Mon combat contre Lem avait été… Divertissant. Mais pas aussi rapide que je l’espérais. Les combats en double, c’était bien, j’arrivais à avoir une défense efficace. Mais à côté de ça, impossible de faire des frappes vraiment efficaces. Mes pokémons étaient vraiment doués pour aller faire de la frappe chirurgicale, mais c’était tout. Impossible de taper tous les ennemis en même temps, alors qu’en face, les pokémons de Lem y étaient entrainés. D’un côté, c’est vachement plus pratique avec de la foudre, quand on peut frapper à distance… Et donc, après le combat, je me suis rendue au grand centre commercial de la ville, en espérant pouvoir y trouver de quoi régler mon souci. Des CT, ces p’tits objets qui te montraient comment apprendre des capacités assez cool à tes pokémons, c’était ce qu’il me fallait. Le seul problème, c’était de réussir à trouver quelque chose qu’exagide soit capable d’apprendre…

Et donc, j’avais beau flâner dans les rayons, j’ai rien trouvé. Des objets de soin dans tous les sens, des balls, tout pour être la parfaite petite dresseuse. Mais pas forcément des choses dont j’avais besoin. Mon équipe était déjà constituée, je vois pas pourquoi j’irai m’encombrer avec des tonnes de pokémons que j’utiliserais genre, jamais. Du coup, j’me suis posée au seul endroit qui pourrait potentiellement m’être utile, le coin où on trouvait des guides sur comment élever ses pokémons. J’avais récupéré un insécateur et un scarabrute, mais j’y connaissais rien, sur ce qu’ils aimaient, comment les entraîner… Si je pouvais choper quelques connaissances supplémentaires, ce serait pas du gâchis.

Voilà, j’aurai vu plus utile comme visite en magasin. Moi qui espérais repartir avec de quoi rendre mes exagide plus forts, je repars avec un bouquin sur les insectes. Ces deux pokémons ont vraiment intérêt à ne pas être trop dégueus, parce que si je dois les remplacer… Bah tout simplement, ça va me lourder.

Après avoir pas mal parlementé, discuté du métier, de ce en quoi ça consistait, Maël avait accepté que je rejoigne le groupe des recrues, qu’il était en train de constituer. Pour le moment, ce n’était pas une promesse d’embauche, ou quoique ce soit, mais c’était le premier pas. Jusqu’ici, lui, il n’avait été qu’un ranger lambda (certes exemplaire, mais lambda), qui se voyait confier une mission bien trop grande pour lui. Du moins, c’était son point de vue. Jusqu’ici, il était bon pour exécuter les ordres, mais n’était pas taillé pour le commandement. Il en était capable, évidemment, mais il ne savait pas comment faire. C’est pourquoi je lui ai proposé mon aide. Le deal était là : je commençais mon entrainement de recrue avec tous les autres, dans l’optique de réussir les tests et de devenir officiellement ranger, et, quand il en aurait besoin, j’épaulerais Maël pour tout ce qui était de la logistique, de la prise de décision… Bref, je mettais mes compétences à sa disposition, vu que j’ai déjà été dans ce rôle.

J’pensais pas que ça me rendrait joyeuse, de repartir en camp de formation. Je me rappelle encore des camps de l’armée, qui relevaient plus de la torture que d’autre chose. Non pas à cause de la difficulté physique (ça, à force, on s’y fait), mais plutôt à cause des gros cons qu’il y avait partout, en tant qu’instructeurs, et aussi en tant que recrues. Là, j’ai pu voir le petit groupe, et… Ok, ils ont pas l’air trop doués, mais on pourra bien en faire quelque chose. La plupart d’entre eux ne sont pas taillés pour ça. La plupart d’entre eux n’a jamais combattu avec des pokémons. Et pourtant, c’est une des bases du métier. Résoudre les problèmes posés par des pokémons, avec des pokémons.

Et donc, l’entrainement au combat est important. Chaque recrue va devoir aller capturer son ou ses partenaires, se familiariser au combat avec eux, etc. Et pour ça, on a besoin de matériel. Et évidemment, comme Maël est occupé à gérer euh bah un peu tout ce qu’il doit faire pour lancer l’activité, c’est moi qui me retrouve à aller chercher tout le matériel au centre commercial. Heureusement qu’il a déjà fait la commande, et que j’ai qu’à réceptionner le tout. Mais tout de même, c’est relou.

