Pourquoi ne savons-nous toujours pas comment mener des opérations au niveau du cerveau humain et animal ? Comment peut-on encore être ignorant de techniques scientifiques, génétiques, environnementales, médicales, technologiques ou informatiques, ou que sais-je encore, si un pokémon tout puissant ou presque en détient la clé ? Vous l'aurez compris, mon scepticisme va de pair avec le fait que Créhelf n'est pas l'être que l'on révère pour cette troisième partie du festival.

Non, il existe un être légendaire aux antipodes de tout ceux mentionnés avant. Et je ne fais aucunement mention de Heatran ou de Cresselia, respectivement les pokémons des légendes volcaniques et lunaires. Mais il existe bel et bien un pokémon sacré, connu pour avoir été banni du royaume divin, fomentant des plans obscurs et malsains visant à plonger le monde dans le chaos des épreuves. Un pokémon dont l'âme est réputée si noire que même les dieux Palkia et Dialga auraient eu à se résoudre à restreindre les possibilités et les mouvements de ce dernier afin de mener le monde vers un avenir plus serein et plus ordonné. Un dragon aux allures de serpent, dont le type Spectre peut faire froid dans le dos de bon nombre de personnes. vous l'aurez deviné, on parle bien de Giratina, le Renégat, celui que même Arceus ne pouvait contrôler à la perfection sans qu'il n'y ait de bavures. Giratina est le Némésis naturel du monde des hommes, hantant les cimetières et apparaissant sous forme d'esprit de défunts, suscitant stupeur, confusion et tristesse partout où il passe. Tapis dans l'ombre de notre dimension actuelle, gouvernée soit disant par Palkia et Dialga, il serait la manifestation catégorique de l'antimatière du temps et de l'espace, les résidus des actions menées par les deux précédents pokémons de légende. Il emmagasinerait sa puissance grâce aux défauts de précaution de ses deux comparses, pour faciliter sa capacité à pouvoir transiter d'un plan à l'autre, et faire régner la terreur sur le monde des humains, tout comme il la ferait régner au sein de son royaume parallèle, le supposé Monde Distorsion. Étonnant de savoir que c'est cette créature, symbole parfait de la rébellion d'un membre d'une lignée contre les siens, qui fait l'objet d'une révérence toute particulière. Rien ne motiverait vraisemblablement de vouloir prendre le parti d'une entité rebelle, nourrissant de noirs desseins pour notre dimension.

Mais si l'on en croit les quelques écrits - certes non officiels et pouvant s'apparenter à du fanatisme spirituel - après que Giratina eut ouvert une faille spatiotemporelle sur notre monde, enrageant de ce fait les dieux Palkia et Dialga, Arceus aurait envoyé un message auprès du pokémon Dragon Spectre, afin de lui faire entendre raison, et de lui présenter une responsabilité qu'il ne pourrait pas refuser, et qui théoriquement aurait eu gain de cause : celle de devenir un pokémon gardien du monde des humains et des autres pokémons, en manipulant l'anti-matière générée par les dieux du Temps et de l'Espace, afin de maintenir l'équilibre gravitationnelle et matérielle du plan dans lequel nous nous trouvons.



Pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça ? Eh bien, il semblerait que quelque chose ou quelqu'un ait eu la bonne idée de recréer le temps d'un instant, ce fameux concept de faille spatiotemporelle, plongeant la ville de Célestia toute entière et une partie de ses environs, dans le chaos, la stupeur et l'incompréhension totale. Était-ce réellement quelqu'un d'humain qui aurait pu faire appel à l'utilisation d'une machine permettant de recréer les conditions malheureuses et ténébreuses de la première ouverture de la faille par Giratina ? Se pouvait-il que ce soit les pokémons de la légende eux-mêmes qui auraient eu l'idée paradoxalement lumineuse de sortir de leur sommeil éthéré pour collaborer et créer le temps de cet évènement, un aperçu de ce que serait le monde si le trio de légende n'avaient pas obtenu ce statut quo si important pour l’équilibre du monde ? Toujours est-il que je n'ai absolument aucune idée du monde dans lequel je viens de me faire projeter, ni même si le message laissé sur ce répondeur trouverait la direction de son principal destinataire. Il n'y a pas de réseau mobile ni internet, à en croire l'écran de mon Pokédex portable. Que faire ? Dois-je écouter mon instinct et partir à l'exploration de cette contrée dans laquelle je me retrouve malgré moi, afin d'espérer survivre plus longtemps que quelques minutes, comme dans un de ces films d'épouvante où l'un des héros disparait avant même que l'intrigue du scénario ne commence réellement à se développer ? Ou dois-je espérer trouver une autre personne qui aurait été victime du même sort que le mien ? La seule chose dont j'étais assuré, c'est que mon sac à dos et mes pokéballs étaient encore avec moi, tangibles et réelles, et que potentiellement, je pouvais me servir de mes compagnons pour me sortir de ce mauvais pas. Mais le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?

