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Arthur Stockton

Arthur Stockton
Ligue

C-GEAR
Inscrit le : 31/08/2013
Messages : 8688

Sam 6 Mar - 17:48
Jour 1.

Leon réveilla Arthur bien tôt ce matin-là. Ils devaient se présenter assez tôt au Comité pour prévoir quelques événements qui auraient lieu pendant le mois. Étaient-ils obligés de s'y présenter tôt ? Non. Leon avait-il fait en sorte de prendre un rendez-vous le plus tôt possible afin de sortir Arthur de son lit ? Évidemment.
    « Allez Princesse, c'est l'heure.
    - Hm... Embrasse-moi mon Prince, libère-moi de mon m-bouarf. »
Un oreiller jeté à la figure était toujours un bon moyen de faire lever quelqu'un. Puisqu'il avait l'énergie pour raconter des tibouderies, il pouvait bien se lever.
    « Allez, tu as vingt minutes, top chrono. »
Le plus comique dans tout cela était qu'ils chuchotaient tous les deux afin de ne pas réveiller Emma, dans la chambre à côté. Aussi, à peine levé, Arthur actionna l'hyperball de son fidèle Noctunoir, Mitzrel. Ce dernier alla tout droit dans la chambre d'Emma. Quelques instants passèrent, Arthur se dirigea vers la salle d'eau et il sentit rapidement une présence. Mitzrel l'avait rejoint et l'enlaça un instant.
    « Tout va bien, tu peux veiller sur elle. »
Etrange de sa part d'avoir ce comportement, mais le Noctunoir avait parfois des réflexes particuliers lorsqu'il ressentait un danger ou un doute de la part de son Maître. Arthur balaya cela de son esprit et se déshabilla pour entrer dans la douche. Quelques temps plus tard, il en sortait tout propre, coiffé et habillé pour aller chercher Rizzen qui somnolait encore dans la chambre.
    « Tu restes là ? »
Pour toute réponse, le Mangriff se retourna et se gratta le postérieur. Arthur sortit donc de la chambre, croisant Leon à la sortie.
    « Tiens, un café.
    - Et mon croissant ? »
Leon se retint de ne pas lui ébouriffer les cheveux, pour une fois qu'il avait réussi à vaincre son épi, il n'allait pas en rajouter.
    « Y'avait pas Iago pour aller courir ce matin plutôt que m'ennuyer moi ?
    - Non, pas ce matin. C'est toi ma priorité.
    - Quel honneur... »
Arthur l'avait dit en bâillant, ne faisant presque pas attention. Il sentit néanmoins que Leon commençait à s'impatienter et il savait bien qu'il allait prendre cher à l'entraînement s'il continuait à se moquer de lui. Il se décida donc à agir comme un bon petit soldat et but son café en avançant vers la cuisine.
    « Ton petit déjeuner est prêt, tu as quinze minutes. »
C'était une vraie passion de sa part de tout chronométrer, mais il fallait dire que cela aidait bien le jeune aveugle qui parvenait ainsi à se représenter à peu près le temps qui passait.
Il prit un toast dans lequel il croqua pendant que Leon lisait son journal en buvant de son côté probablement son cinquième café.
Le petit déjeuner se passa en silence, il n'y avait rien de particulier ce matin-là visiblement.

La réunion se passa plutôt bien, même s'il était difficile pour Arthur de vraiment s'intéresser à tout cela. Heureusement, quelques informations avaient quand même attiré son attention. Leon souhaitait qu'Arthur soit présent pour défendre sa vision concernant une future participation à un événement caritatif. Le Comité n'était pas spécialement pour puisque cela rejoignait une situation politique et ne souhaitaient pas y être liés.
    « Je pense qu'en tant que personne avec handicap, je peux m'y présenter sans que cela soit parrainé par le Comité.
    - Nous imaginions que cela allait être votre point de vue en effet. »
Après quelques discussions, il lui fut accordé de s'y rendre.
Leon et Arthur sortirent de là près d'une heure plus tard, le premier s'adossa au bâtiment et alluma une cigarette.
    « Tu comprends ma douleur maintenant ? Une heure pour quoi ? Quatre dates ? C'est un enfer. »
Arthur avait bien envie de lui répondre qu'il avait choisi son poste et qu'il lui allait bien mais son compère n'allait pas prendre les choses sous cet angle.
    « C'était bien que je sois là, merci d'avoir insisté. »
Leon lâcha un simple « Hmhm. » pour lui signaler qu'il en était conscient, mais visiblement toujours bien agacé.

Encore plus tard, ils se retrouvaient dans leur salle d'entraînement, Arthur était en sueur, il savait qu'il devait se donner à fond. La mission n'allait pas être évidente alors il fallait se préparer. Leon était d'autant plus exigeant que sa vie pouvait être en danger.
    « Edgar a confirmé sa présence également, on l'intègre à l'équipe A. »
Cela lui donnait autant de confiance que de doute. Leur combat contre l’Entrepôt allait durer au moins deux jours. Emma était préparée à partir chez ses grands parents, Mike testait une dernière amélioration des lunettes d'Arthur et Leon s'occupait de sa préparation physique.
Rizzen fonça sur son Maître et celui-ci esquiva le coup au dernier moment, agrippa sa nuque et lui fit une clé qui le maintint au sol. Les deux y restèrent quelques instants, avant de se relever.
    « Bien. Fin de l'entraînement. »

Ils partirent pendant la nuit, comme souvent dans ces cas-là. Deux voitures sombres puis un vol avec Eagle pour se faufiler sans se faire repérer. Le point de rendez-vous avait été trouvé assez rapidement. Ils devaient faire vite pour s'infiltrer puis aller lentement pour agir. Encore une fois, Arthur allait devoir passer pour un voyant, tout geste opposé pourrait dévoiler son identité. Il était donc assez nerveux mais la concentration lui permettrait de s'en sortir.
    « Les lunettes sont ok. Tu peux y aller. »
Arthur changea son dispositif et découvrit la carte de l'Entrepôt ainsi que les points qui lui signalaient alliés et ennemis. Pas le temps de s'émerveiller, il fallait y aller.

Il leur avait fallu moins de deux jours pour démanteler un nouveau réseau de détournement de Pokémon. Ils n'étaient pas sûrs que ceux-ci retrouveraient leur propriétaire, ni dans quel état, mais le reste serait pour les Agents.
    « J'ai envoyé un message à Iago pour lui parler de la supériorité des rangers mais il ne m'a pas répondu.
    - Haha, en même temps tu le cherches, il boude !
    - Sûrement. »
C'était vrai que Iago n'était pas aussi accro que Mike ou aussi maniaque que Leon vis-à-vis des demandes d’interactions sociales. L'équipe rentra donc à bon port, Arthur passant une nuit en plus chez ses parents avant de rentrer, le lendemain, en transport sécurisé.
    « Tu as des nouvelles de Iago ?
    - Bonjour aussi et... Non ? »
Arthur sentit comme une inquiétude dans la voix de son ami. Il essaya donc de faire le chemin dans sa tête. Il s'attendait à un débrief de l'opération, mais pas à ce genre de conversation. Il laissa Emma aller jouer sur le toboggan (cadeau du Comité), envoyant Rizzen la surveiller, pendant qu'il se concentrait sur son ami.
    « Qu'est-ce qui se passe ?
    - Sûrement un mauvais pressentiment mais... Il ne répond pas, n'est pas là, personne ne dit rien et son agenda ne prévoyait rien de cet ordre.
    - Dakota ?
    - Pas joignable, sur messagerie. Lui aussi, évidemment. »
Bon. Leon avait tendance à fortement s'inquiéter, ce n'était pas quelque chose de nouveau, mais Arthur n'avait pas l'habitude de le voir se faire du souci pour quelqu'un d'autre que... lui, en quelque sorte.
Il posa sa main sur son épaule, pour lui faire comprendre qu'il était bien là pour le soutenir, au cas où.

Les deux hommes se tinrent un instant en silence devant Emma qui s'amusait au toboggan. Cette histoire était étrange, cela ne ressemblait plus à Iago de partir sans rien dire. Ils communiquaient beaucoup entre eux justement car un lien d'amitié s'était renforcé entre eux depuis quelques temps. Iago était au courant de leur petite escapade, il ne savait pas tout, évidemment, mais il connaissait les dangers, il savait quoi faire dans le pire des cas. Mais là, la situation semblait être inversée et un Leon qui ne savait pas, qui n'avait pas les informations, c'était un Leon complètement perdu.
    « Vous êtes bien sur le répondeur de Dakota Fjord, merci de laisser un message. »
Ce système de messagerie glaçait le sang d'Arthur, lui rappelant plusieurs mauvais souvenirs. Il laissa cela de côté en observant Leon.
    « Je monte faire des recherches. On se rejoint tout à l'heure. »
Arthur acquiesça, il resta avec sa fille quelques instants, avant de remonter dans le bâtiment.

À peine arrivés à l'intérieur et pendant qu'Emma s'essuyait les pieds, Mike sauta sur Arthur pour le prendre à part.
    « Faut qu'on parle mec, il est encore en phase là. »
Arthur soupira, il avait sa fille à s'occuper et gérer Leon sur les nerfs était une épreuve dont il n'avait pas besoin.
Le champion prit le temps de ramener sa fille dans la chambre, il devait encore la laisser mais il préférait cela à l'avoir autour d'eux si cela venait à chauffer. Mitzrel prit donc le relais et Arthur rejoignit Mike.
    « Il est en train de remuer ciel et terre pour avoir des nouvelles de Iago, t'es sûr que t'as pas d'infos ?
    - Je n'ai aucune idée de ce qui se passe, en même temps, ça fait juste quatre jours qu'on l'a pas vu...
    - COMMENT ÇA, "VIDE" ? »
Les deux amis se dirigèrent vers la voix qui vociférait. Avec un peu de chance Emma n'avait rien entendu, mais la voix énervée de Leon résonnait fort dans les couloirs de la Ligue, heureusement libres ce jour-là.
Cassandre avait en tout cas fait les frais d'un Leon bien remonté.
    « Eh bien oui, quand je suis allée faire le ménage ce matin, elle était vide. Plus aucun de ses effets personnels n'étaient présents et voilà.
    - Et voilà, c'est tout ce que vous avez à me dire ?
    - Eh bien je n'en sais pas plus, mon petit monsieur !
    - Leon, laisse. Merci Cassandre. »
La dame repartit, visiblement offusquée par le comportement de l'agent. Il y avait de quoi en même temps, la pauvre n'avait probablement rien demandé. Leon alla marcher plus loin, pour utiliser son téléphone, mais visiblement sans succès puisqu'on l'entendit encore râler.

Les heures passèrent sans plus de nouvelles claires mais avec une certitude : Iago était parti. Quand, pour quelle raison et pourquoi sans les prévenir ? Toutes ces questions tournaient dans la tête des trois amis qui s'étaient retrouvés dans le petit salon. Mike s'occupait des soins d'Arthur - une mission n'était pas réussie sans quelques dommages -, pendant que Leon fumait cigarette sur cigarette. Pour une fois, Arthur ne lui disait rien, il préférait le surplus de fumée aux cris.
C'est alors que le téléphone de Leon se mit à vibrer. Tout le monde s'interrompit et un silence de mort s'installa immédiatement. L'agent ne prit même pas le temps de poser sa cigarette et attrapa le téléphone, décrochant sans même identifier son interlocuteur.
    « Leon Bayle, j'écoute. »
À l'autre du bout du fil, la voix n'était pas sereine. C'était la voix d'une personne fatiguée, à bout.
    « Leon, c'est Dakota. Iago a démissionné de la Ligue. Je suis désolée, je ne travaille plus avec vous. »
Elle raccrocha aussitôt. Leon resta sans voix, tira sur sa cigarette et laissa tomber son bras tenant son téléphone.
Le silence perdura encore, un silence qu'Arthur finit par briser.
    « Que se passe-t-il ?
    - L'enfoiré... »
Leon serra le poing, luttant pour ne pas balancer son téléphone à l'autre bout de la pièce.
    « Il a démissionné. »
Un nouveau silence accueillit cette nouvelle. Ils étaient sous le choc.
Finalement, Arthur et Mike finirent par s'endormir sur leur coin de canapé, pendant que Leon restait là, les yeux dans le vide, l’œil hagard, incapable de bouger.
Qu'avait-il bien pu se passer ? La question se répétait sans fin dans sa tête.

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Iago E. Fitzroy

Iago E. Fitzroy
Dresseur Unys

C-GEAR
Inscrit le : 21/02/2021
Messages : 323

Région : Unys
Mar 9 Mar - 0:23
Il n’a pas dormi. Comment aurait-il pu ? Beaucoup trop de souvenirs sont revenus en sa mémoire, des choses qu’il avait – au mieux – essayé d’oublier. Des actes et des images que même l’insistance acharnée du Docteur Ciann, la psychologue spécialiste des séquelles de l’infiltration qu’il était dans l’obligation de consulter à intervalle régulier, n’est pas parvenue à gommer tout à fait. Il y a ce qu’il a fait à l’époque et ce qu’il a vu. Il y a des odeurs et des « expériences », il y a des cris et des sensations, des douleurs et des peurs. A de nombreuses reprises la crainte d’être repéré. A de nombreuses reprises la sensation d’être perdu, de ne plus savoir dans quel camp se situer. Des souvenirs et des interrogations aussi. Beaucoup. Que savent les types de la Marabunta qui se sont aventurés non loin du Stadium ? Quelles informations ont-ils réussi à récupérer et comment ? Sont-ils ne lien avec les Itadaki qui s’affairent également, de leur côté ? Est-ce une entreprise de grande ampleur au sein du Triador ?

Il n’a pas dormi mais il a ressassé, beaucoup. Il est passé de la voiture banalisée venue le récupérer au point d’extraction à un fourgon qui l’a amené jusqu’à un aéroport. De là, un avion, dans lequel il a passé plusieurs heures nocturnes. Il a énormément observé les gens qui l’entouraient. Certains étaient des militaires, d’autres… il ne sait pas bien. Tous très professionnels, tirés à quatre épingles. Ils l’appelaient « Agent Red » et ne disaient rien de plus que ce qu’ils étaient censés lui dire. Ils savaient pourtant parfaitement qui il était, malgré les lunettes absurdes qu’on lui a tendu à l’aéroport et la capuche de son sweat dont il s’est rapidement affublé. Déjà, une sensation qu’il était parvenu à quasiment oublier, à la Ligue, lui est revenue en pleine poire : la crainte d’être observé à son insu, espionné, identifié. La conscience que son identité même pose problème. Iago Fitzroy est l’Agent Red. L’Agent Red était Max Genlis. Combien savent ces deux informations combinées ? Il n’en sait rien. Très peu, logiquement. Très très peu. Certains ont une partie de l’équation, certes, mais pas tout.

C’est ça qu’il doit défendre et protéger. Le simple fait que oui, le champion… ex-champion ? (il déglutit à cette pensée) expert en pokémons Plante et Ténèbres est un ancien infiltré des Stups. Ce constat l’amène à autre chose encore. Ses pokémons. Trop facilement identifiables. Soutiens depuis plusieurs années, voilà qu’il s’est retrouvé, en l’espace de deux heures, à les abandonner, ou presque. Il fait confiance à Andrew cependant il a comme une sensation de dégoût envers lui-même, rien qu’à y songer. Après la clinique militaire, c’est grâce à ces pokémons-ci qu’il a su s’en sortir, parcourir Hoenn et obtenir de nouveaux badges, jusqu’à attirer l’attention de ses supérieurs, jusqu’à intégrer la Ligue. Cette nouvelle vie à laquelle il a pu goûter et que beaucoup lui enviaient, il la doit quasi entièrement à ses compagnons, ses pokémons. Eux non plus n’ont pas eu droit à des explications. Rizzi lui en voudra, c’est certain.

Ce ne sera pas le seul. Il songe à Romy et secoue la tête. Elle va le détester. Il songe à Olivia qu’il avait promis d’accompagner à la sortie du prochain film d’une saga de sorcières bien aimée des enfants… Est-ce qu’il pourra tenir sa promesse ? A ce stade il n’en sait rien. Il lui manque trop d’informations. Pourra-t-il seulement leur parler ? Ses parents auront-ils droit à quelques mots ? Il espère mais n’est pas naïf. Une faille de sécurité, une extraction, cela se fait dans le silence le plus complet. Lui qui a toujours eu des difficultés à communiquer sincèrement avec sa famille, voilà qui n’arrangera rien. Et Yanis, et Sybille, que vont-ils penser ? Il songe à eux et serre les dents, buvant un café insipide qu’une femme lui a tendu, assise à l’extrême opposé dans l’avion privé affrété rien que pour lui, semble-t-il. Il est trimballé d’un endroit à un autre comme un colis qui traverse le monde. Il n’essaie même pas d’identifier ni l’heure ni l’endroit. Son téléphone lui a été retiré à sa montée dans l’avion. Il fait nuit et il croit survoler l’océan. C’est tout.

Lorsque l’avion atterrit, cela doit faire quasiment 15h qu’il est parti. C’est du moins l’impression qu’il en a. L’angoisse et une forme d’agacement prennent le pas sur la fatigue. Qu’est-ce qui va être dit à ses collègues de la Ligue ? Et Dakota ? Que saura-t-elle ? Et Arthur ? Et … Leon ? A nouveau invité à monter dans une voiture banalisée, la pensée de l’aveugle et de son agent amplifie son nœud à l’estomac. Que vont-ils se dire ? Disparaître ainsi… même s’il a toujours été discret avec ses collègues, ces deux-là c’était autre chose. Bien sûr que c’était autre chose. Même s'ils ne se disaient pas tout, ils se faisaient confiance. Sans trop savoir pourquoi, il a également une pensée pour Emma, en écho à Olivia. Il essaie de se convaincre que non mais en son for intérieur il le sait déjà : toutes ces personnes qui ont constitué son entourage proche, qui ont fait son quotidien, ce n’est pas de si tôt qu’il pourra les revoir.

Le pourra-t-il seulement un jour ?

Cette pensée l’accable définitivement et tandis que le véhicule continue son chemin sur ce qui semble être une route d’Alola, ses yeux se voilent et il sombre dans un repos tourmenté.

Ce sont deux coups cognés à la vitre sur laquelle sa tête repose qui vont le sortir de son sommeil. Le retour à la réalité est brutal. Un frisson le parcourt, il fait clairement pas chaud et il a dormi complètement recroquevillé sur lui-même. Il lève les yeux et voit un homme costaud, le crâne rasé, qui parle fort : « Faut se réveiller, vous êtes arrivé. »

Effectivement la voiture est à l’arrêt et la place du chauffeur est vide. Il s’extirpe de là et voit l’autre type s’emparer du sac de sport qu’il a préparé à toute hâte lorsqu’il a dû quitter la Ligue. Par réflexe, il tire sur la hanse pour l’attraper de lui-même. Le costaud a un regard surpris mais le laisse faire. Pour Iago, c’est important. C’est à lui. L’une des rares choses qui lui rappelle que même si sa vie ne lui appartient plus tout à fait, que son identité est un problème, il possède encore quelque chose : les trucs qui se trouvent dans ce sac.

Une sensation sans aucun doute exagérée, exacerbée par la fatigue, l’incompréhension et la crainte qui l’habitent en cet instant.

« Je suis le Sergent Asselman. » Il lui tend la main. Iago ne la serre pas, il se contente de raffermir sa poigne sur son sac à dos. Le militaire ne s'offusque pas et poursuit : « Vous voici arrivé dans ce qui sera votre chez vous pour les temps à venir. C’est une zone de haute sécurité, vous serez protégé, ici. »

Iago relève les lunettes de soleil sur son front et tourne sur lui-même. Ils doivent être dans une base militaire ou un truc approchant. La voiture est visiblement entrée dans une enceinte entourée de hauts murs. Là où ils se trouvent, c’est une grande étendue d’herbe jaunie. Plus loin, sur la droite, sur la gauche, devant eux, différents bâtiments gris et peu accueillants eux aussi.

