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Alana Glavor

Alana Glavor
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C-GEAR
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Dim 12 Juin - 18:14
Sous les nuages, la plage. Du moins, c’est ce que pouvait apercevoir Alana alors que la brume se dissipait et qu’un bout de terre commençait à apparaître sous ses yeux, tandis qu’elle se penchait vers le hublot à son côté, le cœur battant malgré elle un peu plus vite en voyant les contours de Mele-Mele se dessiner. Un instant, des souvenirs lui revinrent, d’un temps lointain. Rêveuse, des cris d’enfant lui revinrent, de même que l’odeur familière et entêtante des embruns maritimes, ainsi que la sensation douce du sable sous ses pieds. Il y avait aussi, encore plus lointaine, la flagrance particulière du kava dans la cuisine, et celle du poisson en train de griller dans le jardin, parfumé de quelques notes sifflotées par sa mère, au visage inhabituellement jovial. Sa mère … Penser à elle lui rappela la raison de sa présence dans les cieux, et le sourire qui s’était peint sur son visage se teignit d’une mélancolie douce.

« C’est beau n’est-ce pas ? »

La voix, qui avait dû être d’un beau grave fut un temps mais chuintait désormais légèrement, la tira de ses pensées. Se retournant, Alana constata que son voisin, un septuagénaire au teint pâle et à la barbiche grise élégamment taillée, l’observait, ses yeux d’un bleu doux brillant d’un éclat curieux derrière ses fines lunettes rectangulaires. La jeune femme glissa un nouveau regard vers le lointain, qui devenait de plus en plus près, à mesure que l’avion amorçait sa descente et répondit :

« Très. J’avais oublié à quel point. »

« Vous êtes d’ici ? »

Encore, les souvenirs vinrent. Des éclats de voix, et celle, fatiguée et un peu heurtée de sa mère, qui se contentait finalement d’acquiescer. Le silence, ensuite, sur le chemin vers l’aéroport. Les lettres, puis les mails et les SMS, à la fréquence incertaine. Elle avait eu besoin de partir, de comprendre d’où elle venait, loin, très loin des terres chaudes d’Alola, pour rejoindre un monde qui, elle ne l’avait compris que trop tard, ne voulait pas d’elle, du moins en partie. Mais cette quête n’avait pas été infructueuse, ou en tout cas, elle lui avait permis d’affiner ses choix, et de s’engager dans des études qui, autrement, lui auraient été inaccessibles. Elle ne regrettait pas ses choix. Elle aurait simplement aimé qu’ils aient d’autres conséquences, même s’il lui aurait été impossible de l’anticiper. Alors, d’une voix lointaine, Alana répondit :

« J’y ai grandi. »

Hochant la tête, son interlocuteur resta silencieux un moment, puis chuchota, comme pour lui-même, sa voix ayant baissé d’au moins une octave :

« Mon épouse aussi. »

Un silence s’installa, Alana n’éprouvant pas l’envie de relancer la conversation, tant parce qu’elle était toujours perdue dans ses souvenirs que parce qu’elle ne se sentait pas d’humeur intrusive. A la place, elle reporta son attention vers la terre qui se détachait de plus en plus de la mer, et sentit que son voisin faisait de même. Au même instant, le commandant de bord annonça qu’ils allaient descendre vers l’aéroport d’Ekaeka, leur destination. La jeune femme rattacha sa ceinture. Par le hublot, bientôt, les constructions de la ville se détachèrent, les immeubles de bord de mer au gris et blanc caractéristique se détachant aisément de l’océan de verdure du reste de l’île. Au loin, elle aperçut les champs, et encore plus loin, le sommet de Mele-Mele. La piste se rapprochait. Alana se contorsionna quelques secondes pour attraper quelque chose dans sa poche, et en sortit un paquet de chewing-gum. Elle avala une pastille, et en proposa une à son voisin, qui refusa en souriant. La mastication énergique lui permit d’éviter les accouphènes qui venaient inévitablement avec l’atterrissage.

Finalement, dans un bruit sourd, l’avion se posa depuis la mer, dans une manœuvre à la beauté évidente. Au bout de quelques minutes à rouler, ils arrivèrent face à l’aéroport, et après les ultimes vérifications, le commandant de bord prit à nouveau la parole pour leur annoncer qu’ils étaient arrivés à destination, et leur souhaiter une bonne journée. Alana défit sa ceinture et attendit calmement que son voisin quitte son siège, puis se leva à son tour et récupéra son sac rouge qu’elle mit en bandoulière, avant de se tendre pour prendre celui de son voisin, qui la remercia pour son aide. Une fois sortis, l’homme et la jeune femme se regardèrent, puis le septuagénaire finit par la quitter en disant de sa voix douce :

« Bonne journée. »

Alana en fit de même, et se dirigea vers la sortie de l’aéroport. Elle avait préféré voyager léger, et n’avait donc emporter que son sac de voyage, ne s’encombrant pas d’une valise, comme quand elle était sur le terrain. Heureusement qu’elle avait eu de l’entraînement pour apprendre à tout ranger dans un espace aussi confiné, et à jauger ce qui était nécessaire, et ce qui ne l’était pas. Une fois sortie, elle se dirigea vers le petit espace où les cars partaient pour Lili’i, et se mit dans la file d’attente du sien en sortant son téléphone pour afficher son billet sur l’écran et passer le contrôle par le chauffeur, qui le scanna, avant de l’inviter à déposer son sac si elle le désirait ou à grimper. Ce que la jeune femme fit, cherchant une place libre, qu’elle trouva vers le milieu. S’installant contre la fenêtre, elle déposa son sac à ses pieds et y chercha ses écouteurs, qu’elle brancha à son téléphone. Bientôt, de la musique résonna dans ses oreilles, la laissant sourde au tohu-bohu du remplissage du car, des cris des touristes ou des piaillements des enfants qui grimpaient, et des grognements de parents harassés, sous l’œil légèrement rieurs des locaux. A cette heure, quelques navetteurs qui travaillaient à Ekaeka et vivaient dans les collines regagnaient leur domicile après la journée de labeur, souvent des personnes d’un certain âge qui avaient abandonné le vélo, moyen de locomotion apprécié mais physique. La bouffée de nostalgie revint avec force l’envahir. Tout avait changé, et pourtant, rien n’avait changé.