Ouais, j’viens pour une commande, au nom de Omenn. Normalement on a… Deux cent pokéballs, six cent potions, et mille total soins.

Oh bordel, il a vu les choses en grand. J’espère qu’ils prêtent le camion pour livrer tout ça ?

Non.
Si.
Non.
Si. Bordel, tu imagines comme ça m’énerve ? Que tu veuilles pas être dans une pokéball, pas de souci, je conçois ça parfaitement. Mais que tu dormes sur le balcon, et dehors, je supporte pas ça. Bordel, on se les pèle dehors ! Et dormir sur du béton, voilà quoi. Donc, je te laisse pas le choix. Compris ?

Pas de réponse. Forcément, je sais pas à quoi je m’attendais. Seulement deux jours qu’elle est là, et c’est une des premières fois que j’arrive à la faire parler. Enfin, parler… Répondre. Et encore, pas plus d’un mot. Ce qui l’a fait réagir ? Le fait que je lui dise que je sortais au centre commercial, pour lui acheter un matelas, car ça me faisait mal au cœur de la voir dormir par terre. Et apparemment, elle préfère ne pas me déranger, et rester sur le béton gelé ? Ahah, non. Ne cherchant pas à continuer la discussion, sachant que je me heurterais à un refus catégorique, j’enfile ma veste et sors. Direction le centre commercial d’Illumis. Alors que je descends l’escalier, je croise une jeune femme en train de monter des cartons. Tiens, l’appartement du voisin, Gérard, a déjà été repris ? Espérons que ses futurs habitants soient moins… étranges que le précédent. Parce que ça, ce Gérard, même parmi les gens bizarres, il en tenait une couche. Bon, par contre, j’aiderai pas à l’emménagement. J’ai aidé à vider l’appartement, et encore, c’était parce que la p’tite Noah est sympa. J’ai pas de temps à perdre à sociabiliser avec les nouveaux habitants. Je les salue poliment, mais sans plus, prenant l’escalier pour arriver plus vite en bas.

Moins de vingt minutes après (oui, j’aurais été plus vite en bus, mais j’avais envie de marcher, il fait beau !) me voilà en face de l’imposant bâtiment. J’ai fait exprès d’y aller en semaine, en pleine journée, pour croiser le moins de monde possible. Moins il y aura de peuple dans le magasin, plus je pourrai rentrer rapidement, et moins j’aurai de monde dans les pattes. Et avoir du monde dans les pattes… J’en ai pas du tout envie. Une fois entrée dans la tour, je réfléchis pas, je me laisse pas attirer par tout ce qui brille, clignote, je fonce directement vers la partie dédiée à l’habitat. Pas besoin d’acheter un grand matelas, vu comme elle est capricieuse, je pense qu’elle n’acceptera pas plus qu’un tapis de sol. Rapidement, au rayon des accessoires de gymnastique, je déniche ce que je suis venue chercher. Un mètre cinquante de long, parfait, elle ne devrait pas avoir besoin de plus. Si j’arrive à lui faire accepter ça, en plus d’une couverture, ce sera déjà une grande victoire. L’étape suivante sera de réussir à lui faire comprendre qu’elle peut dormir à l’intérieur.

Je rentre donc à la maison, tapis enroulé sous le bras, prête à entamer un nouveau combat avec Nymeria. J’arrive toujours pas à me faire à son moyen de communication. Elle a beau parler par télépathie, je n’arrive pas à répondre autrement qu’à l’oral. Encore une chose que je dois apprendre, je crois… Je souffle un coup, et j’entre dans l’appartement, espérant ne pas trop avoir à batailler.

LA première visite d'illumis fait toujours le même effet. Et à tout le monde : la Ville des Lumières. Des taxis partout, une gare, des bars et des cafés. Une vraie capitale en somme. Et malgré tout ce que nous avions vu à Hoenn, cette ville était à couper le souffle. Nous étions arrivé en plein milieu de la journée avec la mère du jeune maître qui nous avait fait visité les lieux à ne pas rater. Elle a toujours été comme ça, madame Bark, pleine d'amour pour son fils et elle avait soutenu le projet de partir qu'avait eu son fils. Un voyage initiatique ? cela ne pourra que lui être bénéfique qu'elle disait. Nous avons donc visité le quartier chic et fait quelques achats dans les magasins ... Et quels magasins ! Le centre commercial était un complexe de quatre étages, et il y avait tout, que ce soit pour les dresseurs, les coordinateurs ou pour la vie de tous les jours. Tout.

