Alan remarqua ce sourire forcé sur les lèvres de son interlocuteur. Une sensation de culpabilité vint en lui, mais pour une des rares fois dans sa vie, il réussit à bien la dissimuler. Ou bien c'était tout simplement que Leon fermait les yeux sur cette réaction de sa part? Dans tous les cas, le fait que l'agent de police n'évoque rien lui plaisait. Il n'allait certainement pas lui demander au risque de lui faire remarquer que quelque chose n'allait pas.
L'éleveur hocha la tête pour affirmer les dernier dire de son invité. Tout allait bien. Et malgré l'intercation qu'ils ont pu avoir, si jamais les choses allaient dérailler, il l'aurait appelé en renfort. Bien qu'il trouvait parfois les choix de l'agent un peu radical, il n'était tout de même pas suicidaire. Entre un Feraligatr et son corps d'humain, il ne faisait clairement pas le poids face à cet adversaire.

— En effet, ajouta Alan, mais voyant que le silence allait retomber une fois de plus, il continua; Il commence à s'y faire. Il reste souvent près de l'eau ou encore il y est plongé dans ce lac intérieur à l'eau d'océan. Il laisse que les pokémon de même type que lui l'approcher, mais c'est déjà un énorme progrès.

— Il ne s'aventure pas à l'extérieur? voulu savoit Leon.

— Non. J'ai été clair avec lui que s'il voulait garder sa liberté, qu'il devait respecter les délimitations du refuge. Et jusqu'à maintenant, il ne les enfreint pas. Ça prendra tout de même du temps pour qu'il puisse reprendre le goût à une vie normale, mais je suis confiant que ça viendra.

Il s'était mis à être bavard. Décidément, lorsque ça ciblait les pokémon, l'éleveur n'avait aucun problème à dialoguer ou même à faire causette avec la personne. Mais pour ce qui est de ses propres sentiments, il ne les évoquait même pas. Leon avait eu un mince espoir qu'à déviant le sujet sur le Feraligatr, l'homme à la chevelure verte pourra lui en dire un peu plus sur ses états d'âmes, mais ce fut un échec.
Mais il savait déjà que s'il lui demandait directement, l'éleveur se fermerait sur lui-même et ça serait un game over directement. Par contre, les idées commencèrent à manquer pour l'officier de police. Il cherchait désespérément un moyen de connaître ses pensées profondes. Il voulait que celui dont il avait en face de lui puisse arrêter de trimballer des charges trop lourdes pour sa personne.

Sans même s’en rendre compte, voilà que le silence était revenu. Pourtant Alan avait bien tout énumérer ce qu’il a voulu dire. En fait, il ne voyait pas ce qu’il pouvait dire de plus pour poursuivre la conversation. La surprise de voir Leon aujourd’hui ne l’aidait pas non plus. Mais bien trop peu de journées s’étaient écoulés pour faire une longue dissertation sur la réhabilitation du pokémon emmené par l’agent de police.
Voyant que le tout perdurait, le blondinet tenta une approche envers l’éleveur. Il pria seulement intérieurement que ça ne vienne pas tout faire valser. Ça serait bien dommage que tout tourne au vinaigre pour si peu et surtout… surtout il ne souhaitait pas devoir rebrousser le chemin à nouveau.

— Mais je réitère mon offre, dit-il et il enchaîna aussitôt pour ne pas laisser le temps à son interlocuteur de dire quoi que ce soit. Ça me fera plaisir de t’épauler dans les tâches dont tu as besoin d’aide. Tout en continuant de garder un œil sur la ville en même temps, bien sûr.

Voilà, c’était lancé. Il ne restait plus qu’à voir ce qui allait s’en suivre.
Et justement Alan resta bouche-bé sur place. Ignorant un peu comment réagir face à ce genre d’approche. Leon lui tendait la main, mais d’une manière plus douce et dont il ne s’imposait pas pour faire réellement ce qu’il voulait au départ. Bien qu’un mécanisme de défense automatique allait prendre le dessus, l’éleveur le réprima. La surprise aida à ce que le jeune homme reste inactif sur place. Il avait bien une joie qui montait aussi en lui.
Seulement, il avait encore tant de chose à prendre en main pour établir à aggrandir l’équipe autour du refuge. Mais l’avoir à ses côtés ne le dérangeait pas. Loin de là même.
Les secondes de silence s’enchaînèrent et c’est à ce moment que Leon commença à douter de son initiative. Avait-il bien fait d’oser? Il n’avait quand même pas foiré son approche? Il offrait simplement son aide et rien de plus…

— J’aurai probablement besoin de bras et William pourra prendre quelques jours de congé, dit-il.

