- Il va falloir que tu te ressaisisses mon p'tit gars. Ça ne te va vraiment pas de te laisser aller comme ça. Allez ! Pêches-en un gros !

A bien y repenser, il était vrai que j'étais plutôt inactif ces derniers temps. La défaite cuisante de la Route 22 menant vers la Route Victoire. Le dépôt de licence pour l'ouverture d'une potentielle pension auprès de la commission internationale pour l'élevage. Le concours inattendu et fructueux de la ville d'Irisia après la rencontre avec Basil à Floraville. Beaucoup d'évènements si intenses et si cruciaux pour mon quotidien, que j'en avais oublié tout simplement de me remettre à vivre normalement, sans pression, sans enjeu immédiat. Je n'étais plus en quête de reconnaissance ni de démonstration de mes valeurs et de mes engagements. J'étais totalement libre de mes mouvements, et j'avais décidé d'errer pendant quelques jours, presque une semaine, au sein du Bourg Palette. « Le début de tous les débuts », qu'on l'a surnommait de nos jours.

Bien des dresseurs de renommées intercontinentales étaient issus de ce village, ou en avait fait leur point de départ. Des histoires se sont écrites ici. Des épopées s'y sont déroulées. Des odyssées merveilleuses sont nées de depuis cette localisation géographique du Kantô. Il fallait dire que la principale attraction de cette petite bourgade était sans nul doute le modeste mais très réputé laboratoire du Professeur Chen. Son nom seul suffit à imposer le respect et l'admiration de toutes et de tous. Ses recherches étaient à l'origine de bien des découvertes sur la génétique des pokémons, leurs modes d'évolution, leurs prédispositions aux capsules techniques et/ou secrètes, ainsi que les potentialités de reproductions entre espèces. En quelques sortes, sans ce précurseur de la science des pokémons, nombreux seraient les professionnels scientifiques actuels qui seraient en position de total manque de connaissance et d'expérience du terrain. De nos jours, tout est accessible bien plus vite que jadis : les pokédex sont toujours plus évolués, certains sont même devenus des bases d'évolutions spécifiques de pokémons tels que les Motisma. Mais cette accessibilité ne fut possible que grâce à l'ingéniosité, le talent et l'incroyable réseau de connaissances qui auront gravité autour de ce grand professeur, et de ses confrères du monde.



Qu'est-ce que tout ça peut bien avoir avec mon cas ? Eh bien, tout simplement, le monde de l'élevage. Grâce aux professeurs comme Chen, je peux maintenant avoir accès à tout un tas de documents, d'encyclopédies et de sites de l'internet pour parfaire mes connaissances sur les pokémons. Les combinaisons idéales de type, les conditions optimales pour un apprentissage de capsule technique, les prérequis initiaux pour pouvoir entamer un processus de reproduction jusqu'à la méthode d'accompagnement à la mise bas de la maman pokémon. Je pense aussi à toutes ces données sur les statistiques intrinsèques des pokémons, qui peuvent parfois doubler de puissance grâce à des régimes riches en vitamines. En bref, je peux toucher du bout du doigt une profession que j'ai toujours rêvé de pratiquer lorsque j'étais un sportif accompli de haut niveau : coach en développement physique et personnel.

Ce projet de pension est d'ailleurs ce qui me tient le plus à cœur après l'envie d'emmener Draco vers des sommets de la Coordination Pokémon plus fantastiques. C'est une occasion inespéré de reprendre mon cursus pédagogique là où il s'était arrêté lorsque ma carrière sportive elle-même s'était effondrée en mille morceaux. Je vais pouvoir utiliser mon temps personnel, celui que j'aurai en dehors des concours et des prestations d'exhibition, pour me perfectionner dans plusieurs domaines scientifiques et sportifs de la profession : diététique et études des macronutriments, psychologie et sociologie, kinésiologie et kinésithérapie, pratique de médecines douces ... et encore bien d'autres disciplines, plus ou moins éloignées de ce projet comme l'économie et la gestion d'entreprise, secrétariat et compatibilité, tout en se renseignant sur le plan juridique et pénal de tout ce qui pourra et devra être géré une fois l'établissement de la pension effectué.

Rien que d'y penser, j'en ai des frissons. De pouvoir de nouveau espérer mener une très grande carrière professionnelle, liée au sport mais aussi maintenant au monde des pokémons. C'était inespéré et pourtant tellement soudain et palpable. C'était comme si le destin voulait me faire comprendre que tout vient à point à qui sait attendre, que la juste récompense pour les braves se faisait en temps et en heure. Et mon temps n'était plus très loin. Je devais être le prochain bien heureux sur la liste. Et je n'allais pas laisser cette opportunité me glisser entre les doigts une nouvelle fois. Avec l'aide de ma famille, de mes quelques amis, de mes compagnons pokémons et de quiconque voudra bien me soutenir dans ce projet ; c'est un nouvel horizon qui s'ouvre et qui se veut chargé en promesses. De par mes expériences et mon vécu précoce, j'allais devoir cravacher et donner le meilleur de moi-même pour faire de cette future institution une véritable ambassadrice d'un avenir meilleur, tant sur le plan humain que sur le plan pokémonesque.

