Yotsuba avait été récupéré dans la cour arrière, toujours installée dans son endroit préféré, mais son père avait été celui qui l'avait trouvé. Il avait surpris Hotaru quand elle revenait à l'intérieur, le petit Pokémon dans les bras. Elle avait prévu un panier à l'avant du vélo où il pourrait s'asseoir pour profiter du paysage. L'idée n'avait pas encore été mise en pratique pour le moment, elle ne savait pas comment le Chikorita vivrait une telle exposition au monde mais l'adolescente avait voulu qu'il puisse se sentir pleinement à sa place lors de cette aventure. La place pourrait aussi servir aux compagnons qu'ils se feraient sur le chemin, voire d'un stockage temporaire de plus. J'ai une dernière chose pour toi. Il avait dans les mains ce qui avait tout l'air d'être un vieux carnet. Les pages avaient l'air d'avoir vécu de meilleurs jours, elles paraissaient un peu jaunies et cornées, et la couverture en cuir portait de nombreuses marques. Elle l'accepta d'une main avec un regard curieux pour son père. Il appartenait à ta mère. Elle aimait beaucoup prendre des notes lorsqu'elle voyageait. Elle était à peine plus âgée que toi lorsqu'elle a commencé ce journal de bord. J'ai pensé qu'avoir ce lien avec elle te ferait plaisir. Ils parlaient rarement de la mère d'Hotaru. De petits souvenirs en passant mais ils avaient eu assez peu de conversations tournant uniquement autour d'elle. Le sujet avait été trop douloureux. Même maintenant cela se voyait qu'il n'était pas à l'aise. Il triturait les mèches à l'arrière de sa tête, un geste nerveux que l'adolescente connaissait bien. Elle changea la position de Yotsuba dans ses bras pour pouvoir ouvrir le carnet et feuilleta quelques pages. Cette écriture un peu brouillonne ne lui était pas du tout familière. Elle le referma rapidement. La surprise avait été trop soudaine et elle n'était pas sûre de pouvoir envisager de lire quoi que ce soit juste avant son départ. Merci Papa. Se contenta-t-elle de dire, un peu mal à l'aise à son tour. Elle ne savait pas quoi dire d'autre. Sentant qu'ils en avaient fini, l'homme se reprit avec un raclement de gorge. Tu as tout ? Elle hocha la tête. Tout deux, ils sortirent pour aller se camper juste à côté du vélo. Hotaru déposa le Chikorita dans le panier avant de glisser le carnet dans son sac qu'elle sangla solidement à son dos. Les fontes étaient déjà accrochées au porte-bagage. N'oublie pas. Un message par jour pour que je sois sûr que tu vas bien et un appel par semaine pour qu'on fasse le point. Je t'enverrais de l'argent à ce moment là mais n'hésite pas si tu as besoin de plus. P'paaaa. Elle souffla. Comme si d'un coup on allait plus se parler et qu'il fallait que tu fasses de nos contacts une obligation. Je t'enverrais un message dès que j'aurais fini au refuge. Et toi aussi tu peux m'en envoyer. Je pars pas parce que tu me saoules. Il lui manquerait elle en était certaine. Il n'y avait eu que son père comme constante solide dans sa vie pendant trop longtemps. Plus qu'une prise d'indépendance, elle se donnait surtout l'occasion de découvrir autre chose. Cela avait beau faire partie de la vie de s'éloigner de ses parents, elle n'était pas prête de dire adieu à l'aisance de leur relation. Ton vieux père s'inquiète, c'est tout. Moi aussi je m'inquiète, tu vas être tout seul sans Yotsuba et moi. Il haussa les épaules, résolu. Tout ira bien. Fais toi à manger régulièrement, utilises pas l'excuse d'être tout seul pour manger dehors tous les jours. Et pas d'heures supplémentaires. Elle insista en pointant l'homme de l'index avec sérieux. On se reverra vite. Je pars pas au bout du monde.