Il ne peut retenir un souffle ironique « Chez moi… » qui se finit en soupir.
Le Sergent avance, il en fait de même.


Cela fait 38 heures qu'il a dû quitter la Ligue.

(1270 mots)
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Arthur Stockton

Arthur Stockton
Ligue

C-GEAR
Inscrit le : 31/08/2013
Messages : 8688

Jeu 11 Mar - 0:01
Jour 5.

Arthur avait repris ses esprits pendant la nuit, il s’était relevé, avait demandé à Leon d’aller se coucher et devant l’absence de réponse, avait décidé qu’il allait se reposer pour deux. Mike dormait du sommeil du juste et le champion prit la peine de déposer un plaid sur lui. Il prépara également un café pour son ami, après tout, ce n’était pas cela qui allait changer quelque chose. Il déposa la tasse chaude devant lui, puis partit se coucher. De nombreuses questions affligèrent Arthur, il tenta de les dissiper. Rizzen dormait dans la chambre d’Emma et Mitzrel revint étreindre son Maître, cette fois, l’aveugle comprit. Il lui demanda de veiller sur Leon, puis se mit au lit.
Leon était accablé. Il essayait de recomposer le puzzle en utilisant les pièces qu’il avait à sa disposition. Il avait appris de nombreux éléments sur la vie de Iago avant la Ligue, certains qu’il s’était obligé à passer sous silence, certains qu’il avait enregistré pour rester sur un pied d’égalité, certains qu’il avait étudié pour espérer un jour le voir libre.
Il ne pouvait pas partir ainsi sans bonne raison. Il le connaissait, le comprenait. Il y avait une explication, une de celles qui ne lui plairaient pas. Mais à quel point pouvait-il être en danger pour partir ainsi ? Dakota avait été d’une efficacité habituelle : elle n’avait pas été plus loin que les informations qu’on lui avait données. Il a quitté la Ligue, il a démissionné. C’était beaucoup trop simple.
Leon ne savait pas où chercher, qui contacter. Il avait déjà fouillé le passé de Iago et quelques portes étaient restées closes. Reprendre les recherches maintenant, c’était le mettre en danger, il le savait et ne se le permettrait pas.
Ce que Leon ne supportait pas, c’était d’être berné, que l’on se moque de lui, qu’on lui cache la vérité.

Au petit matin, il se rendit au Comité. Il n’en partirait pas sans réponse. Il s’était douché, changé, rasé, mais son regard trahissait une nuit mouvementée. Visiblement, il n’était pas attendu. Pensaient-ils qu’ils allaient accepter un départ ainsi, sans réagir ? Le simple fait d’imaginer qu’ils avaient préparé son départ alors qu’ils avaient passé une réunion à prévoir les événements à suivre le rendait fou.
C’était le problème de Leon, il était en rage. Il consulta un nouvelle fois son téléphone, le message envoyé à Iago n’avait pas été reçu. Un simple message lui demandant des nouvelles de son Noacier, un message innocent pour ne pas risquer de créer des soupçons, mais qui n’était probablement d’aucune utilité : le téléphone du champion, de l’ancien champion, devait avoir disparu également et être loin de lui à présent.
Enfin reçu, Leon exigea des explications et comme d’habitude, ce fut le porte-parole du Comité, Samuel Miller qui devait prendre en charge ce sale travail. La première réponse ne fut pas à son goût : on lui répondit qu’il n’était pas l’agent de Iago, qu’il avait décidé de démissionner, que ce n’étaient pas ses affaires.
    « Je refuse d’y croire, il n’a pas démissionné. »
Arthur entra, légèrement désorienté par la courte nuit, poursuivi par un agent qui n’avait pas réussi à l’arrêter.
    « Je suis désolé Monsieur Miller, il a insisté et…
    - M. Stockton, nous étions justement de finir notre conversation.
    - Je n’en ai pas l’impression. »
Arthur prit place aux côtés de son ami. Quand il avait compris où il était, il s’était fait accompagner par Mike. Il était hors de question de le laisser seul.
    « Dites-nous la vérité. »
Samuel Miller laissa échapper un soupir. Les deux amis n’avaient rien contre lui, mais il leur devait des réponses et si jamais il était au courant, il devait les aiguiller. Le porte-parole fit signe à son agent de fermer la porte et sortir, Samuel posa ses mains sur son bureau, l’air grave.
    « Nous avons un dernier rapport du médecin de la Ligue concernant M. Fitzroy. Il ne peut plus faire partie de la Ligue, il a donné sa démission, dont voici une copie. »
Leon saisit la simple feuille, elle n’avait aucun intérêt à ses yeux.
    « C’est donc votre version officielle ? Qu’il ne peut plus combattre en tant que champion ?
    - C’est la seule version. »
Leon explosa.
    « C’est impossible ! Vous vous moquez de nous, vous nous prenez encore pour vos pions !
    - Je vous conseillerais de baisser le ton, M. Bayle, vous êtes un employé du Comité.
    - Faites votre travail ! Dites-moi où est Iago à présent !
    - M. Fitzroy a été pris en charge pour différents soins, cette information est absolument confidentielle et ne pourra…
    - Réservez votre discours à la presse, pourquoi l’avez-vous fait démissionner ?
    - Je vous ai donné toutes mes informations. Je vous conseille maintenant de partir, M. Bayle, vous pourrez, je pense, vous reposer quelques jours.
    - Vous me réduisez au silence ?
    - Réfléchissez bien, nous avons toujours eu de bons rapports et j’ai confiance en votre discrétion. Cette conversation restera entre nous si vous partez sans faire d’esclandre. »
Arthur posa la main sur l’épaule de son ami et le tira légèrement. Miller avait raison, il valait mieux ne pas en ajouter, il ne dirait rien de plus.
    « Allons-y Leon. »
L’agent se leva d’un bond, repoussant la main de son ami, sa chaise qui tomba en arrière. Il la releva, la posa sans la moindre délicatesse et sortit de la pièce.
    « Veuillez excuser son comportement, nous avons été perturbés par ce départ inattendu, Iago est plus qu’un collègue, c’est notre ami, ne pas avoir de nouvelles directement de sa part nous inquiète.
    - Je le comprends, mais je n’ai pas plus d’explications. Je sais simplement qu’il est entre de bonnes mains, puisse sa guérison arriver rapidement. Il vous recontactera quand il le pourra. »
Arthur resta un instant silencieux, il essaya de choisir ses mots, mais il était difficile de ne pas réagir.
    « Vous croyez à votre discours ?
    - Je vous demande pardon ?
    - … Je vais rejoindre mon agent. Merci pour votre temps. »
Arthur se leva à son tour. Il sortit de la pièce puis utilisa sa canne et sa mémoire pour sortir du bâtiment.
    « M. Stockton, je vous accompagne. »
Un agent de sécurité de la Ligue l’avait remarqué et resta à ses côtés jusqu’à la sortie. Une voiture l’attendait, Mike et Leon à l’intérieur. Ils retournèrent à leurs quartiers.
Le trajet fut extrêmement silencieux, gênant. Mike pianotait sur son téléphone, Leon restait la mâchoire serrée et Arthur dans ses pensées. En entrant dans la Ligue, ils passèrent devant les appartements, Emma était prise en charge par la gouvernante, probablement à la bibliothèque.
    « Tu devrais te reposer. Tu ne vas pas tenir.
    - Ne t’y mets pas.
    - Leon…
    - Quoi ? Qu’est-ce que tu veux ? Qu’est-ce que vous me voulez tous les deux avec vos têtes de dix pieds de long ?
    - T’aider ? Enfin, mec, calme-toi.
    - Me calmer ? Ça vous fait rien à vous, qu’il soit parti comme ça ? Qu’on nous balade complètement ? Vous pensez que c’est quoi ? Une simple cure de désintox, Monsieur est parti faire une thalasso sans rien dire ?
    - Bon sang, Leon, pas ici ! »
Arthur attrapa le bras de son ami, il ne pouvait pas parler ainsi dans les couloirs, les oreilles traînaient partout à la Ligue. Cela ne lui ressemblait pas. Arthur ouvrit la porte de ses appartements et leur fit signe de le suivre à l’intérieur. Là, dans le petit salon, Mike s’assit pendant que les deux autres restaient debout.
    « Quelle est ta théorie ? »
Leon se laissa tomber sur une chaise, las.
    « Ce n’est qu’une excuse pour le faire partir, il doit y avoir autre chose, un problème bien plus grand, mais je ne suis pas sûr. J’ai arrêté mon enquête quand j’ai vu que cela pouvait aller trop loin.
    - Trop loin ?
    - C’était trop dangereux, il a été dans une merde noire à une époque. Même SP n’a pas eu toutes les informations, je ne voulais pas que ça rejaillisse, mais c’est probablement lié.
    - Lié ?
    - Ses habitudes, ses démons, tout ce qu'il a pris grand soin à cacher aux yeux de tout le monde. Cela ne vient pas de nulle part. »
L’état de santé réel de Iago, c’était leur petit secret. Ils baissaient les yeux, ils le laissaient gérer. Ils n’avaient rien à en redire de toute façon, ce n’était pas leur position.
    « Je dois le chercher. »
Leon était décidé mais cette idée semblait désastreuse.
    « Tu n’as pas réussi à retrouver son passé mais tu le retrouverais maintenant ?
    - Parce que tu comptes faire quoi toi ? Rester là et attendre ?
    - Il parviendra peut-être à nous contacter…
    - Nous ne savons rien de ce qui se passe.
    - Maintenant, on abandonne les disparus alors ?
    - Leon ! »
Mike avait réagi pour deux. L’agent jeta un œil à son ami champion. Arthur resta inerte quelques instants.
    « Fais attention à ce que tu dis.
    - Alors toi aussi. À t’entendre, il ne vaut rien, c’est vrai, tu oublies maintenant ? Ça a l’air si simple !
    - Va-t’en.
    - Arthur, il ne voulait pas dire ç-
    - Allez vous en, tous les deux. »
Leon partit en premier, bousculant presque le champion au passage. Mike sortit plus doucement, lâchant un petit « désolé » empreint de tristesse.
Arthur alla s’asseoir sur son lit, retirant ses lunettes, prenant sa tête entre les mains, essayant de contrôler les images qui lui revenaient, ces messages sans réponses, ce malaise qui arrivait.
Une fois sorti, Mike ne retrouva pas leur ami. Leon avait filé. Il soupira, ne sachant pas quoi faire de l’un ou de l’autre. Il aimait bien Iago, il avait toujours été sympa avec lui, mais là, il lui en voulait un peu. Se laissant guider par ses pas, il sortit du bâtiment pour se promener, prendre l’air, respirer. Il vit alors Leon devant le centre d’élevage, face à un éleveur, visiblement Andrew. Il était celui qui s’occupait le plus des Pokémon de Iago et d’Arthur, notamment à la Ligue pour ce dernier. Mike prit peur, Leon avait l’air d’en vouloir à la terre entière et il n’allait pas non plus le laisser s’en prendre au pauvre éleveur qui n’avait rien demandé.
    « Leon, attends ! »
Alors qu’il approchait, il vit Andrew confier une Pokéball à Leon. L’agent prit la Pokéball et l’actionna, faisant apparaître le Noacier du champion, il semblait en forme.
    « Que se passe-t-il ?
    - Bonjour Mike, j’ai quelques informations pour vous. »

Arthur était resté prostré dans sa chambre, faisant tourner son téléphone entre ses doigts. Il ne savait pas quoi faire, ni dire. La douleur était sourde et semblait se répéter, ravivant les autres. La porte finit par s’ouvrir, découvrant un Leon visiblement plus calme, mais toujours plus éreinté.
L’agent vint s’asseoir à ses côtés, il poussa un soupir pendant que des larmes perlaient au coin de ses yeux.
    « Il reviendra, à un moment. Je n’aurais pas dû te dire ça. »
Oui, lui allait peut-être revenir, il y avait sûrement un espoir, il ne pouvait pas simplement considérer qu’il allait disparaître, pour toujours, comme…
    « Je comprends. »
Arthur passa son bras autour de l’épaule de son ami. Il y avait eu un doute, puis une pudeur de ne pas évoquer ce sujet, mais en le sentant aussi affaibli par le départ de Iago, il n’y avait pas besoin de mots.
    « Andrew… Il est allé le voir avant de partir. Il y a certaines choses que tu dois savoir. »
Arthur l’écouta, reçut une Pokéball à son tour, qu’il fit tourner entre ses doigts, avant de l’attacher à sa ceinture. Il s’occuperait d’elle ensuite, jusqu’à ce qu’il revienne. Il en faisait le serment.
Mike revint avec des cafés, de la nourriture et Emma. Il fallait essayer de passer une fin de journée normale. Il fallait aussi dire à la petite fille que Iago ne reviendrait pas pour le moment, qu’il avait dû faire un long voyage. Il avait fallu la consoler, à son tour, essuyer ses larmes en essayant de trouver les mots. Leon consentit enfin à prendre du repos, Mike partit avec lui, laissant le champion prendre du temps pour sa fille. Arthur commença une nouvelle lutte contre ses démons. Emma s’endormit contre lui, après avoir longuement sangloté, et la peur de la perdre à son tour ne permit pas au champion de fermer l’œil. Mitzrel revint le hanter, caressant délicatement les cheveux de la petite fille. Il était heureusement là pour veiller à ce que rien ne lui arrive, le champion se sentait quant à lui inutile et impuissant, il avait encore laissé un proche partir.

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Iago E. Fitzroy

Iago E. Fitzroy
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Région : Unys
Jeu 11 Mar - 20:27
Les deux premiers jours dans cette base, il n’a pas dit un mot. Pas un seul. Sa bouche était sèche, son regard noir cerclé de cernes. Plus que d’habitude. Il n’a pas dormi, il n’a pas parlé et a à peine mangé. Il n’est pas en prison, pourtant. Les gens qu’il croise n’ont rien contre lui, seulement, il en veut à la Terre entière. Il a beau se dire que ce n’est pas une surprise, ce qui se passe, que la pensée l’a effleuré il y a plusieurs années de cela, le vivre c’est autre chose. Ça fait mal. Ça vous dépouille et ça vous renvoie en pleine gueule combien les « bons moments » sont éphémères. Il suffit d’un rien pour que tout bascule.

La chambre qu’il occupe est certes bien moins confortable que son appartement à la Ligue, mais il y a pire. Nettement pire. Il peut aller et venir comme il le souhaite dans le bâtiment de résidence et ses six étages, rejoindre une petite cafétéria militaire et différents lieux comme une salle de musculation, une bibliothèque, etc. Il peut circuler dans ce bâtiment, mais n’a pas la liberté d’en sortir comme il le souhaite. La « résidence », comme ils l’appellent, se situe dans un coin de la base militaire et peu de personnes sont habilitées à s’y rendre.

La conscience d’être « confiné » dans ce bâtiment le tiraille. Tout son corps est sur le qui-vive. Même si l’enceinte de la base est grande, les hauts murs demeurent. Ce n’est qu’une illusion. Il n’est pas libre, ici. Alors il s’est refermé sur lui-même, dans un premier temps, ressassant les éléments qu’il avait et se questionnant, beaucoup, sur tout ce qu’il ne savait pas.

C’est quand on doit les quitter que l’on prend conscience des gens qui comptent. Il est même surpris de réaliser qu’il y en a pas mal, finalement, qui l’ont aidé à devenir celui qu’il est aujourd’hui. A s’épanouir. Au-delà de sa famille et de ses deux meilleurs amis, il a pu compter sur les champions de la Ligue, ceux qui sont partis autant que les nouveaux qui sont arrivés. Il a pu compter sur Arthur et Leon, bien sûr, mais aussi sur la douce présence d’Emma, sur Mike et ses blagues, Andrew et ses conseils et même le professionnalisme de Dakota et le sourire d’Astrid, la sœur de celle-ci. Il ne leur a certainement pas montré autant qu’il l’aurait dû combien il leur était reconnaissant. Combien il les appréciait. Ils comptent toujours, d’ailleurs. Il tente vainement de faire taire la petite voix intérieure qui lui souffle qu’il ne les reverra pas de sitôt. Il connait ses supérieurs, ceux de l’ombre, les cerveaux qui ont poussé pour qu’il tente d’intégrer la Ligue. Avoir l’un des leurs au sein du Stadium, ce n’était pas rien. Il a mainte fois eu à « promouvoir » certaines actions de la Police et des forces de l’ordre (sans être forcément d’accord, d’ailleurs). Cela s’était calmé au fil du temps mais ils étaient bien contents d’avoir un pion placé là. Il avait de la valeur, en tant que champion de la Ligue, pour eux. S’ils avaient eu le choix, si la menace n’était pas avérée, jamais ils ne l’auraient contacté pour prendre une telle décision.

Voilà ce qui passait et repassait dans son esprit, ces premiers jours, assis sur son lit, ses affaires à peine sorties de son sac comme s’il freinait autant que possible la réalité, le fait qu’il devait bel et bien s’installer ici.

Les trois jours qui ont suivi, il s’est rendu à l’évidence : rester inerte plongé dans son mutisme ne l’aidera certainement pas. Pas plus que les différents sursauts de colère qu'il a pu avoir, envers cette fatalité qui s'amuse à l’accabler. S'imaginer mettre le feu au bâtiment ou sauter par la première des fenêtres n'améliorera pas plus sa situation. Alors il a respiré un bon coup et a relativisé. Faute de pouvoir faire mieux. Les quelques militaires qu’il a croisés ou aperçus de loin ne semblaient pas particulièrement inquiets à son encontre, ils en ont vu d’autres. Ils ont respecté son silence. Ils lui ont laissé du temps. Alors il a pris sur lui, essayant d’être plus avenant avec les rares personnes qu’il voit, ceux de garde dans son couloir, ceux qui servent les repas, etc. Il est poli et fait mine de ne pas remarquer les quelques regards appuyés en sa direction.

« Toutes les personnes présentes dans cette base sont tenues au secret. Par la clause militaire pour certains, par contrat de confidentialité pour d’autres. Et tout particulièrement les personnes ayant accès à ce bâtiment. Il s’agit d’une affectation spécifique. » Lui a précisé le Sergent Asselman qui passe le voir, de temps en temps.

Iago ne sait pas quel est ce lieu, précisément, ni pourquoi la décision a été prise de le placer là. Une certitude : c’est un endroit ultra-sécurisé. On n’entre pas comme on veut dans cette enceinte et encore moins dans la résidence. Il a aperçu des militaires, des personnes rattachées à différents grades de la Police et des gens discrets, comme lui, peut-être ? Des civils ou qui semblent l’être. D'autres doivent sans doute être protégés ici, comme lui. Y a-t-il des familles ? Des mineurs ? Des gens enfermés depuis combien de temps ? Il n'a pas aperçu les occupants de tout le bâtiment, c'est certain, et a remarqué pas mal de va-et-vients qui s'entendent parfois de nuit.

Lorsqu’il s’est enfin motivé à quitter sa chambre, il a démarré une nouvelle phase : celle de l’observation. Tout regarder, absolument tout. Des noms et grades qu’il peut voir sur certains uniformes, aux caméras et portes qui s’ouvrent à l’aide d’un badge d’accès, la vue sur les autres bâtiments plus éloignés qu’il aperçoit par les fenêtres et tout ce qui caractérise l’endroit. De la largeur des couloirs aux rayures sur les fenêtres, de l’ascenseur aux portes couvre-feu. Et avec ça, ce tic qui lui est propre, celui de tout compter. Il a compté le nombre de portes qu’il a rencontré. Il a compté le nombre de chaises dans la petite cafétéria, celle uniquement pour la résidence.

