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» War is Hell

Côme Potte

Côme Potte
Ranger Sinnoh

C-GEAR
Inscrit le : 02/11/2013
Messages : 3740

Région : Sinnoh - Kantô - Paldea
Ven 15 Déc - 19:59
L’homme qui m’aide est d’une aide précieuse pour venir au secours de la borgne. Enfin, techniquement, elle a toujours son œil hein, juste que bon, vu l’état de ce dernier… Elle se laisse guider au moins, donc j’imagine que l’autre œil marche encore plutôt bien, c’est toujours ça. Il paraît qu’avec un seul œil, on ne peut plus voir en profondeur. J’aurais bien envie de tester mais bon, si elle trébuche et qu’elle s’enfonce le bout de métal encore plus profondément, ce n’est pas la peine. C’est déjà assez de travail supplémentaire de devoir aider les estropiés, manquerait plus qu’on ait un cadavre à traînasser avec nous. L’homme au nom exotique qui m’aide a beau être serviable, il n’a pas l’air super réactif là-haut. Il me regarde d’un air un peu perplexe, comme s’il ne comprenait pas bien ce que je disais. Peut-être que ce n’est pas sa langue maternelle après tout, je ne devrais pas juger si hâtivement. Je le laisse donc à ses regards un peu perdus. Au moins, il fait bon usage de ses muscles, on ne peut pas tout avoir.

Le faux-blond qui s’improvise chef de l’aventure « crash d’avion, l’abc de la survie » n’y connaît visiblement pas grand chose. Avec le cockpit parti en fumée — avec un drôle de bruit, au demeurant — nous pouvons faire une croix sur la possibilité de mettre la main sur de vraies méthodes de signalement de détresse. Je secoue la tête et lève les yeux vers le ciel en l’entendant parler. Pas forcément une bonne idée avec le crâne qui tambourine. Cependant, je ne réagis pas plus que ça, inutile que la situation tourne au pugilat parce qu’on est tous bien incapables de se mettre d’accord sur la marche à suivre. Je prends le temps de fermer les yeux, de souffler un bon coup, et d’essayer de me détendre un peu la nuque et le dos, car parfois, ce sont les tensions musculaires à ce niveau-là qui créent des maux de tête. J’ai peu d’espoir que ça arrange vraiment les choses, mais ça vaut au moins le coup de tenter.

Je suis dérangé dans mes exercices par l’homme qui m’a aidé tout à l’heure et qui, visiblement non content de se faire voler la vedette par l’autre faux-blond qui se prend pour un expert de la survie, déchire son t-shirt comme si on était dans une de ces émissions de télé-réalité un peu extrême sur des îles désertes. Enfin, je ne vais pas cracher dessus en vrai. « Ah, merci… » Son prénom ne me revient pas, tant pis. Et un bonheur n’arrive jamais seul ! Ou, l’expression qui y ressemble. C’est un peu sans dessus dessous dans ma tête en ce moment, comme si mon cerveau passait d’une idée à l’autre sans raison particulière, incapable de se fixer sur un événement en particulier, et encore moins capable de regarder la situation dans laquelle nous nous trouvons dans son ensemble. Un autre homme s’avance — j’ai également complètement oublié son prénom — et me donne une sorte de grande chaussette trouée, et large, mais qui devrait plutôt bien faire l’affaire. « Oh super, merci, ça dépannera le temps que je retrouve ma chaussure. D’ailleurs, elle ressemble à celle-là, si jamais tu veux bien jeter un œil au cas où. » Je désigne mon autre chaussure du doigt, la seule survivante visiblement, un peu contrit.

Sauf que je relève la tête, et il est déjà parti. En même temps, si j’avais des mains dans cet état-là, j’imagine que je n’aimerais pas trop m’attarder pour écouter les réflexions des gens. Non pas que je lui en aurais fait une, car plus je parle, plus ma voix semble résonner dans ma tête. Je devrais économiser mon énergie et éviter de faire empirer ma migraine en parlant à tort et à travers.

Je m’éloigne très légèrement du groupe pour recommencer mes exercices de respiration et de détente. Sauf que la voix de l’autre faux-blond s’élève à nouveau et m’empêche de continuer. J’ouvre les yeux en rouspétant intérieurement car il me tape un peu sur le système, et c’est la que je vois un petit gars qui s’éloigne du groupe, sans raison, et l’autre qui lui court après. Sans attendre le groupe ou qu’on ait pris une décision collective. C’est vite devenu chacun pour soi visiblement, belle ambiance. Et je ne crois pas si bien dire quand à peine trois pas sont nécessaires pour qu’ils nous attirent de véritables foudres ennemis. « Eh bah super, en plus on doit se coltiner un vrai Chaglam noir dans le groupe… » Je soupire profondément en me rapprochant des quelques pas de distance que j’avais pris.

Ni une ni deux, nous voilà encerclés. Des véhicules, des armes, des pokéballs à la ceinture, des hommes loin d’être des fashion victims et surtout qui vocifèrent dans une langue incompréhensible, histoire de bien arranger mon mal de tête. Je me mords la langue pour ne pas me plaindre, dissuadé par les fusils qu’ils brandissent, jusqu’à ce qu’ils donnent des ordres de manière approximative mais assez claire en soi. Il y a quelques instants de flottement, forcément, étant donné la situation. Personne ne semble bouger. Ni respirer. Je crois entendre quelques reniflements pas loin, sans doute l’enfant qui doit être terrorisée. Je tourne un peu la tête et constate que c’est plutôt la borgne. Les yeux ne fonctionnent plus bien mais le nez si, apparemment ! En soi, à sa place, je m’inquiéterais plus de l’éclat de métal que des hommes armés. Mais bon, je ne suis pas trop la personne à écouter en ce moment. Je me rends bien compte que je ne suis pas dans mon état normal quand une petite éclaircie se fait dans la brume perpétuelle qui semble avoir élu résidence dans mon crâne.

Finalement, il suffisait d’un ennemi commun pour que tout le monde tombe d’accord ! Sous le joug des armes, certes, mais tout de même. J’imite mes comparses en rappelant Jaïa dans sa pokéball, sans piper un mot. J’acquiesce également de la tête quand le faux-blond et la cyborg en devenir parlent des blessés. Il va évidemment falloir aider la borgne. Elle ne parle pas, elle ne bouge pas si on ne l’aide pas… Face à un tel public, c’est des coups à se faire fusiller sur place ça. Je cherche donc mon allié de tout à l’heure du regard. Il est un peu plus loin, j’essaie de lui faire signe, mais pas avec des gestes brusques sinon c’est moi qui vais me faire fusiller. Oh, et puis tant pis, il faut bien essayer, je me rappelle de certaines sonorités après tout. « Hey Jacquot ! Jacquot, par ici, viens m’aider avec la borgne» Je chuchote les deux derniers mots, parce que je ne voudrais tout de même pas stigmatiser la pauvre femme. Elle ne se rend peut-être même pas compte de la situation. Elle n’a pas l’air d’avoir toute sa tête. Peut-être que l’éclat a pénétré plus profondément qu’il n’y paraît. Le cerveau semble atteint.

En attendant Jacquot, je commence donc à prendre un bras de la borgne pour l’amener vers l’un des véhicules où sont postés plusieurs des hommes armés. En passant près de l’un d’eux et le temps que Jacquot — il met un temps fou alors que je l’ai appelé deux fois ! — vienne m’aider pour hisser l’autre, j’en profite pour essayer de leur extirper quelques informations. Ma formation ranger n’est pas vraiment faite pour ce genre d’exercices, mais qui sait, avec une gueule d’ange et un joli sourire innocent, on peut aller loin dans la vie. On m’a souvent dit qu’on me confierait Arceus sans confession après tout.

« Bonjour, moi manquer chaussure. Vous avoir chaussure en plus pour moi ? » Je désigne ma claquette et tout mon assemblage de tissus d’une main et ensuite ses superbes boots de l’autre. Ça, c’est de la chaussure. Pas la mienne, évidemment. Et sauf si elle est tombée pendant le crash un peu plus loin, je doute la revoir un jour une fois qu’on sera montés dans ces véhicules. Mais leurs chaussures à eux ? De vraies chaussures avec lesquelles on peut marcher plutôt longtemps. Dans la végétation environnante en plus.

Mais bon, il y a peu de chance que l’homme comprenne ce que je lui dis. Sigrid m’a souvent dit que plus l’arme était volumineuse, plus le cerveau était petit, ou quelque chose comme ça. (1415 mots)
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Côme rêve en teal.
 
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Giacomo Tutti

Giacomo Tutti
Modo Jeux & Ranger

C-GEAR
Inscrit le : 02/03/2020
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Région : Galar
Mar 19 Déc - 23:46
Pendant quelques minutes, on est là, à côté de l’avion fumant, à discuter et tenter d’échafauder un plan. Quelques-uns, tout du moins. Certains écoutent plus qu’ils ne parlent. Moi, je parle. Parce que je ne peux pas rester sans rien faire. Mes cours à l’Institut, pour les missions en situation difficile, me reviennent en tête. En priorité, il faut s’éloigner des sources de danger immédiat. Puis trouver un abri, ou en creuser un. Plus facile à dire qu’à faire… mais c’est pour ça que je fais partie de ceux qui veulent qu’on parte de là. Même si, c’est vrai, je ne sais pas bien comment faire, vu notre nombre et nos blessés.

La femme aux cheveux rouges réagit après que j’ai parlé et ça m’agace. « Si vous êtes experte en avion qui explose, tant mieux pour vous. Dans tous les cas, même pour votre gosse, on peut pas rester là. Si vous avez une meilleure idée, on vous écoute ! » Je hausse le ton malgré moi, malgré les gros yeux de la femme et la gamine qui n’a pas l’air d’apprécier mon ton. J’y peux rien. Y’a rien qui va dans tout ça.

Quand je bouge, en m’agitant, la douleur à mon genou droit se rappelle à moi. Je plisse légèrement les yeux mais fais mine de rien. Par rapport à bien des gens dans notre groupe de survivants, je ne suis clairement pas le plus à plaindre et la douleur reste supportable, jusque-là.

On n’arrive pas à trouver de consensus… il faut dire que personne n’a dû lire de Guide de survie en territoire hostile / zone de guerre. Car c’est bien de ça dont il est question et les mots du vieil homme me crispent. Il dit la réalité de l’instant, mais je n’aime pas vraiment sa manière, son attitude. C’est pourquoi je ne peux qu’acquiescer quand Amyra s’approche et me dit de garder un œil sur lui. « Ouais, compte sur moi. »

Vu la situation dans laquelle on se trouve, c’est toujours bien d’avoir une connaissance, dans le lot. J’ai remarqué qu’elle s’est tendue, l’espace d’un instant, et je ne sais guère dans quelle forme se trouve réellement la businesswoman. On est tous secoués, faut dire…

J’observe ensuite Côme qui utilise le bout de tissu que je lui tends, puis ce que lui donne un autre jeune homme du groupe, pour bander son pied et improviser une protection renforcée. Cela l’aidera, bien que je commence à me demander s’il n’a pas reçu un méchant coup sur la tête… Va-t-il seulement nous lâcher la grappe avec sa chaussure, au bout d’un moment ? Elle va pas réapparaître par magie, hein. Je soupire et détourne la tête lorsqu’un autre type brun, jeune, décide de partir droit devant, à la recherche de je-ne-sais-quoi.

« Hein ?! Qu’est-ce qu’il fout ? » Je fais les yeux ronds et l’observe, tandis qu’il embarque le blond numéro 3, celui un peu tout feu tout flamme, dans son excursion. « Se séparer. La pire idée du mon... » J’m’arrête net lorsqu’à travers le nuage de poussière au-delà du brun, des formes deviennent visibles. Des véhicules ! Rien qui ne présage quoique ce soit de bon, et par réflexe je me positionne un peu en avant, par delà le duo aux cheveux rouges. Folk comprend que quelque chose ne va pas parce que ses lianes s’élèvent dans les airs, tandis qu’en des mouvements lourds il s’approche de moi.

Il faut à peine quelques secondes pour que les pickups soient à notre niveau, avec leurs drapeaux flottants dans l’air. J’essaie de me souvenir où j’ai vu ce fanion… ça me revient pas. Dans les véhicules, des types lourdement armés avec des sales gueules. Le genre qu’il vaut mieux pas emmerder, surtout quand on n’est qu’un groupe de miraculés d’un crash d’avion. J’essaie de garder un visage fermé, tout en conservant une posture défensive. Tant qu’à compter parmi ceux qui tiennent le mieux debout, autant servir vaguement à quelque chose.

Ça gueule soudainement des trucs dans une langue que je pige pas. Que personne n’a l’air de piger, parmi nous, avant qu’un autre ne descende et nous demande de monter dans les voitures. Il y a un moment d’arrêt, je jette des coups d’œil vers Amyra, vers le vieil homme qui n’en mène vraiment pas large et recule légèrement, et les autres derrière moi… Avons-nous seulement le choix ? En plus des armes, je repère les pokéballs que possède l’étranger, attachées en bandoulière. Ils sont pas là pour plaisanter et même avec les quelques pokémons sortis, on fera pas de miracles.

C’est en cet instant de crainte suspendu qu’une déflagration nous surprend tous, depuis la carcasse de l’avion. Ce qui me prend aux tripes, moi comme tous les autres, probablement, ce n’est pas de savoir que la carlingue n’en finit pas de flamber de l’intérieur, c’est toutes les pauvres âmes qui souffrent avec elle. Un puissant hurlement de douleur venant du cockpit me fait frissonner. C’est impossible de ne pas penser à tous ceux qu’on n’a pas pu sauver (qu’on a fait le choix de ne pas sauver ?). Tout est affaire de bras, de possibilités… la personne qui hurle à l’avant, on ne l’a pas sauvée. Celle qui se joint ensuite, en des cris atroces, non plus. Je tourne un visage figé vers l’avion, le visage de la jeune fille au serre-tête se superposant dans mon esprit. Est-ce elle qui hurle ? Je l’ai abandonnée, elle aussi.

D’autres cris, ceux des mecs armés, nous forcent à détourner le regard, à se reconcentrer sur la menace la plus urgente. Dans notre groupe, certains essaient de parlementer et je ne peux qu’écouter la voix d’Amyra, en acquiesçant de la tête. Je rappelle mon Noacier à contrecœur, fais un mouvement pour agripper au passage deux des sacs à dos au pied d’Amyra quand une voix qui s’élève me fait relever la tête. C’est Côme, un peu plus loin, qui me fait signe. Je tends l’oreille. Jacquot « Hmmm ? » Je pointe mon torse de mon index et vu qu’il insiste, je comprends que c’est bien à moi qu’il s’adresse. J’ai un regard pour la jeune fille borgne, toujours au sol. Elle est tétanisée, tremblante de peur et de pleur, et c’est bien pour elle que je m’approche du ‘blond à une chaussure’, lui soufflant au passage, d’un ton blasé « C’est Gia-co-mo. » J't'en foutrais des « Jacquot » !