Bien qu’Alan n’avait aucune intention de demander à l’officier de police d’effectuer la bureaucratie que son ami à lunette faisait, par contre, il pourrait prendre le relais dans les tâches plus physique que le propriétaire des lieux s’acharnait à faire par lui-même. Leon avait bien une musculature plus imposante que la sienne, donc sans aucun doute il pourra facilement y parvenir.
De plus, juste la simple pensée de pouvoir le voir le reste de la journée le réjouissait. Au final, c’était une bonne chose qu’il soit réaparu devant lui.

Leon décela le petit sourire qui s'était formé sur les lèvres de l'éleveur. Ce qui résultat par qu'il sourit également. Étrangement, c'est comme si les derniers jours n'avaient pas eu lieu au final. Les deux hommes étaient simplement heureux de se revoir et c'était tout ce qu'ils demandaient présentement. Sauf qu'un bout d'un moment, il fallait briser ce cercle et poursuivre. Chose qu'Alan fit en énumérant les tâches que Leon pouvait faire -bien que quelques unes, il s'en doutait un peu pour l'avoir aider déjà-.
Mais avant de se mettre réellement au travail, l'officier de police posa quelques questions au propriétaire de Lux Tenebris afin de bien être certain de comment procédé; surtout une tâche en particulier. Alan lui expliqua en détails les différentes étapes qu'il allait devoir suivre. Mais il ajouta que si jamais il sentait le besoin, il pouvait venir le chercher dans le bureau. Aussi, dès que l'éleveur allait avoir terminer la paperasse d'accumuler, il viendra sans tarder donner un coup de main à Leon pour où il sera rendu.

Sur ces dernières paroles, ils se quittèrent. Alan alla directement dans le bureau alors que Leon se dirigea plutôt vers l'entrepôt extérieur. Il y croisa Flora et sans échanger entre eux, il lui fit un signe d'un pouce en l'air pour démontrer que le tout avait bien été. Peut-être qu'il n'y avait encore rien de gagner clairement, mais c'était sur la bonne voie. Après tout, Alan ne l'avait pas expulsé de son terrain.
Mais avant de pénétrer à l'intérieur de l'entrepôt, l'agent de police projeta son regard bleuté sur la rive. Il vit en effet le Feraligatr jouer avec le Squirtle. L'éleveur avait donc eu raison; il commençait à s'adapter peu à peu dans cette ville. Ça venait tout de même l'étonné... Le fait que ce pokémon qui a connu une vie de martyr puisse aussi facilement se montrer docile et compréhensif. Avait-il mal évalué la situation? Pourtant son expérience de travail lui avait dicté que ça serait parsemé d'embûches... Mais il valait mieux se réjouir que ça soit aussi « facile » comme réhabilitation. Et il valait bien mieux qu'il reste en dehors de tout ça. Autant pour le pokémon que pour sa relation avec Alan. Ça repartait du bon pied, alors il se devait poursuivre dans cette direction.

La journée passa à vive allure. Autant Alan que l'officier de police n'avait pas vu les minutes se transformer en heure et ainsi se volatiliser par la suite. Il avait fallu que Flora vienne extirper son grand frère de la paperasse pour lui rappeler que manger était important pour sa survie. C'est à ce même moment que l'éleveur sentit son estomac se manifester en réclamer de la nourriture. Il sourit quelque peu gêné par l'énorme gargouillis qui venait de se faire entendre. Il accepta donc de laisser de côté le tout pour se mettre quelque chose sous la dent.
Flora lui annonça aussi qu'elle ne sera pas présente pour le repas du soir. Seth, son petit ami, allait la rejoindre à l'un des restaurants de la ville -rare restaurant en fait-. Mais que Leon était justement en train de lui préparer un bon repas pour se remettre dans la longue journée. Longue journée qui avait pourtant paru courte au propriétaire des lieux.
Par contre, il se questionna quant à savoir est-ce qu'il avait bien fait de laisser Leon seul à vaquer aux différentes tâches qui lui avait donné...? Lui qui avait dit qu'il l'assisterait dès qu'il aurait terminé les siennes, mais que finalement il n'avait jamais quitté le bureau. Il devra à coup sûr s'excuser de ne pas lui avoir porter davantage attention...

