Tic et Tac, rangers du risque

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La Ligue était en feu, mais pas autant que la ville de Cromlac'h visiblement. Mike avait branché une chaîne d'informations en continu qui ne donnait réellement aucune explication sur ce qu'il se passait, puisque l'événement n'était a priori pas prédictible. Le jeune homme suivait cela comme un passionné, restant à des années lumières de ce qu'il savait faire normalement. La région de Kalos avait demandé de l'aide et le Comité s'était naturellement tournée vers ses champions : il fallait faire une apparition pour aider tout le monde et se montrer bienveillant envers la population et s'il pouvait y avoir une ou deux photos tire-larmes au passage, ce serait fantastique. C'était plus ou moins à vomir sur la forme, mais Arthur était d'accord sur le fond : il fallait se rendre sur place et ils ne pouvaient pas rester à la Ligue à se tourner les pouces. Leon avait déjà décidé d'envoyer une unité de Shadow's Path de son côté et il savait qu'il ne pouvait pas compter sur son ami là-dessus, puisqu'il devait apparaître comme une personne publique. C'était encore un vrai casse-tête pour lui, mais il fallait réagir au plus vite et pour une fois, le Comité allait l'aider.

« Ils ont prévu de vous envoyer là-bas. Ils prennent tout en charge, l'empreinte carbone ne sera pas la meilleure mais au moins vous irez vite.

- Ne peut-on pas y aller par nos propres moyens ?

- Trop risqué selon eux. »

Arthur soupira, ils avaient un certain talent pour ajouter des difficultés un peu partout tout de même, mais le voyage allait au moins être plus reposant, puisqu'il n'allait rien avoir à préparer personnellement, Leon avait même déjà fait son sac.

« Je te laisserai en parler avec Kalinka. »

Ah oui, il y avait par contre ça à faire. La jeune femme s'était montrée plutôt enthousiaste à l'idée de se présenter dans la région pour faire sa part et Arthur lui avait spontanément proposé d'y aller ensemble, puisque cela pourrait leur permettre d'agir en duo, ce que le Comité allait adorer. Pour le champion, c'était aussi une manière de découvrir réellement sa collègue, puisqu'à part quelques échanges sur leurs matchs respectifs et le fait qu'elle jouait parfois avec Emma (un bon point non négligeable), il n'avait pas pris le temps d'apprendre à la connaître. Arthur se sentait responsable de ne pas l'avoir fait, mais il avait toujours autant de difficulté à donner sa confiance et ne cherchait pas réellement à sortir de son cocon. L'occasion était là et s'il était assez dramatique d'attendre un tel événement pour discuter avec ses collègues, mais ne pas le faire à l'inverse serait sûrement encore pire.
Le jeune homme sortit son téléphone pour lui demander d'appeler la championne. Il savait par Mike qu'il bénéficiait d'une certaine aura pour elle, sûrement suite aux combats qu'ils avaient effectué l'un contre l'autre, néanmoins il voulait vraiment pouvoir gérer les choses avec elle directement. Quitte à pouvoir se rencontrer au quotidien, autant ne pas être froid avec elle au point de faire appel à elle via son agente.

« Bonjour Kalinka, on peut se retrouver à la salle commune ? »

Ils devaient se mettre d'accord sur leur départ, leur arrivée et ce qu'ils allaient faire sur place, Arthur comptait bien se servir de son étiquette de ranger pour venir en aide à tout le monde, mais il fallait déjà éteindre la brèche ou du moins pouvoir s'en approcher.
Après quelques minutes de discussion entre les deux champions et un représentant du Comité, ils s'étaient mis d'accord sur les horaires à suivre. Arthur avait bien sûr confié à la jeune femme qu'il pensait prendre sa liberté en arrivant sur place, il préférait rester avec elle tout en s'éloignant le plus possible des caméras, leur première mission sera donc la plus risquée puisqu'il souhaitait s'approcher de la brèche. Le Comité tenant à ses champions, ils prévoyaient tout de même un bon équipement pour qu'ils soient protégés et comme Arthur ne voulait pas non plus perdre sa collègue dans des nuées ardentes, ils devaient mettre au point leur action : leurs Pokémon devaient les aider pour cette mission hors du commun et le but pour l'aveugle était de faire déclencher des attaques pour refermer tout cela. Arthur ne pouvait pas s'en empêcher : il était vraiment excité par cette nouvelle aventure et même s'il saurait évidemment se contenir pour la population, il avait déjà envie d'y être pour comprendre ce qu'il s'y passait, mais Leon l'avait rapidement ramené à la réalité en demandant à Kalinka de veiller sur lui. Le champion n'allait pas se déplacer officiellement avec son ami, occupé ailleurs, alors si ses lunettes ne fonctionnaient pas ou se brisaient, il allait tout simplement redevenir aveugle et pouvait se perdre à tout moment, alors il allait devoir compter sur sa collègue. C'était une drôle de mission pour une première fois ensemble, mais au moins cela allait servir de véritable crash-test, après tout cela, il y avait une chance pour Kalinka et Arthur de devenir amis.

« Bienvenue à bord, nous allons décoller dans quelques minutes. »

Le jeune homme attacha sa ceinture, il venait de dire au revoir à sa fille, la laissant en garde par ses parents. Il y avait de l'inquiétude pour ce qui se passait à Kalos et tout le monde comprenait sa décision, même s'il était toujours difficile de le laisser partir vers le danger.

« Si tu en es capable, je te conseille de te reposer pendant le trajet, je ne suis pas sûr que l'on ait beaucoup de repos sur place... »

Il disait surtout cela pour se dédouaner car clairement, il comptait bien taper sa meilleure sieste et il n'y avait pas Leon pour lui imposer des révisions de dernière minute.

Mots : 1023.

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wetm · Inscrit le : 16/01/2022 Messages : 1362 Région : Unys

Depuis que la terre à tremblé à Cromalc'h, toutes les chaînes d'infos et les réseaux sociaux sont tournés vers l'événement. Tout le monde a son truc à dire, que ce soit de l'inquiétude pour les habitants de la région, ses pokémons, ou d'y aller de sa blague de mauvais goût, voir encore exposer une théorie du complot comme quoi c'est la faute des dirigeants kalosiens. Bref, tout le monde s'active pour dire tout et n'importe quoi alors que dans les faits personne n'a de début de réponse quant à ce qui a pu provoquer une telle catastrophe. Moi aussi, j'ai posté mon message de soutien d'ailleurs, en me concentrant sur les familles de Cromalc'h qui vont peut-être tout perdre si cette brèche continue de grandir et ne parvient plus à contenir sa propre lave. Mes frères, ma sœur et ma mère m'ont aussi appelés pour m'en parler. Au vu de leurs discours et de leurs tons, ils cherchaient à ce que je les rassure, ce que j'ai tenté de faire, même si je n'y plus plus rien que rien. Moi non plus je ne comprends pas et ne peut, pour le moment, que me contenter de regarder de loin les bras ballants. J'ai bien essayé d'appeler Demeteros, en me disant qu'il saurait peut-être quelque chose, mais il ne me répond pas. Quelque chose me dit que cette brèche a foutu le bordel au-delà des frontières de Kalos et que l'événement a pu aussi agiter Fulguris et Boréas. Quand mes parents m'ont appelée, ils parlaient d'une tempête soudaine dans le Nord de la région.
Bref, tout ça pour dire que, n'ayant aucune idée des retombées que pourra avoir un tel événement, ça m'inquiète quand même. Alors, forcément, quand Tomiko avait dit que le Comité voulait m'envoyer sur place avec Arthur Stockton pour aider et faire le show – surtout faire le show je crois – il n'a pas fallut me prier ! Comme je ne mesurais pas, de loin, les risques que représente le fait d'être au cœur de l'action, je ne pouvais qu'être pleine d'enthousiasme. De plus, savoir que j'y allais avec Arthur... Rahlala ! Comment dire que déjà que j'admirais ce type quand j'avais commencé ma carrière de dresseuse ? Et qu'après avoir eu des occasions de me battre contre lui lors de mes combats de Ligue je les avais trouvés, lui et sa team, trop cool ? Et maintenant, c'est mon collègue. Ca me paraît toujours être n'importe quoi quand j'y pense comme ça. Surtout que je devrais avoir l'habitude maintenant : je l'ai croisé plusieurs fois, on a un peu discuté, et j'ai même joué avec sa fille. Mais non, me voilà doublement excitée... Ce qui a l'air de désespérer Tomiko :

- Kalinka... Je t'annonce qu'on t'envoie dans ce qui est peut-être l'endroit le plus dangereux du monde actuellement et toi tu as un sourire jusqu'aux oreilles ?, comme je me contente de rire, elle prend un ton plus sévère : Tu n'y vas pas pour t'amuser tu sais ! C'est sérieux !... Il faudra que tu sois très prudente, d'accord ? Ne prend pas de risques inconsidérés.
- T'inquiète Tomiko. Partir à l'aventure c'est bien, mais revoir ma famille c'est mieux !