- Haaaa... Pourvu que je ne sois pas le seul à m'être retrouvé piégé dans ce beau bordel de la quarante-deuxième dimension... soupiré-je.

- Bon. Où est-ce que je viens de me retrouver ? Je n'ai pas l'impression d'avoir bougé de beaucoup, et pourtant, tout à l'air différent.

Et je ne croyais pas si bien dire. Il semblait que j'avais été projeté dans une autre dimension, une réalité alternative, où tout pouvait être absolument identique à la ville de Célestia dans laquelle je me trouvais un peu plus tôt, ou alors complètement différent selon les puissances responsables de cette distorsion spatiotemporelle. A première vue, la ville a complètement été redessinée : les bâtiments n'étaient plus au même endroits, beaucoup plus espacés les uns des autres, et surtout, tous les stands prévus pour le festival avaient disparus. Quelques édifices tels des tavernes ou des boutiques et autres échoppes semblaient avoir résister au transfert interdimensionnel. Ce qui ne me rassura pas pour autant, car il était difficile de se dire que l'environnement était familier. D'une part, je ne connaissais pas assez bien Célestia pour pouvoir en déceler toutes les spécificités de la localisation ainsi que tous les détails culturels la concernant ; et d'une autre part, il se trouvait que la forêt dans laquelle j'ai rencontré Poehere n'était plus présente non plus dans les environs, comme si elle s'était volatilisée dans l'échange spatiotemporel. Autant vous dire donc que je n'étais pas en confiance, que j'étais assez crispé sur les lanières de mon sac à dos qui, lui, avait survécu au passage entre les dimensions.

Je fis un check-up rapide du contenu de ma besace dorsale, des fois que de mauvaises surprises m'y eussent attendu. Les trois pokéballs de mes trois compagnons du moment. La Méga-Canne que j'avais remporté sur un stand de fête foraine dans la ville de Malié, après notre passage sur le concours de coordination. Quelques pokéblocs qui n'avaient pas été consommés pendant le petit repas du midi de la journée. Quelques bouteilles d'eau fraiches qui commençaient à perler de condensation à cause de la température ambiante qui s'était semblait-il réchauffée encore un peu plus. Mon téléphone portable, fonctionnant toujours comme il le fallait mais dépourvu de réseaux mobiles existants, si j'en croyais l'icône de l'antenne avec une croix rouge clignotant par-dessus. Et ma trousse de première secours, très important pour d'éventuelles mésaventures en chemin, que ce fut dans la vraie réalité, ou dans cet espace alternatif.

La première renfermait mon Arcanin, Simargl, qui m'accompagnait sur le chemin du retour vers Johto, de depuis l'île d'Ula Ula dans la région d'Alola, qui avait accueilli la soixante-huitième édition du concours interrégional de coordination. Mon canidé de type Feu était venu avec moi en qualité de Caninos aux portes de l'évolution, et dont la performance délivrée lors de notre prestation avait été digne d'être soulignée. Une évolution d'ailleurs qu'il partage avec l'occupant de la seconde pokéball, grâce à l'intervention d'une pierre mystique renfermant une énergie proche de celle de la poche de fluide inflammable en perpétuel embrasement contenue dans le corps de mon partenaire. Cette fameuse seconde pokéball était celle de Kumiho, ma sublime Feunard, elle aussi récemment évoluée grâce à l'utilisation d'une autre pierre de feu que j'avais en stock dans ma besace, qu'elle avait également reçue pendant la prestation de coordination numéro soixante-huit, aux détours d'un spectacle sportif et haletant d'une qualité tout à fait extraordinaire de maitrise et d'intensité.