Sauf elle.

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Mister J

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Mar 14 Juin - 19:27
Bienvenue dans le pokéworld ! o/

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Un Rattata-A niv. 5 vous barre déjà la route !

Que voulez-vous faire, dresseuse Alana ?



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Alana Glavor

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Sam 18 Juin - 13:48
Une fois rempli, le car s’ébranla, et le trajet vers les hauteurs débuta. Malgré elle, Alana se surprit à contempler les rues d’Ekaeka qui défilaient, avant de donner sur la plage de la ville, puis aux faubourgs de la grande cité, dont les tons colorés alliaient une architecture à mi-chemin entre la modernité et les habitats plus traditionnels qu’on pouvait retrouver sur certaines portions de l’île. Au loin, elle pouvait voir des enfants s’ébattre sur la plage avec leurs parents et quelques pokémons profiter du sable chaud ou de l’eau, sous le regard vigilant des sauveteurs pokémons prêts à intervenir en cas de difficulté. Elle se revit, au même endroit, des années auparavant, bien qu’il lui semblât que le bord de mer s’était considérablement urbanisé depuis lors. Bien entendu, cela n’avait rien à voir avec les allées d’Illumis qu’elle avait si souvent arpentées, et le contraste était d’autant plus saisissant. Néanmoins, elle sentit une douce nostalgie l’envahir, pour la première fois depuis son retour non teintée d’angoisse ou de tristesse. C’était simplement le souvenir de jours heureux, et de bonheurs comme seuls ceux de l’enfance peuvent apporter. Désormais, sous le roulis du car, Ekaeka et sa banlieue disparaissaient, et la route se rétrécissait à mesure que la qualité du bitume s’amenuisait, et que les pentes se faisaient plus raides alors que la montée vers les hauteurs commençait. Avec plaisir, Alana vit la végétation dense de l’île réapparaître et, peu à peu, reprendre ses droits. Avec beaucoup moins de plaisirs, il fallut endurer les premiers virages à flanc de collines, qui gagnaient en intensité au fur et à mesure de l’élévation vers leur objectif, mais offraient en contrepartie une vue sublime sur les rives de Mele-Mele, ainsi que les plages nettement moins accessibles – et donc moins touristiques – en contrebas.

Finalement, les premières maisons de bois arrivèrent dans son champ de vision, montrant qu’ils arrivaient dans les zones habitées, bien qu’il fallût encore une dizaine de minutes pour que ces maisons se fassent plus nombreuses. Son cœur s’accéléra doucement, alors que l’ensemble se teintait d’une familiarité étrange, et l’impression d’être projetée dans le passé s’accentua avec force. Bien entendu, tout avait changé. Et pourtant … l’architecture restait, peu ou prou, la même, elle voyait certaines tenues traditionnelles colorées qui lui rappelaient son enfance, à nouveau, et un vol de Picassaults passant au-dessus des cocotiers acheva le tableau de ses souvenirs. Cette fois, la nostalgie fut remplacée par une mélancolie plus âcre, et des bribes de conversation douloureuses lui revinrent. Prenant une profonde inspiration, la jeune femme s’efforça de les chasser, et ferma brièvement les yeux, se laissant bercer par les virages successifs du car, et les légers cahots sur la route. Au même moment, la voix du conducteur retentit pour signaler qu’ils arrivaient à Lili’i dans quelques minutes. Tentant de calmer l’anxiété qui montait, Alana rangea ses affaires et serra la sangle de son sac de voyage. Bien entendu, elle savait à quoi s’attendre en prenant la décision de revenir, néanmoins l’angoisse ne parvenait pas à être entièrement éteinte en songeant à la confrontation qui l’attendait. Et sa nervosité se trahissait dans sa manière de se mordiller la lèvre inférieure, ou encore dans la façon dont ses doigts se croisaient et se décroisaient nerveusement, tandis que son pied tapotait le sol de manière régulière, comme un métronome, avant que ses jambes, là encore, ne se croisent et se décroisent. Finalement, l’arrêt fut en vue, et après une manœuvre, ce fut le signal de la descente. La jeune femme ne se pressa guère, préférant laisser les autres passagers passer avant elle. Enfin, quand il ne fut plus possible de retarder l’inévitable, elle consentit à se lever et à quitter le car. Immédiatement, une voix grave la héla, dont la tonalité demeurait masquée, comme si son propriétaire n’avait pas voulu dévoiler immédiatement ses intentions :

« Tu en as mis du temps. »

Pour descendre ? Pour revenir ? Alana cilla, consciente du sous-entendu contenu dans cette unique et première phrase. La sangle lui rentrait dans les doigts, et elle accentua encore un peu sa prise, sentant le cordon cisailler sa peau, ce qui lui permit paradoxalement de se concentrer. Tournant sa tête, elle aperçut le locuteur, et eut, autant l’admettre, un moment de flottement en observant sa haute silhouette athlétique, avec sa peau mate, davantage que la sienne, ses yeux noisette, rehaussée par un t-shirt blanc qui lui collait à la peau et un pantalon en toile écrue rangé dans des bottes noires montantes. Le col du t-shirt laissait entrevoir un serpentin noir sur la peau, et Alana ne doutait pas qu’il s’agissait de tatouages traditionnels. L’homme devait culminer aux alentours du mètre quatre-vingt-dix, et la dominait d’au moins deux têtes. Il était beau, indubitablement, et quelques regards intéressés de personnes sorties du car auparavant se tournaient vers l’éphèbe, avec plus ou moins de discrétion. Ce dernier adressa un sourire à une admiratrice un peu insistante, avant de reporter son attention sur Alana, qui laissa échapper un soupir avant de répondre, enfin :