Peut-être que face à mon agente j'aurais plutôt dû mettre en avant mon travail. Ceci-dit ma réponse semble l'apaiser un peu, ses traits se détendent et très vite elle est en train de m'assommer avec un blabla administratif sur les bons comportements à avoir quand un Champion est envoyé sur le terrain ainsi que des histoires d'assurance. Je ne l'écoute que d'une oreille, puisque j'ai déjà lu tout ça sur la liasse de papiers chiants à mourir qui m'ont été remis lorsque j'ai commencé.
Elle se coupe cependant lorsque je reçois un appel et que je m'exclame qu'il vient d'Arthur Stockton. Vite, je réponds, et lui réponds que « Ouais je suis opé j'arrive quand tu veux », ce qui fait se décomposer le visage de mon agente... Oups. Oui. C'est vrai. J'aurais jamais dû lui parler comme ça. J'ai déjà raccroché. Je fais quoi ? Je le rappelle ? Non, ce serait encore plus ridicule. Merde. Pas le choix que d'assumer maintenant.

Pendant la discussion, incluant également un membre du Comité, j'avais réussi à passer en mode très professionnelle et ne pas dire un mot de travers. J'imagine que ma concentration était visible, mon enthousiasme à l'idée de cette excursion dansant encore à l'arrière de mes pensées. Je m'étais détendue lorsqu'Arthur m'avait confié ses intentions de prendre de la liberté par rapport aux instructions qui nous sont données, et j'avais été bien d'accord avec lui. Là aussi, j'étais parvenue à rester correcte.
Puis était venu le moment de partir. J'avais informé ma famille au préalable, ma mère m'en avait fait toute une histoire, comme quoi j'allais me tuer, mais si j'avais écouté ses pronostics pendant ma quête des badges, je serais déjà morte une bonne dizaine de fois. Encore une fois, j'ai fait de mon mieux pour rassurer tout le monde et dissimulé une grimace – l'appel était en visio – lorsque Pia m'a reparlé des tempêtes au Nord d'Unys. J'espèrais que ce n'était qu'une coïncidence et que les deux zozos que doit gérer Déméteros n'y étaient pour rien. Surtout, que ça n'avait rien à voir avec la brèche de Cromalc'h.

Après avoir salué le pilote de l'avion qui nous mènerait jusqu'à Kalos, j'imite Arthur en allant m'installer – avec la ceinture – dans mon siège. Il y a plus de deux places, mais je fait exprès de choisir un depuis lequel on peut se parler et se voir facilement... Enfin façon de parler. Je sais pas s'il voudra discuter non plus, mais juste au cas où quoi !

- C'est vrai, ça va être sportif, mais je pense pas que j'arriverais à dormir, j'ai trop hâte !, en plus c'est la première fois que je monte dans un tel avion, y a de la place pour au moins trois coudes de chaque côté. Le luxe ! ... Tu t'échappes si souvent pour faire des folies qu'on me demande de veiller sur toi ?

J'avoue la question me brûle les lèvres depuis que j'ai solennellement accepté cette mission. Surtout avec ce qu'Arthur m'a confié sur ses intentions... J'ai l'impression que cette histoire va avoir une vibe de sale gosses qui désobéissent à des adultes et, si je ne m'attendais pas à ça de la part de mon collègues, je dois bien avouer que ça me plaît pas mal.

Pendant le trajet, je passe en revue une énième fois mes pokémons dans ma tête et ce à quoi ils pourront théoriquement servir. Tant auprès des populations, des bénévoles, que pour nous protéger nous lorsque nous nous approcherons de la brèche. Plancha devrait bien résister à la chaleur, même si je ne sais pas jusqu'à quel point. Il faudra peut-être que je m'inquiète de ma jambe aussi, car il risque de faire très sec.
Comme une gamine, je colle mon nez à la fenêtre quand nous approchons de Cromalc'h. Ce que j'ai sous les yeux n'a rien à voir avec ce que je connais. C'est impressionnant, comme une scène de film vue de loin, sauf que c'est réel. Cette brèche remplie de feu est réelle. Bien que je sourie et sautille presque sur mon siège, portée par mon enthousiasme, les inquiétudes de ma mère et Tomiko résonnent dans ma tête. Bientôt atterrissage, j'espère que la scène sera moins intimidante de près.

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Le danger l'appelait et il avait hâte de s'y confronter une fois encore, comme si c'était finalement quelque chose d'habituel pour lui. Leon et Mike ne faisaient pas de commentaire sur la détente affichée par leur ami, il pouvait être autant sensible et particulièrement affecté par des événements personnels que complètement détaché lorsqu'il s'agissait d'une mission extérieure. C'était d'ailleurs ce détachement qui avait autant permis qu'il devienne un excellent ranger mais qui avait également causé sa perte. Bien sûr, Leon avait pris soin de vérifier que la famille de Iago soit en sécurité, Yantreizh n'était pas si loin, mais finalement la ville n'était pas encore concernée par les événements et dans un périmètre qui permettait l'évacuation, alors ils pouvaient tous se concentrer sur leurs différentes missions.
Il fallait savoir s'entourer dans ce genre de situations et la venue de Kalinka était assez providentielle. Arthur ne savait pas réellement expliquer pourquoi, mais la jeune femme semblait de confiance et pour l'avoir vue combattre, il savait qu'elle n'aurait aucun problème à assurer si jamais la situation venait à se complexifier. L'aveugle ne souhaitait pas être un poids ni pour Shadow's Path, ni pour sa collègue, alors il se devait aussi d'assurer. Pas question de la mettre dans l'embarras et encore moins en difficulté face à une situation inédite.

Tout s'était bien passé en terme de préparations, la jeune femme semblait assez d'accord avec la manière de faire d'Arthur et de son côté, il s'était un peu permis de lui montrer la voie. Après tout, elle était encore nouvelle dans ce monde et le fait de se préparer ainsi à désobéir au Comité n'était sûrement pas quelque chose qu'on lui avait appris dès son arrivée, même si cela était souvent bien une question de nécessité. Le plus important, c'était évidement de rester tout de même en sécurité et d'assurer celles des personnes non loin de là, alors Arthur avait soigneusement préparé pour son équipe.
Une fois arrivé dans l'avion, Arthur s'installa le plus confortablement possible, faisant légèrement glisser sa ceinture de balls, débranchant la vision de ses lunettes et calant sa canne à ses côtés avant d'attacher sa ceinture. Il venait de conseiller à sa collègue de se reposer, mais celle-ci lui annonça que l'excitation ne lui permettrait probablement pas de fermer l’œil. Cela fit sourire le champion dans un premier temps et la deuxième phrase attira son intérêt. Oui, c'était à la fois un trait d'esprit et une réalité, il pourrait réellement être en difficulté dans la zone, mais cela ne l'empêcherait probablement pas d'avoir envie de l'explorer. Heureusement, le Comité savait garder une certaine distance avec ses protégés alors les deux champions étaient entre eux et pouvaient discuter en toute discrétion.

« Cette brèche, c'est quand même assez intrigant... »

Depuis qu'il avait fait connaissance avec Darkrai, Arthur s'était un peu plus intéressé à ces étranges Pokémon qui peuplaient le monde dans l'ombre. Cela lui avait fait revenir des souvenirs de ce moment spécial, avant de devenir champion de la Ligue, où il avait rencontré ce qu'il avait pris pour un surhomme mais qui pouvait être tout autre... À l'époque, malgré sa toute nouvelle cécité, il se pensait surpuissant, presque invincible puisqu'il considérait n'avoir plus rien à perdre et c'était pour autant en trouvant plus fort que lui qu'il avait retrouvé goût à la vie.

« Mes lunettes me permettent de me repérer dans l'environnement, mais je ne suis pas sûr qu'elles fonctionneront sur place, entre la chaleur ou les éventuelles interférences. Je pourrais faire un faux pas, mais ce n'est pas mon genre... »

Finalement, c'était comme si le jeune homme faisait tout pour ne pas répondre à la question, ce qui finissait presque par y donner une réponse.

« Mais oui, je suppose que je m'échappe souvent, c'est sûrement quand on a le plus l'habitude d'un carcan que l'on en cherche toutes les failles... »

Cette vie à la Ligue était très ressemblante à celle qu'il avait vécu enfant, le luxe ne l'étonnait pas, il y était habitué et il savait ce que l'on attendait de lui. Pour lui, ce monde était assez familier et cela expliquait pourquoi il se sentait autant chez lui à la Ligue, il était parti dans la vie avec autant de privilèges qu'il ne se voyait pas la vivre sans quelques risques.