Après un détour dans le secteur dédié à la coordination, nous sommes allez à la pharmacie et au "coin capture". Et là, là Ethan avait des étoiles dans les yeux. Des remèdes en tout genre, pour soigner le poison ou augmenter la force. Et des appats et des balls en tout genre, de la simple pokéball à la rare luxeball. De tout !

Le jeune maître fit quelques acquisitions et nous sommes finalement parti. Madame Bark nous conseilla de commencer notre périple à Bourg Croquis, une petite ville où de nombreux dresseurs débutants faisaient leur grand départ. Après une nuit à l'hôtel, nous avons pris le bus jusqu'à notre destination. C'était le début d'un tout.

Notre second passage dans la ville lumière se fit peu de temps après le concours de maillard. Nous avions réussi à obtenir notre premier ruban et nous nous devions de fêter cela. Les parents du jeune maître devaient donc nous rejoindre dans la grande ville pour pouvoir discuter de tout cela, de nos impressions mais aussi pour festoyer, manger, boire et danser toute la nuit. Mais avant cela, nous profitâmes de ce passage raide dans la ville pour nous procurer de nouveaux équipements. L'équipe ne faisait que s'agrandir. Un peu plus chaque jour. Le jeune maître ne pouvait plus se contenter de capturer les pokémons avec des balls de simple facture. Les pokémons sauvages que nous rencontrions étaient de plus en plus forts et résistants à la fois. Je pense au combat contre les trois Hippopotas qui nous a épuisé, Pazzo, Chuuji et moi. Il prit de tout, pour de vrai. Mais il montra ses priorités en prenant une bonne dizaine de superballs.

Une fois ses amplettes finies, il se dirigea vers la caisse et paya. Enchaînant les petits boulots un peu partout, il avait réussi à amasser une petite cagnotte assez intéressante qui nous permettait de vivre sans nous priver. Lorsqu'il tendit sa carte de paiement à la caissière, elle fut impressionnée. Non pas par la possible somme dépensée mais parce qu'il y avait cette fameuse mention, le Km, symbole d'appartenance au très privé club des riches héritiers du monde ...

___Ta main tremble légèrement tandis que tes yeux parcourent la foule qui est autour de toi, mais très vite, tu baisses à nouveau le regard. Ce n’est pas le moment d’avoir l’air suspect. Et une fille normale faisant tranquillement ses courses au centre commercial d’Illumis ne fixe pas les autres ainsi, une lueur inquiète dans les prunelles. Inspire. Expire. Oui, voilà. Reprends-toi. Cela fait longtemps que tu t’es contentée d’utiliser l’argent de tes parents ; seulement, ta mère a encore réduit le budget mensuel auquel tu as droit. Elle tente de te ramener à la maison par les seuls moyens doux qu’elle a encore. Tu le sais pertinemment. Ça n’a rien à voir avec une quelconque ruine de ta famille –bien au contraire-. Cependant, elle ne réussira pas à te ramener comme ça.
___Tes yeux azurés recommencent à trainer autour de toi, mais de façon plus précise, comme si tu sais enfin ce que tu dois faire. En fait, c’est exactement le cas. Tu sais ce que tu as à faire ; il faut bien que tu te nourrisses, et tu as des affaires à renouveler. Sans compter les quelques achats de balls, pour la première fois depuis plus de deux ans. Parce qu’on ne sait jamais ; tu as utilisé la dernière ball qui te venait encore de l’époque où tu étais dresseuse pour Passerouge. Et même si tu n’as pas pour ambition de recommencer à dresser des pokémon, on n’est jamais trop prudent d’avoir quelques balls en réserve.
___Après un dernier coup d’œil circulaire, ton dos cachant aux caméras tes mouvements, tu commences à agir, d’une main habile.
___D’une main habituée.

Achats:

Edit : Achat notifié, argent retiré.

Vol, achat je veux dire: