Le reste de la soirée fut tout aussi calme que le reste de la journée dans son ensemble. Le trio de pokémons semblait s'entendre de mieux en mieux, à en juger leurs espèces de conversations dont eux seuls avaient le secret. On a vite tendance à oublier que les pokémons ont leur mode de conversation bien à eux, et que seuls leurs grognements et autres sons provenant de leurs propres cordes vocales suffisaient à être intelligibles, compréhensibles et capables de susciter une réponse d'un autre comparse, même si l'espèce est différente de base. C'est quelque chose qu'ils ont en trait commun avec nous, les Hommes. Mais leur condition d'animal ne nous permet encore pas de pouvoir les comprendre réellement, même si l'inverse semble paradoxalement possible.

En vrai, pour en avoir discuter avec Merenui, les pokémons ne comprennent pas forcément le langage humain, mais il ne font que le deviner, de par les intonations de la voix, les intentions que l'on mets dans le discours, l'état émotionnel dans lequel on prononce certaines phrases et les mimiques faciales ou gestuelles que l'on utilise lorsque l'on propose certains mots. Aussi, le simple fait de donner une commande en plein combat est une sorte de synergie entre l'aura du dresseur, la capacité psychique du pokémon à traduire ce flux émotionnel en un langage cohérent, afin de proposer un comportement en réponse qui se veut au plus proche de ce qui est demandé. Bien évidemment, tout se fait par mimétisme, et rien n'est vraiment laissé au hasard, et ce n'est qu'à force de répétitions, et de transmissions génétiques de ce type d'aptitude cognitive, que les pokémons parviennent à nous comprendre comme si le langage humain n'était finalement qu'une autre part de leur curriculum vitae.



Cette explication de Merenui, je me rappelle encore très bien, m'avait laissé sans voix. C'était comme si l'évidence d'une connexion linguistique avec mes partenaires s'était écroulée ce jour-là, et que je ne devais ma bonne gestion de mon équipe qu'à un facteur de chance et de lien émotionnel. Si ne serait-ce que l'un de mes amis sur pattes m'avait eu en horreur dès la première rencontre, et ce, jusqu'à la capture, alors j'aurais très bien pu devenir le dindon d'une farce bien triste. S'il y a bien une chose que je ne me vois pas pouvoir endurer, c'est de rendre un pokémon triste, incapable de pouvoir entrer en symbiose avec ma mentalité et mes principes, et devoir être piégé comme un rat de laboratoire attendant la prochaine expérience scientifique pour dire de changer un peu d'horizon.

La preuve de ses dires avait été on ne peut plus simple. Merenui possède un Rattatac d'Alola, une espèce très similaire à celle de ma propre Rattatac, Mûshika. Cependant, son pelage noire et son aura beaucoup plus posé en fond d'un spécimen déjà très différent. Lorsque j'ai sorti Mûshika, le lien entre les deux rongeurs se fit tout naturellement et dans un respect mutuel qui me fit grand plaisir. Puis mon collègue me proposa l'expérience de donner exactement la même instruction à Mûshika, puis à son Rattatac d'Alola, en prenant soin de disposer les deux pokémons dans deux endroits différents. La chaine de commande était simple, je devais ordonner aux deux rats de courir sur une distance courte, pour lancer l'attaque Morsure.

Et autant vous dire que l'expérience fut un vrai choc pour moi. Mûshika, d'un côté du bâtiment principal de la pension, exécuta à la perfection la série d'injonction provenant de ma propre personne ; alors que lorsque Merenui tenta de faire la même chose, sa seule réaction fut de se rouler par terre, de façon latérale, et de claquer de ses deux grandes incisives de devant. Et quand ce fut le tour du Rattatac de Merenui, l'incompréhension totale du rongeur me frappa de plein fouet, ne sachant pas comment réagir à ma commande vocale : le mot « course » avait provoqué chez lui un effet de recul, alors que le mot « morsure » n'avait eu d'effet que de le faire se gratter l'une de ses oreilles avec une patte arrière. Lorsque le psychologue de la pension prit le relais, l'enchainement se fit alors tout aussi parfaitement que lorsque Mûshika l'avait fait juste un peu avant, sans hésitation et sans problème de compréhension. Tout était dans l'intention, l'approche émotionnelle et le lien invisible unissant son Rattatac avec lui, et pareillement entre Mûshika et moi.