« Bonjour à toi aussi, Kalon. »

Le dénommé Kalon posa ses iris brunes sur la jeune femme, et son sourire parut se raidir légèrement, puis se fit soudain plus franc, alors qu’un petit rire lui échappait, semblable au jappement d’un Ponchiot, avant qu’il ne secoue la tête et commente :

« Tu n’as pas changé, Alana. »

Puis il la contempla un instant, manifestement en train de réfléchir et demanda :

« Tu n’as pas d’autres bagages ? »

« Non, j’ai pris l’habitude de voyager léger. »

« Ok. Suis-moi jusqu’à la voiture. »

Simple, clair, sans fioriture : Kalon n’avait jamais aimé parler pour ne rien dire ou s’attarder inutilement. Au moins, Alana lui en savait gré, pour cette fois en tout cas, bien qu’un léger pincement au cœur ne subsiste face à ce manque apparent d’affect. Certes, elle ne s’était pas attendue à des débordements de sentiments, mais tout de même : cela avait été … froid. Surtout après une absence de dix années.

Au moins le message était clair.


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Mister J

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Dim 19 Juin - 14:00
Dresseuse Alana lance une pokéball sur Rattata-A !

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La pokéball bouge, bouge et bouge encore !:


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Alana Glavor

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Sam 25 Juin - 15:11
La jeep au beige fatigué les attendait en bas de la rue en terre, se fondant presque dans le décor naturel, même si la peinture était depuis longtemps partie à certains endroits, laissant voir le métal grisé sous cette dernière, qui avait pris une sorte de patine en raison des intempéries, de la boue et du vent. Avec dextérité, Kalon grimpa à la place du conducteur, tandis qu’Alana agrippa l’un des rebords principaux, prit une profonde inspiration et se hissa à ses côtés, avant d’installer son sac à l’arrière pour éviter de l’avoir sur les genoux et d’être encombrée. Une fois sa ceinture mise et les pieds solidement calés, elle fit un geste au conducteur, qui patientait. Ce dernier mit le contact et le moteur commença à tourner, puis dans un grondement sourd, la voiture s’ébranla, commençant à rouler vers leur destination. A l’intérieur, aucun autre bruit que celui des larges roues ne se faisait entendre, ainsi que des oiseaux qui pépiaient au-dessus de leur tête ou du village alentour et de ses habitants. C’était un silence bruyant, en un sens, mais un silence tout de même, entre eux, qui s’allongeait, s’épaississait, comme si aucun ne trouvait le courage de commencer la conversation … ou n’avait tout simplement envie de le faire. Pour autant, cela ne dérangeait pas la jeune femme, qui préférait cette atmopshère aux reproches qu’elle anticipait, ou aux non-dits qui risquaient eux aussi de prendre de l’ampleur. Le silence avait des vertus, et lui achetait encore un peu de tranquillité. Son regard passa vers le rebord de la jeep, et elle vit la forêt luxuriante défiler, ou plutôt la jungle au vu de sa teneur, avec son vert brillant et ses odeurs de fruits entêtantes. Intérieurement, néanmoins, toutes les questions qu’elle n’osait poser se bousculaient. Se mordant la lèvre inférieure, elle coula un regard vers Kalon, dont les yeux ne quittaient pas la route. Peut-être qu’il n’y avait qu’elle à ressentir cette anxiété, finalement. Pourtant, en descendant, son regard se posa sur les mains crispées sur le volant du jeune homme, et elle se dit que le sentiment de malaise, finalement, était probablement réciproque. Après un virage marqué, qui agita son estomac, Alana hésita, avant finalement de lâcher ce qui lui brûlait les lèvres depuis tant de temps :

« Comment va-t-elle ? »

Surpris par le son de sa voix, Kalon se détacha momentanément de la route, ratant un nid-de-poule qui l’obligea à une embardée brutale, les projetant tous deux en avant. Heureusement que la ceinture de sécurité avait été présente, même si la sensation de cisaillement là où le tissu les avait retenu n’était pas particulièrement agréable. Ralentissement légèrement, l’alolien parut chercher ses mots, ses lèvres se pinçant jusqu’à former une très fine ligne. Patiemment, Alana ne dit rien, attendant qu’il trouve, comme elle, le courage de parler, de braver l’éloignement, les regrets, l’amertume qui vibraient tous ensemble autour d’eux. Après un temps qui lui parut néanmoins infini, Kalon mit un coup de volant vers la droite et les arrêta dans une avancée de la falaise vers la mer, leur offrant une vision magnifique de l’océan entourant l’île en train de se fondre dans l’orange du soleil couchant entamant sa descente. Le spectacle contribua à renforcer leur silence, mais cette fois, il se teinta d’émerveillement alors que le duo contemplait la beauté sublime sous leurs yeux, les ondoiements de l’eau claire qui se reflétaient dans la lumière déclinante, les flots brillants doucement et créant une atmosphère de féérie délicate. Un calme étrange envahit Alana, et elle se surprit à humer davantage encore la flagrance salée des embruns que la brise du soir portait jusqu’à eux. Juste pour cet instant, ce moment hors du temps, revenir valait le coup.