« Et toi, alors ? Cela n'a pas l'air de te déranger de ne pas suivre toutes les recommandations du Comité, toi non plus tu n'es pas si sage... »

C'était quand même plutôt rassurant de se dire qu'ils partaient ensemble dans cette galère avec à peu près la même vision des choses. Si Kalinka n'avait pas suivi son plan, il aurait sûrement préféré la laisser derrière lui pour ne pas l'impliquer plus. Actuellement, le champion se plaisait à imaginer la tête du responsable du Comité, Leon s'attendait déjà à recevoir quelques coups de fil, mais avec un peu de chance, les quelques photos qu'ils allaient pouvoir prendre d'eux allait apaiser la situation.

La conversation se poursuivit un peu mais le champion finit par annoncer qu'il allait réellement profiter du trajet pour se reposer. Quand il émergea, l'avion était déjà au-dessus de Cromlac'h et l'ambiance était devenue bien plus pesante, Arthur ne saurait pas expliquer pourquoi, mais il avait une impression rapidement devenue certitude que Kalinka n'était plus tout à fait à l'aise.

« Tu vois quelque chose ? »

L'avion semblait ralentir et descendre, l’atterrissage commençait et Arthur fit le nécessaire pour complètement se réveiller. Il savait qu'une série de photos les attendait et s'il n'était plus dérangé par les flashs, il se devait quand même de ne pas rater son apparition aux côtés de sa collègue, il réactiva ses lunettes pour essayer de distinguer ce qu'il se passait, tout en prenant sa sa canne pour se préparer à descendre.
Quelques minutes plus tard, on les accueillait sur la terre de Kalos à grands renforts de journalistes, photos, questions. Quelques habitants triés sur le volet étaient également présents, sûrement pour faire aussi quelques photos ou leur apporter leur soutien. Arthur essaya d'échanger avec quelques uns en les remerciant d'être venus jusqu'à eux et en leur expliquant qu'il voulait découvrir ce qu'il se cachait derrière la brèche pour interrompre son expansion. Tout le monde était très gentil mais cela paraissait aussi extrêmement faux. La scène dura quelques temps, puis des membres de la sécurité finirent par se rapprocher des deux champions, un agent du Comité leur demanda de le suivre pour entrer dans la voiture qui les attendait, ils allaient pouvoir se rapprocher de Cromlac'h, enfin.

Arrivés sur place, Arthur prit la parole pour indiquer à l'agent qu'ils allaient faire le tour de quelques maisons en privé. Il sortit de la voiture et libéra enfin Rizzen.

« Attendez-nous ici, nous allons pouvoir commencer à venir en aide à la population de cette manière. »

Il n'y avait pas de discussion possible et fort heureusement l'agent semblait l'avoir compris, les laissant tranquille pour le moment. Arthur avança vers les premiers murs qu'il apercevait, sans savoir de quel genre de bâtisse il s'agissait, attendant l'approche de Kalinka.

« Bon, je te propose de faire un tour de la situation, je compte sur toi pour l'audio-description et après, ce sera le moment de nous approcher de la brèche. »

Pour le moment, il était encore assez serein, même s'il y avait quelque chose dans l'air qui indiquait un danger permanent. Les rues de Cromlac'h était assez calmes et seulement quelques voix au loin en troublaient le silence, tout le monde devait s'activer pour soulever les décombres, aider à l'évacuation et aux soins. La canne d'Arthur lui permettait de comprendre que le sol avait pris beaucoup de dégâts et Rizzen à ses côtés était assez agité, tournant la tête dans tous les sens pour essayer de comprendre d'où venait le danger et savoir ce qu'il pourrait faire pour l'arrêter.

Mots : 1414.

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wetm · Inscrit le : 16/01/2022 Messages : 1362 Région : Unys

La première partie de la réponse d'Arthur me laisse entendre qu'il n'a pas envie de s'étendre sur mon interrogation. Un peu décevant, mais il faut bien ce qu'il veut. Après tout, on se connaît à peine et si les précédentes occasions de son indiscipline touchent à des sujets plus personnels, il est logique qu'il ne veuille pas me les exposer à la volée. Je suis prête à me contenter du fait qu'il trouve la brèche intrigante quand il poursuit, me faisant prendre conscience de quelques limites de ces lunettes. Ce truc, je sais absolument pas comment il marche. J'ai bien lu vite fait des trucs, mais rien qui entre dans le détail. D'ailleurs, je saurais même pas dire si ça existe, un manuel détaillé disponible en ligne qui permette de me donner les capacités qu'a ou non mon collègue grâce à ses lunettes. Etant donné que le premier truc que je viens à me demander est de savoir si elles peuvent faire de la buée et s'il en est affecté, je juge sage de fermer ma bouche et me contenter d'un « Je vois » sans fioriture.
Je m'attends à ce qu'il s'arrête là, la suite est donc accueillie avec surprise est intérêt de ma part. Il confirme qu'il s'échappe souvent, ce qui lui donne à mes yeux l'image d'un "sale gosse". Ce n'est pas une considération négative, loin de là. Même si je m'en suis beaucoup voulue, c'est à en être une que j'ai réussi à apporter beaucoup de positif à ma famille. La suite me provoque un rire que je ne cache pas.

- J'ai jamais prétendu être sage !

La vérité c'est que je le suis plutôt pas mal, ou plutôt je suis quelqu'un de responsable, ce qui va avec la plupart du temps de mon point de vue. Cependant, si j'étais vraiment sage, j'imagine que cela voudrait dire que j'écouterais tout ce que me dit Tomiko et la laisserait passivement gérer mon emploi du temps et mes différents partenariat, ce qui n'est pas le cas. J'ai toujours été active par nécessité, ces dernières années j'ai découvert que je pouvais aussi l'être par envie et pour avoir un certain contrôle sur ma vie. Être conventionnellement sage me donnerait l'impression de laisser tomber ce pouvoir acquis sur mon existence, il en est hors de question.
Nous échangeons encore un peu, puis Arthur me dit qu'il souhaite se reposer alors je ferme ma bouche. Je passe le reste du trajet silencieusement bien installée dans mon siège, à penser à mes pokémons et leur utilité potentielle face à la menace de Cromalc'h.

Lorsque nous survolons la ville, je suis impressionnée par ce la scène qui se dévoile sous notre avion. Mon excitation autant que mon inquiétude montent en flèche. La voir pour de vrai me fait pleinement prendre conscience du danger, même si je me sens tout à fait capable d'en ressortir indemne. Les différentes émotions qui me traversent doivent se percevoir – peut-être que je fais du bruit sans m'en rendre compte – car Arthur me demande si je vois quelque chose.

- Ouais, c'est vraiment comme ils décrivent aux infos... La terre s'est fendue pile à l'endroit des dolmens et la brèche est remplie de lave bouillonnante. Comme une grosse cuvette à peine assez grande pour la contenir. C'est..., je manque de dire "flippant". Impressionnant !

Lorsque l'avion amorce sa descente, je lâche des yeux la catastrophe naturelle pour me souvenir du programme. A l'arrivée, c'est la séance photo. Comme j'ai à peine bougé, je ne pense pas m'être décoiffée, mais dans le doute j'arrange tout de même mes cheveux et vérifie ne pas avoir fait trop de plis sur mes vêtements. Ma première intervention sur un site de drame, il faut que je présente bien !
Ce qu'il se passe à l'arrivée est tellement classique, si ce n'est pour les questions ciblées que l'on nous pose, que je pourrais croire que nous ne sommes pas au bon endroit, ni au bon événement. Ces journalistes sont soit dotés d'un incroyable self-control, soit manquent cruellement d'empathie. Après les photos aux côtés d'Arthur sur lesquelles je garde tout mon sérieux – le premier qui me reproche sur les réseaux de pas sourire je le maudis dans mes songes – je suis invitée à échanger avec des habitants de Cromalc'h. Là, je souris et retrouve mon enthousiasme naturel pour des encouragement, dire qu'on va y arriver tous ensemble, ce genre de phrases bateaux mais qui sont mes seules armes étant donné que la situation reste mystérieuse pour tous. Après tout ça, une voiture nous emmène enfin à Cromalc'h. Sur le court trajet, je songe au fait que j'ai peut-être un peu trop dit que j'étais contente d'être ici avec Arthur. J'espère que ça ne sera pas une excuse pour penser que je dénigre mes autres collègues... Bah, de toute façon tout ce qui sort de ma bouche sera déformé par certaines personnes, autant ne pas m'en soucier. La priorité, c'est s'échapper pour aller voir la brèche de plus près.