- Et si je m'implantais sur Parmanie, qu'en penses-tu Draco ?
- Squee ? Squ-squ. Squeehuee.
- Je savais que cette idée te surprendrait. Quand on y pense, je ne vois pas où je pourrai mieux débuter cette nouvelle aventure à tes côtés. Après tout, c'est là-bas que nous nous sommes rencontrés. C'est là-bas que ma vie de sportif professionnel s'est arrêté. Mais c'est aussi là-bas que mon nouvel avenir de coordinateur est né.
- Squeeeee !
- Quelle chance de t'avoir mon p'tit Draco... enfin... *le dévisageant de haut en bas, puis lui caressant les écailles* ...mon grand bonhomme.
- Squeeh ! *se lovant contre moi*



Draco était devenu un magnifique représentant de sa lignée évolutive, un dragon majestueux qui en imposait naturellement. Son charisme n'a d'égal que son empathie et sa diligence posturale. Il respire le respect et la tolérance. Il est une sorte de grand frère dragon, qui saura m'épauler et se porter comme véritable partenaire professionnel. Je peux déjà compter sur lui lors des prestations de concours de coordination, mais avec ce projet en route, je sais que je peux aussi compter sur son sérieux, sa bonhommie et son aisance avec les autres pokémons pour faire de notre future pension Pokémon, un lieu sain, sûr et n'ayant nul besoin de prouver sa valeur et son éthique.

Rien que de repenser à la Route 22 menant à la Route Victoire me donnait des frissons dans le dos, et pas dans un sens très agréable si vous me suivez. Cette rencontre fatidique avec Rurha de Vil avait été à la fois positive pour mes ambitions futures, mais également traumatisante concernant la confiance que j'avais eue en moi à ce moment précis de ce que je pensais être le début de mon ascension vers de nouveaux sommets. Quel naïf j'avais été en pensant que d'affronter ce futur champion de la ligue me servirait pour m'imposer comme une valeur sûre du circuit du Kantô ! Quel effronté je fis en sous-entendant que si je pouvais tenir la dragée haute à ce dresseur, mon avenir en tant que coordinateur serait tout tracé et promesse d'une aventure épique et tonitruante ! S'il y avait pu avoir une sorte de petit ange sur mon épaule à cette époque pour me souffler de ne pas m'engager dans ce combat avec des attentes trop fortes, ou avec des espérances trop prononcées, je ne m'en serais probablement pas autant mordu les doigts que cette fois-là.

Ce combat avec Rurha avait été épique dans le sens où, son équipe de pokémon était tout simplement extraordinaire, à la limite du surnaturel. Un Ronflex chromatique capable de méga-évoluer sur les simples ordres de son dresseur avec qui la synergie se faisait presque sans mot dire ; une espèce de Métamorph polyvalent dans ses transformations et tirant partie de ses multiples talents offensifs et défensifs avec une aisance insolente ; et probablement d'autres partenaires pokémons tous aussi puissants et magnanimes. C'était simple, avec ce duo de créatures, je ne pouvais pas imaginer une quelconque défaite face à un dresseur lambda, même pas un champion d'arène ; probablement que les seuls en l'état de pouvoir faire front face à cette puissance de feu étaient bel et bien les membres de la ligue. Moi ? Je pensais avoir une équipe plutôt versatile et puissante à son niveau, en faisant appel à des types variés et des capacités d'attaque et de soutien somme toute potables. Draco, encore Minidraco à l'époque, s'était bien battu mais avec dû s'incliner face à une attaque de type glace, Triple Axel, concoctée par le Métamoprh de Rurha qui avait au préalable pris l'apparence d'un Monsieur Glaquette ; Geshtinanna, mon Ortide de l'époque, s'était également plutôt bien défendu grâce à son arsenal d'attaques de type poison et plante, mais n'avait eu que trop de mal à faire face à la lourdeur et à la puissance du Ronflex méga-évolué, qui n'avait pas eu de mal à lui infliger le coup de grâce avec un Tacle Lourd de derrière les fagots ; Nekhbet, ma Rapasdepic, avait elle aussi posé une véritable dynamique offensives en enchainer les voltiges et les attaques Tunnelier au fort potentiel de coup critique, mais là aussi, le Métamorph de Rurha avait très eu vite fait d'alterner de sa forme glace vers une forme électrique en l'apparence d'un Electrode survitaminé, et était parvenu à clouer mon rapace au sol, le rendant inapte à continuer l'affrontement. Il avait alors fallu que je me rendisse à l'évidence, et que je déclare forfait alors que Mûshika, ma Rattatac, était apparue sur le champ de bataille, motivée comme jamais. Je n'avais pas pu me résoudre à la laisser courir le risque de subir des dommages irréparables face à des mastodontes du combat de dressage pokémon.