« Elle t’attendait. Pour rentrer à la maison. »

Le timbre rauque de Kalon fendit l’air, le silence et la tranquillité apparente de l’instant. Sans quitter du regard la baie, Alana encaissa cette lame sonore qui avait brisé leur trêve temporaire, et prit de plein fouet le sous-entendu contenu dans ces mots. Nerveusement, elle sentit ses doigts de la main gauche s’enrouler autour de l’index tendu de sa main droite, en un toc synonyme de stress. Elle chercha quoi répondre, ne trouva pas immédiatement. A la place, elle jeta un coup d’œil discret vers l’homme, et constata soudainement que ses traits étaient tout aussi crispés. Manifestement, dire cela lui avait coûté. Elle ne savait si le plus dur était de reconnaître qu’il n’avait pas suffi, ou d’admettre tout simplement que les années n’avaient pas suffi à étouffer le lien qui les unissait, en dépit de ses efforts manifestes. Elle crut avoir aperçu du mouvement dans l’eau, et se demanda si le frémissement à la surface était le reflet d’un banc de Froussardine, ou bien s’il ne s’agissait que d’une illusion d’optique.

« J’aurai préféré qu’elle quitte l’hôpital, pour être avec les siens. »

Cette voix, la douleur dans la voix de Kalon était perceptible, et Alana sentit sa gorge se serrer. Malgré leur lien distendu, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une profonde compassion pour ce qu’il avait traversé et traversait encore, tandis qu’une culpabilité âcre et suintante l’envahissait lentement. Elle aurait dû … Mais elle avait préféré croire que tout irait mieux, à l’image des lettres encourageantes qu’elle recevait. Les mots lui paraissaient un peu faux, les sourires en FaceTime un peu forcés, mais prise dans le tourbillon de ses études, elle avait fait semblant d’y croire, parce que cela l’arrangeait aussi, au fond. La lâcheté se payait toujours. Et il était trop tard pour le comprendre. Hochant la tête, sa voix étranglée répondit :

« Moi aussi, Kalon. »

Le prénom résonna étrangement dans sa bouche. Il avait la saveur ancienne des jeux partagés, et l’amertume de les voir passés, fanés. L’interpellé se tourna vers elle, l’observant avec une intensité presque dérangeante, au fond de ses prunelles noisette, comme s’il pesait le pour et le contre d’une telle déclaration, et d’une réponse adéquate. Son genou se plia légèrement, comme s’il s’apprêtait à s’approcher. Il n’en fut finalement rien, et l’homme resta figé, les bras le long du corps, incapable d’avancer. L’un de ses poings se serra, et Alana retint son souffle, incertaine de ce qu’il allait faire, et de ce qu’elle-même devait faire.

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C-GEAR
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Dim 26 Juin - 12:24
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Un nouveau Rattata-A niv. 5 arrive à la suite de son ami !
En même temps, vous venez de l'adopter alors pourquoi pas deux... ?

Que voulez-vous faire, dresseuse Alana ?



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Alana Glavor

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Lun 4 Juil - 23:23
« Tu comptes rester combien de temps ? »

La question prit Alana complètement au dépourvu. Elle s’était attendue à beaucoup de réactions … mais pas à celle-là. Et pire encore, elle ne parvenait pas à savoir si le sous-entendu était d’indiquer une envie qu’elle s’en aille au plus vite, ou si une pointe d’espoir de la voir rester à ses côtés pour supporter l’insupportable animait Kalon. Avait-elle réellement envie d’avoir la réponse ? Peut-être pas. Parce qu’elle aurait vraisemblablement du mal à supporter d’entendre la seconde option, de constater que leur lien, aussi ténu était-il devenu, n’avait réellement plus d’existence, et que la distance avait fini d’effilocher ce que leurs caractères dissemblables et le destin avaient commencé à trancher. La jeune femme avala sa salive. Pourtant, ce n’était pas une question piège, en soit. Elle avait longuement réfléchi, lorsqu’il l’avait contactée. Lorsqu’elle avait su. A ce qu’il convenait de faire, déjà. A ce qu’elle ferait ensuite, une fois la décision de revenir à Alola prise. Ce n’était pas une décision facile à prendre, quand bien même elle s’était imposée avec évidence. Elle avait décroché le stage de ses rêves, pour emprunter une voie ardue mais qui lui tendait les bras. Au lieu de commencer sa thèse sur de bons rails, elle venait de bifurquer en plantant là le directeur qu’elle avait mis tant de temps à courtiser – en tout bien toute science – ardemment. Voilà qui lui ferait une réputation difficilement effaçable dans le monde scientifique kalosien, bien qu’elle ait une excellente excuse, comme il l’avait admis lorsqu’elle s’était expliquée. Mais entre la vérité et les rumeurs qui ne manqueraient pas de se propager … Il y avait un gouffre dont elle était conscience. Pour autant, malgré une hésitation de quelques jours, elle avait rapidement compris que rester n’aurait pas été supportable. Pour le reste … Elle y avait un peu réfléchi, essentiellement tout au long de ses divers trajets, au milieu de la cohue qui se bousculait dans sa tête. Mais tout demeurait flou, et à vrai dire, bien loin de ses préoccupations actuelles. Alors, elle finit par répondre, avec franchise :

« Le temps qu’il faudra. »

Parfois, la vérité était aussi simple que quelques mots. Elle sentit le regard de Kalon quitter très brièvement la route pour se loger sur elle, la jauger, à n’en pas douter, avant de retrouver sa position propre à tout bon conducteur. Elle sentit la tension remonter d’un cran, et ne parvint pas à savoir ce qu’elle aurait pu dire d’autre, de mieux. Pourtant, tout indiquait chez l’homme une tension, à voir la manière dont ses muscles étaient bandés sans raison et ses bras tendus pour conduire. Elle remarqua qu’il se mordillait la lèvre inférieure, et une vague de tendresse survint brusquement, la prenant presque par surprise, alors qu’elle reconnaissait avec aisance le geste, pour le faire également dans de telles circonstances. En dépit des années, de l’éloignement … il restait toujours quelque chose en commun, n’est-ce pas ? Ils auraient beau lutter, ils étaient liés, qu’ils le veuillent ou non, qu’ils l’acceptent ou non. Ils arrivaient à leur destination, et la maison de son enfance se tint bientôt dans le champ de vision d’Alana. Kalon se gara, puis coupa le moteur. Et jeta, avant d’ouvrir sa portière :

