Tu ne t’éternisas pas avec Alice, bien que sa compagnie fût agréable, tu sentais que son débit de paroles mettait à rude épreuve ton état. Une fois que tu étais en dehors du Glaive, essayant de le traverser aussi discrètement que possible, tu tentas quand même d’appeler Shoko pour la prévenir que tu étais dans le coin. Si elle ne pouvait pas se libérer tant pis, tu la prévenais un peu au dernier moment après tout. Mais tu préférais faire cet effort plutôt qu’elle se rende compte toute seule que tu étais venu et qu’elle se vexe parce que tu ne l’avais pas prévenu. Elle décrocha au bout de la deuxième sonnerie et tu affichas un sourire qu’elle ne pouvait voir quand elle te demanda directement si tout allait bien.

- Je vais bien panique pas. C’était juste pour savoir si tu étais disponible pour aller a Doublonville, je suis dans le coin mais je reprends l’avion en fin de journée, je n’aurais pas le temps de venir a Rosalia pour voir tout le monde.

Ce n’était pas vraiment un mensonge mais cette optique t’arrangeait bien. Car si tu venais à parler de ton état de santé à ta famille, tu te sentirais obligée d’en parler à ta mère. Autant dire que c’était une étape que tu souhaitais repousser au plus loin. Bien sûr, tu savais que ça te soulagerait un peu que ta mère soit au courant, que tu ne sois plus obligée de faire attention a tes expressions et a ce que tu lui disais. Mais… tu ne te sentais pas prête. Ta mère était déjà suffisamment inquiète vis-à-vis de la flamme depuis de nombreuses années et le fait que tu recherches ton père et ta sœur en quête de réponses, bien qu’elle les souhaitât également, n’arrangeait rien. Alors si tu lui annonçais que tu pouvais perdre la raison n’importe quand… elle refuserait que tu continues ta quête. Et ça, c’était clairement impossible à tes yeux.

Shoko te dit qu’elle peut venir, qu’il faut juste qu’elle fasse la route. Elle te propose de l’attendre dans un petit café du centre-ville, assez discret où normalement tu ne serrais pas trop embêter. Tu lui dis que ça te va et tu raccroches, marchant en direction du bâtiment, portable en main pour te diriger.
Bien que tu sois dans une ville aussi grande qu’Unionpolis, voir encore plus imposante, tu te sens moins épiée que chez toi. Peut être que tu étais monté la tête rapidement concernant ta situation là-bas, ou bien les gens étaient plus respectueux ici. On t’observait oui, mais on ne te suivait pas et ça mine de rien, ça faisait toute la différence. Tu te sentais plus libre de faire ce que tu voulais, dans une certaine mesure. Bien sûr tu faisais toujours attention a tes gestes, qu’il ne soit pas mal interprété. C’était devenue une nouvelle façon de vivre, si tu ne voulais pas retrouver une photo de toi dans les journaux qui détournaient totalement ce que tu étais en train de faire. Mais pour une fois, tu t’autorisas à signer quelques autographes et à prendre quelques photos pour les gens les plus courageux qui osaient venir dans ta direction. Ils ne souhaitaient pas te poser de questions déplacées, juste montrer qu’ils avaient eu de la chance en croisant ta route. Si seulement ça pouvait toujours être comme cela. Tu vivrais bien mieux ta nouvelle popularité.

Le café qu’avait conseillé ta cousine se trouvait dans une petite ruelle perdue. Seuls les habitués devaient connaitre l’endroit car quand tu poussas la porte, tu remarquas immédiatement que la salle était quasi vide. Effectivement, tu ne devrais pas être trop embêtée le temps qu’elle arrive. Tu commandes un thé aux fruits rouges et un fraisier comme tu n’as pas eu trop le temps de réellement manger entre l’avion et ton passage au Glaive. Tu sens d’ailleurs qu’il était temps que tu t’en inquiète, ton estomac se manifeste dangereusement. Heureusement, ils sont assez réactifs et peu de temps après que tu as pris ta commande, voila qu’elle arrive à ta table. Tu pris note que Shoko connaissait des coins sympas, calme et efficace. Le fraisier était à tomber par terre et avoir une dose de sucre te faisait le plus grand bien.

- Ça va, tu as l’air de trouver l’endroit cool.

Tu jettes un regard amusé à ta cousine et celle-ci s’installe à ta table. Un serveur s’approcha de nouveau pour prendre sa commande et tu en profitas pour prendre une crème brulée.

- C’est calme j’aime bien. Puis ils font de bons desserts, je passerais par ici plus souvent quand je serais obligée de venir au Glaive.

- Tu as été au Glaive ? Pour ta demande ?


Tu hoches la tête de haut en bas, tout en continuant de manger ton fraisier. Ta cousine attend davantage de détails donc elle ne dit rien, elle patiente juste. C’était quelque chose que tu appréciais chez elle, elle savait que tu allais t’expliquer et donc qu’il était inutile de te noyer de questions. Une fois ton dessert fini, tu te sens déjà un peu mieux, plus lucide. Tu devrais faire plus attention aux signaux que t’envoyait ton corps, tu le savais. Te fatiguer inutilement ne faisait que tirer sur la corde vis-à-vis de ton état. Mais bon chaque chose en son temps, tu ferais un bon repas en rentrant chez toi. Peut être que tu commanderais, ça serait plus simple.

- Alors ? Elle a été acceptée ?

Shoko perd patience et ton sourire se fait plus large. Elle lève les yeux au ciel pour toute réponse. Tu lui avais déjà fait remarquer qu’elle te ressemblait de plus en plus à force de trainer avec toi au boulot. Elle perdait du "calme Johtonois" comme tu le disais si bien. Chose qu’elle réfutait mais elle pouvait nier qu’il y avait une différence de caractère depuis qu’elle était sous ton commandement.

- Rosen a fini par me l’accorder. Il s’occupera des gros bonnets au-dessus.

- C’est une bonne nouvelle. Ça sera mieux pour toi.

- Oui, moins de taf, ça ne permettra d’aller plus souvent à Unys maintenant.