La nuit passa paisiblement, mais le réveil fut mordant tellement l'heure de lever était on ne peut plus matinal. La faute certainement à cette petite session de recherches de dernière minute sur mon ordinateur portable, accompagné de Lofn, mon Osselait qui allait enfin pouvoir commencer un entrainement digne de ce nom. Mais pour l'heure, il fallait que l'on se fasse du bien en prenant une petite douche froide revigorante, excellente pour réveiller les muscles endormis et encore inertes de la nuit passée.

Premier étape de ce parcours du combattant, car non seulement Lofn n'aimait pas vraiment tout ce qui rapportait à l'élément aquatique, de par sa faiblesse naturelle face à ce compartiment naturel de la vie, mais apparemment, l'eau froide n'était pas non plus la tasse de thé d'Echo, le Sonistrelle de Lime. Le petit dragon chauve-souris semblait trembloter de panique à l'idée de voir son corps se refroidir d'un seul coup, ce que l'on peut comprendre lorsqu'on sait que les dragons sont des reptiles au sang froid, et que leur métabolisme se rafraîchit de lui-même via une capacité étonnante, celle de lézarder en pleine lumière solaire et sa chaleur étouffante, afin de réguler naturellement la température interne du corps.

Pour Opium, le Pandespiègle, cette douche n'était qu'une formalité, ce dernier choisissant allègrement de se jeter sous les flots liquides du pommeau de douche. Il avait l'air d'ailleurs... beaucoup trop à l'aise sur la consommation d'eau, car ce qui devait être une douche rapide et efficace se transforma en un véritable récital chorégraphique sous les jets d'eaux de la salle de bain de la maisonnette-chalet. Il allait falloir que je note cette tendance dans mon fichier textuel sur mon ordinateur, afin de le rentrer dans mon rapport de performance, et éventuellement transmettre cette information étonnante auprès de Lime Aunade, son dresseur, des fois que ce dernier eut envie d'exploiter cette future caractéristiques lors de futurs combats.



Une fois la douche effectuée, c'est au tour du petit-déjeuner de faire ses preuves dans le parcours physique de la journée. Un moment crucial, source d'énergie et de toutes les bonnes molécules essentielles au corps pour pouvoir produire les efforts qu'il faudra effectuer tout au long des différents ateliers préparés par Abel, supervisée par mes soins. Après avoir rappelé aux trois compagnons qu'il ne s'agit pas simplement que de se goinfrer ou de n'emmagasiner que de la protéine pour de la force musculaire, je leur laisser le champ libre. Et là, c'est un florilège de choix tous plus étonnants les uns que les autres qui s'offrent à moi.

Chez Lofn, il y avait plus de salé que de sucré, probablement une tendance naturelle pour un type Sol, qui tient sa force de l'énergie de la terre, riche en sels minéraux et autres particules rocailleuse dont le goût peut se rapproche de celui du sel. Il faut dire que le chlorure de sodium est bon pour l'organisme, puisqu'il permet de récupérer plus facilement de la fatigue musculaire, et apporter tous les nutriments rocheux nécessaire pour qu'un pokémon du type de mon Osselait puisse faire effet. Tranches de jambon blanc et de poulet provenant de l'une des fermes des alentours, un peu de chorizo venu tout droit de Paldea, quelques œufs brouillés avec un peu de crême pour adoucir la texture, et un assortiment de tartines et de tranches de pain frais de l'une des boulangerie de Parmanie. J'ai à coeur de faire marcher les commerces de proximités et de ne faire appel à des primeurs étrangers que lorsque j'en ai la nécessite, notamment pour ce chorizo. En ce qui concerne l'apport en liquide nutritif, Lofn a opté pour un jus de fruit, principalement de la canneberge venue de Johto. avec ce choix-là, Lofn s'assure d'un potentiel de récupération musculaire optimal, tout en profitant également du bon gras et des protéines contenues dans ces morceaux de viandes rouges et blanches.