Cette défaite avait été d'autant plus cuisante qu'il y avait eu du public pour observer et assister à ma descente aux enfers. Certains m'avaient encouragé du mieux qu'ils l'avaient pu, mais la cause générale s'était dirigée contre la présence de Rurha, qui subissaient des affronts verbaux et comportementaux désobligeants, insultants et incroyablement injustes envers sa personne. Il était vrai et compréhensible qu'une telle démonstration de puissance et une telle attitude nonchalante, à la limite de la condescendance, pouvait en agacer plus d'un, moi y compris. Mais comme dans tous les domaines de la vie, il faut faire un effort d'introspection et de tenter de tirer du positif dans chaque situation qui s'impose à nous. Pour ma part, je n'avais pas été affecté par le naturel dominant de Rurha, mais simplement par la différence de niveau qu'il y avait eu entre nous ; mais le positif que j'étais parvenu à en tirer était qu'il me fallait impérativement repartir dans mes recherches, dans mes apprentissages sur la communauté de pokémons, afin de pouvoir combler tous les manques qui étaient apparus comme évidents pendant ce combat. Il en valait de la sécurité de mes pokémons, de leur croissance, et surtout, de leurs ambitions annexes aux miennes, car eux aussi, ils avaient des espoirs de grandeurs et de performances, et je ne pouvais plus me permettre de les décevoir, même s'il s'agissait d'un simple combat d'entrainement.


C'était aussi et surtout cet épisode qui m'avait mis sur la voie de la confirmation de mon projet d'obtention de licence d'élevage, afin de me rediriger vers une voie plus saine et plus formatrice dans mon évolution en tant que dresseur-coordinateur. Grâce à la rencontre préalable avec Basil Oersted, j'avais également eu ce soupçon d'idée lumineuse de tenter de me consacrer à une profession me permettant d'acquérir tous les savoirs et les compétences nécessaires pour devenir un meilleur dresseur, et surtout, pour pouvoir prendre des décisions plus mûres, plus professionnelles et qui prouveraient mon aptitude à sortir victorieux de chacun de mes confrontations qui m'attendraient. De plus, Rurha avait tenu à s'entretenir un léger instant après le combat avec moi, pour me donner quelques conseils de vie qui me permettraient de retomber sur mes pattes, de rebondir de ma défaite, afin d'en faire une force nouvelle et tenter de devenir conquérant comme il l'était lui.

Et puis il y a eu ce moment de passage à vide, où rien ne venait dans mon esprit, aucun projet ne pointait le bout de son essence. Il n'y avait rien qui ne me motivait plus que ça, et mes compagnons pokémons n'étaient pas non plus dans leur assiette. Cette défaite n'avait pas été cuisante que pour moi, mais aussi pour eux. Quelque part, je portais la responsabilité et le poids des erreurs commises sur mes épaules, tout autant que je portais le poids de leur détresse, de leur douleur et de leur sentiment de défaite. Ce n'est pas évident de se faire enseigner une vérité brutale de cette façon, surtout quand on était aussi rempli d'espoir que Draco à l'époque. Il avait fallu bien quelques semaines pour espérer reprendre du poil de la bête, en ne faisant rien d'autres que de prendre du repos. Quelques fois nous mettions le nez dehors pour profiter du beau temps printanier, mais aussi pour tenter de croiser quelques visages familiers, notamment celui de Zelliel, mon meilleur ami.

- Oulah ! Toi, tel que je te connais, tu nous fais une p'tite déprime. Que s'est-il passé Léo ?m'interrogea-t-il.
- Bof, j'ai pas trop envie d'en parler là tout de suite. me fustigeai-je. C'est encore assez frais dans ma tête et...
- Et tirer une tronche de quatre-vingt-dix-neuf pieds de long ? Non merci, j'ai déjà donné par le passé. refusa Zelliel. Donc tu sais quoi, on va aller à ce restaurant qu'on aime bien en centre-ville, tu vas laisser tes compagnons à tes parents le temps d'une soirée, et on va parler toi et moi. ordonna-t-il.
- Rrrhô t'es sûr ? doutai-je. J'vais être de mauvaise compagnie, tu vas être vite ennuyé de ma présence, je le sens.
- Na-ha ! *hochant la tête horizontalement en guise de réponse négative* Tu vas venir avec moi, on va se remplir le ventre et l'esprit de plein de bonnes choses. Et on va apprécier cette soirée.
- Mais...
- Pas de mais, monsieur le coordinateur de génie !
- Je ne suis pas...
- Léo, boucle-la. m'interrompit-il brutalement. Va prendre une douche, prépare-toi sobrement, et j'repasse te chercher dans quelques heures.

