Aram Faathi
C-GEAR Inscrit le : 13/10/2019 Messages : 2310
| C’était une soirée… Mémorable.
Je dois dire que je ne m’attendais pas à autant. Quand j’ai eu ma lettre d’acceptation au poste de membre de la Ligue, après avoir évidemment casser les pieds de mes frères avec mon euphorie justifiée, je n’avais qu’une hâte ; y être. Maintenant, c’est le cas ! Néanmoins, je ne pensais pas qu’il y aurait une soirée à mon « honneur ». Enfin, pas que la mienne et d’un côté, je pense que ça n’était pas plus mal. Être le centre d’intérêt comme ça… Putain, ça m’a fait salement flipper, quand même. Je comprends l’idée derrière, celle de la « passation de pouvoir », si je puis dire ainsi. On a accueilli Ruven dans sa nouvelle embauche et moi dans la mienne. En plus, comme je suis spécialisé en pokemon feu, y avait un petit truc en plus. Un truc qui doit, peut-être, être responsable de cette sensation désagréable que j’ai eue… Je crois que Mister Baldwin ne me porte pas dans son cœur. Et pourtant je me suis retenu d’être aussi con que d’habitude. Malik m’avait briefé comme pour mon entretien d’embauche et je n’ai pas fait de faux pas ! Alors… Je ne sais pas. Peut-être que c’est juste ma gueule qui ne lui revient pas -ou que je me fais des films-.
En soi, c’était une chouette soirée, quand même. Je ne pouvais pas être plus stressé que ça, cela dit. Presque aussi désagréable que lors de mon rendez-vous avec le comité. L’idée, c’était que j’allais rencontrer tout le monde et vice versa. Les champions, certains que j’avais déjà affronté pendant mes Ligues, d’autres non. J’ignore, pour ceux qui m’ont combattu, si je leur ai laissé une bonne impression… Après, si je veux être totalement honnête avec moi-même, je m’en fous un peu. Sans vouloir être méchant, hein. Je n’ai pas souvenir d’avoir manqué de respect à qui que ce soit durant ces affrontements, alors bon. Je ne vais pas me mettre à criser pour des potentielles bourdes que j’ai faites. Je n’ai pas fini sinon… Faudrait que je remette ma vie entière en cause.
Bref ! J’étais hyper stressé, mais ça s’est très bien passé. J’ai rencontré tellement de monde que je pense que mon cerveau ne sera plus capable d’assimiler de nouveaux noms pour les six prochains mois, mais soit. Je ne suis même pas sûr d’y arriver dans les jours à venir. Je m’étais juré de ne pas boire trop d’alcool ; ça aurait été gênant si je m’étais mis à draguer lourdement Arthur ou Mao. La honte assurée. Je me suis donc tenu à un verre de champagne au moment opportun et je suis genre super fier de moi. C’est débile, je le sais. Je n’ai pas d’addiction à l’alcool mais quand les frangins ne sont pas là… J’ai tendance à enchainer les shoots sans parvenir à m’arrêter. Ce n’est pas très flatteur pour moi, j’en conviens. Mais hier soir, j’ai été sage ! Et timide. Oh bordel, je me serais donné des baffes si ça n’aurait pas attiré l’attention sur moi. Attention que j’avais déjà dès le départ.
Je n’aime pas cette part de moi, parce qu’elle jure horriblement avec mon caractère prédominant. Mais c’est comme ça ; quand je me retrouve dans une pièce bondée de personnes importantes, je m’efface. Je parle peu, je me laisse facilement dominer par de l’admiration que je préfère assimiler à du respect. C’est trop la loose si j’admets que j’ai une certaine fascination pour eux. Surtout que je suis, désormais, au même stade. Un rêve qui devient réalité, eh eh ! J’en suis fier, c’est certain. Je ne faisais juste pas trop le malin ; impressionné, sans doute. Je ne voulais pas faire le gars sûr de lui qui se permet des commentaires stupides alors que ce n’est pas sa place. Dur de continuer à avancer à mon nouveau job, si mes collègues me détestent parce que je prends pour le roi du monde. En général, je n’accorde que peu d’intérêt à ce qu’on pense de moi. Je fais ma vie, tranquille. Mais là, c’est plus pareil.
J’ai quand même été un brin bavard, faut pas croire. J’ai juste esquivé les remarques débiles qui poppaient dans ma tête, aléatoirement, au fil des discussions. On verra bien comment ça se passe avec le temps, si je peux les laissais s’exprimer. Au pire du pire, je passe pour un gosse de quinze ans dans le corps d’un adulte de vingt-cinq. Ce ne sera pas la première fois qu’ils subissent ça, si j’en crois les médias concernant Chrystal Reid. Donc ! Je peux m’en sortir. Et si je peux me débarrasser de cette stupide timidité qui me casse les noix au passage, c’est tant mieux.
Je n’imagine pas à quel point Malik et Izy auraient tués pour être à la soirée. Ils se seraient bien foutus de ma gueule, à vouloir faire en sorte d’être bien vu. J’espère juste que je n’aurais pas à jouer cette comédie trop longtemps… Faire mes preuves, ce serait pas mal. Même si en tant que vainqueur de la Master Ligue, je n’ai pas besoin de mettre plus sur la table. Je dois dire aussi que le fait que mes frères n’étaient pas présents a dû jouer sur mon comportement. Je sais, ça fait le type qui ne peut pas vivre sans sa famille, mais je n’ai pas l’habitude de passer des soirées sans eux. Inconvénient de triplés, je dirais. Ou pas. Toutes ses nouveautés m’ont perturbées. Je suis content hein, je n’ai pas vraiment de problème avec le changement, cependant… Je dois dire que ça faisait beaucoup en une fois, pour être totalement honnête.
Le pire, ça a été quand je suis allé me coucher. Comme dit, je me suis montré raisonnable. Alors, quand je me suis retrouvé dans ma nouvelle chambre, je ne me suis naturellement pas effondré sur le lit et hop, dans les bras de Morphée parce que j’avais trop bu. Non, j’ai encore cogité. Le temps de réaliser, d’analyser ce qui venait de se passer, d’assimiler tout ça. Le premier truc que j’ai fait, c’est d’installer ma lettre d’admission sur le mur -installée dans un beau cadre-photo, cadeau de mes frères pour ma nomination-. Je suis resté bêtement pendant ce qui me semblait être des heures à la regarder, un sourire idiot sur le visage. N’importe qui serait rentré à ce moment-là m’aurait pris pour un ahuri sans cerveau. Remarque, c’est peut-être une définition qui me convient, mais ce n’est pas ça, la question. Le truc, c’est que quand j’ai senti la fatigue m’assaillir, je me serais volontiers laisser tomber de sommeil.
Mais non.
Non parce que mon cerveau a refusé de se mettre en pause, déjà. J’avais beau fermé les yeux, je continuais à réfléchir, bêtement. Mais, aussi, parce que je n’aime pas du tout mon matelas, bordel. Ça peut paraitre idiot mais en tant que nomade, c’est assez rare que je profite d’un quelconque confort. Je suis un habitué des campings, à dormir à même le sol, à manger de la nourriture qui a déjà refroidi, et j’apprécie ça, vraiment. C’est des petits plaisirs simples que j’aime. Alors là… Me retrouver sur un truc moelleux qui épouse parfaitement les formes de mon corps quand je me tourne… Ghé. J’ai bien conscience que c’est du bon matos, que ça ne doit pas être donné et que je devrais m’estimer chanceux d’avoir la possibilité de dormir sur un matelas de cette qualité. Mais rien à faire. Je n’ai quasiment pas fermé l’œil de la nuit.
Et j’ai l’air d’un foutu zombie, dans les couloirs des appartements des champions. J’ai croisé personne, heureusement, ça m’a permis d’aller prendre une douche vite fait -faudrait que j’apprenne, un jour néanmoins, la notion de pudeur-. J’ai même envoyé un message à mes frères pour savoir comment ils allaient. Malik m’a répondu au tac-o-tac, tellement surpris de me voir écrire si tôt qu’il se demandait si je ne m’étais pas fait voler mon portable. Pfeuh. Un coup d’œil à l’heure, histoire de comprendre sa réaction : sept heures et demie. Oh merde. Je crois que c’est la première fois de toute ma vie que je me lève aussi tôt. Volontairement, je veux dire ; notre père m’a déjà réveillé bien plus tôt, mais généralement, ça ne se passait pas très bien pour moi… Vu que je me rendormais systématiquement et que ça se finissait avec un aller-retour dans la bouche pour que je daigne garder les yeux ouverts. Je suis à la rue, niveau mental. Je dois avoir une sale gueule de déterré, aussi. Mais ça va, avec ma peau mate, les cernes qui marquent ma peau sont discrètes. Ça doit faire la sixième fois que je baille à m’en décrocher la mâchoire et j’irais bien me recoucher mais dès que je lance un regard à mon lit… Meh. Je vais rester debout, quand même.
Et ce soir je dors par terre. Rien à foutre que ça fasse clodo. Faut que j’achète une tente. Ou mieux : une yourte.
Alors je suis là, à vagabonder dans les couloirs comme si j’avais oublié où j’étais. J’ai eu la flemme d’enfiler un T-shirt, mais je n’ai pas froid pour le moment. J’ai quand même fait l’effort d’enfiler un sarouel, c’est déjà pas mal. Mes pieds me mènent naturellement à la cuisine commune, à la recherche de quelque chose qui pourrait décoller mes paupières. Et allez, un septième bâillement ! Tout va bien, voyons. Je me dirige vers la machine à café… Mais soyons clair, je n’ai jamais aimé le café. Mais au point où j’en suis, je crois que c’est le seul truc qui pourra booster un peu mon cerveau parce que là, il fait du surplace.
| | | | Arthur Stockton
C-GEAR Inscrit le : 31/08/2013 Messages : 9015
| La cérémonie ne lui avait pas déplu. C'était ce dont il essayait de se persuader et cela fonctionnait plutôt bien sur le moment. Et pourtant, il détestait la sensation que lui procurait cet instant précis : le réveil. Loin de lui l'idée de vouloir être mort, de ne pas se réveiller, mais malgré toutes ces années la peine était la même quand il ouvrait les yeux : la lancinante douleur de ne pas voir malgré ses yeux bien ouverts. Il se passa la main sur le visage, avant de se remémorer la veille, il savait que ce poids sur les côtes venait de là. Arthur, après ces quelques années passées à la Ligue, sous les feux des projecteurs et dans un foyer plus ou moins serein, recherchait avant tout la stabilité ; le contraire, en somme, de que cette soirée avait annoncé. Arthur se remémora la présence de Leon à ses côtés et la main qu'il posa sur son épaule alors que Ruven faisait son discours d'adieu à la Ligue. Ce n'était pas une chose habituelle et la forme de « promotion » qui lui avait été attribuée rendait sûrement la pilule plus facile à avaler. Après le départ de Iago, Arthur s'était encore plus rapproché du Maître du Feu, pas par dépit, loin de là, il avait simplement pris plus le temps de connaître cet homme. Il fallait dire qu'il l'avait d'abord vu comme un beau parleur, mais il était rapidement devenu une aide incomparable pour faire comprendre à l'aveugle son rôle de père, rien que ça. Le champion de feu était alors devenu un incontournable dans la vie d'Arthur et son changement de carrière l'avait forcément touché. Bien sûr, il n'avait eu que des éloges pour lui et l'avait encouragé à prendre cette offre, puisqu'il avait sa place à ce poste. Il savait qu'il ne perdait pas son ami, mais il n'ignorait pas non plus les efforts que cela allait lui demander. Depuis l'arrivée de Mao et d'Hélène, Arthur s'était un peu plus replié sur lui-même, ou plutôt s'était concentré sur son amitié avec Ruven et Ada. Ce n'était pourtant pas quelqu'un de taciturne, mais le manque de confiance en l'inconnu ne lui avait pas directement permis de leur faire face ni de faire des efforts. Il savait qu'il devait se reprendre, mais il n'y parvenait pas. Il s'était bien décidé de ne pas accueillir Aram avec la même distance, mais son esprit quelque peu conservateur le ramenait toujours à l'idée que les bonnes conventions se perdaient. C'était plutôt comique d'en arriver là alors qu'à l'arrivée de Chrystal, il avait été plus que ravi de voir que la jeune femme se fichait bien de son image... Leon lui avait bien sûr présenté son nouveau collègue en avance, ou plutôt, ce que Mike appelait le « pedigree du champion ». Et une fois n'était pas coutume, il semblait que le nouveau avait un parcours bien particulier et surtout, qu'il n'était pas le profil type pour s'adapter dans ce monde d'élites. Après avoir décidé de recruter Ruven, le Comité semblait en effet vouloir faire preuve d'ouverture et visiblement de marcher plus au mérite qu'au passe-droit, peut-être était-ce d'ailleurs une manière de se reprendre après l'arrivée d'Hélène ? Mike avait été le premier à en faire la remarque, mais les deux autres compères ne l'avaient cette fois pas repris. « Tu parles d'un accueil pour le mettre à l'aise... - Si tu t'attendais à plus d'efforts de la part du Comité, dis-toi bien que c'est lui qui doit rentrer dans leur moule, ce ne sont pas eux qui vont s'adapter. - C'était bien ce que je craignais... » Emma était couchée depuis un moment, alors que la soirée commençait. Arthur était satisfait de l'organisation faite autour de la promotion de Ruven, mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser cela n'était que peu respectueux pour l'arrivée d'Aram. Comment pouvait-il s'intégrer alors que tout le monde n'avait d'yeux que pour Ruven ? Arthur chercha lui-même la présence de son ami pendant quelques minutes qui lui parurent interminables. En proie aux migraines, il avait décidé de ne pas activer ses lunettes pour la soirée, mais cela ne voulait pas dire qu'il ne voyait pas. Il percevait le sourire dans la voix de Ruven et ne pouvait qu'imaginer les étoiles dans ses yeux, dans ceux d'Habygaelle, quand il fit son discours. Et quand enfin il parvint jusqu'à lui, Arthur fut comme paralysé. « Alors M. Stockton ? Tu as intérêt à bien te tenir, Lord Baldwin te surveille maintenant ! - Toutes mes félicitations Ruven, je sens que ce poste va t'aller à merveilles. » L'aveugle était resté muet, se contentant de sourire poliment, alors que d'autres personnes s'accaparaient à nouveau le porte-parole du Comité. Il se résigna rapidement, demandant à Leon de le guider vers Mao, Ada, Hélène ou Aram, quelqu'un avec qui il pourrait parler avec plus de facilité à cet instant. Si Leon ne lui fit aucune remarque, Rizzen sut quant à lui montrer son mécontentement en lâchant un grognement. Et ce fut Aram qu'ils trouvèrent en premier. Ils échangèrent quelques banalités et Arthur sentit que quelque chose clochait. Il n'était plus à l'aise dans sa propre maison. Ces derniers changements subis ne lui allaient que très peu et se faire violence n'était plus dans sa nature depuis trop longtemps maintenant. Fort heureusement, Aram avait du succès également et les membres du Comité s'empressèrent de le congratuler comme il se devait, de quoi le mettre sûrement d'autant plus mal à l'aise, mais ce n'était pas vraiment le plus gros problème d'Arthur qui préféra s'esquiver pour le moment. Fort heureusement, il fut rattrapé par d'autres personnels à qui il put adresser quelques mots à chacun afin de ne pas paraître le paria de cette soirée. Malgré tout, il fallait toujours sauver les apparences. Non, la cérémonie n'avait pas déplu au jeune homme. Cela avait été une belle soirée, il savait que Ruven l'apprécierait et quant au nouveau, il n'avait pas eu l'air non plus de mal la prendre. Au contraire, finalement partager l'affiche avait eu l'air de lui sauver la mise. Arthur était retourné vers lui plusieurs fois et le jeune homme semblait peu à l'aise pour converser. Cela se comprenait : il entrait par la grande porte dans un monde dont il ne semblait connaître les codes. Peu importait pour le champion qui avait pris l'habitude de ne pas se fier aux apparences, il savait que la conformité n'avait finalement que peu sa place à la Ligue, même s'il appréciait peu cette perte de repères. Il devait laisser le temps à Aram et qui sait, peut-être aurait-il une bonne surprise par la suite, comme celle qu'il avait eu en apprenant à connaître Ruven ? C'était trop tôt pour penser à tout cela et trop tard pour espérer parvenir à un quelconque résultat. Alors que la soirée touchait à sa fin, Arthur était retourné à ses appartements, accompagné par ses deux amis. En leur souhaitant une bonne nuit, il savait déjà que la sienne serait courte. Ainsi s'était-il retrouvé le lendemain matin, à fixer le vide devant lui et à repenser à cette soirée. Après un long soupir, il attrapa machinalement la montre sur sa table de nuit et appuya sur le cadran. Alors que la montre annonçait l'heure peu avancée du jour, Arthur décida de se lever. Cela lui laissait une bonne heure avant le réveil d'Emma. Après une rapide toilette, il enfila un bas de pantalon de sport, un t-shirt et un sweat à capuches. Il était bien loin du costume taillé sur mesure de la veille, mais chaque tenue correspondait à une utilisation précise et il comptait bien évacuer sa frustration en allant s'entraîner ce matin. Le jeune homme sortit une Hyperball de sa poche au même moment qu'il sortait de son appartement, appelant alors Mitzrel à la rescousse. Le Noctunoir l'enveloppa de son étreinte froide, comme il le faisait dès qu'il sentait son Maître perturbé. Arthur glissa alors qu'Emma était encore endormie, lui demandant de veiller sur elle. Si Mitzel n'attendait que l'âme de son Maître pour trouver lui-même le repos, il donnerait ce qui pouvait lui rester de vie pour protéger la petite. Il relâcha Arthur pour s'évaporer alors, rejoignant rapidement la chambre de sa favorite. Arthur se résolut à quitter le bâtiment, mais ayant finalement peu mangé la veille, il ne pouvait pas partir sans avoir avalé quelque chose. Il se dirigea alors vers la cuisine, activant lentement ses lunettes. Il n'était pas seul à s'être levé avec les Galifeu, mais il ne ressentait pas la présence de Leon, sûrement occupé par d'autres choses pour le moment et peut-être étant déjà lui-même parti à l’entraînement. S'il eut un mouvement de recul en s'apercevant que le nom de la personne présente ne s'affichait pas, il se souvint immédiatement que Mike n'avait pas eu le temps de parler à son nouveau collègue pour l'ajouter à son dispositif. Il allait devoir faire sans pour le moment, mais aussi se faire à sa présence. La machine à café s'était activée dans un bruit désagréable mais une odeur plus que familière. Puisqu'il fallait se faire à ce nouveau venu, autant l'accueillir correctement et ne pas l'ignorer comme il aurait simplement pu le faire de part sa condition. « J'espère que tu as passé une bonne première nuit. » Le tutoiement était venu assez naturellement, c'était d'ailleurs une des premières choses que le champion avait dit au nouvel arrivant. Puisqu'ils allaient vivre dans le même bâtiment pendant un temps, cela ne servait à rien de s’embarrasser avec des politesses ridicules. Arthur songea un instant à Ruven, heureusement qu'il vivait hors de la Ligue, sinon il aurait déjà regretté sa présence... Le jeune homme ouvrit un placard pour sortir une tasse, autant se joindre à Aram pour le premier café de la journée. Son ventre cria famine rapidement après ce geste et Arthur posa par réflexe une main sur son estomac avant de présenter ses excuses. Heureusement qu'Emma n'avait pas été là pour percevoir ce grognement, sinon il en aurait entendu parler pendant des jours entiers. « Tu prends quelque chose au petit déjeuner ? » Il était clair que le brun allait devoir se sustenter rapidement, alors autant en faire profiter son nouveau collègue. Ce serait sûrement aussi un bon moyen pour le mettre à l'aise dans cet endroit. | | | | Aram Faathi
C-GEAR Inscrit le : 13/10/2019 Messages : 2310
| Je suis grave dans le cirage, c’est n’importe quoi.