« On verra bien. »

Silencieusement, son invitée encaissa le doute que contenaient ses paroles. Elle ne parvenait pas à lui en vouloir. Pas entièrement. Pas après toutes ces années. Et en même temps, une part d’elle se moquait de sa réaction. Non pas qu’elle lui soit indifférente, mais … Elle avait fait un choix. Elle avait fait ses choix. Et elle avait passé l’âge de se les entendre reprocher, encore et encore, de sentir toute la rancœur accumulée pendant des années ressurgir pour lui être jetée en pleine figure. Alana serra les dents, retenant d’autres mots, plus durs, qui auraient immanquablement terni ces retrouvailles – peu chaleureuses, déjà. Mais que Kalon prenne garde : elle tenait pour le moment, mais viendrait un moment où elle aussi lâcherait ses coups. En attendant, et sur cette promesse, elle sortit également de la jeep après avoir attrapé son sac et l’avoir remis en bandoulière. L’odeur, une fois le pied posé par terre, la saisit. C’était comme si une bouffée entière de nostalgie venait de la heurter de plein fouet. Soudainement, elle se retrouva projetée vingt ans en arrière, dans cette flagrance si particulière d’arbres fruitiers, d’embruns un peu lointains mais au goût salé parfumant l’air, et de terre mêlée au gravier de la petite route. Puis les bruits l’assourdirent : la vie sauvage autour d’eux paraissait une véritable cacophonie pour celle qui, pourtant, avait connu le fracas continuel de la métropole d’Illumis. Mais c’était différent : soudain, des bruits perdus lui revenaient de son enfance. Un vertige la saisit, et il lui fallut deux bonnes minutes pour parvenir à se remettre de ce trop-plein de sensations, de cet excès de souvenirs qui lui donnait le tournis. Les images se superposaient entre le présent et l’avenir, et des flashs fugaces apparurent brusquement devant ses yeux, à nouveau. Une porte qui claquait, un dernier regard en arrière … Un enfant au regard déjà dur qui l’observait s’en aller. Elle croisa le regard, présent, de Kalon, qui attendait qu’elle bouge, et Alana se rendit compte qu’elle était restée figée sur place. Ses yeux n’avaient pas changé, depuis toutes ces années. Bravement, elle tenta de chasser ses démons, et d’avancer. C’était fou, à quel point c’était difficile de faire avancer un pied quand son cerveau refusait obstinément de fonctionner. Une voix, néanmoins, la sortit de sa torpeur :

« Alana ? »

De nouveaux flashs. Des rires. Des murmures. Et, en plus du vertige, une nausée doucereuse, prémonitrice. Avec lenteur, la jeune femme pivota sur ses talons et posa ses yeux sur l’autre femme qui se tenait dans l’encablure de la porte. La silhouette était reconnaissable entre mille. Elle l’aurait reconnue entre mille. Les mots moururent dans sa gorge. Il lui fallut répéter, dans un filet de voix étranglée :

« Clara ? »

Tentative de fuite:


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Lun 4 Juil - 23:23
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'[MOD] Fuite n°1' :
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Alana Glavor

Alana Glavor
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Dim 10 Juil - 18:22
« Vous vous connaissez ? »

La voix de Kalon transperça le silence pesant, et, signe du malaise ambiant, aucune des deux femmes ne se donna la peine de répondre. Alana paraissait littéralement figée sur place, incapable de détacher son regard de la silhouette qui se détachait dans l’embrasure de la porte face à elle, et en même temps, il était évident qu’elle aurait donné n’importe quoi pour se transformer en Taupiqueur et creuser jusqu’à l’autre bout du monde, si elle l’avait pu, plutôt que de se trouver là. Son visage exprimait une stupeur sincère, qu’elle aurait cachée ordinairement avec davantage de soin. Mais de voir Clara, de l’entendre … Elle s’était attendue à beaucoup de choses, en revenant. Sûrement pas à ça. Pas à la voir sur le pas de la porte de la maison familiale. Quant à l’autre femme, cette dernière tentait un sourire qui se voulait chaleureux, et qui l’était, en un sens. Cependant, il semblait également emprunté, comme si elle n’osait pas démontrer l’intégralité de ses sentiments face à la personne qui se trouvait en face d’elle. Un moment, elle parut vouloir avancer, puis se rétracta, croisant les bras autour de sa poitrine à la place, en un geste défensif qui prenait beaucoup plus de sens qu’un essai d’aller de l’avant. Après une très longue hésitation, Alana chercha à croiser son regard. Brièvement. Elle plongea son regard doré dans celui, clair et doux, de l’autre femme, et eut l’impression d’être aspirée dans une autre dimension, très loin d’Alola, très loin du temps présent. Les yeux de Clara fuirent dans un premier temps, puis cette dernière rassembla également ce qu’il lui restait de détermination, et un dialogue silencieux s’engagea entre ces deux regards qui se fixaient avec intensité.

Je suis tellement désolée.

Pas autant que moi.

Avec force, les derniers mots qu’elles avaient échangé revinrent en mémoire d’Alana, qui eut l’impression douloureuse de revivre la même scène, un an plus tard. Un tremblement saisit sa main droite, qu’elle attrapa dans la gauche pour le faire cesser, et surtout le cacher aux yeux de Kalon qui observait ce qu’il se passait, l’air passablement interloqué, n’osant pas non plus rompre l’épais silence qui s’était installé. Néanmoins, sa mine de plus en plus contrite signifiait à n’en pas douter qu’il n’en resterait pas là, et qu’il comptait bien tirer cette histoire au clair. Après tout, la patience n’était pas sa qualité première. Ce qu’il fit finalement, gagné par le malaise ambiant, puisqu’il se balançait maladroitement d’une jambe à l’autre, les mains nouées derrière son dos, son regard passant de l’une à l’autre.

