Il est certain en tout cas que c'est d'une apparence peu commune que peu se targuer le jeune homme. Difficile de dire si la première chose qui frappe ceux qui ne le connaissent pas encore lorsqu'ils voient arriver le styliste est sa tenue généralement excentrique ou sa chevelure d'un lumineux blanc argenté, mais Akichi ne passe dans tous les cas jamais inaperçu. Ses cheveux sont certainement la partie de son apparence dont il est le plus fier : raides et fins de telle façon qu'ils ne s'emmêlent jamais, si longs qu'ils lui descendent jusqu'en bas des reins, résultat de nombreuses années passées sans les couper, et d'un blanc tout aussi naturel que celui des vieillards, ils ont accompagné Akichi au cours de son coma de quelques jours et du chamboulement de sa personnalité qui a suivi car, encore blonds dans son enfance, c'est durant son adolescence qu'ils se sont peu à peu dépigmentés pour finir par devenir de ce blanc pur. Leur clarté se retrouve dans l'ensemble de l'apparence d'Akichi, à l'exception de ses vêtements : ses yeux sont ainsi d'une couleur noisette très claire et jaune qui les fait paraître ambrés suivant la lumière, une couleur d'iris qu'il partage avec sa sœur Kisa. Les traits de son visage sont globalement droits et nets ; ses lèvres sont fines et assez peu dessinées ; ses sourcils, fins également, sont relativement haut placés et souvent tenus plus haut encore par l'expression d'Akichi. Son visage est presque dénué des plis que nos expressions y dessinent normalement ; quant à sa peau, lisse et sans marques visibles, elle est particulièrement pâle et rougit très facilement au soleil, l'une des raisons qui motivait sa mère à lui défendre de sortir lorsqu'il était enfant et à lui faire porter constamment pantalons et manches longues, habitude qu'il a gardée, tout en remplaçant souvent le pantalon par un pan de kimono.

En tant que styliste, Akichi accorde une très grande importance à l'habillement, celui des autres comme le sien, et il profite de ce qu'il maîtrise les techniques de la réalisation de vêtements pour ne porter que ses propres créations, cousues par Miné ou par lui. Vous le verrez presque exclusivement porter des vêtements colorés, Akichi jugeant le noir pur ou le gris déprimants (mais il trouve que l'alliance du noir et du blanc convient à merveille à Miné !), dans des vêtements toujours longs et souvent d'inspiration asiatique : kimonos, robes traditionnelles ou grands manteaux, quand il ne choisit pas un « simple » ensemble pantalon et chemise... qui se révélera surprenant par ailleurs. Akichi ne voyant pas l'intérêt de passer inaperçu, ne prêtant dans la mode aucune importance aux conventions sociales et pouvant créer ses tenues suivant son plaisir, sa seule limite sera son imagination ! S'il ne crée pas ses propres chaussures, il passe régulièrement des commandes à un cordonnier de sa connaissance pour qu'il lui en confectionne en accord avec ses tenues favorites, ou parcourt les magasins particuliers en compagnie de Miné afin de dénicher la paire parfaite. Tout comme vous ne le verrez jamais en manches courtes, il porte constamment des chaussures fermées, basses ou hautes, souvent assez fines, et apprécie occasionnellement les petits talons. N'appréciant pas les lunettes de soleil, il aime, par beau temps, compléter sa tenue d'une ombrelle pour protéger sa peau pâle des rayons lumineux, et porte généralement avec lui un sac à bandoulière, quand il ne parvient pas à ranger tout son attirail (téléphone, nécessaire à couture, Thermos de thé, mouchoir, petite boîte de sucreries...) dans les poches intérieures qu'il ajoute généralement à ses kimonos et manteaux.

Notons enfin, pour compléter ce portrait sommairement dressé, qu'Akichi n'est pas très grand pour un homme, mesurant un mètre soixante-douze ; mais son allure singulière, lumineuse et assurée, en incitant tous ceux qui le croisent à poser les yeux sur lui, le fait généralement paraître plus grand qu'il ne l'est.