Devant la machine, j’ai tendance à fixer un point inconnu, sans appuyer sur le bouton de marche. Je ne sais même pas comment elle fonctionne, pour être honnête. Si ça se trouve, ça va être dégueulasse ce qui va en sortir… Ce sera même forcément dégueulasse en fait, vu que je n’aime pas le café. Mais clairement, le thé ce ne sera pas assez fort pour me faire sortir de mon état léthargique. La douche froide a eu son petit effet, cependant, je suis quand même en train de me rendormir debout. Je baille une énième fois à m’en décrocher la mâchoire, n’ayant pas le réflexe de mettre ma main devant la bouche. On s’en fout il n’y a personne de toute façon. Je m’étire longuement, non sans faire craquer au passage mon dos, mes poignets et ma nuque. Izy déteste quand je fais ça, il ne supporte pas le bruit. Je profite donc qu’il ne soit pas présent, même si le constat m’apporte plus de mal que de bien. Faudrait que je voie si je parviens à dégager du temps pour mes frères aujourd’hui, histoire de leur raconter la soirée.
Je crois que j’ai parlé un peu avec tout le monde, hier soir. Malgré tout, c’était des trucs bateaux, des remerciements et tout le patacaisse pour faire genre je suis civilisé. Je crois que j’ai bien fais croire à tout le monde que j’étais quelqu’un de… Bien ? Je ne sais pas trop, quand même. Je sais que mon naturel finit toujours par me rattraper. Comme les regards étaient beaucoup tournés sur la promotion de Ruven, ça m’a permis de me ressaisir quand je dérapais un peu. J’ai beaucoup observé aussi et je me suis demandé quel était la meilleure façon pour m’intégrer dans cette équipe, sans vraiment trouver de solutions. Il faut dire qu’avec ma timidité à la con, c’était chaud. Et en même temps, bien que j’aie du mal à l’admettre, y avait quand même une part d’admiration dans mes yeux. Je ne connais pas vraiment Hélène ni trop Mao, mais concernant Arthur et Ada… Je ne sais pas trop quoi dire. Je pense que celui qui a plus d’impact sur moi, c’est Arthur parce que je ne comprends pas comment il fait. ‘Fin, j’ai eu l’impression qu’il voyait alors que ce n’est pas possible. Je m’imagine sans doute des trucs. J’avais eu un peu la même impression quand je l’ai affronté à ma Master Ligue, sauf qu’on m’a expliqué que son agent se chargeait de lui expliquer le combat via l’oreillette. Ou un truc du genre.
Je suis complètement perdu dans mes pensées quand on s’adresse à moi. Résultat : je sursaute comme un gros nul. J’ai le cœur qui s’est soudainement affolé, en vrai, je pense que je me suis assoupi l’espace de quelques secondes, ce qui explique le réveil brutal. Je n’aime pas du tout ça et je grimace, lançant un regard presque noir à la personne qui débarque. Je change rapidement de faciès en réalisant que c’est Arthur. Ah ! C’est quoi ça, de l’invocation vaudou ? Mes pensées divaguent sur lui et pouf, il apparait ? J’ai vraiment besoin de ce café sérieusement, mon esprit fait n’importe quoi. Surtout que j’ai appuyé sur le bouton sans m’en rendre compte. … Ok. Je passe ma main sur mon visage, étouffant un grognement. Je ne vais pas jouer le grumpy non plus parce que je me suis laissé bêtement surprendre. Je suis dans la cuisine commune après tout. Il me salut et je bogue toujours un peu. Comment il sait que c’est moi, au juste ? Je n’ai rien dit, je me tiens juste debout comme un débile devant la machine. Je ne comprends pas trop, ça me fait cligner des yeux, ahuri.
J’aurais pu avoir une légère gêne d’être torse nu alors que je ne suis pas seul. Soyons néanmoins réaliste ; je n’ai jamais eu une once de pudeur, ce n’est pas maintenant que je vais en avoir. Et puis… Et puis il est aveugle quoi, il ne peut pas s’en rendre compte ! J’ignore si c’est nul de penser comme ça, sans doute un peu. Beaucoup même. Mais je n’ai pas le temps de me focaliser sur ce genre de réflexions, parce qu’il me pose une question. J’ai le temps de voir Samaël qui passe la tête derrière lui, venant à me rejoindre rapidement, le temps que je réfléchis à ma réponse. Mon Démolosse n’a pas grogné ni rien face à mon nouveau collègue et c’est tant mieux, d’un côté. Je n’ai pas envie d’avoir des problèmes, ni avoir à le calmer de bon matin.
« B’jour. Pas vraiment non… »
Ça doit se voir à ma gueule déconfite… Mais eh ! Running gag, il ne peut pas me voir. Rah la vache, me connaissant, je sens que je vais faire une bourde assez rapidement. Je dois déjà en avoir fait une parce que Sami se met à grogner légèrement. Quoi qu’est-ce que tu me veux ? Il me lance un regard lourd de sens. Ah. Oui. Merde. Je ne suis pas réveillé, et quand je ne suis pas réveillé correctement, je ne fais pas gaffe à la langue que j’emploie. Alors, naturellement, je viens de lui parler dans ma langue natale parce que c’est plus simple pour moi et il n’a rien compris, forcément. Je bafouille un peu, poussant un long soupir ensuite après m’être ébouriffer les cheveux suite à ma gêne.
« Pardon, habitude de parler en saharii. Euh… Bonjour du coup. Et euh… Pas vraiment, mais ce n’est pas très surprenant. »
Je suis encore bêtement bloqué devant la machine, même si mon café a arrêté de couler depuis des lustres. Je réagis à peine au fait qu’il m’ait tutoyé -ça me parait logique, vu qu’on va bosser ensemble, autant ne pas se prendre la tête avec les politesses débiles -, trop occupé à me saisir de la tasse pour porter le breuvage à mes lèvres. C’est trop chaud, évidemment, mais c’est plus le goût infecte qui me fait grimacer. J’espère quand même que ça va faire effet ce truc. A part me laisser un goût détestable dans la bouche, je ne vois pas trop à quoi ça sert pour le coup… Mais mes pensées s’arrêtent là quand j’entends un grognement, et ça ne vient pas de Sam. Non, ça venait clairement d’Arthur, occupé désormais à chercher une tasse. Je le regarde un peu interdit, mais pas longtemps. Ça ne tarde pas avant qu’un sourire mi-amusé mi-moqueur vient déformer mes lèvres.
« Ça me rassure si je ne suis pas le seul morfale le matin. » Ça m’amuse un peu trop sans doute, au moins ça me détend aussi. Peut-être que je suis trop familier trop vite, mais je n’ai pas spécialement envie de passer la matinée complètement stressé parce que j’ai peur du moindre faux pas. Du coup, quand il me demande si je prends quelque chose le matin, je me décale de la machine pour le laisser prendre son café et j’affiche un large sourire. « Obligé ! Comme dirait mon frère je suis un ventre sur pattes alors il est hors de question que je saute un repas. » Il a de la brioche dans la main et ça éveille mes sens. J’ai l’air un peu con parce que j’allais lui demander si on a le droit de fouiller les placards, si j’y réfléchis, ça parait sensé. C’est notre cuisine après tout mais… Peut-être que y a des trucs qui sont réservés. Je ne sais pas moi ! Je ne veux pas m’attirer les foudres de qui que ce soit parce que j’ai piqué la bouffe de quelqu’un. Je ne supporte pas qu’on me le fasse… Comme Izy par exemple qui s’amusait à me chourrer mes barres chocos. Gros débile. Il en était fier en plus ce con !
Je suis curieux quand même et j’ouvre les placards à mon tour, du coup. Y a du pain, c’est parfait, il ne m’en faut pas plus. Y a même de la confiture et si je fouille dans le frigo je trouve même du beurre. Niquel ! Je vais pouvoir me faire des tartines comme un gamin de cinq ans mais je kiffe trop ça. Peut-être que ça rendra meilleur le café si je plonge la tartine dedans… C’est à tester. Et puis y a des fruits aussi sur la table alors je devrais avoir ce qu’il faut pour manger à ma convenance. Au moins un truc de bien ici !
| | | | Arthur Stockton
C-GEAR Inscrit le : 31/08/2013 Messages : 9015
| La vie du champion devait paraître banale pour les autres champions de la Ligue et c'était sûrement pour le mieux. Chacun était tellement occupé qu'ils ne faisaient pas spécialement attention à ses absences, même si certaines duraient plus longtemps que d'autres. Les aventures qu'il menait de son côté n'était pas connue des nouveaux et cela était sûrement pour le mieux également. Les années passaient et il allait devoir réfléchir à la suite, dans quelques années ses réflexes n'allaient plus être les mêmes, même s'il essayait de garder la forme et sa fille allait grandir, donc il ne pouvait pas non plus se contenter de cette vie où il s'occupait d'elle à temps partiel. Son entrée à l'école avait facilité les choses et il pouvait toujours compter sur Mike et Leon pour l'aider dans ses devoirs de père, mais cela ne pouvait pas non plus durer éternellement. D'une certaine manière, la soirée lui avait aussi fait comprendre qu'il était un peu envieux de la situation de Ruven. Si stable, si serein. Si seulement sa vie pouvait finir par suivre le même parcours, sans tous ces problèmes. Le calme de la matinée lui faisait toujours du bien pour réfléchir, même s'il ne parvenait pas toujours à être tout à fait réveillé. Heureusement, il devait toujours s'occuper d'Emma donc cela l'empêchait de sombrer dans un rythme complètement décalé. Le mieux était de s'activer au plus vite. En arrivant dans la cuisine, il ne pensait pas tomber sur Aram, mais l'idée d'avoir une discussion avec lui seul lui fit un peu plaisir. Il n'avait pas été le meilleur pour accueillir Hélène et Mao, surtout Hélène en fait. Alors, il devait faire des efforts, mieux que faire des efforts, il devait se reprendre, être lui-même. Il était toujours habituellement amical et de bonne composition, pourquoi changer cela ? Il voulait redevenir le champion qui pouvait passer un bon moment avec ses collègues et espérait que cela n'était pas trop tard maintenant. Il allait avoir du mal à supporter Hélène car il ne pouvait pas oublier la mise en danger de son enfant et le fait qu'elle n'avait pas l'air de s'en soucier plus que cela. C'était probablement trop tard pour se trouver des points communs, d'autant que Mike l'avait informé qu'ils n'en avaient probablement aucun après avoir passé un de ses tests de magazine. Par contre, il semblait que Mike appréciait naturellement Mao qui semblait être plutôt facile à vivre. Ils avaient déjà écouté ses solos de piano tous les deux et Arthur savait que cela avait bien convaincu son ami. Il se fiait énormément aux sensations de son ami, puisqu'il savait toujours identifier les gens en qui l'on pouvait avoir confiance. Il ne lui avait pas dit grand chose sur le nouveau venu, mais pour le moment il n'avait pas eu de temps particulier pour lui parler depuis la nuit dernière alors il ne s'attendait pas non plus à recevoir une note dès ce matin pour lui expliquer ce qu'il pensait du nouveau venu. Le nouveau venu qui venait de lui répondre dans une langue qu'il ignorait. Arthur resta quelques instants sans rien dire, puis entendit des grognements, tourna la tête sans pouvant identifier la provenance et enfin se souvint de l’existence du Démolosse du champion. Finalement, Aram reprit dans leur langue et cela fut bien plus facile à comprendre. Passer une première mauvaise nuit était sûrement quelque chose de naturel. Il fallait un temps d'acclimatation pour tout le monde et apparemment Arram n'était pas tout à fait à sa place ici, alors ne pas apprécier sa première nuit était normal, probablement, mais Arthur espérait tout de même que cela n'allait pas l'embêter trop longtemps. Arthur lui aurait bien demandé d'où venait le sahanii, si c'était difficile à apprendre et ce que cela faisait de ne pas utiliser sa langue supposément maternelle, mais oublia tout cela rapidement : il avait faim et besoin de caféine. « Ah clairement, je ne peux pas rester trop longtemps sans manger. » C'était un demi-mensonge, mais ce matin-là, il avait de toute façon besoin d'avaler quelque chose. Il attrapa de la brioche et se tourna à nouveau vers Aram pour lui demander s'il voulait manger maintenant. Visiblement, pour lui, c'était une évidence, ce qui fit un peu sourire le brun. Il posa la brioche sur la table tout en entendant le jeune homme ouvrir les placards. « Tu cherches quelque chose en particulier ? » Il devait penser à lui demander de ne rien bouger, mais cela ne se faisait pas dès la première conversation. Arthur pouvait se perdre très facilement si les choses changeaient de place, il avait mis une semaine à se faire à cette table de chevet qu'ils avaient placé pour lui. Et dire que cela avait été sa demande d'en avoir une plus grande, ses genoux se souvenaient encore des bleus. Déplacer des objets de manière plus ou moins aléatoire avait d'ailleurs été un des jeux préférés de Mike et Emma pendant plusieurs mois, jusqu'à ce qu'Emma comprit enfin que cela agaçait réellement son père et qu'il ne faisait pas juste semblant d'être agacé. Arthur essaya d'identifier ce qu'Aram mettait sur la table sans tout à fait avoir tout en tête, mais il décida de prendre un peu de temps. Un peu comme le Démolosse qui ne l'avait toujours pas approché. Probablement méfiant de sa présence, même s'il avait déjà dû sentir son odeur un peu partout dans la pièce. Arthur aperçut un instant sa silhouette et réduisit alors la portée de ses lunettes. S'il parvenait à distinguer cela, c'était qu'elles étaient trop fortes et il ne tenait pas particulièrement à avoir une migraine dans les prochaines heures. Il s'approcha de la machine à café, passant à côté d'Aram qui allait s'asseoir. « Tu as réussi à utiliser la machine du diable ? » Le mieux était de ne pas y toucher tant qu'il n'avait pas fini, mais s'il avait un problème avec la machine, il pouvait quand même l'aider. Leon lui avait présenté depuis un moment et Arthur avait compris comment l'utiliser depuis un moment et avait pris les automatismes, mais ce n'était pas une raison pour passer devant Aram, même s'il allait avoir plus de facilité à utiliser la machine que lui. Il utilisa ses automatismes, justement, même s'il eût besoin de temps pour trouver le café. Il glissa sa tasse sous le mécanisme, appuya sur le bouton et attendit un nombre précis de secondes avant de l'arrêter et de retirer sa tasse. Le bruit était très gênant, il détestait cette machine pour cela mais appréciait qu'elle pusse faire un café correct. L'odeur de café se dégageait maintenant des deux tasses et commençait à emplir la pièce. Arthur interrogea sa montre pour connaître l'heure, il devait s'activer un minimum pour pouvoir aller s'entraîner avant le réveil d'Emma, qui pouvait arriver à tout instant. Il avait le luxe d'avoir Mitzrel pour veiller sur elle, mais ce n'était pas une raison pour la laisser se débrouiller seule à son réveil. D'ailleurs Arthur se demanda comment Aram allait réagir face à sa fille et si Emma l'aimerait bien. La petite devait se faire à tous ces changements et même si elle avait l'air de comprendre le fait de vivre avec les collègues de son père, ce n'était sûrement pas aussi évident. Il entendit quelques pas derrière lui et reconnut tout de suite la démarche lourde d'un Rizzen peu réveillé. Il présenta sa main qui reçut quasi immédiatement le crâne de son ami. Le pauvre avait dû l'entendre se lever mais sans avoir le courage de le faire à son tour. Cela aurait pu inquiéter Arthur sur la condition physique de son plus proche allié si celui-ci n'avait pas toujours été grognon et difficile au réveil. « Allez, va dire bonjour à Aram. » Rizzen se déplaça jusqu'à Aram puis jusqu'au Démolosse et considéra de cette manière les avoir salué. Il posa ensuite sa patte sur la cuisse d'Arthur avant de se mettre dans un coin. Il savait qu'il allait devoir attendre un peu avant de manger, mais Arthur passerait par le coin des éleveurs avant son entraînement, donc il allait avoir son repas à ce moment-là, sauf s'il le souhaitait avant. Les placards de la cuisine contenaient aussi des aliments pour les Pokémon donc ça ne poserait pas forcément de problème, il pourrait même se servir s'il le souhaitait. « Tu as vu qu'il y avait aussi de quoi nourrir tes compagnons ? Normalement ils ont dû prévoir pour leurs spécificités, on a chacun nos rayons pour si on veut leur donner à manger ici. » C'était sûrement bien de lui donner différentes indications pour lui éviter de devoir fouiller tous les placards quand il allait un peu faire le tour du bâtiment. Arthur lui montra alors le placard en question, un peu à part des autres. Il devait s'y faire : il était bien le doyen de la Ligue et il devait de ce fait aider ses collègues, même s'il dépendait aussi d'eux d'une certaine manière, avec sa cécité. Il espérait d'ailleurs que son nouveau collègue allait être plutôt patient avec lui, car il n'avait pas toujours à se mouvoir correctement. « L'odeur de cuisson ne te dérange pas le matin ? » Arthur était prêt à se faire un vrai petit déjeuner, mais il savait que certaines personnes avaient du mal avec ces odeurs et il ne voulait pas importuner le jeune homme de si bon matin. | | | | Aram Faathi
C-GEAR Inscrit le : 13/10/2019 Messages : 2310
| Ça ne me surprend pas trop d’avoir passé une mauvaise nuit. A devoir dormir dans un lit, c’était prévisible, après tout. J’aurais juste dû éviter d’essayer, je suis convaincu que je dormirais mieux par terre. J’aurais peut-être eu un peu froid, mais il suffit juste que je m’emmitoufle dans une couverture et voilà, sushi vivant ! Comme dirait si bien Malik, ça le fait toujours marrer quand je fais ça. Mais en attendant, je dors, au moins. Là, ça se capte que je n’ai clairement pas les heures nécessaires au bon fonctionnement de mon cerveau. La preuve, je me suis exprimé en saharii alors que j’aurais dû le faire en commun. Bon, apparemment, Arthur ne m’en tient pas rigueur puisqu’il ne pose pas de questions dessus. Ça ne m’aurait pas dérangé cela dit, j’ai toujours aimé parler de ma langue natale. Elle est si peu connue que ça génère toujours de la curiosité chez les autres et ça me fait plaisir en même temps, de partager un peu de ma culture.