Il comptera sans doute encore bien d’autres choses. Cela le rassure, quand il compte il y a un moment où il se coupe du reste et quand il a terminé, une sensation futile d’accomplissement. Il sait le nombre de mini-carreaux qui se trouvent sur le sol de la salle de bain de sa chambre. C’est quelque chose, non ?

Et quand l’exercice de l’esprit n’a pas suffi, il a fini par se décider à exercer son corps en se rendant dans la salle de musculation. « Ça vous fera du bien. En général, même les gens les plus réticents finissent par y aller, ça vide la tête. »

C’est mal le connaître. Sa tête ne peut pas se vider. Quand il ne compte pas, il pense, il s’interroge, il observe. Dans la salle de musculation, ils sont deux, lui et un militaire, semble-t-il. Iago retrouve des machines qu’il connait. Il compte ses mouvements, bien sûr. Et quand il a fini, il se relève et se dirige vers une autre. Il n’a aucun impératif de temps et le Sergent n’a pas tort, au moins il fait quelque chose, faute de savoir ce qui va se passer par ailleurs.

Il passe sa serviette dans son cou pour essuyer quelques gouttes de sueur quand une voix s’élève.

« Ça y’est, on sort de sa tanière ? »

C’est une voix nonchalante qui l’arrête dans son geste. Il se retourne et voit un nouveau venu dans la salle, blond. Il n’a pas une attitude de militaire, mais Iago peut se tromper. Il se contente de le fixer sans rien dire et l’autre enchaîne.

« Je sais qui t’es.
- Wah, un génie, bravo. »

C’est sorti tout seul.

« C’est pas souvent qu’on a des célébrités, dans l’coin. »

Iago, il tique à cette information. Qui est ce type ? Il est ici depuis longtemps ?

« Tu travailles ici ?
- Plus ou moins. »

En voilà un qui fait dans le mystère, mais le Fitzroy serait mal placé pour faire une remarque.

« Félix.
- Ok. »

Le blond lui tend la main. Iago hausse les épaules. Il n’aime pas qu’on le touche et ce n’est clairement pas dans un endroit comme celui-ci qu’il fera ami-ami avec un type sorti de nulle part. Il a suffi d’un appel pour que sa parano revienne au galop et avec elle sa grande sœur Méfiance.


J+7 jours.

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Arthur Stockton

Arthur Stockton
Ligue

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Lun 15 Mar - 1:00
Jour 9.
    « Installez-vous. »
Cette voix, claire et froide, était celle du Dr Folkland. Évidemment, Leon avait signalé la disparition de Iago et quand bien même il aurait mérité que l'on s'intéresse à son cas, c'était évidemment les épaules d'Arthur qu'ils allaient tenter de soulager dans un premier temps.
Leon remontait la pente, se concentrant sur son travail pour penser à autre chose, gardant toujours un œil sur les maigres indices qui pourraient l'aider à remonter le fil de cette décision. Arthur, quant à lui, montrait des signes de mal-être trop présents. Il fallait s'assurer qu'il pouvait continuer ses missions. Et en l'espace de deux jours, il semblait avoir perdu une partie de son âme.
    « Vous avez des nouvelles de sa famille ou de l'extérieur ?
    - Pour le moment non, nous préférons les laisser tranquille, surtout avec l'annonce. »
Leon s'était rapproché d'Andrew. L'éleveur avait toujours été très présent, comme étant celui qui s'occupe des Pokémon d'Arthur, mais il avait également été celui qui avait confié les Pokémon de Iago aux deux amis.
Il était digne de confiance, ayant respecté le choix et les indications de l'ancien champion et pour Leon, il était la dernière personne qui avait vu Iago, à qui il avait parlé avant son départ. Pour autant, l'ancien champion n'avait pas été prolixe. Il avait expliqué devoir partir, immédiatement, sans préciser évidemment pourquoi. Il lui avait fait promettre de bien s'occuper de ses Pokémon puis lui avait demandé d'attendre avant de les prévenir. Iago ne voulait pas que l'on parte à sa recherche, c'était donc que cela mettrait la sécurité de l'ancien champion et peut-être la leur en péril.
Tout cela avait redonné de l'espoir à Leon. Il ne croyait pas aux signes, mais il essayait de comprendre les mouvements de Iago. Ne pas laisser de trace, mais leur confier ses Pokémon, parler à Andrew mais pas une note, pas un message à sa destination... Leon ne devait donc pas s'en mêler. Il devait simplement suivre la tâche qui lui avait été donnée, sans sourciller, même si cela était dur.
Il ignorait dans combien de temps il le reverrait, mais il avait la certitude que Iago souhaitait revenir, alors il allait tenir, pour lui.
    « C'est pour ce soir, n'est-ce pas ? »
Andrew s'occupait du Noacier, un peu perdu depuis l'absence de son maître. Toute l'équipe était pour le moment restée à la Ligue, le temps qu'Andrew puisse contacter les membres de sa famille et amis.
    « Oui, le porte-parole du Comité va faire son annonce. Ils vont probablement en profiter pour donner des informations sur son remplaçant. »
Tout s'était accéléré la veille. Leon avait encore interrogé le Comité, cette fois en étant plus mesuré, et avait su finalement qu'elle était la décision institutionnelle. Elle ne changeait pas du discours de Samuel Miller lors de leur dernier entretien : Iago ne pouvait plus accomplir ses différentes tâches de Champion suite à des problèmes de santé. Il quittait donc la Ligue, démissionnant de son poste. Ils n'avaient visiblement pas prévu d'indiquer avec plus de précisions quels étaient ses problèmes de santé, mais la presse s'en chargerait rapidement. Il fallait donc s'y préparer.
    « Comment se porte Arthur ? »
C'était une question piège.
Leon alluma une cigarette et consulta machinalement son téléphone, le dernier message venait de Folkland, qui lui annonçait son arrivée à la Ligue. En temps normal, ils évitaient de faire venir des membres de Shadow's Path dans les couloirs de la Ligue, mais John Folkland n'était pas n'importe qui et Arthur était pour le moment interdit de sortie.
    « Il a pas mal de choses à gérer, mais ça va aller. »
Un doux mensonge s'il en était, vu qu'ils s'étaient battus la veille quand Arthur l'avait pris pour quelqu'un d'autre. Il n'avait pas dit qui, ou quoi, mais il perdait complètement les pédales. Leon avait eu l'impression de retrouver son ami après le décès d'Angèle et cela l'avait profondément perturbé. Pour autant, il ne pouvait pas faire grand chose à sa place, surtout que le champion refusait de lui parler, de s'expliquer. Il avait fini par le calmer, lui faisant comprendre que c'était lui, qu'il n'avait rien à craindre. Arthur s'était empressé de demander à Mike d'augmenter la puissance de ses lunettes, il voulait pouvoir détecter les visages, mais sa fatigue avait rendu l'expérience désastreuse : non seulement il n'était parvenu à aucun résultat positif, mais en plus les migraines s'étaient intensifiées. Il était condamné au néant.
    « Je vais remonter, je repasse plus tard. Merci Andrew. »
L'éleveur hocha la tête avant de retourner à ses occupations. Leon appela Mosk, il devait apprendre à le suivre à présent et comme elle s'entendait déjà bien avec son Tengalice, cela devrait aider à suivre ce changement.
Arthur soupira, il avait du mal à se mouvoir et à rester assis, il avait l'impression d'être enfermé, enserré par ses côtes qui ne le laissaient pas en paix, lui donnant la sensation de se resserrer sur lui. Le Dr Folkland ouvrit son dossier dans un silence que seul le bruit des feuilles venait briser.

John reprit les derniers événements avec Arthur, pour comprendre ce qui l'avait amené ici.
Il avait sombré. Encore une fois, son syndrome post-traumatique l'avait attaqué et il était resté bloqué. Il s'était réveillé avec une douleur terrible aux côtes et avait ressenti une grande oppression et au moment de se lever, la sensation avait été si dure qu'il s'en était rendu malade. Emma s'était réveillée en pleurant, voyant son père retrouver ses mauvaises habitudes et cela avait fini de rendre la situation impossible à tenir.

Il avait été décidé qu'Emma irait chez ses grands-parents maternels pendant quelques temps, elle avait l'habitude de vivre avec eux et même si cela pouvait parfois briser le cœur d'Arthur de savoir qu'une fois là-bas, il ne lui manquait pas tant que ça, cela le rassurait aussi de la savoir à l'abri dans son petit cocon - surtout depuis que Shadow's Path avait accepté de les surveiller à distance.

Il omit l'altercation avec Leon, ce dernier lui avait demandé de ne rien dire, pour sa propre protection. Alors, Arthur avait décidé de lui faire confiance et pour cette fois, de ne pas tout dire à Folkland.
    « Vous avez conscience que sa disparition n'a rien à voir avec les précédentes ?
    - Oui.
    - Vous avez eu de nouvelles visions ?
    - Oui. »
Les « visions » étaient également réapparues au jour 6. Arthur avait l'impression que son cerveau s'était ligué contre lui, puis avait pendant quelques instants suspecter un de ses Pokémon d'agir sur lui. Aucun ne pouvait faire logiquement ce genre de choses, mais la paranoïa s'était installée. Il se sentait faible et cela l'énervait au plus haut point. Tout devait être derrière lui, mais il avait fallu d'un grain de sable pour encore tout remuer et le mettre dans un sale état.

Une journée, il avait suffi d'une journée pour faire tout remonter. Il ne pouvait rien y faire et devait simplement accepter de se faire accompagner, avant de devenir un danger. Cela faisait plus de deux ans qu'il n'avait pas eu ces fameuses visions, qui se présentaient comme des hallucinations. Il visualisait, entendait, ressentait des choses, des personnes, qui n'étaient pas là. Cela lui donnait des migraines affreuses, des nausées et il ne parvenait pas à revenir à la raison. La seule présence du Dr Folkland le calmait cependant, l'homme était mystérieux, mais il se sentait en confiance avec lui et surtout, il pouvait lui infliger ce que Leon ne pouvait pas supporter actuellement.

Arthur avait compris. Il ne lui avait pas fallu grand chose pour rassembler les pièces du puzzle. Leon avait fini par se confier, avec toute la dignité qui lui ressemblait, sur sa relation avec Iago. Le rapprochement qui avait eu lieu ce soir si particulier, la complicité qui était née entre les deux et qui ne s'était pas estompée. Les habitudes de leurs rendez-vous improvisés, cette impression de vivre dangereusement lorsqu'il se retrouvait « piégé » dans sa chambre, le fait qu'il se sentait de plus en plus concerné par ses addictions... Arthur lui avoua s'être douté de quelque chose, sans jamais vraiment oser mettre les mots dessus, d'autant que Leon appréciait garder ce voile de mystère et que son ami ne souhaitait pas le pousser dans ses retranchements. Ils avaient un respect infini l'un pour l'autre, mais également une forme de pudeur que Mike ne comprenait pas toujours. Ils pouvaient pour autant tout se dire, évidemment, aussi Arthur avait apprécié cet échange, mais avait ainsi également compris qu'il ne pouvait pas se reposer sur lui. Leon allait faire son chemin de son côté et lui du sien, il n'y avait pas d'autres moyens.

Le plus dur, était de vivre ses journées comme ses nuits. Ses cauchemars revenaient toujours et s'il parvenait à s'y habituer, cela ne lui permettait pas de se reposer convenablement et il n'éviterait pas l'inéluctable. Arthur était angoissé, il connaissait la spirale, il savait où cela allait le mener, il comprenait les enjeux. Au plus vite il se faisait prendre en charge, au plus vite il pourrait passer à autre chose. Il devait s'en sortir. Pour Emma, notamment, arrêter de se mettre dans des situations où il ne pouvait plus la garder près de lui au risque de faire des erreurs, ou pire : de lui faire du mal.
    « Qui apparaît cette fois ? »
Oui, John le connaissait bien, c'était même probablement celui qui le connaissait le mieux, qui savait ce qui se passait dans son cerveau anéanti par la tristesse. Il savait que les démons n'étaient jamais loin et n'attendaient qu'un élément déclencheur pour se manifester. Pourtant, il avait réussi à se maintenir à flot, il avait fait des efforts, il avait suivi les conseils.
Arthur n'était pas en colère seulement contre lui-même, mais aussi contre Iago. Il se doutait qu'il avait fait cela pour de très bonnes raisons, mais il aurait pu faire appel à lui, à eux, à Shadow's Path. Il aurait pu être protégé, éloigné de la Ligue tout en restant proche d'eux. Et dans cette réflexion, Cendre revenait pour lui dire que Shadow's Path l'avait tuée, qu'il ne l'avait jamais sauvée.
    « Cendre, toujours et... Emma aussi, avec le visage... »
Il n'avait pas besoin de décrire son ex-fiancée, le visage calciné de sa bien-aimée, c'était la dernière image qu'il avait d'elle. Il avait du mal à se souvenir d'elle vivante. Il s'était créé une vision d'elle horrifique et ne parvenait pas à s'en défaire. Il se souvenait pourtant bien de sa voix, qui était parfois douce quand il rêvait d'elle, ou qu'il l'imaginait parler à leur fille.
Cendre, elle, n'avait qu'une silhouette informe, celle que ses lunettes lui avait transmise. Parfois, il la visualisait autrement, comme son toucher l'avait imaginée au fil du temps.
Le plus dur, c'était justement de voir, de voir ce qu'il n'avait jamais pu voir, il imaginait une personne sans visage qui lui reprochait ce qu'il avait fait de pire. Il n'avait pas été là et c'était l'enfer de sa vie.
    « Je dois reprendre le contrôle au plus vite, je prendrai la médication.
    - Mais je ne vous ai encore rien prescrit et vous savez que je préfère prendre le temps.
    - Vous savez ce qui fonctionne, je suis prêt. Je ne peux pas m'arrêter comme cela. »
La douleur lancinante, écrasante contre ses côtes l'empêcha de s'agacer. Il voulait sombrer, des heures, des jours s'il le fallait, mais sortir de cette spirale. Il devait s'occuper de Shidâ, il ne voyait que cela pour remonter la pente : se fixer un but, simple. Arthur appuya sur ses côtes, par réflexe, soigner la douleur par la douleur, c'était étrange, mais cela le rassurait un peu, c'était son moyen de se fixer dans le présent.
En d'autres temps, sans la responsabilité de sa fille, il aurait demandé une mission dangereuse, il aurait souhaité se mettre en danger pour fixer son esprit sur autre chose. Il ne pouvait plus faire cela, mourir n'était plus une option dans sa vie, la laisser orpheline était hors de question.
    « Vous êtes dégagé de toutes les missions pour les deux semaines à venir. Vous pourrez me joindre et si votre état ne s'améliore pas, vous-
    - Non, je ne veux pas attendre. En trois jours, j'ai l'impression de revenir fou. Vous savez très bien ce qui va se passer, cela ne vous sert à rien de me laisser comme ça. »
Il n'avait pas tort et John le savait, mais il connaissait aussi les effets secondaires de ce qu'il pouvait lui donner.
    « Je vais m'occuper de vous. »
Malgré ses paroles, le docteur avait pris sa décision depuis un moment. Il se leva du fauteuil où il était installé et demanda à Arthur de faire de même.
Une fois dans la chambre, il administra au champion un puissant sédatif puis l'observa quelques instants, jusqu'à ce qu'il trouve le sommeil. En sortant de la chambre, il sortit son téléphone.
    « M. Bayle, rejoignez-moi à l'appartement. »
Il lui précisa un code. Leon n'avait pas d'autre choix que de lui obéir. Arthur allait recevoir un traitement de fond et Leon devait veiller à la prise. Les visions devraient disparaître rapidement. S'il y avait une mauvaise réaction, il devrait le joindre immédiatement.
    « Il va être encore drogué ?
    - J'agis à sa demande et pour le bien de tous, ne l'oubliez pas.»
Leon maugréa et alluma une cigarette, jetant un coup d’œil à son ami endormi. Le trouble aurait dû disparaître depuis longtemps, mais il se sentait redevable. Pourtant, cette fois était différente, il le sentait lui-même, il tenait avec son maigre espoir.
    « Je veillerai sur lui. »
Leon tira sur sa cigarette avant de sortir de la chambre. Il y avait sûrement autre chose à faire, de plus concret, pour l'aider. Leon ne comprenait pas que son état ait aussitôt empiré, comme si son esprit avait invité quelque chose de plus fort pour le hanter. Il regarda son téléphone et alla sur ses dernières conversations avec Iago. Il aurait sûrement pu en parler avec lui.

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Iago E. Fitzroy

Iago E. Fitzroy
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Jeu 18 Mar - 0:17
Iago peut être fier de lui : il a tenu onze jours. Entre les premiers temps prostré dans sa chambre puis sa période d’observation et de découverte des différents lieux du bâtiment, il a su se tenir un minimum occupé pour essayer d’admettre sa situation. Cette situation temporaire (il ose l’espérer) dont il n’a pas eu d’autres éléments réellement concrets depuis le premier soir. Le Sergent s’applique à lui donner des informations génériques sur le lieu, le rassurant sur sa protection et la sécurité derrière ces hauts murs, sans jamais rien dire de plus. Jamais il n’est question d’avenir, ici. Juste des jours qui passent et se ressemblent.

Et ça, ça finit par le rendre dingue, à Iago. Il ne peut pas faire son footing matinal comme il le souhaite, il ressasse sans cesse tous ceux qu’il a abandonné, humains comme pokémons, et rumine, beaucoup. Il projette mille choses plus fantasques les unes que les autres et commence à se dire qu’il n’est qu’un boulet dans cette résidence, à laisser les autres faire le boulot à sa place. Il pense à beaucoup trop de choses et son cerveau bouillonne. Compter les pois sur la couverture bleu foncé de son lit ne l’aide plus. Les passages en salle de musculation… moyennement. Il se calme sur le coup de l’effort et dès que ça s’arrête, tout revient.

D’une certaine façon, heureusement qu’il y a Félix. En peu de temps, ce dernier s’est mis à faire parti de son quotidien. On ne peut pas dire que le Fitzroy y mette de la bonne volonté, pourtant. Mais l’autre s’invite, sans véritablement s’imposer, en vérité. Disons qu’il est là avec son sourire et son air un peu bêta, et il parle. Au début son flot de paroles et de questions a rapidement mis Iago sur la défensive. Vu sa situation, il n’avait aucun souhait de discuter posément, d’évoquer la pluie et le beau temps ou les actualités. Clairement pas. Le silence de Iago ne perturba pas le moins du monde Félix qui en profita pour parler pour deux, absolument pas rebuté par le manque de réaction du nouveau venu.

Félix en dit beaucoup, d’ailleurs, sans qu’on l’interroge. Iago a assez vite compris que le blond, la trentaine à peine, a besoin de parler, tout simplement. Quelqu’un pour l’écouter, même si ce n’est qu’en ponctuant son interminable monologue de « Hum. » tout en soulevant des haltères. Peut-être que si Félix a besoin de quelqu’un pour l’écouter, le désormais ex-champion a besoin d’une présence, même s’il ne le réalise pas. Seulement, les commentaires du blond sur les plats de la cafétéria ou des potins sur les personnes qu’ils aperçoivent dans la résidence, ça ne dure qu’un temps.

Entre la réalité de cet isolement, le flou de la menace qui pèse sur lui et… la vue de son sachet de cocaïne glissé au fin-fond de son sac de sport qui arrive lentement mais sûrement à son terme, il ne va pas tenir. Il le sait. Cela ne justifie rien mais ça explique sans doute la cassure qui s’opère, au bout de onze jours.

