Post n°1 - Willi : www
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Post n°3 - Willi : www Se rencontrer pour la première fois à nouveau. La tournure de phrase te laisse pensif tandis que des flashes de votre précédente rencontre traversent ton esprit. Tu n’aimerais pas effacer ces souvenirs, ou dire qu’ils n’ont pas compté ; pour autant, tu n’iras pas t’opposer à une redécouverte de Willi. Ce n’est cependant pas le moment pour dériver de la sorte. Il est important que tu conserves la tête froide car, malgré ce que peut représenter ce rendez-vous pour vous deux, tu ne dois pas oublier les enjeux derrière. Rien n’est anodin.
« Comme tu peux le voir, en pleine forme. Et oui, c’est vrai que ça change pas mal de choses d’être simplement nous. » Tu ne peux effacer ce léger sourire sur ton visage, même si la nature de ces changements reste à déterminer.
Vous vous asseyez puis trinquez.
« Tu es déjà venu ici ? Qu'est-ce que tu penses de Frimapic ? » Je réfléchis une petite seconde avant de répondre à Willi.
« Alors, oui, j’ai fait une classe de neige, enfant, mais je ne me rappelle pas grand-chose. Et… c’est froid. J’ai grandi à Papeloa, alors je suis plus chemise ouverte et maillot de bain. Après, c’est dépaysant, même si j’aurais tendance à visiter les alentours plutôt que la ville-même. » Tu ne te serais pas imaginé discuter de manière aussi ordinaire avec Willi. Et pourtant, tu y trouves une certaine symbolique, puisque vous vous rencontrez pour la première fois sous vos identités civiles. L’Aqua te répond et tu dois t’avouer surpris. Tu ne t’attendais pas à ce qu’il se livre à toi sur un sujet strictement personnel, qui n’a aucun lien avec l’organisation. Sans doute Willi est-il lui-même surpris d’évoquer ses parents avec toi. A la manière dont il se reprend et change aussitôt de sujet, cela ne devait pas être prévu. Tu ne sais alors pas si tu dois lui répondre malgré tout. Tu aimerais lui dire que vous avez décidé de vous faire confiance, qu’il peut s’épancher sur d’autres sujets que ceux vous ayant réunis initialement s’il en ressent le besoin, mais ne serait-ce pas trop tôt pour cela ? Puis, s’il ne souhaite pas s’étendre davantage sur le sujet, il serait malvenu que tu reviennes dessus. Autant poursuivre.
« J’ai vu passer l’article oui, comme je fais une veille sur tout ce qui touche au monde du dressage pour ma chronique. J’ai été assez… surpris. » A la lecture, tu étais perplexe quant au positionnement du journaliste dans cet article. Tu n’aimes pas cette branche qui se dit appartenant au journalisme, mais qui cherche davantage à faire sensation – quitte à être très limite d’un point de vue éthique – qu’à relater le vrai. Et, là, il était évident que le journaliste ayant approché Willi avait déjà l’intention de le déprécier avant même de s’être adressé à lui. Son avis était déjà fait et il s’est contenté de s’approuver lui-même, ce qui est injuste pour le dresseur dépeint de la sorte. Sur le coup, tu avais hésité à envoyer un message à Willi, mais tu as préféré m’abstenir, de peur de remuer le couteau dans la plaie.
« Je dois l'avouer, j'ai évidemment été curieux quand tu m'as révélé ton identité, et j'ai fait mes petites recherches sur internet. On dirait bien que je n'ai pas affaire à n'importe qui ! » Tu comprends sans mal la suspicion qu’a pu engendrer la nouvelle. Être journaliste – un véritable journaliste – implique d’être à la recherche de la vérité, même si tu es bien plus pris par la quotidienne que par tes articles d’investigation, qui traînent davantage sur ton bureau.
« Pas n’importe qui, c’est vite dit, mais je prends. » Tu adresses un franc sourire à Willi. Tu as conscience de ta position dans l’univers du journalisme, tu es bien loin du sommet, même si tu as pu avoir de multiples très bonnes occasions ces dernières années. Tu te sais professionnel, tu te sais bon journaliste et cela te suffit pour l’instant.
La suite du discours de Willi t’interpelle bien davantage. L’interviewer lors de son passage à la Ligue, tu n’avais tout simplement jamais envisagé cette possibilité. D’un point de vue strictement professionnel, tu es particulièrement intéressé. Tu as déjà rédigé des articles sur des combats de Ligue, durant tes études. Et plus tard, tu as pu interviewer quelques champions d’arène d’Unys, dans le cadre de ta chronique, ce qui a été également repris pour la presse écrite. Ce n’est pas un exercice qui t’effraie, bien au contraire. Après, le fait qu’il s’agisse de Willi t’amène à une réflexion multiple. Est-ce pertinent de vous montrer ensemble publiquement, dans un exercice qui révèlerait inévitablement votre accointance ? Sur une entrevue retranscrite pour la presse papier, cela pourrait se dissimuler. Pour autant, ta préférence va au format vidéo, à l’enregistrement de la session avec caméra et micro. Cela donne une image plus complète de la personne que tu interviewes, de son attitude, de son énergie. Puis cela crée – de ton point de vue – un meilleur lien avec le public, et tu penses que c’est ce dont Willi peut être en recherche, suite au précédent article. Alors que dois-tu penser de cette possibilité ?
« J’aimerais beaucoup. » Forcément. Faire ce que tu sais faire de mieux, ce que tu aimes faire de ta vie, et ce pour l’aider ; comment pourrais-tu lui dire non ?
« Je peux éventuellement te montrer ce que j’ai pu faire jusque-là, pour voir si le format que je propose te convient. » Tu ne parviens pas à effacer – ou au minimum à amoindrir – ce doux sourire qui s’affiche sur ton visage. Tu comprends les risques que cela comporte, et pourtant tu n’hésites pas. Cela devrait-il t’inquiéter concernant la nature de collaboration qui se met en place entre vous ?
Willi évoque alors votre séance photo et tu ne peux légèrement rougir face aux quelques images te revenant, mais pas seulement. S’il y avait bien eu un moment qui symbolisait l’affinité et la confiance naissantes entre vous, il s’agissait de celui-ci. Ces photographies, que tu as pris le soin de développer et de conserver chez toi, représentent bien plus que les corps que l’on peut y voir. Tout du moins à tes yeux. Willi s’était abandonné à toi, il était sublime et tu ne peux résister au trouble de ce cliché spécifique que tu revois à présent. L’Aqua te montre alors son téléphone portable, sur lequel s’affiche le portait ayant été fait de lui. Tu soupires, d’une manière légèrement exagérée.
« C’est même criminel de si mal photographier un si beau visage… » Conserver ton aplomb s’avère la stratégie la plus efficace pour ne pas laisser transparaître la chaleur interne se réveillant.
« Il est évident que je saurai faire mieux. Mais tu risques de commencer à recevoir des lettres d’admiratrices… et d’admirateurs. » Tu adresses un clin d’œil à Willi pour ponctuer ta phrase. Tu t’interroge d’ailleurs sur les motivations du sbire pour se rendre à la Ligue. Tu avais pu constater ses questionnements vis-à-vis de ses pokémons, de son Léviator en particulier, à Port Tempères et son positionnement t’avait intrigué. Il paraissait à l’époque peu confiant concernant le lien qu’il entretenait avec eux ; la situation avait-elle évoluée de sorte qu’il collecte les badges d’arène en vue de la Ligue ?
« Et donc sept badges, rien que ça ? Tu as prévu d’aller chercher le dernier bientôt ? » On pourrait croire là que c’est la fibre journalistique qui s’exprime, que tu entames déjà la préparation pour l’interview proposée : ce n’est pas le cas. Tu t’intéresses sincèrement au projet de Willi.
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