Mon nouveau collègue s’excuse pour la nuit que j’ai passée et si je réagissais à l’instinct, je demanderais en quoi c’est sa faute. Mais je me reprends rapidement, je sais que ce n’est qu’une façon de parler. Faut vraiment que je bois ce café pour me réveiller un peu, sinon je vais passer pour un abruti fini. C’est chaud, d’activer mes neurones pour qu’ils comprennent une simple conversation. C’en est presque ridicule et bien que je ne veuille pas me mettre la moindre pression pour paraitre intelligent, j’aimerai quand même éviter d’être le type bizarre qui ne bite pas un mot et à qui on doit tout expliquer. Heureusement, la conversation est coupée par la manifestation sans faille du ventre d’Arthur. Pour une fois que ce n’est pas le mien ! J’ai eu un doute, l’espace d’un instant. Ça me fait rire en tous les cas et je ne manque pas d’agrémenter la discussion avec un commentaire. Il n’est pas offusqué par mon langage familier -ça va encore, ce n’est pas si pire- alors je sens que je vais continuer sur cette voie. Ça m’évitera de stresser bêtement et inutilement.
Je souris d’autant plus quand il dit qu’il ne peut pas rester longtemps sans manger. C’est cool, ça nous fait un point commun ! Je suis tellement un morfale que ça fait peur, souvent, à se demander où je stocke tout ce que j’avale. Je n’ai pas trop osé fouiller pour le moment, focalisé sur le café pour le coup de boost, mais je suis quand même curieux de savoir ce que cette cuisine cache. Je ne veux pas faire de bourdes alors je ne sais pas trop si je peux me permettre, mais en le voyant faire, j’imagine qu’on peut ! Je me permets, du coup, appréciant grandement de voir toute cette nourriture devant les yeux. Je me demande vite fait s’il y a des spécialités locales… Bon déjà ce qui est sûr, c’est qu’il n’y aura pas de Cornes d’Absol. Faudrait que j’arrête un peu avec cette pâtisserie, déjà ce n’est pas censé être mangé au petit dej… trop de sucre. Mais justement, le sucre, le matin, c’est sacré bon sang ! Maintenant que j’y ai pensé, j’ai envie d’en manger. Cependant, je ne sais pas les préparer, en plus c’est assez long à faire et je serais sans doute mort de faim avant d’avoir mis le tout à cuir alors… Beh. Heureusement, mon collègue me fait sortir rapidement de mes réflexions avec sa question.
« Euh. Pas particulièrement… Je vais manger ce qu’il y a. »
De la brioche, du pain, de la pâte à tartiner et de la confiture, ça devrait faire l’affaire quand même. Je pose tout sur la table comme l’affamé que je suis et je me dis que je pourrais conclure par un fruit. Ce sera pas mal, puis ça me permettra de me défaire du goût infecte du café. Ça me fait marrer du coup, l’appellation de la machine.
« J’ai réussi à faire un truc qui ressemble à du café et qui a son goût infecte, ouais. Je n’ai pas compris ce que j’ai fais par contre mais ça a marché, c’est tout ce qui compte. »
Ça ne m’empêche pas, néanmoins, de regarder ce qu’il fait. Je suis un brin admiratif de le voir en action, sans rien voir. Je vais fermer ma gueule et rien dire, j’imagine que ça doit le saouler qu’on lui parle tout le temps de son handicap. J’espère juste réussir à faire un sans faute jusqu’au bout, même si je doute sincèrement de cette capacité. Je suis toujours le roi pour mettre les pieds dans le plat. Bref. Je… Je n’avais pas vu le café en fait. Donc. En bon nul que je suis, je me suis fait une tasse avec du mare de la veille, sans doute. Pas étonnant que ce soit si dégueulasse en fait ! Tu m’étonnes ! Sauf que je ne vais pas l’admettre, hein. C’est sensé en réalité de mettre des nouveaux grains dans la bestiole. J’ai cru qu’il y avait un réservoir moi… Je regarde sur ma gauche, à mes pieds, et je crois que Sam se fout de ma tronche, il a compris que j’ai encore fait des miennes. Humf. Je ne dis rien. Je vais boire ce truc infecte et fermer ma mouille. Ça m’apprendra à vouloir me démerder tout seul quand je ne suis pas réveillé.
Y a du bruit à la porte d’entrée et instinctivement, je regarde qui c’est. Samaël s’est redressé et il fixe désormais le Mangriff… Ah ! C’est le starter d’Arthur ! Rizzen, je crois qu’il s’appelle ? Je me souviens de lui ! Il est trop stylé. J’essaye de cacher mon admiration cependant, pour pas ressembler à l’un de ses fanboys. Je suis aussi membre de la Ligue maintenant alors ça fait con si j’agis de cette façon. Mais quand même, je me sens un peu comme un gosse. Difficile de faire semblant de ne pas être fan, à la base. Parce que ma passion pour la Ligue après tout, elle n’est pas venue de nulle part. Certes, y a le descriptif du poste qui joue, ce côté puissance, mais j’avoue que c’est aussi les membres qui la composent qui joue sur mon attrait. Il va me falloir du temps, je crois, pour réaliser que je fais vraiment parti de la team, d’ailleurs.
Mon regard est peut-être un peu trop pesant sur ce dernier. Je me sens un peu crétin et je me refocalise sur la nourriture, tartinant maladroitement un morceau de brioche. Je vois que Sam fixe toujours avec la même intensité Arthur et le Mangriff, mais lorsqu’il vient vers nous pour nous saluer suite à la requête de son dresseur, mon Démolosse ne grogne pas. Il lui adresse juste un signe de la tête et moi de la main, incapable pour l’heure de parler. C’est complètement idiot, comme réaction, surtout qu’on s’est déjà rencontré sur le terrain. Après tout, je me suis battu contre eux lors de ma Master Ligue ! Et quelle expérience, en plus ! Je me souviendrais toujours de ce combat. Rizzen m’avait bien fait flipper, ce jour-là. Je suis toujours perdu dans ma contemplation de la créature, sentant soudainement un truc froid sur ma main. Ah merde débile, voilà que je me tartine la main ! Quel con. Faut que je fasse gaffe à ce que je fous un peu. Alors que je suis en train de lécher ma connerie, Arthur reprend la parole et ça m’intéresse ce qu’il me dit.
« Vraiment ? C’est cool ça ! Sami, tu veux manger un truc ? »
Mon Démolosse grogne alors que je souris comme jamais. Il n’aime pas spécialement que je l’appelle Sami, souvent c’est parce que je me moque de lui ou que je le taquine. Malgré tout, il acquiesce doucement et je me relève, essayant de capter si y a quelque chose qui pourrait lui convenir.
« Tu crois qu’il y a un truc déjà pour mes alliés ? Comme je suis arrivé qu’hier… remarque pour les pokemon feu, devrait y avoir ce qu’il faut. »
J’évite de rajouter « vu que Ruven vient de partir ». Je ne sais pas quelle relation les deux hommes entretenaient et, si ça se trouve, je vais juste mettre les pieds dans le plat. Je me retiens, du coup, mais au final peut-être que je psychote pour que dalle. Ce ne serait pas la première, ni la dernière fois. Je suis de nouveau en train de fouiller les placards pour trouver la nourriture pour pokemon, je ne dois pas être très doué par contre parce que je ne la trouve pas.
« Ah non vas-y si tu veux ! Y a rien de mieux que l’odeur de la bouffe le matin de toute façon ! » Et je le pense, en plus. Je suis curieux de savoir ce qu’il va faire… Et je me dis qu’en étant aveugle, il sait sans doute bien mieux cuisiner que moi. Je suis tellement une brelle là-dedans ! Déjà, je ne sais pas me servir des machines. Le four, les plaques de cuissons… C’est un monde nouveau pour moi. Et je ne pensais pas que les membres de la Ligue faisaient eux-mêmes leurs petits déjeuners. Y a pas des cuistos, pour ça ? Pas que je veuille me la couler douce là-dessus -un peu quand même- mais si on veut éviter un incendie, c’est peut-être mieux… Ou sinon je mange froid, ça me va très bien aussi, je dois dire. « Tu veux un coup de main ? » … Pourquoi j’essaye d’être poli, en fait ? Je vais juste l’emmerder en restant dans ses pattes et gâcher sa préparation. Sam aboie, ce que j’interprète comme une moquerie. Je lui lance un regard noir, affichant rapidement néanmoins une moue. « Quoi que… Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, à bien y réfléchir. »
Et voilà. Je vais passer pour un blaireau. Merci au revoir !
