Elle ferme les yeux, se focalisant ainsi sur les sens qui lui sont propres. Le petit pokémon quitte le sol. La panique se lit dans ses grands yeux et il agite ses membres dans l'espoir de trouver une stabilité. Cette sensation lui était probablement étrangère, à moins qu'il y ait eu le droit par l'un de ses prédateurs naturels avant de réussir à s'enfuir, ce qui ne devait certainement pas l'aider à se sentir en sécurité. Lux l'a probablement rassuré mentalement, parce qu'il s'est calmé d'un coup, au point que son corps retomba amorphe comme une peluche retenue par une main invisible au niveau de sa taille. S'il avait un squelette, il était vraiment souple, mais je commençais à croire que ce n'était pas le cas. Ses bras dodelinaient beaucoup trop.

Le mordudor descend doucement. On dirait ces scènes où un agent secret s'encorde pour éviter les lasers et capteurs de pression au niveau du sol. Ou simplement pour arriver jusqu'à la pièce piégée par un tunnel d'aération qui sera plus discret que les couloirs principaux où des gardes ou des civils passaient sans cesse. Une fois qu'il passe la grille, je perds sa vue. J'essaye de le distinguer, mais très vite, la lumière rasante du jour se disperse et la créature est plongée dans le noir, quand ce ne sont pas tout simplement les barreaux qui m'obstrue la vision. Je m'aperçois que sa quête me tient plus à cœur que ce qu'il me semblait, sans doute me suis-je trop investie pour me détourner maintenant.

Comprenant que je ne percevrai plus rien de ce côté, j'essaye de lire les émotions de Lux sur son visage. Elle était concentrée, mais ses traits finissent par se desserrer. Je suppose qu'elle a déposé son fardeau au sol. Elle reste ainsi à l'écoute, attendant un signal télépathique pour le remonter à la surface. Longtemps. Bien plus longtemps que ce que j'avais imaginé. Je pensais qu'il n'aurait qu'à ramasser sa pièce, mais si ce n'était pas le cas… S'il ne signalait rien à Lux, c'était sans doute que sa pièce n'avait pas juste roulé un peu plus loin. Dans les eaux sales, peut-être ? Le courant n'était sans doute pas assez fort pour l'emporter. Elle avait dû couler à pic.

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Suite de ce post

Entraînement : Diabolo niv. 24 (0), Minisange niv. 11 (0), Camille niv. 33 (0) [Rotation C]
Reproduction : Efflèche (Graines d'Yggdrasil : 1 (3/3) → 1 (2/3))

Lux rouvre les yeux et me lance un regard qui confirme mes craintes. Je n'avais pas besoin de mot ou d'un contact télépathique pour en être certaine.

- Okay… Bon, pas de souci, ce n'est pas de ta faute, ni de la sienne bien sûr… On va trouver quelque chose… Tu peux me téléporter en bas s'il te plaît ?

Elle dépose sa main sur mon épaule et l'instant d'après, je suis plongée dans le noir. « Merci. » Mes yeux prennent un moment pour s'habituer à l'obscurité, mais je ne distingue pas beaucoup plus. Et nous sommes très à l'étroit, tous les trois sur une fine passerelle destinée aux agents d'entretien. Mais mes pensées n'ont pas besoin d'espace ni de lumière. Bien sûr, ce serait plus simple si je pouvais observer les lieux, mais j'ai les connaissances principales. La grille était bien au-dessus du canal souterrain. Logique, inutile d'inonder les espaces praticables si c'était évitable. Pour le reste, il me faudrait faire appel à d'autres pokémons. Ah moins que… Je sors mon téléphone et active la lampe torche. Ce n'est pas l'idéal, le faisceau est assez fin, mais faute de mieux, il fera l'affaire. Au moins dans un premier temps.

Je pointe ma lumière vers les eaux troubles. Impossible d'y voir quoi que ce soit. Je veux vraiment réussir à trouver cette pièce. Mais je ne vois pas comment. Je dois réfléchir. C'est compliqué. Peu à peu, les odeurs deviennent insupportables. Je me sens sale. Regarder ces flots impurs me rappelle leur nature. Je me rappelle que la semelle de mes chaussures se colle aux saletés que les crus passées ont soulevées. Quant à Lux et le mordudor, ils n'ont même pas cette barrière, leur pattes se mêlent directement avec les résidus accumulés. Il faudra que je fasse quelque chose avant de rejoindre mon lieu de travail, une infirmerie doit rester un minimum stérile. Mais surtout, je n'aimerais pas être à leur place. Et si je m'éternise ici, mon estomac ne tiendra pas à sa place.