Elle plisse les paupières, t’observant d’un regard un peu mauvais. Tu sais que ce n’est pas ce qu’elle sous-entendait et tu sais très bien qu’elle pense que ce n’était pas une bonne idée que tu t’occupes personnellement du dossier de ta sœur et de ton père. Mais tu ne reviendrais pas sur cette décision, jamais. Si tu refusais déjà que ton état t’entrave à ce sujet, ce n’est pas l’avis des autres qui allait le faire.

1098 mots

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Demande de modération : Apparition d'un pokémon sauvage s'il vous plait

- Ce n’est pas ce que je voulais dire par là.

- Je sais. Je fais quand même attention à moi, j’ai été voir le doc y’a pas longtemps, il est en train de remodifier mes médocs pour que je ne sois pas obligée d’en prendre plusieurs à la fois. Ça va aller, je serais capable de me contrôler.

- Comme à la Ligue ?

Tu lui jettes à ton tour un regard mauvais. Tu savais que tu n’avais pas totalement gérer à la Ligue, elle n’avait pas besoin de te le rappeler. Elle t’avait prévenu que ça risquait d’arriver mais tu n’avais rien n’écouter, persuader que tu serais capable de temporiser. Même si elle se souciait de ton état, elle se faisait un malin plaisir de te rappeler que tu n’étais pas aussi intouchable émotionnellement parlant que tu le pensais. Et tu savais très bien où elle voulait en venir. Si tu ne supportais pas la pression dans un combat officiel, comment réagirais-tu face à ta sœur et à sa clique de sbires ? Tu connaissais la réponse et tu savais qu’elle avait raison, mais plutôt mourir plutôt que de l’avouer.

- J’essaye justement de prendre d’avantage mes prédispositions pour que ça se passe du mieux possible. De toute manière on peut en parler en long en large et en travers, tu sais que je ne changerais pas d’avis.

La discussion ne se passe pas aussi bien que tu l’avais prévu et tu es un peu déçue. Tu comptais lui demander si elle comptait revenir à Sinnoh prochainement mais tu sentais qu’elle risquait de répondre par la négative si tu ne changeais pas de sujet très rapidement. Le problème c’est que parler de la pluie et du beau temps, ça n’avait été ton fort. Elle pousse un soupir, comme si elle était un peu déçue aussi.

- Tu sais, tata n’est pas dupe, elle se doute que tu ne vas pas bien.

Tu sursautes et immédiatement ton cœur se met à battre à tout rompre. La première pensée que tu as est instinctive : Shoko lui a parler de ton état. Cela doit se lire sur ton visage parce que pour une fois, tu observes une expression de colère, elle qui est toujours si calme en temps normal. D’une voix un peu sèche, elle te répond que non, elle n’a pas trahi sa promesse. Tu te calmes un peu, mais tu sens ton œil gauche te picoter. Tu ne sais pas si elle la fait exprès ou non, mais tu ne veux pas lui donner raison sur ton état. Si la flamme apparait maintenant, tu montrais clairement que tu n’étais pas prête à aller chercher ta sœur. Ton cœur se serre, ta mâchoire se crispe. Tu te sens prise au piège et tu n’aimes pas cela. Tu fini même par te demander si c’était une si bonne idée que cela de chercher à voir ta cousine, elle dont la présence te manquait quand tu étais seule à l’appartement.

- Au moins quand tu es seule, il n’y a personne pour te faire la morale ! Ou presque…

Tu grinces des dents, mais l’illusion n’a pas tort. Personne ne te comprenait sur le sujet. Chercher ton père après toute ses années… Il y avait peu de chances que ça finisse bien. Et ta sœur… la dernière fois que tu l’avais vu elle n’avait pas hésité à t’attaquer. Qui sait si elle te répondra et si c’était la vérité ?
Tu passes tes mains sur tes yeux pour les cacher. Enfin, c’était surtout ta pupille gauche que tu veux qu’elle ne soit visible pour personne. Si tu prenais un cachet, c’était une preuve, si tu n’en prenais pas, de toute manière Shoko saurait qu’elle a fait mouche et que c’était une preuve suffisante qu’elle avait raison. Tu étais coincée et tu le savais parfaitement. Et tu détestais cela.

- A quoi tu joues ? Tu veux juste voir à quel point tu as raison ? Et bien cadeau !

Tu enlèves tes mains et les flammes bleues se mettent à danser devant ton œil, comme un aveu. Tu pris quand même un cachet pour limiter les effets, ta colère était tellement en train de grossir en toi que tu risquais de faire une crise d’un moment ou un autre. Heureusement que la salle était quasi vide et que les gens s’occupaient de leur affaire, sinon tu aurais été dans une merde noire.

- Je sais que je ne vais pas bien Shoko. Je sais que j’ai mes limites, même si bien souvent j’essaye de juste oublier ce problème pour justement que je ne me bouffe pas d’avantage la santé à cause de ça. Mais je ne peux pas abandonner, je dois savoir où il est et pourquoi il n’est pas rentré quand il a vu qu’Elysiana ne changerait pas d’avis. Tu n’imagines pas à quel point ça me ronge qu’il ne soit pas là. Et tu n’imagines pas à quel point je veux à ma sœur pour ça. Et même si ça doit me bouffer le reste de cervelle qui me reste et bien ça sera la dernière chose que je ferais. Car tous ce que j’ai fais depuis que j’ai mon starter, ça a toujours été dans cet unique but : retrouver mon père et mettre ma sœur derrière les barreaux. Tu comprends ? J’ai aucune autre raison de vivre à part ça. Si j’abandonne, j’aurais fait tout ça pour RIEN.

Tu appuis le dernier mot d’un coup de poing sur la table. Tout ton corps se met à trembler et tu crains qu’il ne soit trop tard pour éviter la crise. Ta cousine pose sa main sur la tienne pour tenter de te calmer et tu entreprends de calmer ta respiration et te vider la tête pour ne pas te mettre à halluciner. Tu sais que le fantôme n’est pas loin vu que tu l’as entendu et qu’il suffit juste d’une étincelle pour que tu exploses pour de bon. Tu croises le regard de Shoko et tu peux y lire de la peur, de la tristesse et du remord. Elle s’en veut de t’avoir repoussé dans tes derniers retranchements, tu le sais. Mais ça n’empêche pas que le mal est fait. Tu poses ton autre main sur la sienne puis tu te redresses en la relâchant. Tu déposes quelques billets pour payer ta commande et la sienne. Tant pis pour la crème brulée.