« On ne va peut-être pas rester une heure sur le palier … »

Un bref instant, Alana lança un regard noir au jeune homme, puis se reprit, consciente qu’il n’avait aucune idée de ce qui se jouait – et c’était vraisemblablement pour le mieux. Elle ravala la réplique acerbe qui lui brûlait les lèvres, déglutit péniblement, et enfin, tenta bravement de se reprendre, affichant un sourire qui sonnait faux et n’atteignait pas ses yeux, qui demeuraient rivés sur l’apparition féminine. Avant de répondre, empoignant la sangle de son sac comme pour se raccrocher à quelque chose, n’importe quoi, de tangible :

« Tu as raison. Pardon. Je ne m’attendais pas … Je ne pensais pas revoir Clara, et encore moins ici, c’est tout. »

Les yeux de l’autre femme s’adoucirent, et elles échangèrent un ultime message.

Merci.

Ne me remercie pas.

« Moi non plus, c’est … une belle surprise. Mais je t’en prie, entre. »

S’effaçant pour les laisser passer, Clara se pelotonna contre la porte, et Alana entra à la suite de Kalon dans la maison, non sans retenir sa respiration douloureusement lorsqu’elle frôla l’autre femme en passant, avant de se maudire pour son émotivité. Jurant mentalement face à son manque de force, elle prit une profonde inspiration … et l’odeur familière du bois ciré et des plantes aromatiques la frappa de plein fouet. Trop, c’était trop. Elle sentit sa gorge se nouer, et ravala avec difficulté le maelstrom de sentiments qui l’assaillaient. Ses nerfs, mis à rude épreuve, allaient finir par céder. Le tremblement de sa main s’accentua, et elle dut se pincer l’intérieur de la paume pour y mettre fin. Rien n’avait changé. Et pourtant, une présence manquait. Cruellement.

Du coin de l’œil, elle vit Kalon envelopper nonchalamment la taille de Clara de son bras puissant, avant de déposer un baiser léger sur sa joue, ce qui fit rougir la jeune femme. Qui s’écarta néanmoins vite, face au regard d’Alana, et la rougeur augmenta sur ses joues. Quant à Alana, l’amertume la gagna, et le regard qu’elle posa sur Kalon était encore plus dur, plus impénétrable, que précédemment. Elle avait revêtu son masque d’indifférence, qu’elle n’aurait jamais dû quitter.


Tentative de fuite:


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Mister MP

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Dim 10 Juil - 18:22
Le membre 'Alana Glavor' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'[MOD] Fuite n°2' :
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Alana Glavor

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Dim 10 Juil - 19:42
Les trois jeunes gens étaient désormais assis dans le salon, et l’atmosphère n’avait hélas guère évoluée, le malaise diffus persistant. Pourtant, Alana avait pris quelques minutes pour souffler en déposant son sac dans sa chambre – retrouvant avec un rien de nostalgie la décoration de son enfance – puis en redescendant. Hélas, rien n’y faisait, et la douleur dans sa poitrine augmentait à chaque coup d’œil qu’elle posait sur Clara et Kalon, confortablement installés dans le canapé face à elle, qui parvenait à se sentir à l’étroit dans le fauteuil pourtant passablement avachi dans lequel elle se trouvait. A moins que la sensation d’étouffement ne vienne de la maison en elle-même, des photographies posées un peu partout et qui démontrait tout ce qu’elle avait raté, tout ce à quoi elle avait renoncé. Sur le meuble à côté du canapé, le couple face à elle lui souriait, comme pour la narguer. Clara suivit son regard, et s’écarta légèrement de Kalon pour ouvrir les boissons que le jeune homme avait apporté. Alana, elle, se contenta d’aller de la photographie au duo, et se mordit l’intérieur de la joue pour retenir la question acerbe qui menaçait de sortir de sa bouche sans qu’elle n'y puisse rien. Parce qu’au vu des vêtements, du temps à l’extérieur … Elle se doutait de la date approximative, et cette donnée à elle seule achevait de creuser un trou béant dans son cœur réduit à l’état de flaque informe, sur laquelle elle glissait peu à peu, comme à l’époque de …

«Alors donc, vous vous connaissez ? »

Et voilà. Elles y étaient. Evidemment que Kalon reviendrait à la charge, qu’elles ne pourraient pas échapper à ses questions inquisitrices. Le regard d’Alana s’arracha de sa contemplation morbide pour se poser sur son frère – demi-frère, ne manquait-il jamais d’indiquer, dès leur plus jeune âge, comme pour marquer leur différence, le fait qu’ils ne venaient pas du même monde, que lui était un alolien pur souche, et surtout, qu’ils ne partageaient pas tant que ça. Juste une mère, aurait dit Alana avec amertume. Juste … A nouveau, ses yeux se posèrent sur Clara, et la bile remonta dans sa gorge. Elle avait envie de hurler, de se lever et de les planter là, de balancer son sac sur son épaule et de filer dans la nuit pour regagner l’aéroport et repartir à Kalos, qu’elle n’aurait jamais dû quitter. La sensation d’étouffement, insupportable, s’accrut, et elle se dandina sur son siège. Les mains moites, elle commença à se les tordre, avant de les écraser sur ses genoux, dans une tentative vaine de retrouver enfin sa contenance, et de ne pas trahir davantage son indéniable vulnérabilité, à cet instant. Ce fut Clara qui eut l’amabilité de répondre, soulageant Alana qui cherchait encore les bons mots. Heureusement, l’autre femme les trouva pour elle.

