S’il y a une saison que Juste adore plus que les autres, c’est bien l’automne avec sa fête… l’Halloween! S’il n’est pas le plus courageux, cela ne l’a jamais empêché de s’intéresser aux films d’horreur qu’il considère comme ses favoris. Le jeune dresseur aime découvrir ces personnages démoniaques aux projets tout aussi sombres. Ça tombe bien, parce qu’aujourd’hui, Juste pas lui-même prendre place dans l’un de ces scénarios... à contre-cœur, évidemment.

Dans la région de Kalos, à quelques kilomètres au nord de Romant-sous-Bois, une vieille usine désaffectée de pokéballs se dresse... mystérieuse et envahie par les ombres du crépuscule. L’endroit a toujours attiré les histoires sombres et les légendes locales : on raconte que l’usine, autrefois en activité, serait hantée par les âmes des pokémons piégés dans des pokéballs défectueuses. Mais pour Juste, jeune dresseur inexpérimenté, ces récits ne sont que des contes pour impressionner les enfants.

Ce soir-là, après avoir entendu parler de l’usine auprès de ses amis, Juste décide de s’y rendre pour prouver qu’il ne craint pas les légendes. Sa curiosité le pousse à partir seul, accompagné de Zappy. La nuit est sombre et lorsque Juste arrive devant les grilles rouillées de l’usine, un frisson lui parcourt l’échine. Pourtant, il se force à rester courageux et d’une main tremblante pousse la vieille porte de métal qui s’ouvre dans un grincement sinistre.

À l’intérieur, l’obscurité est totale. Seuls les reflets de sa lampe torche viennent illuminer les vieux équipements de production abandonnés. Soudain, un bruit métallique résonne, brisant le silence. Juste se fige, le cœur battant. « Ce n’est rien... Oui, ce n’est que le vent... » Murmure-t-il, essayant de se rassurer. Mais ses mots sonnent creux.

Au détour d’un couloir, il aperçoit une silhouette qui disparaît aussitôt dans l’ombre. Pris d’un doute, il tente de faire demi-tour, mais la porte par laquelle il est entré est soudainement verrouillée. Enfermés dans cette usine lugubre, Juste et Zappy n’ont d’autre choix que d’explorer l’endroit s’ils souhaitent trouver une autre sortie.

Les heures passent, et les phénomènes étranges se multiplient : des bruits de chaînes qui traînent, des éclats de rire lointains, des chuchotements glaçants. Parfois, Juste croit apercevoir des ombres en mouvement, comme des formes spectrales de Pokémons autrefois capturés ici. À un moment, une pokéball tombe d’une étagère à ses pieds, s’ouvrant dans un nuage de poussière. De celle-ci, une lumière spectrale s’échappe, formant la silhouette d’un ectoplasme qui lui adresse un sourire terrifiant avant de s’évaporer dans l’air.

Il beugle! Zappy sur les talons, il fait volteface et déguerpit sans demander son reste et va se réfugier sous un escalier. Dans ce recoin sombre et exigu, il se sent faussement en sécurité. Il le sait, ces choses l’observent, terrées dans l’obscurité... Attendant le meilleur moment pour surgir de l’ombre et lui asséner le coup fatal. Car après tout, pourquoi le garder prisonnier si ce n’était pas pour le buter avant que le jour se lève. Pour l’heure, il est tôt. Cela veut dire qu’ils s’amusent avec lui, prennent un malin plaisir à le voir blêmir... à chier dans son froc.

La nuit semble interminable, chaque couloir menant à une impasse ou à des pièces aux fenêtres condamnées. Juste finit par se réfugier dans un bureau abandonné, essayant de calmer Zappy qui tremble à ses côtés. Enroulé dans son manteau, il ferme les yeux, espérant que le matin arrivera bientôt.

S’il s’en sort, Juste se dit qu’il irait à la recherche d’un pokémon aux pouvoirs lumineux, puisque décidemment il va être traumatisé pour un temps après cette nuit... Enfin, s’ils s’en sortent.

Étrange que dans ce moment particulièrement dramatique, il ait une pensée pour ses parents. C’est fou comme les cris de son père lui manque à cet instant. Ce qu’il aimerait être à l’entraînement, trempé par la sueur. Une sueur plus noble que celle qui lui mouille la nuque à l’heure actuelle.

Au premier rayon de soleil, les phénomènes s’arrêtent, laissant un silence pesant dans l’usine. Lorsque la porte d’entrée se déverrouille finalement, Juste n’a pas besoin d’être invité deux fois. Il se précipite dehors. Ce n’est qu’après plusieurs jours qu’il ose reparler de son aventure, promettant de ne plus jamais sous-estimer les histoires que les anciens racontent. L’usine, quant à elle, reste là, figée dans le temps, attendant son prochain visiteur imprudent.

Une chose est certaine, Juste n’y remettra plus jamais les pieds.

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