Au niveau de la blonde, et tandis que Côme a l’air de vouloir taper la discussion, j’indique tranquillement à la blessée « Attrape nos mains, on te tient. » Je fais abstraction des histoires de chaussure. Je ne veux plus entendre ce mot, chaussure. Je sais pas ce que Côme a en tête. Peut-être qu’il n’a rien en tête. Qu’il a tout dans les pieds. Son pied sans chaussure. Son pied dans la claquette. Raaaah. Il va me rendre dingue. Je secoue la tête et me concentre sur la jeune fille, me forçant à la fixer droit dans son œil valide, faisant fi de l’éclat métallique toujours dans l’autre. « On te guide. » Doucement, avant de lancer à Côme : « Il pige rien à c’que tu dis. Sérieux, change de disque. »

Finalement, on amène la blessée vers la voiture la plus proche, prenant sur moi de ne rien laisser lire sur son visage, tandis qu’un des types armés nous presse à monter, en criant des mots inconnus. Je n’essaie même pas de dialoguer. Je n’ai aucune idée de ce qui nous attend… Est-ce mieux que de rester à découvert à côté d’un avion en flammes ? Mon petit doigt me dit « Probablement pas. » Espérons qu’il ait tort.



(1292 mots)

    Résumé.:


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Hiromasa Watanabe

Hiromasa Watanabe
Agent Alola

C-GEAR
Inscrit le : 19/09/2013
Messages : 861

Région : Alola
Mar 26 Déc - 11:15
Les survivants réagissent et s’adaptent individuellement à ce scénario catastrophe comme ils le peuvent. Les douleurs, les blessures, la panique et la détresse jouent énormément sur le moral global. Les personnes qui sont maintenant sorties de l’épave doivent faire face à des nouvelles problématiques. Un crash d’avion suite à un problème technique, c’est une chose rare, surtout que le personnel de bord aurait au minimum informé les passagers de la situation. Le jeune agent n’avait pas eu ce genre d’informations alors qu’il s’était assoupi pendant le vol. Serait-ce le contexte, la douleur ou l’envie d’agir en tant que jeune recrue qui ont influencé cette décision de partir subitement à la recherche de potentiels autres survivants ? C’est surtout son instinct et sa volonté de bien faire, parasités par cette douleur dans son bras gauche qui l’assène de décharges et stimulations désagréables, qui l’ont conduit à agir en solitaire, s’écartant de dix ou vingt mètres du groupe. L’appel à l’aide lancé à son camarade et sa tirade se mélangent à la précipitation de ses actes. Mais à cet instant, alors qu’il s’empresse de rejoindre cette silhouette dissimulée en direction de la ville, il ne se doutait pas une seule seconde qu’il courrait après une chimère. Son interprétation lui semblait simple et logique. Pour lui, une personne ayant survécu au crash, se dirigeait vers la ville, espérant y trouver l’aide dont elle avait besoin et sa mission était simple. La retrouver et la ramener auprès du reste du groupe, pour qu’ils partent tous ensembles à la recherche d’une aide quelconque.

Seulement, cette mission de sauvetage et cette certitude d’avoir vu un survivant se diriger vers la ville n’étaient qu’illusions. La course du jeune homme s’arrête subitement et au même moment que ses yeux s’écarquillent quand il finit par distinguer ces formes carrées jaillir hors du nuage de poussière. *Non… Non, non, non !*
Pourtant, l’avion qui a survolé le groupe et l’épave dans un bruit assourdissant il y a quelques minutes de cela était un signe avant-coureur du contexte et de la dangerosité dans lesquels ils se retrouvaient tous… L’engin volant qui est passé subitement au-dessus d’eux est un avion de chasse, sûrement celui qui a causé le crash de leur propre avion, pense t’il alors qu’Hiromasa se fige en voyant les drapeaux se dessiner sur les véhicules roulant dans sa direction. Alors que les pickups s’approchent de plus en plus de lui, la douleur dans son épaule qui était désagréable devient subitement insupportable. Rien de surprenant vu le choc et la vision de son épaule dans un sale état. Cette fois-ci, alors qu’il essayait d’encaisser la douleur, cette dernière vient lui faire pousser un râle de souffrance. « AÏE !!! Il faut.. que je reste concentré ! » Mais il est trop étourdi par la douleur, bien qu’il voulait rejoindre au plus vite le reste du groupe après avoir compris qu’il n’y avait personne à sauver dans cette direction, il était déjà trop tard. Le jeune agent reste immobile, comme foudroyé sur place en voyant plus en détail l’arsenal de ces assaillants.

Les véhicules terrestres étaient bien visibles maintenant et bientôt, ils allaient encercler le groupe des survivants. Hiromasa, dans son acte d’inconscience, est le premier à apercevoir à quoi ressemble ceux qui vont leur causer de nouveaux problèmes. Son corps est figé et sur son front perlent plusieurs gouttes de sueurs froides en identifiant la dague qui sert d’emblème flottant aux pickups. Pour couronner le tout, plusieurs personnes au visage masqués par des foulards et lourdement équipés sont à l’intérieur. Entre les mitrailleuses et les fusils d’assaut, il est évident que les survivants n’ont aucune chance dans l’immédiat. L’agent reste passif, immobile, jusqu’à ce que les trois véhicules finissent leurs manœuvres en encerclant le groupe. Les cris, rires et attitudes des assaillants sont intimidants pour le jeune agent qui ne pensait pas vivre ce genre de scénarios en dehors des films de guerre. Hiromasa est le premier face au pickup qui s’est arrêté en premier, alors que les deux autres prennent pour cible le reste du groupe. En voyant les attaquants descendre de leurs véhicules, fusil en main et hurlant des mots incompréhensibles. Le premier réflexe de l’agent est de lever en l’air son bras valide, faisant fi de la douleur de son épaule gauche dans son mouvement.

Les choses deviennent officiellement sérieuses et dangereuses pour les survivants quand l’homme qu’Hiromasa fixait dans le premier pickup descend à son tour, dévoilant son visage pour donner des ordres maladroits mais perceptibles. L’agent n’ose pas quitter des yeux l’homme armé qui au vu de son attitude et de sa prise de commandes, semble être une tête pensante de leur groupe. Le regard de l’agent se pose sur les pokéballs attachées à l’arsenal de celui qui pointe son fusil sur lui. *Des armes et des Pokémon… On ne peut rien faire…* Au fond de lui, il espérait que le reste du groupe soit coopérant avec les ordres et que personne ne tentera quoi que ce soit, surtout Justin. La jeune recrue ne se voit pas survivre dans ce contexte dans son ami et collègue.

Ayant tourné le dos à l’épave, Hiromasa n’avait pas les informations nécessaires pour se préparer à la tragédie qui vint lui glacer le sang. Des hurlements de douleurs se mélangent au bruit violent du feu se propageant dans le cockpit. Forcé de constater qu’il restait encore des personnes dans l’épave, les cris de douleur sont insupportables à entendre, mais, sous la menace des armes et de son bras non fonctionnel, il doit encaisser les hurlements jusqu’à ce qu’ils disparaissent, affirmant la faiblesse et l’incapacité des survivants à avoir fait le nécessaire. Cet instant semble durer une éternité mais la réalité rattrape le jeune homme quand l’assaillant qui lui faisait face à visage découvert reprend la parole une fois les cris éteints, étouffés par les crépitements et l’odeur nauséabonde du cadavre brûlé. De son point de vue, Hiromasa ne peut pas camoufler son stress sous la pression et les mouvements répétés de l’arme qui le menace directement. Alors, il s'exécute et alors qu'il marche en direction du pickup central, il tourne la tête brièvement en direction du groupe de survivants, affichant un sourire crispé qui ne dupe personne. Il a peur et c'est tout à fait normal.
(1 047 mots)
Résumé:








    Maïté est O.K.:


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Miss E

Miss E
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C-GEAR
Inscrit le : 08/09/2013
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Mar 26 Déc - 15:39


Toute forme de résistance aurait été futile, vous l'avez bien compris. Ces gens n'ont pas l'air de plaisanter ni d'être ouverts au dialogue, vous le comprenez bien assez vite.

• Justin

La reddition n'est jamais une solution plaisante, mais elle peut malheureusement s'avérer la plus sage. Ton initiative semble au moins attirer l'attention de quelques-uns des hommes qui vous entourent, puisque deux d'entre eux s'approchent. L'un d'eux aide Angel à monter dans le véhicule, si par "aider" l'on entend le tirer par le bras et le jeter à l'arrière du pick-up. Le deuxième, quant à lui, te braque tout simplement son arme sous le nez, et te crie des mots incompréhensibles dont l'intention est malgré tout très claire : tu ferais mieux de monter, et vite.

La proximité de ces hommes te permet toutefois d'étancher ta soif d'informations. Leurs vêtements sont des assemblages dépareillés de vêtements civils. Joggings, sarouels, chemises, avec parfois un treillis camouflé qu'utilisaient les militaires d'il y a vingt ou trente ans, ou une veste plus proche du blouson de chasse ou du pardessus de surplus qu'une véritable veste de combat. La plupart sont équipés de vieux gilets de combat en toile, dans lesquels sont fourrés chargeurs supplémentaires, couteaux et équipement divers. Ceux qui n'ont pas de gilet portent une besace en toile, bien remplie également. Tu remarques que certains portent ce qui semble faire office de trousse médicale, mais avec des ciseaux de papeterie en lieu et place des ciseaux de chirurgien, et des bandages jaunâtres et rustiques que tu ne te mettrais pas sur une blessure même si tu n'avais pas le choix. Leurs armes sont vieilles, tâchées de points de rouille. Le métal est râpé et rayé, cabossé par endroits. Certains garde-mains en bois sont abîmés par le temps, voire fendus et ne tiennent que grâce à une généreuse couche de scotch. Des rubans sales enroulés autour des poignées et des chargeurs, des crosses sommairement réparées à coups de chatterton ou de bandes de métal, voire carrément absentes... ces armes ne sont pas de première jeunesse. Mais ton expérience dans la police te donne une certaine connaissance en termes d'armes à feu, et notamment celles-ci qui sont très prisées par les criminels : les AK47 ne s'enrayent pas, même avec de la boue dans la chambre. Il serait donc peu prudent de compter sur un dysfonctionnement, surtout que, même abîmés, ces fusils d'assaut semblent sommairement entretenus, au vu des traces de graisse qui ressortent de la chambre.

En revanche, leur utilisation de ces armes semble clairement laisser à désirer. Personne ne semble prendre la peine d'épauler son arme ; tous la tiennent à la hanche. Tu le sais, il s'agit d'une erreur de débutant, et la cause d'une grave perte de précision. A cette distance, nul besoin de savoir viser ; mais tu doutes fort qu'ils toucheraient une cible à plus de quinze mètres dans ces conditions. Leur façon de les brandir, comme s'ils menaçaient quelqu'un d'une fourche, en dit long sur leur entraînement militaire que tu estimes inexistant. Et à bien y regarder, ils n'ont l'air que de combattants improvisés. Certains portent un bleu de travail ou des bottes de fermier. D'autres ont des mains de charpentier ou d'agriculteur. S'ils se battent, ce n'est clairement pas un choix de carrière.

Alors que tu es ainsi concentré sur ton analyse, tu remarques du coin de l'œil Tashi, qui semble coller au train d'Angel. Tu remarques qu'il lance un regard noir à l'homme qui l'a jeté à l'arrière du fourgon, lequel pousse le jeune asiatique de la crosse de son arme, lui intimant de monter à son tour. Tashi s'exécute, mais tu remarques que ses poings serrés sont légèrement levés. Tu connais cette posture : il est prêt à se battre, prêt à lever les bras pour se protéger et asséner des coups. Il semble ne pas passer à l'acte, mais l'envie a l'air de le démanger, d'autant qu'il semble en avoir les compétences. Son regard balaye discrètement la scène du regard, et tu comprends alors qu'il fait exactement comme toi : il analyse. Un réflexe pour le moins peu commun.

Ton souffle est toujours lourd, et ta respiration sifflante laisse toujours présager la présence de liquide dans tes poumons. Tes tempes commencent à se serrer, et t'asseoir à l'arrière du véhicule te fait du bien. Au moment ou ton corps se relâche, tu sens que tu aurais eu du mal à rester debout beaucoup plus longtemps.


• Amyra

Les habitudes ayant la vie dure, tu sembles vite encline à prendre la tête des événements, ou au moins à t'assurer qu'ils aillent dans ton sens. Ainsi, alors que ton étrange "ami" se fait petit, très petit, tu décides de prendre les devants et de t'enquérir de la situation. Celui qui semble être le chef écoute tes propos, et pour toute réponse, adresse un claquement de doigt à un de ses hommes, lequel s'approche de toi, l'arme levée. Il te toise un instant, cherchant manifestement à te faire comprendre que tu n'as pas ton mot à dire ; avant de se diriger vers le reste du groupe, notamment la jeune femme blessée à l'œil. Le chef, quant à lui, s'occupe de Hiromasa, qui est littéralement face à lui ; puis, une fois qu'il en a terminé avec lui, s'approche de ton pick-up, puis de toi. Tu peux compter les cicatrices qui ornent son visage tanné par le soleil, et sentir l'odeur d'huile qui émane de lui. Au vu du cambouis qui recouvre ses mains, il semble toucher sa bosse en mécanique.

- Chez nous ici, pas chez vous. Faire quoi je vous dit et pas discuter. Aller au village.

L'homme s'éloigne de quelques pas, avant de s'arrêter et de reprendre. Même si sa voix est toujours autoritaire, il semble être satisfait de votre coopération, et t'accorde quelques explications.

- Vous êtes otages. Donc vous êtes importants. Nous soigner blessés, mais vous restez tranquilles. Vous importants tant qu'êtes avec nous. Si vous essayez d'échapper, vous serez meilleurs morts que vivants.

Voilà qui a le mérite d'être clair. Pendant que votre comité d'accueil s'affaire à faire grimper tout le monde dans les pick-ups, tu vois l'homme en costume monter de lui-même et s'installer à côté de toi. Il garde les yeux baissés et rentre la tête dans les épaules, cherchant à se faire le plus petit possible.

- Vous devriez faire profil bas. Il paraît qu'ils ne respectent pas beaucoup les femmes par ici.

Sa voix est basse, presque chuchotante. Il garde une main dans sa poche, celle dans laquelle il avait caché un objet lorsque tu l'as trouvé dans l'avion. Tu remarques que l'épingle qui ornait son col a disparu. Il l'a retirée, manifestement à la hâte au vu du carré de tissu qui a été arraché dans le processus.