Ce n'est d'ailleurs pas qu'une façade : Akichi est réellement une personnalité sociable et affirmée, qui, dans la vie de tous les jours, se soucie peu du regard des autres et poursuit ses propres buts avec constance et volonté, généralement en compagnie de Cécilia, sa Togetic dont il est inséparable, et de Miné, son assistante et la personne à ce jour la plus importante à son cœur. La grande passion d'Akichi est le stylisme, passion qu'il a découverte au début de son adolescence chez sa tante Mayuko alors qu'il commençait, peu à peu, à se reconstruire après avoir blessé gravement sa sœur et avoir été chassé de son foyer par sa mère, et à quoi il s'est intéressé au point de désirer créer sa propre marque de mode et devenir un styliste reconnu. Il a en partie réalisé ce rêve en ouvrant la Boutique Akichi en duo avec Miné, boutique de prêt-à-porter dans laquelle ils ne vendent que leurs propres créations, et en acquérant une renommée en tant que coordinateur qui lui a aussi permis de mieux faire connaître ses talents en matière de création de vêtements. La couture était d'abord pour l'Akichi adolescent la réalisation du fait qu'il pouvait créer quelque chose de ses propres mains, créer quelque chose qui n'existait pas avant : une façon de donner un sens à sa vie quand celle-ci, déjà terne et trop souvent absurde dans son enfance difficile, avait volé en éclats lorsqu'il avait été renié par sa mère. Peu à peu, elle lui devint aussi un moyen de donner forme à sa propre vision du monde, la vision d'un monde idéalisé, à travers des vêtements toujours très colorés et, plus tard, riches et excentriques qui préviennent à coup sûr celui qui les porte contre le risque de passer inaperçu : Akichi, trop souvent invisible dans son enfance et, encore, le début de son adolescence, durant lequel il se montrait extrêmement éteint et effacé, cousait d'abord les vêtements qui pouvaient plaire, selon lui, à ceux qu'il aimait (à commencer par son cousin Shiguré et sa tante Mayuko, les destinataires de ses premières œuvres, chez qui il vivait), mais aussi qui mettraient le plus en valeur leur beauté, pour aider ses proches à se sentir bien comme il se réalisait lui-même par la recherche et la mise au jour de cette beauté.

Après le coma de plusieurs jours qui le toucha durant son adolescence et duquel il s'éveilla changé, aussi extraverti, franc et insouciant qu'il était auparavant silencieux, bien souvent apeuré et très réservé, cette recherche de la beauté s'instaura véritablement comme son principal leitmotiv, dont le pendant était le rejet de la laideur. Akichi, intérieurement, avait tout effacé de son passé difficile et ne se souvenait plus ni de sa mère, ni de son père, ni même de sa petite sœur qu'il avait pourtant tant aimée enfant, cet oubli volontaire tout comme la brusque transformation de son comportement étant sans doute apparus à son esprit comme le seul moyen qu'il lui restait pour pouvoir continuer à vivre en s'affirmant lui-même dans une relativement bonne santé malgré le poids de son passé, qui continuait de le paralyser trop régulièrement. Désormais, Akichi se montrait tout entier tourné vers la recherche de la beauté extérieure, tout en débordant d'une immense confiance en lui et en adoptant un comportement qu'il qualifiait lui-même de « royal » sans jamais se soucier du regard des autres, hormis lorsqu'ils l'admiraient. Jeune homme solaire, grandiloquent, toujours joyeux et enthousiaste, créant désormais des vêtements bien plus excentriques qu'avant et les portant lui-même, aimant parler et discourant dans de véritables logorrhées pour exposer ses points de vue quels que soient les arguments ou les histoires absurdes qu'il racontait, s'en convainquant lui-même au fur et à mesure, pourvu que cela atteigne au but de faire taire l'adversaire, sa bonne humeur, son caractère affirmé qui ne se pliait pas aux conventions sociales et savait tenir tête aux adultes ainsi que son apparence sans pareille lui valurent, malgré son excentricité, une grande popularité dans son lycée.