« Oui … Nous avons été ensemble à l’université. A Illumis. »

« Ah, avant que tu ne … »

« Avant que je ne vienne ici, oui. »

Pensif, Kalon laissa ses yeux aller de l’une à l’autre avant de faire remarquer, l’air de rien :

« Tu ne me l’as jamais dit. »

Malgré ses efforts, la tonalité accusatrice n’échappa ni à Clara, ni à Alana. Cette dernière enfonça ses ongles dans ses genoux, ravalant une fois encore la réplique mordante qui lui venait, et qui, en substance, signifiait que personne ne lui devait rien. Mais ce fut l’autre femme qui s’en chargea, à sa manière, nettement plus diplomate, même si Alana la connaissait suffisamment pour reconnaître la lueur qui venait de s’allumer au fond de ses prunelles. La blonde se raidit, mettant davantage d’espace entre elle et l’homme, avant de faire remarquer :

« Tu ne m’as jamais dit que tu avais une sœur avant … Bref. Je l’ai appris il y a une semaine. »

Cette fois, Alana ne put se retenir et un sourire goguenard apparut sur son visage. Kalon accusa le coup et son expression démontrait que si sa sœur n’avait pas été là, il aurait certainement eu une autre réplique. Au lieu de cela, il inspira visiblement et admit, à contrecœur :

« Non. C’est … »

« Compliqué ? »

Alana avait craqué. Kalon lui adressa un regard mauvais et siffla :

« Voilà. »

Un nouveau silence, encore plus pesant, les enveloppa. Alana avisa la pendule du coin cuisine, et manqua gémir en voyant l’heure. La soirée allait être l’une des plus longues de son existence. Et elle avait à peine commencé.

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Mister K

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Dim 10 Juil - 19:48
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Un Pikachu lvl 5 apparaît !
Que voulez-vous faire ?



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Alana Glavor

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Sam 23 Juil - 15:11
« Je vais nous trouver de quoi dîner. »

Se levant du canapé, manifestement anxieuse à l’idée de rester au milieu de cette fratrie désintégrée, Clara se dirigea vers le coin cuisine. Un bref instant, Alana et Kalon la regardèrent s’en aller. L’homme leva un sourcil en observant la ligne de vue de sa sœur, qui s’efforça de ne pas rougir. Peu désireuse de demeurer en sa compagnie, la jeune femme amorça un mouvement pour se lever à son tour, mais la voix de Clara résonna :

« Ne t’embête pas, Alana, je vais me débrouiller. Vous allez pouvoir … rattraper le temps. »

L’invitée aurait bien voulu grommeler qu’elle n’en voyait pas l’intérêt, ou encore que ce qui était perdu était perdu, mais elle n’osa pas insister et se rassit, le dos un peu trop droit, comme figé dans une position clairement inconfortable. Il sembla clair, après un silence qui s’étirait un peu trop, que tous deux cherchaient désespérément quoi se dire, ou plutôt, un moyen de démarrer la conversation sans immédiatement se sauter à la gorge, et maintenir l’équilibre précaire qui avait jusque là prévalu, même si cela commençait fortement à peser sur leurs nerfs. Ainsi, Alana tripotait ses doigts en permanence, les mains moites, pendant que Kalon ne cessait de se changer de position sur le canapé. Il ouvrit la bouche, puis la referma aussitôt, la mine contrariée. Cherchant désespérément à se dépêtrer de cet enfer, Alana tenta une nouvelle sortie, en déclarant, avec autant d’assurance que possible, bien qu’un léger chevrotement soit perceptible dans sa voix, ce qui la contrariait profondément :

« Je vais en profiter pour … faire le tour de la maison. Voir ce qui a changé … »

Là encore, Kalon parut sur le point de parler, mais se renferma, les sourcils froncés, comme s’il retenait le commentaire acerbe qui lui brûlait la langue. Alana lui en sut gré et en profita pour se glisser aussi vite que possible en dehors de ce salon étouffant. Elle se retrouva dans le couloir de l’entrée, et y lâcha un gros soupir. Une fois remise de ses émotions, elle s’attarda sur les tableaux, retrouvant la familiarité des lieux, et vit quelques cadres de photographies diverses. Empoignant l’un d’entre eux, elle contempla les trois silhouettes à l’intérieur, sur une plage d’Ekaeka, à sourire innocemment, l’adulte sur le papier glacé entourant de ses bras protecteurs les deux enfants assis dans le sable, tandis que le petit garçon avait une main sur le genou de la petite fille, qui paraissait un tout petit peu plus âgée et arborait une expression de joie pure, comme seuls les enfants peuvent en connaître. Une nouvelle vague de nostalgie la gagna, et elle caressa délicatement le verre, se souvenant de cette période où tout était plus simple. Du moins, tout paraissait plus simple. En vérité, est-ce que cela l’avait jamais été ?

Reposant le cadre, elle monta à l’étage, retrouvant les mêmes décorations, les mêmes images, encore et encore, même si sa propre présence se faisait plus rare, et celle de Kalon plus omniprésente, jusqu’à ce qu’elle disparaisse, et qu’il n’y ait plus que lui. Arrivée devant la porte de la chambre parentale, elle inspira profondément et la poussa doucement, retrouvant ce lit à baldaquin adoré par sa mère, ses peintures au mur. Les couleurs étaient douces, pastels, fidèles à son souvenir. Là encore, Kalon et elle enfant trônaient sur le guéridon près du lit. D’autres photographies plus discrètes, lui laissèrent un goût amer. Elle s’attarda sur les silhouettes, avant de tourner les talons, et de se retrouver dans le couloir, face à la chambre de Kalon. Elle hésita … avant de se diriger tout de même vers cette dernière, et de l’ouvrir. Pour le coup, l’intérieur était très différent de ses souvenirs d’enfant. Les jouets, les posters, tout avait disparu, remplacés par une peinture austère, d’un bleu sombre, aux murs et de meubles en bois solides mais sans fioritures. Seul l’autre côté du lit était un peu plus coloré, et son cœur se pinça davantage en reconnaissant certains mémentos accrochés sur le guéridon. Une robe encore froissée gisait sur la chaise calée contre le mur, de ce côté, et ramena Alana à des souvenirs plus récents, plus doux aussi. Elle les chassa.