Je fais le point intérieurement. La pièce est en métal. Peut-être qu'avec un aimant, je pourrais remettre la main dessus. Mais la profondeur ne laisse pas beaucoup d'espoir. Je ne peux pas mettre le bras directement dedans et même en le faisant, je ne parviendrais pas à en toucher le fond.

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Entraînement : Papi niv. 43 (3), Minisange niv. 11 (0), Camille niv. 33 (0) [Rotation C]
Reproduction : Palarticho

Mais l'espoir revient. Il prend la forme d'une lueur à peine distincte à travers l'eau sale. Je m'étonne, sans y prêter davantage attention jusqu'à ce que je sente Lux nouer une nouvelle fois le contact télépathique. Je n'y suis toujours pas habituée mais je l'accepte. Elle m'envoie une idée, un sentiment de "tout se passe comme prévu", une confiance difficilement descriptible. Et je comprends vite pourquoi. Ce qui me semblait une sorte de lampe ou de gadget fluorescent pour enfant sortit des flots, mais il n'en est rien. C'est plutôt la proéminence bioluminescente d'un pokémon poisson que je ne me risquerai pas à nommer. Enfin, les deux proéminences, car le pokémon en disposait d'une à l'avant et une autre à l'arrière d'une sorte d'antenne unique au sommet de son crâne, des sphères brillant d'une lumière verdâtre qui ne semblait pas naturelle.

- Lux, tu arrives à communiquer avec lui ?

Elle acquiesce. Je la laisse faire. Depuis son évolution, lors des entraînements pour la finale de The Artist, elle avait gagné en confiance et je lui accordais volontiers la mienne. Elle n'a plus rien du petit pokémon pleurnichard qui fuyait les émotions. Elle est désormais un véritable bras droit sur lequel je pouvais compter en toute circonstance. Et puisqu'elle a un plan, je la laisse l'appliquer comme bon lui semble.

Le pokémon disparaît, sa lueur avec, et je me demande si c'est normal ou non. Après tout, demander à un humain son aide et, trop souvent à mon goût, il refusera de vous tendre la main. La plupart du temps, il sera simple spectateur puis détournera le regard dès que vous le regardez en retour pour continuer son chemin comme s'il n'avait rien vu. Alors ce poisson pouvait très bien être du même avis. Mais ce ne devait pas être son cas, car il refait surface, la fameuse pièce entre ses lèvres.

Le mordudor l'attrape et la sert de toutes ses forces contre son petit corps. Je ne peux retenir une grimace de dégoût, que seule Lux est en mesure de comprendre et qu'elle ne manque pas de remarquer. L'instant d'après, alors que la créature accourt vers moi, la pièce basculée sous le bras, Lux la soulève dans les airs juste à temps pour éviter la collision, puis le repose un peu plus loin sur le quai.

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Entraînement : Minisange niv. 19 (0), Camille niv. 34 (2), Fourbelin niv. 34 (0) [Rotation C]
Reproduction : Palarticho

Heureusement, il parvient à conserver son trésor malgré sa surprise. Il ne manquerait plus que de devoir retourner le chercher au fond du canal. Peut-être est-ce sa souplesse excessive mais il ne semble pas très habile de ses mains, de l'extérieur. Il ne retente pas, visiblement découragé et je m'accroupis près du bord du bassin pour observer de plus près notre sauveur. J'ai beau ne pas m'intéresser aux créatures marines, je me souviens tout de même au moins vaguement de documentaires. Les images qui me reviennent sur un pokémon similaire ne portent pas ces couleurs, et en aucun cas les égouts ne serait un habitat naturel convenable. Il doit terriblement souffrir de vivre dans ces eaux. Même si elle sont particulièrement sales, elles doivent aussi contenir des concentrations non négligeables de produits chimiques. J'hésite, mais je crois bien que c'est la bonne solution. Je referme les doigts sur une pokéball vide et je l'approche de son front. Le pokémon a un mouvement de recul et se met hors de portée un peu plus loin, mais elle change finalement d'avis. Je jette un regard à Lux pour savoir si elle en est à la source. Elle n'en montre pas de trace. Un rayon de lumière vient dématérialiser le pokémon qui entre dans la pokéball. J'ai fait le bon choix. Ce n'est que temporaire, le temps de le libérer dans un meilleur environnement. La mer, sans doute. Ça me parait évident. Pourquoi émettre de la lumière si c'est pour vivre en eau douce, peu profondes ?