Sacré Zelliel. Il n'y en avait pas deux comme lui, et très honnêtement, il ne m'en fallait pas plus des comme lui pour me remonter le moral. Il avait cette aisance naturelle avec moi dans son phrasé, dans sa capacité à connaitre la moindre de mes réactions et à anticiper le moindre de mes doutes. Il avait ce genre d'aura à la fois douce et ferme à la fois, un peu comme un frère mais aussi un peu comme un père avant l'âge. Il avait cette proximité avec moi qui me faisait me sentir comme chez moi, n'importe où et n'importe quand tant qu'il était là. Il était vrai qu'il m'avait déjà ramasser à la petite cuillère dans le passé, lors de ma phase de perdition des suites de mes échecs cuisants dans ma carrière de sportif professionnel. Il avait été l'épaule sur laquelle j'avais pleuré des volumes de larmes impressionnants. Moi ? Un grand gaillard qui pleure ? Oh allez, vous ne me la ferez pas, vous le savez pertinemment.

En tous les cas, Zelliel est autant mon meilleur ami que mon âme sœur je dirai : le destin nous avait rapproché naturellement l'un de l'autre, et nous avait fait vivre des expériences et des situations aussi joyeuses que tristes. Nous avons fait les quatre cent coups ensemble, et nous avions aussi connu nos premiers déboires ensemble, fussent-ils amicaux, amoureux, professionnels et familiaux. Nous étions comme une paire d'inséparables, comme le yin et le yang, comme le feu et le froid, comme la vie et la mort aussi. Nous nous complétions à merveille, mais nous nous différencions de par nos hobbies, nos tempéraments, nos choix de vie et aussi nos fréquentations respectives. De mon côté, j'étais devenu un jeune homme plutôt introverti, plutôt méfiant du regard des autres, plutôt sauvage dans mon approche des sentiments envers une autre personne ; Zelliel, lui, c'était l'insouciance de la jeunesse dans la force de l'âge, profitant de chaque instant comme si c'était potentiellement le dernier, croquant la vie et ses opportunités à pleine dents, quitte à s'en brûler quelques plumes au détour de quelques facéties de la nature humaine.

Quelque part, il était mon autre. J'étais sa moitié. Du moins, sa moitié amicale. Je ne dis pas que dans d'autres circonstances il y aurait eu potentiellement des sentiments autres que ceux-ci, mais nous étions là l'un pour l'autre, prêts à tous les sacrifices pour venir à la rescousse l'un de l'autre, sans jugement, sans à priori et sans jamais enfoncer le couteau plus profondément dans la plaie déjà ouverte. Nous avions cet amour et ce respect inconditionnel de l'un envers l'autre, et ça, c'était un bien précieux que nous ne voulions échanger pour rien au monde ni personne.

Ce soir-là, j'avais fait un effort pour m'habiller convenablement, histoire de ne pas paraitre comme une vieille loque, comme j'en avais eu l'habitude de par le passé lors des moments difficiles. Non pas que je cherchais impérativement à ne pas décevoir mon meilleur ami de son invitation dans un restaurant en ville, mais je voulais surtout ne pas montrer au monde extérieur que je pouvais de nouveau tomber dans mes travers d'autrefois. Cette période sombre de ma vie était déjà assez compliquée à garder à l'intérieur de mon subconscient, il était de fait inutile de devoir en montrer encore plus aux yeux non avertis de la population locale, quand bien même elle me connût de près de loi, que ce soit par mon nom de famille ou mes faits d'armes à l'Académie de Parmanie. Il fallait absolument que je fisse mon maximum pour être présentable, bien dans mes chaussures et neutre dans mon attitude et mes émotions.

Le lieu du rendez-vous gastronomique me surprit également. Zelliel m'avait donc demandé de m'aventurer en plein quartiers chic du centre ville de Parmanie, où les restaurants se faisaient de plus en rares mais aussi de plus en plus onéreux. A vrai dire, je ne savais pas que mon meilleur ami eut été un fin gourmet, alors je ne pouvais que m'attendre à une soirée longue et riche de conversations en sa compagnie. Peu importât l'endroit ou la circonstance de notre soirée ensemble au final, je n'avais besoin que de sa présence pour passer un excellent moment, avec ou sans états d'âme de mon côté. Il avait ce pouvoir positif et rassurant sur moi, et j'en avais terriblement besoin. Je me tenais alors devant la porte d'entrée de ce restaurant à la façade rafraichie depuis peu et ornée de fresques murales toutes plus exquises les unes que les autres. Le parvis extérieur et la terrasse apprêté pour la saison étaient aussi du meilleur goût en matière de mobilier, de textiles de table et de décorations végétales.

- Bouh !

Je sursautai. Quelqu'un venait de se glisser derrière moi pendant que j'étais pensif devant tant de beauté architecturale. C'était Zelliel, qui en avait profité pour me donner la frousse de l'instant, en me pinçant légèrement chaque côté de ma ceinture abdominale. Non seulement il connaissait ma faiblesse face aux chatouilles, mais il savait aussi pertinemment qu'un tel bâtiment me laisserait assez rêveur et concentré pour perdre la notion d'espace et de perception périphérique imminente. Je n'eus d'autre choix que de me retourner pour être sûr qu'il s'agissait bien de lui.