Refermant doucement la porte, elle déambula sans but, de la chambre d’amis à la buanderie, s’attardant sur le petit balcon qui donnait sur la jungle environnante, avant de redescendre et de sortir à pas de loups pour humer l’air extérieur, qui lui emplit agréablement les poumons. Là, dans la nuit qui tombait, elle se sentit bien plus à sa place qu’à l’intérieur de la maison appréhendant le retour inévitable qu’il lui faudrait pourtant effectuer bientôt. En attendant, elle pouvait bien s’accorder quelques minutes de tranquillité.


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Mister J

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Lun 25 Juil - 11:22
Dresseuse Alana lance une pokéball sur Pikachu sauvage !

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La Pokéball bouge !:


Que voulez-vous faire, dresseuse Alana ?



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Alana Glavor

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Mer 10 Aoû - 17:15
« Le dîner est bientôt prêt … »

La voix douce derrière son épaule fit sursauter Alana, qui se retourna rapidement. Décidément, elle était beaucoup trop sur les nerfs, un rien aurait pu la faire sauter au plafond. Elle se retrouva face à Clara, qui l’observait avec un léger sourire. Voyant l’autre femme froncer les sourcils, presque en un réflexe à sa vue, ce dernier se crispa. Puis Clara laissa échapper un soupir, et Alana ne sut pas si elle était gênée, ou agacée de leur situation, à moins qu’elle ait du mal à supporter l’atmosphère pesante qui régnait – du plus loin qu’elle s’en souvienne, la jeune femme blonde n’avait jamais aimé les confrontations larvées comme celle qui était en train d’empoisonner la maisonnée. En même temps, plus de dix années de rancœur ressassées ne pouvaient que mener à cela. L’amertume lui vint, en posant son regard sur la jolie silhouette face à elle, et Alana se morigéna intérieurement d’avoir eu cette pensée, d’avoir utilisé cet adjectif. Mais elle s’efforça de maintenir une façade polie et acquiesça avec un simple :

« Ok. J’arrive. »

Clara tourna les talons, et Alana profita de quelques instants supplémentaires de calme avant de prendre une profonde inspiration et de revenir à l’intérieur. Silencieusement, elle se glissa derrière le comptoir et entreprit de chercher les couverts pour dresser la table. Ayant un peu de mal, elle fut guidée par un signe bienveillant de la part de la cuisinière, et elle la remercia d’un signe de la tête avant de se remettre à sa tâche, veillant à ne pas frôler cette dernière dans l’espace réduit. Sa présence, si proche, néanmoins, ramenait à nouveau une floppée de souvenirs, et elle se mordit la lèvre inférieure avec férocité pour évacuer les images d’un petit studio et de sa modeste kitchenette, des mains se frôlant et du plaisir secret à se trouver dans un espace si confiné. Tout cela appartenait au passé. Passé qui revenait la hanter, en pleine figure. La table dressée, elle retourna pour voir si elle pouvait aider à servir, et amena les plats. Kalon s’installa, et elles en firent de même. Chacun se servit en silence, comme précédemment. Clara tenta alors d’ouvrir la conversation par un sujet futile s’il en était, à savoir si elle avait fait bon voyage. Alana se prêta de bonne grâce au jeu, bien que faire des phrases de plus de trois mots lui coûtât. Bon an mal an, les deux femmes réussirent à peupler la tablée d’autre chose que de bruits de mastication. Elles parlèrent du temps, de la saison touristique, des nouvelles boutiques aperçues à Ekaeka … ce qui conduisit à la première intervention du seul homme présent, qui commenta sur les loyers surélevés pour les natifs. Malgré le tournant polémique que la discussion aurait pu prendre, Alana acquiesça diplomatiquement, et Kalon haussa un sourcil de surprise. Pendant un instant, il parut sur le point de dire quelque chose, avant de réfréner son commentaire sans doute peu amène sous le regard insistant de sa fiancée, qui lui en sut gré d’un sourire solaire avant de repartir de plus belle. Au moins, lorsqu’ils arrivèrent au dessert, ils ne s’étaient pas sautés à la gorge, et la conversation, si elle était superficielle, avait pu au moins couler à peu près librement. Mais ce qui devait arriver arriva, et alors qu’ils achevaient leur dîner, Kalon mit les pieds dans le plat, à sa manière toujours très délicate. S’adressant à sa sœur, il demanda :

« Tu comptes la voir quand ? »

Alana cilla légèrement, avant de répondre d’une voix qui se voulait ferme :

« Dès que possible. Je ne sais pas si elle a des examens demain, mais … »

« Non. C’est bon. »

« Alors j’irai demain. »

« Je t’emmènerai. »

Surprise de cette offre soudaine, Alana tenta :

« Tu n’es pas obligé … »

« Ce sera plus facile. »

Honnêtement, la jeune femme n’en était pas certaine, mais elle trouvait délicat de refuser de but en blanc. Peut-être que son frère essayait d’enterrer la hache de guerre ? En tout cas, il faisait un effort, et elle n’avait pas envie, il est vrai, de pédaler pendant de nombreux kilomètres pour arriver à bon port, ou de dépendre des horaires aléatoires du bus.

« Merci, dans ce cas. »

Kalon haussa les épaules, comme pour balayer le remerciement, avant de dire :

« Départ 10h demain, alors. »

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