Une fois sur place, Arthur prend les devant. Pensant comprendre ce qu'il tente de faire, je vais dans son sens et approuve ses initiative, argumentant que ce sera forcément plus efficace de recevoir les demandes et interrogations en direct. Je saute de la banquette pour trouver la terre ferme sous mes pieds. Même si nous ne sommes pas proches de la brèche, il fait déjà chaud. En faisant le tour du véhicule pour rejoindre Arthur, je constate qu'il a sorti son mangriff de sa pokéball et je ne peux m'empêcher de laisser échapper un « Oooh », ravie de voir enfin cette créature en-dehors du contexte d'un combat. Je le salue avec bonne humeur. Mes pokémons étant pour la plupart assez imposants et ou remarquables dans la manière dont ils se déplacent, je décide de les garder dans leurs pokéballs pour le moment. Me balader avec un cheniselle en position sac à dos ou un limonde qui sautille en claquant des dents, ça risquerait d'attirer encore plus d'attention que notre simple statut.
J'écoute avec attention mon collègue, retenant une blague visant à faire croire que nous sommes pour le moment devant les chiottes publiques puisque je suis l'audio-description. Pour le moment, je ne le connais pas assez pour être à l'aise avec ce genre de stupidités. En plus, la situation est grave, donc je ne devrais même pas être d'humeur à rigoler. Il faut croire que l'enthousiasme prend encore le dessus. Tout pour faire croire que je ne suis pas une personne sérieuse !

- Ca me va. Là où on est..., je prends quelques secondes pour observer à nouveau les alentours. On est plus en périphérie de Cromalc'h, mais les bâtiments ont l'air d'avoir plus ou moins tenus le choc. C'est surtout les toits qui se sont effondrés. Les murs sont pour la plupart fissurés, mais encore debout et comment dire... ? Je vois des secouristes plus loin, mais ils sont pas nombreux, donc j'imagine que niveau humains et pokémons ici ça va encore.

Ouais, c'est pas le moment de rigoler. Au départ, je ne m'étais pas fait cette réflexion, mais voir ces soignants avec leurs uniformes au loin m'a ramenée à la réalité. Cette brèche ne s'est pas ouverte sans provoquer de tremblement de terre. Sa puissance m'est inconnue, je connais surtout ce qu'il en est pour les capacités de pokémons, mais j'imagine que si ces phénomènes naturels pouvaient être calculés comme des attaques ampleurs on serait sur une intensité qui fait très plaisir en combat.
Je propose à Arthur d'avancer en direction des secouristes. Ils sont déjà sur place et doivent avoir fait le tour de la situation, ce qui nous permettra d'obtenir des informations. Mon ventre se noue à mesure que nous avançons, sachant qu'on risque d'entendre parler de "nombre de morts". C'était prévisible, ils l'ont aussi évoqué aux informations, mais il faut croire que dans le fond je reste une petite citadine qui regarde ça depuis l'autre côté de l'écran avec la distance que ça implique. Peut-être que ce sera bien pour moi de me rendre compte de tout ce qu'il se passe à Cromalc'h aujourd'hui en direct.
Le point sur la situation que nous fait le secouriste que nous abordons n'est pas joli-joli. Comme je l'ai décrit, il nous informe que cette partie de la ville s'en est bien sortie même s'il y aura beaucoup de gravats à déblayer, par contre leur problème majeur est qu'ils manquent encore de bras pour aider les personnes potentiellement prises sous les décombres. Il y a ceux des bâtiments, mais aussi les effondrements naturels provoqués par le séïsme dont on suppose qu'il a ouvert la brèche. Il s'est étendu jusqu'aux côtes. Des personnes et des pokémons n'ayant pas la force de se dégager eux-mêmes sont peut-être en ce moment même entre la vie et la mort. L'évacuation des civiles est également un problème, mais ce qui inquiète le plus est la brèche en elle-même. Ils craignent toute cette lave à l'origine inconnue. Après avoir écouté ses explications je le remercie en promettant qu'on va faire tout notre possible pour aider Cromalc'h. Puis, je nous éloigne avec Arthur.

- Ils ont l'air de manquer de bras... On doit aller à la brèche pour voir si on peut en découvrir plus et les aider, mais ça t'embête si je prends dix minutes pour déjà leur laisser U.F.O. ? C'est mon astronelle, il peut facilement soulever des gravats avec le rayon psychique qui sort de sa tête en soucoupe. Je pense pas qu'il nous sera utile à la brèche de toute façon, les pokémons insectes et le feu ça fait pas bon ménage...

C'est peut-être bête de lui demander l'autorisation, comme s'il avait de l'autorité sur moi alors que nous sommes égaux. Mais puisque je suis sensée être audio-guide, qu'il a plus d'ancienneté que moi, a pris la tête des opérations par rapport aux agents du Comité et que j'ai beaucoup de respect pour lui... Voilà. Aussi, j'aimerais vraiment bien ces dix minutes pour me préparer à la suite. Psychologiquement, je sens que je vais avoir besoin d'un peu de préparation au cas où on tombe sur des cadavres. Des de pokémons j'en ai déjà vu au cours de mes voyages, forcément en milieu sauvage, mais d'humains... Jamais. Du moins pas hors de la belle préparation d'un cercueil.

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Cette idée de partir ensemble sur un lieu de catastrophe était assez folle, mais Arthur n'y voyait que des avantages. Cela lui permettait de comprendre un peu mieux sa collègue, de faire quelque chose d'utile et de faire plaisir au Comité en ayant une sortie un peu particulière en tant que champions. C'était tout de même étrange de se retrouver sur ce genre d'événements, car s'il y avait évidemment une bonne raison à leur présence, Arthur avait un peu l'impression d'être utilisé. C'était aussi pour cela qu'il avait souhaité être avec Kalinka le plus possible, au moins, ils s'étaient mis d'accord pour agir en dehors du chemin tracé par le Comité. Sans en faire totalement à leur tête, il fallait quand même être présent pour autre chose que de simples photos et des paroles.
Déjà, alors qu'ils s'étaient installés dans l'avion qui les mènerait jusqu'à Cromalc'h, ils avaient commencé à parler un peu plus d'eux, même si le champion avait toujours une certaine réticence à trop se dévoiler, alors il avait surtout l'habitude de garder certains éléments en suspens, sans forcément se rendre compte que cela pouvait être assez agaçant pour ses interlocuteurs.

Fidèle à lui-même, comme avant chacune de ses missions, le champion avait décidé de se reposer avant de commencer à agir. Il avait besoin d'arriver sur place en étant complètement reposé et prêt pour éviter de succomber trop rapidement à une migraine ou perdre trop vite pied. Il était hors de question de se perdre et de ne pas assurer devant Kalinka qui allait au moins s'attendre à ce qu'il fasse au moins aussi bien que lorsqu'il était à sa place de champion. C'était un défi supplémentaire que le champion était prêt à relever, il devait rester solide pour cette épreuve et accompagner la jeune femme de la meilleure des manières. Il comptait aussi sur elle pour ne pas le laisser tomber et c'était tout de même un vrai travail de confiance.
Une fois réveillé, il avait ressenti que l'ambiance était plus lourde, alors il avait interrogé sa complice du jour sur ce qu'elle pouvait voir. De ce côté-là, malgré toutes les technologies de leur monde, il serait incapable de le découvrir, seul Darkrai pourrait lui venir en aide, mais il n'était pas sûr de vouloir plonger avec lui dans un cratère, tout fictif qu'il fut.

« Merci. J'espère que nous trouverons ce qu'il se passe vraiment... »

Son esprit ne peut pas s'empêcher de penser que cet événement n'est pas naturel, puisqu'il y aurait eu plusieurs analyses pour le montrer et que personne n'en parlait réellement. Arthur était vraiment tiraillé entre l'idée d'aider la population et celle de se diriger droit vers ce cratère pour essayer de comprendre ce qu'il s'y passait et savoir qui pouvait en être vraiment responsable.
Il n'avait pas spécialement échangé avec Kalinka sur le sujet, mais elle devait sûrement penser comme lui, après tout, son enthousiasme ne devait pas venir de nulle part et le goût de l'aventure venait rapidement quand il y avait une part de risque et dans le même temps, le fait de pouvoir découvrir ce qui pouvait se passer et quel mystère se cachait dans le cratère était trop intrigant pour ne pas y prêter attention.

À l'inverse, c'était important pour lui de faire ce que le Comité demandait, d'avoir une image propre et correcte, ce qui impliquait qu'il n'allait pas non plus sourire sur la photo, mais d'apparaître aussi serein et bienveillant envers les personnes présentes. Ils pouvaient être des personnes payées pour cela, le Comité était prêt à tout pour leur donner une bonne image de toute façon.
Heureusement, cela ne dura pas longtemps, puisque pour tout le monde, il n'y avait aucun intérêt à rester si longtemps devant des personnes qui n'avaient visiblement pas besoin d'eux, plutôt que d'aller aider sur le terrain et véritablement servir à quelque chose. Le trajet vers le centre de Cromlac'h était rapidement arrivé et finalement, dès que la voiture s'était arrêtée, le champion en avait profité pour s'extraire de la voiture, faire sortir son Mangriff, qui commença tout de suite à renifler les environs, et donner des instructions à l'agent qui les suivait. Finalement, il attendit l'arrivée de la championne pour lui confirmer ce qu'il comptait faire, il souhaitait aider la population et pour cela, il avait une équipe toute trouvée. Il n'avait aucun doute à l'idée de laisser ses compagnons dans le coin tout en se baladant vers la brèche : ils n'avaient pas besoin de lui pour se débrouiller et à l'inverse, il ne se voyait vraiment pas courir le risque d'emmener Rizzen vers le cratère.

« Bien, merci. »

C'était un peu compliqué d'analyser ce qu'il se passait, mais Kalinka savait lui donner la description et son avis sur la situation, ce qui allait se révéler très pertinent pour la suite. Arthur comprenait que malgré tout ce qu'il avait pu demander au Comité, ils n'avaient pas été capables de le suivre jusqu'au bout. Sans prendre des risques inutiles au premier abord, il avait souhaité être posté là où il y avait des besoins et voilà qu'on l'emmenait sur la dernière ligne pour s'assurer de leur confort.
Kalinka proposait d'aller voir les secouristes de plus près et le jeune homme approuva la décision. Rizzen s'était rapidement posté aux côtés de son maître, les oreilles relevées, il essayait de comprendre d'où venait le danger et pourquoi l'atmosphère était si lourde. Le Mangriff se demandait ce qu'il se passait et sentait le besoin de devoir protéger Arthur et il n'était pas sûr de la manière de le faire, au moins, pour lui, la chaleur ambiante n'était pas désagréable...
Un secouriste leur apporta des informations complémentaires tout en confirmant leurs doutes : il y a un manque d'aide généralisée qui ne leur permet pas d'avancer et pire, qui pourrait leur faire perdre des êtres vivants en direct. Arthur était alors prêt à agir lorsque Kalinka lui tira légèrement le bras pour lui indiquer de la suivre.

« C'est bien vu, il leur sera utile. Je pense aussi que Rizzen et d'autres vont rester ici également. »

Le jeune homme était étonné par la précision du timing qu'elle lui donnait, mais elle pouvait prendre encore un peu de temps, sa remarque était juste, certains n'allaient pas pouvoir supporter de s'approcher de la source de chaleur.
De son côté, il s'éloigna un peu de la championne pour faire venir son Mangriff et tenter de lui expliquer la situation, avant de sortir également Anton et Skunk, à savoir son Grodrive et son Métalosse. S'il y avait des charges à soulever ou des personnes à transporter, ces deux-là allaient pouvoir aider et quant à Rizzen, il était tout de même parfait pour aider les personnes et les soutenir dans un moment difficile, alors il allait savoir les écouter sans problème.

« Vous allez rester par ici avec U.F.O., faites attention à lui, à vous et à tout le monde dans le coin, je ne sais pas dans combien de temps nous allons pouvoir revenir mais nous ferons cela au plus vite. »

Remettant les balls à ma ceinture, je sentis celle de Dawn, qui était plus chaude que la plupart, évidemment, elle voulait aussi aider, mais j'allais avoir besoin d'elle pour plus tard. Je n'avais aucune idée ce qui allait se passer par la suite.
Le jeune homme fit un signe au secouriste en lui disant que ses compagnons allaient obéir à ses ordres pour les besoins des différents sauvetages, il reçut des remerciements et le secouriste repartit vite au travail, pendant que le champion envoyait ses compagnons. C'était un peu compliqué de savoir quoi faire sur le moment, Arthur ne voulait pas s'imposer inutilement et pour le moment sa vue ne lui permettait pas de comprendre exactement ce qu'il pouvait faire. Cependant, il comprenait que quelques personnes commençaient à l'observer et parler de l'arrivée des deux champions et de leurs compagnons. Il était sûr qu'il ne passait pas inaperçu avec Rizzen mais sur le moment, il s'en fichait un peu, le but était surtout de faire son maximum.

« Es-tu prête ? »

Le jeune homme était revenu vers Kalinka, il ne voulait pas la brusquer ou la presser, mais rester plus longtemps ici risquait de créer plus de problèmes si les personnes qui les reconnaissaient avaient plus envie de leur parler que de faire leur travail. Il ne voulait pas les déconcentrer, mais quitte à être là et devoir rester un peu plus longtemps, il pouvait aussi prendre du temps pour les aider.

« On ne peut pas se permettre de rester trop longtemps ici. »

Ils ne seraient pas inutiles, puisqu'il y avait un besoin de personnes pour aider à sortir des personnes de sous les gravats, mais ce n'était sûrement pas ce qu'ils pouvaient faire de mieux pour la population. Lutter contre les dégâts supplémentaires de la brèche, c'était permettre aussi que le travail entrepris par les secouristes fut plus vite terminé et efficace. Il était donc peut-être un peu direct et dur dans ses propos, mais rester n'était pas la meilleure solution.

« Nous sommes là en équipe, je te demande beaucoup, mais sache que je suis là pour toi aussi. »

Après tout, il avait quand même l'impression de l'avoir attiré dans sa galère, son délire et de lui imposer dans le même temps sa manière de faire. Elle avait le droit de ne pas être d'accord et de lui demander de l'aide si elle en avait le besoin. Ce n'était peut-être pas les paroles les plus réconfortantes qu'elle avait pu entendre, mais il était au moins réellement sincère envers elle. Ils manquaient déjà de temps car ils allaient devoir se déplacer jusqu'à la brèche par leurs propres moyens, même si Arthur comptait sur Eagle pour les transporter. Il n'avait qu'à attendre le signal de la jeune femme pour partir d'ici et ne pouvait que se jurer de la ramener ici saine et sauve.

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wetm · Inscrit le : 16/01/2022 Messages : 1362 Région : Unys

Bien que les informations données par les secouristes me mettent dans une forme d'état de malaise, je fais de mon mieux pour ne rien laisser paraître, avoir l'air sérieuse et me montrer encourageante dans mes quelques paroles. Nous sommes là pour les aider et nous feront de notre mieux pour ça, malgré les difficultés et le manque d'effectifs. Une fois que les explications sont terminées, nous remercions le secouriste et j'incite Arthur à s'éloigner pour pouvoir lui parler à côté. J'ai eu l'idée de laisser U.F.O. aux secouristes afin qu'ils puissent les aider à se débarrasser des gravats. Peut-être que mon astronelle ne sera pas le pokémon qui les mettra les plus à l'aise au vu de son comportement, mais il sera sans conteste utile. Seulement, je veux m'assurer avant de le faire que prendre du temps pour ça ne pose pas de problème à mon collègue. J'ai cru comprendre qu'il était pressé de se rendre plus proche de la faille et ché pas... Dans ma tête c'est lui qui commande pour le moment. Sûrement à cause de son ancienneté à la Ligue, j'imagine qu'il a l'habitude des situations de crise alors que ça n'a rien à voir. J'ai du mal à être logique, de toute façon : peut-être que bientôt je vais voir des cadavres. C'est compliqué.
Je retrouve cependant le sourire que j'avais perdu lorsqu'Arthur trouve que mon idée est bonne. Une fois que son approbation est donnée, je le laisse pour retourner rattraper le secouriste et lui proposer mon astronelle. Dans la foulée, je demande si un apireine et un scarabrute pourraient leur être utiles. Highness et les petits apitrini qui se cachent dans sa ruche pourront se faufiler dans les interstices pour rechercher des survivants et Herbert est doté d'une grande force qui lui permettra d'aider à dégager des gravats. J'hésiter à leur laisser aussi Beowulf, mais le comportement agressif de mon lucanon n'est pleinement sous contrôle que lorsque Plancha ou moi sommes là... Hors de question de laisser ma scolocendre derrière moi. Ca fait bébé, mais elle me rassure. En plus avec son type feu, elle est peut-être ma seule insecte capable de supporter la chaleur du cratère. Une fois que le secouriste a accepté mon aide, je brieffe mes pokémons en leur disant de surtout écouter les gens avec le même brassard que l'homme ici présent. Ce n'est qu'une fois que j'ai terminé que je constate qu'Arthur m'a imité et lui aussi confié de ses pokémons pour aider.

- Highness, commence pas ton sketch par contre !, je suis momentanément distraite par mon apireine qui regarde les gravats avec son air de princesse face à une basse besogne. Tu seras une héroïne et sinon... Pour moi, steuplais ?, je l'attrape par la ruche pour un câlin, ce qui la convainc de se dépêcher d'aller aider. Plutôt travailler dans la poussière que de m'avoir qui fait le pot de colle, hein !

Le timming est bon, Arthur me demande si je suis prête. Au départ, je lève juste le pouce, puis me rends compte que je suis débile et dit bien clairement que c'est le cas. Ce n'est que lorsqu'il le soulève que je remarque le nombre de regards tournés vers nous... Il y a même plus de personnes que tout à l'heure, non ? Est-ce que certains sont venus exprès pour nous observer ? Damn, je pensais pas que même en situation d'urgence comme ça on attirerait comme un bout de viande crue fait se rassembler les cornèbres. Malgré moi, je pousse un soupire soûlé : ils pourraient pas se concentrer sur ce qui est vraiment important ?... Mince, je crois qu'Arthur l'a mal interprété. Oups !

- C'était pas pour toi le soupir t'inquiète. Tu m'as rien demandé à part l'audiodescription hein. Le reste, je suis là et je te suis de mon plein gré. Euh attend, je dis pas que l'audiodescription c'est pas de mon plein gré hein ! Enfin bref, on y va !, pas gênée pour deux sous à cet instant et voulant rapidement en finir avec ceux qui préfèrent regarder qu'aider, je tire à nouveau Arthur par la manche pour lui indiquer la direction. Une fois que nous sommes engagés dans ce qui devait être une charmante rue, je poursuis : Par contre moi je vais sûrement devoir te demander l'aide. Je sais pas si tu peux y faire, mais j'ai jamais vu de cadavre d'humain en fait alors si on en croise un... Disons que je risque de pas être bien fière quoi.

Avec une telle formulation, j'essaye tant bien que mal de minimiser les choses. Il faut admettre que cette réalité a tendance à de plus en plus me stresser. Pour le moment, les rues sont dénuées de bouts de corps – ce que je précise à mon collègue histoire qu'il ne pense pas que j'ai dit ça car il y en avait – nous continuons à avancer vers le cœur de ville, plus proche de là où est apparut la brèche. Les rues deviennent de moins en moins praticables, jonchées de gravats ou de bouts de murs complètement effondrés. Les secouristes ont bloqués plusieurs voies que j'évite de regarder, ne pouvant qu'imaginer pour quelle raison ils l'ont fait. Il nous faut faire des détours pour continuer à avancer vers notre objectif. Ne sachant pas comment se débrouille Arthur dans ce type d'environnement, je lui jette très souvent des coups d'oeil qui seraient certainement déplacés s'il pouvait les voir. Tant pis. Je veux pouvoir le voir tout de suite s'il manque de finir le nez dans le béton.
La chaleur augmente à mesure que nous nous approchons de la faille, signe que nous sommes dans la bonne direction. En tournant au coin d'une rue, on se trouve subitement face à... Une côté ? D'un seul coup, le terrain part en une pente faite de terre, de pavés, de reste de maisons. Le cratère doit être de l'autre côté, et c'est la manifestation de la terre qui s'est ouverte. Il a bien fallut qu'elle se tasse quelque part. Impossible de passer par-dessus cet amas à moins d'escalader ou de voler à dos de pokémon par-dessus.
Je fais rapidement l'audiodescription à Arthur.

- J'ai ma libegon et mon golemastoc qui peuvent nous faire voler par-dessus. La première est un dragon du désert, ça devrait le faire. Par contre pour G-15986... Je sais pas à quel point la chaleur soudaine peut affecter sa mécanique interne, donc c'est peut-être pas le plus prudent pour voler, là, de mémoire, je ne me souviens pas de toute la team d'Arthur, surtout que j'imagine qu'il ne les sort pas forcément tous lors de ses combats de Ligue. T'aurais de quoi traverser toi ? Sinon je te laisse Green. C'est la libegon, elle a un vol très doux.

Et après ça, la prochaine étape, ce sera le cratère. J'anticipe autant que je suis excitée. En plus, pour le moment, pas de cadavre à l'horizon!

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Laisser Rizzen derrière lui pouvait paraître comme une action complètement insensible, mais Arthur était sûr de lui : son allié de toujours pouvait parfaitement se débrouiller seul et ils allaient se retrouver plus tard. De toute façon, il n'aurait sûrement pas supporté la chaleur du cratère et il n'aurait pas supporté de ne pas pouvoir prêter patte forte. Alors, le champion préférait agir de cette manière, surtout qu'ils allaient tous pouvoir se soutenir entre eux. Bien sûr, le Mangriff chromatique risquait d'attirer les regards, surtout en présence de ses autres alliés et de ceux de Kalinka, mais normalement chacun allait rapidement se concentrer à nouveau sur ses tâches. Il était tout de même pénible de constater que rien ne va même dans ces conditions si particulières...
Enfin, l'énergie de sa collègue le rappelait à l'ordre et Arthur la suivit avec un petit sourire alors qu'elle l'emmena plus loin, elle tenait son rôle de guide à merveille et il lui en était vraiment reconnaissant. Après quelques pas faits dans une autre direction, avec ce qui semblait être une rue puisqu'il identifiait des murs de chaque côté. Ecoutant ce que lui disait sa collègue, Arthur douta de sa réponse, il ne savait pas ce qu'elle pensait de lui, mais s'il avait déjà eu l'occasion de faire face à des cadavres humains, ce n'était pas pour cela qu'il y était insensible, d'autant que ceux qu'il avait pu croiser étaient rarement innocents. Face à un enfant... Non, il valait mieux ne pas trop y penser : se dire qu'il pourrait constater le décès d'une personne de l'âge de sa fille lui donnait la nausée.

« Tu feras comme tu peux, si tu dois quitter une scène précipitamment je comprendrai. Essaie de me prévenir et je m'en sortirai. »

L'image de rester seul au milieu d'une rue jonchée de cadavres lui apparut. Il balaya cette idée cauchemardesque alors que la jeune femme lui précisait qu'il n'y avait rien pour le moment. La marche devenait de plus en plus difficile, Arthur augmenta encore la vision de ses lunettes tout en s'aidant particulièrement de sa canne, il levait les pieds bien hauts et avançait aussi vite qu'un Ramoloss. Son handicap devenait tellement pénible qu'il regrettait presque d'avoir laissé Skunk s'occuper des gravats, même s'il était loin de faire le même poids qu'Emma, il aurait bien profité de la situation pour le monter, cela aurait évidemment ajouté à sa classe pour parcourir les rues...
Il baissa l'efficacité de ses lunettes alors que Kalinka lui expliquait ce qu'il se passait devant eux, vraiment, ils étaient bien embêtés maintenant. Arthur devait faire attention à ne pas se déclencher une migraine inutilement et il sentait bien qu'il avait déjà dépensé beaucoup d'énergie simplement pour traverser une rue. Leon lui aurait déjà fait des remarques s'il avait été là et il aurait eu bien raison.

« Hm... Je pensais demander à mon Gueriaigle mais je ne me rends pas compte de ce qu'on va avoir comme température là-haut... Il est sûrement plus sage d'y aller avec ta Libégon, si cela ne vous dérange pas tous les deux. Je vais libérer Eagle pour voir ce qu'il en pense. »

Le caractère de son Gueriaigle pouvait le pousser à prendre des risques s'il s'agissait de protéger Arthur, mais dans ces conditions si particulières et alors qu'il y avait déjà un plan B possible, il devait pouvoir lui faire confiance pour prendre la bonne décision.
Le jeune homme lança sa ball en l'air et le vaillant Pokémon en sortit pour apparaître devant eux, attendant les ordres, se dressant fièrement pendant que l'aveugle saisissait la sphère bicolore pour la remettre à sa ceinture.

« Élance-toi au-dessus de cette pente pour voir ce qu'il se cache derrière s'il-te-plaît : ne t'approche pas trop du centre, juge s'il fait trop chaud ou si tu peux t'approcher. Pas de mouvements héroïques, nous restons là. »

Après un cri assez éloquent, le Gueriaigle décolla, Arthur leva la tête au ciel un instant, avant de réaliser, une fois de plus, que cela ne servait à rien, il remarqua néanmoins à quel point la forme de la pente semblait monter haut, cela devait être impressionnant à voir et le paysage que lui avait décrit Kalinka avec les maisons sur le dessus, cela devait être tout de même dingue de voir cela et le jeune homme comprendrait que des photos de tout cela fut prises, après tout, il y avait là une grande histoire à raconter.
Aussi vite qu'il était parti, Eagle était revenu à leur niveau, il posa une de ses ailes contre le bras d'Arthur, lui donnant deux petits coups mesurés, mais qui firent tout de même un peu bouger le champion. La tête de côté, il se devait d'abandonner la partie, visiblement le cratère n'était vraiment pas loin, la masse devant eux devait les protéger de la chaleur. Arthur rapprocha sa main de la terre qui était amassée, en effet elle était assez chaude, ils étaient à quelques mètres du véritable danger.