- Bah alors, on est toujours aussi chatouilleux ? Héhé ! pouffa-t-il de rire.
- HMPF ... très drôle ... dis-je en rougissant.


S'il y avait bien quelque chose que je détestais, c'était d'être pris en traitre. Bon, c'était mon meilleur ami, je lui pardonnerais assez tôt, mais ne pas être en total contrôle de la situation, ça ne m'enchantai guère. Surtout que. Autre détail imprévisible. Zelliel était absolument costumé de la tête aux pieds, lui conférant alors un style et un raffinement tout particulier. Il avait également pris la peine de se raser, de se coiffer et d'orner l'un de ses lobes d'oreilles - le gauche - d'un des piercings que je lui avais offerts il y a des années de cela. Le sourire ravageur lui donnait une aura charismatique. C'était simple, le regard de chaque femme passant près de nous ou s'aventurant à l'intérieur du restaurant se posa sur lui, déclenchant des rougissements en chaine de joues et de pommettes. C'est vrai qu'il était beau ce bougre. Même moi, je le trouvais très séduisant, et c'est rare quand ma tête m'eut permis ce genre de réflexion interne. Il l'était peut-être encore plus que d'habitude à bien y regarder. Quel était donc ce détail ou ce je ne sais quoi qui le rendait différent des autres fois ? Je veux dire. Je ne doute pas de mon attirance évidente pour la gente féminine, comme se fut le cas avec Masa Kobayashi, la dresseuse venue de Paldea. Mais force était de constater que cette fois, je n'étais pas moi non plus indifférent à la beauté et cet instinct de charmeur que dégageait Zelliel.

Je ne savais pas réellement ce qui me troublais le plus : le fait que je le trouve séduisant malgré tout ce qui pouvait être de l'ordre du superficiel, ou parce que sa simple présence, sans artifice et sans fausse note, suffisait à me faire me sentir une autre personne ? Très honnêtement, même à l'heure où je vous conte ce passage, je ne suis toujours pas sûr de ce que je peux bien ressentir pour Zelliel. C'était un fait, les femmes m'attiraient, de par leur beauté, leur charisme atypique, leur intelligence, leur esprit de création et leur instinct subtile. Je n'avais pas non plus de types attitrés, je n'étais pas du genre à m'en tenir simplement qu'à un physique, la psyché m'intéressait tout autant que l'enveloppe charnelle, pour y contempler des idées et des courants de pensée extraordinaires. En retour, je leur plaisais également. Un homme de grande taille et de carrure solide. Un mélange subtile de force physique et intellectuel. Une capacité d'adaptation et de jugement qui ne laissait que peu de place pour les préjugés et les faux semblants, avec moi, ça passait ou ça cassait. Mon regard azur pouvait en troubler plus d'une, voire plus d'un si vraiment on tentait de regarder toutes les réactions dans un espace défini. Mon sourire pleine de dents pouvait également en faire chavirer plus d'une, plus d'un, quand bien même les forteresses psychologiques soient érigées pour résister à ce genre de tentation peccamineux.

Mais ce soir, c'était Zelliel qui captait toute mon attention, mes sens et mes instincts. Il avait ce petit truc en plus dans le regard, dans la façon de sourire, dans la manière de se comporter avec moi. Il n'était pas le meilleur ami protecteur et rassurant qu'il était à toute heure de la journée. Cette fois, il était presque comme la connaissance d'un soir qui s'annonçait riche en rebondissements, presque comme un séducteur en pleine exercice et tentant de ferrer sa proie au détour d'un dîner presque parfait. Cela ne fit que très peu de sens dans ma cervelle d'ailleurs. Zelliel était connu pour être un aimant à femme. Il le leur rendait bien en les flattant sur leurs prouesses de la journée, en les complimentant sur leurs créativités intellectuelles et spirituelles du moment, il les amadouait à coups de grandes phrases avec des mots aussi simples que ravageurs. Bref, l'homme à femme. Lui aussi connut des conquêtes de-ci de-là. Toutes ne s'étaient pas passées comme il l'aurait voulu, mais il aimait sincèrement chacun de ces sirènes qui ont eu croisé sa route une fois dans leur existence. Un aimant ? Plutôt comme une sorte de force d'attraction à lui tout seul.

Et pourtant, en cette soirée entre meilleurs amis, j'avais l'impression que sa seule cible, c'était moi. Et moi, j'acceptais de rentrer dans son jeu, car les sensations que cela me procurait à ce moment précis semblaient correspondre avec une humeur joueuse de la dernière chance. J'étais encore dans un mode d'autodestruction avancé, je ne cherchais pas réellement à me sortir de cette impasse sombre dans laquelle je m'étais fourrée via ce combat de pokémons avec Rurha de Vil. Je n'étais pas encore prêt à totalement passer outre le mal et l'inconfort que j'avais suscité chez mes partenaires de voyage, n'osant même plus les regarder droite dans les yeux pour ne pas avoir à affronter le poids de la honte, la lourdeur de la défaite, et la douleur vive d'avoir manqué à tous mes devoirs et mes responsabilités. Non, j'étais un incendiaire dans ces instants-là. Je voulais à tout prix jouer avec le feu, en espérant me faire brûler au bout du compte. Enfin... si tant était que le plan de Zelliel n'était pas justement de jouer lui aussi avec le feu, quitte à miser gros autour d'une petite tranche de liberté et de détente autour de quelques mets copieux et délicats.