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Dire au revoir n'avait pas été une mince affaire. Dès qu'il n'y avait plus eu que ça à faire, Hotaru s'était enfoncée dans un silence difficile à briser. Tout était réel cette fois. Elle partait. Si il lui serait toujours possible de faire machine arrière, elle ne le souhaitait pas. Elle voulait aller au bout de son idée. Il n'empêchait que faire le premier pas restait difficile. Elle avait très peu quitté la maison au cours de son adolescence. Son amour pour la solitude et son petit cocon ne lui avait pas vraiment donné d'occasions d'expérimenter. Au bout d'un moment, son père l'avait prise dans ses bras pour une étreinte serrée et pleine d'affection avant de l'encourager à partir. Elle avait soigneusement ignoré les larmes bordant ses yeux avant d'obtempérer. Avec son fidèle Yotsuba, elle s'était finalement mise en route.

Si elle avait au début pédaler rapidement pour ne pas se donner l'occasion de trop regarder par-dessus son épaule, il lui avait vite fallu ralentir. Elle connaissait assez mal la ville vers laquelle elle allait. Du moins, elle n'avait jamais fait le chemin à vélo. Moti', affiche l'itinéraire que j'ai préparé hier. Toujours aussi efficace, le Rotom lança la fonction GPS. Il était soigneusement logé dans un petit support accroché au guidon. L'adolescente s'était dit qu'il serait plus prudent de lui donner sa propre place plutôt que de le laisser flotter autour d'elle pendant qu'elle voyageait. Il dépenserait aussi moins d'énergie de cette façon. T'es toujours ok, Yotsuba ? Pour le moment, le petit dinosaure restait calmement dans le panier. Qu'il n'ait pas manifesté de réel signe de stress était plutôt surprenant. Sans doute acceptait-il mieux sa condition car ils n'avaient pas encore croisé de gens. Il émit un petit cri, les yeux restant fixés sur le paysage. Cet aspect là paraissait lui plaire. Qu'il fasse ensoleillé ne gâchait rien. Avec le chemin à prendre au clair dans sa tête, l'adolescente pu reprendre un rythme plus soutenu. Elle n'était pas très sportive mais il allait bien falloir qu'elle roule à une allure décente si elle voulait arriver assez tôt au refuge. Après tout, elle ne savait toujours pas ce qu'elle ferait ensuite. Au pire, elle pourrait toujours rester en ville. L'idée la dérangeait un peu, il aurait été ridicule d'annoncer à son père qu'elle se trouvait si proche. Si ce n'était pour une question de symbolisme, il aurait presque été plus cohérent de retourner dormir à la maison dans ce cas-là. Une défaite qu'elle n'aurait vraiment pas voulu assumer. Pour l'heure, le plan resterait donc d'atteindre une autre destination que la ville accueillant le refuge une fois qu'elle aurait terminé sa visite.

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L'horloge de la ville indiquait midi trente et quelques minutes quand Hotaru atteint sa destination. Elle se souvenait d'avoir vu la grande sculpture lors d'une visite et se trouva tout aussi interrogative sur ce qu'elle représentait. Il s'agissait d'une pièce d'architecture extrêmement moderne et elle supposait que chacun était censé l'interpréter à sa façon mais son esprit bloquait à chaque fois qu'elle la voyait. Elle eut beau scruter la pierre en longeant la petite place au milieu de laquelle elle trônait, l'adolescente en ressortit avec la même réponse. Si cette sculpture avait été un mot, il ne serait qu'un martelage de clavier indistinct à ses yeux. Elle passa à autre chose lorsque son Motismart lui rappela de tourner à gauche. Le refuge était un peu excentré, sans doute pour gagner du terrain où laisser gambader les Pokémon. D'ailleurs, elle se retrouva vite à suivre un grillage qui courait sur de longs mètres. Il laissait entrevoir un grand jardin. Hotaru repéra ensuite un panneau. Il indiquait sobrement la présence du refuge de Tsuchiba. Plus criarde, une pancarte temporaire annonçait les portes ouvertes. Il reprenait les mêmes codes que le flyer que son père lui avait remis la veille. Aucun doute, elle était bien arrivée. Elle ralentit jusqu'à s'arrêter à quelques mètres de la porte et mit pied à terre. Elle continua ainsi jusqu'à pouvoir parquer son vélo là où il ne gênerait pas.