Pour Écho, le Sonistrelle de Lime, on opte sur du sucré, probablement en rapport avec son genre de chauve-souris, qui préfère les petits mets riche en saccharose plutôt qu'en sodium. Choix tout à fait respectable, surtout quand on regarde la composition de son assiette. Quelques jus de fruits frais variant les fruits et parfois y incorporant quelques légumes du potager de la pension. Une petite salade composée de saison avec quelques petites tomates cerises, un peu de betterave, quelques râpures de carottes fraiches, et quelques tranches de concombre riche en eau et au potentiel drainant efficace. Bien évidemment, le petit dragon s'octroie une petite douche de sucrerie coupable avec une double tranche de pain grillée tartinée de cette pâte chocolatée fondant sur la mie encore chaude. Un soupçon de lait dans une toute petite tasse, et voilà qu’Écho serait paré pour un effort intense, sur du court terme, grâce à un apport en glucose massif mais varié.

Pour ce qui est d'Opium, le Pandespiègle... c'est un ourson... c'est un représentant de la famille des pandas... c'est censé être herbivore de base... eh bien autant vous dire que son gloubi-boulga alimentaire n'est pas décevant. Un mix en veux-tu en voilà de fruits et de légumes frais, quelques boissons énergisantes à base de plantes naturelles, trois ou quatre verres d'eau, du lait de soja, du lait d'amende, du lait de noix de coco, quelques pousses de bambous spécialement livrées depuis Alola. Je ne ferai pas tout l'étalage de ce qui se trouve devant ce glouton de petit ourson espiègle, mais il en a de quoi se remplir la pense pour au moins un cycle nycthémère complet, voire le double. Il ne se rassasie pas aussi rapidement que les deux autres, et à besoin de sentir que ses mandibules dentaires fonctionnent pour lui donner entière satisfaction. A n'en point douter, la prise de masse végétale et les quelques éléments de sucre naturel provenant de ce régime frugivore et herbivore saura faire effet pour des ateliers à efforts de longue durée.

Pour ma part, je peux aisément me permettre un petit déjeuner riche et complet, que ce soit au niveau des graisses animales ou végétales, des sucres qu'ils soient lents ou rapides, des vitamines qu'elles soient en sur régime ou en sous régime, et que sais-je encore de bonnes petites choses qui peuvent tenir au corps assez longtemps sur le temps d'une journée complète, afin de me déployer en énergie et en nervosité si tant est que les entrainement sen ateliers en aient besoin. Mon morphotype n'est pas une crainte à proprement parler dans la vie de tous les jours : ectomorphe, je prends de la masse avec tout et n'importe quels aliments ou boissons ingurgités au cours d'un repas, et ce, peu importe le nombre de repas dans le temps. Je suis aguerri à l’art de la nutrition via un le système de « macros », ou autrement connu sous l'appellation de « données chiffrées sur une ou des quantités de macronutriments ». Ce principe de macronutriment, aussi communément appelé protéine, ou encore lipide, ou bien encore glucide, est essentiel pour pouvoir doser - selon son morphotype et ses tendances culinaires - ses prises de repas avec la formule la plus optimale et la plus performante possible du potentiel énergétique, musculaire et tendineux.