Il finit par s’agiter, à tourner dans sa chambre comme un lion dans sa cage. Il en a marre. Il va devenir dingue s’il n’a aucune info, aucune perspective et s’il doit rester isolé ici sans savoir ni pourquoi ni combien de temps. Ce n’est pas faute d’avoir exprimé son ressenti au Sergent Asselman dès les premiers jours. Il ne peut pas rester enfermé sans savoir, sans comprendre.

« Franchement, si tu veux courir, t’as qu’à leur demander, peut-être qu’ils accepteront. »

Félix lui a sorti ça, la veille, sentant sans doute Iago perdre patience. Comme une simple évidence. Le brun a évoqué il y a peu ses habitudes matinales. A croire qu’à force d’entendre l’autre parler, le Fitzroy finit par lui répondre un peu, tout de même.

« C’est pas l’problème.
- Oh. Ok. »

Non, le problème est plus grand. Plus insoluble, peut-être. C’est ce qui explique que ce matin-là, pris d’une sensation de fièvre et bouffé par les pensées qui lui traversent un peu trop l’esprit, il descend les escaliers quatre par quatre jusqu’à arriver dans l’entrée de la résidence. La porte est gardée et… il s’en fout. Il avance à grandes enjambées comme s’il devait tout simplement franchir la porte pour aller chopper un train et qu’il est bien en retard. S’il n’y a pas de train de l’autre côté, Iago a quand même le sentiment que cela fera bouger les choses, alors il se rue au niveau de la porte et le garde se lève d’un bond.

« Hé, vous ne sortez pas !
- C’est ce qu’on va voir ! »

Iago joue des épaules tandis que le garde lui agrippe le bras.

« Non, monsieur ! Arrêtez ! »

Iago continue de forcer le passage jusqu’à ce qu’une autre personne s’approche et le tienne par l’épaule. Le bruit a ameuté du renfort, comme il pouvait s’y attendre.

Cinq minutes plus tard, il est poussé sans ménagement dans une pièce. Là, il reconnaît le Sergent Asselman, de dos. Ce dernier observe ce qui se passe à travers l’imposante fenêtre sur le côté de son bureau. Iago fait deux pas puis croise les bras. Il n’est pas là pour se faire baratiner encore et toujours.

« Je m’y attendais. D’une manière ou d’une autre, ça se produit toujours. Vous voulez tout savoir, c’est ça ? Le comment, le pourquoi, et surtout le combien de temps ?
- Oui.
- Je vais vous décevoir, monsieur Fitzroy. Je n’ai pas les réponses à ces questions. »

Sa voix est forte et claire. S’il feint, il est doué. Il se tourne désormais pour faire face à Iago qui ne bouge pas.

« Vous savez quoi, alors ?
- Pas grand-chose. Ici, moins on en sait mieux on se porte. Il y a de toutes les histoires et de tous les profils qui ont traversé les murs de cette résidence. Certains sont ravis d’être là, d’autres le sont moins. Je me doute bien que vous faites parti de la deuxième catégorie et que tout cela vous a été brutalement imposé...
- On peut dire ça, oui. »

Même s’il sait que tout cela est pour son bien et celui de ses proches, il ne peut s’empêcher d’être sur la défensive. On ne lui dit pas tout et il doit jouer les gentils soldats… éternellement ? Cette dizaine de jours lui paraît déjà atrocement longue.

« Je n’ai pas connaissance de l’entièreté de votre dossier. Ce n’est pas ce qui m’est demandé. Je dois m’assurer de votre sécurité, tout simplement. » Le Fitzroy hoche la tête. « A mon niveau de confidentialité, je sais uniquement qu’il est question d’un cartel. On ne plaisante pas avec eux, mais ça vous devez le savoir mieux que moi. Ils ne vous atteindront pas, ici.
- Ouais… mais qu’est-ce qui me dit qu’ils ne s’en prendront pas à mes proches ? Je ne sais pas l’étendue de la fuite, je ne sais pas ce qui est grave au point de motiver la décision de me faire quitter la Ligue, JE NE SAIS RIEN BORDEL ! »

Ce sont deux poings serrés qui s’abattent sur le bureau du Sergent Asselman. Celui-ci le fixe un instant en silence puis se lève et va verrouiller la porte de la pièce. Les deux hommes savent parfaitement que l’ex-champion ne peut pas se permettre de craquer ainsi face à n’importe qui. Ils ont beau se trouver dans une résidence militaire ultra-sécurisée, avec toutes les accréditations du monde et autres badges pour entrer, les murs peuvent avoir des oreilles. Le Sergent l’a prévenu à son arrivée ici. Chacun son histoire, comme il dit, chacun ses secrets à garder verrouillés.

Iago est homme à savoir garder des secrets. C’est le fardeau qu’il se traîne depuis des années et qui le hantera toute sa vie, mais là, il ne peut pas rester dans le flou.

« Si cela vous fait du bien, criez donc, monsieur Fitzroy. Je n’ai aucun nouvel élément à vous apporter.
- … Vous devez bien… quelqu’un, là-haut… J'en suis au même stade qu'il y a dix jours, c'est pas possible. »

L’homme au crâne rasé soupire. Il prend le temps de s’asseoir dans son fauteuil avant d’ajouter :

« Je vais voir ce que je peux faire, mais ne vous attendez pas à un miracle. Vous êtes là par protection, pas pour agir ni pour mener votre propre enquête. Et puis, ça ne fait qu’un peu plus d’une semaine que vous êtes ici…
- C’est long. Bien trop long. »

Le Sergent ne répond pas mais il jette un regard en direction de Iago. Un regard qui veut tout dire. Un regard qui sous-entend « Ce n’est que le début, qu’est-ce que vous vous imaginez ? ». Un regard qui fige le brun plus que n’importe quel mot. Il perd de sa rage et se laisse tomber dans la chaise. Un frisson lui parcourt l'échine.

« Je vais devenir dingue, enfermé entre quatre murs.
- Vous exagérez, cela pourrait être bien pire. Vous le savez comme moi.
- ...
- Loupi est venu me voir, hier soir.
- Qui ça ?
- Loupi ?
-
- Félix. On le surnomme Loupi. Longue histoire.
- Ah.
- Bref. Je sais que vous discutez avec lui. Il est venu me voir. Si vous avez besoin de courir pour vous défouler un peu, on peut arranger ça. Dans un périmètre défini et sous la surveillance de Félix. On s’accordera sur les modalités.
- La surveillance de Félix ?
- Oui. Vous seriez surpris. II n’a plus rien à prouver. »

Ces mots intriguent Iago qui en oublierait presque sa colère initiale. D’autant que le Sergent reprend la parole : « J’ai également une proposition à vous faire... »



J+11 jours.

(1624 mots)
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Arthur Stockton

Arthur Stockton
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Mar 20 Avr - 3:37
Jour 12.

Arthur vivait à nouveau son pire cauchemar. Repris par ses démons, il sombrait de plus en plus sans réussir à se relever. Son état était similaire à celui qui l'avait atteint lorsqu'il était devenu aveugle. Les hallucinations l'assaillaient au point de ne plus savoir s'il était éveillé ou non. Heureusement, Leon à ses côtés essayait de le maintenir, Arthur demandait toujours plus de médication, il voulait en finir, sombrer vraiment, mettre fin à tout cela, mais là où il devait dormir sans cauchemar, vivre sans visions, elles revenaient toujours.
Il avait même parfois l'impression d'un retour au point de départ de toute cette histoire. Il se revoyait dans le lit, chez ses parents, il sentait la présence de Mike à ses côtés, le moment où il avait décidé de mettre fins à ses jours et celui où il avait décidé de se battre.
    « C'est l'heure Arthur, lève-toi. »
Leon ne prenait plus la peine de lui demander comment il allait, comment il se sentait. En quelques jours, il avait comme dépéri, des cernes avaient alourdi ses yeux. Leon savait qu'il essayait de les garder ouverts coûte que coûte pour ne pas se sentir repartir, il l'avait vu vérifier plusieurs fois avec ses doigts qu'ils étaient bien ouverts, comme un réflexe pour combattre l'anxiété. Cela ne fonctionnait pas, malheureusement, car il restait alors dans sa torpeur. Son mal aux côtes n'était pas passé, il s'ajoutait au reste et renforçait son mal-être. Par le passé, dans cette situation similaire, cela ne l'avait pas dérangé d'imaginer sa mort, mais maintenant il se raccrochait à Emma et se disait qu'il devait faire mieux, qu'il ne pouvait pas laisser tomber maintenant.
Le champion se releva dans son lit, avant de demander l'heure, plus à sa montre qu'à Leon, mais celle-ci était désactivée depuis qu'il avait essayé plusieurs fois d'appeler tout à tour Iago, Cendre, Angèle et plusieurs fois Leon, alors qu'il était parfois à son chevet. La veille, la fièvre l'avait atteint et Leon avait du mal à comprendre ce qu'elle venait faire là. S'était-il mis dans un état aussi catastrophique qu'elle était arrivée comme une conséquence, ou était-il en plus tombé malade ? Le traitement ne semblait pas fonctionner, mais Leon continuait à espérer. Il avait appelé le Docteur Folkland à la rescousse une fois de plus, il ne savait plus quoi faire pour récupérer son ami.
Arthur se traîna jusqu'à la douche, peut-être le seul moment où cela se passait bien, ou presque. La pression se relâchant, il sentait ses bras trembler, il frappa la cloison sans raison, à part l'énervement qui le rendait haineux face à ce qui se passait. De son côté, Leon observait l'intérieur, il alla ouvrir les volets, le rideaux et aéra la pièce, avant de préparer un thé pour son ami. S'installant à la fenêtre avec une cigarette, Leon avisa Mitzrel, le Noctunoir, qui restait immobile dans un coin de la pièce. L'agent ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer qu'il était lié à tout cela, mais Arthur refusait son départ. À ce niveau-là, Leon se demander si le Noctunoir protégeait toujours son Maître ou s'il attendait la destruction de son âme.
Arthur sortit de la douche et revêtit un peignoir, plaçant une serviette sur ses cheveux avant de rejoindre le petit salon où il s'assit. Il avait encore ses automatismes, il ne les perdait pas, il voyait la pièce en rêve.
    « Merci. »
Le jeune homme sentait le thé devant lui et posa ses mains autour de la tasse. Il avait l'impression de se remettre d'une maladie rude et c'était son esprit qui débloquait. Encore une vision, il lui semblait voir Leon à côté de lui, alors qu'il l'entendait bien plus loin, sentait à peine l'odeur de tabac. De son côté, Leon écrasa sa cigarette pour enfermer son mégot dans son cendrier portable et se dirigea vers son ami, prenant la serviette qu'il avait autour du cou entre ses doigts pour lui essuyer les cheveux.
    « La fièvre n'a pas l'air d'être descendue, ne va pas aggraver ton cas. »
Arthur savait bien la chance qu'il avait de l'avoir auprès de lui, et s'en voulait donc encore plus. La charge ne cessait d'augmenter. Il voulait se reprendre, vraiment, il voulait sortir de tout cela et montrer à son ami qu'il pouvait compter à nouveau sur lui, mais tout ce qu'il voyait, ce qu'il percevait, cela le rendait malade.
Il but son thé lentement, ses mains tremblaient encore. Il aimerait mettre ses lunettes, mais avait déjà fracassé deux paires en l'espace de quelques heures et Mike prenait du temps pour les réparer. Ce n'était pas quelque chose qui était possible pour n'importe qui. Mike n'était d'ailleurs pas venu le voir depuis, il avait du mal à le voir comme cela et surtout ne savait pas comment agir. Arthur ne lui en voulait pas, lui-même ne se supportait pas. Le thé passait correctement ce matin-là, cela changeait de l'autre jour où il l'avait recraché quasiment instantanément. Il se leva pour aller à la fenêtre, accompagné par Leon. Il lui plaça une cigarette entre ses doigts qu'il alluma. Ce n'était pas que cette nouvelle habitude lui plaisait, mais elle le ramenait aux moments d'après missions, quand ils se retrouvaient tous les deux, quand la vie semblait bien plus simple alors qu'elle était tellement plus dangereuse.
    « Il arrive quand ?
    - D'ici une heure, peut-être deux. »
Arthur l'attendait avec impatience, il lui avait demandé de l'abrutir le plus possible pour que tout cela puisse passer et résultat, chacune de ses heures de sommeil étaient emplies de cauchemars, loin de ce qu'il avait escompté. Le champion se pensait guéri depuis le temps, mais il semblerait qu'il était victime d'un mal que l'on pouvait seulement tenter de calmer, de soigner, mais qu'il devait apprendre à supporter. La moitié de la cigarette se consuma entre ses doigts. Il avait des moments d'absence, sûrement dus à la fatigue, encore.
    « Tu essaies de manger ? »
Leon récupéra son mégot et le ramena à sa place. Arthur hocha la tête, il voulait que son état s'améliore. Il lui avait mis une assiette avec une tranche de brioche et un yaourt, c'était facile à avaler, cela ne devrait pas poser de problème.

Près d'une heure plus tard, Arthur s'était habillé pour la première fois depuis deux jours. Leon avait sorti son Alakazam, en espérant que celui-ci réussisse à apaiser son ami. Il décela alors autre chose, une emprise qui semblait agir sur Arthur. À nouveau, Leon lui parla de Mitzrel.
    « Tu es sûr qu'il est bon pour toi ? Il ne quitte pas la chambre... »
Rizzen entra dans la pièce à ce moment-là et s'approcha de son Maître pour commander des caresses. La main d'Arthur se perdit dans ses longs poils alors que de bruyants ronronnements vibraient dans la pièce.
    « Encore ?
    - Oui, encore. Ton état ne s'améliore pas, les visions, les hallucinations, le fait que même moi, tu puisses me voir comme une menace, tu es sûr que ce n'est pas de son fait ? »
Arthur resta muet pendant quelques instants, il ne voulait pas douter de son ami, mais il faisait confiance à son allié, il ne ferait pas cela. Il suffisait de voir comment il se comportait avec Emma pour comprendre à quel point il pouvait être protecteur vis-à-vis de lui, de sa famille.
    « Ce n'est pas Mitzrel. S'il reste, c'est qu'il y a un problème et le problème, c'est que je ne parviens pas à me sortir de tout ça. »
Et « ça », il n'en connaissait pas la provenance. Il savait simplement que cela s'était arrêté et que cela était revenu de plein fouet. Pourquoi n'avait-il pas eu la même crise à la disparition de Cendre ? C'était arrivé, mais les recherches avaient fait qu'il était rapidement sorti de sa torpeur.

Le Docteur Folkland était arrivé pour partager plus ou moins l'analyse de Leon : il y avait une force extérieure qui devait provoquer cela, ces cauchemars sans cesse, ces hallucinations, tout ne provenait pas de son esprit seul. Le fait qu'un Pokémon de type Psy pusse ressentir les Ténèbres chez lui était une autre indication. Contre toute attente, il suspendit aussi sec son traitement, d'une part il semblait totalement inefficace, mais d'autre part il se demandait si ce n'était pas une invitation pour le plonger au plus mal. Il fallait trouver la source de tout cela et la combattre, mais à ce moment-là, Arthur était seul contre lui-même. Il garda ses antianxyolitiques, seules molécules semblant lui permettre de rester dans un état stationnaire. Tout ne semblait pas perdu. Arthur avait un mince espoir d'une amélioration à venir. Il voulait vraiment pouvoir rapidement retrouver sa fille, mais pas dans n'importe quel état.
    « Vous avez une partie des réponses, mais vous ne vouliez peut-être pas les voir jusqu'ici. »
Cette phrase avait fait mouche dans la tête du champion, malgré ce côté énigmatique qui plaisait toujours tant à Folkland. Si bien qu'il y réfléchit quelques instants, à se demander pourquoi. Pourquoi avait-il l'impression qu'il avait raison à ce point ? Qu'est-ce qu'il avait manqué ?
Dans ses rêves torturés, il y avait cette ombre, à laquelle il ne parvenait pas à accéder. Il se confia à Folkland, qui lui conseilla d'essayer de lui parler, de ne plus fuir, de se battre, peu importait ce que son esprit lui mettait devant les yeux. Arthur avait avant tout souhaiter échapper à ces cauchemars, il lui fallait maintenant les combattre.

Mots : 1700.



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Iago E. Fitzroy

Iago E. Fitzroy
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Lun 31 Mai - 0:23
La proposition d’Asselman ? Aider à l’entrainement des pokémons militaires de la base, sur des créneaux bien définis, simplement en présence de deux soldats instructeurs.

« Vous savez y faire avec les pokémons, je me dis que vous aurez peut-être un regard extérieur et des conseils à donner… » Iago n’a pas dit non. Au début, il a fait une drôle de tête, c’est sûr. Il s’attendait à tout sauf à ça. Mais en vérité… il ne regrette pas. Ces entraînements se font avec des groupes de deux fois six pokémons. Quatre fois par semaine, sur plusieurs heures. Il observe les deux instructeurs en charge du dressage militaire. Ce sont des moments privilégiés, en dehors des entraînements habituels que les soldats de la base ont avec ces différentes créatures.

Les espèces sont nombreuses, avec des rôles bien précis qui reposent sur des caractéristiques évidentes : la précision, la vitesse, la robustesse, la force. Les pokémons sont des alliés précieux lors des missions militaires, semble-t-il. Les uns permettent des débloquer des accès, les autres portent le matériel lourd ou partent en éclaireur. C’est une vision du dressage qu’il avait occulté de son esprit, jusque-là, n’allant pas plus loin que la réalité des équipiers policiers. Là, c’est un entraînement du même ordre avec d’autres spécificités. Alors oui, il joue le jeu.

Voilà deux semaines qu’il a pris ce rythme. Cela lui permet de voir autre chose et d’aller ailleurs. Les entraînements se font sur une zone délimitée avec toutes sortes d’obstacles. A la manière des hommes, ces pokémons sont appelés à se préparer pour toutes les situations. Beaucoup de pokémons Combat et Roche, entre autres. C’est intéressant et si au début il était simplement observateur, il dispense de plus en plus de conseils, au fil du temps. Il suggère des capacités ou des manières de faire intervenir tel ou tel pokémon selon les simulations mises en place. Les deux instructeurs ne s’attendaient pas à voir un champion les conseiller mais s’y sont faits, finalement.

Si on ajoute à cela les possibilités de faire son footing matinal un jour sur deux, avec un Félix sur les talons – et souvent très essoufflé, il faut le dire -, sa vie dans la base s’est nettement améliorée depuis son coup de nerf dans le bureau du Sergent.

Oui, mais. Cela n’enlève en rien la réalité de la situation. Le fait qu’il n’a pas plus d’informations et que chaque jour qui passe est un jour éloigné de ses proches. Rien ne peut lui ôter ce constat de la tête. Si dans les premiers temps il a fait profil bas, dès qu’il en a l’occasion, maintenant, il interroge d’un regard ou d’un mot le Sergent Asselman pour savoir s’il a du nouveau. « N’insistez pas… dès que j’en sais plus, je vous le dirai. Pour le moment, concentrez-vous sur l’instant présent. » Plus facile à dire qu’à faire. Iago ne peut cependant pas nier qu’avec les arrangements actuels, les jours dans la base ont le mérite de passer plus vite.

C’est à la fois une bonne et une mauvaise chose, parce que lentement mais sûrement, la réserve blanche du Fitzroy arrive à son terme. Il se fait économe, il a divisé la poudre restante en toutes petites doses seulement… il ne peut plus rien faire de plus. Il n’a pas non plus avec lui ses pokémons plantes et la possibilité de se faire la mixture qu’il se préparait à la Ligue et qui lui permettait d’atténuer l’effet du manque. Ici, il est seul face à lui-même, et déjà que la situation ne l’aide pas, s’il craque à cause du manque… les choses ne vont pas s’arranger. Cela le préoccupe tant et si bien que Félix finit par le remarquer, un de ces matins où ils courent ensemble. Ou du moins, Iago court et Félix l’accompagne sur plusieurs mètres avant de s’arrêter et de le rejoindre un peu plus tard en trottinant à travers le circuit de forme ovale. A peu de choses près Iago se croirait dans une cour de prison.