- Tu seras toujours la bienvenue chez moi, quand tu voudras revenir. Mais si tu comptes m’empêcher d’avancer, autant te le dire tout de suite, c’est peine perdue.

Sur ces derniers mots, tu pars du café et tu entreprends d’aller vers l’aéroport pour ne pas louper ton avion. Autant dire qu’avec la flamme qui était de sortie, tu ne passerais pas autant inaperçue qu’à l’aller.

1121 mots

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spoiler:

Modération : J'utilise ma Masterball que je retire de ma T-card immédiatement, merci

Bien que tu eusses eu la réponse que tu attendais du Glaive, tu n’étais pas revenue de bonne humeur de ton petit allé retour à Johto. Pire, tu gardas une humeur morose, surtout quand tu avais compris que Shoko ne reviendrait pas pour le moment. Bon c’était clairement ta faute, tu l’avais envoyé bouler sous le coup de la colère. Mais… tu avais gardé quand même un petit espoir qu’elle comprenne pourquoi tu t’étais mis dans un tel état. Visiblement ça n’y changerait rien. Comme tu t’en doutais, tu serais seule dans cette quête, jusqu’au bout.
Tu préparas donc ton déménagement seule, gardant quand même ton appartement a Unionpolis sous le coude. Cela limita tes affaires à transporter, bougeant le strict nécessaire à Joliberges. De toute manière, tu avais plutôt un style de vie simple quand tu étais chez toi. Tu n’étais pas du genre à décorer beaucoup et quand tu y étais, c’était surtout pour dormir quand le poids de la flamme se faisait trop lourd. Le reste du temps, tu étais plongée dans tes entrainements, ton travail ou de potentielles pistes pour trouver ta sœur. Tu n’avais pas le temps – du moins tu ne le prenais pas – pour des choses qui n’avaient pas d’intérêt avec cela.

Ton départ du commissariat se fit dans la discrétion. Tu acceptas quand même de faire un pot de départ vu que tu avais quand même travailler plusieurs années ici maintenant. Mais tu évitas tout ce qui pouvait être lié à la presse, même si normalement ton rang exigeait un petit discours. Tu le fis, en comité réduit, avouant que tu avais été fière de bosser parmi des gens qui avaient envie de faire bouger les choses et qui n’avaient pas peur de mettre leur vie en jeu pour faire respecter la loi. Que tu espérasses que les choses resteraient ainsi, même après ton départ et que personne ne se laisserait tenter par le pouvoir de la corruption. Et qu’au besoin, tu restais disponible, si jamais ils avaient besoin de ton aide.
Tu avais toujours le cœur lourd de partir d’ici, mais tu savais que c’était pour le mieux. En allant à Joliberges, tu aurais plus de temps libre et donc tu pourrais enfin reprendre les choses en main. Tu eu l’occasion d’aller voir ton médecin avant ton départ de la ville pour récupérer tes nouveaux médicaments et ce dernier te fit promettre de revenir régulièrement dans le coin pour surveiller ton état. C’était bizarre, c’était comme si tout le monde s’attendait à ce que tu ne reviennes jamais.

Puis un matin, très tôt pour éviter de croiser qui que ce soit, tu plaças toutes tes affaires dans ta voiture. Voir ton appartement aussi vite te rendait mélancolique, même toi tu ne savais pas si tu allais y revenir un jour. Tu aurais aimé le prêter a Shoko, c’était même l’une des raisons pour laquelle tu voulais la voir, mais tu n’avais pas eu le temps de lui poser la question. Tant pis, ça ne serait qu’un énième regret que tu pouvais rajouter à ta liste. C’est une fois que tu fermas la porte à clé et que tu t’installas au volant que tu te rendis compte que tu avais une boule dans la gorge. Quitter ce qui se rapprochait le plus d’un chez toi ne te plaisait pas. Mais tu n’avais pas d’autre choix, tu le savais très bien.

La route pour aller à Joliberges n’était pas des plus longues en voiture, mais le soleil c’était enfin levé quand tu arrivas sur place. On t’avait envoyé les clés de ton nouveau logement par la poste et donc tu n’avais pas à attendre pour y déposer tes affaires. Bien sûr tu allais devoir acheter à nouveau du mobilier si tu voulais avoir le minimum vital et donc la journée allait vite être ennuyante et fatigante. Dés l’ouverture, tu étais dans l’un des magasins de cette grande enseigne qui c’était installée partout dans le monde. Deux heures plus tard, tu te retrouvais avec un tas de meubles à monter et un compte en banque allégé. Tu lâchas un soupir et le reste de la journée passa sans que tu t’en rendes compte, tu avais à peine eu le temps de cliquer des paupières. Tu étais partie avant que le soleil ne se lève et quand tu eusses fini, il était déjà reparti. Tu te laissas tomber dans ton lit tout juste fait et tu fermas les yeux, trop fatiguée pour faire quoi que ce soit d’autre, même manger. Le reste attendra bien demain, tu voulais juste dormir. Dormir d’une nuit paisible et sans rêves.

Si tu savais ce qu’il t’attendait ici, peut être que tu aurais été moins enclin à venir à Joliberges. Tu eu un sommeil de plomb, qui te paraissait étrangement trop profond. Tu ne rêvais pas, mais tu avais conscience de dormir. L’expérience était bizarre, presque effrayante. Tu te demandais même si tu allais réussir à te réveillée mais quand ton réveil sonna, tu n’eus aucun mal à ouvrir les yeux. Tu restas ainsi un moment, à fixer ton plafond en te demandant ce qui venait de se passer. Tu avais eu l’impression que la nuit n’avait durer que quelques secondes et au final tu étais aussi fatiguée que quand tu t’étais couchée. Tu grommelas, rajouta une heure sur ton portable et referma les yeux pour te rendormir aussi tôt. Cette fois tu n’en gardas aucun souvenir.

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Spoiler:

Demande de modération : Apparition d'un pokémon sauvage s'il vous plait

Une fois ton appartement un minimum aménagé, tes affaires rangées à leur place et ta première journée de boulot effectué dans ton nouveau lieu de travail. Une espèce de routine commença doucement à s’installer. Déjà tu remarquas immédiatement un changement, un qui te fit le plus grand bien, c’est qu’ici chacun s’occupait de ses affaires. Tu pouvais tout de suite voir que c’était un village de marins et ils avaient clairement d’autres préoccupations que la vie d’un vainqueur de la Ligue. Ils étaient surtout contents d’avoir de nouveau un Lieutenant de police dans les parages pour maintenir l’ordre, bien que ce n’était clairement pas une ville à problème. L’endroit était particulièrement isolé des autres villes de la région, on retrouvait surtout des familles qui étaient installés dans le coin depuis des générations ou bien des petits nouveaux comme toi qui recherchaient un peu de calme. Et là-dessus, tu dois bien avouer que tu ne regrettais pas ton choix.
Commencer à avoir une routine permettait à ton cerveau malade de se reposer, être enfin moins stressé. Quand tu ne travaillais pas, tu t’entrainais ou tu méditais sur l’île de Fer, un lieu très prisé pour les combats pokémon ardus. Tu savais bien que tu ne devais pas trop prendre la confiance sur ton état car une crise pouvait arriver n’importe quand, mais ça te faisait énormément de bien de ne pas avoir l’impression d’exploser à tout moment.

Malheureusement, tout n’était pas parfait. Pour une raison obscure, tu dormais très mal depuis ton arrivé. Cette sensation d’avoir conscience de dormir sans rêver pour autant était déroutante et tu n’arrivais pas à t’y habituer. Pire, plus tu ressentais cette sensation, plus tu avais l’impression qu’elle n’était pas naturelle. Par moment, tu avais l’impression qu’il y avait quelque chose avec toi quand tu dormais. C’était comme ci cette chose cherchait une occasion, comme si elle voulait sonder ton esprit, mais qu’elle n’y parvenait pas. Vous vous retrouviez donc bloqué dans cette espèce de lieu sombre où tu ne pouvais t’en aller avant que ton réveil ne sonne.
Le problème, c’est que tu n’osais pas vraiment en parler. Tu n’arrivais pas à déterminer si c’était un nouveau symptôme dû au spectre ou bien si c’était totalement autre chose. Et pour quelqu’un comme toi qui passait énormément de temps à dormir pour fuir tes maux de tête chronique, c’était un véritable calvaire.

Il aura fallu attendre trois semaines pour que tu finisses par en parler à Charles, le champion de l’arène de Joliberges. Tu voyais ce dernier de temps en temps, surtout pour vous entrainer. Tu avais besoin de combat de haut niveau et le père de Pierrick était toujours ravi de pouvoir répondre présent et de tenter sa chance contre toi. A force, tu le voyais presque comme une figure paternelle, à sa façon Charles s’inquiétait de ton état. Il veillait à ce que tu manges à ta faim, que tu sortes régulièrement parce qu’il te trouvait trop pâle, que tu t’habilles correctement parce que ta tenue fétiche était quand même assez particulière et surtout, que tu dormes bien. Il s’inquiétait en voyant régulièrement tes cernes sur ton visage. Bon tu n’avais jamais eu un teint frais, mais là, c’était vraiment pire par rapport à d’habitude.

- Justement… Je ne dors pas très bien en ce moment. En fait, depuis que je suis arrivée à Joli-berges, mes rêves sont bizarres.

- Tu ne ferais quand même pas régulièrement des cauchemars ?

Le fait que Charles te pose une question aussi précise te fit froncer les sourcils. Tu te demandais où il voulait en venir et tu lui dis que non, ce n’était pas vraiment comme des mauvais rêves. C’était même des nuits sans rêves, avec justement la sensation de dormir mais de ne pas savoir te réveiller. Le champion afficha un air grave et il stoppa net votre combat en cours. Il te demanda de le suivre à la bibliothèque de la ville et tu le suivis sans un mot. C’était bizarre qu’il réagisse ainsi, tu avais une mauvaise impression, comme s’il s’avait ce que tu avais et que ce n’était pas bon signe du tout. Pour la première fois depuis ton arrivée, tu pris un cachet pour prévoir le coup, alors que ton cœur tambourinait contre ta poitrine.

Arrivé dans la bibliothèque, Charles se dirigea droit dans une zone rempli de livres qui avaient l’air vraiment anciens. Certains étaient même sous vitrine, avec une petite étiquette signalant qu’il fallait une autorisation spéciale pour les manipuler. Heureusement, le brun ne semblait pas être là pour cela car c’était un bouquin présent sur l’une des étagères qu’il prit dans sa main.

- T’sais, s’il y a aussi peu de gens à Joliberges, ce n’est pas seulement parce que la ville est dans un coin pourri et que y’a pas trop de taf dans le coin. C’est surtout à cause des îles lé-gendaires, tu en as déjà entendu parler ?

- Ouais… J’ai dû ramener Heatran au Mont Abrupt une vraie partie de plaisir.

- Ah ! Oui, ça me parle vaguement cette histoire, je ne savais pas que tu en avais fait partie. Bref, il existe deux autres îles en plus du Mont Abrupt, l’île pleine lune et l’île nouvelle lune. La première est plutôt cool, avec une forêt luxuriante et si tu as de la chance, tu peux y rencontrer une Cresselia.

- Et la deuxième ?

- Il y fait toujours sombre, quasiment personne ne veut y aller. Quand des gamins y vont pour se lancer des défis, il n’est pas rare que l’un d’entre eux finissent par avoir des cauchemars sans fin quand il s’endors. On dit que des Darkrai vivent sur cette île.

Sur le moment, tu ne comprenais pas trop où Charles voulait en venir. Vu sa tête, il croyait dur comme fer qu’un Darkrai s’amusait avec tes rêves. Mais pourquoi ? Tu n’avais jamais mis les pieds sur cette île toi. Tu le regardais, un peu dépitée, tu n'aurais donc jamais la paix, où que tu ailles ?