Je remets la ball dans mon sac. Malgré mes doutes, j'ai le sentiment du devoir accompli. Et il me laisse vide. Je dois encore aller travailler. Et me laver, avant. Hors de question que je m'y rende ainsi. Et justifier de mon retard pour mon deuxième jour. Mais les gens d'ici ont l'air d'en avoir quelque chose à faire, du bien-être pokémon. Je suis sûre qu'ils comprendront. Enfin, j'espère. Et j'espère que personne d'autre, un humain en l'occurrence, n'a eu besoin de moi en mon absence. Mais dans le doute, j'ai au moins pu me rendre utile, plutôt que de passer une nouvelle matinée à ne rien faire de mieux que de configurer mes nouveaux comptes et de préparer une publication.

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Entraînement : Camille niv. 36 (0), Fourbelin niv. 35 (1), Larvibule niv. 5 (0) [Rotation D]
Reproduction : Psychopé (Eoko)

Je repasse donc les portes de chez moi bien plus tôt que ce que j'imaginais en partant ce matin, accompagnée de Lux, du mordudor et d'une pokéball désormais pleine. Je me rue sur l'évier de la cuisine, où je me lave les mains avec force pour décoller ce qui avait pu s'incruster dans les sillons de ma peau. Puis je fais de même, quoi qu'avec plus de délicatesse, pour mon téléphone, armée d'un chiffon légèrement imbibé d'alcool désinfectant. Je ne suis maniaque que dans des situations extrêmes et mon court passage dans les égouts en fait incontestablement partie. Une fois que mon appareil me semble assez aseptisé, j'appelle mister Dawson. A mon grand soulagement, il ne me reproche pas mon choix. Il n'est pas ravi, évidemment, que les élèves ne disposent pas de soins à proximité, mais je lui fais bien comprendre que ce n'est que pour un court moment encore. Finalement, ce qui m'a pris le plus de temps était d'identifier l'espèce du mordudor, ce qui était partiellement compensé par mon avance salutaire.

J'abandonne sur le sol de la salle de bain mes vêtements, qui empestent encore les relents des souterrains, à moins que ce ne soit que mon esprit qui me joue des tours. La douche me fait un bien fou. L'eau qui coule sur mon visage et mes cheveux est à la fois vivifiante et purifiante, ce qui ne m'empêche pas de me frotter la peau jusqu'à ce qu'elle soit rouge. Je regrette de n'avoir que des savons naturels, peu odorants pour la plupart, ce que je compense en chargeant un peu plus sur mon propre parfum. Mais je peux enfin repartir sur de bonnes bases, comme après un reset de ma journée. Lux prend ma suite, laissant derrière elle un mordudor trempé, sans doute sa fontaine de vie. Quant à moi, une nouvelle tenue de travail, mon sac à nouveau sur mon épaule, puisqu'il ne m'est pas aussi simple d'en changer, je suis prête à reprendre où je m'étais arrêtée : le chemin du collège. Le soleil est bien levé, désormais. Je n'aurais pas cru faire l'école buissonnière une fois adulte, mais que faire quand on a été chargé par le-dit buisson, hein ? Si ça a quelque chose de satisfaisant de ne pas devoir arriver avant la sonnerie, je m'efforce de ne pas traîner pour autant. On compte sur moi.

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Entraînement : Papi niv. 44 (3), Fourbelin niv. 36 (2), Larvibule niv. 9 (0) [Rotation E]
Reproduction : Skitty

- Entrez ?

Je m'attends à voir un des élèves dont j'avais la charge, mais c'est un homme qui passe la porte. Je ne le connais pas. En une semaine, j'ai acquis la certitude que ne n'était pas un des professeurs. Je penche donc sur le père d'un des élèves, inquiet en raison d'un problème de santé de son fils ou de sa fille. Peut-être un beau-père ou un tuteur.

- Misses Bird m'a informé que l'école accueillait un nouvel infirmier scolaire et je souhaitais faire sa connaissance. Misses Spring, c'est bien ça ?
- Oh, hum, oui. Miss Spring.
- Enchanté. Je suis Myron Cassidy, le maire de ce charmant petit village.

