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» Retrouvailles inattendues

Benedict Bjornsdothir

Benedict Bjornsdothir
Dresseur Sinnoh

C-GEAR
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Région : Sinnoh
Jeu 31 Oct - 22:51
Aujourd'hui, tu célèbres ton premier mois hors de l'hôpital. Et pourtant, la joie n'emplit pas ton cœur. Tu n'es pas totalement libre de tes déplacements, incapable de tenir debout plus de dix minutes, incapable également de faire un pas sans l'aide de ta canne et avançant à la vitesse d'un escargaume. Tu fais peine à voir. Tu évites les miroirs autant que possible, dépeignant de toi l'image d'un homme mourant. Et bien évidemment, tu es toujours incapable de te souvenir des quatorze dernières années. Tu ne peux te fier que sur les dires de tes proches. Et là encore, les nouvelles ne sont pas des plus réjouissantes. Puisque aujourd'hui, tu n'es pas dans ta petite maison de campagne à Floraville, mais bel et bien dans l'appartement de ta sœur et de ton cher ami Heather, en plein Unionpolis. Tu t'es réfugier dans leur chambre d'amis, le temps pour toi de trouver un appartement pour toi et ton fils. Et oui, si ta condition physique n'était pas suffisante, tu dois également y ajouter un divorce. Du moins, c'est ce qui semble être la suite logique. Rien n'a encore été décidé. Tu n'as même pas encore eu l'occasion de discuter avec ta femme de la situation. Il faut dire que tu n'en as pas forcement l'envie, ni la force, mentalement parlant. Et ça semble être réciproque. Alors cette histoire reste en suspens. Le problème étant que tu te retrouves avec un adolescent sur les bras dont tu ne te souviens que de sa naissance, refusant catégoriquement d'avoir affaire avec sa mère. Malheureusement, tu ne peux légalement avoir sa garde complète tant que tu n'as pas une situation stable, l'obligeant à retourner dans votre maison la semaine – école oblige. Et c'est bien tout ce qui le retient d'ailleurs. Une fois le week-end ou les vacances arrivés, le voilà de nouveau chez ta sœur, accroché à tes chevilles. Mais que ce soit bien clair : tu aimes ton fils, du plus profond de ton cœur. Et ce, même si tu dois te créer de nouveaux souvenirs avec lui. Tu te battras corps et âme pour son bien être.

Assis sur la terrasse de l'appartement, fumant ta cigarette, tu songes à toutes ces petites choses qui te bouffent la vie. Tu fais le tour encore et encore, à la recherche d'une solution miracle pour aller de l'avant. Et tu as beau tourner la chose dans tous les sens, il n'y a qu'un seul remède possible : le temps.
« Tu ne devrais pas être aussi dur avec toi-même » souffle ta sœur qui s'assoie sur la chaise à côté de toi, s'allumant une cigarette à son tour. Tu gardes ton regard plongé dans l'horizon, soupirant simplement à ses mots. Tu ne sais quoi lui répondre exactement. En tant que jumelle, elle est capable de lire en toi comme dans un livre ouvert. « Tu as beau avoir quitté l'hôpital, tu restes aussi flasque qu'une mémé de quatre-vingt-dix ballais. Que tu le veuilles ou non tu n'es plus maître de ta vie pour le moment. Savoure les petits plaisirs que la vie t'offre, pas à pas. Et laisse le reste pour plus tard ». Un sage conseil que tu as bien du mal à appliqué. Aussi loin que tu te souviennes, tu as toujours été du genre à abattre le mal tant qu'il est encore frais. Et ton impuissance te brime le moral. « Haether est parti chercher Caelum à la gare. Il a dit revenir avec des pizzas. Tu vois, que de bonnes choses pour ce soir ! Inutile de voir au-delà ». Tu soupires à nouveau. Tu détestes l'admettre, mais elle a raison. Tu dois te montrer patient.