Lorsque tu prends un instant pour te reconcentrer sur toi-même, tu te rends compte que les spasmes de ta jambe sont de plus en plus réguliers. Toutes les cinq secondes environ, ta cuisse se contracte, et ton pied frappe la tôle qui recouvre le sol de la benne du pick-up. En outre, les diverses plaies qui ornent le reste de ton corps commencent à piquer sévèrement. Rien d'insupportable, mais tu ne dirais pas non à une petite désinfection.


• Côme

Même si ta sollicitude à l'encontre de ta protégée est honorable, il semble qu'elle ne soit pas nécessaire. Alors que Jacquot Giacomo vient t'aider à l'embarquer dans le véhicule, tu remarques qu'elle devient de plus en plus lourde. Ses yeux semblent devenir vitreux, et ses mouvements lents et décousus. Elle a l'air de perdre peuà peu connaissance, ce qui n'est pas bon signe lorsqu'on a un éclat de métal planté dans le visage. Vous parvenez finalement à la faire grimper et à l'asseoir. Elle semble toujours consciente au vu de ses sanglots sporadiques, mais sa tête dodeline, et ses bras sont ballants. Du sang continue de couler de sa plaie, mais une croûte à la couleur peu engageante commence à se former autour de l'éclat de métal.

Lorsque tu adresses ta doléance à ton hôte, celui-ci fronce les sourcils. Il te répond sèchement et autoritairement de cette même langue que tu ne comprends pas, mais semble comprendre que tu lui parles de ta chaussure lorsque tu la désignes. Tu entends un unique souffle de nez à travers le chèche qui recouvre le bas de son visage, comme un rire méprisant. Puis, une nouvelle phrase, prononcée très calmement cette fois, mais toujours inintelligible. Pour toute réponse, il te désigne l'arrière du pick-up, sans te braquer cette fois.

Tu n'obtiendras manifestement rien de plus de sa part. En montant à ton tour à l'arrière du pick-up, tu sens une violente pulsation dans ton crâne. Tu sens que tout effort aura des conséquences importantes sur ton état, et tout particulièrement sur ta tête. D'ailleurs, tu perçois un léger tanguage, comme si tu étais étourdi.


• Giacomo

Ta réponse agacée semble déplaire à la femme aux cheveux rouges qui, si elle se tait, te toise d'un air frustré. Toutefois, ton geste protecteur à leur encontre semble la surprendre autant que la détendre, à ton encontre du moins. Elle s'empresse de prendre sa fille dans ses bras et de la serrer contre elle, alors que le comité d'accueil s'approche de vous, et elle ne la lâche pas, même au moment de monter dans le véhicule. Elle semble méfiante, et si elle est paniquée, elle le cache bien. Mais elle semble craindre pour sa fille, et quoi de plus normal. Même une fois dans la benne du pick-up, elle ne la lâche pas, et tu la vois lui parler doucement tout en lui caressant la tête, en continuant d'observer nerveusement les alentours. Lorsque son regard se pose sur toi, il semble partagé entre plusieurs émotions ; puis, elle se concentre sur sa fille.

Après que tu aies aidé Côme à faire monter la jeune femme blessée, tu comprends que tu ne dirais toi-même pas non à un peu d'aide pour monter, tant ton genou est douloureux. Fort heureusement, tu restes apte à te mouvoir librement, bien que douloureusement.


• Hiromasa

S'éloigner n'était manifestement pas une bonne idée, surtout que te voilà face à face avec le chef de la bande. Alors que tu montres ta volonté d'obéir, il te pousse du bout du canon de son arme, t'invitant personnellement à monter à l'arrière du pick-up d'où il est descendu. Sa proximité te permet de remarquer que la crosse de son arme est ornée de plusieurs "tally", cette méthode de comptage visant à tracer quatre bâtons puis à les barrer d'un cinquième. Quel que soit ce que cet homme a compté, il y en a eu une bonne trentaine. Trent-sept pour être exact.

Tu vois le chef s'éloigner et aller parler aux autres rescapés. Tandis que tu montes dans la voiture et que tu installes son sac entre tes jambes, tu le vois revenir, et monter à son tour avec toi. Tu es seul dans la voiture de tête, seul avec le chef, qui semble être ton garde attitré. Il te fixe d'un regard sérieux, s'asseoit en face de toi, tenant son arme contre son torse.

- Faire tout ce que je dis. Pas s'échapper. Sinon, morts.

Puis, il adresse un cri au conducteur du véhicule, qui démarre en crachant un panache de fumée noire. Le cortège s'ébranle, et vous commencez à vous éloigner du site du crash.

Le convoi semble faire demi-tour et partir en direction de la ville. Vous traversez une large portion de désert, bien plus longue que la distance qui semblait vous séparer de la ville quelques minutes plus tôt. Les mirages dûs au sable brûlant sous un soleil de plomb sont traîtres, et même en voiture, il vous faut un bon quart d'heure pour rejoindre les abords de ce qui avait autrefois été une ville.

Les bâtiments sont en ruines. Des facades écroulées, des vites éclatées, une chaussée recouverte de gravats, des cabanes improvisées et des bidonvilles entre chaque mur qui tient à peu près debout. Ici, les restes d'une supérette. Là, une enseigne de coiffeur, coupée en deux par un éclat de voiture. Là encore, ce qui avait autrefois été un parc, et qui n'est désormais plus qu'un terrain vague jonché de débris. Sur la route, de larges cratères forcent les pick-ups à slalomer en évitant les passants. Certains sont des combattants armés, comme ceux qui vous escortent, mais la plupart sont des enfants et des vieillards. Beaucoup semblent blessés, tous sont miséreux. Des vêtements en haillons, de la suie et de la poussière sur tout le corps, certains transportent des matériaux, des sacs, des vivres. D'autres sont assis sur un bout de trottoir ou un tas de gravats, et vous regardent passer d'un oeil vide. Alors que vous avancez, et que les bâtiments en ruine se font de plus en plus resserrés, vous remarquez un gros pick-up stationné contre la façade d'une ancienne boulangerie. Ce pick-up semble avoir été modifié, et est monté sur d'épais pieds télescopiques. Dans sa benne, une massive tourelle à quatre affûts, un canon antiaérien. Autour du canon, trois combattants, accoudés au pick-up en train de fumer des cigarettes, qui vous observent du coin de l'oeil.

Finalement, vos véhicules bifurquent l'un après l'autre, et s'engouffrent dans un parking souterrain avant de s'arrêter. Dans ce parking semble avoir été aménagé tout un QG de combat. Vous voyez des tentes, des couchettes, des empilements de caisses et de matériel. Des armes alignées sur un râtelier, des vêtements étendus, et partout, des combattants aux vêtements dépareillés. Certains s'approchent de vous alors que vos gardes descendent, vous braquant de leurs armes. Le chef descend également, tout en aboyant quelques ordres dans sa langue, puis dans la vôtre.

- Descendez ! Suivez les gardes, pas geste brusque !

Il semble vous désigner une réserve au bout du parking. Une geôle de fortune, sans aucun doute. Mais vous aurez besoin d'aide pour vous déplacer de concert, car la jeune femme avec l'éclat dans l'oeil a perdu connaissance sur le chemin.

Modération:


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Justin Thyme

Justin Thyme
Modo RP & Agent

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Région : Alola
Ven 5 Jan - 17:35

L’agent de police n’est guère ravi de capituler. Cependant, dans ces conditions, il n’a pas vraiment le choix. Heureusement, ses camarades d’infortune ne tentent aucune folie. Cela aurait pu leur coûter cher, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Ce n’est pas pour autant qu’ils sont sortis d'affaires, bien au contraire. Se faire embarquer par des inconnus, armés de surcroît, n’augure rien de bon. Les informations en leur possession sont trop maigres pour établir un plan. Pour cette raison, Justin ne cherche pas à contredire ceux en position de force. Autant jouer le jeu, même s’il y a fort à parier que les événements ne vont pas tourner en leur faveur.

Inquiet pour Hiromasa, le blond essaie de croiser son regard. Son collègue, et ami, s’est retrouvé en première ligne face à cette mystérieuse menace. Il veut s’assurer de son état, mais ce n’est pas chose aisée que d’attirer son attention. Il faut dire que les hommes armés sont nombreux. D’ailleurs, ils ont commencé à s’activer pour “emmener” les survivants dans leurs véhicules. Emmener est un bien grand mot, car ils les balancent et les traînent dans les fourgons. Pourtant, la femme à la jambe de fer a appuyé les propos de Justin en insistant sur les blessés. Heureusement que les survivants s’entraident entre eux, car les miliciens n’ont pas l’air d’avoir une once d’empathie. La dame en profite pour extirper des informations sur l’avenir des rescapés. Le dresseur d’Alola tend l’oreille, il ne parvient qu’à capter quelques mots, mais un en particulier retient son attention : “otage”. Justin n’aime pas ça. On peut utiliser ce terme dans plusieurs cas, mais le principal reste celui d’une guerre ou à minima d’une discorde entre plusieurs partis. L’avantage, c’est qu’à priori, ils ont intérêt à les garder vivants. Mais être pris au milieu d’un affrontement, cela peut durer longtemps. Le jeune homme a eu vent d'affaires dans lesquelles les négociations prennent des mois. Et puis, surtout, qui sont ces hommes armés ? Un otage, c’est un moyen de pression contre une personne, un pays. De quelle région sont-ils les ennemis ?

Impossible pour le garçon d’écouter le reste de la conversation. Certains des miliciens sont venus à ses côtés pour le pousser dans un fourgon. Il n’a plus le choix que de marcher vers le véhicule. Il en profite pour analyser leurs interlocuteurs. Cela ne lui avait pas sauté aux yeux au départ, mais aucun d’eux n’a l’air militairement formé, comme si la guerre avait frappé à leur porte et que toute la population avait dû se mobiliser. Leur équipement est sommaire, on est loin d’une organisation préparée. Les gilets sont des vieilles versions qui ne sont plus utilisées depuis des années. Cependant, en plein trajet, la douleur s’intensifie. Sa poitrine le brûle. Justin a cette impression, comme quand on boit de l’eau et qu’on peut sentir le liquide descendre dans l'œsophage, mais au niveau des poumons. Une horrible sensation qui le stoppe dans sa progression. Il sent que le milicien le pousse à avancer, mais il crache des gouttes de sang au sol. « Deux…Secondes… » Il a besoin de se poser. Sa tête commence à tourner. Il tente de reprendre sa respiration, mais il sent ce liquide dans son système respiratoire qui l’empêche de pleinement inspirer. Du sang ? De l’eau ? Impossible à savoir, il n’a aucune expertise médicale. Il profite du temps passé à moitié plié pour analyser de plus près les hommes armés qui l’amènent. Leurs armes sont rouillées, rafistolées avec du scotch par endroit. Elles ont littéralement fait la guerre. Néanmoins, le type d’arme ne le rassure pas : des AK-47. Un fusil connu pour ne jamais s’enrayer. Très populaire parmi les guérillas. Malgré l’état de ces armes, il ne faut surtout pas les prendre à la légère. Justin est tout de même rassuré par l’inexpérience des soldats. Ils n’ont pas la moindre idée de comment tenir les fusils de manière correcte. Une faille exploitable. Il garde l’information dans un coin de sa tête, pour la partager plus tard avec ses compagnons d’infortune et surtout Hiro. Désarmer les plus faibles est une éventualité, et une fois que les survivants auront fui à distance, les miliciens auront dû mal à les viser au vu de leur expertise.

« Rien de cassé ? » Dit-il à l’entrée dans le fourgon. À peine s’assoit-il, que l’état autour de sa tête se relâche légèrement. Il a toujours l’impression que l’afflux de son sang n’est pas normal. Ses poumons le brûlent toujours. Mais il peut se reposer, maintenant. Il essaie de se détendre tant bien que mal, mais il crache à nouveau du sang dans le creux de son coude. Au même moment, il a l’impression de sentir un poignard s’insérer entre ses côtés jusque dans un de ses poumons. « J’crois qu’il y a un truc qui va pas avec mes poumons…» Il ne sait pas combien de temps il pourra encore parler, entre son corps qui lâche, et surtout, la présence des miliciens. Les laisseront-ils discuter ? Justin fait exprès de parler de choses basiques, pour s’assurer qu’ils ne le comprennent pas. Il a remarqué que Tashi les a aussi observés, et qu’il était prêt à se battre. « On a pas eu l’occasion de se présenter, moi c’est Justin Thyme, je travaille l’épée à Johto. » Il ne précise pas le nom de son véritable métier, au cas où, ni le nom complet du Glaive de Thémis. Il espère qu’en parlant d’épée et de Johto, ils le comprendront. Son objectif est de faire passer l’information à ses partenaires sans alerter les autres. L’homme en costume l’intrigue toujours. Il avait l’air de savoir avant eux qu’ils se trouvaient dans une zone de guerre. La possibilité qu’il soit lié de près ou de loin à tout ça n’est pas à exclure.

Les véhicules se mettent en marche. Toujours sur ses gardes, Justin s’appuie le dos contre la taule de la voiture pour s’installer. Il en profite pour fermer les yeux, et se reposer, tant que ses camarades ne parlent pas. Tant bien que mal, l’agent fait tout pour ne pas se concentrer sur la douleur. Elle est là, omniprésente. Sa tête lui fait de moins en moins mal, maintenant qu’il est assis, mais qu’adviendra-t-il une fois debout ? Il doit encore serrer les dents. Éventuellement, le policier ouvre les yeux. Un paysage dévasté s’étend à perte de vue. Une véritable zone de guerre, pour reprendre les mots de l’homme en costume. Une ville ravagée par des affrontements. Les habitants ne sont guère en meilleur état. Des blessés, physiques, et certains n’ont l’air d’être qu’une coquille vide. Quelles atrocités se sont déroulées, ici ? Qui leur a fait ça, pourquoi ? Au détour d’un énième bâtiment en ruine, une arme imposante. « Ils ont pu shooter notre avion avec ça. » Dit-il en désignant le gros pick-up avec la tourelle d’un mouvement de tête.

Après de bien trop longues minutes de trajet, à savoir dans quel endroit il va atterrir, Justin observe avec attention cette zone aménagée. Il y a des caisses, du matériel. Des armes ? Des explosifs ? Pour s’échapper, tout est utile. Le chef du QG leur intime l’ordre de descendre et d’aller dans ce qui semble être une prison de fortune. [color=crimson]« T’as besoin d’aide, avec ta jambe ? »[/close] Propose-t-il à la femme à la chevelure argentée. Sa jambe a fait un bruit bizarre pendant tout le trajet. Il n’est pas dans le meilleur des états non plus, ceci dit. En tout cas, il va en profiter pour examiner, sans éveiller les soupçons, les caisses sur le chemin. Sait-on jamais.




