Eliott n’avait jamais aimé les adieux - ou toute forme de séparation. Pour autant, c’était bien ce qui se profile avec Giacomo et il avait l’impression que leur relation nouvelle n’avait été qu’égratignée en surface. Au-delà de la sympathie que lui inspirait cette eprsonne, c’était aussi le fait de trouver des personnes comme lui ou Pauline qui se démènent pour réussir là où leurs mentors avaient réussi par le passé et faire pareil sinon mieux. Est-ce qu’ils avaient déjà géré une crise comme celle d’aujourd’hui avec des sauvetages et des tremblements de terre en pagaille ? L’alolien estimait que cela ne devait arriver qu’une fois dans une vie. Et quel temps allouer à un moment d’une vie pour ce qui serait quelque chose dont le groupe d’étudiants-amis parleront dans le futur ? Pourtant, sa langue resta collée au palais, lestée d’un plomb absolu qui l’empêchait de pouvoir finir de manière positive tout ce qui avait constitué cet évènement.
Oser. Oser parler et ne pas avoir peur de se mettre en avant face à ce qui serait très certainement un futur camarade de terrain dans le métier qu’ils visaient. Pauline et Eliott acceptèrent silencieusement les remarques de Giacomo. La différence d’âge et de maturité faisait qu’il avait bien visé avec ces deux apprentis ce vers quoi ils aspirent naturellement. Mais de leur côté, les mots ne venaient pas aussi facilement. Si ce n’est l’espoir sincère de se revoir au cours d’une future mission. “
Ce sera avec plaisir Giacomo.” Il aurait bien voulu lui souhaiter beaucoup plus de choses, mais il sentait l’émotion le prendre un peu trop à la gorge et il n’avait pas envie de lui montrer cette face. Alors, timidement, il tendit sa main pour une poignée de main. Il n’avait pas trop réfléchi, mais dans ce simple geste, il espérait que, d’une façon ou d’une autre, tout ce qu’il n’avait pas pu dire se ressentait. Pauline inclina la tête, pour le remercier de ce qu’il avait fait. Elle se sentait un peu honteuse de sa réaction excessive et très mal contrôlée.
Oser. Oser sans faire. Il y avait toujours un goût d’inachevé dans l’esprit d’Eliott sans qu’il ne puisse mettre un mot dessus. Et puis finalement, comme si Giacomo avait su lire à travers le désarroi silencieux d’Eliott, il leur proposa de garder contact via les réseaux sociaux. Un sourire ravi naquit sur son visage d’ambre. Voilà ! C’était exactement cela ce qu’il voulait. Bon, il n’avait pas forcément de compte euh… Instagram ? de ce qu’il lisait sur le téléphone de Pauline, mais sa camarade était plus dégourdie dessus. “
Je me ferais un compte et je t’enverrai une invitation”. Dans la foulée, même s’ils ne se connaissaient pas, Matt lui proposa également le sien - amoureux de la photographie et des beaux sujets, il avait, à n’en pas douter, le compte le plus fourni et riche de belles découvertes des trois étudiants. Suite à quoi, il leur souhaita un bon retour dans l’école, ce qu’ils firent également de leur côté, bien naturellement, sous le regard satisfait du professeur Skyle qui avait bien vu qu'au-delà de la mission réalisée, ils avaient commencé à créer leur propre réseau.
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Finalement, cette mission inopinée a été évaluée par l’école et a servi de “devoir” pour la mi-trimestre. Une étude de cas sur le terrain qui a permis à chacun de voir ce qu’ils savaient faire, et ce qu’il restait à faire. Tout le monde a eu la moyenne, mais avec des notes un peu plus disparates. Pauline avait eu une des meilleures notes de la promo (18), son travail sur le terrain avait été salué par un bon nombre de soigneurs sur le terrain et l’un d’eux lui proposa même un stage dans leur groupe pour qu’elle puisse aiguiser ses compétences dans le domaine médical. Eliott avait eu une assez bonne (15,5), en raison surtout de son choix a être resté en retrait et de n’être pas parti combattre le feu - mais son comportement avec le dresseur du Démolosse lui a valu une décote car il avait manqué de professionnalisme. Matt avait eu une moins bonne note (12) car, comme la plupart des élèves, il s’était empressé d’aller au contact de la catastrophe naturelle en surestimant sa capacité à la gérer, mais en plus sans décider par la suite de se retirer et de continuer à fournir un effort moyennement utile.
Mais le plus intéressant était le cours qui avait suivi, du moins le débrief et quand l’ensemble des informations arriva aux oreilles des étudiants, notamment sur la véracité de la rumeur selon laquelle ils avaient assisté de près ou de loin à la naissance d’un pokémon légendaire. Cela avait déchaîné les passions : certains voulaient devenir les plus forts de l’école pour devenir plus utiles face à ces forces de la nature, d’autres furent convaincus de leur choix futur de coloration selon leur centre d’intérêt (science, soin…). “
N’oubliez jamais que ces évènements sont extrêmement rares - et heureusement - mais que pour le même degré de dangerosité, les actions de l’homme peuvent se montrer aussi chaotiques.”
Il y eut par la suite un débat passionné entre les élèves de la classe 1A. Eliott, qui avait tendance à un peu trop rêvasser, repensait à Giacomo et espérait qu’il avait atteint bon port. D’ailleurs, il s’était mis un peu plus aux réseaux sociaux et faisait des petits shorts de ses pokémons au quotidien. Une autre façon de collecter des souvenirs de son évolution aux côtés des pokémons. En tout cas, dans ces échanges animés, il se sentait paisible.
Il ne s'était pas trompé en venant dans le cursus des apprenti-rangers.
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HRP : Et voilà qui conclut notre RP. Merci beaucoup pour ta plume et ton personnage, c'était super sympa et au plaisir de faire une mission ensemble à l'occasion, partenaire owo