Tu veux bien essayer de venir avec moi ? Hotaru craignait qu'il y ait un peu trop de monde pour son Chikorita mais il lui semblait important qu'il ait l'occasion de rencontrer un potentiel nouveau compagnon avant que le choix ne soit acté. Ce n'était pas une décision qu'elle pouvait prendre à la légère. Les réactions de son ami de toujours auraient un impact important. Il paru réfléchir avant d'émettre un son de gorge peu sûr. Au moins, ce n'était pas un non. Elle le rappellerait dans sa pokéball si il ne supportait vraiment pas l'ambiance à l'intérieur bien sûr mais elle espérait ne pas avoir à le faire.

Son sac toujours sur le dos, elle prit Yotsuba dans ses bras avant de glisser son smartphone dans la poche de sa veste. Elle se sentait un peu chargée mais il faudrait faire avec.

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Les lieux n'étaient pas de première fraîcheur mais tout était propre. Voilà la pensée qui traversa l'esprit d'Hotaru lorsqu'elle fit coulisser la porte de sa seule main libre. Cela sentait le Pokémon mais rien de dérangeant. Il était simplement indéniable que beaucoup de créatures partageaient l'espace. L'accueil avait été déserté mais une grande flèche posée sur la réception indiquait la route à emprunter. Elle le supposa tout du moins. Après tout, des voix pouvaient être entendues dans la direction pointée. Doucement, pour que Yotsuba ait l'occasion d'observer leur nouvel environnement, l'adolescente progressa dans le bâtiment. Elle passa une autre porte, laissé ouverte cette fois, et se retrouva dans une grande salle. Des gens se massaient par petits groupes pendant que d'autres portant un t-shirt marqué du nom du refuge passaient de l'un à l'autre. Ils se rassemblaient autour d'enclos très bas. En approchant, Hotaru constata la présence de plusieurs Meowth dans l'un d'eux. Ils ne paraissaient pas dérangés par la foule. Leurs grands yeux jaunes scrutaient les humains. L'un d'eux se lavait même tranquillement dans un coin.

Intéressée par l'un de ces petits ? Questionna une femme au sourire avenant en l'approchant. Hotaru la salua d'un petit signe de tête. Elle resserra sa prise sur son Chikorita qui se recroquevilla par méfiance face à cette étrangère. Pas vraiment. Je suis venue en espérant voir un Growlithe. Si elle prit connaissance de la réponse donnée d'un mouvement du menton, la femme du refuge gardait les yeux sur le petit dinosaure. Ne t'inquiète pas, petit. Dans un geste très lent et doux, elle approcha la main et caressa la pointe d'une liane de Yotsuba du bout du doigt. Il se tendit par réflexe avant de se ramollir dans les bras de sa dresseuse. La dame sourit plus encore quand il vint renifler la base de son poignet. Devant le regard surpris d'Hotaru, elle expliqua : Je porte un parfum calmant. Un peu comme l'odeur qu'un Chikorita dégage lorsqu'il est à l'aise. Oh. C'était intelligent. Rien d'étonnant venant d'une personne travaillant avec des Pokémon qui n'avaient pas eu une existence facile. Nous avons quelques Growlithe par là-bas. Elle désigna un autre enclos dans le coin opposé de la pièce. L'indication ne l'empêcha pas de guider l'adolescente elle-même jusqu'aux créatures de type Feu. Tu as déjà de l'expérience avec ce type ? Non. Mon Chikorita est mon seul Pokémon. Dresseuse débutante ? On peut dire ça. Répondit pensivement Hotaru. Le plus simple était de le résumer de la sorte même si elle vivait avec Yotsuba depuis un moment. Après tout, elle ne l'avait jamais fait combattre. Les Pokémon Feu ne sont pas les plus aisés à dresser mais Growlithe est un peu l'exception qui confirme la règle. Sa loyauté et sa sensibilité aux humains font qu'ils demandent moins d'efforts. Cela ne veut pas dire qu'il faut les sous-estimer ou qu'ils n'ont pas besoin d'attention. Contrairement à beaucoup d'autres de ses compagnons de type, il n'est pas si indépendant et il est assez excitable. Jusqu'ici cela collait à l'impression qu'elle s'en était fait. Cela renforçait aussi le bien fondé de son idée.

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Cinq Growlithe se partageaient l'enclos. Une adorable paire dormait l'un dans l'autre. Ces deux là paraissaient un peu plus jeunes que les autres. Les trois restant jouaient à se battre avec animation. Ils ne manquaient pas d'énergie. Les deux que tu vois là sont frère et sœur. Ce sont les seuls survivants d'une portée abandonnée dans la nature. Expliqua tristement la femme de refuge. Hotaru grimaça, peinée. Elle n'imaginait pas une seconde l'idée de les séparer après un tel traumatisme. Elle comprenait mal comment on pouvait se débarrasser de chiots à peine sorti de l'œuf. Si jeunes, ils devaient avoir peu de chance de survivre face à des espèces sauvages ou simplement aux dangers apportés par l'Homme.

L'un des membres du trio se dégagea pour calmer le jeu lorsque les coups de crocs échangés gagnèrent soudain en intensité. Il grogna faiblement en direction du plus dynamique. Notre petit médiateur. Nous l'appelons Kaen. Kaen. Le surnom avait une bonne sonorité. Le dénommé leva la tête vers la dame en réaction. Lorsqu'elle se pencha, il approcha pour se laisser caresser la tête. Il est très doux mais il n'a pas eu beaucoup de chance avec ses précédents dresseurs. Le pluriel avait de quoi attiser la curiosité d'Hotaru. Il manque de puissance selon eux. Il devait être particulièrement blessant d'être rejeté de la sorte pour quelque chose que l'on ne contrôlait pas. Si tu cherches un Pokémon pour des combats de haut niveau, je suppose qu'il n'est pas le plus adapté. Sincèrement, je ne pense pas si loin. Mon but premier reste de combler une partie des faiblesses de Yotsuba pour ne pas le mettre en danger inutilement. La dame paru apprécier cette réponse. Et les deux autres ? Des arrivants assez récents. Furu a perdu sa maîtresse, une femme âgée, et ses enfants ne pouvaient pas s'en occuper. Il est assez rebelle à cause de sa tristesse. Les Pokémon aussi ont besoin de faire leur deuil. Quand à Pim, il a été retrouvé dans la rue. Nous n'en savons pas beaucoup sur lui. Il est assez timide. Il valait sans doute mieux qu'elle évite de commencer son voyage avec deux Pokémon craintifs. Hotaru ne se sentait pas non plus la maturité de s'occuper d'un Pokémon ayant vécu un évènement aussi triste. Je peux passer un peu de temps avec Kaen ? Bien sûr. Avec un sourire, la dame la mena vers l'extérieur, le chien sous le bras.

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Hotaru n'était pas la seule à avoir son premier contact avec un Pokémon dans le jardin. Une petite famille tentait une approche avec un Meowth. Un enfant assez jeune était tenu par sa mère pour qu'il ne fasse pas peur à la créature dans son excitation. La dame du refuge et l'adolescente les dépassèrent et Kaen fut posé sur une pelouse qui avait dû être le théâtre de nombreux jeux. La jeune dresseuse en profita pour se délester de son sac, un peu handicapée par Yotsuba qu'elle avait toujours dans les bras. Elle n'avait pourtant pas voulu prendre le risque de le déposer pour le moment. Si il était plus détendu, elle craignait toujours de le voir détaler à la moindre surprise. Plus à l'aise sans ce poids sur les épaules, elle alla s'accroupir devant le chien. Elle avait gardé une certaine distance par prudence. Son Chikorita était à peine plus haut que son vis à vis et elle n'avait pas voulu aller trop vite. Je m'appelle Hotaru et, lui, c'est Yotsuba. On est amis depuis longtemps. Kaen était rester assis et les observait avec calme. Il ne paraissait vraiment pas peureux, ni particulièrement excité par leur rencontre. L'adolescente se rappela qu'il n'en était pas à son tour de chauffe. Elle était la débutante ici. On vient de partir en voyage tous les deux. Aujourd'hui à vrai dire. C'est notre premier arrêt. Yotsuba aussi était attentif. Elle sentait son regard par moment, quand il ne gardait pas le Growlithe à l'œil. Lui non plus ne manifestait pas de crainte particulière. Elle s'était attendue à le trouver plus mal à l'aise face à un type qui aurait pu lui faire très mal. Il lui était néanmoins impossible de savoir si c'était simplement comme ça que fonctionnait les Pokémon, si son ami était plus à l'aise qu'il ne le laissait paraître face à ses congénères, ou si Kaen dégageait simplement de bonnes énergies. Il était indéniable que ce dernier était à l'image d'une force tranquille. Hotaru n'aurait eu aucun mal à se le représenter à ses côtés et lui aurait donné le bon dieu sans confession. Beaucoup de Pokémon peuvent être dangereux pour Yotsuba alors je voulais m'assurer qu'on ait un autre ami pour l'épauler. Quelque chose dans ce qu'elle avait dit attira l'attention du chien. Il avait redressé les oreilles. La dresseuse pencha la tête sur le côté pour l'observer curieusement dans une position étrangement similaire au comportement que pouvait avoir un canidé.