| | | | Arthur Stockton
C-GEAR Inscrit le : 31/08/2013 Messages : 9015
| La matinée commençait plutôt bien, le jeune homme était content de pouvoir partager le petit déjeuner avec son nouveau collègue. Il espérait secrètement qu'Emma n'allait pas se réveiller tout de suite histoire de pouvoir être un peu plus tranquille. Il était notamment heureux qu'elle n'ait pas été présente pour entendre son ventre grogner. « Ça marche, n'hésite pas si tu as besoin de quelque chose. » Bon, normalement, il n'avait pas de raison de se sentir dépossédé de quoique ce fut, surtout le premier jour : la cuisine de la Ligue regorgeait de bonnes choses, il n'y avait vraiment pas de possibilité de se plaindre. Et comme on lui avait décrit, Aram n'était pas du genre à faire la fine bouche. Ils pouvaient bien s'entendre. « Ah, eh bien je ne saurais trop te dire ce que je fais moi-même, c'est Leon qui m'a expliqué. » Par habitude et mémoire musculaire, Arthur se prépara un petit café en actionnant la machine, fronçant légèrement les sourcils lorsqu'elle se mit à brailler. Ce genre de bruits au petit matin était vraiment déplaisant, mais c'était le seul moyen d'avoir un bon café rapidement, alors il ne pouvait pas s'en plaindre et simplement lui donner un petit surnom affectueux. Rizzen débarqua dans la salle avec le pas lourd. Le gros matou n'était pas souvent de bon poil le matin, enfin si l'on pouvait dire qu'il était de bon poil à un moment de la journée. La condition de son starter lui arracha un petit sourire, il lui demanda de dire bonjour à leurs deux nouveaux collègues, après tout, il était important d'être poli, surtout qu'ils allaient être amenés à se croiser régulièrement et peut-être même s'entraîner ensemble. En y réfléchissant, Arthur songea que le Démolosse avait lui-même peut-être faim. Il indiqua donc à Aram la présence du placard de nourriture. Il n'était jamais très chargé en quantité, mais il y avait toujours de quoi faire pour quelques repas. Il précisa bien à son collègue qu'ils avaient chacun leur étage, c'était assez important pour lui car si le champion se mettait à mélanger ses affaires, Arthur pourrait avoir du mal à s'y retrouver. « Cela reste la Ligue, ils sont plutôt prévoyants, mais oui, tu auras aussi possiblement l'étagère de Ruven, en effet. » Arthur n'avait pas trop de difficulté à évoquer son ami, après tout, il avait choisi une place différente, un peu synonyme de montée dans la hiérarchie, alors il ne pouvait pas non plus le pleurer. Ce n'était pas comme s'il avait l'habitude de prendre son petit déjeuner à la Ligue avec lui pour le coup. En entendant Aram fouiller un peu partout, Arthur se décida à se déplacer pour lui présenter le bon placard, avec un petit sourire. Et à présent que le café lui avait plus qu'ouvert l'appétit, le champion voulait se préparer un solide petit déjeuner. Il ne souhaitait cependant pas déranger son collègue dès leur première matinée ensemble, aussi pensa-t-il à lui demander si cela était un problème. Ayant eu une réponse négative de son collègue, Arthur partit à la recherche des ustensiles dont il avait besoin pour concocter son plat. Il se saisit d'une poêle et d'une spatule, allumant le feu sous la poêle avant d'y déposer un filet d'huile. « Oh c'est gentil, cela devrait aller. » Si cela demandait de la concentration au jeune homme, il s'en sortait tout de même relativement bien. Après tout, il était habitué depuis le temps et il était hors de question d'être un assisté. « Haha, je vois que je ne suis pas le seul à me faire moquer par mes alliés. » On entendit Rizzen pousser un soupir au loin, il était vrai qu'avec lui, c'était plutôt chacun son tour. Cela fit un peu rire Arthur. « Je le rends bien à Rizzen, on a chacun nos défauts. » Arthur passa sa main au-dessus de la poêle pour en vérifier la chaleur, puis sortir une boîte à œufs d'un placard pour en casser plusieurs dedans. Les œufs de Galifeu étaient bien ses préférés. Il commença à les travailler avec la spatule pour faire des œufs brouillés et ouvrit le réfrigérateur pour récupérer des saucisses à ajouter, ainsi que des haricots qu'il avait déjà fait cuire la veille. Il se faisait vraiment son petit déjeuner complet et en salivait déjà. Il ne lui manquait plus que des petits toasts mais il s'en occuperait après, étant donné que le pain devait déjà être posé sur la table. « Je ne peux plus me passer de ces petits déjeuners de Galar, cela peut me faire tenir la journée. » Les saucisses étaient faites de tofu, ce qui les rendait moins lourdes que la viande de Groret habituelle. Il faisait tout de même attention à ce qu'il mangeait, histoire de pouvoir partir vite en entraînement et aussi de ne pas recevoir les remarques de Leon sur son équilibre alimentaire. L'odeur qui envahissait la cuisine lui donnait vraiment faim. Arthur se sortit une assiette puis se retourna vers Aram. « Tu pourrais me passer deux tranches de pain de mie, s'il te plaît ? » Il n'avait pas envie de mettre la main au hasard, aussi lui avait-il tendu son assiette pour que cela fut moins étrange pour les deux. Une fois le poids présent dans l'assiette, Arthur la reprit en remerciant son collègue, pour les déposer dans le toaster. Arthur éteignit le feu sous la poêle et versa son contenu dans la précédente assiette. Il installa l'assiette à table et ajouta les couverts avant de récupérer les tranches toastées. Il prit place et huma son assiette avec un sourire satisfait. « Eh bien bon appétit ! » Le jeune homme entama son assiette avec envie. Il avait peur de faire le glouton face à son nouveau collègue, mais bon, il avait faim et il était au moins sûr de se caler avec cela. Rizzen patientait quant à lui toujours dans son coin, il ne mangeait pas tout de suite au réveil puisque cela lui donnait des aigreurs d'estomac, mais l'odeur de nourriture l'avait quand même bien réveillé maintenant. Il tendit l'oreille un instant, au même moment qu'Arthur relevait la tête, pour la même raison, mais pas par la même sensation. Arthur avait senti l'aura de Mitzrel pendant un court instant, tandis que le Mangriff avait entendu ce qui devaient être des bruits dans la chambre. Arthur coupa la saucisse en plusieurs morceaux, il sentait bien qu'il risquait de devoir en partager un bout. - « J'espère que tu es bien réveillé Aram, je sens qu'Emma ne va pas tarder à nous rejoindre. »
Il ne lui fallut qu'une bouchée pour que sa prédiction devienne réalité. La blonde arriva en pyjama, pieds nus, chevauchant le Noctunoir comme si de rien. Leur complicité était toujours aussi incroyable. Et dire qu'il était capable d'aspirer son âme en quelques instants et que cela ne le dérangeait pas d'être traité comme un Ponyta rendait Arthur bien songeur. Mitzrel, après avoir mimé un dérapage contrôlé, fit un tour sur lui-même. Elle avait apparemment décidé de soigner son entrée. Elle ne pouvait pas épater son père avec ce genre de choses, mais les autres, c'était toujours possible, alors elle en profitait un maximum dès que cela était possible. La petite descendit de sa monture pour aller voir directement Rizzen. Elle se laissa tomber sur lui pour lui faire un gros câlin, puis se dirigea vers son père pour essayer de l'escalader, c'était son truc du moment. Il la prit dans ses bras et l'installa sur ses genoux, après avoir reculé sa chaise. « Tu es bien excitée ce matin, tu as bien dormi ? » La petite fille hocha plusieurs fois la tête en répondant d'un « Oui ! » énergique, avant de loucher sur l'assiette de son père. Arthur passa machinalement ses doigts dans la chevelure blonde de sa fille. Une vraie tignasse s'était formée sur son crâne, elle était sortie comme une enfant sauvage. Au devant de la pièce, le Noctunoir observait la scène, regardant tour à tour le Démolosse et Aram. « Allez, vous dites bonjour à Aram et Samuel ? - J'ai dit bonjour !... Bonjour ! » Elle fit un grand sourire à Aram avant de tendre le bras vers lui... Pas pour lui serrer la main, non, pour attraper une brioche qui se trouvait non loin de sa position. Arthur décala la chaise à côté de lui et y installa la petite fille. Tant d'efforts dès le matin et avec l'arrivée d'Emma, son idée de partir courir de bon matin était bien mal partie. Mitzrel quant à lui s'était penché légèrement en avant, gardant une bonne distance vis-à-vis des autres. Arthur sortit l'Hyperball du Noctunoir et le rappela, sans plus en faire. Ils se connaissaient très bien, le champion savait que Mitzrel préférait être plus tranquille à présent. « Tu aurais pu mettre des chaussons, le sol peut être froid. - Je les ai perdu dans le couloir ! Puis Aram il a pas de t-shirt ! Alors il fait pas froid. » Bon, elle marquait un point, mais il y avait triche, Arthur ne pouvait pas le savoir ça. Et puis, elle allait réussir à mettre Aram mal à l'aise alors que jusqu'ici le brun avait tout fait pour bien l'accueillir. Il soupira un peu avant de se lever pour lui chercher un verre et attraper du jus de fruits dans le réfrigérateur. « Je t'avais prévenu, elle amène tout de suite de l'animation. » Arthur n'était pas mécontent de cette situation : sa fille était un soleil, mais elle pouvait aussi être une sacrée chipie. D'ailleurs, elle avait déjà pris un bout de saucisse dans l'assiette de son père, avant de faire un clin d’œil à Aram au moment de l'engloutir. | | | | Aram Faathi
C-GEAR Inscrit le : 13/10/2019 Messages : 2310
| J’ai un petit sourire nerveux quand Arthur m’informe que je vais sans doute avoir l’étagère de Ruven. Comme je viens de débarquer, je ne sais pas trop comment les autres membres de la Ligue vivent le départ de leur collègue et comme je suis le remplaçant, je n’ai pas du tout envie de me les mettre à dos. J’ai essayé d’être discret mais l’aveugle a très bien compris ce que je sous-entendais… Heureusement néanmoins, il n’est pas offusqué ou quoi que ce soit. De ce que je crois comprendre, il n’a pas l’air d’avoir de mauvais ressenti sur cette histoire, il ne reporte pas non plus de frustration ou je ne sais quoi sur moi. Ça va me permettre de vraiment me détendre et ça me rassure quand même vachement.
Je cherche du coup le placard concerné, je m’y prends comme un manche. Arthur vient à mon secours et je le remercie, il ne peut pas voir mon embarras et d’un côté, je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est tant mieux. Je sens que je vais mettre un petit moment avant de me débarrasser de cette timidité stupide que je ressens. Elle est complètement idiote étant donné que je me retrouve sous les feux de la rampe rien qu’avec ma nomination… J’imagine que je finirais bien par m’y habituer. Je l’espère, en tout cas. Je trouve de la nourriture pour Sam et je peux lui préparer une gamelle. Je m’éloigne un peu de mon collègue pour ne pas l’importuner avec l’odeur de croquette, alors que je lui propose mon aide qu’il refuse courtoisement. Mon Démolosse ne manque pas l’occasion de se foutre de ma gueule et je m’agace légèrement… Mais ça a l’air de faire rire le champion. Je me sens un brin débile ; il est super sympa, pourquoi je me fous une pression à la con ?
« Sam fait le fier mais il a aussi clairement ses défauts. »
Mon starter grogne légèrement pour montrer son désaccord, ce qui me fait rire. Je le taquine avec la gamelle – aura n’aura pas ? – jusqu’à ce qu’il aboie pour que j’arrête. Je finis de l’emmerder, posant sa gamelle au sol et lui caressant doucement le crâne. Il n’aime pas qu’on l’approche quand il mange comme beaucoup de canins, cependant il n’a jamais essayé de me mordre. En revanche… J’espère que si d’autres personnes interviennent dans la cuisine ce matin, ils n’auront pas l’idée idiote de le caresser. Après, même quand Samaël ne mange pas, il faut avoir son accord pour le toucher, donc bon.
Une odeur me vient rapidement aux narines alors que j’ai posé de quoi déjeuner sur la table. Je suis admiratif de le voir cuisiner alors qu’il ne voit rien… Moi, même avec mes deux yeux je suis sûr, je suis une brelle sans nom devant une poêle. J’essaye d’observer discrètement ce qu’il fait, même si une grimace passe mes traits quand je vois les haricots. C’est un légume que je n’aime pas du tout ça, déjà en temps normal. Alors le matin… Encore moins. Enfin, je pense que ça doit être dû à la fatigue que je ressens que j’ai cette sensation. Sinon, je suis capable de manger une pizza au réveil tranquille, donc bon. Arthur m’explique que c’est un petit déj’ galarien et je dois avouer que ça m’intrigue quand même…
« Sans les haricots ça a l’air bon. » Je ressemble vraiment à un gosse quand je dis ça. « Toute la journée… Sans manger à midi ? Sacrilège ! »
J’exagère à fond, me mettant bêtement à rire. J’ai beau faire comme si c’était une blague, je suis juste incapable de tenir une journée avec un seul petit déjeuner dans le ventre. Au bout de deux heures généralement, je crève déjà la dalle donc bon… ! Mais peut-être que ce n’était qu’une façon de parler et que je suis complètement passé à côté… ça ne m’étonnerait pas. J’évite de me dire, néanmoins, qu’avec mon niveau de langue du commun, c’est étonnant que je sois à ma place. Ah. Ben je l’ai quand même pensé et… Pfff, je vais éviter de m’y attarder. J’imagine que de toute façon, quand mon niveau sera exposé au grand jour, j’aurais sans doute des cours de rattrapage à suivre ou je ne sais pas quoi…
J’ai trop hâte. Vous le sentez, tout le sarcasme ?
Mon collègue me demande des tranches de pain de mie et je les mets sur son assiette, remarquant le toaster. Je crois que c’est comme ça que ça s’appelle. Peut-être que demain ou une autre fois du moins, je pourrais m’en servir. Pour l’instant, je vais m’asseoir à la table pour préparer ce qu’il me faut. Je grimace en buvant une gorgée de mon café dégueulasse, rattrapant le goût en fourrant une tranche de pain dans la bouche. Arthur s’installe et me souhaite un bon appétit, auquel je réponds un peu trop rapidement avec la bouche encore pleine. Euuuh… Oups. J’avale rapidement, me faisant un peu tousser au passage – mais quel boulet… - avant de reprendre.
« … Désolé. Bon appétit ! »
C’est l’heure de manger du coup. Y a de la brioche, des croissants, du pain de mie et de la confiture à ma disposition. Je vais faire un putain de carnage. L’idée de manger semble suffire à me réveiller et j’abuse sans doute sur la confiture, mais je m’en fiche. J’ai trop faiiiim. Je suis occupé à lécher mes doigts quand Arthur m’annonce qu’Emma arrive et qu’il serait mieux pour moi d’être réveillé. … Hein ?
« Emma ? »
J’ai rapidement la réponse à mon questionnement, voyant une fillette chevauchée un… Noctunoir ? Je reste interdit, avec toujours ma confiture sur le dos de ma main. Je n’aurais jamais pensé assister à une telle scène, ça me parait un brin… Surréaliste ? La gamine, après une entrée digne d’une prestation de coordination – du moins j’imagine – nous assène d’un puissant bonjour avant d’aller faire un câlin à Rizzen. Ok alors… Je ne suis pas people pour un sou. Mon cerveau me dit que l’enfant doit surement être la fille d’Arthur, c’est ce qui parait le plus logique. Maintenant, j’espère juste sincèrement ne pas me tromper sinon… j’aurais l’air con d’un coup.
La blondinette se rapproche ensuite de son père - en tout cas je l’espère – pour venir l’embêter un peu. Elle semble particulièrement énergique, elle jure complètement avec moi et mes cernes de quinze kilomètres. Arthur lui demande de nous saluer et elle bougonne un peu… Ce qui me fait un peu rire, je dois l’avouer.
« Salut. » J’adresse un signe de la main, réalisant enfin que j’ai encore de la confiture sur la main. Je me dépêche de faire disparaitre les preuves, me tournant vers mon Démolosse qui aboie. C’est une façon de saluer, mais aussi… « C’est Samaël, par contre… Désolé, je ne suis pas du genre à embêter pour des surnoms mais il n’aime pas être appelé Samuel. » Moi je dis qu’on a eu chaud. Je n’ai pas l’habitude de parler quand y a des enfants présents, j’étais à deux doigts de lâcher que je ne suis pas du genre à faire chier pour des surnoms… Je ne suis pas certain que mon collègue va apprécier ce genre de langage. Va falloir que je fasse vraiment attention à mon langage, si je ne veux pas m’attirer ses foudres.
Est-ce qu’un enfant, ça réagit à un accent ? C’est une question stupide qui m’a traversé l’esprit. Habituellement, les adultes me laissent tranquille quand j’ai le mien. En général, il ressort surtout quand je suis fatigué, comme maintenant… J’essaye de le rendre le plus discret possible, mais suite à ma surprise, je crois que je me suis un peu foiré. Bon, au pire, c’est une enfant, je ne vais pas me vexer. Je trouve moi-même d’ailleurs que je suis trop sensible sur les « moqueries » sur mon accent mais c’est plus fort que moi.
Arthur demande à la fillette où sont ses chaussons et elle l’informe qu’il ne fait pas froid et que je suis torse nu… Merde. J’avais presque oublié ça. Elle a raison, il ne fait pas froid sinon je serais couvert de fringues étant donné que je ne supporte pas le froid mais… Je ne vais clairement pas dire ça. Ne jamais zapper l’autorité parentale ! En revanche, je ne sais pas trop quoi répondre alors je panique.
« Désolé. Hum. Je ne savais pas qu’il y avait une enfant euh… Je mettrais un T-shirt la prochaine fois… »
Ma voix s’est un peu perdue, à la fin. Je n’ai pas de problème de pudeur, loin de là, mais je n’ai pas non plus envie de jouer les exhib’ devant des mineurs. Je ne sais pas évaluer l’âge des gamins, mais elle ne doit pas avoir plus de… Six ans ? J’ai découvert que c’était ma pudeur qui « n’était pas normale » aux yeux des autres alors bon… Bref. Je ferais gaffe, la prochaine fois.
« C’est sûr que c’est tout de suite plus dynamique. »
Ce n’est pas un reproche. J’ai un rire quand je le dis. Je n’ai rien contre les enfants. En vérité, je m’entends plutôt bien avec eux, quand je peux faire le débile et des bêtises avec eux. Sauf que dans cette situation, je cherche aussi à être en bonne relation avec son père alors… Hum. Je la vois piquer une saucisse dans l’assiette de son père, m’adressant un clin d’œil. J’étouffe un pouffement, mettant mon doigt devant la bouche. Je garderais le silence sur son geste.