« T’es sûr que ça va ?
- J’t’ai dit qu’oui, lâche-moi ! »

Félix n’a pas mérité ce genre de traitement. Il est celui qui participe le plus concrètement à ce que Iago ne perde pas la boule ou ne s’isole pas complètement. Il est une présence animée et sympathique. Un peu lunatique parfois mais le brun s’est habitué à lui. Il a conscience que c’est à lui qu’il doit de pouvoir se défouler ainsi, à enchaîner les grandes foulées en se vidant – autant que possible – l’esprit. Mais là, il n’est pas dans une bonne phase. Il écarte au maximum ses prises, essaie de prendre sur lui, boire beaucoup d’eau, dormir plus (belle utopie), pour ressentir le moins possible les effets du manque : les sudations, les tremblements et l’irritabilité. Cela explique qu’il envoie bouler le pauvre « Loupi » (il n’a pas encore eu l’explication de ce drôle de surnom) un peu trop fortement. Le jeune homme se contente d’un « Ok ok. » et le regarde courir sans plus un mot.

Deux jours plus tard, dans la salle de sport, Iago s’acharne depuis plusieurs minutes sur un rameur quand il voit la silhouette du blond avancer vers lui. Il le salue d’un hochement de tête et Félix se met à parler de trucs quotidiens. (« Va y avoir des burgers à la cafétéria, ce midi. ») Le Fitzroy ponctue de quelques « Hm. », « Ok. », « D’accord. », tout concentré à son effort. Lorsqu’il finit par s’arrêter, Félix est perché sur un vélo d’entraînement et pédale tranquille, sans se forcer. Iago passe sa serviette dans sa nuque, boit une grande gorgée d’eau et réalise qu’ils sont seuls. C’est alors que la voix du blond raisonne, claire.

« Je bossais en maison de retraite, moi. » Ça sort tellement de nulle part que Iago ne peut que se tourner vers lui, avec un air surpris. Ils n’ont jamais abordé rien de véritablement personnel. Certes, l’autre l’a identifié dès le premier jour, mais il n’a jamais questionné pour en savoir véritablement plus. Iago ne l’a pas fait non plus. « J’suis pas un type spécialement intelligent ou quoi, j’me suis retrouvé à faire de l’aide à la personne un peu par hasard. J’trouvais ça tranquille. Je parlais aux papis et aux mamies, je jouais aux dames avec certains, je faisais la lecture à d’autres, je les aidais à manger, à se laver, et voilà. Ils étaient contents de voir un jeune leur tenir compagnie. J’ai démarré là où bossait ma tante puis une maison de retraite plus « chicos » recrutait. C’était mieux payé, alors j’ai tenté et j’ai été pris. »

Le Fitzroy ne s’attendait pas particulièrement à ce genre de discussion, mais il voit dans la manière avec laquelle Félix lui raconte que ça lui tient à cœur, de lui dire. Alors Iago s’approche, s’assoit sur le vélo d’à côté et écoute. « J’imaginais ma grand-mère, et même mes parents plus tard, et j’me disais que ouais, j’aimerais qu’ils aient des gens sympas auprès d’eux. C’est pas un taf évident mais ça m’allait. Même quand il fallait leur dire au-revoir… j’me disais qu’au moins, j’avais allégé leur fin de vies. » En l’entendant lui dire cela, Iago se met à voir Félix d’une autre manière… Il comprend mieux sa facilité pour aller vers les gens, son empathie, aussi. « Puis il y a eu M’sieur Augustin. Il voulait qu’on l’appelle comme ça. Il disait qu’on l’avait appelé toute sa vie avec son nom de famille et que quitte à se trouver ici, il préférait qu’on utilise son prénom, parce qu’à force il allait plus s’en rappeler ! C’était un p’tit vieux vraiment marrant. Il avait eu une vie super remplie. Il parlait avec un accent de Sinnoh prononcé. J’l’aimais bien. Il en avait marre du bridge et j’l’avais aidé à organiser des parties de poker en cachette. J’lui ramenais des pâtisseries au caramel, ses préférées. Bref, j’étais là pour lui, quoi. Ce qui n’était pas le cas de sa famille, quasi personne n’allait le voir. Jamais. »

Iago ne voit pas bien où il veut en venir mais ne l’interrompt pas et hoche la tête aux moments opportuns. « On a fait plein de trucs délirants, ensemble. On a même improvisé un défilé de carnaval avec les autres résidents. Un tournoi d’échecs et un karaoké. C’était fun, il était partant pour tout, il avait des supers idées. » Il a un temps d’arrêt et secoue la tête. « J’l’ai connu pendant deux ans puis il est décédé. C’est ce qui arrive dans les maisons de retraite, j’avais l’habitude, même si j’avoue que lui… ça m’a fait quelque chose. C’est après que ça a dérapé. Je savais que c’était quelqu’un, tu vois ? A sa manière de parler, le fait qu’il se trouvait là, déjà, ça prouvait qu’il avait du fric, mais même, il s’exprimait pas comme tout le monde. Enfin… j’ai jamais rien demandé, il disait qu’il était dans les affaires. C’est quand il est mort que ses proches se sont rappelés son existence, visiblement. Et… pendant sa présence à la résidence, il a fait intervenir un ami à lui pour modifier son testament sans rien dire à personne. On m’a appelé, un jour, et on m’a dit de me présenter à un rendez-vous. Devant moi, une vingtaine de costards cravates avec des gueules qui crient « J’vais t’casser les dents », et moi qui pigeais pas de quoi il était question. J’étais cité sur le testament. M’sieur Augustin m’a légué les trois quarts de sa fortune. Il disait que j’étais le petit-fils qu’il n’a jamais eu, vu que tous les autres n’étaient que des ingrats. Il avait écrit ça noir sur blanc. » Iago a un regard surpris mais ne dit rien. « Sauf que sa famille, clairement, ça leur plaisait pas. Et par la suite, j’ai appris qu’en fait, Monsieur Augustin, c’était Augustin Bazzoli. Un ponte de la mafia de Sinnoh, il faisait partie de la Cosca. C’est pour ça que je suis là. Depuis plus de deux ans. »

C’est donc ça la chute. L’explication. En quelques minutes, Félix a réussi à bousculer complètement Iago. Ce dernier était complètement tourné sur lui-même, et exclusivement lui-même. Grand égoïste. Il se plaignait de sa situation, n’arrêtait pas de dire qu’il allait devenir fou, que trois semaines c’était déjà trop et là, voilà que le blond lui explique être ici depuis plus de deux ans, pour une réalité toute aussi complexe que celle de Iago. Parce qu’il y a plein de sous-entendus et d’éléments que par sa connaissance du milieu, l’ex-infiltré comprend sans mal. La Cosca est une mafia qui repose sur des valeurs d’honneur et de famille très fortes. Ils ont dû voir ça comme une trahison ou une manipulation. Dans les deux cas, il y a fort à parier que Félix ne verra pas grand-chose de cet héritage et peut-être que s’il est ici, c’est qu’il a déjà été visé, lui ou ses proches, par les types de la Cosca.

« Bon sang… j’aurais jamais…
- Je sais. J’te demande pas d’me dire ce qui fait qu’t’es là. Mais j’voulais que tu saches. Pour moi. J’sais pas combien de temps j’vais rester ici encore. J’m’y suis fait une vie, j’ai pas le choix.
- Ouais, je vois. »

Intérieurement Iago se dit qu’il ferait mieux de se la fermer, à l’avenir, et s’il doit se plaindre autant le faire dans l’intimité de sa chambre. Alors il revient sur quelques éléments de ce que lui a dit Félix, se permet deux-trois questions et l’autre lui répond le plus simplement du monde. Il y a une prise de recul chez lui qui est admirable. Il semble prendre sa vie actuelle avec philosophie et n’en veut pas le moins du monde au vieil homme. Iago en serait incapable.

Cette conversation a changé quelque chose dans la relation qu’il en est venu à avoir avec le blond. Comme si, au lieu de le voir comme un gentil parasite toujours à lui coller aux pattes, il le considère désormais comme ce qu’il est : un homme qui n’a pas eu de chance, lui non plus, mais parvient à trouver du bon dans sa situation sans s’apitoyer. Un type admirable, en vérité.

C’est pour cela que quelques jours plus tard, sous le joug de sa dernière portion de cocaïne restante, Iago en est venu à quelques… confidences, lui aussi. Dans une de ses matinées footing, sur la zone délimitée, il a soudainement ralenti jusqu’à s’approcher de son compère qui, une nouvelle fois, lui a demandé si ça allait.

« … Non. Non ça va pas. » Et sans entrer dans le détail, il lui a soufflé la réalité de son addiction. Cette faiblesse qu’il prétend contrôler mais qui est toujours-là. Un poison qu’il n’arrive pas à combattre tout à fait et que la situation actuelle n’aide en rien. S’il n’est pas un consommateur excessif qui frôlerait la mort à chaque prise, il n’empêche que la poudre blanche est toujours là, quelque part, auprès de lui. Comme une soupape de protection. Il parvient à écarter les prises, à rester jusqu’à cinq jours, parfois, sans y toucher, avant d’y retourner, toujours. S’il est fort pour se voiler la face, au fond de lui c’est là sa plus grande honte. Car il ne compte plus les personnes, les proches à qui il a menti, à ce propos. Le soulagement de sa mère quand il a prétendu être complètement sevré. L’encouragement de son père, une tape sur l’épaule, quand il a dit que c’était « Derrière lui, tout ça. ». L’ironie.

En quelques phrases maladroites, il dit ça à Félix, qui ne bronche pas. Jusqu’à terminer par un : « J’arrive au bout de ce qu’il me restait… C’est pas ici que je vais pouvoir me réapprovisionner. J’vais devoir en parler à Asselman. » Rien que d’y songer… l’horreur. Il n’est pas dit que le Sergent tienne à garder un toxico entre ses murs. « Ou sinon, j’vais pas tenir. »

Il a la tête basse, les poings serrés et les sentiments de honte et de culpabilité qui lui reviennent en pleine poire. Il prend une grande inspiration et ose enfin relever les yeux pour regarder son interlocuteur. Félix, lui, a un sourire en coin.

« Tu serais surpris de ce qu’on peut faire passer, ici, si on s’en donne les moyens. » Cet homme ne cesse de le surprendre. A la gueule d’ahuri que fait Iago, Félix ajoute : « J’en ai croisé des vrais toxicos, complètement fracasses, légumes. T’es pas comme ça. J’t’encourage pas mais t’es pas comme ça. » Iago s’abstient de dire que la dissimulation est un talent qu’il travaille depuis longtemps et qu’un peu ou beaucoup, une addiction reste une addiction. « J’pense pouvoir t’aider. En deux ans, j’ai eu le temps de connaître des gens, ici. J’vais voir ce que je peux faire.
- … Sérieux ?
- Ouep. »

Et c’est tout. Comme ça. Comme si c’était la chose la plus simple du monde. Peut-être que « Loupi » est un magicien, en fait. En tout cas, il n’est clairement pas le simplet auquel il a cru avoir à faire, de prime abord.

« Bon sang… merci Félix.
- J’te tiens au courant. »



J+28 jours.

(2553 mots)
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Arthur Stockton

Arthur Stockton
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Mar 15 Fév - 23:16
Jour 17.

Arthur avait réussi à se lever seul, c’était un bon début. Leon se concentrait sur ces petites victoires, mais cela ne semblait pas particulièrement aider son ami.
De son côté, il passait son temps libre à essayer de comprendre deux choses : pourquoi Iago avait dû partir et pourquoi son ami était-il dans cet état ? La première lui échappait, mais il voyait de plus en plus un lien avec le passé compliqué de son amant. Il ne parvenait pas à se sortir cela de l’esprit, pour autant, il lui fallait rester discret. S’il commençait à trop investiguer du côté de la Ligue, il mettait en péril sa place : il avait déjà reçu un rappel à l’ordre officiel. Sur ce genre de choses, le Comité ne traînait pas, mais pour lui donner des réponses ce n’était pas la même affaire... Le problème c'est qu'il ne pouvait pas risquer de perdre son travail auprès d'Arthur, personne ne pouvait assumer ce rôle comme lui. Il refusait de le laisser.
Leon s’interrogeait aussi sur le mal qui était tombé sur Arthur. Une rechute, cela pouvait arriver, surtout avec ce qu’il venait de vivre, mais le départ de Iago ne pouvait pas être la seule explication, il devait y avoir autre chose. Dans sa quête de réponses, Leon ne voyait que le Noctunoir pour exercer une influence aussi négative. Après tout, ses conditions de capture étaient plutôt floues et Arthur avait conclu un pacte avec lui, à partir de là, tout était possible avec un Pokémon Spectre... Il ne pouvait pas le laisser faire, mais dans le même temps, il savait qu'il ne pouvait pas lutter seul contre lui et ses Pokémon ne pourraient rien y faire. Si seulement Iago était là pour lui donner raison...

Il était huit heures passées et le brun ouvrit la porte de l’appartement du champion. Il prépara un café en attendant que son ami le rejoigne. À force de discussion, ils étaient arrivés à une certaine discorde et maintenant un froid s'était installé entre eux. Arthur souhaitait garder Mitzrel près de lui quand l’agent préférait le confier aux éleveurs pendant un temps. Seulement, on ne pouvait pas séparer un Pokémon de son maître comme cela et le champion avait donc eu gain de cause assez facilement.
Le café n’avait pas eu le temps de couler que le champion s'était installé à table, Leon aurait pu se réjouir de le voir déjà éveillé s’il n’avait pas eu cette mine affreuse. Le champion passa la main sur sa côte droite, c’était encore extrêmement douloureux, mais rien ne pouvait faire passer ce genre de maux. Ses cernes étaient toujours creusés, le manque de sommeil était évident et pourtant il passait du temps au lit, sûrement trop, à voir qu'il semblait ne plus avoir de forces. Leon savait très bien qu’à présent il combattait toutes les nuits ses démons, comme lui avait conseillé Folkland. Était-ce une bonne solution ? Il n’en savait rien, sur le court terme cela semblait ne pas avoir un très bon effet, mais potentiellement cela pourrait bientôt le libérer.
Arthur prit une inspiration et finit par saluer son ami, Leon ne put s’empêcher de le regarder avec un air inquiet et si son ami était aveugle, il sentait pour autant très bien lorsque quelque chose se passait mal. Pour autant, dans sa condition actuelle, il ne devait pas percevoir grand-chose.
    « Comment te sens-tu aujourd’hui ? »
Leon posa les tasses de café chaud sur la petite table, avant d’ouvrir la fenêtre pour aérer la pièce. Il s’était aperçu qu’à force de fumer à l’intérieur, l’appartement s’était légèrement empreint de l’odeur de tabac froid et s’il y était habitué, il savait bien que son ami appréciait très moyennement ce changement. Enfin, cela ne l’empêcha pas, une fois fait, de s’allumer une cigarette, restant à la fenêtre de l'appartement.
Arthur posa ses mains autour de la tasse de café, ne se risquant pas immédiatement à en boire une gorgée... Doucement, Mitzrel se glissa dans son dos et l'étreignit. Arthur ressentit un instant ce poids contre lui et dans le même temps, il y avait une forme de fatigue chez son Noctunoir. Il ne parvenait pas à expliquer ce qu'il se passait, mais tout cela confortait le jeune homme dans ses idées : il estimait que Leon se trompait. Arthur se massa les tempes avant de passer une main sur son front, il ne parvenait pas à dire s'il était chaud ou pas. De toute façon, son problème n'était pas là. L'étreinte autour de lui sembla se défaire et le champion le laissa s'en aller. Il ne voulait pas lui imposer sa présence difficile.
    « ... Tu as dit quelque chose ? »
Leon soupira, écrasa sa cigarette pour mettre le mégot dans le pot prévu à cet effet et retourna vers son ami. Il était inquiet pour lui, mais Arthur devait se reprendre, il décida donc de ne pas tenir compte de tout cela et plutôt l'aider à manger avant de lui demander ce qu'il avait vu cette nuit, sortant son téléphone pour prendre des notes.

Ils avaient décidé de travailler ensemble plutôt que de s'opposer. Les hallucinations avaient légèrement diminué, elles agissaient par pics, dès qu'Arthur semblait s'approcher d'une réponse, alors il changeait immédiatement de sujet pour ne pas se retrouver encore à affronter son ami. Arthur essayait également de s'exercer un peu pour ne pas perdre toutes ses facultés, à rester ainsi alité, ses muscles commençaient à faiblir et il ne pouvait pas se transformer, sinon Emma ne comprendrait pas tout cela. Leon continuait pendant ce temps ses recherches vis-à-vis d'Arthur, il avait demandé à un autre groupe de Shadow's Path de suivre les conversations du Comité. S'ils étaient au courant de quelque chose, il allait obtenir l'information, de gré ou de force. Et, même s'il aimait moins cela, il avait aussi fait surveiller ses proches et notamment sa sœur, Romy. Malheureusement, elle n'avait pas l'air plus au courant, ce qui ne l'avançait pas spécialement, mais lui indiquait bien que tout cela venait d'un problème plus important qu'une simple démission, comme il l'avait imaginé depuis le départ. Cela faisait déjà quinze jours et il n'avait aucune nouvelle, il tombait toujours sur la messagerie lorsqu'il tentait de le joindre et s'il avait bien compris que cela ne servait à rien, il continuait de composer son numéro tous les jours. Il espérait juste que Iago avait retenu son numéro, qu'il le contacterait quand les choses se seraient tassées. Il ne voulait pas imaginer le pire, cette idée qu'il ne reviendrait peut-être pas.
    « Ça devrait aller aujourd'hui, je sais que tu as mieux à faire. »
Arthur se sentait réellement mieux. Il était fatigué et allait sûrement se recoucher d'un instant à l'autre, mais il ne voulait pas tant empiéter sur le temps libre de son ami. Il devait retrouver Iago, c'était bien plus important, surtout quand lui commençait à se sentir mieux.
    « Tu m'as l'air encore bien dans le brouillard quand même. »
Leon jeta un oeil au café d'Arthur, il n'en avait pas bu une seule gorgée. Il s'assit à ses côtés et but le sien, avant d'ouvrir le yaourt qu'il avait sorti pour son ami.
    « Allez, essaie de manger un peu aussi, je peux rester encore. »
L'agent avait beau faire de son mieux, il commençait lui-même à faiblir : son enquête était au point mort et il n'avait pas l'impression qu'Arthur se débrouillait vraiment mieux. Son repos était loin d'être complet, il se retrouvait toujours dans la même situation : une ombre apparaissait devant lui et il ne pouvait pas l'atteindre, pas la toucher, pas lui parler. D'après Folkland, il fallait percer son mystère pour y accéder, mais il ne savait pas à quel point cela pouvait se réaliser. Leon n'était pas sûr de l'efficacité de ses paroles, mais dans le même temps il suivait Arthur depuis tellement de temps qu'il ne pouvait pas non plus se permettre de mettre ses capacités en doute.
Leon couva son ami du regard, cette impression d'être toujours les deux à rester ensemble, malgré tout ce qui pouvait se passer, c'était quand même assez particulier. Bien sûr, Mike était là aussi, mais il était assez sensible et la dernière fois qu'Arthur avait réagi de cette manière avec des hallucinations, cela s'était très mal passé entre eux et Mike en avait beaucoup souffert. Il ne pouvait plus le supporter et Arthur le comprenait, il ne lui en voulait pas. Le champion voulait se sentir mieux et s'améliorer, il attrapa le yaourt et se saisit de la petite cuillère, il avait l'impression de ne manger que cela en ce moment et il n'était probablement pas loin de la vérité.
    « Je crois que j'ai vu quelque chose... »
C'était dur pour lui de se souvenir, mais il voulait faire l'effort. Le problème, c'était que plus le champion fouillait dans sa mémoire, moins il voulait voir la réalité, c'était sûrement pour cela qu'il avait des difficultés à se souvenir correctement. Et quand elle apparut vraiment, il n'osa plus en parler à Leon, car il savait ce qui l'attendait.
    « Je marchais dans une sorte de grand jardin, comme celui du QG quand on était à côté de Doublonville... Et quelque chose d'énorme m'attendait au bout, une forme noire, vraiment opaque. »
Il savait maintenant ce qu'il avait vu dans son rêve...
    « C'était Mitzrel. »
Il ignorait pourquoi cela lui revenait maintenant, mais alors qu'il clignait les yeux, l'image devenait persistante.
    « Ça recommence... »
Il sentait que tout lui échappait à nouveau, il essaya de poser la petite cuillère qui lui servait pour manger, mais finit par ne plus sentir la table sur laquelle il se tenait pourtant une seconde auparavant. Il venait de retrouver le lit et quand il rouvrit les yeux il était seul, en mission, à revivre son dernier souvenir, quand il pouvait encore voir.