Derrière elle, la dame du refuge rappela sa présence d'un rire spontané. Protéger les autres est très important pour cette race de Pokémon. Elle expliqua. Hotaru avait utiliser des mots presque magiques pour un Growlithe.

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Yotsuba fut le suivant à se faire remarquer. Il gigota un peu dans les bras de sa dresseuse jusqu'à ce qu'elle saisisse le message et le laisse s'extraire de son étreinte pour sauter dans l'herbe. Kaen se redressa sur ses quatre pattes mais ne bougea pas lorsque son vis à vis approcha. Hotaru garda le silence et se contenta d'observer la situation. Elle avait rarement vu son Chikorita se montrer hostile et il n'y avait ici aucun signe. Ses lianes n'étaient pas déployées et sa feuille était légèrement agitée par le vent. Il ne dégageait pas non plus d'odeur pour se rassurer ou apaiser un potentiel ennemi. Pas après pas, il se rapprocha du Growlithe et ils se mirent à parler. Les cris de Yotsuba étaient un peu plus hésitants qu'à l'accoutumé mais il restait bien en face de leur potentiel compagnon et ne frémissait pas sous ses aboiements. Au bout d'un moment, le petit dinosaure fit jaillir une liane de son cou et l'adolescente retint son souffle. Il se contenta néanmoins d'aller caresser la tête du chien avant de revenir vers elle. Ce dernier n'avait fait que battre de la queue avec bonne humeur. Durant un instant, sa langue avait aussi pendu hors de sa bouche dans une autre manifestation de son excitation. Uh. Tu m'expliques ? Questionna-t-elle son compagnon. Hotaru ne parlait pas le Chikorita naturellement. Avec le temps, elle avait juste appris à comprendre son langage verbal et faisait des déductions plus ou moins justes. L'important était qu'ils s'en sortaient la plupart du temps. Elle n'avait jamais eu à faire appel à un comportementaliste comme l'avait suggéré son père en constatant que Yotsuba ne perdait pas son attitude craintive. Une infirmière dans un Centre Pokémon leur avait appris plus tard que ce n'était pas si rare pour un Pokémon et qu'il ne semblait pas en souffrir réellement. Il s'agissait là d'un trait de caractère tout comme un être humain pouvait être paranoïaque.

Mais revenons en à nos Mareep. Le Chikorita se dressa sur ses pattes postérieures et posa les antérieures sur les genoux pliés de sa dresseuse. Il hocha une fois la tête avant de tourner les yeux vers Kaen. Tu approuves ? Hotaru tenta, un peu étonnée par la rapidité de cette décision. Elle avait vraiment pensé qu'il faudrait à Yotsuba un long moment pour se réchauffer à la présence d'un nouveau venu. Sans mauvais jeu de mots. T'es sûr ? Il réitéra. L'adolescente le regarda fermement un moment, cherchant un doute, puis elle posa son attention sur le Growlithe. Toi aussi ? Elle avait beau ne pas le connaitre, il était impossible de rater cet air décidé. Tous deux avaient pris leur décision. Hotaru eu la sensation que la sienne était accessoire. Elle se contenta d'en rire.

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