Alan se dirigea donc vers la cuisine puisque selon Flora, c'était là que le blondinet était. Et en effet, il vit l'homme en question en train de couper quelques légumes. Il ne semblait pas avoir prit connaissance que l'homme à la chevelure verte était maintenant présent dans la pièce. Sans même s'annoncer de vive voix, Alan se rapprocha afin de distinguer plus en détails ce que Leon était en train de préparer.
Il finit par se rapprocher suffisamment pour que l'agent des forces de l'ordre le voit au coin de l'oeil. Le blond tourna la tête pour apercevoir ensuite qui était à ses côtés. Il ne sursauta guère, mais un sourire sur ses lèvres apparut.

— J'espère que ça sera à ton goût? dit-il.

— C'est quoi que tu prépares? questionna Alan, voyant que visiblement il ne s'agissait que des légumes coupés en julienne.

— Un sauté au légumes. Flora m'a donné la permission de fouiller dans le réfrigérateur, j'espère que ça ne te pose pas de problème que je l'ai fait? J'aurai dû te le demander directement, mais tu semblais vraiment occupé.

Voilà ce qui venait expliquer la tonne de légumes couper sur le comptoir. Juste à voir le tout, son estomac à l'éleveur s'emballa de plus belle, faisant bien abstraction de la gêne que son esprit pourrait bien éprouver par la suite.
Même si Leon avait bien perçut se gargouillement -même que la ville complète avait du l'entendre-, il fit mine comme si de rien ne s'était produit. C'était pour de bonnes intentions, mais cela mis encore plus mal à l'aise le propriétaire des lieux qui n'arrêtait pas de se répéter dans sa tête que c'était bien impossible que l'agent de police n'ait tout simplement rien entendu. Il voudrait bien aller se cacher, mais avant qu'il ne puisse disparaître, Leon enchaîna les événements avec une question pour ne pas rester sur le gargouillement de son ventre.

— Ta journée n'a pas été trop pénible?

— Ah, non. En fait, si un peu... Ce n'est pas ce qui est le plus passionnant la paperasse pour moi. Mais comme William n'est pas là, il faut bien que quelqu'un le fasse. C'est tout aussi important que de s'occuper des pokémon. Mais la journée m'a semblé autant rapide qu'éternellement long. Je ne saurai pas comment l'expliquer.

Leon hocha la tête. Il pouvait parfaitement comprendre le struggle de devoir se préoccuper de remplir des papiers et des formulaire. Il était appelé à le faire dans son métier et c'était bien l'une des tâches les plus pénibles qu'il devait faire. Mais lorsque ça faisait parti de son travail, c'était dans nos obligations. Tout comme Alan qui avait consacré quasi sa totalité de sa journée pour ça.
Mais une interrogation passa dans la tête du blondinet. Si Alan s'était préoccupé de ça, qui s'était occupé des pokémon présents? Par contre, il ignorait si c'était une bonne idée de demander à voix haute. Ce n'était pas de ses affaires et il ne souhaitait pas non plus que ça soit perçu comme une manière de dicter comment fonctionner. La dernière fois, ça avait été plutôt catastrophique. Donc au lieu de prendre une chance, il décida de rester muet sur la question. C'était Alan le professionnel dans ce métier, alors il devait certainement savoir comment s'y prendre. De plus, il lui avait déjà prouvé cette semaine que l'officier des forces de l'ordre avait bien eu tort. Autant rester en bon terme comme présentement.

— Justement, en parlant de la journée, je suis vraiment désolé de ne pas avoir pu te rejoindre au final. J’ai sous-estimé la charge de travail dans le bureau. J’espère que tu n’as pas eu de problème.

En même temps, Alan se dit que si son invité avait eu des problèmes, il serait bien venu le voir. Il n’était pas gêné, alors il osait vraiment croire que tout avait bien été de son côté. Et ce ne fut pas bien long que Leon allât dans ce même sens. Même que lorsqu’il décrivait ce qu’il avait fait, il avait été de l’avant en faisant bien plus que demander.
Gêné, Alan ne savait pas trop comment le remercier de son aide, en plus qu’il s’occupât présentement du repas.