Je continue à manger, Sami venant réclamer des caresses alors qu’il sait que je n’aime pas qu’il le fasse quand je mange à mon tour. C’est sa façon de me rendre la pareille, quand je le caresse quand il a sa gueule dans la gamelle. Ça m’arrache un petit sourire et je lui tends un morceau de brioche qu’il boude. C’est bien, continue de bouder le sucre, c’est mieux pour lui.
| | | | Arthur Stockton
C-GEAR Inscrit le : 31/08/2013 Messages : 9015
| Jusqu’ici tout allait bien. Arthur avait plutôt l’impression qu’il pourrait bien s’entendre avec Aram. Après tout, lui-même faisait les efforts nécessaires pour que la conversation pût fonctionner et c’était donc un plaisir d’échanger avec lui ce matin, c’était comme un retour à la simplicité. Il devait prendre sur lui pour bien se conduire, mais depuis quelques temps, le champion allait mieux, alors c’était aussi plus facile. Il ne pouvait pas perdre la face à présent : les démons étaient loin derrière lui, ou du moins essayait-il de s’en convaincre. Le champion écoutait Aram lui parler de son Démolosse, jouant avec lui, jusqu’à le faire aboyer, ce qui lui arracha un sourire. Ils avaient l’air d’avoir une belle complicité et ils n’hésitaient pas à se moquer l’un de l’autre, cela lui faisait vraiment chaud au cœur de voir qu’il partageait au moins sa manière de faire à ce niveau-là. Ce qui les rassemblait avait une grande importance. Arthur fit sa petite cuisine, quasiment imperturbable. Il avait ses habitudes, une mémoire musculaire quant aux gestes à avoir, une idée des emplacements, tout était dans sa tête, naturellement. Il suffisait de bien se placer au départ pour réussir à tout préparer sans heurts. Alors, si le moindre objet se trouvait déplacé, il pouvait immédiatement être complètement perdu, sensation très désagréable s’il en était, à laquelle il avait dû également se faire, se retrouvant régulièrement dans des moments de surprise qu’il devait maîtriser pour ne pas paraître étrange. C’était assez bizarre de se dire qu’il descendait tout naturellement les escaliers de la Ligue alors qu’ils étaient normalement ses pires ennemis. C’était aussi drôle de s’apercevoir qu’Emma le comprenait maintenant et qu’elle identifiait les endroits difficiles à traverser pour lui. Il était bien accompagné et même si Ruven était parti, il y avait des chances pour que cela pût bien se passer, malgré tout. Le jeune homme présenta rapidement son petit déjeuner, afin de faire la conversation et peut-être de le convaincre de le suivre pour une prochaine journée. Après tout, il ne faisait pas forcément cela tous les jours, mais si cela pouvait lui permettre de partager quelque chose avec son nouveau collègue, cela pouvait être une bonne chose. « Ah, ça ajoute un peu quelque chose pour tenir au corps. Ce sont des haricots blancs que j’ai cuit dans une sauce tomate, pas forcément génial, mais ça permet de tenir. » Il aimait bien cuisiner, il s’entraînait pour pouvoir faire des pâtisseries avec Emma, mais c’était bien compliqué. Arthur lâcha un petit rire quand Aram lui répondit qu’il ne se voyait pas ne pas manger à midi. Aram semblait vraiment d’être quelqu’un d’agréable, gentil et avenant, qui ne gardait pas sa langue dans sa poche, il allait mettre l’animation à la Ligue et pour cela, Arthur le remerciait déjà. « C’est ça ou mon agent me met à la diète parfois, alors… Il faut bien choisir ! » Arthur ne se rendait pas compte du physique d’Aram, même si Mike le décrivait comme un « beau gosse », alors il était sûrement parfaitement dessiné. De son côté, s’il voulait garder la forme, il ne pouvait pas se permettre de manger n’importe quoi, même s’il avait plus tendance à perdre du poids qu’autre chose ces derniers temps. Heureusement, il avait une confiance aveugle – c’était le cas de le dire – en Leon pour surveiller son régime, comme cela fonctionnait depuis des années, il ne pouvait pas vraiment remettre son expertise en question. Une fois le repas préparé, Arthur est bien content de pouvoir s’installer, mais il avait bien senti que le moment n’allait pas rester aussi calme. Il eut un sourire en entendant Aram à moitié s’étouffer pour lui parler. Le pauvre avait l’air assez nerveux alors que le champion était vraiment rassuré de passer un temps sympathique avec lui. Le moment tant attendu était arrivé : Emma était arrivée sans vraiment prendre en considération le calme de la pièce avant sa venue. Au moins avait-elle salué son public, donc c’était déjà pas mal. Et là évidemment, la bourde. « Bah. Alors ! C’est Samaël, Papa ! » Il ne saurait pas comment l’expliquer, mais Arthur sentait les yeux noirs d’Emma plantés sur lui. Elle savait bien pourtant, que les adultes pouvaient faire des erreurs. Une fois une respiration prise et une gorgée de café pour essayer de se reprendre. Il leur devait bien explication, même si elle n’allait pas forcément plaire à Aram. Cela allait donner l’impression qu’il faisait une fixation. « Samuel Miller, c’est la personne que Ruven remplace au Comité. J’ai fait ce lien directement, je ne pensais pas lui donner un surnom. » Il espérait vraiment qu’Aram n’allait pas encore plus mal le prendre, mais visiblement il pouvait l’amadouer avec la nourriture donc il pouvait songer à se rattraper de cette manière. Ce serait probablement à noter pour plus tard. Heureusement, Emma était là et pouvait facilement rendre l’atmosphère plus légère. Sur le moment, le champion comptait quand même bien sur elle pour cela. Et elle était aussi là pour faire remarquer tout ce qui n’allait pas, c’était terrible. « Ah non, ne t’en fais pas pour ça. Elle a juste trouvé le moyen d’avoir raison. - J’ai toujours raison aussi. - Voilà. Donc je te présente ma fille, Emma, cinq ans. Nous vivons ensemble à la Ligue. » Difficile de parler de sa mère à ce moment-là, donc ce serait pour une future conversation. La petite se mit à jubiler, remerciant son père lorsqu’il lui donna son jus de fruit. Elle but un petit peu puis observa le Démolosse d’Aram avec intérêt, tout en mâchonnant sa brioche. Après tout, elle connaissait déjà Shidâ, la Démolosse de Iago qui était sous la responsabilité d’Arthur depuis son départ, alors elle se demandait bien si Samaël était aussi gentil. « On pourra jouer après ? Tu connais Shidâ ? » Emma regardait Samaël et Aram à tour de rôle, la question était très directement posé au nouveau champion, le pauvre. Dans le même temps, Arthur piquait dans son assiette pour ne trouver… Que son assiette. Il tourna la tête vers sa fille, puis se dit que ce n’était pas le moment de faire des histoires au risque d’embêter le jeune homme. Il allait déjà bien à avoir à faire avec la petite… « Shidâ est une Démolosse que j’ai en garde, tu la verras sûrement chez les éleveurs. » Aram n'avait pas dû faire le tour du propriétaire encore, il lui restait pas mal de choses à découvrir, c'était un moment assez incroyable. Arthur se remémora son arrivée à la Ligue et tout ce qu'il avait dû mémoriser. Cela n'avait pas été évident et il espérait que cela serait bien plus simple pour lui. | | | | Aram Faathi
C-GEAR Inscrit le : 13/10/2019 Messages : 2310
| Si sa préparation a le mérite de sentir super bon, je suis bien moins intéressé par sa composition. Les haricots blancs, ce n’est pas vraiment mon délire. Je préfère m’offusquer faussement à l’idée de sauter un repas et la réponse d’Arthur m’arrache un petit rire.
« Ah carrément ! J’ai de la chance alors, de ne pas prendre un gramme malgré tout ce que je mange… »
Il est trop tard, mais je me rends rapidement compte que c’est extrêmement vantard de ma part. Je sais que ça agace beaucoup de monde autour de moi, cette faculté que j’ai de manger énormément et de garder toujours le même poids. Après, on ne va pas se mentir non plus, j’entretiens mon corps ! Je pense que sans la musculation, la donne serait différente. Pour autant, je sais aussi qu’il s’agit d’une particularité de famille, puisque Malik est dans le même cas que moi. En revanche, savoir de qui ça vient, c’est un grand mystère. Sans dire que mon père est gros, on va plutôt dire qu’il est bien portant, hein… Donc ce n’est pas à lui qu’on tient ce miracle génétique. Peut-être… Notre mère ? Hum. Je vais éviter de penser à elle maintenant.
N’empêche, je n’ai pas réagi mais je me questionne quand même sur le fait que l’agent d’Arthur ait un si grand impact sur sa vie. Je n’ai pas encore celui – ou celle – qui me serait affilié, ça ne m’empêche pas de me demander si il/elle essayera de me mettre à la diète aussi… Je lui souhaite bon courage, dans ce cas ! Pour réussir à mettre au régime un crevard comme moi, faut se lever avec les Poussifeu et ne pas avoir peur de se prendre des punchlines dans la tronche ! Me mettre au régime, quelle absurdité.
L’arrivée de l’enfant met de l’animation, dans ce petit déjeuner. Je me questionne pour savoir qui elle est rapidement, rectifiant mon collègue quant au surnom de mon Démolosse. A vrai dire, ce n’est pas le premier a faire l’erreur et en ce qui me concerne, ça ne me dérangeait pas trop. C’est juste Sam qui est hyper tatillon sur le sujet, donc si on pouvait éviter de faire connaitre son mauvais caractère tout de suite, ça m’arrangerait. La gamine ne manque pas de rabrouer son père, faisant dessiner un sourire amusé sur mon visage. Ok donc j’ai raison, c’est sa fille. Je… Je me rends compte que je ne savais pas qu’il avait une fille, mais en même temps, je ne suis pas vraiment les potins et autres scandales dans la presse people. Quel intérêt, de toute façon ?
Arthur s’excuse directement envers mon starter qui aboie en guise de réponse. Il les accepte, les excuses et ça me retire une pression en moins. J’ignore où j’aurais pu me cacher s’il s’était mis à grogner contre mon nouveau collègue… Tête de Bourrinos, va. J’apprends, ainsi, la raison de la bafouille « ultime » et cette fois-ci, je ne sais pas non plus comment réagir. On reparle de Ruven et euh… C’est la deuxième fois déjà. Je ne sais pas si je dois me vexer ou me sentir rassuré qu’Arthur soit agréable avec moi, malgré le fait que j’occupe désormais sa place. Il n’y a pas d’éléments de comparaison, il n’y a pas de raison d’en avoir. Un maitre qui en remplace un autre, c’est déjà arrivé par le passé. Pourquoi ça me prend autant la tête ?
Heureusement, la conversation s’enchaine et je réalise que me promener torse nue n’était peut-être pas la plus fameuse des idées. Je ne manque pas de m’excuser, je sais que certaines personnes n’apprécient pas trop que leurs enfants se retrouvent face à la nudité d’autrui… Et encore, je me félicite d’avoir enfilé un sarouel en sortant dans ma piole. Je suis tout à fait capable de sortir en calbut juste parce que j’ai la flemme de m’habiller ou simplement pas assez réveillé pour connecter mes deux neurones. Arthur ne m’en tient pas rigueur et ça me détend, même que la réponse de la fillette me fait de nouveau rire. Elle a l’air d’avoir un sacré caractère, j’aime bien.
« Enchanté. »
Ça me fait assez rire de le dire en saharii. J’avoue que c’est surtout une habitude, même si hier soir j’ai eu l’intelligence de le dire qu’en commun. Là, comme je sens que le courant a l’air de bien passer malgré mon malaise quand la conversation dévie sur Ruven, je peux me permettre d’être un peu plus moi. Et ma langue natale, ça fait partie de moi.
Je m’interroge un peu quand j’entends Emma parlé de Shidâ. Bizarrement, ça me dit quelque chose mais je ne parviens pas à savoir pourquoi ni où je l’ai entendu… Je m’apprête à répondre à l’enfant, mais son père m’apporte un complément d’informations. Oh. Une Démolosse. Sam aboie, ça commence à prendre sens dans ma tête.
« Ce n’était pas… La Démolosse d’Iago Fitzroy ? » Je m’en rappelle maintenant. J’ai affronté cette Shidâ, lors d’un de mes passages à la Ligue. Elle nous avait bien mis des bâtons dans les roues, d’ailleurs. De mémoire, elle était particulièrement magnifique ! Après… J’avoue que j’ai aussi un gros faible pour les Démolosse, de base. Sans doute parce que ça me rappelle de doux souvenirs de l’évolution de Samaël. D’ailleurs, si je me souviens bien, l’apparition de la démone n’avait pas laissé mon allié indifférent… Et j’aurais presque envie de le taquiner dessus. « Je savais pas qu’il y avait des éleveurs ici… Ils sont là pour… Quoi ? » … Cette question est stupide. Mais ça ne m’empêche pas de me poser sérieusement la question. Est-ce que les pokémons des champions sont entrainés par autrui ? je trouve ça zarbi. Après, je veux bien admettre que j’ai une mauvaise connaissance du job en question, je ne m’y suis jamais vraiment intéressé. Mais si Shidâ est bien la Démolosse d’Iago… Stop. Je vais arrêter de réfléchir, je ne m’embrouille pour rien.
Pendant tout ce temps, j’ai continué de manger. Je viens de finir la brioche et j’ai encore faim alors je vais aller vérifier s’il n’y a pas un autre paquet. Je fouille un peu jusqu’à trouver mon bonheur, satisfait. Je vais encore pouvoir manger ! Et au moins, je ne me sentirais pas coupable si Arthur ou Emma en voulait encore. Je retourne m’asseoir, un brin pensif. J’ai une question qui me brûle les lèvres, mais j’ignore si c’est une bonne idée de la poser. Bon. Aller. Je me lance.