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Amyra Richards

Amyra Richards
Modo Jeux & Dresseur

C-GEAR
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Région : Kalos
Ven 12 Jan - 17:57
Je sens les muscles de ma cuisse tressaillir violemment lorsque je me campe plus solidement sur ma prothèse défaillante.
Sous les couches de poussière, de sang et de sueur, mon visage est blême.

Autour de moi, notre groupe obtempère aux ordres aboyés ; je ne peux que toiser avec un mépris grandissant ces hommes armés jusqu'aux dents, qui nous pressent et nous forcent à grimper à bord de leurs véhicules blindés.
Le soutien de Giacomo et l'entraide entre les blessés ne m'apportent qu'un soulagement de courte durée.
Nous ne faisons pas le poids contre ces barbares.

Celui parmi eux qui semble d'ailleurs être le chef élude mes questions et me jauge du regard avant de claquer des doigts.
La vue du canon braqué dans ma direction me fait manquer un battement, mais je n'en démords pas, et je brave cette menace avec la même expression impudente de celle qui n'en à rien à cirer.
Je peux, à tout moment, devenir un exemple pour l'ensemble des survivants, avec un corps criblé de balles.
Mais baisser les yeux n'est pas une option.

Le chef revient finalement après s'être occupé du jeune homme que j'ai aidé à sortir de l'avion et pendant une minute interminable, je subis de nouveau son indifférence.
Puis, il m'accorde quelques paroles sèches avant de s'éloigner derechef ; un réchauffé de ce que nous savons déjà.

À mon grand étonnement, il confirme ensuite notre statut d'otages et l'importance de nous maintenir en vie, d'où cette soudaine bénévolence à l'égard des blessés.
Je ne sais pas si d'autres l'ont entendu, mais cela me suffit.
Je cesse de m'acharner et je monte dans le véhicule qui m'a été attribué.

L'homme mystérieux me rejoint.
Sa mise en garde me tire un rire dépourvu de toute trace d'humour... Avant de me faire froncer les sourcils, ce qui rouvre une estafilade coagulée et redémarre un abondant saignement.


- Et comment pouvez-vous le savoir ?

Cette réalisation m'a frappé de plein fouet.
Lui qui fait profil bas depuis notre interception par ces bandits, le voilà à se dévoiler partiellement à la lumière du jour.
Son insigne brille d'ailleurs par son absence, arrachée à la hâte.
Ma voix se met à niveau avec la sienne, basse et légèrement rauque.


- Qui êtes-vous au juste ? J'ai l'impression de vous connaître, mais...

Je m'interrompts, car des passagers supplémentaires se rajoutent et s'installent près de nous.
Je coule un regard aigu en direction de mon interlocuteur, pour lui signifier que cette discussion est loin d'être terminée, puis je me tourne vers les nouveaux arrivants.


- Cela aurait pu être pire. Que je réponds avec une douceur modérée à la question de Justin.

Je me considère extrêmement chanceuse comparée à d'autres, mais je ne souhaite pas l'évoquer de vive voix.
Ce jeune homme, d'ailleurs, a l'air d'avoir subi des blessures graves, peut-être interne.
Sa quinte de toux n'augure rien de bon, tout comme les traces sanguinolentes qui marquent le pourtour de sa bouche et son menton.
La demoiselle qui nous accompagne est pâle et silencieuse, l'une de ses cuisses imbibée de sang frais.
Quant au dernier de nos compatriotes, il tient son poignet gauche contre lui, l'air absent.
Il écoute peut-être ou essaie de ne pas succomber à la douleur d'un os brisé.

J'essaie d'attirer l'attention de nos geôliers, pour leur faire part de leur état et de la priorité sur leur traitement, mais je n'ai pas l'impression d'être entendue.


- Amyra Richards, présidente de la Metalex Corp. Que je finis par lâcher d'une voix fière, alors que nous nous enfonçons dans les prémices d'une conversation pour le moins banale.

Au point où nous en sommes, et en vue des informations que je détiens, je ne cherche pas à cacher mon identité ni ma profession.
Je toise le blond, son métier éveillant une pointe de curiosité.
Travailler l'épée ?
Je ne sais quoi exactement, mais quelque chose m'échappe.
Il y a dans cette formulation quelque chose de familier, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.


Le convoie se met en branle alors que mon voisin est le suivant dans ce tour de table improvisé et le ronronnement des moteurs rend difficile la discussion.
Je soupire entre mes dents serrées, avant de me caler contre mon siège, les paupières mi-closes.

C'est la première fois que je m'accorde une pause depuis que notre avion s'est écrasé.
Si mon corps me fait souffrir, ma jambe commence sincèrement à me rendre folle, avec ses spasmes incontrôlables et ses vagues de douleur intermitentes.
Je suis tentée de détachée la prothèse.
Je pause mes mains sur ma cuisse et la masse doucement, pour essayer de l'apaiser durant notre traversée de ces terres arides jusqu'au village mentionné par le chef.


La route est cahoteuse et chaotique - nous obliquons brusquement pour éviter des cratères, sans doute des souvenirs de précédents bombardements de la part d'un ennemi que nous ne connaissons pas.
Ou pas encore.
Justin commente quelque chose à un moment et j'ouvre les yeux pour observer le canon anti-aérien.


- Ce n'est pas impossible.

C'est très possible, même, que ce soit la raison de notre descente aux enfers.

- Essaie de ménager tes forces.

Une façon polie de l'intimer à se taire.

Je me replonge dans le silence, non sans frémir face à cette vision de pauvreté et de ruines absolues qui s'étale de chaque côté de la rue.
Elle finit par disparaître lorsque nous nous enfonçons sous terre, par un passage étroit.
Je reconnais un stationnement souterrain et cela me fait penser sans le vouloir à celui qui se déploie sous l'édifice de ma compagnie.
Mais celui-ci n'a rien de semblable.
Il a été transformé en campement, en base militaire de fortune pour nos gardes belliqueux.


J'essaie d'absorber autant de détails que possible et je sens que je ne suis pas la seule à le faire.
Je note aussi que nos chances de nous échapper se sont amoindries.
Une fois immobilisé, Justin m'offre son assistance.
Je crois que les caprices de ma jambe ne sont pas passés inaperçus, ou bien c'est mon visage tiraillé par des élans de souffrance qui m'a trahi.


- Ce ne serait pas de refus, mais je ne veux pas aggraver ton état. Monsieur ici présent ce fera un plaisir de m'aider. De nous aider. N'est-ce pas ?

Je décoche un regard acide à l'intention de l'homme grisonnant, tout en appuyant fermement sur mes derniers mots.
Je descends du véhicule, puis attend qu'il en fasse de même avant de poser une main sur son bras.

Une légère commotion du côté d'une autre jeep nous apprend que la demoiselle à l'oeil crevé a perdu conscience.
La pauvre.
C'est peut-être mieux pour elle de cette façon.


- Plus vite nous serons arrivés, plus vite nous pourrons être soignés. Quelqu'un est capable de la transporter ?

Je clame ceci avec confiance.
Je sais que je ne devrais pas croire sur parole le chef des barbares tant que cette promesse de soins ne sera pas tenue, mais comme on dit, l'espoir motive et fait vivre.
Et peut-être qu'ici, une chaussure sera enfin trouvée.
Que l'on me pardonne si je n'ai pas la patience d'entendre ce jeune homme se plaindre continuellement.


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Giacomo Tutti

Giacomo Tutti
Modo Jeux & Ranger

C-GEAR
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Région : Galar
Lun 15 Jan - 23:58
Monter dans ce putain de pickup se fait au prix d’un grand effort. Mon genou n’apprécie clairement pas et je retiens une grimace. Il y a des gens qui souffrent bien plus que moi, ici, et je ne tiens pas à ce que nos… ravisseurs ? puissent voir trop de faiblesse en moi. Je suis entouré d’une jeune fille borgne ensanglantée, d’une louve toute de griffes et de crocs prête à mordre si on s’approche trop près de sa fille, je le sens, et d’un type… qui n’a plus toute sa tête, en plus de ne plus avoir toutes ses chaussures. Il faut que je montre que ça va.

Sans trop de surprise, l’autre type n’a rien à faire de Côme et sa question risible...

Dans l’arrière du véhicule, le constat de notre état me saute encore plus aux yeux et cette réalité ferme une fois encore mon visage. Je n’ai aucune idée d’où nous allons, ni ce que nous veulent ces types. La seule certitude c’est qu’on est encore en vie, pour le moment. Je soupire malgré moi et tends l’oreille, quand la voix murmurée de la femme aux cheveux rouges s’élève doucement, glissée dans le creux de l’oreille de sa fille.

Au regard de notre situation, je n’ai pas envie de m’embrouiller avec les autres rescapés. Quoiqu’il arrive, il faut rester soudés, alors je souffle : « Je suis Giacomo, au fait, et vous ? Désolé pour tout à l’heure… je sais qu’on veut tous s’en sortir. Personne n’est préparé à un truc pareil. » Même deux trucs pareils, un crash et un… kidnapping ? Je sais même pas bien. Ma certitude c’est que nos ravisseurs n’inspirent rien de bon, de prime abord.

La gamine proche de sa mère (je reste dans l’idée que c’est sa mère) lève ses petits yeux sur moi et j’esquisse douloureusement un sourire. Si nous, on doit gérer ce chaos, elle… elle il faut qu’elle s’en sorte. « Hé, tout va bien. » J’ai aucune idée de si elle me croit, mais c’est ce qui sort. L’image de la gamine blonde de l’avion est encore ancrée en moi. Si je n’ai pas pu la sauver, peut-être que je pourrais la sauver, elle. La sortir de là.

Soudain, je sens un poids contre mon épaule : c’est la jeune fille borgne. Je tourne la tête, elle semble vraiment mal en point, prête à tourner de l’œil. « Non non non… faut que tu restes avec nous. Reste avec nous ! » Je lui tapote la joue, me foutant complètement de toucher au passage le sang qui coule toujours sur son visage… « Ouvre les yeux ! » (merde) « l’œil ! » Je continue de lui tapoter le visage, avant d’avoir un éclair de lucidité. La bouteille d’eau toujours dans la poche de mon pantalon. « Tiens, de l’eau, bois-en un peu. » Je porte la bouteille à sa bouche, l’aidant pour qu’elle puisse en prendre une gorgée, dont la moitié glisse à côté.

Je voudrais bien gueuler des trucs aux types à l’avant, demander s’ils ont des médocs, s’ils peuvent faire quelque chose… je me ravise. Ils parlent pas notre langue et quelles raisons auraient-ils de nous aider ? Malgré moi, je cherche du regard les yeux de Côme, qui n’a pas l’air plus en forme. Je sais pas, faut que je m’accroche à quelque chose. Même un type obsédé par sa chaussure.

Maintenant, je veux juste qu’on arrive vite. Et pour briser le silence, je questionne à voix haute : « Quelqu’un a une idée d’où on est ? » Ces fanions que je n’arrive pas à reconnaître, alors qu’ils me disent quelque chose…

Discuter reste la meilleure façon de faire passer le temps, tout en m’assurant autant que possible que la blessée à mes côtés parvient à garder ses esprits. J’ai peur pour elle mais je ne sais pas quoi faire de plus… il faudrait qu’un médecin puisse la prendre en charge d’une façon ou d’une autre. J’ose croire qu’une fois à destination, ce sera possible ?

… hum. Quelques minutes plus tard, le pickup change soudainement de direction jusqu’à ce que la luminosité autour de nous baisse d’un côté. On est dans un souterrain, un truc du genre. Et brusquement, le véhicule s’arrête. Je tourne la tête et j’aperçois plein de matériel de partout. C’est un vrai QG.

Rapidement, on nous gueule dessus pour sortir, et on n’a pas vraiment le choix que d’obéir. Le duo aux cheveux rouges sort devant moi tandis qu’avec Côme, on aide la borgne à descendre du mieux qu’on peut. Avec mon genou qui n’apprécie toujours pas la manœuvre, bien entendu.

Autour de nous ça continue à aboyer de partout, et je constate avec soulagement que les deux autres convois sont là, tout le monde est entier, il semblerait. Je capte le regard d’Amyra, qui a voyagé avec le vieux chelou et le blond vénère… Pas certain qu’elle m’entende, j’articule quand même un « ça va ? ». Avant d’être soudainement happé sur le côté. La blessée vient de tomber dans les vapes et son poids me tire vers le bas. Je ne m’y attendais pas. « Merde. Elle est blessée, faut nous aider ! »

Depuis le départ, cette jeune fille est mal en point… mais merde, elle a rien fait pour mériter ça ! Elle a encore ses deux jambes, on peut pas la laisser tomber. Ça me rend dingue. Regardant partout autour de moi, je croise la gueule ahurie d’un mec armé et je vrille. « Putain mais aide-nous connard ! Tu vois pas son état ? Ça te tuerait de nous aider ?! » J’suis à genou auprès de la blessée, cherchant comment la transporter et voir ces mecs qui nous scrutent sans rien faire… bon sang, qu’est-ce qu’on fout là ?!



(955 mots)

    Résumé.:


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Côme Potte

Côme Potte
Ranger Sinnoh

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Région : Sinnoh - Kantô - Paldea
Mer 17 Jan - 13:46
Djiacquot est à la fois serviable et pas vraiment d’une grande aide. Non seulement il n’a pas trouvé ma chaussure — je suis quasi sûr qu’il n’a même pas cherché — mais en plus il me morigène quand j’essaie de communiquer avec les hommes qui viennent de débarquer et qui auraient pu avoir une solution plus durable à me proposer que ma claquette et chaussette de fortune… Enfin, au moins il met ses muscles à profit en m’aidant à faire monter la borgne dans le camion. Quant à mon potentiel sauveur de chaussure, il me répond sans que je comprenne un seul mot, du vrai charabia cette langue. Mais ma tête tourne beaucoup trop, je ne vais pas continuer à dépenser mes forces en essayant vainement de communiquer avec lui… Je monte dans le pick-up à la suite de Djiacquot et je vois bien que la borgne n’est pas en bon état. Elle ne fait d’ailleurs vraiment aucun effort pour rester debout et éveillée. J’aimerais bien la réveiller un bon coup en la secouant un peu — doucement quand même, elle a un éclat de métal dans l’œil — cependant le monde se met à touuuuuurner. Alors même que les véhicules ne sont pas encore en mouvement. La terre semble très basse soudainement et je me prends la tête entre les mains, coudes sur mes genoux, pour essayer de stabiliser le monde qui m’entoure.

C’est Djiacquot Moe qui brise le silence qui s’est vite installé à l’arrière du pick-up. J’ignore pourquoi il insiste avec son nom de famille. Habituellement, on se contente de son prénom quand on se présente à des inconnus. Après, avec un prénom à l’orthographe si compliquée, il veut peut-être contrebalancer avec son nom de famille on ne peut plus simple. Tant que le monde tourne autour de moi et que ma tête est encore comme toute cotonneuse, je préfère rester le plus silencieux possible, en attendant que ça passe légèrement. Je me contente simplement d’un « Je suis ranger vous savez. » dans un souffle, pas sûr que les autres m’aient entendu.