— Je vais sortir les assiettes ainsi que les ustensiles, dit-il sans rien ajouter au finalement.

Il ouvrit une armoire pour y extirper le tout.

— Dis-moi, Alan, lança Leon.

L’éleveur ne s’attendait pas à se faire interpeller. Il sursauta et lâcha les assiettes qui tombèrent sur le comptoir. Heureusement la chute était très peu haut, donc il n’y eut aucune cassure. Par contre, le bruit alarma aussitôt l’officier de police qui laissa tout sur place et se précipita vers Alan.
Il vit rapidement qu’au final, il avait eu plus de peur que de mal.

— Désolé, j’ai été distrait. Je ne voulais pas te faire peur et échapper les assiettes, dit le propriétaire des lieux.

— Ça va. L’important c’est qu’il n’a rien eu de grave.

Alors que Leon aurait bien voulu demander de l’aide pour les légumes à Alan, mais avec sa maladresse, le blondinet doutait bien que ça soit une mauvaise idée. Des plans pour qu’il se coupe malgré lui. Le meilleur moyen était de l’envoyer à table et attendre que tout soit prêt.
Ce qu’il fit. Au départ, Alan resta silencieux, peut-être un peu outré de se faire chasser, mais avec le recul, il comprit parfaitement que c’était suite à sa maladresse. Et la fatigue s’accumulait, donc en fin de compte, en effet c’était ce qui était le plus sécuritaire.
Mais c’est tout de même à contrecœur que l’éleveur céda et se résigna à aller s’assoir à table. Bien sûr après avoir pris le temps de prendre les ustensiles et deux verres également. Avec la plus grande précaution afin de ne pas répéter la même erreur de tout à l’heure. Puis une fois tout en place, il s’installa et ne bougea plus.

Voilà que Leon retourna s'occuper des légumes. Alan pouvait alors l'épier pendant qu'il continuait à préparer le repas de ce soir. À observer chaque mouvement que l'homme à la chevelure blonde faisait. Les mouvements répétitifs des coupes de légumes. Sans même s'en rendre compte, il ne lâcha plus l'officier de police de son regard vert. Bien que le propriétaire des lieux n'avait plus conscience du temps qui s'écoulait, rapidement les légumes furent transférer dans le wok.
Au bout de quelques minutes, Leon empoigna une assiette et y déversa une bonne portion. Probablement pour lui-même, puisque dans la deuxième, l'espace semblait moins occuper par les aliments. Le cuisinier du soir apporta les assiettes à table et prit place juste en face de l'éleveur.

— J'espère que ça te plaira, dit-il.

— Je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas le cas.

Juste l'odeur fit gargouiller de plus belle l'estomac d'Alan et dès que Leon fut prêt à dévorer son assiette, Alan plongea sa fourchette pour déguster. Une petite saveur s'était incrustée dès la première bouchée. Il n'arrivait pas à saisir c'était quoi. Il mâchouilla encore et encore, même lors de sa deuxième bouchée, mais rien à faire, il n'arrivait pas à deviner l'ingrédient.

— Je peux te demander qu'est-ce qu'il donne ce goût si particulier? demanda Alan, afin d'assouvir sa curiosité.

— C'est une fine herbe que j'ai déniché à Nénucrique, dévoila-t-il.

— Ça rajoute vraiment quelque chose à la recette. C'est vraiment bon!

— Heureux que ça te plaise alors.

Les deux hommes continuèrent le repas tout en discutant un peu. Il n'avait aucun sujet profond qui fut évoquer ou que l'un ou l'autre creusa davantage.
Pour la vaisselle, Leon insista pour qu'il soit celui qui plaça le tout dans le lave-vaisselle. Rendant Alan complètement inutile... Déjà il était bien impressionné qu'un officier de police puisse cuisiner aussi bien. À part parfois sa forte personnalité à vouloir faire comme sa vision lui dicte de faire, avait-il des défauts? Mais pourquoi pensa-t-il ça? Tout le monde en avait, lui-même le premier. Seulement, le blond les cachait très bien.
Leon lui souhaita alors une bonne nuit. Il souhaitait rentrer dans sa chambre d'hôtel afin de s'y reposer. Il avait travaillé fort cette journée et beaucoup de travail physique. Mais il dit à Alan qu'il sera là demain matin si sa patrouille n'était pas interrompue.