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» Ma pire expérience avec le paranormal

Poehere Teiki

Poehere Teiki
Dresseur Alola

C-GEAR
Inscrit le : 30/04/2023
Messages : 654

Lun 21 Oct - 13:19
Le festival des dragons s'était plus ou moins bien déroulé pour Olele et Poehere. Il y avait des plus et des moins pour chaque expérience qu'elles ont vécues. Logées dans un couvent très ancien, le confort n'était pas vraiment top. Mais Poehere avait documenté son expérience sur les réseaux sociaux et sa côte était montée en flèche, surfant sur la tendance "notre beau patrimoine". Les parents de Poehere et d'Olele étaient très fiers de voir que leurs filles se sont salies les mains pour honorer une tradition locale, même si cela avait coûté une belle entorse à l'influenceuse.
Elle avait gagné la confiance de ses parents, mais perdu sa mobilité pendant au moins trois semaines, selon le médecin.
En résumé, le festival des dragons aurait pu être mieux. Mais ça aurait aussi pu être pire.

Poehere était seule à la maison. C'était le soir d'Halloween, et ses parents en avaient profité pour aller au restaurant en amoureux, en espérant qu'il n'y aurait sans doute pas beaucoup de réservation.
Avachie dans le canapé devant la télévision, la jeune influenceuse regardait l'écran sans vraiment le regarder. Elle faisait défiler les chaînes les unes après les autres, en espérant tomber par hasard sur une série de télé-réalité.
On sonna à la porte. Kahuna se jeta en aboyant comme un fou vers cette dernière. Poehere poussa un soupir, et attrapa les béquilles avec difficulté. Elle avait pourtant collé une feuille avec marqué "pas de bonbons ici" pour avoir la paix. Visiblement, ça ne fonctionnait pas.
Elle fut surprise en ouvrant la porte de tomber sur sa meilleure amie Olele, qui portait avec elle des sachets remplis de confiseries.

- Un bonbon ou un sort ! Cria-t-elle en souriant de toutes ses dents.
- T'es sérieuse ? Soupira Poehere. T'avais qu'à m'envoyer un message !
- Oui mais tu n'aurais pas eu la surprise ! Allez, c'est halloween quoi !

Alors que Poehere s'attendait à passer une soirée tranquille à regarder la télé, elle était prise en otage dans sa propre maison avec sa meilleure amie. Olele installa les friandises dans des bols qu'elle posa sur la table basse, avant de s'installer avec Poehere dans le canapé.
La blondinette était toujours de bonne humeur, ce qui avait parfois le don d'agacer l'influenceuse. Elle était bloquée à cause de cette blessure à la noix, et son imbécile de copine venait la narguer avec des bonbons juste sous son nez.

- Tu sais très bien que je peux pas en manger Ole. C'est hyper mauvais pour mon régime minceur...
- Roh ça va... C'est juste une fois ! Quand t'auras plus ton attelle on ira faire du sport ensemble pour éliminer tout ça !

Pohere esquissa un sourire. Bon, juste cette fois ci... Pensa-t-elle.

Une heure plus tard, les deux jeunes filles s'étaient empiffrées de bonbons et de soda. Elles rotaient à tour de rôle, et rigolaient comme des enfants. Une soirée fille à la cool qui finalement, faisait du bien à l'influenceuse.

- Hé, j'ai une idée ! Et si on se racontait des histoires d'horreur ?
- Genre, qui font peur ?
- Ouais ! Ca pourrait être drôle ! Celle qui raconte l'histoire la plus terrifiante a gagné. Mais attention ! Il faut que ça soit une histoire vraie, sinon ça compte pas.

Poehere sourit, et fit mine de chercher une histoire en levant les yeux au ciel. Quelques instants après, elle fronça les sourcils.

- Il y a... Un truc qui m'est arrivé quand j'étais petite... On ne se connaissait pas encore à l'époque. T'as déjà entendu parlé de grand mère Nona ?
- Oui, c'était un jeu non ? Grand mère Nona, quel heure il est ?