Le plan était donc acté chez lui comme chez moi. Il était le chasseur qui pensait avoir pris sa proie en traitre dans un coin de la pièce ; j'étais le chassé, mais qui pourtant gardait un ascendant certain dans la confrontation. Qui de nous deux céderait le premier ? Qui de nous deux aurait l'audace d'avouer les véritables intentions qui expliquaient notre présence à tous les deux, ce soir-là, dans ce restaurant qu'aucun de nous deux ne connaissait d'avant ? Mais j'y pense... je m'étais trompé, il le connaissait, cet endroit, lui. Il avait déjà l'avantage du terrain. Et ça, je ne tarderais pas à le regretter. Le chassé pensant être chasseur dans l'ombre allait se retrouver victime malgré lui d'un plan bien plus sournois et bien plus cruel. Tel serait le cours de ma soirée.

- Oh mince ! Draco, vite, passe-moi une Scuba Ball du sac ! C'est un Léviator, et pas qu'un petit ... il me le faut !

Il fallait forcément qu'un évènement pareil intervienne alors que je m'apprêtais à me replonger dans ce souvenir vivace et très important pour mon futur sur un plan personnel. Bon, ce n'était pas tous les jours qu'on rencontrait un Léviator sauvage d'une telle robustesse ni d'une telle puissance. Pour le bien de ma carrière de coordinateur, et pour aussi me mesurer aux plus grands champions d'arènes de la région de Kantô, il me fallait prendre une nouvelle direction stratégique : faire varier les types de pokémon, leur apprendre des techniques toutes aussi variées mais complémentaires les unes que les autres, afin de combler les faiblesses typées et tirer partie des statistiques de base qui feraient la puissance de mes compagnons, et bien entendu, les entrainer pour atteindre un niveau considérable et permettre plus de quiétude d'esprit lors de planification de schéma tactique.

Cette apparition soudaine d'un dragon aqueux n'était pas dans mon programme. Je m'attendais à ferrer un Magicarpe frêle et tout juste comique pour sa technique Trempette ; je m'étais également accordé l'éventualité de tomber sur un Tentacool ou alors un Psykokwak, pour lesquels je pouvais à priori trouver une utilité. Mais alors là, c'était le jackpot en peu de temps de lancer de Méga-Canne. J'arrivais à peine à croire ce qu'il m'arrivait qu'il fallait déjà passer à l'action : à l'aide de Draco qui fit bloc derrière mon dos pour m'offrir un appui stable et sécurisé, je commençai alors à opérer quelques manœuvres de ferrage, que mon père m'avait apprises étant plus jeune en compagnie de mon plus grand frère. Heureusement pour moi donc, l'exercice serait moins rude que pour un pêcheur novice ou lambda. La joute fut longue, le jeu du chat et la souris se faisait haletante et physique. Ni l'évolution de Magicarpe ni mon esprit ne voulaient s'avouer vaincu, et quitte à en mourir, nous ne lâchions pas notre proie : Léviator avait la ferme intention de s'emparer de l'appât qui trônait encore sur l'hameçon de ma canne, alors que je cherchais uniquement sa fatigue en restant le plus stoïque et le plus tenace possible.

Un combat indirect et qui pourtant, mettait les nerfs à vif. Que se passerait-il si je lâchais ? Deviendrais-je alors le vaincu d'une confrontation avec un monstre des mers et des océans, me rappelant à mes vieux démons une nouvelle fois de ce combat sur la Route 22 menant à la Route Victoire contre Rurha de Vil ? Passerais-je pour un de ces pêcheurs qui ont plus grands yeux que grand ventre et qui ne méritaient pas de pouvoir triompher d'une prise aussi audacieuse et musclée que celle-ci ? Que penserait Draco de cet énième échec de ma part ? En aurait-il marre, peu à peu, lentement mais sûrement, de faire la part belle à un dresseur de pacotille tout juste bon pour être sous les feux des projecteurs comme son ancien bourreau de partenaire ? S'ennuierait-il d'autant de malchance et de fatalité dans mes actes ? Pourrais-je craindre pour la suite des évènements le concernant et risquer de le voir s'éloigner de jour en jour jusqu'à la séparation inéluctable ?

- Squee-squee-squeeeeee !

Mon dragon évolué n'avait aucune once d'hésitation dans le regard. Il m'encourageait du plus haut et du plus fort qu'il le pouvait. La flamme dans ses yeux semblait flamboyer d'une puissance telle, que je ne pouvais décemment pas me laisser en proie aux doutes. Il croyait en moi, il croyait en nous, il croyait en notre effort commun de faire de ce Léviator, un dragon plus massif et plus menaçant que lui, un futur compagnon d'aventure. Je le voyais serrer ses quenottes en signe d'effort considérable pour me soutenir et me permettre de continuer la tentative de ferrage. Décidément, je ne pouvais vraiment pas rêver meilleur compagnon de route, et si je pouvais remercier le destin une nouvelle fois de l'avoir mis sur mon chemin, je pense que je pourrais alors vouer un culte à quiconque de divin m'apparaissant là, maintenant, pour se porter receveur de mes pensées transcendées par la dynamique du moment et l'effort horrible que je déployais depuis une bonne minute maintenant.

La manœuvre fonctionna au prix de quelques efforts supplémentaires pour fatiguer le Léviator, et me permettre de lancer cette Scuba Ball dont j'avais fait l'acquisition à Floraville, en guise de récompense pour le bouquet que j'avais pu composé avec l'aide de Basil Oersted, ce dresseur-même qui m'avait finalement inspiré à vouloir concrétiser ce début de réflexion professionnelle pour prospérer en tant que futur éleveur de pokémon. La balle de capture aux couleurs bleues, azur et légèrement teintée d'argent vrilla plusieurs fois à la surface de l'eau. Ces dispositifs portatifs pour pokémons sont tout bonnement extraordinaire. Comment une armature comme celle-ci pouvait bien flotter sur l'eau en sachant que le pokémon capturé pouvait peser quelques bonnes centaines de kilogrammes ? Et ce n'est pas tout, il existait également des pokéballs spécialisées dans la capture de créatures massivement lourdes comme le Ronflex de Rurha de Vil, ce dresseur qui m'avait finalement ouvert les yeux sur mes capacités actuelles et qui, malgré moi, m'avait fait prendre pleine conscience que je devais encore progresser et m'améliorer dans le domaine du dressage pour ne serait-ce qu'un jour pouvoir offrir une opposition honorable à un quelconque dresseur venues en découdre avec la Ligue. La communauté de scientifique derrière ces inventions doit être sacrément illuminée pour pouvoir penser à ce type d'équipement pour les dresseurs : des Safari Balls, pour se spécialiser dans les captures au sein des parcs naturels de pokémon ; des Faiblo Balls, pour s'assurer de pouvoir capturer des pokémons au niveau faible ; des Chrono Balls, qui permettent des taux de capture de plus en plus élevés au fur et à mesure que le temps de combat contre un pokémon augmente ; des Filet Balls, qui se spécialisent dans la capture de pokémon qui pourraient être sujets à une utilisation d'un filet ou d'une épuisette, principalement donc les pokémons de type Eau ou Insecte ; il existait même des Bis Balls, des pokéballs qui permettent de capturer à coup sûr un spécimen déjà capturé auparavant ! On n'arrêtait donc pas le progrès.

Dans mon cas, il était clair qu'une Appât Ball aurait été le meilleur choix si mon écrin abdominal - comprenez ma ceinture à pokéballs - n'avait pas été pauvre en possession, étant particulièrement efficace sur les pokémons issus d'une tentative de pêche naturelle, non assistée par la technologie. Mais je n'avais pas ce luxe d'être fait d'argent et de finance, je n'avais que les objets de capture que j'avais eu en ma possession au fil de mes voyages. Si je devais un jour me ravitailler en conséquence, il faudrait d'abord que je passe par la case Centre Commercial sur la ville de Céladopole. Quoi que, à bien y réfléchir, je pouvais éventuellement attendre la réalisation complète et véritable de mon projet de pension pokémon pour ensuite me créer un compte professionnel sur le site en ligne du centre commercial le plus célèbre de Kantô, et bénéficier de livraisons à domicile et profitant de réductions et autres bons plans commerciaux uniquement accessibles pour les professionnels du milieu pokémon. Il me semblait bien que cela méritait réflexion, et que l'expectative de pouvoir tout faire et tout approvisionner depuis un point d'activité unique pouvait s'avérer comme un choix crucial de mes futures activités en tant qu'éleveur mais aussi en tant que coordinateur. Mais pour l'heure, je savourais ma prise du jour, un Léviator tout vague tout torrent, prêt à faire gronder ses plus puissantes attaques d'eau comme un pistolet à haute pression, et m'assister dans ma quête de combats pokémons pour me préparer au passage à l'Elite dès que je gagnerais mon cinquième et dernier ruban. Ce qui prendrait du temps, forcément, n'étant qu'à mon second.