« Je voulais savoir… ça ne me regarde peut-être pas, sans doute d’ailleurs mais euh… » Où je veux en venir, au juste ? « Est-ce le nouveau job de Ruven, ça lui a été imposé ou c’est désiré ? » Je ne me sens pas à l’aise. Seulement, j’aimerai quand même savoir sur quel pied dansé, au final. Je ne sais pas si les gens me détestent de par la place que j’occupe. « En fait, c’est surtout pour savoir si je dois me préparer à en prendre dans la figure ou si on va me foutre la paix. » Plus je parle, plus je m’enfonce. Je grimace, passant une main dans mes cheveux. « En fait oublie, je dois être trop stressé par tout ça. » Et pas capable de comprendre toute l’importance de ce changement. | | | | Arthur Stockton
C-GEAR Inscrit le : 31/08/2013 Messages : 9015
| Et voilà, Mike avait eu raison depuis le début, même si Arthur n'en doutait pas vraiment : Aram devait vraiment être le beau jeune homme qu'il avait décrit, avec une stature parfaite. Il allait en avoir de nombreux fans et ce n'était pas toujours facile de s'y adapter. Il avait l'air de mener une vie assez calme alors ce ne serait pas forcément évident, mais Aram semblait assez détendu pour que tout cela lui passe au-dessus. Ils verraient bien. En tout cas, il avait déjà le don de faire sourire Arthur, il avait l'air d'être une personne tranquille et c'était déjà agréable de discuter avec lui. Le champion continua à préparer son repas en se disant que pour en être arrivé là, Aram devait tout de même donner de sa personne. Peut-être avec de la facilité ou même sans s'en rendre compte, mais il avait dû faire des efforts conséquents. Arthur avait prévenu de l'arrivée d'Emma et il avait probablement bien fait. La petite avait déjà bousculé son monde lorsqu'elle y était entrée - ou plutôt qu'il était enfin arrivé dans le sien - et elle ne cessait, depuis tout ce temps de l'impressionner, de le divertir, lui démontrant chaque jour qu'elle était véritablement son soleil. Son handicap ne lui permettait évidemment pas de construire une relation dite « normale » avec elle, mais il faisait de son mieux pour que tout se passe correctement. La petite fille n'avait au moins aucun problème de sociabilité, bien au contraire : elle avait tendance à se mettre facilement tout le monde dans sa poche : adultes comme enfants. C'était une certaine fierté pour le père, qui avait toujours douté de cela. Emma avait reçu l'éducation de ses grands-parents maternels, assez douce mais faite d'un vocabulaire assez vieillot et soutenu, elle était parfois un peu en décalage avec les enfants de son âge, mais cela ne l'empêchait pas de réussir à se faire des amis. De la même manière, les difficultés qu'elle avait vécu et vivait toujours, entre le décès de sa mère et l'absence de son père, l'avaient rendu visiblement plus forte, même si elle n'hésitait pas non plus à demander l'aide des adultes lorsqu'elle en avait le besoin. Elle était parfaite, en toute objectivité évidemment. L'incident d'Arthur était passé, heureusement grâce à la bienveillance de Samaël. Cela avait ennuyé le champion de faire une telle erreur. Il avait été très compréhensif du départ de Ruven, qu'il avait lui-même encouragé, mais il ne pouvait pas non plus dire que cela avait été un plaisir de le voir partir. Même s'il n'habitait pas loin, ce n'était pas la même chose et son soutien indéfectible allait sûrement lui manquer. C'était simplement le temps de s'habituer, de s'adapter, comme toujours. Aram s'adressa à elle d'abord dans sa langue, ce qui intrigua Emma comme son père. Il essaya de trouver des racines communes avec d'autres qu'il avait pu entendre, mais rien ne lui venait en tête. Il faudrait qu'il lui pose la question à l'occasion. De son côté, la petite était bien trop intéressée par Samaël pour faire attention au reste, visiblement. Arthur but son café tranquillement, pendant qu'Emma avait lancé la conversation, avant d'expliquer un peu le sens de la questions de sa fille. Il souhaitait qu'Aram soit bien intégré à tout cela. Le problème c'était que lui aussi avait des questions légitimes, pas forcément de celles qui pouvaient plaire au champion, mais il fallait bien tout de même y répondre. Se forcer à y répondre. « C'est bien ça. Avant de devoir quitter ses fonctions, il a légué des Pokémon à des proches, notamment à Leon, mon agent, et moi. » Il l'avait prononcé, cette phrase, non sans vague à l'âme, mais c'était tout de même sorti relativement naturellement. Il éprouva d'ailleurs le besoin de poursuivre pour ne pas paraître étrange. « Ils s'occupent de nos Pokémon en règle générale, ils les soignent après les combats ou un entraînement, ils veillent à leur bonne santé. En ce moment, Rizzen est ici, Mitzrel préfère rester avec moi également, mais tous les autres sont pour le moment gardés par les éleveurs, sauf si je leur fait une demande contraire. Les laisser faire leur vie ou les préparer pour un entraînement. » Arthur aimait bien cette installation qui lui permettait de ne pas trop s'inquiéter pour ses compagnons. Il pouvait ainsi vaquer à ses occupations, prendre du temps avec sa fille ou même organiser ses missions sans regretter de devoir garder ses Pokémon dans une Pokéball ou dans une boîte. « Après cela dépend des habitudes de chacun, c'est un service pratique de savoir qu'il y a toujours quelqu'un pour s'occuper d'eux, même en notre absence. Pour ma part, j'ai aussi un éleveur qui vient avec moi sur le terrain, à ma demande. De cette façon, lorsqu'un de mes Pokémon perd un combat, il est immédiatement pris en charge et je dois avouer que cela me rassure. J'ai des vieux baroudeurs parmi mes rangs donc cela me soulage. » Arthur faisait face à une de ses grandes faiblesses : il était très proche de ses Pokémon et avait régulièrement peur que ceux-ci viennent à disparaître. C'était déjà arrivé pour Kildare, son Ronflex, qui était décédé de vieillesse, annonçant la fin d'une ère pour lui. Il espérait qu'Aram ne prendrait justement pas cela comme un aveu de faiblesse ou pire, comme de la lâcheté ou une manière de se dédouaner vis-à-vis de l'entretien de ses Pokémon. C'était évidemment loin d'être le cas et il s'en rendrait probablement compte dans les temps à venir. Arthur laissait Emma se préparer son petit déjeuner, ayant choisir de prendre des tartines de confiture après sa brioche et finissait son assiette lentement, il avait la volonté d'être totalement rassasié pour ne pas se laisser tenter par du sucré, tout en sachant pertinemment qu'il allait probablement se faire avoir au dernier moment et dévorer au moins deux tranches de brioche. Leon allait le pousser à s'entraîner dur en suite, mais fallait-il encore prendre en compte la diète de la veille. Cela pouvait passer... Alors que le petit déjeuner se passait dans un silence plutôt installé, chacun profitant de sa nourriture et Aram ayant a priori sorti un nouveau paquet de brioche, provoquant des applaudissements d'Emma qui n'attendait que cela et souhaitait vraiment le faire comprendre. Heureusement, la petite se dépensait et pouvait manger comme elle le souhaitait, car cela n'était pas toujours simple pour le champion de s'assurer des quantités. Il préférait de toute façon savoir qu'elle avait bon appétit et mangeait de tout. Et alors que le moment était plus calme, Aram en profita pour reprendre la parole. Il avait bien raison : autant profiter d'être les seuls présents pour se livrer ou poser les questions qu'il hésiterait à poser en temps normal. Il avait l'air d'ailleurs assez stressé en posant sa question, ce qui amena une attention particulière d'Arthur, jusqu'à ce qu'il en eut le sens. Il se devait de le rassurer et c'était peut-être l'occasion pour lui aussi de lui expliquer certaines choses que le Comité n'allait évidemment pas lui dire, ce serait évidemment trop simple. Le jeune homme s'enflamme et plus il parle, plus il est confus, jusqu'à ne pas faire attention à son langage. Le pauvre a l'air complètement démuni. « Tu découvriras rapidement que la communication, ce n'est pas le fort du Comité... » Arthur laissa son assiette quelques instants et s'essuya la bouche avec une serviette, le temps de préparer sa réponse. « Ruven a eu une proposition de la part du Comité, le porte-parole partant à la retraite, ils cherchaient un remplaçant et son dossier a été posé au-dessus de la pile par son prédécesseur. Ils s'appréciaient beaucoup et en dehors de cela, Ruven est vraiment quelqu'un de très sérieux, malgré l'image qu'il peut donner de lui. Alors, il a fini par accepter le poste, après avoir pesé les pour et les contres et te voilà. » Arthur lui avait fait un petit sourire pour accentuer le fait qu'il n'avait vraiment aucun problème avec cela. Il était même plutôt content de savoir que le remplaçant de Ruven était quelqu'un de sympathique et d'avenant. Le simple fait de parler un peu avec Emma dès son arrivée l'avait convaincu qu'il était de bonne composition. « Donc ne t'en fais pas, nous n'avons pas de problème avec ton arrivée, je suis plutôt content de t'avoir ici, nous aurions pris le petit déjeuner seuls autrement, cela aurait été moins drôle. » Emma appuya sa phrase en lui disant qu'en plus son Démolosse était beau et que lui aussi, même si son Papa c'était quand même le plus beau. Arthur sourit un peu en finissant sa tasse de café. « Par contre, pour tout te dire, j'ai un peu plus de problèmes avec le fait d'évoquer Iago et, même si elle ne le dira pas, Emma aussi. Nous étions plutôt proches de lui et il est parti très brusquement, nous ne savons pas encore exactement pourquoi, mais une chose est sûre : la version officielle et médiatique est fausse. On pourra en parler si tu le souhaites, mais poser des questions au Comité ne t'aidera pas. Encore une fois, la communication et eux... » Arthur n'aimait habituellement pas être si peu loyal, mais depuis cet événement, il fallait dire que sa confiance en eux avait pris un sacré coup. « Avec Ruven en porte-parole, j'espère que tout cela va changer. » C'était le mince espoir qu'il avait, à la fois pour retrouver une stabilité mais aussi pour que ce qui s'était passé avec Iago ne puisse plus jamais arriver. Il se leva tranquillement pour récupérer sa tasse. Il allait avoir besoin d'un nouveau café, surtout si la discussion continuait. Il espérait ne pas décourager Aram avec tout cela, il était tout de même content de son sort : vivre à la Ligue et être un champion étaient des privilèges, mais il fallait bien admettre qu'il y avait un bon nombre de problèmes tout de même dans cette organisation. « Tu veux encore du café ? » Il essaya au moins de montrer ses bons côtés au petit nouveau. Arthur était naturellement quelqu'un d'agréable et il comptait bien être en bons termes avec lui. Mots : 1821 | | | | Aram Faathi
C-GEAR Inscrit le : 13/10/2019 Messages : 2310
| Je crois que j’ai fait une bourde.
Quand la petite me parle de Shida, je repense à la Démolosse d’Iago Fitzroy. C’est donc tout naturellement que je questionne Arthur sur la question, histoire de savoir si j’ai été capable de réfléchir convenablement. Il semblerait que j’ai vu juste, puisque mon collègue me confirme que c’est bien elle. Mais… Je ne sais pas, j’ai l’impression qu’il y a un truc qui cloche. Je ne parviens pas à mettre le doigts dessus. Devoir quitter ses fonctions ? Je n’ai pas suivi la presse quand le départ d’Iago a été annoncé, du coup, j’ai aucune idée de la raison de son départ. Et dit ainsi, j’ai vraiment l’impression qu’il n’a pas eu le choix… Je devrais peut-être faire attention à ce que je bave.
Au moins, j’ai enchainé sur cette histoire d’éleveurs qui m’intrigue. Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais fait appel à leur servir. Je sais que certains proposent des entrainements à la place de leur dresseur, pour les éduquer. Ça ne me dérange pas du tout que certaines personnes le fassent mais… Quel genre de dresseur je suis si je délègue une partie importante de mon travail ? Je ne dis pas que je n’ai jamais rencontré de difficultés – ça a été la croix et la bannière à l’évolution de Bélial en Dracaufeu -, mais je crois que j’ai du mal avec la notion de demander de l’aide. Ça doit être un problème d’égo mal placé, mais je ne vois pas combattre avec un allié qui a créé des liens avec un autre. Peut-être que c’est un brin égoïste, aussi… Je trouve quand même que c’est important, la complicité qui se crée en s’entrainant ensemble. Pour rien au monde je voudrais passer à côté.
Et je suis complètement à côté de la réalité, en fait. Arthur m’explique le principe et ça chasse rapidement mes principes idiots. Les éleveurs de la Ligue sont là pour s’occuper des pokémons des champions pendant leur absence. Ça leur permet de passer le maximum de temps en dehors de leur pokéball et ça, je suis totalement pour ! Je n’aime pas utiliser les sphères et je sais que certains de mes alliés détestent ça aussi. Suffit de voir Sam qui est toujours avec moi. Bon, lui c’est pour une raison spécifique et il n’en démord pas mais ça ne me dérange pas, je me sens perdu sans lui, je dois l’avouer. Bélial est toujours dans le ciel à faire sa vie, je n’ai besoin que de siffler pour le faire venir à moi. Mais les autres, j’avoue que je n’ai pas réellement le choix. Ça ne le fait pas vraiment si je me promène quotidiennement avec dix pokémons à mes basques, hein ! Je suis songeur, du coup, acquiesçant doucement.
« Ça m’a l’air… Super pratique pour les laisser respirer. Je n’aime pas laisser mes alliés dans les pokéball en plus, ça permettrait les laisser plus libres… Faudra que je me renseigne pour moi du coup, merci pour l’idée ! »
J’ai un sourire, bien qu’il ne puisse pas le voir. Je pense néanmoins que le timbre de ma voix suffit à communiquer mon état. Je n’ai pas encore réagi à son principe d’avoir un éleveur toujours avec lui en cas de blessures. Je ne peux m’empêcher de penser qu’auprès de mes pokémons, ça ne passerait pas du tout, ce principe ; la majorité est bornée de chez bornée, sans doute à cause de mes types de prédilection. Les pokémons feu sont réputés pour avoir un tempérament… Agressif et fier, je dirais. Quant aux dragons… Ce n’est pas beaucoup mieux, en fait. « Je comprends du coup… » Je suis toujours pensif. Mes alliés sont jeunes, mais j’imagine que le jour où ils prendront de l’âge, je me montrerais tout aussi intentionné qu’Arthur. Je pense. J’espère. « … ça doit être rassurant de l’avoir avec toi. Moi c’est mort, je suis sûr que mes pokémon prendraient la présence d’un éleveur comme une trahison ou je ne sais pas quoi. » Je me marre un peu. Je n’ai pas de meilleur mot que trahison, mais ce serait sans doute un truc du genre. Que ce soit de la part de Vass’ ou même d’Azazel. Et pourtant, ma Muplodocus, c’est une crème. C’est dire.
On continue de manger et j’ai bien fait d’aller rechercher de la brioche, de toute évidence, si j’en juge les applaudissements de l’enfant. Ça me fait sourire et une fois assis, je lui propose de lui préparer quelques tartines. De toute manière, je vais aussi m’en faire alors ça fera d’une pierre deux coups. En même temps, je suis en train de réfléchir à une question qui me trotte en tête eh bon… J’ai l’impression qu’Arthur est assez ouvert pour m’y répondre sans me juger. Ce qui, une fois mon questionnement posé avec des mots, ne m’empêche pas de me rétracter tout de suite après. Je ne sais pas pourquoi j’ai cru bon de poser la question, ça ne me regarde pas, après ! Le mieux encore, si j’ai peur des répercutions que ça peut avoir sur moi, c’est de me préparer au pire et de défendre ma place. Ouais, c’est ce qu’il faudrait que je fasse.
Mon collègue a la gentillesse, tout de même, de me répondre. J’apprends que j’aurais sans doute du mal à m’entendre avec le Comité… C’est assez fou que ça leur soit si difficile de communiquer envers les maitres ! C’est quand même grâce à nous qu’ils gagnent leur pain, non ? – c’est bien ça l’expression ?... – Après… C’est vrai que mine de rien, on est quand même remplaçable… Hum. Bon au moins, je découvre que ce n’est pas une place que mon prédécesseur a été forcée à prendre. Il va être notre porte-parole alors je réfléchis déjà ; il va falloir que je m’entende avec lui… Même si j’ai l’impression que le courant n’est pas très bien passé entre nous. Je me suis peut-être fait des films mais je me dis, aussi, que je verrais bien au fil de l’eau si c’était juste moi qui interprète mal ou si c’est véridique.
Je suis rassuré et j’ai un sourire quand il me dit qu’il est content de ne pas manger seul, aujourd’hui. Je vais éviter de dire tout de suite que ce n’est pas près d’arriver à nouveau, en vue du lève-tard que je suis… Si j’avais réussi à dormir convenablement dans mon lit je serais encore en train de profiter des bras de Morphée. Au final, je suis quand même content aussi d’avoir mal dormi, au moins je peux discuter avec lui dans un autre contexte que professionnel. J’allais lui rendre la pareille quand il reprend la parole, me faisant arquer un sourcil. J’avais raison, j’ai fait une connerie. Je suis parti du principe, pourquoi je ne sais pas, qu’il serait plus difficile de parler d’un départ récent que d’un plus « ancien »… Comme en plus je n’ai absolument pas suivi les médias sur le départ d’Iago, je ne sais même pas de quoi il parle et… J’ai une mine désolée. Les pieds dans le plat, toujours !
« Je… suis désolé je ne voulais pas faire remonter des mauvais sentiments. Je… vous avoue que j’ai pas du tout suivi la presse… Le seul truc que je sais à peu près c’est que Chrystal a claqué la porte du jour au lendemain. » Le vous, c’est pour Arthur et Emma, évidemment… Loin de moi l’envie de faire de la peine à une enfant. Mais en prime, je me demande… Est-ce que je ne recommencerais pas à faire de la merde, là ? « ‘Fin bref. Je ne veux pas vous forcer à en parler si vous n’êtes pas prêt ou quoi. Je comprends… Qu’on préfère ne pas parler de certains sujets. » Ma voix c’est un peu éteinte, à la fin de ma phrase. Je… Quand j’ai dit oui à ce poste, j’ai craint un truc ; qu’on me pose des questions envahissantes, notamment sur ma famille. Je redoute le jour où les journalistes apprendront que ma mère a disparu et… Clairement, j’espère sincèrement que je n’aurais jamais à répondre à une question sur elle en public. Ça risquerait de mettre fin à ma carrière.
Mon collègue me sort de mes pensées en me proposant du café. Je cligne des yeux, regarde ma tasse… « Je veux bien, histoire que je connaisse au moins le goût d’un vrai café, pas un truc qui a le goût de vieilles chaussettes… » J’ai une grimace, me levant pour aller jeter le fond de ce qu’il me restait comme boisson. Je ne crois pas qu’on pourrait m’en vouloir de gâcher un jus aussi… Dégoutant. Pour ne pas dire dégueulasse. « On peut ramener son propre thé, aussi ? » Je viens de tiquer. Ce serait bien que je puisse ramener des produits de chez moi. Je me dis que je pourrais partager, si des gens sont comme moi, plutôt thé que café. Je ne vois pas trop pourquoi on ne pourrait pas, en vrai, mais j’essaye de trouver un sujet plus léger que celui que j’ai bêtement lancé.