Et vous vous demanderez qui se trouve dans la troisième Pokéball ? Il s'agit d'un Lokhlass, ou plutôt d'UNE Lokhlass. Ness de son nouveau nom. Une créature mythique des mers, rencontrée à Rivamar, au fin fond de la région de Sinnoh, lors de ma petite expédition vacancière sur le chemin du retour de depuis Alola, en direction de Johto. Pour un peu que vous connaissiez cette région, vous aurez peut-être sans doute entendu parler d'un labyrinthe situé au sous-sol de la Route Victoire menant au plateau de la Ligue de Sinnoh. C'est endroit avait été très particulier dans sa construction, son cheminement et dans son faible taux de luminosité ambiante, quand bien même des flambeaux muraux eurent été disposés de part et d'autres des parois de l'édifice troglodyte. Et au prix de quelques heures d'exploration et de légère perdition avec Simargl et Feunard, nous trouvâmes un point d'eau, suffisamment doux pour pouvoir s'y abreuver, mais aussi exceptionnellement foncé dans sa couleur, indiquant une profondeur notoire, pouvant éventuellement y abriter des spécimens de Pokémons tout à fait hors du commun. Il me prit alors l'idée de sortir ma Méga-Canne, d'y ajouter un appât tout particulier appelé « miel ». Selon les experts pêcheurs que j'avais pu solliciter sur Malié, ce miel aurait la réputation d'attirer un certain type de Pokémons, et que ce serait la composition même de la gelée du miel utilisé en appât qui conditionnerait ce typage. N'ayant aucune idée de ce que j'avais bien pu acheter, je l'utilisai pour éventuellement effectuer ma toute première prise en tant que pêcheur apprenti.

Quelle ne fut pas ma surprise quand au bout d'une dizaine de minute d'absence de prises, la ligne de ma canne commença à vriller avec une vigueur et une intensité alarmante. Je sentais alors à ce moment-là que j'avais potentiellement ferré une créature, mais qu'il me faudrait déployer ma force physique, en collaboration avec mes deux partenaires canins du moment, pour venir à bout de ce Pokémon des profondeurs caverneuses. La prouesse n'était pas aisée, et je sentis très rapidement les muscles de mes avant-bras se tétaniser d'excitation et de stress. Je n'étais pas habitué à ce genre de situation, et n'ayant pas l'expertise d'un véritable pêcheur, je me posais mille questions à la seconde. Est-ce que j'ai fait le bon choix de canne ? Est-ce que le miel n'était pas du chiqué ? Est-ce que ma ligne pouvait tenir le coup sans se casser ? Comment pouvais-je faire pour affaiblir ma proie en bout d'hameçon sans trop risquer de fatiguer moi-même et perdre la prise aussi proche de l'échéance. Mais ce fut les aboiements de Simargl et de Kumiho qui m'extirpèrent de ce moment de flottement, me faisant alors savoir qu'ils m'aideraient dans mon entreprise. N'écoutant que leur courage, les deux pokémons utilisèrent tour à tour leur capacité Lance-Flamme, afin de réchauffer la surface de l'eau, et provoquer l'inconfort de la créature sous-marine qui s'y cachait. L'idée était brillante, provoquer une ébullition soudaine et une évaporation prématurée de l'eau pour forcer le Pokémon à remonter à la surface, afin d'y respirer un air plus frais et moins nocifs pour les branchies ou les poumons, tout dépendait du coup de s'il s'agissait d'un mammifère marin ou d'un poisson.

Et là, la stupeur ! Ce que je pensais être un Pokémon de taille moyenne se révéla être un véritable mastodonte des eaux, en l'individu de ce Lokhlass. L'image était saisissante, et les qualificatifs ne tardèrent pas à fuser dans mon esprit. Majesté. Sublime. Imposant. Charisme. Puissance. Si j'avais pu m'extasier à la vue de ce spécimen, ce fut encore une fois par les aboiement de mes deux partenaires évolués que je repris mes esprits pour alors livrer le combat tant attendu. Mes deux chiens flamboyants se mirent face au monstre des profondeurs. Prêts à en découdre.