« Bon, c'est réglé, je vais avoir besoin de vous... »

C'était décidé, il fallait faire cet envol. C'était sûrement risqué mais il avait confiance en Kalinka et les capacités de ses compagnons. Il n'avait aucune idée de comment ils allaient pouvoir descendre ou s'ils allaient devoir rester dans les airs le temps de trouver un point d'accroche. Cette situation inédite ne devait pas freiner le ranger, mais il devait tout de même se montrer prudent : une fois en l'air, il allait réellement perdre tous ses repères et il ne pourrait que compter sur la parole de sa collègue et le vol de sa Libégon pour le guider. Il sortit un petit lien d'une de ses poches et retira ses lunettes le temps de l'installer sur les branches, il vérifia qu'il l'avait bien installé en tirant légèrement dessus avant de poser les lunettes à nouveau sur son nez. Mike l'avait prévenu : il ne pouvait pas se permettre de les perdre, alors il valait mieux ajouter une petite sécurité pour éviter tout problème futur. Et puis, il fallait le dire, ce genre de petite chose à faire lui permettait également de prendre une inspiration, de se poser un instant et de se préparer à la suite des opérations.

« Je suis prêt. »

Il s'en remettait maintenant complètement à sa collègue, après l'apparition de la Libégon, le jeune homme s'approcha d'elle, la flattant gentiment pour créer un petit lien et la remerciant avant de s'installer derrière ses ailes, ses jambes tenant au niveau de la courbure de ses pattes arrières pour éviter tout risque de chute. Il chercha un moyen de ne pas trop l'ennuyer pour placer ses mains et trouva un espace juste avant ses ailes qui devrait aller s'il ne lui tirait pas trop dessus. Si Emma avait été là, elle aurait pour sûr demandé de faire elle aussi un tour, mais malheureusement ce n'était pas une journée aussi joyeuse. Le décollage allait commencer et l'aveugle serra bien ses jambes contre le flanc de la Libégon, il n'était pas question qu'elle pusse partir sans lui.

Mots : 1251.

Pardon pour le délaiii.

wetm · Inscrit le : 16/01/2022 Messages : 1362 Région : Unys

La journée était déjà difficile, mais le premier vrai obstacle de notre périple vient de se dresser devant nous. J'ai beau l'avoir décrit à Arthur, ce qui devrait m'aider à prendre conscience de ce que j'ai sous les yeux, je reste pantoise devant le mur qui s'élève. Enfin plutôt le sol qu'un mur. Le sol devenu un mur. Les maisons encore accrochées par les fondations, à moitié effondrées, me donnent l'impression d'être dans un film de science-fiction. Si seulement. Qu'est-ce que j'aimerais que tous ces dégâts, tous ces blessés et tout ces morts potentiels ne soient qu'un scénario imaginaire ! Malheureusement ce n'est pas le cas et mon collègue et moi avons pris la responsabilité d'aider du mieux qu'on peut. C'est pas le moment de se dégonfler !
Joignant la parole à la pensée, je fais des propositions à Arthur pour passer par-dessus l'obstacle. J'essaye d'avoir un ton assuré pour ne pas lui donner l'impression que je pourrais flancher. Je me connais, même si je me retrouve à hurler, je voudrai aller jusqu'au bout. Seulement mon collègue ne le sait pas et il pourrait prendre ça pour de la véritable panique, une perte totale de mes moyens et se dire qu'il doit assurer pour nous deux et ne peut plus compter sur moi. Enfin, tant qu'il n'y a pas de cadavre quoi, car je n'ai toujours aucune idée de la manière dont je pourrais y réagir. Bref, Green ou G-15986, voilà les deux options dont je dispose.

Je hoche la tête et observe pendant qu'Arthur fait appel à son libegon. J'ai déjà eu l'occasion de voir ce pokémon, mais jamais d'aussi prêt ou dans un contexte... J'ai envie de dire amical, même si ce n'est pas le meilleur mot pour décrire la situation dans laquelle nous sommes. Bien sûr elle me permet de mieux connaître l'autre maître de Ligue, mais si on avait pu discuter autour d'un latte, ça m'aurait bien été aussi.
Les ordres qu'il donne à son pokémon sont clairs, précis, et la créature les reçoit sans aucune incompréhension apparente. Je suis toujours impressionnée de voir à quel point une compréhension complexe peut s'établir entre un dresseur et ses compagnons, même si je le fais avec les miens. Disons que j'ai tendance à être moins formelle, j'espère que si je dois le montrer mon collègue ne me jugera pas. Ceci-dit s'il a un peu suivi mes matchs, il a bien dû s'en rendre compte.
Bref, j'observe le guériaigle prendre de la hauteur dans le but de voir s'il se fait attaquer lorsqu'il arrive en haut de la pente. Je n'y avais pas pensé avant, mais puisqu'on ne sait pas ce qu'on va trouver de l'autre côté, on ne peut pas savoir non plus s'il n'y a pas des pokémons agressifs prêts à nous couanetoner. Je retiens mon souffle, mais rien ne se passe. Le guériaigle ne rencontre aucune turbulence jusqu'à son retour. Ca me rassure.
Arthur confirme qu'il aura besoin de Green, avant de la faire sortir de sa pokéball, je lui fais part de mon constat. Peut-être qu'il y a pensé, mais puisqu'il ne peut pas le voir...

- Ok pas de soucis ! Ce qui est bien c'est que ton Eagle s'est pas fait attaquer en chemin, donc on devrait pouvoir jauger le truc une fois au-dessus sans prendre de risque.

J'active la pokéball de Green. La libegon apparaît sur un tas de gravats. Elle fait vibrer ses ailes, ce qui soulève un nuage de poussière, s'arrête quand je lui fais signe que c'est un mauvais plan. Ses cornes-antennes (j'ai jamais compris si c'était l'un ou l'autre) frétillent et sa pupille tourne vers chaque direction derrière les capsules rouges qui protègent ses yeux.

- Coucou ma belle ! Coup de bol que t’ai été avec moi aujourd'hui, on va avoir besoin de toi, je lui désigne Arthur. C'est un copain, j'ai besoin que tu le laisse aller sur ton dos. On essaye de régler... Ca, j'écarte les bras pour tout désigner dans un élan d'impuissance.

Green est une grande voyageuse. Je ne sais pas où elle va lorsqu'elle n'est pas avec moi, mais au vu de son expression quelque chose me dit qu'elle n'a jamais rencontré un tel paysage désolé. Elle ne réfléchit pas plus et va s'abaisser devant Arthur afin qu'il puisse monter sans difficulté sur son dos. Je les observe attentivement, pouor être sûre que mon collègue soit bien placé et que Green n'aura pas de réaction innatendue. Ce n'est qu'une fois que je suis sûre que tout va bien que j'invoque mon golemastoc hors de sa pokéball. Au départ je crains que ses mécanismes ne s'activent pas à cause de l'environnement ou de la chaleur, mais ses circuits finissent pas s'illuminer, m'indiquant que tant son organisme que ses rouages vont bien. J'espère qu'il en sera autant une fois qu'on se sera envolés. Je n'ai pas voulu insister dessus, mais il y a toujours des chances qu'une fois en haut et exposé à la chaleur G-15986 tombe comme une brique. Green sera là pour me sauver, elle arrive à me tenir avec ses pattes avant, mais ce sera pas une partie de plaisir quand même !
Après avoir chassé ainsi la peur de mourir, je monte sur le dos de mon golemastoc, m'accroche à son épaule, et lui ordonne de s'envoler juste après Green.

La chaleur augmente petit à petit à mesure que nous montons, jusqu'à me frapper comme une vague une fois que nous atteignons le sommet et sommes exposés au cratère. Je manque d'air pendant quelques instants, le temps de me calmer, tousse avant de retrouver une respiration courte mais à peu près normale. En bas s'étend l'immense puits de lave et de flammes. Il semble alimenté par plusieurs deltas de fines rivières de laves qui s'échappent du sol alentours, ou alors c'est l'inverse, il s'y vide pour ne pas déborder. Qu'est-ce qui a pu provoquer une chose pareille ?

- Arthur !, je crie pour qu'il m'entende même si nos deux pokémons sont proches et lui décrit ce que je vois. Il y a aussi des bandes de sol sur les côtés, mais j'ai peur que nos godasses fondent si on s'y pose ! La lave est assez stagnante et rassemblée dans le même gros trou, j'observe et réfléchi en parlant jusqu'à ce que mon regard se pose sur une plateforme artificielle disposée quelques mètres en haut de la lave et où plusieurs personnes se trouvent. J'en parle à mon collègue : Je te propose qu'on aille là-bas, ça a l'air safe

Je désigne l'endroit à mes pokémons afin qu'ils nous y emmènent. En nous approchant, je peux constater que les personnes sont équipés de tout un matériel d'analyse comme dans les films. Avec une sorte de foret, ils prélèvent des échantillons de sol au bord du puits de lave. Ils sont surpris de nous voir atterrir. L'un d'entre eux nous reconnaît immédiatement. Puis, on se fait légitimement demander ce qu'on fout là. Logique.