Ainsi donc, je commence par du sucré. Quelques belles tranches de fruits frais, approvisionnées par le primeur de Parmanie, un ancien camarade de classe de papa. Pour un été aussi chaleureux et torride que celui que nous traversons, je mise tout sur les représentants des agrumes dont le capital en eau est riche : pastèque, melon, pomelos, pamplemousse. Sans pour autant faire la fine bouche, je me rue également sur tous les représentants des fruits rouges et les baies sauvages, dont le potentiel antioxydant permet un vieillissement ralenti du métabolisme, permettant une qualité musculaire et tendineuse durable et saine. Bien évidemment, je ne lésine pas non plus sur les raisins et autres abricots, pour leur parfait apport en sucre rapide mais aussi pour leur taux de fibres, excellent pour le transit intestinal. Au-delà des fruits standards, je m'octroie la présence et l'ingestion de ceux que l'on connait un peu moins en tant que tel : de belles tomates bien rouges et bien juteuses, riches en vitamines et en acides essentiels ; de succulents avocats importés de depuis Alola par cargaison fluviale, pour l'apport en magnésium et autres graisses bonnes pour le système cardiovasculaire ; ou encore quelques jeunes concombres, apportant une nouvelle fois une hydratation du corps naturel grâce à ses réserves en eau intrinsèque, mais aussi pour leur propriétés idéales pour garantir l'état des reins.

Non content de pouvoir m'ouvrir l'appétit avec ces succulents produits de la nature, je me permets de me remplir un bol de céréales complètes, accompagné d'une bonne portion de lait demi-écrémé. De quoi apporter juste ce qu'il faut de calcium pour l'entretien de la qualité de la masse osseuse, et l'apport en sucres lents grâce aux céréales, permettant des efforts prolongés plus efficaces et moins coûteux en énergie. Attention cela dit, je ne prendrai rien d'autres qui ne contiendra des céréales, pour contrôler une glycémie correcte et éviter les fringales ou les hyperglycémies néfastes pour le métabolisme humain. A la place, je profite de la présences de quelques yaourts fermiers fabriqués à proximité de la propriété, grâce à un contact régulier avec l'agriculteur-éleveur du coin. Le petit plus gourmand, c'est l'ajout d'une petite cuillère de confiture de framboises entièrement faite maison grâce aux efforts d'auto-production et d'auto-suffisance conjoints de Lana, ma diététicienne de génie et Hermione, la gouvernante parfaire.

L'appétit nettement ouvert, je pose mes couverts dans le lave-vaisselle de la cuisine de la maisonnette où nous nous trouvons, et m'empresse d'aller en chercher de nouveaux, pour passer à la partie salée de ce petit-déjeuner de champion.

Passons à la partie salé de ce petit déjeuner de roi que nous avons la chance de pouvoir déguster ce matin. Il y a vraiment de tout à disposition, notre chef cuisinier et sa seconde se sont vraiment dépassés pour nos petits protégés et pour mon compte personnelle. Il n'y a pas à dire mais Lisandro et Anita font de véritables merveilles dans leur antre culinaire, qui pourraient largement leur octroyer une place de choix dans un grand établissement. Mais comble de la chance pour moi, leur rêve de grandeur n'est pas une priorité, et à la place de cela, ils comptent bien faire de la pension, une structure complète et pour laquelle les plus fins et les plus riches des clients voudront investir des centaines et des milliers de pokédollars juste pour pouvoir faire profiter leurs petits protégés de ce festin de tous les dieux, mais aussi pour pouvoir bénéficier de la demi-pension comprise dans certaines formules de réservations de la partie maisons d'hôtes de la pension.

