qu’il dit après… Je fronce les sourcils. Ça ressemble à un mot étrange, peut-être la même langue que feu notre geôlier Mussayev. Je repense au grand chef avec qui j’ai discuté. D’un côté, j’espère qu’il est toujours en vie, parce qu’il semblait vouloir que nous repartions d’ici vivant. En plus, l’une de nous est toujours avec lui. Je crois. De l’autre, s’il nous trouvait en plein champ de bataille après avoir laissé des corps sur notre passage pour nous échapper, notamment celui de son second, pas sûr qu’il soit dans de bonnes dispositions pour nous épargner. En tout cas, les soldats n’ont pas du tout le même look que ceux que nous avons vus jusqu’ici. Ils font plus… pro ? On se rapproche davantage des budgets costumes du cinéma.

L’attitude de l’homme agaça Jacquot qui s’en prend à lui. Et puis voilà que le dernier homme de notre groupe rapplique, téléphone à la main et nous débite une montagne d’informations. Du moins, ce qui me semble être une montagne. Là tout de suite, mon aptitude à traiter autant d’infos est pour ainsi dire nulle car ma tête ne coopère pas. Mais je comprends des bribes, je crois. Et l’essentiel, je le saisis quand Jacquot s’emporte après le vieux. Même si j’aimerais moi aussi des réponses, je suis un peu plus inquiet par les canons braqués sur nous. Alors je lève les mains en l’air, bien en évidence, et je m’approche de Jacquot en quelques pas pour essayer de le calmer.

« Si on lève pas les mains pour leur montrer qu’on est pas armés, ils vont nous canarder en deux deux. »

L’avantage d’être un peu déconnecté de la situation parce que ma tête fout le camp, c’est que j’arrive à rester étonnamment calme. Le jour et la nuit par rapport à ma réaction il y a à peine quelques minutes. Un vrai électron libre. Je finis par moi-même guetter mon prochain craquage.

Je repense à l’arme de Justin. Je crois qu’il l’a toujours, je ne suis même pas sûr. De toute façon, je ne le vois pas capable de nous défendre, et même si c’était le cas, une seule arme de notre côté contre… combien du leur ? Je jette un œil autour de nous. Franchement, je ne vois aucun endroit où aller. Aucune issue. Rien. Si on déguerpit, ils nous tireront dessus pour sûr, et certains d’entre nous ne survivront pas. Peut-être que quelques uns arriveraient à s’en tirer. Mais pour quoi faire ? Rencontrer un autre groupe de miliciens qui répéterait la même opération ? Jusqu’à ce que chacun d’entre nous ait le corps criblé de balles ?

Les mêmes pensées malsaines me reviennent en tête. Des survivants. Pour encore combien de temps ? (1025)

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Dim 10 Nov 2024 - 11:08


Justin

Tes réflexes en matière de premiers soins te sont nettement indispensables. L'hémorragie s'arrête, mais pas la douleur, qui se voit même décuplée par la pression du garrot. Rester conscient est déjà un exploit. Agir est au-dessus de tes forces. Heureusement que ton pokemon est là pour te servir de bras.

Alors que les soldats s'approchent, d'un pas plus lent que lorsqu'ils ont surgi du coin de la rue, tu vois leurs mains se crisper davantage sur leurs armes lorsque ta trioxhydre s'interpose, menaçante. Ils ralentissent l'allule, semblent vous jauger. L'un d'eux braque nettement son arme sur elle. Ton initiative les rend plus méfiants, c'est un fait. Mais également plus nerveux. Et si un draco-choc laisse des séquelles, les écailles d'un trioxhydre ne sont pas pare-balles.

Hiromasa

Tes recherches sont rapides, et heureusement. Car la tension escalade rapidement, surtout lorsque ton voltoutou se joint au trioxhydre de Justin pour faire barrage. Les soldats commencent à vous lancer des interjections dans cette langue que vous n'avez que trop entendue, alors que tu te concertes avec tes camarades, leur exposant tes trouvailles.

Et alors que tu évoques Armatec, tu sens un regard lourd de désapprobation se poser sur toi. Une voix s'élève, une voix qui jusqu'ici était restée froidement calme.

- MAIS TA GUEULE !

L'homme en costume est tourné vers toi, braquant des yeux débordant de rage dans ta direction. Sa mâchoire tremble de panique. Ses membres sont agités de spasmes nerveux.

- Ferme-là, petit con ! Si les rebelles t'entendent, on est tous morts ! J'ai pas passé des heures à rester discret pour que tu foutes tout en l'air avec tes putain de recherches google à la con !

Entre deux jurons, il agite les mains en direction des soldats qui continuent de vous interpeller.

- Ami ! Ami ! Putain, si seulement l'autre débile était encore là pour traduire !

Visiblement, le sacrifice de Tashi l'arrange finalement assez peu, quand bien même il n'y prêtait pas la moindre attention quelques instants plus tôt. L'homme panique, il piétine, hésitant entre rester immobile, avancer vers les soldats, ou venir t'arracher ton téléphone des mains.