De son côté, Leon venait de voir son ami sombrer, tout à coup. S'il n'avait pas été dans un état désastreux à la base, il aurait presque pu croire à un canular, seulement, il s'était bien endormi d'un coup. Mitzrel était réapparu dans la seconde et si Leon l'avait regardé d'un mauvais air, le Noctunoir n'en avait visiblement rien à faire et s'occupa directement de son maître en l'attrapant pour le poser sur son lit. Leon ne savait pas quoi penser de tout cela, si Mitzrel était vraiment responsable de tout cela, quel intérêt ? Et pourquoi l'endormir ? D'autant qu'il ne lui connaissait pas cette capacité. Tout cela le rendait Chevroum, alors il prit un moment pour essayer de comprendre ce qui se passait.
L'agent commençait lui-même à perdre la tête, il avait l'impression que tout lui échappait. Il observa son ami et le Noctunoir qui se tenait à son chevet, est-ce qu'il s'était trompé ? C'était bien possible mais dans ce cas, qui était responsable de son état ? Il venait de faire un malaise, de s'endormir naturellement ? Folkland lui aussi parlait d'emprise...
Leon essaya de réveiller son ami, mais rien n'y faisait, Mitzrel releva la tête vers lui et hocha la tête. Il n'y avait rien à faire pour le moment, il suffisait de patienter, encore. C'était là que le champion devait se battre et montrer qu'il pouvait s'en sortir.
    « Tu dois y arriver, Arthur. »
Leon ne pouvait que compter sur lui, il était frustré par cette situation et cela lui faisait mal de ne rien pouvoir faire pour améliorer tout cela. Il n'avait aucune information sur la disparition de Iago et à côté de ça, son protégé était en train dé dépérir. Rien ne semblait fonctionner, mais il devait tenir. Il devait se reposer sur les petites avancées, il avait décidé de faire confiance à Mitzrel pour le moment. Leon entendit des grattements sur la porte de l'appartement et ouvrit à Rizzen qui revenait de sa balade. Le Mangriff observa la scène et baissa les oreilles, il se dirigea vers le lit et se coucha à ses pieds. Un silence s'abattit dans la pièce et l'agent consulta une nouvelle fois son téléphone, son doigt le dirigeant naturellement vers les messages qu'il avait échangé avec l'ancien champion.
Il lui écrivit un nouveau message, sans pour autant d'espoir de recevoir une réponse.
(2143 mots.)



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Iago E. Fitzroy

Iago E. Fitzroy
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Dim 15 Mai - 19:57
Le lendemain, Iago ne peut s’empêcher de scruter Félix, l’interrogeant du regard dès qu’il le peut. Celui-ci affiche toujours un air serein qui déstabilise le Fitzroy. Il ne peut compter que sur le jeune homme et depuis leur discussion récente, il se dit qu’il peut lui faire confiance. Il n’a pas d’alternative, de toute manière. Alors il attend, tournant comme un lion en cage dans sa chambre en espérant que l’assurance du blond soit justifiée. Allongé sur son lit, il scrute le plafond blanc et insipide de la pièce. Une fois de plus, la sensation d’être dans une prison s’abat sur lui. Ce n’est pas tout à fait le cas, fort heureusement mais... dans l’intimité de cette pièce, dès qu’il y songe, toute la frustration liée à sa situation le prend aux tripes. Quand il pense à ce qu’il voudrait faire, à sa famille, à ses proches, à tous ceux qu’il n’a pas vu depuis un mois maintenant, et qui doivent s’interroger, c’est difficile.

Si seulement il avait un téléphone, quelque chose... Mais non. Asselman lui a bien entendu rappelé que cela fait parti des mesures « élémentaires », ici. De celles dont personne ne peut déroger avec les civils sous protection, et que si des appels exceptionnels peuvent avoir lieu, c’est avec son aval, uniquement. Appeler ses proches serait les mettre en danger, lui a-t-on dit. « Et s’ils étaient sur écoute ? Vous y avez pensé ? » Non. Il a la tête qui pense à bien trop de choses, pour le moment, sans que ce soit forcément pertinent, d’ailleurs. Le manque est là et avec lui, bien des sensations, bonnes – et plus souvent mauvaises – reprennent le dessus. Ce matin, il s’est réveillé trempe de sueur, essayant de fuir l’un de ses nombreux démons. L’espace d’un instant, il était revenu chez les Marabunta, maigre, forçant son accent et acceptant des tâches qui le marqueront à vie.

S’il avait pu... si Leon était là, il aurait enfoui sa tête contre son torse, respirant son odeur et faisant en sorte d’oublier tout le reste. Comme il avait pu le faire à plusieurs reprises, en un temps qui lui parait tellement loin, maintenant. Connaissant l’homme, il se doute qu’il doit être en train d’essayer de comprendre, de le chercher. Il l’espère, égoïstement, tout autant qu’il le craint. Il ne se pardonnerait pas s’il arrivait quelque chose à Leon par sa faute. Iago s’en veut de ce qu’il inflige, malgré lui, à tous ses proches. Romy doit être dans tous ses états, elle aussi. Il se recroqueville sur lui-même, dans un soupir. Il n’y est pour rien, cette fois. Enfin... c’est dans la continuité de cette décision prise bien des années plus tôt mais jamais il n’a souhaité leur faire subir ça. Pire que tout, la menace du danger qui les guette lui rappelle le pourquoi il est là. Pourquoi il ferait mieux de se taire. D’autres souffrent en ces lieux, d’autres ont des histoires toutes aussi complexes que la sienne, et les paroles de Félix, affilié malgré lui à un héritage de la Cosca, lui revient avec force. Cette base l’étouffe mais les protège en même temps.

C’est au petit matin, finalement, que Félix vient le voir dans l’entrebâillement de sa chambre, alors que l’ex-champion termine de lacer ses chaussures pour courir. Le blond n’est pas vraiment matinal, mais là il a un large sourire.

« C’est bon.
- Sérieux ? »

Nul besoin de préciser ce dont il parle, le cœur du Fitzroy a un sursaut et il se redresse en surplombant légèrement son interlocuteur.

« Oui. Je m’occupe de la transaction, j’imagine que ça vaut mieux pour toi... ?
- ... Oui, merci. Il te faut combien ?
- Je me suis noté les prix, attends. »

Et le voilà qui sort un papier format post-it de la poche arrière de son jean. Le regardant faire, complètement innocent, Iago ne peut contenir un rire. « T’es vraiment pas un dealer, toi ! » Aucun ne prendrait le risque d’écrire des prix de drogues sur un papier... Il secoue la tête et en oublierait presque les tremblements à ses doigts. Les prix annoncés ne le surprennent pas vraiment. C’est cher, comme toujours, et ça l’est d’autant plus au regard du lieu.

« Pas de problème.
- Parfait.
- C’est un militaire ?
- Un militaire ?
- Qui... fournit ?
- Dans un lieu pareil, y’a pas vraiment le choix. Disons qu’il permet de faire passer certaines choses. Chacun ses petits plaisirs dans la base, comme il dit. »

Vu la grandeur de l’endroit, il ne parait pas étonnant que certaines choses échappent au contrôle d’Asselman. Ils se mettent finalement d’accord pour que la transaction se fasse un peu avant l’heure de repas, lorsqu’une grande partie des résidents civils se rendent à la cafétéria. Puisqu’il n’est pas rare que Félix se faufile un peu partout, il n’y a pas de raison qu’il se fasse remarquer en faisant un petit détour.

Plusieurs heures plus tard, comme prévu le revoilà qui frappe discrètement à la porte du Fitzroy qui l’attend, avec une fébrilité incontrôlée. Son corps a pris le dessus et quand il ouvre, il faudrait être aveugle pour ne rien voir des gouttes de sueur qui perlent à ses tempes. Si le blond remarque son état, il n’en dit rien. Il attend que la porte soit refermée et sort de sous son t-shirt un sachet de poudre blanche que l’ex-champion réceptionne avec des yeux brillants. « Et voilà ! » Félix semble heureux, sincèrement heureux de l’aider, et le brun est presque trop obnubilé par son poison pour le réaliser.

Ce contraste est déstabilisant, en vérité. Il n’y a pas de fierté à avoir à donner à un toxico de quoi se faire ses doses. Dans les yeux du jeune homme, pourtant, il n’est qu’un ami qui vient en aide à quelqu’un qu’il apprécie. Pour Félix, il n’y a rien de si différent à donner un tel sachet à Iago ou jouer aux dames avec une mamie en manque de compagnie, à l’époque. Le lieu et le contexte changent, mais pas l’intention. Il finit par s’éclipser tranquillement, laissant à Iago tout le loisir de profiter de son « acquisition ».

Ce ne sont que quelques heures plus tard, après avoir pris sa dose et profité des effets (sic) que le brun réalise. Il réalise à quel point il ne mérite pas d’avoir un Félix dans sa vie et d’à quel point il est un parfait connard qui ne fait que profiter de la douce nature du blond. L’homme l’aide sans se poser de question, sans rien demander et rien avoir en retour... tout ça pour que Iago puisse s’injecter sa merde blanche et tenir plus longtemps en ce lieu, à faire semblant que tout va pour le mieux. Après le manque, c’est la honte qui l’agrippe, plus férocement encore. Il imagine les visages de sa mère et son père, s’ils le voyaient ici, à s’injecter ce qu’ils pensent naïvement derrière lui... Il a envie de gerber.


J+30 jours.

(1164 mots)



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Arthur Stockton

Arthur Stockton
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Jeu 19 Mai - 0:38
Jour 24.

Leon alluma sa cigarette, l’air songeur, il leva les yeux vers le grand bâtiment qui logeait les membres de la Ligue. Il observait d’en bas une des fenêtres de l’appartement de son ami. Non loin de lui, Emma cueillait des pâquerettes, s’étant décidée à faire le plus beau des bouquets. C’était officiel : son père était malade, pour la petite fille, c’était un peu comme quand tonton Mike avait eu la grippe. C’était un peu bizarre de voir que son père n’était pas le plus fort, mais cela arrivait à tout le monde, comme l’avait dit tonton Leon. Le plus dur, finalement, c’était qu’elle n’avait pas beaucoup le droit de le voir : on ne savait jamais, s’il était contagieux. Alors, elle faisait de son mieux pour s’occuper autrement et lui faire plaisir. Et puis, les fleurs sentaient bon, cela allait être plus agréable pour la chambre.
Ils n’avaient pas vraiment eu le choix que de faire revenir Emma à la Ligue, la faire rester trop longtemps chez ses grands-parents, aussi accueillants qu’ils étaient, ne l’aidait pas à supporter le départ de Iago et cela n’arrangeait rien non plus à l’état d’Arthur. Le champion était stable, ce qui n’était pas spécialement une bonne nouvelle. Il mangeait à peine, dormait mal et avait toujours les mêmes rêves. Cependant, Emma était revenue et Mitzrel avait donc repris ses bonnes habitudes en veillant sur la petite. Était-ce vraiment une bonne chose ? Leon n’en avait aucune idée, il était pour ainsi dire complètement perdu. Il y avait beaucoup de choses sur ses épaules et il se sentait bien seul. Si seulement Iago était encore là…
Pensif, il n’avait pas fait attention à la cendre qui s’était accumulée sur sa cigarette, il s’en débarrassa d’un geste vif, tournant son regard vers Emma pour s’assurer qu’elle n’avait pas vu ses bêtises. Fort heureusement, elle était bien trop occupée à sa tâche pour l’observer. Au moins, elle ne semblait pas prendre mal tout ce qui se passait et tout le monde pouvait compter sur Mike dans ce genre de situation. Il prenait Emma en charge dès que Leon avait besoin de voir Arthur. Tout avait fini par bien s’organiser, il fallait éviter de perturber la petite blonde et tout allait se passer pour le mieux, en tout cas, il fallait y croire…

L’agent déposa son mégot dans l’étui qu’il gardait dans sa poche, avant d’allumer une nouvelle cigarette. Il scruta son téléphone, il avait activé des notifications sur plusieurs sujets, le numéro un étant « Iago Fitzroy ». Ce qu’il espérait de tout cela ? Avoir un message, une nouvelle qui lui permettrait de comprendre, mais malheureusement, rien à l’horizon, tout ce qui était publié était présenté par la presse à scandale, révélant tous les défauts du champion, allant jusqu’à utiliser des photographies pour prouver leurs éléments. Cela ne fâchait même plus Leon que le nom de son amant soit sali, il n’avait plus envie de se révolter pour cela, il voulait trouver un moyen de le faire revenir. Leon avait la gorge nouée en pensant à lui, il n’avait pas cessé de l’appeler, il espaçait simplement ses appels et pour ce qui était de ses messages, il faisait à présent en sorte d’être plus évasif, après s’être perdu de trop nombreuses fois, à lui envoyer même des mots qu’il n’aurait jamais pensé écrire. Il devait garder son calme et rester disponible, être prêt à agir à tout moment. Leon avait déjà rêvé de cela, un appel arrivé sur son téléphone, une adresse où le rejoindre et il retrouvait, semblant dans le même état qu’Arthur, dans son lit et… Tout cela n’était qu’un mauvais rêve, mais l’agent espérait que Iago allait mieux que son ami. Il ne pouvait faire que cela : espérer.
    « Tonton, c’est joli ? »
La petite le sortit de sa torpeur, il devait lui donner toute son attention, la pauvre en avait vu assez, s’il la délaissait en plus du reste, la pauvre n’allait sûrement pas le supporter. Leon se pencha vers elle et le bouquet improvisé, avant de lui adresser un sourire. Elle s’était bien débrouillée pour assembler les fleurs, Emma avait l’habitude des travaux manuels et se montrait toujours délicate, c’était toujours assez captivant de la voir faire, elle apprenait vite et bien et savait se sortir de certaines situations. Pour Leon, elle avait bien de qui tenir.
    « C’est très joli, tu veux qu’on aille le mettre dans la chambre ?
    - On peut ?
    - Oui, mais pas très longtemps.
    - Oh merci Tonton ! »
Leon aurait aimé être aussi enthousiaste, mais pour le moment, il avait bien de la peine à retrouver le sourire. Il finit sa cigarette, repris le mégot et donna sa main à la petite fille. Regardant derrière son épaule, il vit Mitzrel qui sembla vouloir les suivre, mais abandonna pour le moment. L’agent ne savait toujours pas quoi en penser, mais plus loin il se trouvait du spectre, meixu il se portait.

Ils arrivèrent rapidement à l’appartement et Emma choisit son verre préféré, représentant un Mangriff pour y verser un peu d’eau, avant d’y déposer ses jolies petites fleurs. De l’aveu de Leon, cela illuminait vraiment la pièce. La petite fille posa le verre sur la petite table de leur cuisine, elle n’était pas beaucoup utilisée, alors on pouvait bien la décorer. Leon la laissa faire, alors qu’il passait une tête dans la chambre pour contrôler l’état de son ami. Ce dernier semblait dormir, pour une fois assez paisiblement, l’agent demanda à Emma d’attendre un peu, avant de lui-même entrer dans la chambre, s’asseyant sur le lit, à côté d’Arthur. Le champion avait le sommeil lourd, mais au bout de quelques instants, il émergea, cherchant directement le contact de son ami.

Même si les années avaient passé depuis le jour de l’accident, Leon ne se faisait toujours pas au regard glacial de son ami. Il l’aida à se relever, prenant le temps de lui donner les différentes informations importantes pour lui : la date, l’heure, le fait que sa fille attendait à côté et qu’elle lui avait fait un bouquet. Arthur ne voulait pas être pris au dépourvu devant elle, il était son père et même avec l’excuse de la maladie, il ne pouvait pas se permettre de perdre la face et encore moins d’avoir un « épisode », comme Leon lui disait gentiment.
Le champion prit sur lui, les douleurs ne disparaissaient pas et ses pensées étaient embrumées mais il devait accueillir Emma comme il se devait. Leon ouvrit la fenêtre pour aérer la pièce et autorisa la petite à entrer, elle s’empressa de prendre le bouquet qui avait trouvé sa place dans un vase improvisé.

Emma passa quelques minutes avec son père, il n’avait pas bien senti l’odeur des fleurs, mais avait sagement utilisé l’excuse du nez bouché pour prétendre qu’il n’avait plus suffisamment d’odorat actuellement. La vérité, c’était qu’il avait l’impression de se perdre et qu’il préférait de loin sentir l’odeur du shampooing de sa fille pour se rassurer. Il lui fallait se raccrocher à la réalité à tout prix, c’était bien le plus important. Ne pas retomber dans ses dérives, ne pas penser à la suite, ne pas visualiser Mitzrel au risque de se faire attaquer encore une fois. Il tendit la main vers son ami, agrippant un pan de sa veste, il fallait la faire sortir de la pièce maintenant.
    « Allez Emma, on va dire au revoir à Papa, on reviendra le voir plus tard, mais Tonton Mike nous attend. »
Il entendait ces mots, il devait les écouter, se les répéter. Leon veillait sur lui, Mike était là pour Emma, la vie continuait, pourquoi ne pouvait-il pas agir normalement ? Il n’osait plus faire des points sur ce qu’il voyait, cela faisait pourtant quelques jours qu’il avait identifié la menace, sans en parler ni à Leon, ni à Folkland. Il fallait dire que cette fois, c’était un trop gros morceau et malgré la puissance connue de ses Pokémon, il avait peur. Non pas pour lui, mais pour la suite, pour ce qui pouvait arriver avec l’idée qu’un tel Pokémon se baladait actuellement à la Ligue, même si, visiblement, il était pour le moment enfermé dans ses songes. Arthur, quant à lui, devait se battre pour les quitter. Il ne pouvait pas le faire sortir, il devait lutter contre le sommeil, mais il se faisait rappeler trop souvent et la fatigue générale le faisait rapidement replonger.

Au moment où la porte de l’appartement se refermait, le champion avait déjà sombré.