« J'aimerais bien aller voir les parents ce week-end » dis-tu entre deux lattes de cigarettes et un long silence. Depuis ton réveil, tu ne les as vu qu'une fois tous les deux ensemble, à l'hôpital justement. Avec la librairie de ta mère, il est difficile pour eux de se déplacer comme bon leur semble, surtout qu'elle a de plus en plus de succès. Il faut dire que ta mère s'investit là dedans depuis des années. Ce n'est que la suite logique. « Qu'est-ce qui t'en empêche ? » demande finalement ta sœur, éteignant ce qui reste de sa cigarette. « Les médecins » « On les emmerdes ! ». Tu éclates de rire, ce qui te donne l'impression d'arracher tes poumons à chaque hoquet. Mais tu ne peux pas dire que tu détestes cette réponse.

Au dîner, tu évoques ton intention à ton fils, tourné sous forme de question. Celui-ci s'exclame de joie, précisant par la même occasion que « ça fait une éternité que je ne suis pas allé chez pépé et mémé ! ». Un sourire se dessine sur ton visage. Un peu d'air frais – et c'est le cas de le dire – vous fera le plus grand bien à tous les deux. Loin de tout ce foutoir étouffant.
Alors évidemment vient la question sur ta capacité a affronter un tel voyage, porté par Haether et que tu alimentes également. Tu ne sais pas si tu en est réellement capable, mais tu ne te laisses pas vraiment le choix. Mémé flasque doit se secouer les puces. Et puis, tu ne seras pas seul dans cette épreuve. Caelum sera là pour t'épauler – tu le tiens de ses propres mots – sans compter sur tes propres pokémons. Smolder a toujours été un très bon chien d'assistance. Et Lucibus... Et bien, comme son nom laisse l'entendre, il est ta petite lueur d'espoir dans ce brouillard. Enfin, avec eux il y aura également Doudou, le Grodoudou de ton fils, mais également ce petit Phanpy nommé Hibiscus, que Caelum t'a un peu forcé à adopté. Mais ça, c'est une toute autre histoire. En bref, c'est toute une équipe qui partira avec toi, prête à te relever à la moindre faiblesse.

Le lendemain matin – après un rapide coup de fil à ton paternel – Haether vous dépose toi et ta petite bande de joyeux lurons à la gare. Ce dernier ne peut malheureusement pas rester avec vous, ne serait-ce que pour vous aider à aller à quai avec vos sacs, puisqu'il doit partir travailler – pauvre de lui qui écope de toutes tes tâches en attendant ton rétablissement bien trop lent. Ça aussi, ça te tue. Mais qu'importe, si tu es ici, à la gare d'Unionpolis, ce n'est pas pour broyer du noir, mais pour te ressourcer et passer du bon temps en famille.

Vous parvenez à monter sans trop de mal dans votre train à destination de Frimapic. En ce qui te concerne, tu n'avais qu'à traîner ta vieille carcasse jusqu'au carré étant réservé à vos pokémons, ton fils et toi. Pour vos bagages – très légers soit dit en passant – ce sont Caelum et son Grodoudou qui s'en sont chargé. Tu as même eu le luxe de pouvoir te fumer une cigarette avant d'embarquer. Tu peux donc à présent te reposer pleinement sur ton siège en attendant d'être cueilli par ton père à l'arrivée.