Paradoxalement, mon esprit s’éclaircit légèrement à mesure que nous roulons. Ce crâne qui semble peser trois tonnes sur mes épaules depuis quelques temps…ça va ça vient. Je vois la borgne qui devient presque aussi molle qu’une poupée de chiffon, et Djiacquot qui tente de la garder éveillée, sans trop de succès. Ah ! L’œil ! L’autre est maintenu ouvert par le bout de ferraille, c’est déjà ça. Pour autant, l’état de ce dernier ne me dit rien qui vaille. Je croise le regard de Djiacquot et l’espace d’une seconde, je suis presque sorti de la brume. Je pense au crash. À la douleur dans mon crâne, à la misère autour de nous, aux cris quand l’avion s’est enflammé, à la borgne qui ne fera sûrement pas de vieux os. C’est l’horreur. Horreur à laquelle mon entraînement ranger ne m’a nullement préparé. Et tout d’un coup, c’est comme une chape de plomb qui me tombe sur le coin de la tête, et je reprends la tête entre mes mains et me mets à sangloter doucement, incapable de retenir mes larmes. « C’est foutu, je suis foutu. »

Je sens quelque chose dans mon dos, comme quelqu’un qui essaierait de me conforter. Mes oreilles bourdonnent et je suis bien incapable de discerner le moindre son si on me parle. Je relève la tête et regarde le paysage qui défile autour de nous, la fumée de l’avion de plus en plus lointaine. « C’est terminé, plus d’espoir… » Je hoquette presque alors que ma gorge se contracte. « Impossible de retrouver ma chaussure maintenant. » Et les larmes reviennent de plus belle, le temps que j’évacue les émotions, que le deuil se fasse petit à petit.

Il me faut renifler un bon coup, toussoter et m’essuyer les yeux avant de regarder ce qui se passe autour de nous, où nous arrivons. Je vois des symboles que je ne reconnais pas, de la misère, ici aussi, des visages marqués et fatigués. « Aucune idée, mais rien qui puisse l’aider. » Je réponds à Djiacquot en désignant la borgne du doigt, résigné. Et dire qu’on va devoir se la traîner pour la faire sortir du pick-up. De mieux en mieux. Un poids mort. Bientôt littéralement.

Nous arrivons dans une sorte de souterrain mal éclairé, mais clairement fourni et agencé comme une sorte de base. Militaire oui, mais pas que. Enfin, je n’ai pas le temps de vraiment observer, car on nous aboie dessus et il nous faut descendre au plus vite pour rejoindre une espèce de pièce fourre-tout. Une fois sorti de l’arrière du pick-up, je manque de m’effondrer alors que le monde tourne soudainement à nouveau, comme si la différence d’altitude avait relancé mon cerveau pour un tour. Je cligne plusieurs fois des yeux et titube comme si j’étais saoul. Finalement, je m’accroche à quelque chose — ou peut-être quelqu’un — le temps de me remettre droit et d’attendre que ma vision s’accommode, car tout s’est flouté. Le bourdonnement dans mes oreilles cesse avant que ma vision ne reviennent totalement, et j’entends Djiacquot qui crie pour que quelqu’un aide la borgne.

Étonnamment, je me sens un peu plus présent, un peu plus, moi, même si je me sens incroyablement diminué et encore trop choqué pour tout bien réaliser. Je ne veux pas être défaitiste mais… « À moins qu’il y ait un hôpital caché sous leur bric à brac, il faut pas se voiler la face : elle va pas passer la journée. » Je le dis calmement, détaché. Mon cerveau dissocie encore l’horreur autour de moi quand il peut. Aider les autres, c’est mon métier. Mais là. Est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Qui sait ce qui nous attend. Est-ce qu’un chirurgien va surgir de derrière une tente à moitié déchiré dans ce souterrain mal éclairé ? Avec des ustensiles stériles ? Un rêve éveillé !

Je tourne le dos au pick-up. De toute façon, je serais bien incapable d’aider à transporter la borgne, déjà que je tangue. Autant suivre les ordres et aller là où on nous demande d’aller. Et qui sait, il y aura peut-être des paires de chaussures en rab dans cette réserve ! « Si quelqu’un met la main sur de l’aspirine, je prends ! » Et je me rends compte que j’ai également un peu faim. « Et un petit truc à manger aussi, je dis pas non. » Je le dis assez fort en espérant qu’un de nos geôliers ait assez d’empathie pour nous dégoter quelque chose. Après tout, au vu des quelques informations que nous avons, ils semblent vouloir nous garder vivants, sinon ils nous auraient exécutés sur place. S’ils nous veulent vivants, ils veulent sans doute qu’on ne meure pas de faim, cqfd. Bon après, de combien d’otages ils ont vraiment besoin, ça, c’est une autre histoire. Une histoire dans laquelle je préfère ne pas trop me plonger pour le moment. (1166 mots)
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Côme rêve en teal.
 
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Hiromasa Watanabe

Hiromasa Watanabe
Agent Alola

C-GEAR
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Région : Alola
Ven 26 Jan - 23:00
Le bras valide du jeune agent reste levé en l'air, même si la douleur de ses blessures et le stress le font trembler comme une feuille morte, il essaie de garder la face le plus longtemps possible. Mais, même s'il a déjà entendu parler au cours de sa formation de comment gérer une attaque terroriste, dans cette situation, c'est comme si il n'en avait aucun souvenir. Les personnes qui sont de trop, ce sont Hiromasa et les autres survivants. L'agent et dresseur a bien pris conscience du contexte et il est soulagé de voir que les autres ont eux aussi décidé de coopérer. Mais, ce soulagement est de courte durée. Sa gorge est sèche et il se met à déglutir bruyamment. La présence du sable flottant et le stress ajoutés à sa blessure le rendent bien plus vulnérable qu'il pensait et l'approche du chef des combattants n'aide pas. Les secondes où le chef tourne autour d'Hiromasa semblent interminables, ce qui lui permet de faire attention à quelques détails. La forte odeur corporelle de sueur mélangée à de la poudre couvre les multiples cicatrices qui ornent le visage intimident beaucoup le jeune homme. Le sang de l'agent se fige quelques instants quand il sent le canon de l'arme qui le menaçait contre son corps. La sensation et la froideur du métal est si particulière qu'il se souviendra de cette sensation pendant longtemps alors que le danger gronde. L'agent n'ose rien dire, mais il ne peut s'empêcher de se faire remarquer à lui-même qu'il aurait coopéré même sans la menace de l’arme à feu.

Comme hypnotisé, le regard de l'agent se pose plus en détails sur l'arme de son opposant. Ses sourcils se crispent quand il remarque les multiples griffures sur la crosse. Pour avoir regardé des films de guerre, il sait de quelle genre d'information donnent ces traits. Au vu de la situation, Hiromasa craint mais surtout espère qu'aucun d'entre eux viendra compléter ces deux barres qui font pâle figure à côté des trente-cinq autres. Le canon de celui qui semble être le chef de la bande parle à la place de son possesseur et Hiro n’a pas besoin de plus de pression métallique pour rejoindre le pick-up qui lui a été désigné. Une fois à bord, il se fait tout petit, s’asseyant difficilement avec un seul bras valide. L’agent observe l’homme revenir vers le véhicule dans lequel il est monté. Les deux hommes se font face, tous deux assis dans ce pick-up qui démarre vers une destination qu’Hiromasa ignore.

L’attitude neutre et menaçante de cet homme laisse l’agent silencieux. Il se contente d'acquiescer d’un signe de tête quand le chef lui ordonne d’écouter ses ordres à la lettre, sous peine de répercussions fatales. Les voilà tous en direction de la ville et en voyant la grande portion de désert qu’ils traversent, Hiromasa constate que sa première décision une fois sortie de l’épave était une énorme et dangereuse erreur. Il sert le poing, empoignant le tissu de son pantalon, ignorant tout encore du spectacle d’effroi qu’il allait bientôt découvrir. Les moteurs des véhicules vrombissent et résonnent dans les décombres. Le spectacle est horrifique, les yeux de l’agent sont écarquillés et il n’arrive pas à quitter du regard ce panorama désastreux et d’une tristesse immense.

Partout où son attention se pose, il ne voit que désolation et destruction. Ruines, hurlements, odeur nauséabonde, peines… L’agent est choqué de voir ce genre de désolation. Quant à la raison de ce contexte, il ne peut que faire des suppositions. *Qu’a t-il bien pu se passer par ici !? Je commence à me demander si… Mais surtout, qui a bien pu bombarder une ville sans se soucier des dégâts et des pertes civiles que cela pourrait engendrer !?* Hiromasa préfère détourner le regard et croise fatalement celui du chef de l’équipe. Pendant quelques instants, on peut lire dans le regard de l’agent beaucoup d’incompréhensions et de l'empathie pour ce qu’il se passe ici. La situation est délicate et il réfléchit énormément à ce qu’il pourrait dire de vive voix. Le contexte est trop flou pour prendre part à un camp en particulier. Mais il ne peut s’empêcher de se dire que même si leur avion a été abattu, cela ne signifie pas que les survivants étaient les cibles principales de cette attaque terroriste. Alors qu’ils commencent à passer devant un véhicule aménagé en tourelle anti-aérienne, l’agent ne peut plus se retenir, il cherche du regard le chef et décide de se jeter à l’eau. “Monsieur ? Si vous devez interroger ou utiliser quelqu’un, choisissez-moi. Les survivants qui m’accompagnent ont besoin d’aide, de soins et de repos s’il vous plaît…!

Il ignore si son interlocuteur aura compris son message, mais tout ce que l’agent maintenant en fonction peut espérer, c’est que si quelqu’un dans le groupe doit subir pour les autres, autant que ce soit un agent de police et de préférence, il préfère que ce soit lui. L’état des autres survivants le préoccupe, lui qui est éloigné des autres, alors, il s’est dit qu’il devait au moins essayer. Les pick-ups continuent leur route encore un peu avant de s’arrêter dans un souterrain qui a été aménagé en poste de combat. Les survivants se retrouvent, bien que malmenés et pressés pour descendre des véhicules et le fait de tous les voir rassure Hiro, mais pas pour longtemps. Une fois qu’ils n’ont plus la pression des soldats et que tous les survivants sont regroupés, l’agent s’approche de son collègue en mauvais état avant de lui chuchoter. “Il faut qu’on arrive à discuter avec leur chef et surtout, qu’ils nous prennent comme référents. Hors de question de laisser les civils prendre ce risque…” En parlant de civils, l’un d’entre eux s’écroule au sol et s’évanouit et la tension monte rapidement dans le groupe. Des têtes fortes adressent aux soldats des phrases et des mots qui leur seront incompréhensibles espère l’agent. L’agent se précipite fébrilement vers Giacomo et la personne dans les vapes. “Je vais vous aider !” Dit-il de façon légère pour essayer d’apaiser le ranger au caractère bien trempé. Difficilement, il se met du côté qui lui sera le moins gênant et douloureux pour son épaule pour transporter la jeune femme inconsciente. Le sang coule abondamment et s'ils ne font rien, ils risquent de devoir compter une nouvelle perte dans leurs rangs. Giacomo et lui vont naturellement fermer la marche afin de ne pas surcharger les autres et surtout d’éviter d’aggraver le cas de la personne inconsciente. Regardant toujours droit devant, il décide de se présenter au ranger, même si ce n'est pas le meilleur moment pour le faire, c’est la première fois qu’Hiro se retrouve vraiment avec le reste du groupe. “Je m'appelle Hiromasa Watanabe.
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Miss E

Miss E
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C-GEAR
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Sam 27 Jan - 8:41


L'ambiance est pesante. Beaucoup de regards sont tournés vers vous. Des regards fatigués, emplis de lassitude et de désillusion, aux yeux rougis par la fatigue et cernés par des combats incessants. Les visages sont poussiéreux, tannés par le soleil. Les vêtements sont râpés, élimés. Les mouvements sont lents et alourdis par une charge mentale évidente. Ces combattants sont au bout du rouleau. Pourtant, leurs regards éteints semblent abriter une flammèche vacillante de méfiance, voire de mépris à votre encontre. Nul ne semble exprimer une quelconque véhémence à votre égard, mais le déclic semble ne tenir qu'à un fil.

Justin

Ta discrétion porte ses fruits, tu le sens. Les gardes semblent relâcher leur vigilance sur toi, d'autant que certains de tes camarades ne sont pas exactement les plus discrets du monde, et t'aident à te faire petit. Les combattants qui vous gardaient à l'arrière du véhicule n'ont pas eu l'air de prêter attention à tes tentatives de discussion, et en descendant, ils t'ont à peine regardé. Ce relâchement à ton égard te permet de jeter un coup d'œil discret au matériel disposé dans ce campement improvisé.

Des piles de vieux vêtements, de gilets de combat, d'équipements divers plutôt adaptés à la chasse qu'au combat, mais toujours mieux que rien. Des rations de survie, des sacs de provision, assez maigres.

Des caisses d'armes, naturellement. Des vieux fusils à verrou, des fusils d'assaut d'un autre temps, quelques pistolets et revolvers mal entretenus, mais aussi des grenades et des caisses de munitions. Des cartouches en vrac pour les armes légères, bien entendu. Mais également quelques caisses d'où dépassent des bandes de cartouches de plus gros calibre. Des ceintures de munitions destinées à des mitrailleuses lourdes, comme celles disposées sur les toits des pick-ups.

Tu repères également des caisses, plus longues, marquées de caractères cyrilliques. Tu reconnais toutefois ce nom composé de trois lettres et un chiffre : ΡΠΓ-7. La longueur des caisses et cette composition nominale te permettent de déduire que le contenu de ces caisses en bois n'est rien de moins que des lance-roquettes RPG-7, fameux lance-grenades autopropulsées capables de détruire un char si un point sensible est touché... et que l'ogive n'en fait pas qu'à sa tête.

Toutefois, un coup d'oeil dans le fond du parking a le mérite de te surprendre. Tu repères un alignement d'armes à feu beaucoup moins rustiques, qui dénotent de l'arsenal que tu as sous les yeux par leur seule couleur noire unie et leurs lignes anguleuses. Des fusils d'assaut occidentaux AR-15, dans des configurations légèrement différentes, un peu poussiéreux, mais en bon état. Les AR-15 ne sont pas nécessairement rares, mais tu sais que leurs utilisateurs privilégiés ne sont certainement pas des combattants improvisés terrés au fond d'un parking dans un village bombardé à l'autre bout du monde. Ces armes sont celles des armées de vos nations. L'armée Unysienne, l'armée Galarienne, même l'armée Kalosienne les emploie désormais.

