- Tu es sûre que le rendez-vous est ici ?
Face à ta question, Izumi regarde une nouvelle fois son portable pour vérifier l’adresse et elle te répond d’un hochement de tête, suivi d’un mouvement des épaules. Tu sais bien que certaines missions sont données par des personnes qui veulent faire preuve d’une grande discrétion. Mais vous obligez à venir dans une bâtisse abandonnée ça restait peu commun. Bien que tu n’eusses pas peur, tu n’étais pas particulièrement à l’aise non plus, vu l’heure tardive de votre entrevue. Tu n’as pas vraiment le temps d’hésiter, bien que l’idée que Dan t’avait fait une mauvaise blague te traversait l’esprit, car tu savais que plus longtemps tu restais devant la grille à l’entrée, plus vous risquez d’être vu ici et cela pourrait paraitre étrange. Tu finis donc par pousser le portail et celui-ci grince d’une manière sinistre dû au manque d’entretien. Sans un mot, Hirai et Asuna passent devant toi, comme vous en avez l’habitude lors de ce genre de mission. Izumi reste à tes côtés, alors que tu joues avec l’une de tes pokéball dans ta poche. Vous vous dépêchez de monter les marches qui vous sépare de la demeure et le garçon du groupe pousse doucement la porte en bois, qui s’ouvre sans difficulté. Bon, déjà un problème de moins même si cela ne te rassure pas le moins du monde. Avec tes lentilles de couleur, le monde te parait toujours un peu flou et c’est particulièrement désagréable ici dû au manque de lumière. Avant de t’enfoncer plus loin dans le couloir de l’entrée, tu attrapes des gouttes pour hydrater tes rétines et tu en verses deux dans chaque œil, clignant pour répartir le produit avant de donner le signal, ta main retournant dans ta poche pour retrouver le réconfort du contact avec tes pokéballs. Tu aimerais bien en libérer un ou deux, mais non seulement votre client pourrait mal le prendre, voir le prendre comme une possible agression, mais en plus tu perdrais l’effet de surprise. Tu restes donc en alerte, n’ayant pas spécialement envie de prendre une arme en main non plus pour des raisons évidentes de maladresse.
Tu espérais que votre interlocuteur soit au rez-de-chaussée, donc vous essayer en premier temps de trouver le salon. L’endroit était sombre au possible, poussiéreux, si bien que tu devais te retenir d’éternuer, sale. Tu ne serais pas surprise que le lieu puisse avoir servir de squatte pour une bande de jeunes, vu les déchets qui jonchaient le sol et les graffitis qui ornaient les murs. Dans un sens, tu serais même plutôt rassuré de tomber sur une bande de Skull, car cela signifierait qu’il y aurait signe de vie dans cet étrange manoir. Le silence était pesant et malgré le fait que tu n’étais pas seule, tu te sentais de moins en moins à l’aise. Tu avais cette sensation désagréable qu’on t’observait, sans savoir réellement d’où cela venait. Apriori par de l’extérieur vu que les fenêtres étaient bouchées par de grosses planches de bois dont la lumière avait du mal à l’infiltrer entre les interstices.
Alors que vous faisiez le tour, sans y trouver personne, vous entendez un bruit sourd à l’étage supérieur, qui te fait sursauter. Vous retenez tous votre respiration, vous observant mutuellement, espérant peut-être secrètement que quelqu’un se dénonce pour la chute d’un objet quelconque, mais tu en es certaine, le barouf vient d’au-dessus de votre tête. Prenant ton courage à deux mains, tu fais un signe avec l’index pour donner la directive de monter les escaliers et tu retraverses les pièces pour retrouver le couloir de l’entrée et les escaliers qui se trouve dans ce dernier. Tu ne sais pas si tes yeux te jouent des tours, mais tu as l’impression que les graffitis ne sont pas les mêmes. Tu n’avais pas spécialement fait attention à l’aller, mais maintenant, tu remarques les mises en garde sur les murs et cela te donne un frisson désagréable le long de la colonne vertébrale.
Tu poses ton pied sur la première marche et elle fait un bruit sinistre. Si tu voulais être discrète, c’était maintenant peine perdue. Tu prends une grande inspiration – pleine de particules de poussière en suspension – et tu montes à un rythme plus rapide. Cette fois, tu prends ton pistolet en main et bizarrement sa lourdeur entre tes paumes te rassure. Tu n’avais jamais été très armes, mais tu devais reconnaitre son utilité depuis que tu étais rentrée dans la pègre. Même sans tirer à tout bout de champs, elle avait un effet dissuasif. Une fois sur le pallier, tu pousses la première porte avec le canon et ce bruit de grincement toujours aussi désagréable refait son apparition. La pièce est particulièrement vide, les meubles sont recouverts de draps à l’origine surement blanc qui sont devenus grisâtre avec le temps. A priori, rien n’avait bouger, mais une urne funéraire trainait au beau milieu de la pièce, à même le sol. Elle était renversée et le contenue était maintenant à moitié sur le plancher. Tu te figes sur place car tu ne sais pas comment elle c’est retrouver ici, ni comment elle à basculer. La poussière sur le sol montre bien que personne n’est venu dans cette pièce depuis très longtemps car il n’y avait aucune empreinte. Alors que tu n’oses pas bouger, Asuna entre dans la pièce, s’accroupi pour remettre l’objet droit et elle fait de son mieux pour remettre un maximum de cendre à l’intérieur avant de refermer le couvercle. Tu n’es pas particulièrement surprise par son geste, mais l’expression neutre qu’elle affiche quand elle se retourne vers toi t’inquiète. Tu ne sais pas à quoi elle pense actuellement, mais il n’est pas difficile d’imaginer que cela n’est pas tout rose.
- On se casse, il n’y a personne ici, sauf peut être quelques Spectre. Je ne sais pas qui est notre client, mais il c’est bien foutu de notre tronche. On en parlera à Dan une fois à la maison.
Personne n’ose te contredire, au contraire tu vois même un certain soulagement chez tes subordonnés. Visiblement l’ambiance lugubre des lieux avaient eu raison d’eux également, malgré toutes les choses qu’ils avaient déjà eu l’occasion de voir en mission. Mentalement, tu te promis qu’à partir de maintenant tu observerais avec attention les lieux de rendez-vous avant d’en accepter un. Il était tout simplement hors de question que tu retrouves dans un endroit aussi sordide.
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