Mots : 1415



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Iago E. Fitzroy

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Lun 31 Oct - 0:39
Ce n’est guère une surprise mais la routine peut facilement s’installer, quelque soit le lieu ou le contexte... Maintenant qu’il a une réserve conséquente et la certitude de pouvoir se fournir si besoin, Iago se fait bon gré mal gré à tout ce qui se passe. Le temps est long, alors il enferme ses craintes et ses questions par des habitudes : il court le matin, avec Félix, puis il se rend auprès des instructeurs pokémons et participe à des entraînements, au cours desquels il fait quelques remarques, donne des conseils et s’acclimate petit à petit à ce qu’il est attendu de la part de pokémons militaires. Cela l’occupe généralement toute la matinée, il mange ensuite, le plus souvent rejoint par Félix, et l’après-midi est à lui. Salle de sport, salle de lecture parfois ou posé sur un ordi aux accès contrôlés à regarder un film... Depuis peu, on lui a même accordé l’accès à la réserve des pokémons civils. Ceux des résidents.

« Je regrette, mais on se doit de contrôler les contacts entre les résidents et leurs pokémons. Nous avons eu de mauvaises surprises par le passé. Des civils qui perdent la tête et leurs pokémons peuvent avoir un énorme potentiel de destruction... Ce que l’on veut éviter. »

Pour Iago, c’est un soulagement. Être au contact des pokémons lui fait toujours du bien. Ceux de la réserve sont différents des pokémons militaires. Plus insouciants, plus joueurs. Certains n’ont simplement pas l’air de réaliser l’incongruité de la situation. Ils vivent l’instant présent, se réjouissent de retrouver leurs dresseurs, ponctuellement, et s’en contentent. Ce n’est sans doute pas le cas de tous, cela dit. Comme les humains, tous n’ont pas les mêmes capacités d’adaptation.

Pour le Fitzroy, c’est une étrange façon d’apprendre à connaître l’Escargaume que lui a confié Andrew. Il n’y a rien de normal à tout cela, mais dans un coin de la réserve artificielle, le brun y va petit à petit. C’est comme s’il était revenu des années en arrière, adolescent, à appréhender difficilement Rizzi, jeune Baggiguane qui voulait défier tout ce qu’il croisait. Il s’en souvient comme si c’était hier et cette simple pensée lui décoche un fin sourire. Il espère que tout va pour le mieux pour Rizzi, auprès de Yanis. Son meilleur ami est un excellent dresseur, pourquoi en douter ? La situation est bien différente ici, dans la base militaire de Lambasa. Il ne peut pas interagir avec son Escargaume aussi librement qu’il le voudrait. Mais pouvoir le voir, déjà, c’est mieux que rien. La créature escargot n’est pas bien causante, jusque-là. Très observateur, il se contente de dévisager de loin les autres pokémons présents en ce lieu. Et chaque soir, les soldats et autres soigneurs militaires en charge de la réserve rappellent les créatures dans leurs pokéballs. Et le lendemain, les résidents autorisés peuvent profiter d’une ou deux heures auprès de leurs pokémons. Ainsi de suite.

On peut dire que les jours se suivent et se ressemblent mais que faire de plus ? Avec ce que Félix lui a dit sur sa vie, Iago essaie aussi de considérer un peu plus les autres résidents civils. Il en salue quelques-uns, sait que certains l’ont reconnu mais tous savent qu’ils n’ont ni moyen ni intérêt de divulguer quoique ce soit. Ce serait se dévoiler tout autant.

Et au milieu de tout cela, dès qu’il croise le regard du Sergent Asselman, il le questionne silencieusement. A-t-il du nouveau ? Une idée sur ce qui l’attend, sur l’évolution de l’enquête en cours, l’assurance que ses proches vont bien, aussi ? S’il ne veut pas passer pour le gros lourd égoïste, c’est humain d’y songer. Dès qu’il arrête son semblant de routine, dès qu’il s’enferme dans sa chambre, son cerveau cogite à mille à l’heure. Seulement, ses sources d’informations sont extrêmement limitées voire inexistantes pour un pareil sujet.

Certains médias, pourtant, circulent facilement... Comme certains magazines. Assis au foyer, Iago remarque les coups d’œil faussement discrets que lui jette Félix, depuis plusieurs minutes, installé lui aussi plus loin à la grande table. Iago tourne sans vraiment lire les pages d’un roman emprunté à ce qui fait office de petite bibliothèque de la base. Il doit bien être revenu déjà trois fois sur la même page, tant le petit jeu du blond happe son attention.

« Si t’as quelque chose à dire, dis-le, Félix. »

Le concerné se redresse, se racle la gorge puis se décale de trois places vers le brun qui ne l’observe pas vraiment.

« T’es au courant ?
- De ?
- ... Ce qu’ils disent, sur toi. »

Pour le coup, Iago n’est pas sûr de comprendre. Il tourne la tête, enfin, une interrogation toujours présente sur le visage.

« Comment ça ?
- Bah, sur ton départ de... la Ligue. »

Il prononce ces mots dans un murmure accentué, presque une grimace. Comme si les gens en ce lieu n’avaient pas déjà tous fait le rapprochement... En vrai, Iago ne sait pas trop. Il ne crie pas son identité sur les toits et ne parle qu’à quelques personnes. Il faudrait être aveugle, toutefois, pour ne pas l’avoir reconnu.

À la phrase de Félix il hausse les épaules. Il a eu connaissance du Communiqué de presse de la Ligue, où il était question de problèmes de santé le forçant à mettre fin à ses activités au sein du Stadium de la Ligue pour se concentrer sur sa guérison, quelque chose comme ça. Un discours clairement orienté flou mais sans l’être vraiment... Le blond sort alors de sous la table ce qui ressemble à un magazine roulé, qu’il déplie pour le remettre un peu droit avant de le faire glisser jusque sous le nez de Iago. Celui-ci pose le livre qu’il tenait et observe la couverture. Comment faire autrement ?

C’est lui. Une photo du temps de la Ligue, avec des cernes assez prononcées, ce jour-là. Dessous, un gros titre : « Iago Fitzroy : chute et rechute d’un champion ». Et en dessous encore « Le ténébreux champion a été rattrapé par ses démons ». La formulation est tellement vraie qu’un rictus ironique s’étend sur le visage du concerné. Il s’attarde un instant à observer la couverture et un soupir naît à ses lèvres.

Une petite voix, à côté. « Tu devrais... tu devrais regarder l’article. »

Il est inscrit pages 11 à 15, alors il tourne les pages. Il ne sait pas si c’est une bonne idée, cette revue est du genre presse à scandale. Toutefois... C’est de lui dont il est question. De lui et... de sa famille. Cette réalité le fige quand, page 12, une photo de sa sœur et sa nièce (floutée) apparaît. « Tout autant que Iago, la famille Fitzroy est un mystère. Difficiles à approcher, ne s’exposant guère, les parents comme la sœur de l’ex-champion font preuve d’un mutisme à toute épreuve. »

Son sang ne fait qu’un tour. Il balaie des yeux le reste de l’article : c’est un torchon. Ils crachent sur lui et font le lien avec son addiction et ses précédentes cures de désintox – ça, il en a l’habitude – et font des suppositions tordues sur sa famille. Et ça, c’est atroce. Il est déjà suffisamment coupable de disparaître sans un mot, d’en faire des cibles potentielles des gangs du Triador... Mais ça... Ça, ça ne passe pas. Il n’a pas eu le choix de s’éloigner et c’était dans l’idée de les préserver. Il n’avait toutefois pas pensé à toutes les mouches à merde puantes qui graviteraient autour, cherchant n’importe quel prétexte pour se faire du fric et inventer le pire. Pendant plusieurs minutes, il lit dans un silence glaçant, le visage contorsionné de colère. Puis il prend le magazine d’une main, se moquant bien d’en froisser les pages, et tourne la tête vers Félix. « Merci. »

L’autre ne comprend pas bien et le suit du regard tandis que Iago quitte la pièce et prend la direction du bureau du Sergent. On le fait attendre bien une heure, avant d’être finalement invité à entrer. Sa colère est devenue sourde pendant son attente, et elle se déverse en un glacial : « C’est quoi, ça ?! »

Le magazine atterrit violemment sur le bureau derrière lequel est assis le Sergent. Le soldat posté au niveau de la porte a un mouvement, comme pour réprimer l’accent de colère de Iago mais le Sergent lève la main et annonce : « Vous pouvez sortir, je m’en occupe. »

Le soldat a une hésitation mais s’exécute, et finalement le crâne rasé se penche sur le magazine, dont une page est maintenant légèrement déchirée au niveau de l’article incriminant. Silencieusement, là encore, l’homme parcourt du regard ce qui est devant lui, avant de relever la tête. « Du journalisme de piètre qualité, je dirais. »

Son calme contraste radicalement avec la colère de l’ex-champion, dont le visage se déforme et qu’il reprend, vivement : « Ces paparazzis s’en prennent à ma famille ! Il y a des photos d’eux ! Ma sœur ! Ma nièce !! ». Du doigt, il pointe la photo en question tandis qu’Asselman se recule dans son siège.

« Voyons, Monsieur Fitzroy... Ce n’est pas à vous que je vais apprendre les affres de la notoriété. Vous devez avoir l’habitude ? »

Son ton, sa légèreté, presque, ne font qu’accroître l’agitation de Iago.

« Arrêtez, vous voyez très bien ce que je veux dire ! Je suis ici pour eux, pour les protéger ! Tout cela ne sert à rien si des connards de paparazzis les prennent pour cible, s’ils placardent leurs têtes sur toutes ces magazines de merde ! »

Comme s’il prenait le temps de la réflexion, le Sergent laisse le silence s’installer devant un Iago toujours agité. Et finalement, il questionne : « N’est-ce pas plutôt l’inverse qui serait inquiétant ? Voire anormal ? ». Cela a le mérite de figer le brun.

« Un champion de la Ligue disparaît du jour au lendemain. Le Comité de la Ligue parle de raisons de santé. C’est du pain béni pour la presse. Ils n’ont pas grand-chose à se mettre sous la main, pour des raisons de confidentialité et autre secret médical, alors forcément... Ils creusent ! Ils extrapolent, ils inventent ! Et faute de trouver l’endroit où le champion est hospitalisé... Ils parlent de sa famille.
- ...
- Je me doute que c’est inconfortable pour vous, mais réfléchissez-y. Ils font leur taf. Comme ils le feraient pour n’importe quelle situation. Ils sont ignorants de la réalité et d’une certaine façon... Permettent d’accentuer celle qui a été fabriquée pour vous. Un ex-champion camé, une famille honteuse et silencieuse. C’est tout ce qu’ils ont alors ils en profitent.
- Mais... Ils les mettent en danger ! Je pensais qu’ils seraient protégés.
- Ils le sont. Pour ce qui compte, ils le sont. Je peux vous l’assurer. Mais pour ça, on ne peut rien y faire. Je vous le répète, c’est l’inverse qui éveillerait les soupçons. »

Une réalité amère.


Départ de la Ligue : depuis 1 mois et 5 jours.

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Arthur Stockton

Arthur Stockton
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C-GEAR
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Jeu 3 Nov - 19:30
Jour 38.

Il s'était remis. Du moins, c'était ce dont il essayait de se persuader, embarquant dans son sillage sa fille et Mike. Ils étaient les seuls à vouloir tellement croire son mensonge qu'ils fonçaient. Malheureusement, Leon et le Dr Folkland étaient moins faciles à convaincre, mais ils le laissaient au moins prétendre, du moment qu'il restait docile quand il le fallait. Arthur essayait cette fois de ne pas se laisser sombrer, il voulait suivre ce qu'il se passait et il ne voulait plus être un poids supplémentaire dans cette histoire. Ce qui était étrange, c'était qu'il s'était senti réellement mieux du jour au lendemain, il n'avait pas vraiment réussi à expliquer comment ou pourquoi, mais il sentait que Mitzrel avait quelque chose à voir avec tout cela. Ces derniers temps, il ressentait la présence forte de son protecteur, sans pourtant l'avoir à ses côtés. Assis au bout du lit, Arthur essayait de se remettre du nouveau songe de la nuit, pendant qu'il ressentait l'étreinte oppressante mais étrangement reposante du Noctunoir. Cela faisait plusieurs nuits qu'il commençait à comprendre ce qu'il se passait, sans pour autant vouloir y croire, le fait que son protecteur fut le seul à pouvoir lui apporter son aide dans une situation semblant pourtant aussi critique. Malgré son calme apparent, le champion bouillonnait, une fureur contre laquelle il devait lutter. Alors qu'il sentait l'étreinte se resserrer contre son corps, il visualisa l'endroit où il se trouvait, c'était... Probablement la chambre de la Ligue, visualisant la disposition... Il observa ses bras, il y avait bien les cicatrices qu'il s'était forgé au fil du temps, certaines dont il ne se souvenait pas de l'existence, peut-être ne les avait-il jamais vues ? Était-il encore en train de rêver ? Il devait se sortir de là pourtant, il avait dit qu'il pouvait y arriver... Des sons familiers s'approchaient de la porte, c'était Emma et Leon qui venaient lui rendre visite. Ils entrèrent après avoir frappé et Arthur essaya rapidement de se calmer. Il ne savait pas quoi penser de cette situation, mais il avait voulu montrer à sa fille qu'il allait mieux et qu'elle pouvait compter sur lui, alors il se devait de la recevoir.
    « Vous pouvez venir, je suis là. »
Le jeune homme enfila rapidement un t-shirt et les laissa le rejoindre, se disant que se lever dans ces conditions lui donnerait un sacré vertige. Ses yeux croisèrent le regard de Leon, qui ne lui semblait pas en forme, peut-être un coup de vieux ? Et son cœur rata un battement lorsqu'il tourna sa tête vers Emma, il la voyait enfin, sauf son visage qui restait brouillé. Il n'avait visiblement pas le droit de la voir, de découvrir son sourire, la couleur de ses yeux, voir à quel point elle pouvait ressembler à sa mère... Arthur préférait au moins ne pas voir un visage factice plutôt que d'avoir une fausse image de sa fille, même si c'était une dure épreuve.
Le plus naturellement possible, il prit sa fille dans ses bras pour la poser sur ses genoux et l'embrassa sur le front, alors qu'elle jouait à prendre une main de son père pour compter sur ses doigts. Arthur releva la tête vers Leon, toujours troublé de pouvoir l'observer, mais essayant au mieux de paraître naturel. Le jeune homme s'était alors aperçu qu'il n'y avait plus Mitzrel près de lui.
    « Vous avez des nouvelles ?
    - Non, toujours pas... Et toi, tu te sens comment ? »
C'était difficile à dire, mais depuis quelques temps, le champion avait l'habitude de poser ses yeux ici ou là, de manière assez aléatoire et surtout de regarder droit devant lui, fixement, la plupart du temps, mais là, il le regardait dans les yeux et il vit que cela perturba son ami. Cependant, à cette question, il détourna la tête vers cet amas noir qui était sa fille. Il aurait tellement voulu observer sa petite tête blonde et la couvrir de baisers...
    « Un peu mieux chaque jour.
    - Tu mens et tu le sais.
    - Quoi ? »
Arthur releva la tête vers Leon qui semblait tout aussi étonné que lui, même Emma stoppa son activité pour le regarder.
Leon ne sembla pas avoir le choix, avec une grande tendresse, il fit descendre la petite fille des genoux de son père, avant de lui demander de retrouver la gouvernante. La petite fille ne demanda pas son reste et fit ce qui lui était demandé sans rechigner. Elle était tellement forte pour cela.
L'agent attendit tout juste qu'Emma fut sortie pour fondre sur Arthur, le poussant sur le matelas et le maintenant sur le dos, ses mains sur ses épaules.
    « Qui es-tu exactement, qui te protège ? »
Le visage de Leon devenait flou lui aussi, il se transforma instantanément en celui de Mike. Le champion n'opposait pas de résistance, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Il laissa son ami lui maintenir un poignet, son autre main saisissant la sienne, leurs doigts entremêlés.
    « Pourquoi tu ne partages pas tes secrets ? Tu sais ce que je deviens quand tu n'es pas là ? »
Des larmes coulaient sur le visage de Mike, pour venir s'échouer sur celui d'Arthur. Tout était si réel, mais il ne comprenait pas. Pourquoi avoir recouvré la vue si c'était pour observer cette colère, cette tristesse et rien de plus ? Une nouvelle fois le corps se transforma pour prendre l'apparence de Mitzrel. C'était vraiment lui qui lui faisait tout cela depuis le début, rompant son serment ? Arthur avait du mal à y croire, cela ne lui correspondait pas du tout d'agir ainsi, mais Leon l'avait lui-même senti alors, tout était possible... Cette fois-ci, le Noctunoir lui serrait le cou et le champion comprit que c'était maintenant la fin. C'était une sensation étrange, il ne se sentait pas en danger face à son ami, Mitzrel ne lui ferait jamais du mal comme cela... Ce n'était pas comme ça qu'ils avaient construit leur pacte. Arthur resta cependant immobile, même s'il savait qu'il devait agir, son esprit était trop embrouillé pour bouger.
    « Tu me laisserais t'ôter la vie ? »
Cette voix, ce n'était pas celle de son Noctunoir, on ne pouvait pas imiter une voix qu'il n'avait entendu que dans sa tête, c'était impossible.
    « Tu... Tu ne le feras pas, car sans moi, tu n'es... »
Avant que sa phrase fut terminée, Arthur se retrouva à nouveau dans le noir. Le poids sur lui avait disparu, sa gorge était libre et il avait accepté de comprendre ce qu'il se passait. Il n'était pas malade, il avait été mis en danger par une légende qu'il ne pensait jamais rencontrer.
    « Darkrai... »
Arthur ouvrit les yeux, lentement. Il était seul, sûrement dans son lit, mais il avait vraiment besoin d'aide pour se repérer. Il essaya d'attraper ses lunettes pour essayer de distinguer quelque chose, mais il avait beau poser ses mains sur l'étendu de sa table de nuit, il n'y avait rien à trouver. Arthur était fébrile, il ne savait pas ce qu'il pouvait se passer à ce moment-là. Est-ce qu'il était là pour le détruire ? Rien n'était moins sûr car il en aurait eu occasion pendant toutes ces semaines...
    « Tu m'as enfin trouvé. »
Sa voix aurait pu lui glacer le sang, mais le champion ne ressentait pas particulièrement de crainte en l'entendant. Et puis, il ressentit une nouvelle sensation. C'était son Noctunoir qui s'était interposé.
    « Tu n'as jamais cru que c'était lui qui pouvait te faire ça... »
Arthur se releva correctement, s'asseyant dans le lit. Il bugua un instant, il était sûr d'avoir enfilé un t-shirt, mais il était pourtant encore torse nu, sentant l'air frais de la chambre contre sa peau. Machinalement, il essaya de trouver son vêtement, sans succès.
    « Bien sûr que non. Nous avons un lien plus fort que ça. »
Le champion ne disait pas cela par défi, mais bien en toute confiance en Mitzrel, qui se tenait devant lui. C'était quand même assez dingue d'entretenir une discussion avec un tel Pokémon, alors être en face de lui...
Darkrai s'avança vers Mitzrel, mais ce dernier ne bronchait pas. Lui non plus n'avait pas peur, puisqu'il était prêt à se sacrifier pour son Maître.
    « Tu me laisserais te voir ?
    - Tu aimes voir...
    - Ca dépend, mais là, j'en ai besoin pour savoir où j'en suis. »
C'était choquant, très choquant, mais en un instant Darkrai apparut devant lui, dans toute sa splendeur, dans un trou noir qui ne laissaient que eux deux présents dans le monde. Arthur se demanda pendant un instant à quel point sa réalité pouvait être déformée, il n'était pas sûr de ce qu'il avait vécu ces derniers temps. Tout pouvait être une illusion.
    « J'aurais pu simplement prendre mes lunettes... »
Voir les couleurs, cette perspective, c'était comme dans ses rêves, cela paraissait tellement réaliste. Et d'ailleurs...
    « Je suis encore dans un rêve, n'est-ce pas ?...
    - C'est mon monde... Je ne veux pas bousculer ta réalité.
    - Alors, pourquoi es-tu là ?
    - Pour toi. »
Arthur ne comprenait pas pourquoi il le piégeait autant, tout en le laissant en vie. Il pourrait pourtant l'abattre si facilement. Toutes ces questions allaient probablement rester sans réponse pendant un long moment.
    « Tu préfères toi aussi être dans mon monde en ce moment. Alors je t'y ai accueilli, seulement tu n'as pas cessé de lutter, alors que tu es en sécurité.
    - Mais c'est une erreur, je ne peux pas les laisser seuls.
    - Alors, tu auras besoin de moi.
    - Mais pourquoi tu restes ici ?
    - Parce que tu as besoin de moi. »