Au programme, voici ce que je compte m'envoyer dans l’œsophage : une bonne poignée de pâtes toutes fraiches, cuites al dente - une autre façon de dire qu'on vient juste de leur enlever leur aspect croustillant de base, et qu'on est sur une texture tout juste également molle et fondante - avec un peu de sel. En accompagnement, je me rapproche des différents viandes rouges crus et cuites qui sont à ma dispositons : tranches de blanc de dinde, quelques découpes de jambon blanc cuit à l'étouffée et parsemé de fines herbes d'assaisonnement, quelques dés de chorizo dont raffole Lofn à en juger ses petits couinements de satisfaction, ou encore les quelques pièces de pillons de volailles, dont la panure faite maison semblent croustiller elle aussi de mille saveurs. Mais ce n'est pas tout, outre la viande, il y a aussi quelques légumes croquants et frais du potager de la pension, accompagnés de quelques lardinettes de porc : une julienne de carottes et de poivrons, quelques champignons sautés à la poêle, des épinards en feuilles cuits comme je les aime et pouvant bénéficier d'un soupçon de crème fraiche pour adoucir l’amertume en bouche, ou encore, de jolis fagots de haricots vers, entourés par une tranche de lard fumé de bœuf. Rien qu'en regardant le buffet, mes yeux salivent autant que ma bouche.

Je me sers donc d'un peu de tout, en quantité raisonnable, et toujours en respectant mes macros. Les trois pokémons me regardent avec des yeux ébahis, comme s'ils ne revenaient pas de ce que je pouvais pouvoir ingurgiter en un laps de temps plutôt court que ce repas de début de matinée. Et si Lofn et Écho n'ont visiblement pas l'appétit aussi grand que le mien, Opium, le Pandespiègle, s'empresse de se resservir d'un peu de tout également, en copiant les quelques plats que je me suis concocté, comme pour me proposer une compétition de celui qui parviendrait à manger le plus de choses en peu de temps. Bien sûr, je ne vais pas le suivre dans cette erreur de débutant, mais je suis curieux de voir jusqu'où son petit ventre pourra tenir, avant qu'il ne crie à l'arrêt forcé par des crampes et des gaz inconfortables, qu'il ne pourra malheureusement pas expulser avant le début des activités. Sacré petit panda...

Une fois le repas du matin englouti, je m'assure de boire suffisamment de liquide, qu'il soit plat comme de l'eau minérale, ou qu'il soit sucré naturellement par quelques jus et autres extraits liquéfiés de fruits frais. Certains diront que les jus de légumes sont également une alternative. D'autres vous assureront également que les laits à boire, ceux à base de soja, ou de fruits à coques, sont également une source de nutriments de bonnes vitamines essentielles à un bon réveil du corps de début de journée. Ce que je ne peux infirmer, n'étant plus trop à la page concernant les nouvelles méthodes de substitution nutritionnelles, dans ce courant un peu éveillé de la prise de conscience de son corps, de ses besoins naturels et de faire en sorte de ne s'approvisionner qu'en éléments provenant de la Nature, oui, celle avec un N capital en lettre introductrice du mot.

Je suis encore un peu vieux jeu je pense, dans mon approche de la santé nutritionnelle, et surtout, dans l'approche de l'hygiène de vie centrée sur le sport, les apports directs et effectifs de toutes les vitamines, les sucres, les graisses, et j'en passe et des meilleurs. Étant ancien coach sportif personnel, je sais à peu près quoi faire et où me documenter si je veux ajuster un programme diététique. Surtout qu'en plus de cela, j'ai Lana dans le laboratoire de la pension, prête à me mettre au courant de la moindre trouvaille sur le sujet. Je ne me fais donc aucun souci quant à cette séance de festin matinal, il fera son effet en temps et en heure, que les puristes ou les néo-illuminés du milieu en soient satisfaits ou non.