Mais le Pokémon adverse n'avait pas le temps de s'éterniser, son objectif était de pouvoir se remettre à l'eau le plus vite possible, et n'hésita pas à faire appeler à sa plus puissante technique de glace, que mon pokédex répertoria comme étant la capacité Laser Glace. La gueule du Lokhlass commença alors à s'illuminer d'une couleur bleu luminescente et envoûtante, signe de toute l'énergie qui s'agglutinait au fur et à mesure que le chant de la bête se faisait plus audible. Et après quelques secondes de préparation, l'onde de givre prit notre direction, et menaçait de nous impacter dans les quelques secondes qui s'écouleraient. Me rappelant du type de ce géant des profondeurs, ainsi que de son élément naturel opposé, je me dis alors dans ma tête que tout ceci devait être une facétie du destin. Que j'étais voué à faire cette rencontre avec ce pokémon dans ces conditions particulières de combat. Que si j'étais en la compagnie de mes Pokémons de type Feu, c'était pour faire la différence auprès de cette puissante attaque de type Glace. Alors très vite, j'ordonnai à mes deux partenaires de faire rugir leur plus belles attaques enflammées qu'ils connaissaient. Chez Arcanin, il s'agissait de Boutefeu, une puissance attaque en deux temps : tout d'abord, le Pokémon se charge en énergies ignifuges, au bout de pouvoir libérer des flammes depuis tous les pores de la peau de son corps, avant enfin de charger en fondant sur son adversaire et délivrer une bousculade flamboyante au potentiel de dégâts conséquent. Chez Feunard, il s'agirait de la technique Déflagration, une version plus impressionnante de la technique Lance-Flammes, consistant a accumuler de la chaleur au niveau de la gueule, de la concentrer à son maximum, afin de la décharger en ligne droite pour venir brûler son adversaire au passage.

La salve d'attaque venant des deux côtés fut musclée tonitruante, tant au niveau du bruit que du nuage de fumée qui en résulta de par le choc de l'onde de givre avec celle de la flamme à très haute température de Feunard. Les deux éléments s'étaient annulés l'un l'autre, provoquant alors une brume opaque me laissant peu de chance de pouvoir voir ce qu'il pouvait bien s'y passer. Si le Lokhlass se pensait à l'abri de ma potentielle pokéball, il oublia très rapidement que le combat n'était pas en un un-contre-un classique, mais qu'il y avait bien deux adversaires venus à sa rencontre.

Et c'est par surprise que mon Arcanin vint percuter l'espèce de carapace dorsale du géant des eaux. Le choc fut aussi brutal qu'imprévu de la part du Pokémon de type Eau et Glace, ce qui lui avait valu d'être projeté sur le côté, le forçant malgré lui à se retrouver sur le flanc, tout juste incliné comme il le fallait pour se retrouver coincé malgré lui. L'opportunité était définitivement trop belle pour être tout à fait réelle, car encore une fois, je me disais que c'était l’œuvre de la Providence, et que j'étais potentiellement destiné à effectuer la capture de ce géant des glaces troglodytes. J'utilisai alors la seule Scuba Ball que j'avais encore à portée de main de depuis mon sac, une balle de capture réputée pour être redoutable et rudement efficace contre les pokémons de type Eau. Lokhlass possédant un double type favorable à l'utilisation de cet objet de capture, je n'hésitai pas plus longtemps, lança la balle avec autant de précision possible pour pouvoir la faire s'entrechoquer contre la carapace du Pokémon, et créer le moins de douleur possible au moment du processus d'entrée via luminescence furtive.

Une première série de soubresauts de la pokéball m'indiqua que la vigueur du Pokémon en son sein était encore assez viable pour pouvoir prétendre à en ressortir, me forçant alors hypothétiquement à devoir retenter ma chance après une nouvelle salve offensive de la part de mes compagnons. Dans ma tête, tout se bousculait. Cette légende des mers qui s'apprêtait à rejoindre l'équipe principale pour la coordination et le futur passage à l’Élite. Ce goût de l'aventure et de la chasse aux plus puissants des Pokémons qui commençait à naitre dans mon for intérieur. La perspective de pouvoir un jour pouvoir reproduire ces mastodontes et en faire profiter le maximum de dresseurs et de dresseuses désireux et désireuses de pouvoir les élever de la meilleure des façons, dans un environnement sain et propice à un apprentissage et une évolution positive et significative. La tête que ferait Zelliel face à ce monstre aquatique, lui qui rêvait un jour de pouvoir monter sur le dos d'un Lokhlass et de faire une virée au large de Parmanie, jusqu'aux îles écumes, voire même les archipels au large de la région du Kantô. Une deuxième série de soubresauts de la pokéball, déjà moins rythmés et moins intenses, m'indiqua cette fois que l'énergie du pokémon capturé commençait à décroitre, ce qui profilait un dénouement heureux imminent si tant était que le futur résident de la balle de capture n'eut pas l'envie de s'enfuir et de fausser compagnie.