Il semble y en avoir très peu. Une demi-douzaine, tout au plus. Toutes sont religieusement posées en ligne contre un mur, sans équipement additionnel ni caisses de munitions. Un trophée, peut-être ? Mais un trophée bien maigre pour un pays en guerre.

En ce qui te concerne, être à l'ombre, au frais, et avoir pu te reposer un minimum à l'arrière de la voiture, semblent t'avoir fait un peu de bien. Tu ne pourrais pas courir un marathon, mais la pression sur ton thorax s'est quelque peu relâchée. Chaque mouvement est douloureux, mais tant que tu restes au repos, tu te sens à peu près en état.

Amyra

Ta défiance à l'égard de l'homme qui t'accompagne semble l'intimider, plus qu'il ne l'est déjà. Sans te répondre, il se mure dans un silence parfait tout au long du trajet. Il fixe ses pieds, jetant ponctuellement un œil discret sur l'environnement. Toutefois, lorsque tu déclines ton identité, tu perçois un frémissement de son côté. Il te fixe un bref instant, un air à la fois surpris et outré au visage, avant de s'enfermer à nouveau dans sa tentative de discrétion.

Lorsque tu le prends à partie en lui intimant de vous aider, il crache entre ses dents, en te jetant un regard noir. Plus que de devoir offrir son aide, il semble surtout contrarié d'être au centre de l'attention.

- C'est ça.

L'amertume de sa réponse est toutefois contrebalancé par la main tendue qu'il t'offre pour descendre du véhicule. Il semble précautionneux, et habitué à des actes de galanterie. Même s'il a l'air de ne pas apprécier tes remarques, il n'en montre pas moins une certaine déférence à ton égard, visible notamment lorsqu'il se place immédiatement à ton côté, t'offrent son bras pour te soutenir. Se penchant légèrement vers toi, il te souffle ;

- Je vous en dirai plus quand nous seront moins entourés. Je ne tiens pas à attirer l'attention.

Ses mots sont savamment pesés. Tu sens qu'il veut en dire plus mais qu'il se retient, sans doute par peur d'être entendu. Ta jambe te force à boitiller pour suivre le groupe, mais au vu de l'état de certains, tu es certainement l'une de celles qui s'en sort le mieux.

Lorsque tu appelles à l'aide concernant la jeune fille qui vient de perdre connaissance, les yeux de certains de vos geôliers semblent se tourner vers elle, avant qu'ils n'échangent des regards qui ne te rassurent guère. Des mouvements de pommettes et des têtes brièvement penchées sur le côté. Quelque chose semble leur indiquer une mauvaise nouvelle à venir.

Giacomo

Ta prévenance à l'encontre de cette jeune femme et de sa fille semble porter ses fruits, autant qu'elle est bienvenue. Elle te sourit doucement, laissant échapper un léger rire s'apparentant plus à un soufflement de nez résigné.

- Je sais. Désolée d'avoir été aussi sèche, je considère qu'on n'a pas le droit à l'erreur si on veut s'en sortir.

Elle adresse un regard vers sa fille et lui appose un baiser sur le front, comme pour illustrer ses propos. Sa fille qui, voyant sa mère discuter calmement avec un autre adulte, te lance un regard plein d'espoir.

- Gina Delgado. Et ma fille, Sally.

La petite t'adresse un coucou de la main, un peu timide, autant que le léger sourire qui apparaît sur son visage lorsque tu tentes de la rassurer.

- Et pour votre gouverne, je suis ingénieure aéronautique.

Gina te confie cette information en baissant la voix, mais d'un ton un peu amusé, comme une taquinerie. Son expression redevient toutefois vite grave.

- D'ailleurs...

Elle hésite. Son regard se tourne vers sa fille, qui observe le paysage avec curiosité. Gina te fixe un instant, avant de te faire un signe de la main. "plus tard". Elle semble disposer d'une information qu'elle ne veut pas que sa fille entende.

Ton attention vite accaparée par la malheureuse éborgnée, tu te rends compte que son état est critique. Sa perte de conscience est totale, la plaie prend un aspect peu engageant, et sa peau vire au blanc, presque laiteux. Elle est gelée, malgré le soleil de plomb qui vous assaille.

Lorsque vous arrivez, tu exprimes ton mécontentement d'une manière pour le moins... sonore. Ton éclat de voix ne semble pas plaire à celui à qui tu l'adresses car, après un bref instant de surprise pendant lequel il te fixe d'un air ahuri, une expression de colère s'empare de son visage. Il lève son arme sur toi et te crie des injonctions dans cette même langue dont tu ne comprends pas un traître mot. Comme une véritable meute de grahyenas, trois de ses compères le rejoignent, fusils levés vers toi, te beuglant dessus de concert dans une cacophonie agressive. Celui que tu as apostrophé, voyant que tu n'obtempères pas dans la seconde à leurs ordres que tu ne peux pas comprendre, prend son arme par le canon et t'assène un violent coup de crosse dans l'estomac. La douleur est supportable, mais la faiblesse dans ta jambe te force à tituber et te fait faiblir. Tu lâches ta protégée, qui tombe lourdement au sol. Mais ces hommes n'ont pas l'air de s'en préoccuper le moins du monde, et continuent de t'invectiver avec violence.

Côme

Quitter la chaleur pesante du soleil pour un environnement plus ombragé et plus frais semble te faire beaucoup de bien. Ta tête te lance toujours, bien sûr. Mais tu peux agir et réagir normalement, comme si tu n'avais qu'une grosse migraine. Toutefois, l'esclandre que provoque Giacomo en se rebellant -ou du moins, en faisant ce que ces hommes semblent interpréter comme une rébellion, attire l'attention de tous. Y compris de l'homme à qui tu avais réclamé une chaussure, qui s'était éloigné vers un box rempli de vêtements dont il avait sorti une paire de babouches. En entendant l'agitation, il les y repose immédiatement, et saisit son arme pour prévenir une quelconque mutinerie de prisonniers.

Les cris des gardes te vrillent le cerveau. Tu as besoin de calme, c'est évident. Et si les choses continuent de se passer comme ça, tu n'es pas prêt d'avoir, ni de calme, ni de nourriture, ni de chaussure. Toutefois, tu remarques que le jeune homme aux traits asiatiques qui t'avait confié son tour de cou, Tashi, trace tout droit jusqu'à Giacomo. Sa vitesse de réaction te surprend, autant que son pas léger et maîtrisé. Que compte-t-il faire ? Tu ne saurais trop dire, mais quelque chose dans sa façon de se mouvoir évoque une volonté de se battre. Une volonté, seulement.

Dans tous les cas, personne ne semble motivé à t'apporter ce que tu réclames. Les auberges de jeunesse ne sont plus ce qu'elles étaient.

Hiromasa

La négociation. Une initiative ambitieuse mais fort bien avisée. Le chef du groupe, qui semble légèrement moins à cran que ses hommes, et enclin à vous écouter, ne serait-ce qu'un minimum, te fixe silencieusement alors que tu lui exposes ta requête. Il semble réfléchir un instant, sans te lâcher des yeux, en haussant légèrement un sourcil. Comme si tes paroles le surprenaient, lui faisaient découvrir quelque chose à ton propos.

- Courageux.

Un mot, un seul mot. Puis, il détourne le regard, observant les autres véhicules et les alentours.
Lorsque vous arrivez, ta tentative de soutenir Giacomo semble un peu tardive. Le ranger ne tarde pas à se voir sévèrement réprimander pour sa bravade, et ton aide ne peut malheureusement rien contre la punition qui en découle. Tu tentes de rattraper le corps inanimé de la jeune fille, mais, surpris et handicapé par ton bras, tu es incapable de soutenir son poids et manques de tomber avec elle.

---

Alors que Giacomo est aux prises avec les gardes, vous voyez l'un des passagers, Tashi, fuser droit vers le ranger d'un pas vif. Il s'interpose, lève un bras devant Giacomo, l'autre en direction des gardes.

- Otmang, u faqat do'sti haqida qayg'uradi. Biz sizga itoat qilamiz, xo'pmi ?

Cette langue, bien que prononcée avec un accent à couper au couteau, ressemble à s'y méprendre à celle qu'utilisent ces gardes. Ses interlocuteurs semblent d'ailleurs surpris, et cessent de crier. L'un d'eux lui adresse une interjection dans sa langue, à laquelle Tashi répond par un simple hochement de tête. Puis, les hommes baissent leurs armes, et s'éloignent. Tashi se tourne vers Giacomo en lui lançant un regard presque assassin.

- Du calme.

Ses mots sont à peine soufflés entre ses dents, avec autorité. Au même moment, le claquement sonore d'une porte en acier retentit. Dans l'encadrement d'une lourde porte de service apparaît un individu de grande taille, aux épaules carrées et à la barbe grisonnante. Sa tête est coiffée d'une casquette de patrouille noire, et sa tenue de combat aussi dépareillée que les autres est agrémentée d'une sorte de châle coloré, roulé en travers de son torse. Un fusil d'assaut occidental similaire à ceux qu'a repéré Justin pend contre sa poitrine, accroché à une sangle "un point", lui donnant une allure bien plus tactique que ses camarades. A sa ceinture, un holster en cuir abritant un revolver à la crosse en bois rouge.

L'apparition de cet homme ne semble pas anodine, car tous les gardes qui vous entourent se figent, comme dans un garde-à-vous informel. L'homme qui semblait être le chef jusqu'ici s'approche de celui qui l'est indéniablement, et lui souffle quelques mots. Puis, l'homme à la barbe grise s'approche de votre groupe, et vous toise. Son regard se pose rapidement sur la jeune fille inconsciente, gisant au sol. Il s'accroupit à sa hauteur, l'examine attentivement, puis se redresse.

D'un geste extrêmement vif, il dégaine son revolver et lui tire une balle en pleine tête.

La détonation vous tire un sursaut. Le soubresaut qui anime le corps de la jeune fille vous fige, autant que la projection de sang qui colore le sol de béton sous son crâne éclaté. Une seconde de flottement, puis ses hommes s'animent. Tous les combattants qui vous entourent lèvent leurs armes vers vous, anticipant sans doute une réaction de votre part. Comme pour s'assurer d'avoir le silence, l'homme tire une deuxième balle en l'air, faisant voler un éclat de béton du plafond. Dans votre langue, avec un accent à peine perceptible, il prend la parole. Sa voix est profonde, autoritaire.

- Au cas où certains d'entre vous ne l'auraient pas compris, vous êtes nos prisonniers. Vous n'avez donc aucune prétention à avoir. Ce pays n'est pas le votre, malgré ce que vos gouvernements corrompus doivent vous faire croire. Vous nous êtes utiles en tant qu'otages, mais si vous êtes mourant ou rebelle, vous ne valez pas mieux que ces soldats impérialistes dont les cadavres pourrissent dans notre désert, et vous les y rejoindrez. Est-ce que c'est bien clair ?

Ses yeux émeraude vous balayent du regard. Une profonde respiration fait se soulever ses épaules. Il semble réfréner une colère assez intense pour qu'elle se ressente dans sa voix et son corps.

- Que les valides et les blessés légers se dirigent vers la cellule. Nous passerons vous apporter une trousse de soin et de la nourriture. Restez calmes, entraidez vous, et vous ne subirez pas le même sort. Vous êtes encore assez nombreux pour que nous éliminions ceux d'entre vous qui posent problème, alors suivez mon conseil, restez dociles et en bonne santé. Alors seulement vous aurez une chance de rentrer chez vous.

Pour accompagner ses propos, les gardes commencent à vous pousser en direction de la cellule. Angel halète, terrorisé. Tashi fixe le cadavre d'un air froidement impassible. Gina serre de toutes ses forces sa fille dans ses bras, qui fait de son mieux pour réprimer des pleurs paniqués. L'homme en costume respire lourdement, comme terrifié, et se cache autant qu'il le peut derrière vos silhouettes. A nouveau, celui qui guidait vos ravisseurs jusqu'ici s'approche du grand chef et semble lui glisser quelques mots, auxquels il réagit instantanément.

- KUTMOQ !

La voix du chef claque comme une balle. Tous les gardes se figent, alors que la main abîmée et veineuse de leur supérieur se lève vers Hiromasa.

- Toi, tu viens avec moi.

Le silence est lourd. Seul se fait entendre le sinistre gargouillis des fluides vitaux et de la matière cérébrale qui s'écoulent lentement du crâne de la jeune fille, alors que vous êtes à nouveau guidés jusqu'à la cellule.


Modération:


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Justin Thyme

Justin Thyme
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Dim 4 Fév - 14:47

Présidente ? Justin comprend mieux l’apparence élégante de cette femme et le charisme naturelle qui se dégage d’elle. Bien que Métalex Corp lui évoque quelque chose, il n'a pour autant jamais eu affaire à cette entreprise. Quant à l’homme mystérieux, il n’a pas l’air enclin à décliner plus d’informations sur son identité, bien au contraire. Le blond hausse les épaules, tant pis. Tôt ou tard, ils devront coopérer pour sortir de là. Si pour le moment, il ne veut pas délier sa langue, Justin ne lui en veut pas. Dans une telle situation, c’est compréhensible.

Profitant du reste du trajet pour se reposer - comme le lui a amicalement conseillé Amyra - Justin reprend du poil de la bête. Les douleurs sont toujours présentes, mais c’est plus facilement supportable. L’agent devra se reposer s’il veut récupérer et être dans un état convenable pour tenter quoi que ce soit. Actuellement, ce n’est qu’un fardeau.
Un fardeau, certes, mais un fardeau attentif. Le dresseur d’Alola profite du relâchement des militaires, et des actions des uns et des autres, pour analyser ce campement improvisé. Des armes, il y en a à foison. Cependant, leur état est autant déplorable que celles aux mains des hommes qui les encerclent. Leur stock est considérable en quantité, mais pas en qualité. Son œil est tout de même attiré par les caisses de lance-roquettes, et des grenades. Fort utile pour faire des dégâts importants et des diversions, ou encore se débarrasser des véhicules comme celui observé à l’extérieur. L’ombre d’un plan commence à se ficeler dans sa tête. La fuite reste tout de même risquée, il faut en savoir plus sur la situation et leurs ennemis. Les armes occidentales pourraient être utiles, mais le jeune homme doute qu’il y ait des munitions compatibles. Elles font plus office de trophées.