Une fois les couverts débarrassés, insérés soit dans le lave-vaisselle, soit dans l'évier si tant est que le format de l'argenterie ne puisse pas rentrer dans le meuble d'électroménager prévu pour cet effet. Heureusement, nous ne gaspillons pas vraiment l'eau, grâce à Lana toujours, nous possédons de multiples récupérateurs d'eau de pluie un peu partout sur la propriété : sur l'arrière de chaque petite maison d'hôtes, sur les côtés de chaque bâtiments relatifs à la pension, un situé juste à côté de la première fenêtre à droite de la réception, et encore quelques-uns situés sur l'arrière de la pension, là où les ateliers d'entrainements se trouvent. Donc aucune inquiétude, le personnel d'entretien que j'engage journellement - eh non, tout ne dépend pas que d'Hermione et de mon à tout faire, Lyonell - s'en chargera. Ils font partie d'une micro-entreprise, basée sur Parmanie-Centre, axée sur l'entretien des établissements professionnels liés de prêt ou de loin à l'univers de l'hôtellerie ou de la réception de public.

Et puis il faut tout simplement dire que de nos jours, il faut se la jouer au plus économique. Une petite entreprise comme celle-ci coûte forcément moins cher à la prestation, que si j'avais dû employer un autre membre du personnel, ou si j'avais dû faire appel à une compagnie plus réputée. De plus, sans vraiment le vouloir, je participe à la diversité économique de la ville de Parmanie, en promouvant les start-ups qui y voient le jour et qui ne demandent qu'une chose, de s'insérer dans la dynamique financière actuelle, pérenniser leurs propres investissements et leurs propres employés, tout en offrant des services de qualité compétitives avec les autres enseignes. Mais ce n'est pas tout, faire appel à ses petites entreprises équivaut aussi à élargir son carnet de connaissances, de relations professionnelles, et permettre une visibilité plus accrue de la pension ou tout autre patron d'une nouvelle entreprise qui décidera de s'installer dans le centre-ville ou aux abords de la zone d'activité principale.

Pour ma part, j'ai à cœur de penser que d'aussi bas que je puisse commencer avec cette pension, je ne peux aller que plus haut, viser plus loin, et espérer une longévité financière convenable, tout en accroissant la popularité et le pédigrée de l'établissement d'élevage et d'entraînement. Une des retombées de cette exposition serait de pouvoir pleinement rentrer au sein du programme « Pokémon For Life », et mettre la main sur une licence officielle pour la reproduction et l'élevage de bébés pokémons. On ne dirait pas comme ça, mais c'est bien cette spécificité de la branche de l'élevage Pokémon qui fait toute la saveur de la renommée d'une pension : mettre en place des infrastructures aussi sûres qu'efficaces, aux rendements optimaux et qui généreraient uniquement des avis positifs ; offrir aux clients et aux pensionnaires des activités toujours plus variées, toujours plus formatrices et enrichissantes, toujours plus divertissantes, permet également de s'assurer une visibilité et une crédibilité professionnelle notoire ; capitaliser sur l'excellence du personnel et sur la performance des différents outils et installations d'une telle entreprise pour satisfaire les clients et motiver les investisseurs à s'intéresser de plus près au projet ; et si vous ajoutez à tout ça, la possibilité de reproduire des Pokémon entre eux pour créer des œufs et en faire l'élevage pour ravir des dresseurs et des coordinateurs du monde entier avec des espèces aussi exotiques qu'endémiques de la région du Kantô — vous pouvez être sûrs que vous détenez là la formule parfaite pour inscrire votre établissement dans une durée tout à fait respectable, promise à des succès retentissants, et qui saura générer des cycles de gains et de nouveaux investissements propices à l'entretien de l'image de marque de l'établissement.

Je divague légèrement dans mes pensées, mais comprenez que ce tout début de contrat avec Lime Aunade et pour moi une opportunité incroyable de faire mes preuves dans le milieu, de montrer toutes l'étendue de mes connaissances et de mes expériences dans le domaine de l'entraînement et l'élevage des Pokémon, en capitalisant sur mes propres aptitudes physiques et et mon ancienne carrière de sportif professionnel ainsi que de coach sportif personnel, tout en prouvant au monde professionnel de l'élevage que je suis capable de mener une équipe sur des projets concrets, éthiques, et ancrés dans une réalité au plus proche du terrain.