A voir si c'est un échec critique ou pas.
| | | | Arthur Stockton
C-GEAR Inscrit le : 31/08/2013 Messages : 9015
| Il ne pouvait pas développer plus que cela. Il n'avait pas de nouvelles de Iago et il ne voulait pas non plus en parler de toute façon, pas comme ça, pas devant Emma. Elle avait assez de mal à digérer l'absence de son tonton et ce qui avait suivi. C'était souvent trop douloureux d'évoquer tout cela et il ne voulait pas mettre son nouveau collègue mal à l'aise. Enfin, si ce n'était pas déjà le cas... Arthur avait parfois une faculté certaine à ne pas du tout choisir ses mots pour rassurer. Il travaillerait bien cette compétence, mais il voudrait surtout avoir une vie un peu plus simple pour ne pas avoir à le faire... Alors, pour une fois, il se permettait de se dédouaner et se disait qu’il pouvait surtout aller de l’avant. Après tout, il y avait Aram maintenant et il devait se concentrer aussi sur les personnes qui étaient là. Surtout que celui-ci gagnait visiblement à être connu, à peine après quelques mots échangés, Arthur se sentait bien avec lui, en confiance. Ils discutèrent ensuite élevage et c’était un sujet beaucoup plus simple à aborder bizarrement. Enfin, Arthur comprenait bien que les Pokémon de son nouveau collègue ne voyaient pas les choses de cette façon. Il allait devoir maintenant préciser sa pensée sans encore une fois mettre le jeune homme mal à l’aise. « Je ne leur laisse pas le choix, haha. Et ils savent que j’ai trop peur de les perdre, comme je te l’ai dit, ils se font vieux. » Voilà, il fallait en rester là, ne pas parler de Kildare, ne pas aller plus loin. Mitzrel faisait ressentir sa présence dans son hyperball. Elle était chargée de symbolique, le Pokémon spectre était lui aussi bien conscient de cette réalité. Le champion pensait bien faire en ne disant rien de plus, en restant simple dans ses paroles. Aram semblait être un vrai rayon de soleil, alors commencer leur vraie première conversation en l’assombrissant, ce n’était vraiment pas une bonne idée. « C’est bien d’avoir des compagnons avec du caractère. Et ils doivent aussi te faire vraiment confiance pour réagir ainsi, ça fait de toi un excellent dresseur, mais je n’avais pas de doute là-dessus, le recrutement n’est pas si tendre pour les champions. » Aram est aussi attentionné que possible avec Emma, ce qui est très apprécié par le champion comme la petite fille, qui adore que l’on s’occupe d’elle. Arthur pensait que c’était bien pour un premier jour de se laisser un peu aller, tout en sachant qu’il devait faire attention à tout cela. C’est ainsi, la vie est sûrement plus simple pour elle en imaginant que tout le monde est son oncle ou sa tante, Arthur ne relève pas, il ne tient pas à mettre des interdictions à sa fille alors que c’est plutôt mignon comme attention. Il espérait simplement que le nouveau venu ne le prendrait pas mal ou que cela ne l’embêtait pas, au pire des cas, il saurait sûrement le dire, ce n’était pas un probablement pas un problème pour lui. Tout cela aurait pu se passer de la manière la plus douce possible, Arthur aurait préféré ne pas évoquer des sujets délicats de bon matin et pour sa première vraie entrevue avec Aram, mais ce n’était pas si grave. Le champion préférait au moins être franc et donner les informations dont son nouveau collègue avait besoin. Après tout, il devait avoir une idée sur ce qui l’attendait dans cette nouvelle vie. Il semblait évident pour Arthur que tout ce changement soudain ne pouvait pas être vécue si facilement, même si c’était une situation pour laquelle on ne pouvait pas vraiment se plaindre. Après tout, ils sont champions à la Ligue, ils font partie d’un groupe d’élus et c’était une chance incroyable, mais Aram devait tout de même savoir qu’Arthur sera là pour l’accompagner s’il devait faire face à des difficultés. « Ne t’en fais pas, je préfère simplement être clair, surtout devant Emma. Je ne suis pas fermé à la conversation cependant, on pourra en parler plus tard. » Arthur ne voulait pas non plus aborder la situation de Chrystal, puisqu’il ne souhaitait tout simplement pas parler en son nom. Après tout, il ne connaissait pas encore assez bien Aram pour pleinement se confier à lui. Et puis, il avait raison aussi, parler de certains sujets, ce n’était pas forcément utile, surtout quand on n’avait rien à apporter sur la question. Arthur préférait de loin apprendre à découvrir son collègue au lieu de trop parler du passé. « En tout cas, n’hésite pas à me poser les questions que tu souhaites sur tout ça. » Arthur avait levé le doigt et avait fait tourner son poignet pour montrer l’intégralité de la pièce, souhaitant en fait représenter la Ligue dans son entièreté. Comme à chaque fois que son père fait quelque chose d’un tant soit peu nouveau ou drôle, Emma l’imita, en bougeant ses deux poignets, regardant son père en finissant sa bouchée de brioche, un air amusé sur le visage. Arthur but une gorgée de son café, adossé au meuble de la cuisine, attendant la réponse d’Aram. « Je ne suis pas forcément un expert, mais tu me diras si c’est mieux ! » L’aveugle se mit au travail et tendit la main vers Aram pour récupérer sa tasse. Une fois chose fait, il l’installa tranquillement dans la machine. « Ah, bien sûr et il y a du thé ici aussi, mais quand il n’est pas en sachet, j’en mets toujours partout alors j'évite de m'y risquer... » Même avec tout l’entraînement du monde, il y avait des choses que le jeune homme n’était pas capable d’accomplir sans aide. Emma le savait bien et commençait déjà à prendre le relais sur certains moments de sa vie, cela n’était pas toujours facile pour Arthur car il avait déjà peur de la faire grandir trop vite, mais il savait aussi qu’il ne pouvait pas vraiment contrôler tout cela. « Je suis peut-être un peu trop curieux, mais si tu as du thé à me faire découvrir, je suis partant. Cela me permettra d’en savoir plus sur tes goûts. » L’aveugle était tout à fait sincère, cela lui apportait souvent beaucoup de se mêler aux autres, de discuter pour en apprendre plus sur les autres. Il avait cette habitude de l’époque où, plus jeune, il était ranger et prenait la plupart de ses repas avec des inconnus. Chacun avait un peu ses techniques pour la cuisine, une épice en particulier qui lui rappelait la maison, ou tout simplement différents goûts. Il se rappelait ainsi avoir goûté des aliments extrêmement amers qui lui avaient donné envie de vomir, sous les rires des plus gradés de l’équipe. C’était plutôt bon enfant et cette époque lui manquait parfois. À la Ligue, ils étaient nombreux à avoir leurs habitudes et lui le premier, après tout, il avait toujours Leon et Mike à courte distance de lui et surtout sa fille qui était là pour vivre avec lui. Aram avait peut-être lui-même des habitudes qu’il allait rapidement mettre en place, mais en attendant son installation, Arthur souhaitait lui montrer qu’ils pouvaient partager du temps ensemble, si cela l’intéressait. « Voici ton café, attention, il est bien chaud. » Arthur se rappela qu’il avait essayé plus jeune de goûter ce breuvage amer et que cela lui avait semblé tellement inconfortable qu’il avait ajouté une dose improbable de sucre, au point de faire complètement disparaître le goût de la boisson. « Tu peux y ajouter du lait et du sucre si l’amertume est trop difficile à supporter. Le lait doit être dans le réfrigérateur et… le sucre, dans ce placard. » Le jeune homme tendit le bras vers un placard au-dessus d’eux. Il fonctionnait à la mémoire, à la fois musculaire et sur ce qu’il visualisait de la cuisine. « Tu as des choses de prévues sur ton programme du jour ? Tu as peut-être des choses à compléter sur ton installation ? » Arthur avait du mal à se souvenir de sa propre installation, car tout avait été très flou et brumeux dans sa tête à ce moment-là. Heureusement, il n’avait pas été seul et il avait déjà pu compter sur Leon, son agent et ami. C’était compliqué pour le champion de se dire qu’il aurait eu un mal fou à se débrouiller seul en arrivant ici. Même si son handicap était arrivé dans sa vie depuis un moment maintenant, il le vivait toujours assez mal. Ainsi, le jeune homme faisait en sorte d’être vraiment agréable avec Aram pour s’assurer que lui allait bien vivre son arrivée. Et pourtant, déjà la conversation avait failli tourner au vinaigre, alors il allait devoir faire attention pour ne pas la rendre encore plus difficile. « Si tu as besoin de quoique ce soit, n’hésite pas à faire appel à moi. Et puis, il y a aussi ton agent qui pourra t’aider… Enfin, qui doit t’aider. Je suis pour l’idée de forcer les agents à se mettre au travail pour nous. » Arthur lui sourit, bon, il disait surtout cela car son agent avait une place bien particulière dans son cœur, mais au vu de tout ce que Leon pouvait dire sur lui à longueur de journée, c’était de bonne guerre. « Pourtant tonton Leon dit toujours que c’est toi qui travailles pas… - Attention ma chérie, on appelle ça de la diffamation ! » Arthur pouffa légèrement, avant de se retourner vers Aram. « Tu vois comment est le mien ? Il faut savoir se venger. » Ouf, le sujet de conversation repartait sur des choses beaucoup plus légères et cela faisait vraiment du bien. Mots : 1628. | | | | Aram Faathi
C-GEAR Inscrit le : 13/10/2019 Messages : 2310
| Je n’ai aucune envie de sous-entendre qu’Arthur s’occupe mal de ces pokémon, quand je parle de ma non-possibilité de laisser mes alliés à un éleveur. Mais de toute évidence, je l’ai quand même fait, si j’en juge par la réponse qu’il me donne. Je suis un peu gêné, comme souvent j’ai fait une bourde et j’ai zéro idée de comment me rattraper. Le seul truc que je trouve à dire, c’est que mes pokémons seraient pas du tout contents si je les laissais à quelqu’un d’autre. Aujourd’hui c’est comme ça, mais peut-être que c’est surtout dû à mon rythme de vie nomade. Maintenant que je suis à la Ligue, j’imagine que je bougerais moins qu’avant. C’est sans doute l’aspect du travail qui me charme le moins.
« Excellent j’sais pas, mais j’me débrouille ! »
Je ris un peu, pour cacher le léger embarras qui m’étreint. Loin de moi l’idée d’être un fanboy, mais je dois avouer que recevoir un tel compliment de la part d’un maitre de la Ligue, ça a son petit effet sur moi. Je finirais bien par m’y habituer quand mon cerveau aura assimilé que je suis aussi désormais un maitre de la Ligue. J’évite sans le vouloir le sujet du recrutement, je ne suis pas certain que ce soit à mon avantage d’avouer que je pensais l’avoir totalement foiré. Autant la partie combat contre mes concurrents je sais que j’ai été compétant, autant la partie entretien avec le Conseil… Erf. A partir du moment où ils m’ont parlé de mon passif avec la Team Magma et la réaction inappropriée que j’ai eu, j’étais certain que c’était mort. Comme quoi, des fois, on est pas mal surpris.
Je prépare les tartines pour Emma et moi, elle ne manque pas de me remercier. Ça me fait sourire mais en même temps… Tonton ? Je cligne des yeux bêtement.
« Pourquoi tonton ?... »
Pas tant que ça me dérange mais… Je ne comprends pas. Ça doit être un truc basique qu’on dit en commun, mais moi la description que j’ai de cette appellation c’est le frère de l’un de ses parents. Et à ce que je sache, mes parents n’ont rien avoir avec Arthur ou la maman d’Emma. Alors je ne comprends. Sans doute que je fais une fixation bêtement dessus et que ça fait partie des nombreuses expressions que je ne connais pas. En tous les cas, mon questionnement n’est pas agressif ni vexé ou quoi d’autre, c’est juste… J’aimerai comprendre.
Je me suis montré curieux – ce ne sera certainement pas la dernière fois en vue de mon caractère -, sauf que je n’ai pas anticipé que cela puisse rendre mon interlocuteur triste. Les pieds dans le plat, tout ça tout ça. Je m’excuse pour ça du coup et je pense qu’Arthur réagit comme ça pour préserver le moral de sa fille. Ça me parait cohérent, si elle était proche de Ruven et d’Iago. J’acquiesce – ne réalisant pas que eh, Arthur ne peut pas me voir – silencieusement. Le sujet n’est pas clos, simplement, éviter de le faire quand la fillette est dans les parages. Plus tard peut-être que j’oserais revenir sur ce sujet, ou pas. On verra comment ça se passe avec lui, mais de toute évidence, on est bien parti pour bien s’entendre. Et, au fond, ça me fait quand même vachement plaisir.
J’ai la possibilité de le questionner sur tout ce qui concerne la Ligue et ça me convient parfaitement. Pour le moment, mon cerveau est assez lent, j’ai déjà du mal à enregistrer tout ce qu’on s’est dit depuis son entrée dans la cuisine, mais je vais garder l’information dans ma tête. Je ne peux m’empêcher de rire un peu en voyant l’enfant imiter son père. Elle est beaucoup trop mignonne quand elle fait ça !
« T’es trop chou trésor ! »
Oups, l’expression m’a échappé. Elle doit avoir rien compris, son père non plus. A mon timbre de voix il est facile de comprendre qu’il s’agit de quelque chose de positif, mais si je pouvais éviter de changer de langue comme ça à tout bout de champ… Et si je pouvais aussi éviter de parler avant de réfléchir, ce serait bien. Ça doit être bizarre qu’un gars qu’elle connait à peine lui fasse un compliment comme ça… A moins que ce soit plus acceptable quand c’est une enfant ? C’est quelque chose qui se fait facilement dans mon clan. Puis elle m’a appelé tonton tout à l’heure, ça ne doit pas être si étrange que ça. Je ne réalise même pas que cette expression, c’était celle qu’utilisait notre mère quand on était gamin.
Arthur me propose de faire du café et j’accepte volontiers. Ce que je bois, ce n’est clairement pas du café, plus du jus de chaussettes. Je lui file ma tasse après avoir vidé son contenu dans l’évier, regardant comment il s’y prend. Je parle de thé et il m’informe qu’il ne le boit qu’en sachet, ce qui est logique en vue de sa cécité. Je trouve que c’est dommage quand même, je trouve le thé fait avec les racines directes bien plus goûteux… D’ailleurs, il m’informe qu’il est curieux à propos de mes goûts.
« Carrément ! J’en ai plusieurs même qui viennent de chez moi. Je n’ai rien emmené cette fois mais je peux facilement récupérer de quoi faire ! Je te ferais goûter sans souci, par contre attends-toi à des goûts… Assez amer. J’sais que tout le monde n’apprécie pas. »
Peu de gens même aime le thé dont je raffole. Même mes frères n’arrivent pas à boire certains thés que je consomme. Pourtant c’est super bon pour la santé, en prime ! Bref. Je remercie mon collègue pour le café, je suis preneur pour mettre du lait dedans. Je ne cours pas trop après le sucre dans les boissons alors ça suffira, bien que j’essaye de retenir l’endroit qu’il me montre. Je pourrais donner un carré de sucre à Sam, même si ce n’est pas très bon pour lui, je sais qu’il en raffole. Je me dirige donc vers le frigo, récupère la brique de lait et en verse allégrement dans ma tasse. Ça ne doit pas diminuer son effet pour me réveiller, si ?
« Euuuuh je ne sais pas trop. On m’a dit de me familiariser avec les locaux surtout… Mais je pense que j’vais réfléchir à un moyen de mieux dormir. On est obligé de dormir dans nos chambres, d’ailleurs ? J’avoue que je préférerais dormir dehors… J’ai pas l’habitude de dormir entre quatre murs. »
Ça doit être bizarre pour Arthur que je dise ça. Ça l’est souvent d’ailleurs. Tous les gens que je rencontre préfèrent dormir dans un lit douillet mais c’est loin d’être mon cas. Si ça me fait passer pour un mec chelou ça ne me dérange pas, tant que j’arrive à fermer l’œil et me taper les meilleures nuits qui soient. Ces derniers jours ont été forts en émotions, je ressens toute la fatigue s’abattre sur mes épaules. Et avec la nuit que je viens de passer, y a aucune chance que je parvienne à me reposer si je continue de squatter ma chambre.
J’apprécie l’aide que me propose Arthur. Il me parle de mon futur agent, sauf que je sais que je n’en aurais pas dans les prochains jours. Apparemment il s’agirait d’une femme qui arrive dans cinq jours… D’ici là, j’dois me débrouiller tout seul. La remarque sur le fait de les faire bosser pour nous me fait sourire, d’autant plus avec la remarque d’Emma. Je me sens con, en revanche. Je crois que j’ai compris l’idée derrière mais…
« Diffamation ? »
… Merde. Pourquoi j’ai posé la question à voix haute ? En plus, cette fois, il n’y a pas Izy pour me faire la traduction en saharii. C’est sûr que je connais le mot dans ma langue natale, mais pour le coup, en commun, je sèche totalement. Je me gratte la tête, légèrement confus et me sentant idiot face à ma propre bêtise. Je sais que je ne vais pas échapper à des leçons de rattrapage…
« Désolé je… Je ne comprends pas totalement la langue commune. »
Ou comment dire à voix haute que je suis un idiot. Je me sens vraiment con. Cependant, j’aimerai éviter qu’on s’attarde sur ce détail.
« T’as l’air quand même de bien t’entendre avec ton agent, j’espère que ce sera cool aussi avec la mienne. Apparemment elle n’arrive que dans cinq jours… Je me demande quel genre de personne ce sera. »
Je suis un brin pensif. Je n’ai aucune idée de la tempête qui m’attend. Je bois un peu de mon café, c’est bien meilleur avec le lait mais surtout le café lui-même est bien plus agréable en bouche.
« Sinon… Toi tu fais quoi de tes journées en dehors des combats de Ligue ? »
Je suis complètement curieux en ce qui concerne une journée type d’un champion de Ligue. On les voit souvent à la télé, à la radio, dans des magazines tout ça, mais rare sont les informations sur leur quotidien. Comme ça va bientôt être le mien, j’aimerai bien me faire une idée plus précise de ce qui m’attend.
| | | | Arthur Stockton
C-GEAR Inscrit le : 31/08/2013 Messages : 9015
| Aram avait l’air assez humble, il ne se mettait pas vraiment en avant alors que cela aurait pu être vraiment quelque chose qu’il aurait pu faire sans que cela se passe mal. C’était quand même plaisant de discuter avec lui et de prendre le temps d’apprendre à le connaître. Arthur ne savait pas s’ils auraient l’occasion de se poser ainsi fréquemment, alors il préférait mettre toutes les chances de son côté de se faire bien voir. Et puis, Emma avait l’air convaincue par ce jeune homme qui s’installait à la Ligue. Elle l’avait déjà adoptée, ayant l’habitude de faire immédiatement confiance aux personnes qui traînaient avec son père. Alors une personne qui prenait le petit déjeuner avec lui, c’était forcément quelqu’un de bien. « Toutes les personnes avec papa c’est tonton ou tata, tu préfères tata ? » Arthur se dit qu’il valait peut-être mieux reprendre la parole pour celle-là. Même s’il admirait sa fille qui n’en avait visiblement rien à faire de toutes ces questions, il pensait quand même au pauvre Aram qui semblait bien perdu dans tout cela. « Emma a tendance à adopter toutes les personnes autour de moi, alors elle considère tout le monde comme pouvant être son oncle ou sa tante, mais si tu ne préfères pas, je le comprendrai. Elle peut t’appeler Aram tout simplement. » Le jeune homme ne voulait surtout pas le déranger ou qu’il soit embêté par la petite Emma qui menait tout le monde par le bout du nez. Et en parlant de ça, alors qu’Arthur essayait de répondre assez sérieusement, Emma s’amusait bien. Elle avait son petit déjeuner de princesse et en plus un public formidable qui l’écoutait et la regardait, lorsqu’elle faisait son petit spectacle. Elle en avait de la chance. Aram lui dit quelque chose de mignon, mais elle n’avait pas compris. De son côté, Arthur commençait à reconnaitre cette langue qu’il avait déjà entendu à Hoenn, Leon lui avait dit qu’Aram parlait le saharii, mais ce n’était pas pour autant qu’il avait fait le lien. Le jeune homme avait rencontré des personnes qui parlait cette langue dans sa jeunesse, sûrement à un dîner quelconque où des représentants étaient invités. Il ne se rappelait plus leur nom ou ni même dans quelle circonstance et cela ne lui permettait pas non plus de le comprendre, loin de là. « Je suis assez intrigué par la langue que tu parles. Je suis de Lavandia et j’ai un peu voyagé, elle me dit quelque chose mais je ne sais pas d’où elle vient, tu peux m’en dire plus ? » Arthur ne voulait pas devenir super bizarre aux yeux d’Aram s’il lui disait que Leon avait enquêté sur lui. Pour le moment, c’était plus simple que cela reste un secret. Le jeune homme espérait qu’il n’allait pas paraître trop intrusif, mais il ne voulait pas non plus mettre sa curiosité de côté. Après tout, cela pouvait être à son tour de poser des questions et si c’était embêtant pour lui, Aram saura sûrement le dire. Et puis, cela pourrait apprendre de nouvelles choses à Emma, c’était bien pour elle de découvrir des personnes qui n’avaient pas la même vie qu’elle. « Ah super, ce serait gentil de ta part. Est-ce que ceux qui n’aiment pas l’amertume ajoutent du sucre ou cela ne se fait pas ? » S’il pouvait éviter un accident diplomatique dans le futur, c’était quand même plutôt bien. Il avait tendance à aimer manger sucré et s’il avait été habitué à consommer bien des sortes de choses pour sa survie, mais de là à dire que c’était quelque chose que j’apprécié, il y avait quand même un pas. « Mais je goûterai sans, les goûts doivent être incroyables. Rien à voir avec le café que je vais te servir. » Le simple fait qu’il s’agissait bien de thés qui venaient de chez lui était un gage de qualité. Il avait réellement hâte de partager un moment de dégustation avec Aram et qu’il puisse lui parler un peu de ces différents goûts. Si Aram appréciait vraiment l’amertume, c’était étonnant qu’il ne soit vraiment pas fan du café. C’était peut-être parce qu’il fallait qu’il soit vraiment bien serré pour lui ? Arthur avait maintenant une mission : il fallait essayer de faire le meilleur café à Aram. L’aveugle allait devoir sérieusement s’entraîner et prendre son temps pour s’assurer de préparer une boisson à la hauteur du goût de son collège. Ce ne serait pas pour aujourd’hui puisqu’il avait utilisé une dose normale. Avec un sourire, il lui laissa le café et engagea la conversation sur un autre domaine. Il se demandait quel allait être le programme du jour de son collègue. « Ah… Je t’avoue que je n’y ai jamais pensé mais je ne pense pas que cela pose un problème. Après tout, même l’extérieur est sécurisé donc cela devrait passer. Tu es équipé pour ça ? » Arthur se demandait dans quoi il logeait exactement. Les images fusaient dans sa tête et cela le rendait un peu nostalgique de la vie qu’il menait auparavant, quand il était libre de se balader partout où il le souhaitait. Finalement, Aram et lui n’étaient peut-être pas si différents dans les expériences qu’ils avaient, cependant l’aveugle avait maintenant choisi un rythme de vie bien plus tranquille. « Je pourrai t’aider à t’installer si tu le souhaites. » Après tout, c’était une journée sans rendez-vous particuliers, donc il pourrait véritablement lui apporter un coup de main. Leon pourrait également apporter son soutien s’il était libre aujourd’hui. Ils n’avaient pas comparé leurs emplois du temps, mais cela pouvait bien tomber… Emma était toujours du genre à plaisanter et à défendre Leon, comme Mike le lui avait appris. C’était assez drôle pour Arthur. « Ah, pardon. La diffamation, c’est lorsque l’on dit quelque chose de faux sur quelqu’un. » Il savait que sa fille l’écoutait aussi et il ne voulait pas utiliser des mots ou concepts trop compliqués, l’essentiel étant qu’Aram et Emma comprennent ce qu’ils voulaient dire. Il ne voulait mettre ni l’un ni l’autre mal à l’aise, surtout pour un échange qui devait être une blague au départ. Emma avait un peu des étoiles dans les yeux, si Aram apprenait aussi la langue, ils allaient pouvoir l’apprendre ensemble ! C’était une merveilleuse nouvelle, elle s’imaginait déjà découvrir tant de livres avec lui. C’était sûr, ils allaient avoir beaucoup de succès tous les deux ! « Oui, nous nous entendons très bien. Mon agent est en fait un ami, alors cela rend tout beaucoup plus facile pour moi. Le Comité n’est pas forcément au courant de la supercherie mais… je le connais depuis un moment et j’avais déjà travaillé avec lui. Il était auparavant mon supérieur. » Arthur venait de dévoiler un peu de sa vie à son nouveau collègue. Il ne voulait pas lui cacher la vérité mais dans le même temps, il n’avait plus la patience de faire ses révélations, surtout que cela faisait maintenant un moment qu’Emma était bien installée à la Ligue, alors il n’avait plus à reprendre tout cela. Aram allait en apprendre plus sur lui petit à petit, tout comme Arthur allait faire sa connaissance au fur et à mesure de leur discussion, c’était normal. « J’espère que tu t’entendras bien avec elle en tout cas, ce sont des personnes sélectionnées pour être accordées avec nous alors cela devrait bien se passer. » Il essayait aussi de le rassurer comme il le pouvait, Aram devait être un peu inquiet de devoir travailler et de devenir tout à coup si proche de quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Enfin, avec un peu de chance, cela allait très bien se passer entre eux, il fallait aussi y croire. « En dehors des combats ? Eh bien beaucoup de choses puisque cela n’arrive pas tout le temps. Après ça dépend de quoi tu veux parler… Professionnellement parlant, nous représentons le Comité donc il y a des passages médiatiques pour parler de notre carrière, de la vie à la Ligue, de nos Pokémon, des combats etc. Ensuite, il y a toujours des inaugurations, des conférences ou ce genre de choses où notre présence est appréciée. Nous faisons aussi parfois des matchs spectacles pour de la charité… Et personnellement, je m’occupe de ma fille, je profite de ma famille, de mes Pokémon et j’ai aussi des missions en tant que ranger. » C’était un peu difficile de résumer son train de vie. Il y a tant de choses qui sont plus ou moins liées à son statut et d’autres pas du tout. Il a eu tant d’invitations pour participer à des remises de prix ou des concerts, tout simplement parce qu’il est un nom et que c’est cool de l’avoir dans le coin. Il ne peut pas dire qu’il n’aime pas recevoir des invitations puisque cela veut quand même dire que sa présence est tout de même appréciée, mais parfois cela lui semble tout de même bien étrange de venir pour représenter simplement sa fonction. Cela étant, Arthur savait que ce n’était pas la tasse de thé de tout le monde. Lui avait été habitué très jeune à tout ce qui était dîner mondain ou cérémonies en tout genre, alors cela ne le dérangeait pas du tout, mais ce n’était pas le cas de tous ses collègues, évidemment. Mots : 1551. | | | | Aram Faathi
C-GEAR Inscrit le : 13/10/2019 Messages : 2310
| « Ah non non ça me dérange pas du tout ! Je ne comprenais pas simplement. »
Je ri un peu, gêné de ne pas avoir compris tout seul ce que sous-entendait l’enfant. Je ne suis pas vraiment habitué à ses appellations de la langue commune alors ça m’a interpelé… Même si la première réflexion de la gamine a eu le don de me faire pouffer.
« Et je préfère tonton, si ça ne te dérange pas. »
L’idée d’avoir un surnom féminin ne me pose pas de problème en théorie, mais j’avoue que si je pouvais éviter de devenir « tata Ara » ça m’arrangerait, j’aimerai éviter que mes frères l’apprennent. Ça risquerait d’être une bonne source de taquineries à mon égard et euh… Non ouais, j’aimerai éviter quand même.
Face à la mignonnerie d’Emma, je ne peux m’empêcher de m’adresser à elle en saharii. Je n’ai pas encore beaucoup l’habitude de parler en commun puisque jusque-là, ma vie était régie par du vagabondage avec mes frangins alors… Forcément, on s’exprimait essentiellement dans notre langue maternelle. Ce n’est pas la première fois que je la parle en présence d’Arthur étant donné que je l’ai accueilli ainsi, la fatigue me jouant de mauvais tour. Il n’avait pas spécialement réagi à ce moment-là, mais on dirait que cette fois-ci, il se lance. La surprise se peint un peu sur mon visage avant d’afficher un large sourire.
« Oh, un voisin ! » Je ne peux m’empêcher de rire. Le monde est quand même vachement petit, mine de rien ! Quelle chance il y avait pour qu’Arthur soit originaire de la ville à côté de mon désert chéri ? Celui où j’allais souvent quand j’étais môme ? « Je suis aussi originaire d’Hoenn, du désert de la route 111. Le saharii c’est notre langue et si tu l’as déjà entendu, j’imagine que c’était des Imasaha – des enfants du désert – qui devaient le parler entre eux… » Je m’interroge un peu, avant de me remettre à rire. « Si ça se trouve on s’est croisé quand on était plus jeunes, j’allais souvent en ville avec ma mère pour y chercher des produits de premières nécessités qu’on ne trouve pas dans le désert. » J’allais préciser des médicaments, mais j’évite de justesse. Je n’ai pas spécialement envie de tourner la conversation sur ma santé, déjà que j’ai évoqué ma mère par… Je ne sais pas pourquoi, surtout pour éviter de dire que je quittais mon chez-moi tout seul. Je n’allais pas mentir et dire que je le faisais avec mon père parce que… Parce que lui, il ne quittait jamais vraiment le désert, sauf quand il fallait chercher de l’eau et donc avoir de la force pour porter.
En tous les cas, cette idée qu’on se soit déjà rencontré sans savoir qui on serait m’amuse énormément. Il ne doit pas être bien plus âgé que moi donc… Peut-être qu’on a même joué ensemble. Quoi que, je ne jouais pas vraiment avec les enfants de Lavandia ni même de Poivressel, étant donné que j’étais une bille monumentale en commun à l’époque… Sauf que la langue, on s’en moque un peu quand on est enfant. On joue, c’est tout ce qui importe ! Alors… Ouais, c’est possible. Carrément.
Du coup, il est possible qu’il ait déjà goûté un jour au thé de chez moi puisque je sais qu’un des clans voisins au mien font le commerce de ce dernier en dehors du désert. Mais qu’à cela ne tienne, je lui en apporterais tout de même ! Il me questionne sur l’idée de rajouter du sucre ce qui m’amuse d’autant plus. Je sais que Mamie Baba, la grand-mère de ma meilleure amie hurlerait au sacrilège parce qu’elle est comme ça à attacher de l’importance à des détails. Mais en ce qui me concerne…
« Tu pourrais faire ce que tu veux, mettre du lait dedans, du sucre ou même du miel, l’important c’est jusque ce soit bon pour toi ! Même si certains trouvent que c’est un sacrilège, j’vois pas le problème. »
Clairement, l’important c’est d’aimer le goût. L’idée de dénaturer un produit, je ne l’ai pas vraiment… Tant que c’est comestible, c’est tout ce qui compte à mes yeux ! Il m’informe qu’il tentera quand même sans, comparant brièvement avec le café qu’il vient de me préparer. Je ne manque pas de tenter le coup. C’est meilleur que ce que je me suis fais couler tout à l’heure, mais je trouve que ce n’est toujours pas bon… Mais ça n’a rien à voir avec Arthur, c’est juste… Le goût du café. Je ne saurais même pas expliquer pourquoi je n’aime pas ça. J’vais quand même faire l’effort de le boire pour ne pas le froisser certes, cependant c’est surtout parce que j’ai grave besoin de caféine pour réellement me réveiller, sinon je vais stoné toute la journée.
On discute pas mal et j’avoue que je me sens assez en confiance alors j’ose lui demander, pour l’histoire de dormir dehors. Je vois bien que je l’ai surpris avec mon questionnement sorti de nulle part, je ne m’en offusque pas puisque je sais que c’est bizarre comme comportement. J’ai bien compris que la majorité des gens n’aiment pas dormir à l’extérieur et qu’ils préfèrent largement être entre quatre murs sur un matelas douillet mais… ça ne me convient pas du tout. Arthur ne semble pas me juger, il me demande même si j’ai le matériel et se propose même de m’aider à m’installer. C’est trop sympa !
« Je n’ai malheureusement pas pensé à acheter ce qu’il faudrait, je ne savais pas si je pouvais. Mais merci pour la proposition d’aide ! Avec mes frères on a du matos pour nous trois mais comme je suis ici, j’vais pas le leur chourrer… D’ailleurs ça ne dérange pas non plus si je les fais venir dormir ici un de ces quatre ? »
Parce que ce serait quand même vachement cool si je pouvais leur faire visiter les locaux et me la péter un peu devant eux. Je ne doute pas qu’ils ne se gêneront pas pour me faire redescendre sur Terre mais j’ai bien le droit à quelques secondes de gloire.
Mon nouveau collègue utilise un mot que je ne comprends pas et je dois me sentir un peu trop à l’aise pour demander une explication. Je me sens bêtement rougir quand j’explique ma non-compréhension de certains termes communs et il ne s’en formalise pas, m’expliquant. Ah ok ! J’ai le mot en saharii qui résonne dans ma tête et je me concentre un peu pour faire le lien avec sa traduction commune, acquiesçant de la tête comme si Arthur pouvait me voir alors que… Ce n’est pas le cas.
Maintenant que j’ai pigé, j’embraye sur un nouveau sujet, un peu embarrassé à l’idée qu’il se moque soudainement de mon manque de vocabulaire. Rhalgr merci, ça n’arrive pas. Il répond en me disant que son agent est en réalité un de ces amis, même qu’il était son supérieur avant. Ça me fait sourire.
« Ça doit être trop bien de travailler comme ça avec un ami… Promis je ne leur dirais rien – au Comité-. J’aurais peut-être dû demander qu’il nomme l’un de mes frères en agent, je crois me souvenir que c’était le cas pour Chrystal… » Ah ! Non, j’ai de nouveau abordé un sujet qu’il ne fallait pas ! « Euh… Pardon. » Je passe une main dans mes cheveux de gêne. Rah mais bordel, je n’en loupe pas une pour mettre les deux pieds dans le plat. En tout cas, Arthur m’a confirmé que je devrais m’entendre avec mon agente alors ça me rassure un peu. Elle a été choisie pour s’accorder avec moi et du coup, j’avoue que je suis de plus en plus curieux de la rencontrer.
J’enchaine pour connaitre son emploi du temps basique. Et pouah. Je suis assez impressionné, je dois l’avouer. Je ne pensais pas, naïvement, qu’il y avait autant d’activité en étant maitre de la Ligue. En plus il est ranger aussi… ? Mais ce mec sait tout faire ma parole ! J’ai ma fibre de fanboy qui est en train de vibrer.
« Ouah c’est… Impressionnant. »
… Bon ok d’accord, j’arrête d’espérer ne pas dire tout haut ce que je pense tout haut. Mais comme il ne peut pas voir ma gueule admirative et mes yeux emplis d’étoiles, faut bien que je mette des mots sur ma réaction.
« T’as pas l’occasion de t’ennuyer en tout cas ! C’est chouette que tu aies du temps à consacrer à ta famille, j’dois dire que ça me rassure un peu. Je crois qu’il n’y a rien au monde de plus important pour moi alors… C’est cool de savoir que je pourrais sans doute aussi leur consacrer du temps ! »
Parce qu’en vrai, sans mes frères, j’ai presque envie de dire que je vais mourir. Ça fait vingt-cinq ans qu’on est H24 ensemble quasiment alors… vivre sans eux comme ça, du jour au lendemain, c’est inenvisageable pour moi.
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