Sous ses dehors très sociables, Akichi souffre pourtant d'un grand manque d'empathie envers les autres dont il n'a pris conscience qu'assez tardivement et dont il ne se souciait aucunement au lycée, comme il n'y prête encore souvent pas attention aujourd'hui : il ne parvient pas à savoir ce que peuvent ressentir les personnes qui l'entourent, à moins d'efforts et hormis ses quelques proches dans une certaine mesure, si bien qu'il ne se préoccupe le plus souvent pas de ce que les autres pensent et a souvent blessé des gens sans intention ni sans s'en apercevoir. Cela ne l'a cependant pas empêché de tisser des liens d'amitié durable avec certaines personnes, Shiguré, Hatori, Kakéru et Komaki, Miné ou Nevar, qu'il compte véritablement comme très importantes pour lui et envers qui il se sent toujours reconnaissant parce qu'ils l'ont accepté tel qu'il est. Derrière sa bonne humeur et son côté très « transparent », le jeune homme laissant toujours éclater au grand jour sa bonne humeur ou, à l'inverse, son ennui ou son mécontentement, Akichi cache également nombre d'angoisses, vestiges des traumatismes de son enfance qui le hantent aujourd'hui encore même si, en se remémorant et acceptant son passé, il est devenu en partie capable de les calmer. Ce passé difficile avec le cœur de la famille Sôma et, surtout, avec sa mère, explique qu'il haïsse aujourd'hui la véritable méchanceté et déteste l'hypocrisie, pour lui toujours franc car il ne sait ni ne veut mentir : bien qu'il fasse parfois du mal sans le vouloir aux personnes qui le connaissent peu tant il lui fait faire des efforts pour se mettre à la place des autres, Akichi est quelqu'un de fondamentalement bon. Notons également qu'en dépit de sa grande franchise et du peu d'importance qu'il prête aux codes sociaux, Akichi est intelligent comme un autre et sait se montrer poli ou professionnel lorsqu'il le faut, situations qui se présentent quotidiennement dans l'accueil des clients de sa boutique. En bon « roi » qui se respecte, il aime se montrer très courtois et galant envers les femmes et ses invités.

L'insouciance et l'excentricité, l'amour de la beauté et le rejet de la laideur, le peu d'attention porté aux autres et le surplus de confiance en lui-même, s'ils se sont construits après son coma comme pour survivre en comblant les énormes manques dont il a souffert enfant, considéré comme un moins que rien par le noyau des Sôma et avant tout sa mère, font désormais pleinement partie de la personnalité d'Akichi qui s'est affirmé ainsi durant la fin de son adolescence et le début de sa vie d'adulte et est parti, juste après le lycée, vivre seul pour se réaliser en tant qu'être indépendant ; il est néanmoins clairvoyant sur ses défauts, ce dont sa profonde admiration pour la grande empathie envers les autres de Hatori et Miné qu'il considère comme une qualité très précieuse et dont il sait manquer est la preuve. Si, avant de retrouver ses souvenirs, il vivait presque constamment comme « en surface » de son caractère en se refusant de plonger en lui-même pour ne pas risquer de se remémorer des choses auxquelles il n'aurait pu faire face, à présent que son passé lui est revenu et qu'il a su l'accepter, il essaie plus souvent qu'avant de se remettre en question et de se corriger, bien qu'il ne soit pas facile de rectifier certains comportements désormais solidement ancrés en soi. Il a pris le parti de s'accepter tel qu'il est, conscient de son passé difficile, de ses erreurs et de ses défauts, et de s'affirmer malgré tout comme Akichi Sôma, un individu à part entière, sans ne plus jamais rien « effacer » volontairement de lui-même et quoi que pourra en dire sa famille, qui l'a de toute façon rejeté. Le chemin est long vers l'acceptation complète de soi-même, mais Akichi en a déjà parcouru une grande partie et il sait qu'il peut compter sur le soutien de Cécilia, de Miné, de sa petite sœur Kisa qu'il a retrouvée et de ses autres proches pour réussir à devenir l'artiste, le compagnon et le grand frère qu'il veut aujourd'hui être.

Akichi aime : les belles choses, les choses mignonnes, l'art sous toutes ses formes, le stylisme, la couture, s'occuper de sa boutique, le thé, les aliments sucrés, la gentillesse, ses amis, sa petite sœur, les sorties entre amis, la tranquillité. Ses couleurs préférées sont le rouge d'andrinople, le bleu majorelle et le doré.
Il n'aime pas : les choses laides, la méchanceté, l'hypocrisie, sa mère et sa famille en général hormis ses cousins Shiguré et Hatori et sa tante Mayuko, la ville de Carmin-sur-Mer où se trouve la résidence familiale et la maison de sa mère, les plats trop acides, les gens ennuyeux, les gens qui se compliquent la vie sur certains points alors qu'il serait si facile d'aller droit au but, la paperasserie. Les couleurs qu'il aime le moins sont l'ocre et le vert kaki.