En tout et pour tout, je pense que cette nouvelle vie d'éleveur et d'entraineur de pokémon sera un bon tremplin pour ma future carrière de coordinateur. Si je parviens à me hisser parmi les dresseurs les plus performants, en affichant une volonté de réussir et de briller au plus haut, accompagné de pokémons en pleine possession de leur capacités, à la constitution solide, robuste et endurante, s'octroyant de fait de pouvoir réaliser des performances et des duels avec une maitrise de leur gestes et de leur gestion d'énergie pour utiliser certaines capacités couteuses en ressources, alors je ne vois pas comment le spectateur lambda, un tant soit peu qu'il soit dans le milieu du dressage pokémon, ne voudra pas tenter de bénéficier de mon expertise, à moindre frais, pour se garantir une meilleure cohésion avec son groupe de petits partenaires, et améliorer la synergie en combat avec ces derniers. La seule façon que je peux entrevoir de faire chou blanc sur toute la ligne, serait si je donne à observer un comportement sous le coup du sang. Il n'y a qu'en perdant mes moyens, en devenant l'ombre de moi-même, ce Leonis qui broie du noir et qui ne sait pas comment gérer ce trop plein de frustration, d'injustice ou de détresse émotionnelle, que je pense pouvoir perdre la confiance de mon prochain. Mais ça aussi, j'ai tellement travailler dur sur ma propre personnalité et ma propre gestion de mon rythme psychique et physiologique, que je ne vois pas comment je ne peux pas réussir dans un avenir proche. A moins de disparaitre complètement de la circulation, par on ne sait quel tour du destin, ou quel drame malencontreux.

Pourquoi est-ce que je me mets à penser à tout ça vous me demanderez ? Tout simplement car subsistent en moi encore quelques doutes quant à ma légitimité dans l'accès à la fonction d'éleveur. Je n'ai que deux rubans de coordinateur, ce qui en soi n'est pas une carrière assez épaisse et assez révélatrice de mon niveau d'exigence ni de ma capacité à me transcender dans tout ce que j'entreprends ; et je n'ai encore aucun combat officiel à mon actif en tant que dresseur pokémon, et si on ne s'en tient qu'au seul et unique combat délivrer dans ma courte carrière, celle m'opposant à Rurha de Vil, autant vous dire que ce n'est définitivement pas le souvenir sur lequel s'appuyer pour m'accorder votre pleine confiance. Bien évidemment, Parmanie ne s'est pas faite en un jour, et ma carrière non plus. Ni même ma vie jusqu'à présent, d'ailleurs. Mais croyez-moi que je veux faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider ma communauté, faire profiter de mes compétences et des mes prédispositions professionnelles et personnelles, dans un souci d'équité, de justice et d'éthique. Je suis avant tout un homme de confiance, de parole, de droiture et d'empathie. Je ne veux que le meilleur pour mes clients, pour mes amis, pour ma famille, même pour mes adversaires d'un jour.

Sur ces quelques mots, laissez-moi vous dire que toute cette préparation à l'entrainement aura déjà été un des obstacles de ce parcours du combattant. Mais Lofn, tout comme Écho le Sonistrelle et Opium le Pandeespiègle, je suis prêt à relever tous les défis qui nous attendent au sein des ateliers d'entrainement. Nous sommes fin prêt, rassasiés et pleinement concentrés sur nos objectifs, et il n'y a désormais plus rien ni personne qui ne pourra nous empêcher de gravir les échelons un à un, et parvenir à faire de ces trois petits compagnons, de véritables forces de la nature, capable de changer le cours d'un combat en un instant. Force, robustesse, endurance, réflexe, adaptabilité, ingéniosité, vivacité... autant de qualificatifs et de dénomination pour désigner tout le travail qu'il nous reste encore à effectuer.