Mais à ce moment précis de la fin de la capture, mon esprit divaguait de nouveau sur le souvenir de cette soirée au restaurant en la compagnie de Zelliel. Je pouvais me souvenir de sa tenue comme si ça avait été la mienne : un pantalon en denim bleu impérial foncé, tenu par une ceinture discrète mais classe avec un fermoir en argent, et terminé par une paire de mocassins légèrement marron, tirant presque sur le beige et donnant un contraste tout particulier ; un choix du bas qui allait au final avec le choix du haut, car coincé dans sa ceinture, un tee-shirt crème à manches longues visiblement, sans motifs apparents, histoire de garder une certaine sobriété dans le look. Le tout était ponctué de l'ajout d'une petite veste en velours bleu impérial également pour rappeler les tons du pantalon. C'était simple, à côté de lui, je n'étais qu'un petit joueur de la mode, et il brillait de style et de charme naturel.

- Bah alors, qu'est-ce que tu attends copain ? Viens ! Entre !

Zelliel n'avait eu aucun mal à faire son entrée dans le restaurant chic, se pavanant tel un coq dans la basse-cour. Certes, il avait les atouts et le charme qu'il fallait pour pouvoir faire ce genre de chose, mais il ne fallait pas oublier que j'étais juste derrière lui, et que personnellement, je n'étais pas dans mon élément. Je ne me sentais pas assez habillé pour y rentrer, ni ne me sentais assez raffiné dans mon comportement pour pouvoir prétendre à tous les codes et toutes les étiquettes du monde de la haute gastronomie. C'était simple, choisir la cuisson d'une viande pour moi était comme un chemin de croix long et fastidieux tellement la nomenclature précise et, apparemment connue du commun des mortels, intimidante à manipuler.

- J-je. Zelliel ! Attends. bégayai-je. Je ne me sens pas vraiment à ma place ici. Tu sais, j'ai beau être d'une famille dans l'aisance financière, ce n'est pas pour autant que j'ai été élevé comme un gosse de riche.
- Pfff ! pouffa mon meilleur ami. Qu'est-ce que tu me chantes ? Allez, viens. J't'embarque de gré ou de force. J'connais le patron de toute façon, donc t'as vraiment pas le choix que de te joindre à moi. poursuivit-il en m'empoignant par le bras pour me faire avancer.

Bien évidemment que je ne rechignais pas vraiment à le suivre dans ce temple de la luxure gustative. Je lui faisais entièrement confiance, et ne m'étonnais guère de savoir qu'il avait de telles connexions dans le milieu de la cuisine. Une connaissance ? Un ami de sa famille ? Ou peut-être un ancien parent d'élève ? Le mystère restait entier alors que nous commencions à nous avancer vers l'hôtesse en charge de l'une des salles.



- Bonsoir messieurs. Avez-vous réserver ?
- Une table pour deux. Au nom d'Amicitia. avoua Zelliel.
- Qu-quoiii ? Tu as réservé en mon nom ?
- Ouais désolé, je voulais passer inaperçu pour une fois. Le chef m'a à la bonne dès qu'il me voit.
- J'ai peur de ne pas comprendre. questionnai-je.
- Mais quel rabat-joie celui-làààà. Le chef c'est mon oncle, et dès qu'il s'aperçoit que je suis là, il en profite pour se donner en spectacle tout en vantant les louanges de la famille. Une vraie plaie. pesta-t-il.

Je pouvais lire la frustration et la gêne sur son visage. Je ne le connaissais pas aussi soucieux des apparences, surtout quand la sphère familiale est impliquée dans le contentieux. Avant d'être conduits à la table pour deux qu'il avait réservé, il m'avait aussi avoué que s'il avait utilisé mon nom de famille, c'était aussi et surtout pour commencer à me faire connaitre des plus hautes instances de la ville. En tant que futur éleveur Pokémon qui s'installerait dans le coin, il était particulièrement intéressant que de pouvoir introduire un début de catalogue de clientèle potentielle. Et bien évidemment, le domaine de la restauration était un domaine de choix.

Autant je ne pouvais pas lui en vouloir de vouloir fuir la notoriété de son nom de famille, un peu comme je le faisais moi de temps en temps lorsque je me présentais à d'autres personnes du milieu de l'entreprenariat ; autant son idée de vouloir me faire un peu de publicité me faisait plaisir. Il pensait à moi, à ma future carrière, un peu comme un partenaire particulier.

- Oh et puis, c'est comme si était de la même famille après tout. Donc je me sens presque comme un Amicitia en ta présence, hé hé ! ricana-t-il.



A ce moment précis, si l'on avait cherché la définition du verbe rougir dans un dictionnaire, il y avait fort à parier que ça aurait été mon visage qui aurait figuré comme illustration sur la page en question. Pourquoi me direz-vous ? Tout simplement car la confidence de Zelliel fut comme une flèche décochée en plein cœur, ayant pour effet de me rendre tout chose. Mes tempes tambourinait dans un mélange d'excitation et de stress. Mon organe cardiaque avait décidé de lui-même de faire une course de sprint sans crier gare. La peau de mes joues semblait vouloir jouer les tomates en plein processus de maturation rougeoyante. Je ne savais plus quoi dire ni quoi penser.