Et c'était bien naïf de ta part de te penser tranquille. Puisqu'à la moitié du trajet, la petite vieille du carré voisin vient te taper sur l'épaule – te sortant donc de ta lecture – pour te gronder. Tu ne retiens que l'essentiel, à savoir que tu es irresponsable – ou irrespectueux, peut-être les deux – de laisser en liberté tes pokémons de la sorte. Pokémons en train de dormir paisiblement pour la plus part. Seul Lucibus est éveillé, sirotant sa briquette de jus de pomme tout en coloriant dans un livre pour enfant. Ce n'est qu'en entendant les râles de la dame que Smolder se redresse de sous ta tablette pour la fusiller du regard. « Vous voyez ! Vous jouez avec notre sécurité ! Et puis ça effraie les enfants ! ». Tu restes stoïques, dévisageant à ton tour la dame. « Ces enfants là ? » demandes-tu avec dédain en désignant ses petit-enfants du regard. Elle se retourne furtivement vers eux avant de faire volt-face vers toi. « Cela ne vous regarde pas ! ». Évidemment, puisqu'ils sont paisiblement en train de s'amuser avec papy. « Rangez tout de suite cette sale bête dans sa pokéball ! ». Dans un soupire, tu plonges à nouveau ton regard sur ton livre, déterminé à l'ignorer. « Non. » « Je vous demande pardon ? » « Cette sale bête, comme vous aimez l'appeler, est mon chien d'assistance. Je ne peux me déplacer sans son aide. Alors, à moins que vous me portiez jusqu'à chez moi, je vous invite à retourner à votre place et tourner votre regard vers la fenêtre si mon compagnon vous dérange tant. Vous pouvez également admirer votre mari. Mais si lui aussi est trop laid pour vous, je ne peux plus rien pour vous ». Visiblement outrée, mémé en perd ses mots. Tu l'entends bégayer quelques mots, mais tu n'y prêtes plus attention. Ce qui semble faire son effet, puisque malgré ses tentatives, personne d'autres ne vient perturber ta tranquillité. Et par chance, madame et sa famille ont fait halte à Celestia, t'enlevant une épine du pied sur l'arrivée.

Et comme convenu, ton père est bien présent à votre arrivée à Frimapic – il a même fait l'effort de venir à quai. Ce qui n'est pas plus mal, tant tu as eu du mal à sortir du train, sans doute dû à ton statisme prolongé. Quoi qu'il en soit, vous voilà enfin dans ta maison d'enfance, après plusieurs longues heures de voyage. Tu laisses tes pokémons vaquer à leurs occupations librement, dont Hibiscus qui sautille dans tous les sens dans le jardin, découvrant pour la première fois la neige. De ton côté, tu te montres surpris de ne pas voir ta mère dans les parages. La connaissant, elle devrait déjà être pendu à ton cou. C'est alors que ton père t'annonce que tu ne risques pas de la voir beaucoup en journée, complètement prise par la librairie. Et d'ailleurs, il te dit devoir la rejoindre pour lui porter assistance, tant la demande est forte – s'étant donc permis une « pause » pour venir vous chercher. Tu demandes un peu plus d'explication ; vous êtes venu leur rendre visite en plein week-end du festival du livre.

Tu te sens idiot. Tu n'as même pas songé un instant à te renseigner avant de venir. Tu as agit comme un enfant gâté, voulant se faire chouchouter par ses parents. Ce ne sera donc possible qu'en soirée. Mais tu ne te laisse pas abattre. Tu te dis que, quitte à devoir occuper cette journée, autant la passer à la librairie et de jouer au parfait petit client. Et puisque l'idée semble plaire à Caelum, vous emboîtez le pas de ton père. Avec vous ne viennent que ton Démolosse et ton Ectoplasma, livrant les deux autres à eux-même, en compagnie des pokémons résidents.

La librairie est fidèle à tes souvenirs. Évidemment, certaines choses ont changés avec le temps, mais en bien seulement. Et tu peux dire que ton père n'a pas menti. Tu ne pensais pas qu'autant de monde était passionné de livre. Peut-être que les petites activités proposés par ta mère, ainsi que les réductions en l'occasion du festival aidait à la chose. Quoi qu'il en soit, tu n'as pas l'intention de perturber ce petit business. Tu ne partages qu'une rapide accolade avec ta mère avant de te réfugier dans un coin plus tranquille de la librairie, dans l'une des allées se trouvant dans le fond, non loin de l'espace dédié aux enfants complètement vide. Même ton fils t'as complètement abandonné, préférant assister ses grand-parents. Tu es donc seul avec tes deux pokémons, libre de poursuivre ton bouquin que tu n'as pas eu le temps de terminer durant ton trajet en train. En espérant qu'aucune autre mémé dérangée ne vienne te perturber cette fois.


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