Juste n'arrivait plus à garder les yeux fermés, alors que l'horloge n'affichait même pas encore sept heures du matin. Il avait passé la nuit à tourner dans son lit, incapable d'apaiser ses pensées. Qu'adviendrait-il de lui, de son avenir, s'il était recalé aux examens d'entrée de la police? Lui qui s'entraînait avec acharnement, qui n'hésitait pas à se priver pour avancer sur le chemin de ses buts, voilà qu'en fin de journée hier, tout avait pris une tournure différente... En effet, son père, qui se voulait bienveillant, fit venir un instructeur de l'école pour l'évaluer dans le simple but d'avoir l'heure juste.

S'il était d'abord confiant, il déchanta rapidement lorsqu'on lui annonça les épreuves qu'on allait lui faire passer. À ce moment-là, il se demanda si la police était en fait l'armée, puisque certaines activités ne semblaient pas du tout alignées avec le travail d'agent. Depuis quand devait-on franchir des murs d'escalade avant de se faire glisser le long de poulies grinçantes.

Juste était-là, à la mi-parcours, les mains posées sur les genoux, le cœur battant, incapable de reprendre son souffle. Déjà qu'il s'était entraîné dans la matinée, son corps ne suivait plus que de peine et de misère.

- Allez! Merde, mais qu'est-ce que tu fous Juste? Allez, bouges-toi les fesses!

C’étaient les encouragements de son père... Un homme fier chez qui l'échec n'était pas acceptable...

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Modération:

« Oui papa, mais... »
« Je ne veux rien entendre! Arrête de me faire honte et termine ce foutu circuit! Allez! »
« Mais... »
« Allez! » Finit-il par beugler, le regard injecté de sang. Ce dernier se retourna vers l’évaluateur, un sourire forcé sur le visage. « Il est encore jeune vous savez... Ah! Ah! Les adolescents, ils n’en font qu’à leur tête. »

Les sourcils froncés, l’évaluateur s’abstint de commenter la scène et replongea son regard dans ses papiers d’examen avant de relever la tête en direction de Juste qui détallait.

Le jeune dresseur allait y gouter, décidemment. D’ailleurs, il essayait de se souvenir de la dernière fois où il avait vu son père autant en colère, mais rien ne lui revint en tête. Allait-il se contenter de l’insulter, de le rabaisser... ou serait-il violent avec lui? Après tout, la violence physique n’était jamais bien loin de la violence psychologique et ça... il connaissait.

Gauche, droite, gauche, droite... le jeune homme se hissait tant bien que mal dans ce rideau de cordes dressé devant lui. Il était difficile de gravir l’obstacle puisque chacun de ses mouvements venaient perturber sa stabilité.

Une fois au sommet, il pivota avant de répéter les même étapes jusqu’à être suffisamment bas pour sauter. Il se réjouit de constater que la partie escalade était terminée et continua sur d’imposant tronc surplombant des fausses de bout.

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