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Fuite:

Le membre 'Asuna Maruoka' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'[MOD] Fuite n°2' :

Le Champion de Joliberges profita de ton silence pour ouvrir le livre qu’il tenait entre les mains et il le posa sur la table devant toi. Tu y vis une représentation du dit pokémon. Un fantôme, une ombre, avec une chevelure blanche comme de la fumée. Il avait autour du cou une espèce de collerette rouge qui donnait l’illusion d’avoir une mâchoire inferieure démesurée. Mais le détail qui te perturbait c’était cet œil gauche d’un bleu très clair, très semblable à tes propres prunelles. Charles s’inquiétait un peu de voir que tu ne réagissais pas plus que cela. Au contraire, tu semblais même fascinée par l’image devant toi. Il fini par refermer le livre et tu détournas le regard vers lui.

- C’est des légendes Charles. Et même si c’était le cas, je suis supposément censé faire quoi ? Ne plus dormir ?

Il soupire, peut être qu’il avait espoir que tu serais un peu plus coopérative. C’était vraiment mal te connaitre malheureusement. Tu savais qu’il s’inquiétait simplement pour toi et dans un sens c’était très gentil de sa part, mais après tout ce qui t’était déjà arrivé, tu n’avais pas envie de courir après une légende. Surtout que bon, certes tu ne dormais très bien, mais tu ne faisais pas des cauchemars pour autant.
Pourtant, quelque chose te fascinait chez ce pokémon sans que tu saches réellement pourquoi. Tu tires le livre de nouveau vers toi et tu le rouvres pour l’observer de nouveau, songeuse. Tu finalement tu affiches un micro-sourire à ton aîné.

- En vrai, je trouve qu’il a une bonne tête.

- Une bonne tête… ? T’es complètement timbrée quand tu t’y mets.

S’il savait. Il aurait de réelles raisons de s’inquiéter pour toi. Tu décides de changer de stratégie et tu hausses les épaules, essayant de convaincre le champion que de toute manière tu n’y croyais pas. Après tout, rencontrer un pokémon de ce genre, il fallait soit avoir une sacrée chance, soit justement avoir une sacrée poisse. Le fait que tu rentres plutôt bien dans la deuxième catégorie te mit le doute pendant quelques secondes. Et si Charles avait raison ? Mais dans ce cas-là, pourquoi toi ? Certes tu avais plutôt un bon lien avec les pokémon ténèbres et même un lien involontaire avec les spectres, mais attirer un pokémon légendaire, c’était bien la première fois que ça arrivait. Si c’était bien ça. A vrai dire tu ne savais plus vraiment quoi en penser.

- Tu pourrais aller sur l’île nouvelle lune. On dit que les plumes de Cresselia sont un remède contre les cauchemars des Darkrai.

- Sinon je peux aller le capturer.

Cette fois, il t’observait comme si tu étais réellement folle. Peut-être que tu l’étais un peu, où bien tu ne te rendais vraiment pas compte à quel point cette île pouvait être dangereuse. Mais bon, ce n’était pas comme si tu y allais toute seule, tu aurais tes compagnons avec toi pour t’aider et te protéger au besoin. Charles ne semblait vraiment pas convaincu et de nouveau tu haussas les épaules.

- Ecoute, je suis, je pense, plutôt une bonne dresseuse. J’ai déjà réussi des missions plutôt compliquées en tant d’agente. Et j’ai vaincue la Ligue. Tu crois vraiment que cette île pourrait venir à bout de moi ?

- … Dit comme ça, non. Mais je crois que tu n’as vraiment pas idée de ce que tu cherches à capturer. Ce n’est pas une espèce qui à un bon fond tu sais.

- Tu me dis ça à moi, qui a passé ma vie à combattre les préjugés liés à la flamme ? Et qui fait équipe avec quasiment que des pokémon de type ténèbres ? Ils font parti des pokémon les plus loyaux que je connaisse.

Il lève les mains en signe de paix, sentant bien qu’il n’a pas choisi ses mots avec prudence. Tu ne lui en veux pas, les habitudes ont la peau dure, mais ça te donnait une raison supplémentaire de vérifier si c’était bien un Darkrai qui hantait tes rêves. Tu savais que tous les pokémon de ce type n’était pas obligatoirement mauvais et ça te contrariait réellement qu’il pense cela.

"Ton père lui aurait compris. Tu pourras te voiler la face autant que tu veux, Charles ne sera jamais la figure paternelle que tu attends. Tu as peut-être passé trois semaines tranquilles, mais tu perds ton temps ici"

Tu sursautes et tu plaques tes mains sur tes oreilles, horrifié d’entendre de nouveau le fantôme. Tu avais baissé ta vigilance. Charles t’appelle pour te faire revenir à la réalité, mais tu ne l’entends plus. La flamme sort de ton œil gauche et avant même que tu ne comprennes quoi que ce soit, tu t’effondres et les ténèbres obscurcissent ta vision.

Tu ne sais pas combien de temps tu perds connaissance. Etrangement, pour une fois, malgré le fait que le fantôme a fait son apparition, ainsi que la flamme, tu n’as pas mal à la tête. C’était comme si tu flottais entre deux mondes, le réel et ton subconscient. Quand tu ouvris de nouveaux les yeux, tu étais à l’hôpital, du moins ce qui pouvait s’en approcher comme Joliberges était vraiment une petite ville. Mais tu supposas être dans une espèce d’hôpital comme on t’avait collé une perfusion. Une femme te demanda comment tu te sentais et envoya quelqu’un chercher Charles. Tu étais encore trop dans le gaz pour répondre quoi que ce soit, plissant les paupières pour rendre la lumière autour de toi plus supportable. Tu peinais à comprendre ce qui venait de se passer, puis ton cerveau alluma tous les signaux d’alerte qu’il pouvait. Depuis combien de temps tu avais perdu connaissance exactement ? Tu avais la bouche sèche comme si tu n’avais pas bu depuis des jours et quand tu essayas de te redresser dans ton lit, tout se mit de nouveau à tourner autour de toi. Tu fixas l’infirmière et elle eu un mouvement de recul légitime quand la flamme fit son apparition pour se qui te semblait mentalement être la deuxième fois de la journée. Charles arriva pile au bon moment et tu lui posas la question qui te brulait les lèvres depuis maintenant plusieurs secondes.