- On veut aider ! Nos pokémons sont puissants, je suis sûre qu'on peut être utiles.

Ma vision des choses est peut-être enfantine, mais n'y connaissant rien ou pas grand chose à la lave et ce qui s'en rapproche, je ne vois pas comment argumenter plus sur notre présence ici. Comme, de ce que j'ai compris, Arthur a plus l'habitude d'être intrépide que moi dont c'est la première escapade depuis que j'ai obtenu mon image officielle, je m'en remets à lui :

- Tu veux bien leur expliquer, Arthur?, il parlera mieux que moi en plus.

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Arthur prenait conscience que la mission pouvait être plus périlleuse qu'il ne l'aurait pensé en demandant à Kalinka de se joindre à lui. Sa motivation n'avait pas changé, mais la jeune femme était peu à l'aise et il se demandait s'il avait bien fait de la pousser à l'accompagner. Si quelque chose devait lui arriver, il aurait sûrement plus de mal à rester détacher. Elle n'était pas une membre de son organisation mais une collègue de la Ligue. Elle combattait dans des arènes, des stades et non pas sur le terrain, peut-être aurait-il dû ne pas montrer autant d'enthousiasme ? Au moins, il fallait dire qu'elle restait forte face à l'adversité et qu'elle savait ce qu'elle voulait. Ils étaient arrivés au plus proche de l'épicentre et ils allaient pouvoir commencer à travailler, mais encore une fois, il allait falloir être à la hauteur.
Kalinka marqua un point en indiquant que Eagle n'avait pas été attaqué, cela ne voulait pas dire qu'il n'y avait pas de danger direct, mais cela pouvait être rassurant dans l'idée que nous n'allions pas forcément être attaqués immédiatement en survolant le cratère. Le champion était content de pouvoir compter sur elle à ce moment stratégique et qu'elle fut une dresseuse suffisamment expérimentée pour avoir des Pokémon qui acceptaient de le porter. Il fallait dire qu'il n'avait pas non plus le même gabarit qu'elle et il craignait réellement d'ennuyer la Libégon, mais il devait reconnaître qu'il n'avait pas réellement le choix, si Eagle lui avait fait comprendre qu'il ne pouvait pas s'avancer, c'était bien pour une raison. Le jeune homme se prépara à partir, relevant son vêtement au-dessus du nez pour se protéger d'éventuelles émanations gazeuses. Pour ses yeux, c'était une autre histoire, Mike avait insisté pour développer un masque spécial, mais pour tout dire, le jeune homme ne voyait pas d'intérêt à les couvrir vu leur état actuel et était bien trop habitué à ses lunettes, surtout pour ses missions. Il avait tout de même la crainte que celles-ci pussent se casser durant cette nouvelle épreuve, alors il devait tout de même y faire attention.

« Merci Green, je compte sur toi. »

Les deux s'envolèrent avec une grande célérité, ce qui imposa à Arthur de serrer encore l’étreinte de ses jambes sur son flanc, il craignait toujours de lui faire mal, mais cette crainte était masquée par celle de tomber. Le jeune homme essaya de se concentrer, la chaleur était en effet plus intense, mais pas encore insupportable, il sentait que son équipement était efficace car seule ses parties découvertes ressentaient ce changement de température.
Kalinka commença à lui donner des indications en plein vol, elle le surprenait tout de même de réagir avec autant d'efficacité.

« Je te suis ! »

Il était obligé de hausser la voix et de la laisser décider, ce qui n'était pas totalement inconfortable, il savait depuis le départ qu'il pouvait s'en remettre à elle. Il n'avait pas d'autre choix que de lui faire confiance et l'écouter mais cela pouvait justement cimenter leur relation d'une belle manière. Arrivés sur place, Arthur ressentit la descente et se dit qu'il préférait réellement voler avec ses propres Pokémon car il connaissait leur manière de bouger, mais que c'était une expérience nécessaire pour ses missions, il en discuterait avec Leon en rentrant.
D'après Kalinka, il y avait des personnes par ici, probablement des scientifiques envoyés sur place pour comprendre le phénomène. Alors que le jeune homme descendait de sa monture, non sans avoir encore remercié la Libégon, un scientifique les avait reconnus et les autres s'approchèrent avant de nous interroger sur notre présence. Arthur essaya de s'avancer, la main toujours sur la Libégon, histoire de ne pas avoir une mauvaise surprise, ce serait tout de même terrible de finir ainsi. Kalinka prit la parole pour justifier notre présence avant de demander au champion de prendre le relais. Il se décida à la rejoindre et passa d'une épaule à l'autre, posant sa main sur celle de Kalinka, lui apportant son soutien autant qu'il recherchait le sien.

« Veuillez excuser notre intrusion. Nous avons des suspicions sur ce qui a causé ce cratère. Nous avons été mobilisés pour soutenir la région de Kalos face à cette catastrophe, mais nous sommes également capables de prêter main forte s'il faut combattre une menace. »

Nous n'avions aucune idée de ce qu'il se passait réellement, mais nous ne pouvions pas non plus rester les bras croisés simplement à cause d'une méconnaissance du terrain. Il fallait plus que ça pour nous arrêter.

« Avez-vous des éléments à nous donner ? »

Pendant un instant, il n'y eut que le silence, Arthur ne pouvait pas le voir, mais les scientifiques se regardaient, pour voir qui allait prendre la parole, quand finalement l'un d'entre eux s'avança.

« Je suis le Dr Colbert. Vous êtes sur notre terrain d'étude. »

Il révéla qu'ils avaient formulé différentes hypothèses et que d'après leurs premières observations, il se pouvait qu'un ou plusieurs Pokémon soient responsables de cet événement, même s'ils n'avaient eu aucune apparition pour le moment. Ils ne pouvaient pas tout expliquer, cependant et leurs recherches n'étaient pas rapides. Ils ne voulaient d'ailleurs pas non plus nous voir nous précipiter dans le cratère de manière désespérée.

« La lave, une nuée ardente, le pire pourrait vous arriver si vous travaillez de manière inconsidérée, vous êtes équipés, mais là-dessous, cela ne suffira pas. Vous pouvez rester ici mais -

- Docteur ! »

Le sixième sens d'Arthur venait d'agir et il s'abaissa, forçant Kalinka à faire de même en l'attirant contre lui et au sol. La plateforme fut secouée, mais fort heureusement, son installation avait bien été pensée puisqu'elle ne s'écroula pas comme elle aurait dû le faire et ils étaient donc restés vivants. Arthur relâcha Kalinka.

« Désolé, instinct de survie... »

Et de protection, visiblement, mais elle n'avait peut-être pas apprécié d'être ainsi forcée à partager son espace personnel.

« J'espère que je ne t'ai pas fait mal. »

Il se releva et reprit ses esprits alors que le scientifique lui indiquait que c'était le genre de risques qu'ils craignaient, mais arrêta rapidement d'utiliser un ton paternaliste lorsqu'il remarqua ce que d'autres scientifiques essayaient de lui dire. Une faille supplémentaire venait de s'ouvrir, découvrant ce qui semblait être différentes galeries. La bonne nouvelle était que la lave s'écoulait dans ces différents trous, évitant certains risques, la mauvaise était que la sécurité de leur plateforme risquait d'être compromise. Ils décidèrent donc de se pencher en premier lieu sur cette question, laissant les deux champions la liberté de faire ce qu'ils voulaient, même si deux scientifiques les remercièrent de leur présence, leur promettant qu'ils allaient regarder si une voie était accessible pour eux, avant de s'éclipser.

« Kalinka, est-ce que tu vois ce que l'on pourrait faire ? Je pensais demander à mon Iguolta de créer une pluie au-dessus de nous, mais un orage risque de déranger les appareils et nous leur avons sûrement créé assez de souci. »

Arthur avait besoin de la vue de la championne pour le guider, mais aussi de ce qu'elle ressentait sur le moment. Devaient-ils se déplacer encore, ou pleinement utiliser cette plateforme pour pouvoir agir sur le cratère ?
Arthur n'avait pas beaucoup de solutions pour calmer ce qui était en train de provoquer tous ces événements, mais il comptait faire tout ce qu'il pouvait pour améliorer la situation.

« Tu aurais ton Crapustule avec toi ? »

Il avait peut-être le moyen d'agir sur le volcan en le refroidissant avec des attaques d'eau et Alcyone pourrait les reprendre pour créer un Surf sur les parties de lave, sans avoir de parfaite visibilité de ce qu'il se passait, c'était tout ce à quoi il pouvait penser sur le moment, mais il espérait recevoir des éclairs de génie de la part de sa collègue.

Mots : 1390.