Giacomo

Un pokemon en protection de plus. Une raison de plus pour les soldats de se méfier. Ton noacier les ralentit un peu plus, mais les fait également crier plus fort. Votre marge de manœuvre semble se réduire, pourtant, tu prends le temps d'écouter les informations de Hiro, et alors que l'homme en costume s'agite, tu décides de prendre les choses en main avec poigne. Lorsque tu l'agrippes, l'homme se débat à peine. Il est fébrile. Il esquisse un geste de rejet, mais tremble bien trop pour s'échapper de ta prise. En revanche, si son corps semble tétanisé par la peur, ce n'est pas le cas de sa langue.

- Mais vous allez me lâcher, oui ? Armatec c'est la boîte pour laquelle je bosse, et ces gars-là doivent la connaître ! C'est pas des rebelles bon sang, c'est des soldats républicains, vous avez de la merde dans les yeux ou quoi ? C'est notre meilleure chance de partir d'ici en vie ! Arrêtez de me casser les couilles, rangez vos putain de pokemons et laissez-moi leur parler ! Et surtout, arrêtez avec vos question, parce que si les rebelles vous entendent et nous rattrapent, y'a pas que moi qui vais morfler !

Côme

Ta flambusard parvient à se poser au sol, qui est finalement le meilleur des abris contre un canon anti-aérien. Tu peux la rappeler en sécurité dans sa pokeball, d'autant que le mur de pokemons qui se dresse entre vous et l'ascouade de soldats semble déjà bien suffisant.

L'homme en costume hoche la tête à ton intervention.

- Voilà, y'en a au moins un qui a plus de neurones que de muscles dans ce groupe ! Ecoutez-le et faites profil bas, c'est notre seule chance !

---

- T'as la langue bien pendue pour un étourmi avec du plomb dans l'aile, Schneider.

Une voix forte éclate dans votre dos. Gina sursaute, et d'un bond, se rapproche de Giacomo, serrant Sally contre elle. Angel, juste à côté d'elle, recule lentement pour se rapprocher de vous. Si, devant vous, un trio de soldats semblait être votre plus grande préoccupation, vous en avez oublié de surveiller vos arrières.

Cinq hommes en armes, dont quatre scrutent les alentours, l'œil dans le réticule, vous ferment désormais toute retraite. A leur tête, un homme à la barbe hirsute, mais aux traits caucasiens. Une paire de lunettes criardes masquent son regard, et sur sa tête est vissée une casquette ornée d'un emblême représentant une empreinte de canidé. Il est vêtu d'une chemise à carreaux couverte par un gilet de combat moderne, des gants renforcés, un jean, des rangers couleur sable, et à la cuisse, un étui contenant un pistolet automatique beaucoup trop suréquipé pour ce qu'il doit servir en réalité. Sa voix est puissante, mais surtout, sans aucun accent. A son côté, un lougaroc diurne équipé d'un harnais militarisé vous fixe de son œil valide, l'autre demeurant fermé sous une épaisse et sale balafre manifestement ancienne.

L'homme lève sa main libre, et crie, manifestement à destination des soldats qui s'approchaient de vous.

- Qurollaringizni qo'ying, biz egallab olamiz !

Les soldats se figent, se concertent du regard, et semblant se détendre, ils baissent leurs armes. Alors que leur chef vous jette un dernier regard, ils tournent les talons, et disparaissent dans une ruelle.

- C'est plus ce que c'était, l'hospitalité vervillienne. Vous êtes dans une sacrée merde, pas vrai ?

Tenant son arme contre son torse, le canon vers le sol, l'homme à barbe s'approche de vous d'un pas nonchalant. Schneider se tourne vers lui, l'air plus calme, mais toujours dans l'expectative.

- Ton client t'attend toujours, Schneider. C'est pas poli de faire attendre un contrat à six chiffres.
- Dites ça à ces cons de fédéraux. Ils ont rien trouvé de mieux à foutre qu'abattre tout un avion juste pour ma gueule.
- On vous a jamais appris à voyager sous un faux nom ?

La voix de l'homme se fait sévère. Il vous toise du regard, au point que vous perceviez la pointe de jugement qui perce ses lunettes opaques.

- Putain d'civils.

Vous réalisez, à cet instant, que les bruits de fusillade qui encombraient l'espace sonore de la ville se sont tus pour la plupart. Quelques tirs sporadiques résonnent encore au loin, mais l'attaque semble terminée. Et il semble que l'attaquant soit face à vous.

- Suivez-nous avant que la cavalerie débarque. La coalition sait ce qu'il se passe, et leurs avions sont déjà en route. J'aimerais pas être encore là quand ils survoleront ce qu'il reste de ce trou à rats. Et faites-moi plaisir, rangez vos pokemons. Moins on est visibles, mieux on se porte.

Son regard se pose sur Justin, au bord de l'effondrement. L'homme crache entre ses dents.

- Tsk. Collins, aide le jeune homme, tu veux ?

L'un des hommes qui l'accompagnent baisse son arme et s'avance en courant vers Justin, dans le but de l'aider à tenir sur ses jambes.

- Allez, magnez-vous. On a garé notre carrosse à trois rues d'ici, ça vous fera pas de mal de poser vos culs. Le reste attendra qu'on soit à l'abri de se prendre une bombe sur la gueule.

Face à la première personne qui vous invite à la suivre sans vous menacer d'une arme, l'invitation semble alléchante. Mais si votre aventure vous a appris quelque chose, c'est que les apparences peuvent s'avérer trompeuses.



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