- J’ai perdu connaissance combien de temps exactement ?

- Quatre jours. A ce niveau là c’est même plus de la perte de connaissance Asuna, on n’arrivait pas à te réveiller. Et croit moi que je t’ai foutu de sacrées claques pour essayer.

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Demande de modération : Apparition d'un pokémon sauvage s'il vous plait

Tu avais l’impression de ne pas être totalement réveillé encore. Ta tête te tournait et un début de mal de crâne te lançait de temps en temps. Tu en avais l’habitude, mais la sensation restait quand même particulièrement désagréable. Tu entends vaguement que Charles te pose des questions mais tu es trop perdue dans tes pensées pour capter ce qu’il te dit exactement, si bien que l’infirmière lui demande de te laisser quelques minutes pour reprendre tes esprits. Tu essayais de te souvenir de ce que tu avais vu, même si pour toi, tout semblait n’avoir durer qu’un bref instant. Un bref instant de paix, où tu n’avais rien ressenti. Ni peur, ni frustration, ni doute. Maintenant, ce qui t’inquiétait c’est que tu n’avais rien vu venir, tu n’avais rien pu faire pendant quatre jours pour essayer de te tirer de là et le fait que ce soit appréciable était terriblement dangereux. Tu avais juste enfin de retrouver cet état second de bien être où plus rien n’avait d’importance. Tu pouvais juste dormir, sans qu’aucun de tes rêves ne dérangent ton repos. Tu commençais à comprendre pourquoi les gens avaient peur de ce pokémon. Car tu en étais sûre et certaine, c’était lui qui était derrière tout cela, Charles avait raison. Tu avais du mal à te souvenir mais l’image d’un œil azur restait gravé dans tes souvenirs. Il avait été là, pendant ces quatre jours.

- Tu vas bien ?

Tu comprends que le champion se sent perdu et qu’il ne sait pas quoi te dire pour entamer cette discussion à laquelle tu ne peux échapper. Tu soupires avant de passer tes doigts sur tes yeux un instant, les laissant glisser sur tes tempes pour t’offrir un massage pendant quelques secondes. Tu allais bien, c’était surement cela le plus étrange. Tes symptômes étaient plus liés au fait que tu n’avais rien mangé ni bu pendant un long moment.

- Honnêtement j’ai connu pire. J’ai surtout faim et soif. Mais… sinon je crois que c’est le sommeil le plus réparateur que j’ai eu depuis plusieurs années.

Tu affichais un air sérieux, tu ne voulais pas lui faire croire que tu étais en train de plaisanter. Tu n’avais pas envie qu’il te fasse encore la leçon alors que cela te perturbait déjà bien assez. Charles te tend un verre d’eau et tu le remercie avec un petit sourire sincère. Le liquide fait du bien à ta gorge desséchée et tu lui tendis le verre pour qu’il le remplisse à nouveau. Tu te sentais bien mieux avec quelque chose dans l’estomac et avec la gorge qui ne semblait plus sur le point de craquer à tout moment, tu toussotas pour retrouver ta voix. Une fois que tu étais certaine que ça irait et que tu ne risquais pas de tomber du lit une fois que tu poserais le pied à terre, tu demandas à l’infirmière de t’enlever la perfusion plantée dans ton bras gauche. Il fallait que tu sortes d’ici, le plus vite possible, même si tu voyais bien que les deux personnes en face de toi n’étaient pas spécialement du même avis. Il fallut que tu négocies, que tu promettes que tu enverrais des sms régulièrement pour qu’ils s’assurent que tu étais toujours consciente. Et il fallait que tu leur dises régulièrement où tu allais, chose qui ne te plaisait absolument pas. Tu n’étais plus une gamine, tu n’avais pas besoin qu’on te surveille, dans le pire des cas tu avais tes pokémon pour te ramener jusqu’ici, tu leur faisais suffisamment confiance pour cela. Mais tu compris rapidement que tu ne sortirais pas d’ici si tu ne te montrais pas coopérative. L’infirmière te demanda d’y aller doucement le temps qu’elle comprenne d’où venait cette brusque perte de conscience et ni toi, ni Charles ne lui donna d’explications. Dans ton cas tu avais peur qu’elle te prenne pour une folle mais cela t’étonna de la part du Champion. Tu l’observas mais il fit mine de regarder ailleurs, alors tu supposas que tu aurais cette discussion désagréable plus tard. Tu lui en étais quand même reconnaissante, car cela voulait dire que même s’il savait qu’il ne serait pas d’accord avec toi, il te laissait ton libre arbitre. Le fantôme avait raison, quoi que tu en dises, Charles n’était pas ton père. Il était au mieux un ami plus vieux que toi qui avait un gamin quasi de ton âge. C’était pour cela qu’il faisait attention à toi, rien de plus. Tu lui rappelais Pierrick quand il n’était pas dans le coin.

Une fois quelques papiers signés et des ordonnances prescrites, tu retrouvas enfin l’extérieur. Cela avait beau ne pas faire longtemps selon toi, tu avais vraiment eu le doute qu’on te laisse repartir aussi facilement. Peut être que l’infirmière avait compris que tu en ferais qu’à ta tête si jamais elle refusait et qu’elle avait senti que tu serais capable de retirer ta perfusion toi-même si sa réponse ne te convenait pas. Charles ne serait pas aussi facile à rassurer, tu le savais. Il allait surement mettre son grain de sel pour t’empêcher d’aller sur l’île nouvelle lune. Tu pouvais tout simplement y aller quand il aurait le dos tourné mais ton amitié avec lui risquait d’en prendre un coup si jamais il s’en rendait compte. Tu allais donc devoir lui faire comprendre qu’il fallait absolument que tu y ailles et que tu essayes de communiquer avec ce pokémon. Autant dire que ça n’allait pas être une partie de plaisir, Charles n’était pas le champion du type Acier pour rien. Tu pouvais parler à un mur, ça ne ferait aucune différence. S’il avait décidé de quelque chose, il changeait rarement d’avis, autant dire que tu allais devoir user de tes meilleurs arguments si tu voulais le rassurer et pouvoir aller sur cette île l’esprit tranquille.

- On va manger un truc ? Je meurs de faim.