Je me lève, main en avant.

- Moi de même, Mr. Mayor.
- Les formalités ne sont pas nécessaires voyons. Vous pouvez m'appeler Mr Cassidy, ou Myron si vous le souhaitez.
- Si vous y tenez.

Je suis confuse. Je ne pensais pas qu'on viendrait à ma rencontre de cette manière. Bien sûr, c'est assez agréable, flatteur même, mais un peu intimidant. Cela dit, certains villages ont bien des miaouss comme maire, donc je ne pense pas que la fonction soit autant à craindre qu'en métropole. D'autant que le personnage a l'air plutôt accessible. Peut-être même amicale, dans sa manière de m'aborder. Tout en restant élégant. Distingué. Mais j'ignore si c'est un air qu'il se donne pour se présenter. J'ai du mal à le cerner, je préfère rester sur ma réserve tant que je n'y verrai pas plus clair. Je resterai donc sur Mr Cassidy dans l'immédiat.

- Et bien, je suis ravi que vous ayez accepté le job. Tout le monde n'est pas disposé à venir s'installer au milieu de nulle part. La campagne séduit surtout les jeunes retraités qui cherchent un endroit paisible où s'établir, et certains en quête d'une maison de vacances. Les médecins compétents ont plus de difficulté à renoncer au confort de la ville.
- Je ne suis pas médecin, Mister Cassidy, juste une infirmière.
- Bien sûr. Il n'empêche.
- Pour le reste, j'ai cru comprendre que des habitants craignaient que je corresponde aux profils que vous dépeignez. Mais c'est une commune paisible et très accueillante. Il m'aurait été idiot de passer à côté de cette opportunité alors que je cherchais justement à redonner un sens à mon métier.

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Entraînement : Papi niv. 45 (1), Lee niv. 44 (1), Larvibule niv. 11 (0) [Rotation F]
Reproduction : Démanta S

Mr. Cassidy m'invite à le suivre, marcher quelques pas à l'intérieur de l'établissement tout en discutant plus amplement. Je ne suis pas très partante de laisser mon bureau vide, mais est-ce que je peux tenir tête au maire ? Oui, bien sûr que je peux. Je pourrais tenir tête à Arceus lui-même, s'il existait. Encore faut-il que le risque en vaille la peine. J'accepte, mais je lui demande un petit moment pour noter mon numéro de téléphone sur une feuille volante que je scotche à même la porte en sortant. Je ne laisserais cette information à n'importe quel élève en temps normal, mais c'est typiquement pour ce genre de cas que je me suis pris une ligne professionnelle. J'étais certaine qu'il se présenterait un jour.

- C'est notre chance également, n'en doutez pas. Votre état d'esprit est parfaitement en accord avec la nôtre. Je suis certain que vous vous intègrerez vite. D'ailleurs, comment se passe votre installation ? Et votre début de prise de poste ?

Il est vraiment venu pour ce genre de banalités ? N'ai-je pas mieux à faire, comme continuer de plancher sur ma présentation de sensibilisation ? Mais okay. J'avais accepté. Il n'est plus temps de revenir en arrière. Le maire a l'air très influent ici. Si la proviseur discute régulièrement avec lui, il n'est pas impossible qu'il ait le pouvoir de fermer ma place. J'aimerais autant qu'il continue de me percevoir si favorablement.

- Très bien. Dans l'ensemble, j'ai l'impression que le temps passe au ralenti, c'est très apaisant. Et encore une fois, les gens que j'ai rencontrés sont vraiment très chaleureux. Et puis, j'ai l'impression d'être utile, quand des élèves viennent me voir… Je ne reviendrais à Motorby pour rien au monde.
- Vous m'en voyez ravi. Pendant que j'y pense, la prochaine réunion du conseil municipal aura lieu vendredi prochain. Voudriez-vous y assister ? Ce serait un excellent moyen de mieux comprendre le fonctionnement de Guthbord et les aménagements à venir, qu'en pensez-vous ? Et si vous avez des suggestions, je serai ravi de les entendre.
- Oh !

A quel moment le sujet est-il passé à la politique, au juste ?

- Je veux dire, je ne m'y attendais pas, mais pourquoi pas ? C'est une très bonne idée.

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Entraînement : Papi niv. 46 (1), Lee niv. 45 (1), Trousselin S niv. 48 (2) [Rotation A]
Reproduction : Démanta S