Tant bien que mal, Justin aide la présidente à descendre du véhicule. Récalcitrant au début, l’homme énigmatique fait de même d’une manière bien plus soutenue. Peut-être est-il habitué à côtoyer des gens de la haute société ? Ce n’est pas du tout le cas de l’agent qui est grossier. Les deux ont des choses à se dire, et puisque Justin n’est pas d’une grande utilité à cause de son propre état, il s’écarte légèrement pour converser avec Hiro qui est sorti d’un autre pick-up. « Je te laisse gérer, t’as l’air déjà impliqué. Je préfère m’occuper des autres. » Dit-il en lui posant la main sur son épaule valide, en acquiesçant de la tête. On peut lire de la fierté dans le regard de Justin, satisfait que son collègue ait pris les choses en main. Sa blessure au bras risque d’être handicapante, mais Hiro a l’air de gérer. « Restons tranquille pour le moment… » Lui murmure-t-il avant qu’il ne parte porter assistance à la femme borgne. Dans de telles conditions, il vaut mieux éviter de faire des vagues, comme Giacomo. L’homme à la carrure athlétique s’énerve brusquement suite à l’évanouissement de la femme. Côme, bien plus pragmatique, énonce une vérité qui sera dure à digérer pour les autres : elle ne survivra pas. Dans un hôpital de renom, ses chances de survie auraient déjà été plutôt faibles, alors ici… Ce n’est que repousser l’inévitable.
Ce qui pourrait être évité, en revanche, c’est perdre une autre personne. Giacomo est dans une facheuse situation à cause de sa réaction explosive. Heureusement, l’intervention de Tashi calme les ardeurs. Justin est interloqué. Comment se fait-il qu’il parle leur langue ? Une énigme qu’il se fera un plaisir d’élucider, dès que possible.

À peine le calme retombé, une des portes s’ouvre. Un homme à la carrure imposante passe l’encadrement, et immédiatement, l’attitude des miliciens se transforme. Justin fait de même, il sait quand un supérieur hiérarchique fait face à ses subordonnés. Il profite de ce garde-à-vous décontracté - qui pourrait bien le trahir - pour l’observer de la tête aux pieds. Un fusil occidental, en bon état, et un revolver. Mieux armé que les autres, et surtout, cet homme sait clairement s’en servir. Quand il le voit s’avancer vers la femme à terre, Justin comprend. Son attitude est équivoque. Il dégaine son revolver, et tire une balle d'une manière presque machinale. L’agent sursaute légèrement. Il s’y attendait, mais cela fait toujours un choc. Le corps, désormais sans vie de la femme, gît sur le sol tandis que le groupe de rescapés est mis en joue par la milice. Le message est clair, et s’il ne l’était pas assez, le supposé chef de l’armée énonce un discours. Les mots employés confirment que c’est un pays en guerre, et pas n’importe laquelle : face aux pays occidentaux. Ici, ce sont des ennemis.

Après cette intervention autoritaire, les hommes armés les poussent à rejoindre la cellule. Justin place sa main dans le dos d’Angel qui est terrorisé depuis le meurtre de sang-froid auquel ils ont assisté. « Allez, viens. On ne pouvait rien faire pour elle. » Dit-il en fixant le cadavre qui se vide peu à peu. L’agent est attristé, il a de la peine. Cette femme viendra probablement hanter ses nuits pour les prochains jours, tout comme le pilote, l’hôtesse de l’air, et les autres.
L’officier s’efforce de former un trio avec Angel et Tashi pour se diriger vers les cellules. Pour le premier, il a besoin d’assistance. Sa détresse mentale est palpable, il a vu trop d’atrocités pour aujourd’hui. Le deuxième, lui, devient de plus en plus intrigant. Justin profite de la proximité pour chuchoter avec lui : « Tu parles leur langue ? Tu sais des choses sur ce pays ? » Il attend tout de même d’être loin des deux personnes qu’il a identifiées comme capables de parler leur langue. Il a aussi hâte de pouvoir de nouveau s’asseoir. Être debout depuis tout à l’heure, les palpitations reviennent, et une nouvelle toux de sang s’éprend de lui. Il s’efforce tout de même de garder la tête haute, et de faire bonne figure face aux opposants. Il ne voudrait pas être considéré comme un infirme et finir comme la jeune femme. Dès qu’il le peut, il s’installe dans la cellule, à même le sol, adossé à un mur. Il a besoin de repos.




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Giacomo Tutti

Giacomo Tutti
Modo Jeux & Ranger

C-GEAR
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Région : Galar
Lun 19 Fév - 20:40
(J’ai bien senti l’hésitation de Gina. Comme si… elle voulait dire un truc. Elle a pensé un truc mais le contexte, le timing, quelque chose, fait qu’elle n’est pas allée au bout. Je ne sais pas quoi, mais j’ai senti.)

Quand les mots de Côme claquent, non loin. Je lui assène un regard noir. Je n’ai pas envie d’entendre ça. On n’a pas le droit de se dire ça ! Elle va pas passer la journée, non ! Il y a eu les cris du type dans le cockpit, les gens dans l’avion, la petite fille blonde… pas elle aussi, je refuse. Si on la perd, elle aussi, combien d’autres suivront ? Allons-nous passer la journée, nous aussi ? Mes yeux n’ont pas le temps de glisser sur la petite fille aux cheveux rouges, Sally, a dit sa mère, que plusieurs choses se passent simultanément… le brun, qui avait décidé de se la jouer solo tout à l’heure se précipite pour m’assister.

C’est déjà ça. Il se présente mais j’ai à peine le temps d’entendre car le type que j’ai apostrophé n’a pas aimé mon coup d’gueule. En deux secondes il est sur moi, me crie des trucs que je comprends pas. J’essaie toujours de relever la jeune femme borgne, tandis que le brun (Hiro… quelque chose) essaie de m’aider. C’est elle la priorité, pour moi, et je continue de serrer mon bras autour du sien alors que le reste de la meute se ramène, gueulant dans tous les sens. J’suis à deux doigts de vriller encore plus, je sais pas ce qu’ils attendent de moi. Je m’en fous, faut l’aider ! Faut…

« … !! » Outch. L’autre connard me fout un violent coup de crosse dans l’estomac, alors que je me redressais. J’en ai le souffle coupé. C’est tout mon corps qui encaisse – mal. Ma jambe douloureuse vacille, je tombe en arrière. Lâchant au passage celle que je voulais aider.

Par réflexe, je me recroqueville sur moi, essayant de contenir la douleur, sous les cris continus de ces mecs. Qu’est-ce qu’on fout là ?! J’arrive pas à penser, avec leurs beuglements, mon ventre pris d’une pointe de douleur, ma jambe qui en a marre de tout ça. J’arrive pas à organiser mes pensées, j’ai juste envie de leur hurler dessus… je me retiens. Mon salut vient de cet autre gars, membre de notre groupe de rescapés… jeune, peut-être moins mal en point que d’autres. Il se fout devant, le bras levé, et se met à parler en des mots que je percute pas. Vu mon état, faut plusieurs secondes pour que ça monte au cerveau… il parle leur langue ?! J’ai un coup d’œil interrogatif vers Hiro, non loin. Si ce gars connaît cette langue… est-ce qu’il sait ce qui se passe ici ?

J’suis pas en état de cogiter plus. J’essaie de reprendre mon souffle, en vain. Du calme. J’essaie. J’essaie hein ! Mais c’est difficile. J’ai envie de tous les envoyer bouler et de ratisser ce qu’il y a autour de nous pour chercher des médocs, voir un médecin, nous remettre sur pied et nous casser d’ici. C’est ça qu’je veux !

Le claquement d’une porte me fait lever la tête, c’est un autre homme qui s’avance. La barbe grise et vue la crispation de tous les autres présents… le chef, sans doute. Il passe devant moi, tout près, je retiens mon souffle douloureux, toujours à terre, sans le lâcher des yeux.

La balle part.

La jeune fille borgne a un soubresaut puis… plus rien. Je… je… je reste là, prostré, sous le choc. Elle est juste là, à portée de bras. Inerte. Elle a été tuée sous mes yeux et je n’ai rien pu faire. Je n’suis qu’une merde. Je n’ai rien pu faire !

L’instant d’après, un déclic : j’essaie de me redresser, j’ai mal partout mais la rage qui m’habite est plus forte. Je tourne un regard de haine vers celui qui a tiré. Mes poings se serrent sans que je ne le réalise, le dégoût me monte à la bouche. J’ai juste envie d’envoyer chier cet homme, de lui refaire le portrait. De le faire souffrir. Lui et son air supérieur… « Est-ce que c’est bien clair ? »… Est-ce que c’est bien clair ?! Non mais. Y’a mille trucs qui me passent par la tête, mille idées, mille envies. Seul un murmure sort, entre mes dents : « Allez vous faire foutre. »

Je sais que tout est merdique, là. On est au milieu de nulle part, avec des sadiques armés ! Mais mon cerveau est sur OFF. C’est mon impulsivité qui me fait réagir face à l’immédiat : cette gamine assassinée devant moi, ce sang qui se répand et dont je n’arrive pas à détourner les yeux. J’en oublierais presque les autres armes qui me visent, les autres rescapés et moi. « Restez dociles »… pourquoi devrait-on le croire ? Ils nous font reculer. Me relever est difficile et j’essaie d’agripper les regards autour de moi. Le blond vénère, Hiro-quelque chose, Amyra, Gina… même Côme. Côme le Ranger, lui aussi. Je peux pas péter les plombs. Je suis pas tout seul et… à quoi bon ?

Les pleurs étouffés de Sally montent à mon oreille et je réalise que quoi qu'il arrive, je ne peux pas me battre. Je ne suis pas en état et je n’arriverais à rien, hein. Il n’y avait pas qu’une seule balle dans ce chargeur. Mes yeux glissent une dernière fois sur le corps au sol et je me retourne vers la cellule, ma jambe traînante, le souffle court et l’estomac toujours douloureux.

Soudain, sans que je comprenne pourquoi, Hiro est appelé par le chef. Il est séparé de nous tandis qu’on ne peut qu’avancer jusqu’à la cellule. On n’a pas d’issue. Juste faire ce qu’ils disent. Les questions du blond envers celui qui parle la langue de nos ravisseurs ne sont qu’un bourdonnement à mes oreilles, dans lesquelles résonne toujours le coup de feu.



(947 mots)

    Résumé.:


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Côme Potte

Côme Potte
Ranger Sinnoh

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Région : Sinnoh - Kantô - Paldea
Mar 20 Fév - 23:00
Mine de rien, le voyage, et surtout le fait d’être dans un hangar — ou quel que soit le bâtiment où nous nous trouvons — et non plus en plein soleil me font me sentir légèrement mieux. On est toujours loin de la partie de plaisir, car ma tête me lance, et je n’ai pas le pas très assuré, mais la brume se disperse, de temps à autres. Je sais bien que mes mots pour la borgne sont durs, mais je ne peux pas me permettre plus. Les chances pour qu’elle s’en sorte diminuent à chaque seconde qui passe. Et vu l’état des gens où nous sommes, je doute que qui que ce soit puisse l’aider. Autant dire que les chances sont désormais nulles. Djiacquot peut bien me dévisager tant qu’il veut, je n’ai pas la force de ressentir de l’empathie pour quelqu’un qui se dirige vers une fin certaine. Je n’ai déjà quasiment pas la force de m’occuper de moi, et des autres autour qui sont en bien meilleur état… Cette situation me désespère. J’essaie de ne pas y penser.

Je n’ai pas le temps de m’éloigner bien longtemps avant qu’une commotion se crée autour de mon comparse de tout à l’heure. Les gardes rappliquent en un rien de temps, comme un seul homme, et tout le monde se met à vociférer, si bien que je place mes deux mains sur mes oreilles pour atténuer le vacarme qui résonne dans le silence quasi complet qui règne ici. Je vois tout cela se dérouler de loin et je grimace en voyant le coup de crosse qu’il se reçoit et qui semble le faire vaciller. Derrière lui, le porte-poisse s’effondre à moitié sous le poids de la borgne totalement inconsciente désormais. C’est vraiment comme un effet domino sous mes yeux, littéralement. Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’expression sur le visage de Djiacquot : il a ce regard noir de la tête brûlée qui risque de dynamiter à tout instant. Il semblerait cependant que l’intervention de Tashi le calme momentanément, du moins je l’espère. Et tiens donc. Voilà qu’apparemment l’un d’entre nous parle leur langue. Il aurait pu nous servir d’interprète plus tôt. Je me demande si cela va changer la dynamique entre nos deux groupes, quand bien même nous sommes monstrueusement désavantagés. Peut-être nous verront-ils de manière plus humaine si nous parvenons à communiquer dans leur langue à eux pour effacer la barrière linguistique qui nous sépare.

Le premier coup de feu me hantera longtemps. Parce qu’il est venu si vite. Parce que je n’étais pas prêt. Parce que je n’ai pas pu détourner le regard assez rapidement. Je ferme les yeux une seconde trop tard, et je les garde fermés, à m’en faire mal, aussi mal que le coup de feu qui ricoche dans ma caboche et qui vrille et perce et j’en tombe à genoux lorsque le deuxième retentit, je ne saurais dire combien de temps plus tard. La douleur est vive, déroutante et surtout abrutissante. J’ai du mal à regagner mes sens, notamment l’ouïe. Je rouvre les yeux et je les fixe sur un nouvel homme qui a fait son entrée parmi nous. Le chef. Ou un chef, un nouveau, tout de moins. Le plus haut-gradé parmi nous, pour sûr. Cela se voit à sa posture et à son accoutrement. À sa façon de parler également, sûr de lui, même si je mets du temps à reprendre mes esprits et à véritablement écouter ce qu’il dit. Il parle notre langue. Il la parle même très bien. Certains des autres soldats semblaient nous comprendre, certes, mais s’il faut discuter, j’imagine que ce sera avec lui, si tant est qu’on nous laisse faire. Mais discuter de quoi ? Il est clair : nous sommes des prisonniers, et nous sommes à leur merci. Écouter les ordres, ne pas faire d’histoire, prier. C’est un peu l’idée.

Je reviens vers les groupes en franchissant les quelques mètres qui me séparent d’eux, et j’essaie de ne pas la regarder, mais c’est difficile. Dans ma vision périphérique, j’ai l’impression de voir cette tache rouge sombre. Même en fermant les yeux, je la verrais sans doute, de toute façon. Les coups de feu n’ont pas cessé de résonner dans mon crâne. Comme un écho dorénavant, mais toujours présent. Pourtant, bien que douloureux, il semblerait que cette souffrance m’ait aidé à me concentrer davantage sur la situation. J’essaie de ne pas succomber à l’émotion, de garder la tête froide — et pourtant c’est une douleur chaude — car si je me mets à divaguer à nouveau, je ne serai d’aucune aide et pire, je serai un poids que les autres devront se traîner. Et ce n’est pas avec des boulets aux chevilles que nous sortirons d’ici vivant.

Mon mal de tête me rend un peu lent, à la détente certes, mais surtout physiquement et je tâte mes poches plusieurs fois avant de trouver ce que je cherche : ma carte dresseur. Avant que le chef ne parte avec le porte-poisse qu’il a désigné à l’instant, je tends la carte, en essayant de ne pas faire de gestes brusques, ce qui n’est pas très difficile vu ma lenteur actuelle, mais surtout en restant sur place. Je n’ai pas envie de m’approcher et qu’on me mette un coup de crosse, ou pire, juste pour ça. Je parle calmement, en essayant à nouveau de me détacher au maximum des émotions qui déferlent face à cette situation. Face à l’horreur à deux mètres de mes pieds. « Si vous devez prendre quelqu’un en otage, prenez-moi et dites à nos gouvernements que vous avez en captif Côme Potte, ranger de Sinnoh et double vainqueur de la Ligue Pokémon. Ils sauront qui je suis. Je ne vaux sans doute pas grand chose à leurs yeux, mais à ceux de la population, si. » Je ne suis pas formé à la négociation, loin de là. Et sans surprise, cette situation m’est totalement inconnue. Je ne connais pas ces gens, ni leur culture, je n’ai même pas la moindre idée de ce qu’ils ont vécu jusqu’à présent. Alors je prends un risque. Chaque mot pourrait être mal interprété. Je fais un pas de plus en direction des soldats et de leur chef, et baisse la voix d’un cran. « Vous pourriez laisser quelques uns des autres partir, en signe de bonne foi. Et je resterai derrière tant qu’il le faudra. Ce n’est pas parce qu’on vient d’ailleurs qu’on cautionne ce qu’ils font. »


Derrière moi, je crois percevoir les pleurs de l’enfant. Mais je doute que cela soit suffisant pour attendrir le cœur endurci et endeuillé par la guerre de ces hommes qui semblent avoir déjà tant perdu. (1116 mots)

Résumé:


Côme rêve en teal.
 
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Amyra Richards

Amyra Richards
Modo Jeux & Dresseur

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Région : Kalos
Ven 23 Fév - 17:22
Le manque d'empathie et de considération est flagrant, et les rouages de mon esprit commence à s'aligner sur une perspective nouvelle et peu réjouissante.
Aucun secours additionel n'est apporté à la gamine mal en point.
Pire ; mes lèvres ont à peine le temps de formuler un oui silencieux à l'intention de Giacomo que celui-ci explose, emporté par une vague d'émotions fortes.

À la différence de Côme, qui a lui aussi cédé quelques instants plus tôt, ce ne sont pas des larmes qui déferlent, mais un flot de paroles agressives.
J'ai envie de joindre ma voix à la sienne, de réitérer une seconde fois la nécessité de lui apporter des soins urgents, mais quelque chose m'en empêche.
Le premier a cependant raison ; transporter la blessée à l'hôpital est le choix logique, surtout si nous souhaitons la maintenir en vie.

Je me surprends à fixer le corps inanimé, inconscient, alors que le futur ranger est frappé par l'impuissance de la situation, agenouillé à ses côtés.
Mes yeux s'abaissent ensuite sur les sacs que nous avons réussi à extirper de l'avion et qui contiennent sans doute de quoi apaiser les migraines, l'afflux de douleurs légères et les estomacs affamés.
Des rations mineures, limitées, mais bienvenues.


- Mais qu'est-ce qu'il fait ! Que je souffle, estomaquée par la stupidité audacieuse d'Hiromasa, tandis qu'il se propose comme volontaire pour subir un interrogatoire - ou servir de monnaie d'échange.

Dans tous les cas, il a posé le pied sur un terrain miné.

Je me tourne à moitié vers l'homme mystérieux et le toise furieusement, comme s'il était l'ultime responsable de ce sacrifice plein de bonne volonté.
Avoir eu davantage d'informations, peut-être que nous aurions pu éviter ce genre d'initiatives.


Un coup de crosse bien placée remet Giacomo à sa place.
L'attaque sournoise soulève en moi un vent d'indignation.
Ces hommes sont des sauvages.
L'intervention d'un survivant de notre groupe me surprend - et le fait qu'il maîtrise suffisamment la langue locale m'étonne davantage.
Pourquoi ne pas l'avoir mentionné ?
Pour préserver un élément de surprise sur nos geôliers ?
Pour éviter de nous tourner vers lui et de le pointer avec des doigts accusateurs ?
Qui sait s'il n'est pas de connivence avec ces bandits !
Non, cela me paraît impossible.
Pourquoi se serait-il mis en danger en participant au crash d'un avion d'une ligne commerciale ?


J'esquisse prudemment quelques pas vers le blondinet, mais m'arrête lorsqu'un nouveau joueur s'immisce dans la partie ; mes prunelles dérivent en direction de la silhouette qui se détache de l'encadrement d'une solide porte blindée.
Il a la stature de ces anciens chefs de guerre, comme on les dépeint dans les histoires et les documentaires.
La présence du fusil ne me réconforte pas.
Son arrivée apporte un changement palpable dans l'ambiance régnant dans les souterrains.
Ses subalternes réagissent à sa présence et semblent lui vouer la déférence qui convient à un supérieur craint et respecté.

J'ai droit à une fraction de secondes pour sonder cet étranger, nos regards s'accrochant brièvement, et j'éprouve un malaise croissant depuis qu'il a entamé sa marche vers la demoiselle qui, toujours dans les vapes, se trouve dans un état de vulnérabilité sans équivoque.
Pendant un court instant, je m'attends à ce qu'il donne l'ordre de l'emporter et de l'alliter, de lui prodiguer les soins que nous quémadons depuis notre arrivée en ces lieux.
Mais lorsqu'il se relève et que sa main, dans un mouvement aussi vif que l'éclair, empoigne un revolver que je n'avais jusqu'alors pas remarqué, l'horreur me saisit.

Le coup de feu retentit.
Le sang commence à s'écouler et à s'étendre, enveloppant les morceaux d'os et de chair que l'impact a fait éclaté sur le béton.
Ma vision s'embrouille.

Ce n'est pourtant pas la scène la plus glauque à laquelle j'ai pu assister durant ma carrière, mais elle m'affecte, me dérange à un degré inattendu.
L'humanité en moi s'insurge.


- Monstre.

Je n'ai pas la force - ni le courage - de parler plus fort que nécessaire.
Mais mes poings sont serrés au point que mes ongles s'enfoncent dans mes paumes et que mes jointures blanchissent.

Le second coup de feu me fait sursauter, mais le voile de dédain et de dégoût sur mon visage ne se dissipe pas, et je maintiens ma posture droite et rigide.
Cette détonation a un effet catastrophique sur certains de mes camarades d'infortune.
C'est un brusque rappel à l'ordre, tout comme l'assassinat de sang froid de la jeune borgne.
Comment les réconforter dans pareil moment, alors que tout geste pourrait être perçu comme une transgression des ordres et une tentative de révolte ?

Le discours qui s'en suit met les points sur les i, et a l'effet d'une douche glaciale sur ma conscience.
Nous sommes des intrus sur leurs terres.
Nous avons de la valeur, mais nous sommes remplaçables.
Et ils ont suffisamment de cartouches et de munitions en réserve pour supprimer les envies de fuite.
Je hoche la tête de manière perceptible.
Il y a une tension dans cette voix caverneuse, un signe que les limites de la patience sont à deux doigts d'être franchies, qui me pousse à accepter docilement sa mise en garde.
Pour le moment.


Puisque nous avons désormais la liberté de regagner notre cellule, une pensée plutôt ironique en soi, je m'approche de Giacomo et pose une main qui se veut réconfortante sur son épaule.
Justin, Tashi et Angel se sont déjà mis en route pour regagner la prison désignée et où nous séjournerons sans doute durant l'entièreté de notre séjour.


- Vous, vous venez avec nous. Je n'ai pas oublié l'inconnu grisonnant qui m'inspire le moins confiance parmi notre groupe de survivants. J'ai envie de le faire parler, de lui tirer les vers du nez, et de tisser des liens entre ce qu'il sait et la raison de notre écrasement et de notre captivité. Est-ce que tu peux marcher ?

Je pose cette question à Giacomo d'une voix douce, presque maternelle, qui détonne avec mon faciès soucieux et préoccupé.
Seuls mes yeux trahissent mes réelles émotions, cette détresse ressentie lors du meurtre injustifiée de la petite.


- Je ne pense pas que nous puissions faire quoi que ce soit...

Mais mes paroles s'achèvent brusquement.
Côme vient de se ressaisir et de faire front au grand et dangereux gaillard.
Il essaie de négocier, de jouer de ses titres et de ses exploits.
De son statut de ranger.
Pourquoi !
N'a-t-il pas compris que les personnes de pouvoir et celles qui possèdent la notoriété sont souvent celles qui tombent les premières ?


- Nous ferions mieux de regagner la cellule et de faire le point sur notre inventaire et notre état en général. S'ils veulent risquer leur vie en jouant les négociateurs, c'est leur choix. Nous ne devrions pas les en empêcher.

Je suis peut-être tranchante et implaccable sur cet aspect, mais cela évitera de gêner leur plan et leur tentative.
Car à trop vouloir se mêler, nous risquons de nous marcher sur les pieds.


- Occupons-nous de ceux qui restent.

Je suis décidée à obéir et à rejoindre ceux qui sont déjà partis.
J'ai hâte de pouvoir m'asseoir, de relâcher la pression sur ma prothèse défaillante, et d'avoir une franche discussion avec monsieur.

Je cache le tremblement de mes mains du mieux que je le peux.
Combien de temps vais-je tenir avant de céder à mon tour ?


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Hiromasa Watanabe

Hiromasa Watanabe
Agent Alola

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Région : Alola
Sam 24 Fév - 14:40
L’agent manque d’expérience et de discernement car il ne sait pas comment interpréter les paroles de cet homme qui semblait être le chef du groupe. Le simple mot dont l’adolescent doit se satisfaire peut sembler aux premiers abords flatteurs, mais quand est-il vraiment ? Dans tous les cas, il se dit qu’il ne pourra pas faire grand chose de plus utile dans ce véhicule et de toute façon, il est prisonnier de cette organisation, à lui d’essayer de se montrer malin et pertinent quand il le faut. Il n’avait encore aucune idée des répercussions que son tête à tête avec ce soldat allaient avoir, surtout que plus tard, il apprit que celui qu’il considérait comme le chef ne l’était pas. L’agent était soulagé de savoir que son ami, rival et collègue gérait lui aussi de son côté. Hiro se contenta de faire un signe positif de la tête, mais de toute façon, ils allaient bientôt comprendre de force qu’ils allaient tous devoir rester tranquille pour rester en vie. Enfin, gérer, le mot était bien trop prétentieux. On pouvait plutôt dire qu’ils étaient d’accord pour essayer de travailler ensembles pour essayer de maintenir les survivants à flots le temps de se sortir de cette situation délicate. Alors que le groupe de survivants était maintenant réuni, il firent la connaissance du leader des opérations et les choses prirent toutes d’un seul coup une tournure pour le moins imprévisible. A peine l’agent eut t-il l’opportunité de porter secours à Giacomo que ce dernier se fit molester par un coup de crosse. Hiromasa ne l’avait pas vu venir et il eu du mal à retenir la personne qu’il était venu soutenir, les deux s'effondrant en même temps que le ranger ayant eu le souffle coupé par le coup. Alors qu’il est au sol, essayant d’aider la civile blessée à se relever, il ne loupe rien de l'interaction entre l’un des survivants avec les soldats qui essayait (sûrement) de désamorcer la situation dans la langue de leurs assaillants. Hiromasa tend un regard vers Giacomo et Tashi, acquiesçant sur le fait qu’ils devaient se calmer pour éviter d’envenimer encore plus les choses.

C’est là que le chef de la bande fit son apparition et il n’allait pas tarder à faire asseoir son autorité en plus de jeter un froid chez les survivants. Tous les soldats se figèrent en position de salut. C’est là que l’homme avec qui l’agent eu un échange bref rend compte à son responsable Après les quelques mots échangés, le leader s’approcha de Giacomo, Hiro, Tashi avant de se mettre au niveau de la jeune femme blessée que l’agent n’avait pas réussi à relever avec son bras en moins, cependant, il se tenait à quelques centimètres de cette dernière quand le boss dégaina son arme avant de loger une balle dans le crâne de cette femme. De toutes les horreurs qu’Hiro avait vu depuis le crash de l’avion et même de ses expériences passées, celle-ci sera la plus traumatisante. Le sang de la victime éclaboussa les vêtements et le visage de l’agent qui n’avait plus la force de bouger. Son visage et ses muscles sont comme tétanisés et ses yeux écarquillés alors que sa tête se tourne comme mécaniquement et maladroitement pour observer le corps sans vie de cette nouvelle perte.

Contrairement à ses subordonnés, le chef parlait bien la langue des prisonniers. Il était déjà évident qu’ils étaient otages, mais le discours du boss planta le décor. Mourant ou rebelle…il valait mieux pour chacun d’entre eux qu’ils ne le soient pas. Plus que jamais, les otages vont devoir se tenir à carreaux et se faire discrets pour qu’ils repartent tous saufs de ce pays. Tous se font guider de force vers ce qui sera leur cellule pour une durée indéterminée. Hiromasa n’ose même plus regarder le cadavre gisant au sol alors que la mare de sang commençait à recouvrir la semelle de ses chaussures continuait de s’étendre. L’agent ne remarque pas la nouvelle interaction entre l’homme avec qui il avait dialogué dans le véhicule et le leader car il s’était mêlé au reste du groupe, commençant à marcher vers le lieu indiqué.

La puissante voix de leur chef jeta comme un froid et l’agent se stoppa aussi net que tous les autres. Le doigt pointé vers Hiro et les mots du chef lui ont glacé le sang, mais au moins, il a réussi à avoir l’effet escompté en ayant arrangé une discussion auparavant. Il n’avait encore aucune idée de comment il allait mener ces négociations mais son objectif principal était d’éviter d’autres pertes humaines à l’avenir. L’agent acquiesça d’un oui de la tête avant de faire quelques pas en direction des ravisseurs pour se détacher de quelques centimètres du groupe. Mais, c’était sans compter sur l’intervention d’un autre survivant se présentant comme une personnalité importante là d’où ils venaient. Hiromasa se figea sans se retourner et le désarroi se dessina sur son visage alors qu’il baissa la tête vers le sol pour ne pas montrer qu’il fut déstabilisé par le discours du ranger voulant bien faire. *... signe de bonne foi !? Oh non…*

Dans le fond, l’agent comprenait l’implication maladroite du ranger. Les agents ne sont pas encore présentés auprès des autres comme tels et en soit, il est normal que celui qui pense avoir le plus d’importance parmi les survivants essaie de se mettre en danger pour les autres. Mais avant d’attendre la fin de la phrase de Côme, l’agent respire un grand coup avant de redresser la tête et d’essayer d’établir un contact visuel avec le chef. Dire quelque chose par-dessus l’intervention du ranger risquerait de mettre le groupe encore plus en danger qu’ils ne l’étaient déjà. Il ne restait plus qu’à l’agent d’attendre et de voir quelle décision le leader du groupe de soldats allait prendre.
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    Maïté est O.K.:


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