La dernière fois que tu avais voulu avoir une discussion importante autour d'un repas, c'était avec ta cousine et ca ne c'était pas particulièrement bien passé. Tu espérais que cette fois-ci, ca irait un peu mieux.

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Capture:

Tu ne savais pas comment annoncer à Charles que tu voulais aller sur l’île Nouvelle Lune pour essayer de trouver le Darkrai qui t’avait fait cela et essayer d’obtenir des réponses, d’une façon ou d’une autre. Enfin non, ce n’était pas l’avouer qui t’embêtait le plus, c’était comment il allait réagir. Tu savais très bien que d’une certaine façon, il n’avait pas son mot à dire sur ce que tu comptais faire. Tu n’étais plus une enfant, tu n’avais pas besoin de demander la permission, tu agissais pour avancer vers ton objectif et c’est tout. Pourtant, tu n’avais pas envie de décevoir le champion. Le fantôme avait peut-être raison d’une certaine façon, il est vrai que Charles ne pourrait jamais remplacer ton père et qu’il ne sera jamais totalement la figure paternelle que tu attendais. Mais malgré tout, il avait pris du temps pour toi, il s’inquiétait, il faisait de son mieux pour que tu te sentes bien à Joliberges et que tu sois pas trop morose. Alors tu lui devais bien cela, c’était la moindre des choses. Tu pouvais bien prendre le temps d’essayer de le rassurer, même un chouia, pour lui montrer que tu n’étais pas totalement inconsciente et que tu ne fonçais pas tête baissée vers le danger.

Joliberges étant une petite ville, les restaurants ne courraient pas les rues. Pour les quelques possibilités, il s’agissait surtout des locaux qui essayait de se faire un peu d’argent en plus en cuisinant ce qu’ils avaient pêchés. C’était bien souvent petit et les choix sur la carte quasi inexistant, mais la nourriture avait un goût de cuisine familiale qui te plaisait bien, malgré que tu n’eusses jamais été une très grande fan de poisson. Ça avait un petit côté chaleureux et réconfortant, c’était exactement ce que tu avais besoin en cet instant précis, après avoir dormi quatre jours et sur le point d’affronter la tempête verbale que Charles allait te lâcher dessus. Ça n’allait pas te faire du bien, mais tu allais l’affronter, quitte à ne pas pouvoir en placer une et partir demain à l’aube malgré tout.
Tu étais quand même un peu nerveuse quand tu rentras dans le restaurant. Heureusement que tu avais faim, sinon il aurait été possible que tu en ressortes aussi vite pour choisir la solution de facilité. Parce que oui, ca serait tellement plus simple de faire simplement l’égoïste, n’en faisant qu’à ta tête et continuant ta route sans te retourner. Mais tu n’étais pas comme ça, même si tu avais réussi à prendre du recul, tu ne pouvais pas tourner le dos a ceux qui essayaient de t’aider, à leur façon. Tu avais déjà été très maladroite avec Shoko, autant que tu ne le sois pas également avec Charles.

Après avoir saluer silencieusement la gérante avec un petit sourire de politesse, que tu espérais qu’il n’était pas trop grimaçant vu que tu étais encore fort fatiguée malgré tout, tu t’installas sur l’une des chaises de la table qu’elle vous avait attribuer. Tu te concentras sur le menu écrit sur une ardoise effaçable histoire de gagner encore un peu de temps, bien que ta vision périphérique captât le regard de Charles. Tu l’entendis soupirer avant qu’il ne se concentre également sur sa tablette. Quand la gérante revient pour prendre votre commande, tu lui annonces que tu vas prendre une part de pot au feu de la mer et le champion fait de même. Tu le soupçonnes de ne pas avoir réellement regarder le menus et de simplement te suivre, après tout lui il était tellement habitué a la nourriture locale que tous lui allait. Une fois que vous aviez commandés, tu n’avais plus aucune échappatoire et tu fus obliger de rendre le menu si bien que tu ne pouvais plus te cacher derrière.

- Tu veux aller capturer ce Darkrai quand même, pas vrai ?

Tu affichas un certain étonnement que Charles en parle le premier. Bien sûr, tu n’étais clairement pas surprise qu’il eût deviner, mais tu aurais cru qu’il aurait éviter autant que possible le sujet pour t’en dissuader à sa façon. Tu hoches simplement la tête pour répondre par l’affirmative, lui montrant par ton regard que tu étais sérieuse. Dans le sien, tu pouvais lire beaucoup d’émotions, mais celle qui ressortait le plus était l’inquiétude et tu ne pouvais pas lui en vouloir pour cela. Tu avais le don pour te mettre dans des situations qui te dépassaient totalement. Et malgré tout, tu fonçais tête baissé, réglant les problèmes grâce à ta rage de vaincre. Mais ça ne fonctionnait pas tout le temps, tu en avais conscience.

- Pendant ces quatre jours, je n’ai eu aucun cauchemar Charles. J’étais sérieuse quand je t’ai dit que c’était la première fois que je dormais aussi bien depuis plusieurs années. Le Spectre me rend vulnérable malgré moi, j’en ai bien conscience, même si j’essaye de ne pas y penser autant que possible. Mon état devient de plus en plus inquiétant et je sais que ce n’est plus qu’une question de temps avant que les effets soient irréversibles. Alors… Je ne peux pas m’empêcher de penser que ça pourrait être une solution à mon problème.

- Tu veux essayer d’utiliser un Darkrai pour contre carrer les effets indésirables de la flamme ?

Tu hoches de nouveau la tête, un peu moins sûre de toi cette fois-ci. Dit comme ça, ça semblait être encore que pure folie de ta part. Mais tu ne pouvais pas t’en empêcher, pendant des années on t’avait assurer qu’il n’existait aucun autre moyen que de celui d’enlever le spectre de ton œil pour que tu gardes l’esprit clair. Et voila que brusquement, quelque chose t’offrait un sommeil paisible. Certes, de quatre jours, mais bon, vu tout ce que tu avais vécu jusqu’à aujourd’hui, ce n’était clairement pas le pire. Alors oui, tu envisageais la possibilité qu’un Darkrai soit la dernière solution possible pour te faire gagner assez de temps jusqu’à ce que tu retrouves ta sœur et que tu obtiennes tes réponses. Tu n’envisageais même pas d’être soignée, tu voulais juste supprimer cette épée de Damoclès au-dessus de ta tête, quitte à vendre ton âme au diable pour cela.