Leon avait envie de jeter sa tablette par la fenêtre, mais il savait que son Alakazam allait la récupérer, donc cela n'aurait absolument aucun intérêt. Mike et lui étaient dans le salon, mais Leon se leva pour accéder au petit balcon, allumant une cigarette rapidement. C'était trop dur pour lui, de lire ce torchon, de voir ce qui était écrit noir sur blanc sur son écran, qui allait être paru un peu partout dans le Pokémonde. C'était un enfer. Il ne voulait pas y croire, personne n'avait pris le souci de protéger son image. Le Comité, la presse, ils étaient tous plus pourris les uns que les autres et s'il le savait déjà, cela ne rendait pas la pilule plus douce à avaler.
De son côté, Mike se rongeait les ongles. Tout allait mal : Iago était parti, Leon était fou de rage et Arthur vivait en plein délire. Heureusement qu'Emma était là pour arranger les choses, mais à ce moment-là, elle était occupée avec la gouvernante et c'était tant mieux, puisqu'elle aurait encore assisté à une grande scène de frustration.
    « Comment ils peuvent dire ça, sans rien savoir ? C'est dingue...
    - Tu crois qu'on aurait dû leur parler ?
    - Bien sûr que non, cela aurait été pire, ils en auraient profité pour nous citer dans leur merde et ils auraient trouvé le moyen de détourné notre parole. Tout ça, pour le pire... »
Mike resta silencieux quelques instants, zoomant sur les photos, à la recherche de la moindre information qui pourrait les aider. Il y avait peut-être des traces de Iago là-dedans, des choses dont il pourrait se servir. Un message ? Il ne voyait rien qui pourrait lui être utile. C'était déstabilisant, le fait que personne ne soit au courant de la moindre chose, mais rien ne pouvait être réalisé sans traces et ça, Mike le savait. Alors, puisqu'il ne trouvait aucune trace de lui dans aucun centre, c'était qu'ils mentaient et si Leon ne l'avait pas trouvé pour le moment, c'était qu'il ne pouvait pas rentrer chez lui. Iago était parti de son plein gré, il avait eu le temps de prendre ses dispositions, mais s'ils les avaient prévenu, ils auraient tout fait pour le retenir. Ils allaient devoir être patients.
Le silence, empli de tension, qui s'était installé dans la salle, fut perturbé par une silhouette qui venait de passer la porte. Le champion semblait se cramponner à sa canne, perturbé par tout ce qui lui était arrivé. Il devait leur en parler et surtout clore ce chapitre, être là pour eux, enfin.
    « Qu'est-ce que tu fais ici ?... Tu te sens bien ?
    - Je vous dois des excuses. »

Mots : 2165.



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Iago E. Fitzroy

Iago E. Fitzroy
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Lun 23 Jan - 0:25
(Oliville)

Ses cheveux encore humides de la douche prise il y a quelques minutes sont recouverts d’une serviette blanche, tandis qu’elle tapote distraitement sur sa tablette, assise sur le canapé du salon. Il est vingt heures passées et elle a bien mérité de se poser un peu pour profiter de l’une des rares soirées libres de sa semaine. Elle fait défiler les photos des vacances d’une de ses amies quand son téléphone sonne. Le perso, alors elle ne prête pas attention à l’appelant et décroche :

« Oui, allo ?
- Bonsoir, vous êtes bien Dakota Fjord ? »

Cette voix masculine ne lui dit absolument rien et elle a un temps d’arrêt.

« Vous êtes ?
- Charlie Milles, rédacteur pour le Golden Mirror. »

Le Golden Mirror, l’un des tabloïds à la mode qui fait son pognon à traquer les personnalités de tous bords… Ce simple nom lui provoque un frisson, et sa voix se durcit. « Comment avez-vous eu ce numéro ? » Dans sa fonction d’agent de célébrité, Dakota sait qu’il est essentiel, autant que possible, de différencier le pro du perso. C’est quelque chose qu’elle a appris à la dure mais qui est primordial, pour elle.

« Vous savez bien que tout peut s’obtenir, pour qui sait chercher. » Il prend un ton doucereux qui la crispe très vite. Elle ne dit rien et il en profite pour reprendre la parole. « En tant qu’agent du champion – ex-champion – Iago Fitzroy, nous aimerions vous interroger à son sujet…
- Non. Et puis, j’ai un devoir de réserve.
- Nos lecteurs se posent bien des questions.
- Et ?
- Voyons, je suis sûr que l’on peut trouver un terrain d’entente. Il n’a pas été revu depuis sa soudaine disparition…
- Il est en cure, j’imagine que vous avez lu le communiqué de presse.
- Oui, mais vous devez bien savoir où il se trouve.
-
- Il n’est apparemment dans aucun établissement de Johto. »

Plus il parle, plus il l’agace. Alors de nouveau, elle reste silencieuse.

« Je n’ai rien à vous dire, vous perdez votre temps.
- Je suis certain que l’on peut s’arranger, mademoiselle Fjord.
- Monsieur Milles, contrairement à vous, j’ai des principes, et je respecte mon devoir de réserve.
- Oh, mais mon offre est nettement plus intéressante que votre salaire auprès du Comité…
- Rien ne vous arrête, hein ? Vous et vos confrères ne respectez rien.
- Si le Comité faisait preuve de transparence, on n’en serait pas là !
- Allez vous faire foutre. C’est assez transparent pour vous ?! »

Elle raccroche, excédée, et en deux secondes bloque le numéro de ce cher monsieur Milles. Puis elle se recule dans le canapé et souffle un bon coup. Même si elle voulait jouer le jeu de ces fouteurs de merde, qui ne reculent devant rien pour faire du pognon et obtenir de « pseudo-scoops », elle n’aurait rien à leur dire. Depuis ce fameux jour où on l’a prévenue que Iago a quitté son poste au sein de la Ligue, elle n’a pas eu plus d’informations. Simplement qu’il devait s’éloigner pour des raisons médicales, qu’il était à bout et avait pris conscience, pour lui comme pour ses proches, qu’il devait se faire suivre plus activement. Si les mots n’ont jamais été prononcés lors de ces échanges, elle a bien compris qu’il était question de désintoxication. Pendant tout le temps qu’elle a travaillé auprès du Fitzroy, Dakota a bien remarqué ses changements d’humeur, ses cernes et ses périodes de renfermement sur lui… Mais elle aurait bien été incapable d’y mettre des mots. Ce n’était pas son rôle.

Maintenant, elle se sent un peu coupable, tant vis-à-vis du concerné que de ses supérieurs, qui l’ont reléguée à un poste au pôle Image de marque du Comité. Le rôle est bien différent de ses anciennes fonctions d’agent mais elle apprécie tout autant. Faire avec l’humain n’est pas évident tous les jours… la preuve avec ces paparazzis sans scrupule. Elle a le regard toujours fixé sur la liste noire de son téléphone quand une phrase de Liam O’Delly, qu’elle a accompagné lors de ses derniers mois à la Ligue, lui vient en tête. « Oh, vous savez, pour vous débarrasser d’eux, il faut simplement leur donner ce qu’ils cherchent. Même s’il faut feindre ou inventer. Faites ce qu’ils veulent, et ils vous lâchent. » Si c’était si simple… Concernant Iago Fitzroy, tout le monde est hermétique.

« … ça va ? »

La voix de sa sœur lui fait tourner la tête. Astrid, ses bouclettes et ses lunettes jaunes, sont descendues en l’entendant s’agacer.

« Un vautour du Golden Mirror qui voulait me poser des questions sur Iago…
- Ah… ils vont pas le lâcher.
- Non. Un champion qui disparaît ainsi de la circulation, c’est bien la première fois.
- Ça fait plus d’un mois, quand même.
- Justement. Ils sont fous de ne pas savoir, de ne pas pouvoir prendre des photos de lui au plus bas, pour l’enfoncer encore plus.
- Et en attendant ils mitraillent sa famille…
- Oui... »

Une collègue de Dakota lui a transmis un scan d’un magazine sorti récemment et ayant fait sa Une avec un dossier sur Iago et la famille Fitzroy. Rien qu’y songer la blonde fronce les sourcils. « Ils n’ont aucune limite. » Astrid acquiesce et vient s’asseoir sur le canapé, puis se tourne finalement vers sa sœur :

« Mais toi, t’as du nouveau ?
- Non. »

Un silence s’installe, et finalement :

« J’ouvre une bouteille de rouge, ça te dit ?
- Ouep. On commande des sushis ?
- Carrément. »


(Dakota & Astrid)

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(921 mots)



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Arthur Stockton

Arthur Stockton
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Lun 30 Jan - 22:55
Nuit 38.

Leon essayait de comprendre ce qui était en train de se passer. Son ami se tenait devant lui, devant Mike, alors qu’il était encore dans un demi-sommeil ces derniers jours et qu’il se faisait une joie de le voir au moins se relever dans son lit quand son état semblait s’améliorer. Le brun écrasa sa cigarette dans le cendrier qu’il avait posé au balcon pour se diriger vers lui… juste à temps. Comme toujours, il avait lu en Arthur et il se doutait bien qu’il n’allait pas tenir bien longtemps. Il avait tout analysé en quelques instants : la transpiration sous son t-shirt, le tremblement de ses mains sur sa canne et ses genoux qui semblaient s’affaisser. Et juste au moment où il allait s’effondrer, Leon passait ses bras autour de sa taille pour le maintenir.
    « Mike, chaise ?
    - Ah oui, oui, pardon ! »
Mike se hâta, il avait un peu bugué à l’arrivée de son ami puisque cela faisait plus d’un mois qu’il ne l’avait pas vu… éveillé. Ses cheveux avaient poussé et sans teinture, on pouvait voir l’éclat de son blond reprendre du terrain sur sa teinture sombre, ce qui ne faisait qu’ajouter une dimension à ses mauvais souvenirs. Il avait tellement souffert de cette situation, cela le rendait trop mal à l’aise de le voir dans un mauvais état. La dernière fois qu’il l’avait vu alité, c’était le jour où il était entré chez ses parents par effraction, avec son arme dans le sac, prêt à lui tirer dessus, prêt à ôter la vie de son meilleur ami pour les besoins de l’organisation. Il ne pouvait donc pas le voir à nouveau ainsi, si faible, les images lui revenaient et il se voyait pointant un flingue sur son corps. Cela lui faisait du mal de revoir cette scène, alors même s’il avait essayé d’aller le voir, il avait préféré ne pas l’entendre, surtout que d’après Leon, il était complètement incohérent.
La chaise était arrivée et Leon avait assis le champion de la Ligue qui, à ce moment-là, n’avait rien du grand combattant qu’il avait été. De son côté, Arthur essayait de se ressaisir, mais il n’y pouvait rien : son corps tout entier tremblait comme une feuille. Il voulait remettre les phrases dans l’ordre dans sa tête, mais aucun mot ne sortait clairement et cela l’agaçait, il avait dépensé toute son énergie pour présenter ses excuses. Par réflexe, il chercha puis attrapa le bras de Mike, qui se tenait à ses côtés, il descendit jusqu’à sa main qu’il serra. Il lui avait encore fait du mal, utilisant ses dernières forces, il l’attira à lui et le prit sans ses bras, lâchant sa canne au passage. C’était quand même fou d’aimer autant quelqu’un et de lui faire autant de mal.
    « Désolé… »
Mike le serra en retour dans ses bras et fondit en larmes, c’était dur, mais il voyait que cela pouvait s’améliorer, alors il n’avait plus rien à dire sur le moment. Une fois leur étreinte passée, Arthur s’était un peu repris alors que son ami calmait ses sanglots.
    « J’aurais peut-être dû prendre une douche avant de venir… »
Il venait un peu de se rendre compte qu’il était en nage après toute cette histoire, mais cela fit un peu rire Mike alors c’était déjà ça de gagné. C’était terrible de devoir leur infliger ça, mais il avait quand même une nouvelle à leur annoncer et l’aveugle sentait bien que Leon s’en mordait les lèvres.
    « T’es sûr que tu te sens bien ?
    - Mieux, en tout cas… »
Leon l’aida à s’installer dans le canapé et lui apporta un verre d’eau, pendant que Mike était parti chercher un t-shirt propre et un pull et une serviette et une chaufferette au cas où et des cacahuètes, parce qu’il avait sûrement faim aussi. Bon, quand il avait posé les cacahuètes sur la table basse, il avait bien senti au regard de l’agent que c’était peut-être le détail de trop. Enfin, pour le reste, il avait plutôt géré puisque le champion n’arrêtait pas de trembler. Mike lui aurait bien dit d’aller se coucher et qu’ils en parleraient plus tard, mais quand il était aussi déterminé que ça, ce n’était pas la peine de lui demander de prendre le temps, il ne le fera pas. Mike s’assit à ses côtés, sa curiosité prenait quand même le dessus sur toute cette histoire à éclaircir. Le jeune homme avait subi quelque chose d’improbable et il devait le raconter. Il devait réfléchir à ses mots et dans le même temps, il savait quel pouvoir il avait acquis pendant son tête-à-tête. Alors, peut-être qu’il n’y avait pas vraiment de mots pour dire tout cela, c’était quand même quelque chose d’inouï, même pour lui qui avait vécu tant de choses. Il demanda à Leon de les rejoindre pour s’assurer qu’il n’allait pas passer par la fenêtre au moment où cela allait arriver.
    « J’ai fait une rencontre et finalement on s’est compris. »
Le brun se rendait bien compte que dit comme ça, c’était vraiment très étrange, mais la suite allait l’être encore plus. Il y avait une tension qui s’était installée entre eux et s’il avait eu toute son énergie, il aurait sûrement aimé pouvoir maintenir ce suspens, mais là, il était complètement vidé, alors autant aller à l’essentiel.
    « C’est à vous… »
Et alors, il apparut devant les yeux de ses amis. De son côté, Arthur avait reçu sa présence de plein fouet, ils avaient créé un lien incroyable en quelques instants, ou peut-être l’avaient-ils développé pendant tout ce temps ? Cela faisait un moment qu’il ne comprenait pas ce qu’il ressentait et maintenant tout était clair. Et, quand même, penser qu’il avait vraiment un tel Pokémon qui avait décidé de le suivre, il avait du mal à le concevoir...
Un silence s’était installé dans la pièce, alors Arthur avait songé qu’il était mieux de ne pas le déranger plus longtemps et justement, le Darkrai disparut alors.
    « Attends, c’était quoi ça ? »
Mike avait été le seul à réagir et Leon avait du mal à en croire ses yeux et comme rester dans l’inaction ce n’était pas son truc, il avait commencé à faire ce qu’il faisait le mieux : les cent pas. Il se frotta le crâne quelques instants, avant de repartir sur le balcon. C’était un problème à plusieurs clopes, enfin, ce n’était pas vraiment un problème en soi, puisque c’était même visiblement la solution.
    « J’étais sous son… emprise, je crois. Et finalement, il est avec moi maintenant.
    - … T’as vraiment des choix de Pokémon chelous quand même, entre Mitzrel et...
    - Innuendo.
    - Quoi ?
    - Le Darkrai, c’est Innuendo.
    - Tu lui as donné un surnom ?
    - Il me l’a suggéré. »
Un bruit sourd résonna dans la pièce. Arthur patienta, il se doutait que Leon ne devait pas se sentir bien non plus, mais le champion ne savait pas tout à fait comment il pouvait l’aider, ne serait-ce que maintenant il se sentait mieux et qu’il allait lui prendre moins de temps. Ils allaient devoir parler tous les deux, même si cela allait encore être difficile.
Mike comprit que tout cela allait encore être tendu et que c’était mieux s’il s’éclipsait pour la nuit, c’était un peu comme s’il laissait les adultes discuter, il préférait de loin penser au fait que le lendemain matin il serait le premier levé pour aller jouer avec Emma.
    « Content de te revoir, à demain. »
Arthur eut un sourire et hocha doucement la tête. Leon salua Mike avant de rejoindre Arthur sur le canapé, clope dans une main et cendrier dans l’autre. C’était ce genre de moment, qui allait sûrement durer des heures et le champion regrettait encore plus de ne pas avoir pris de douche.
    « Je suis vraiment désolé pour tout cela, je crois que je n’étais pas moi-même pendant longtemps… »
Leon restait muet et insondable, réfléchissant probablement à ce qu’il pouvait lui dire. Il ne lui en voulait pas, bien sûr, mais cela avait été dur, très dur d’avoir l’impression de le perdre alors même que Iago était parti. Il avait peu dormi, s’était à peine nourri et avait beaucoup trop fumé. Il n’était plus lui-même et au moment où son ami revenait à la réalité, il avait vraiment l’impression de sombrer au plus bas.
Arthur ressentit une étreinte contre son torse, qu’il reconnut immédiatement, visuellement, une ombre noire s’était posée sur lui et il comprit instinctivement ce qu’il se passait. Mitzrel était apparu, timidement. Telle son âme-sœur, il n’avait pas voulu le quitter, liés par ce pacte jusqu’à la fin.
    « Tu peux venir. »
Leon releva la tête pour voir le Noctunoir derrière son ami et hocha la tête en sa direction.
    « Pardon d’avoir douté de toi, de vous. S’il y avait bien une parole censée, c’était qu’il ne pouvait pas te faire de mal. »
Arthur eut un sourire, Mitzrel disparut aussitôt, sûrement rassuré par ce qu’il venait d’entendre. Cela reposa le champion d’être libéré de ces fortes présences autour de lui, il se rendit compte que sa tête tournait et alors qu’il voulait tenter de remettre ses lunettes, il se rappela qu’il ne les avait pas prises. Tant pis.
    « Tu… Tu crois qu’il pourrait le retrouver ? »
Il n’avait pas besoin de préciser de quoi il parlait, Arthur avait bien compris et cela ne le rassurait sur la situation.
    « Je ne sais pas… »
Leon finit sa cigarette alors qu’un nouveau silence s’était installé. Il avait tant de choses à dire, mais pourtant rien ne venait sur le moment, rien à part ce chagrin qui remontait alors qu’il essayait de tout remettre en place dans sa tête. Leon lui expliqua qu'il prendra le temps de lui dire ce qui s'était passé le lendemain, cela ne servait pas à grand chose de lui faire peser ça sur les épaules.
    « Je suis là, maintenant… »
Cette fois-ci, c’était l’aveugle qui avait su lire en lui, qui avait compris dans quel état se trouvait son ami. Alors, il ne dit rien de plus et le laissa évoquer les recherches qu’il avait effectué sans résultat, les photos et articles qui avaient été publiés et enfin le fait qu’il ne savait même plus où chercher. Arthur était convaincu de lui avoir fait perdre du temps, mais Leon le stoppa net : il ne serait pas parti d’ici même s’il l’avait pu : il y avait trop de risques. Cela faisait déjà plus d’un mois qu’il avait disparu et ils n’avaient rien, aucune information. Cela rendait l’agent complètement dingue, il ne pouvait rien faire, il n’avait personne à interroger, il n’avait pas de source à retrouver, rien. Il était complètement perdu et si un de ses problèmes était réglé, cela voulait dire qu’il ne pouvait que penser à une chose : à quel point Iago lui manquait.

Mots : 1821.



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