La jeune fille hocha la tête.

- Oui voilà. Mais il n'y a pas que ça...

Tous les petits enfants d'Alola connaissait ce jeu. Grand mère Nona était une sorcière qui détestait les enfants. Les histoires racontent qu'elle les mangeaient, ou les apportaient au volcan Wela qui était censé être le Diable, son époux. Le jeu était simple: un enfant était désigné comme étant grand mère Nona. Les autres lui posent la fameuse question: grand mère Nona, quel heure il est ? Alors, l'enfant peut répondre l'heure qu'il souhaite. Mais s'il dit "minuit", il doit alors courir pour attraper les autres enfants, qui deviendront à leur tour grand mère Nona. Un jeu du chat et de la souris.

- Pas très loin de l'école, il y avait une maison amochée, sinistre. On était persuadés que grand mère Nona habitait ici.

Poehere avait alors dix ans. Elle commençait à s'intéresser au maquillage, à la mode. Elle était très sélecte quand il s'agissait de choisir ses amis et avait déjà un fort caractère. En rentrant de l'école elle avait été embêtée par des garçons un peu plus âgé qu'elle qui jouaient au foot. Elle avait reçu un ballon dans la tête.

" Non mais ça va pas ou quoi " avait-elle hurlé à l'intention du groupe.

Fâchés d'être ainsi traité par une fille, ils se regroupèrent autour d'elle pour déverser leur plus beau langage.

" Qu'est-ce qu'il t'arrive débile ? "
" T'avais qu'à pas rester là ! "
" Faut t'habituer, c'est pas la dernière fois que tu prendras mon ballon dans la tronche ! "


Le dernier qui avait parlé, c'était Thomas, un jeune garçon originaire de Paldea, qui était arrivé sur l'archipel l'an dernier. Il était grand, costaud, mais bête comme ses pieds. Il donna un puissant coup dans le ballon, qui vint s'écraser contre la fenêtre d'une maison, fracassant le verre dans un bruit assourdissant.

" Bien fait, débile toi même ! " Déclara Poehere en croisant les bras.
" C'est de ta faute ! " Hurla Thomas. " C'est à toi d'aller le chercher ! "

La fillette arqua un sourcil, sans trop comprendre. C'est lui qui a tiré dans le ballon, et c'est elle qui doit aller le chercher ?
Elle pivota sur elle-même pour regarder la fenêtre brisée, et se décomposa presque instantanément.

Ce n'était pas n'importe quelle maison.
C'était la maison de grand mère Nona.

Mais Poehere était intelligente. Elle savait que la plupart des légendes étaient fausses, et elle voyait ici le moyen d'impressionner le groupe de garçon, de leur fermer le clapet une bonne fois pour toutes.

" Pourquoi ? T'as trop peur d'y aller toi même ? " Pesta Poehere. " T'as pas envie que grand mère Nona te manges ? "

Thomas perdit son assurance.

" Je vais le dire à mes parents ! "
" Tu vas rien dire du tout. Je vais aller récupérer ton ballon, et dire à grand mère Nona que si vous jouez encore ici, elle devra venir te chercher pour te dévorer. "

Sans rien attendre en retour, la petite fille fit volte face, et s'avança vers la maison hantée sous les regards ébahit des petits footballeurs.

- Et tu y es allée ? Demanda Olele, la bouche pleine de bonbons.

Poehere hocha la tête en frissonnant.

- Je n'oublierais jamais ce que j'ai vécu là bas.

En posant un pied sur le poche, elle senti le bois craquer sous son poids. Un frisson lui parcourut le dos. Mais il était trop tard pour faire demi tour. Elle toqua à la porte, et se rendit compte que cette dernière n'était pas fermée. Poehere prit une grande inspiration, et entra dans la maison de la sorcière.

C'était censé être un jeu d'enfant. Si la porte était ouverte, cela voulait certainement dire que plus personne n'habitait les lieux. Elle n'avait qu'à trouver ce fichu ballon, et faire demi tour.
Ses yeux prient un peu de temps pour s'habituer à l'obscurité du couloir. De la poussière restait en lévitation, visible grâce aux rayons du soleil de fin de journée. La jeune fille avança prudemment, le bois du parquet craquant à chacun de ses pas. Sur les murs, Poehere devinait de très anciennes photos de famille en noir et blanc, encadrées dans du bois simple. Elle ouvrit la première porte à droite, qui devait normalement correspondre à la pièce où le ballon avait cassé une vitre.

La porte grinçait. La jeune fille sentit ses poils s'hérisser.

Elle tomba nez à nez devant une imposante armoire en bois noir, remplie de livres poussiéreux. Certains d'entre eux étaient par terre, négligés, et abîmés par le temps.
Poehere avança d'un pas incertain. Elle reconnut la vitre cassée et sursauta en entendant le bruit du verre brisé lorsqu'elle marcha dessus. Encore une fois, elle prit une grande inspiration. Elle devait se reprendre. Personne ne vivait ici, c'était évident.

Elle chercha alors le ballon des yeux, découvrant ainsi la pièce plus en détail.

La poussière était omniprésente. Deux grands sofa trônaient au centre de la pièce, leur tissus rouge semblait avoir été déteint avec le temps. Un grand meuble se trouvait à côté de l'un des sofa. Celui ci était fermé. Sur le sol, Poehere devinait des crottes de rattata. Elle eut un frisson.

La fillette s'avança dans la pièce, et se pencha pour regarder sous les sofa, à la recherche du ballon. Elle n'y voyait presque rien. A chacun de ses pas, le craquement du parquet faisait fuir son courage.

Soudain, elle sentit quelque chose.
Un courant d'air frais qui lui caressait la nuque.

Elle se redressa en sursautant, regarda derrière elle.
Il n'y avait rien.

C'est alors que Poehere remarqua une porte, qu'elle n'avait pas vu jusqu'à présent. Elle était derrière le meuble fermé, au fond de la pièce. Le ballon avait dû rebondir par là bas. C'était certain. Et ça expliquait certainement le courant d'air.

Prudemment, la petite fille avança encore plus profondément dans la maison, le coeur battant. La porte ramenait au couloir du départ, mais en face d'elle, une autre porte était ouverte.
Prenant son courage à deux mains, Poehere franchit une énième porte, et dû se pincer le nez tant l'odeur d'elle découvrit à l'intérieur de la pièce était pestilentielle.

Cette endroit ressemblait à une cuisine. Ou tout du moins, ce qu'il en restait.

Sur la table, trônait des aliments pourris, des fruits et des légumes que Poehere ne reconnaissait même pas. Une pile de vaisselle ancienne débordait de l'évier, et certaines assiettes étaient brisées sur le sol. Les murs étaient noircis par endroits, tâchés de gras. De la moisissure remontait le long d'une fissure.

Trônant sur une vieille commode, un portait était miraculeusement intact, comme si le temps s'était arrêté. Il s'agissait d'une photo en noir et blanc d'une femme en habit traditionnel d'Alola.

Mais quelque chose clochait dans ce portait.

La femme était inexpressive, froide. Son regard était terrifiant. Comme si elle savait que Poehere se tenait en face d'elle. Comme si elle habitait ce cliché. Et qu'elle regardait l'enfant.

Soudain, une porte claqua.

Poehere fit un bond, oubliant momentanément l'odeur de pourriture autour d'elle. Elle se figea quelques instants, saisie par la peur. Ses petits yeux regardaient partout où ils le pouvaient, sans pour autant bouger la tête, de peur de faire du bruit. Son coeur battait à tout rompre.

Elle tenta de se rassurer en se disant que c'était encore un courant d'air qui avait fait bouger une porte. C'était possible. Ça arrivait souvent chez elle.

Quand elle posa à nouveau son regard sur le portrait, son sang se glaça.

L'expression de la femme avait changé. Elle souriait.
Un sourire terrifiant.

C'en était trop pour la fillette. Il fallait qu'elle sorte de là. Tant pis pour le ballon de Thomas. Elle inventerait un mensonge, dirait qu'elle avait caché le ballon dans la maison pour qu'il aille le chercher lui même. N'importe quoi. Pourvu qu'elle quitte cette maison.
Poehere se mit à courir vers la porte d'entrée, comme si sa vie en dépendait. Elle se jeta dessus comme un animal en cage, se saisit de la poignée et tira.

Mais la porte ne s'ouvrit pas.

La fillette tira de toutes ses forces, tenta de pousser dans un sens, puis dans l'autre. Mais rien ne fonctionnait.
Elle était enfermée.

" Ouvrez moi ! " Cria-t-elle en désespoir de cause. " C'est pas drôle ! "

C'était eux. Depuis le début. Ils voulaient l'embêter, elle en était sûre. Ils l'avaient poussés à rentrer dans la maison pour lui faire peur. Pour lui donner une leçon.
Après un énième coup dans la porte qui s'avérait être inutile, Poehere eut une idée. Elle allait passer par la fenêtre.
Elle se disait qu'elle allait continuer à casser la vitre du salon avec des vieux livres, et sortirait par là. Ce n'était pas très haut, elle ne risquait pas grand chose. Et puis, la vitre était déjà cassée, donc elle ne se ferait pas gronder. Elle expliquerait tout, et serait félicitée pour son ingéniosité. Oui, elle pensait que son plan marcherait.

Mais en marchant vers la porte du salon, elle se rendit compte que celle ci était également fermée.
Poehere se figea.

Comment...
Comment pouvaient ils fermer la porte à l'intérieur de la maison ? Elle les aurait entendu rentrer, c'était certain. Le sol craquait à chaque fois qu'elle faisait un pas. Elle les aurait entendu.

Prise de panique, Poehere courra vers l'autre porte du couloir, celle qui était en face de la cuisine. La fameuse porte cachée derrière le meuble qu'elle n'avait pas de suite remarqué. Elle tira la poignée.

Fermée.

La petite fille se figea, cessant de respirer l'espace d'un instant. Tout portait à croire qu'elle était prise au piège. Son coeur battait si fort qu'elle pouvait entendre son sang cogner dans ses oreilles.

Il fallait qu'elle se calme. Qu'elle réfléchisse. Comment être lucide dans un tel état de peur ?
Après quelques longues secondes, Poehere fit volte face, et avança d'un pas mal assuré vers la cuisine. Elle posa son regard sur le portrait.
La femme ne souriait plus. Elle était redevenue froide, inexpressive.
La petite fille eut un soupir. Etait-ce du soulagement ? Peut être. Elle se rassura en se disant qu'elle avait certainement dû imaginer tout ça.

Oui, elle l'avait imaginé. Ça ne pouvait pas en être autrement. Les petits footballeurs lui avait fait une blague, une punition élaborée pour qu'elle s'en souvienne. Et Dieu sait qu'elle allait s'en souvenir.

En retournant dans le couloir, la petite fille se frotta les yeux. Elle fatiguait. Une longue journée d'école, une dispute avec des enfants et maintenant ce stress intense... Elle voulait rentrer chez elle. Se lover dans les bras de ses parents et dormir au chaud dans leur lit. Être entourée d'amour, de confort. Mais elle était là. Dans ce cauchemar.

En ouvrant les yeux, elle se rendit compte que quelque chose était différent. La maison était de moins en moins éclairée, la pénombre était en train de dévorer la bâtisse.
À Alola, le soleil se couchait tôt. Normalement, dès que la nuit pointait son nez, Poehere se mettait à table et racontait sa journée à ses parents. Elle se consola en se disant qu'il était certainement inquiets et déjà à sa recherche.

Mais alors que cette idée lui réchauffait un peu le coeur, elle aperçut du coin de l'œil une petite lueur au fond du couloir. Là où elle n'était pas encore allée.
Poehere s'approcha avec prudence. Elle comprit que cette lueur devait être celle d'une bougie, ou d'une petite lumière tamisée, qui éclairait les premières marches d'un escalier.

Est-ce que c'était les garçons qui s'était cachés à l'étage ? Est-ce qu'ils attendaient là, en rigolant et en mangeant des cochonneries ? Peut être même que depuis tout ce temps, ils l'observaient et se moquaient d'elle en silence ?

Poehere devait en avoir le coeur net.

La colère qui grandissait dans son coeur couvrit un peu la peur, et lui donna le courage de monter les premières marches de l'escalier. Les vieilles lames de bois grinçaient encore plus que le parquet.
Mince, ils vont m'entendre, pensa-t-elle. Alors, dans un dernier souffle d'espoir, la petite fille se donna du courage, et grimpa les escaliers en courant.

L'ascension lui parut interminable. Le râle de l'escalier à chacun de ses pas résonnait dans toute la maison. Un fois arrivée à l'étage, et sans même prendre le temps de regarder autour d'elle, la petite fille hurla:

" JE SAVAIS QUE C'ETAIT VOUS BANDE DE DÉBILE ! ÇA VOUS FAIT RIRE HEIN ? JE VAIS TOUT RACONTER ! "

Mais personne ne lui répondit. Parce que la pièce était vide.

Rien. Aucun meuble, aucun tableau, pas de tapis. Juste un parquet en bois fatigué, et des murs délabrés. Au centre de cette pièce, une bougie était allumée. Une grande bougie blanche. Sa flamme vacillait avec douceur, et éclairait la pièce d'une faible lueur rougeâtre.

Poehere avala nerveusement sa salive. Elle était à la fois rassurée de voir un peu de lumière, mais aussi perturbée de comprendre qu'encore une fois, son imagination lui jouait des tours. Mais surtout, passé la surprise, un frisson d'effroi lui parcourra le dos.

Qui avait allumé cette bougie ?

Personne d'autre n'était rentré dans cette maison à part elle, elle en était certaine. Elle ne pouvait pas se tromper. Le parquet craquait sans arrêt, elle aurait entendu des bruits si c'était le cas. Les garçons qui l'avaient embêtés étaient-ils suffisamment intelligents pour mettre en place un tel stratagème pour lui faire peur ?

Comme si l'univers entendait ses interrogations, un évènement se produisit. Quelque chose qu'elle n'oubliera jamais.

Elle entendit un craquement. Léger, presque imperceptible. Mais comme le silence régnait dans la demeure de la sorcière, l'enfant l'entendit.
Poehere tourna la tête en direction du bruit. Et sentit son coeur se réduire en mille morceau.

Il y avait quelqu'un.
Là, dans le coin de la pièce.

C'était une femme, grande, beaucoup trop grande. Ses habits étaient déchirés, sales. Elle était d'une maigreur cadavérique et portait de longs cheveux noirs en bataille qui tombaient jusqu'à ses hanches. Mais ce qui était le plus terrifiant, c'était son visage. Sa peau était terne, creusée, rigide. Semblable à celle d'un monstre. Elle souriait, comme la femme du portrait. Elle lui ressemblait en tous points, à une exception près.

La femme, le monstre en face d'elle, n'avait plus d'yeux.

Poehere hurla de toutes ses forces, autant qu'une petite fille de dix ans puisse le faire. En se retournant pour se ruer dans les escaliers, elle jura avoir vu la femme avancer vers elle. Elle descendit les marches le plus vite possible, et se retourna pour voir si elle était suivie. Mais finalement, ce fut la maison qui causa sa perte.

L'une des lames en bois de l'escalier se brisa, et la petite fille tomba la tête la première, dévalant les marches comme une poupée de chiffon.

Et tout devint noir.

- ... Et après ? Demanda Olele, le souffle court.
- Après.. Eh bien, tu ne le croiras jamais.

Poehere se réveilla en douceur, pensant être dans son lit l'espace d'un instant. Il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte qu'elle était toujours dans la maison.
Elle gisait là, en bas des escaliers, le corps couvert de bleus. Au bout du couloir, elle vit un trait de lumière. Son échappatoire. La petite fille se releva avec difficulté, et boita jusqu'à la porte d'entrée.

Cette fois ci, elle était ouverte.

Poehere eut du mal à s'habituer à la luminosité du soleil. Elle descendit néanmoins les marches du porches en ignorant ses douleurs, poussée par son instinct de survie.
Et soudain, le dénouement.

" Elle est là ! " Entendit-elle.

Un homme en uniforme courra vers elle, un pompier ou un policier peut être. Il lui dit quelque chose qu'elle n'arrivait pas à comprendre. Elle sombra de fatigue dans les bras de l'inconnu, et se réveilla quelques heures plus tard dans un lit d'hôpital.

Après une grosse crise de larme dans les bras de ses parents, elle fut assaillie de question.
D'abord, de ses parents. Quelqu'un t'as fait du mal ? Où étais tu passée ? Pourquoi tu n'es pas rentrée à la maison de suite après l'école ?
Puis, des enquêteurs. Un adulte s'en est prit à toi ? T'as-t-il touché à des endroits que tu ne voulais pas ?

La jeune fille leur raconta toute l'histoire. En commençant par les footballeurs, puis la maison hantée, la bibliothèque remplie de poussière, le ballon disparu, la cuisine putride, le portrait qui sourit, les portes verrouillées, la bougie à l'étage et bien sûr, la sorcière qui l'attendait dans un coin de la pièce.

- Qu'est-ce qu'ils ont dit ?

Poehere eut un sourire triste.

- Personne ne m'a crue.

Olele ouvrit grand la bouche, estomaquée.

- PARDON ? Mais pourquoi ? Enfin, t'as passé la nuit entière dans la maison quand même ! Tu n'avais que dix ans !
- En faite... À cet époque, j'étais une petite peste.

Poehere mentait tout le temps, et en particulier à ses parents. Elle inventait des histoires pour ne pas se faire punir d'une mauvaise note, faisait croire à des maux de ventre pour ne pas aller à l'école ou inventait des sorties scolaires pour racketter ses parents de quelques pokédollards. Un fois, elle avait même volé des bonbons à la superette en faisant porter le chapeau à une camarade de classe.
Même si elle avait le visage d'un ange, Poehere n'en était rien.

- Quand ils ont vus que je ne rentrais pas à la maison, mes parents ont d'abord crus que j'étais allée chez une copine sans le leur dire. Ma mère a appelé tous les parents d'élèves pour avoir des renseignements. Comme personne ne savait lui répondre, elle a commencé à s'inquiéter. Mes parents ont fait le chemin de l'école, puis le tour du village. Ils ont alerté les voisins puis la police vers vingt trois heure. Ils ont enquêté dans le quartier pendant de longues heures avant de déclencher une alerte de disparition inquiétante. A six heures du matin, une battue a été organisée et c'est à ce moment là qu'ils m'ont trouvée.

Olele n'en revenait pas. Cette histoire ne pouvait pas se terminer comme ça.

- Et c'est tout ? Ils ont pas fouillé la maison hantée ?
- Si, bien sûr.

Les policiers ont pénétré dans la demeure juste après avoir trouvé l'enfant, dans l'espoir de peut être trouver des preuves. Si un kidnappeur ou un pédophile avait séquestré une petite fille ici, ils l'auraient de suite vu.
Mais tout était comme Poehere l'avait dit: c'était une maison à l'abandon, couverte de poussière et de vieux souvenirs. Rien d'alarmant.

- Et le portrait ?
- Disparu.
- Mais... La bougie à l'étage ?

Poehere secoua la tête.

- Envolée. Comme si rien n'avait jamais existé.

Olele s'enfonça dans le fauteuil, avec une comme sensation de vide en elle.

- C'est pas possible... Elle existe encore cette maison ? Demanda-t-elle après un instant de silence.
- Non, elle a été détruite quelques semaines après cette histoire. Mon père avait grassement payé une boîte de démolition pour la faire disparaître.

Kane avait eu peur. Très peur. Lui qui été né à Alola croyait à toutes les légendes qu'entouraient certains mystères, à l'occurrence, il croyait au mythe de grand mère Nona aussi. Pendant un instant, il avait cru sa fille. Poehere était une menteuse, mais elle ne pouvait pas avoir inventé tout ça. C'était trop précis. Trop horrible pour une fillette de son âge. Pour la protéger, et protéger les autres enfants, il avait donné un énorme chèque pour faire raser cette maison.

C'est alors qu'un dernier témoignage acheva d'enfoncer Poehere dans cette spirale infernale.

- Thomas ! S'écria Olele. Le garçon qui t'avais envoyé le ballon dans la figure !

Comme l'avait exigé Poehere, Thomas et toute sa bande du foot avaient tenu leur langue. Ils n'avaient parlé de cette histoire à personne, de peur de se faire gronder par leur parents. Mais lorsque la police se mit à les questionner, les petits garçons leur avouèrent toute la vérité.

- Ils ont dit qu'ils m'ont vu rentrer dans la maison. Comme les minutes passaient, ils se sont inquiétés, et se sont rapprochés en tremblant de peur. Ils ont vu le ballon passer par la même fenêtre qu'ils avaient brisés et se sont empressés de le récupérer pour vite rentrer chez eux.
- Et... C'était vrai ? Je veux dire... Tu leur a rendu le ballon ?

Poehere leva les yeux au ciel.

- Non, je viens de te le dire. J'ai jamais retrouvé ce fichu ballon.
- Ils ont menti alors !
- Non plus. Ils ont montré la balle aux policiers, quand ils ont fait l'interrogatoire. Il était crevé à cause du verre brisé.

Olele serra un coussin contre son torse. Ce que lui racontait son amie la glaçait d'effroi.

- J'ai été punie pendant de longues semaines après mon soi disant mensonge. Mais j'avais au moins une preuve que je n'étais pas folle. Après, Thomas et sa bande ne m'ont plus jamais embêtés. Ils ne m'ont plus jamais parlé tout court d'ailleurs, et c'était pas plus mal.

Même si son expérience avait été des plus traumatisantes, Poehere avait gagné. Dès qu'elle croisait le regard des footballeurs, ces derniers baissaient les yeux et l'esquivaient du mieux qu'ils le pouvaient. La petite fille avait gagné leur respect, même mieux: elle leur faisaient peur.
C'était une victoire savoureuse après un tel périple. Et ce, même si personne ne croyait en son histoire.

Poehere plongea sa main dans le bol de bonbons. Il était vide.
Elle poussa un long soupir.

- À toi maintenant de me raconter une histoire, dit-elle presque à contre coeur, fatiguée d'avance de devoir écouter un monologue.

Quelle ironie.

Mais Olele, qui avait perdu quelques couleurs, remua la tête en fronçant les sourcils.

- Je... Comparé à toi, j'ai rien vécu d'effrayant... En faite, je préfère qu'on regarde un film. Un film d'humour. Oui, un film qui fait rire, hein, qu'est-ce que t'en dis ?

La jeune fille eut un petit rire. Elle avait l'air réellement effrayée.

- Allez, va pour un film d'humour. Mais il faut faire le plein de bonbons.

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