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Demande de modération : Apparition d'un pokémon sauvage s'il vous plait

Charles fût pensif pendant de longues minutes, si bien que les plats finirent par arriver devant vous. Comme en soit tu avais donner ton point de vue et que tu n’attendais pas vraiment à ce qu’il accepte, tu commenças à manger. Cela fit du bien à ton estomac qui commençait à être vraiment malmener et rien qu’un bon pot au feu pour que ce soit facile a manger. Le poisson fondait dans ta bouche, c’était vraiment un délice et venant de ta part, c’était réellement un compliment. Bien que tu avais vécu une bonne partie de ta vie à Littorella, tu n’avais jamais été une grande fan de ce qui venait des océans et qui finissaient dans ton assiette. Même l’expression du champion s’adoucit quelque peu quand il en prit un morceau. Finalement tu avais peut-être bien fait de lui demander de manger avec toi, peut être avec le vendre plein, il serait plus enclin à accepter ton plan foireux. Parce que oui, même pour toi, ça te semblait insensé. Mais qu’est-ce que tu pouvais faire d’autre ? Le médecin qui te suivait avait été très clair, ce n’était plus qu’une question de temps pour que la folie s’empare totalement de ton cerveau et que tu ne sois plus capable de discerner le vrai du faux. Or pour une fois, la première fois depuis longtemps après un début de crise, tu n’avais jamais eu l’esprit aussi clair. Tes maux de tête étaient supportables et tu n’étais pas obligée de te concentrer sur ce qui t’entourait pour rester accrocher à cette réalité. Et surtout, tu n’avais pas l’impression qu’au moindre signe de faiblesse, le fantôme allait venir pour te donner l’une de ses répliques cinglantes. Non pour la première fois depuis bien longtemps, tu te sentais presque apaisée.

- Rien ne te fera changer d’avis hein ?

De nouveau tu hoches négativement de la tête, tout en continuant de manger. Tu entendis le soupir de l’homme qui te faisait face et tu relevas tes prunelles cristallines vers lui. Il était soucieux, tu le savais, tu pouvais le voir facilement sur ton visage. Lui qui affichait un air quasi perpétuellement renfrogné, cela te perturbait toujours quand tu remarquais qu’il était capable d’avoir d’autres expression. Tu supposais que c’était ce que les gens ressentaient, quand tu affichais un sourire sur ton visage de marbre. Il te fixa un instant qui te sembla une éternité puis se reconcentra sur son plat. Pour toi, ce fût le signe qu’il capitulait pour de bon, qu’il avait compris que quoi qu’il dise, tu ne changerais pas d’avis. Et ses prochains mots te le confirmèrent.

- Prépare-toi correctement. Je sais ce que tu vaux en combat et je ne doute pas de tes capacités, mais cette île, ce n’est vraiment pas de la rigolade. Préviens moi quand tu y partiras et envoie moi des messages régulièrement pour me signaler que tout va bien. Au moindre problème, je viendrais à la rescousse, compris ?

- Compris. Merci Charles.

Il grommela, te montrant clairement que ce n’était pas de gaité de cœur qu’il acceptait et tu le savais parfaitement. Mais cela te soulageait d’une certaine façon qu’il comprenne que tu avais besoin d’y aller, même si ca semblait complètement fou. Si c’était l’unique chance que tu avais pour stabiliser ton état, tu devais essayer, malgré les risques que tu allais encourir. Tu le rassuras quand même en lui annonçant que tu ne partirais pas dés demain et ses épaules se détendirent. Tu affichas un demi-sourire, amusée. Au final, même si vous étiez deux personnes qui avaient bien du mal à exprimer ce qu’ils avaient sur le cœur, tu avais fini par apprendre à décrypter le champion.
Tu finis ton plat dans une ambiance un peu moins pesante et tu payes pour Charles, un geste à la fois pour le remercier de tout ce qu’il faisait pour toi, mais aussi pour t’excuser de tous les tracas que tu lui causais. Tu lui proposas un match histoire de te dégourdir un peu la tête de ta grosse sieste imprévu et bien qu’il hésita pendant quelques secondes, il fini par accepter. Surement pour se rassurer une énième fois qu’il ne t’envoyait pas à la mort en acceptant que tu ailles sur cette île.

Sur le chemin pour aller jusqu’à l’arène, quand ton regard se posa sur ton ombre sans vraiment y faire attention, tu cru voir quelque chose. Quand tu te concentras dessus, après avoir cligner des yeux, il n’y avait plus rien, mais tu étais quasi certaine d’avoir vu un œil au niveau de la tête de ton ombre, un œil bleu, proche du tien. Il te fallut un moment avant de faire le lien avec cette image du pokémon que tu avais vu dans le livre à la bibliothèque. Cet œil, tu avais l’impression que c’était celui de Darkrai. Tu évitas de t’arrêter en chemin ou de faire quoi que ce soit de bizarre maintenant que tu avais réussi avec bien du mal à rassurer Charles, mais cela te démangeait te regarder ton double immatériel avec plus d’insistance. Tu allais devoir prendre ton mal en patience pour l’instant et tu réprimas un soupir de frustration. La patience n’avait jamais été ton fort, tu faisais déjà un effort pour ne pas aller sur l’île maintenant vu que tu avais le feu vert du champion. Mais tu devais reconnaitre que même si ton esprit semblait aller mieux, tu restais quand même fortement affaibli. Tu devais reprendre des forces avant de te lancer tête baissée dans une situation périlleuse et te retrouver dans la mouise parce que tu étais incapable de te servir de tes muscles. Ça pouvait sembler ironique, mais tu dormirais bien encore un peu histoire d’être pleinement en forme. Et manger, même en sortant du restaurant, tu avais encore faim, comme si ton corps voulait rattraper tous les repas que tu avais manqué. Tu allais devoir attendre deux ou trois jours avant de pouvoir voyager, que cela te plaise ou non.

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Fuite: