@Aelius Nears Roy fait un déplacement en Arcadie, pour y découvrir le centre de soins récemment ouvert au public. C'est l'occasion idéale pour permettre au journaliste de lever le voile sur cette île pleine de mystère.
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Être attiré par ce qui est inaccessible, par ce qui est caché, il doit s’agir de l’essence même des journalistes. Quand j’ai su que l’Arcadie s’ouvrait à des visiteurs extérieurs, cela a réveillé une ancienne curiosité née durant mes études. A cette époque, je m’intéressais de près au journalisme de guerre, j’y avais le même attrait que pour le journalisme d’investigation : montrer au monde ce qu’on ne lui dit pas, et parfois ce qu’il ne veut pas voir. Je voulais parler des maux du monde. C’est au détour d’une conférence sur les conflits actuels que la situation de cet archipel proche de Kalos et Paldea a été évoquée. Je n’en avais jamais entendu parler jusque-là, et c’est mon ignorance qui m’a poussé à chercher de la documentation sur le sujet. Les écrits s’étaient avérés trop rares pour que je puisse véritablement satisfaire ma curiosité. L’effet fut même l’inverse, de vagues descriptions d’une culture qualifiée de primitive – je ne fais que citer – en Arcadie. Cependant, l’école de journalisme et ma bascule sur les problématiques environnementales m’avaient fait ranger tout cela dans un coin de mon esprit.
C’est une collègue paldéenne qui m’a transmis l’information : un centre de soins a ouvert ses portes en Arcadie, et cela semble s’inscrire dans un projet plus large d’ouvrir l’île sur le monde. J’ai aussitôt su que j’avais une carte à jouer du fait de mon statut ici, à Unys. Je suis l’un des visages du journalisme pokémon de la région ; j’ai parfaitement conscience que l’exposition que j’ai à offrir intéresse. Je ne compte plus les sollicitations que j’ai pu recevoir depuis le succès de la matinale dans laquelle est diffusée ma chronique hebdomadaire. Je dispose d’une immense vitrine dans de nombreux foyers unysiens. Il est rare que j’use de ce levier pour parvenir à mes fins, je ne peux qu’espérer que le jeu en vaille la chandelle. Cela m’oblige à jouer la transparence, ce qui me convient, et me présenter sous ma casquette de pokéjournaliste, d’informer de ma volonté de faire un sujet sur le centre de soins et manifester mon intérêt pour la culture arcadienne.
Ma requête concernant la chronique sur la pension a été acceptée par l’intendante de l’île – si j’ai bien compris son statut – qui m’a proposé une date. A moi maintenant de m’occuper des déplacements, ou plutôt à Odell, en charge de mon planning. Je lui transmets les dates et lui demande également d’en avertir la matinale et les Presses. Je tiens ici une exclusivité pour les médias unysiens, je sais pertinemment que personne n’ira m’empêcher de me rendre en Arcadie. Sur ce point, j’admets n’avoir aucun scrupule : mes articles passent bien avant les organismes pour lesquels je les produis. En attendant, je dois effectuer des compléments de recherche, balayant du climat du secteur aux éventuelles raisons de cette sortie de l’autarcie. Autant que je sache où je mets les pieds, quitte à être utilisé. Je le sais d’expérience : être un outil facilite le glanage d’informations. C’est la raison qui me pousse à me présenter comme tel.
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De l’aéroport de Volucité, j’ai volé jusqu’à Mesaledo, la capitale paldéenne, puis ai pris le taxi volant pour Levalendura. De là, c’est un navire qui doit me conduire en Arcadie. Une fois à bord, je laisse Blaine et Garth profiter de l’air marin, tout comme je peux le faire. Où que je puisse me situer sur la planète, l’océan demeurera un endroit d’apaisement pour moi. Je profite de cet état d’esprit pour relire une dernière fois mes notes sur l’île sur laquelle je me rends, mais aussi des personnes dont je devrais faire la rencontre. La faible quantité de données sur ce dernier point est assez déstabilisant, bien que compréhensible ; je me retrouve bien plus à l’aveugle que je l’aurais souhaité. Ce n’est cependant pas ce qui me fera rebrousser chemin, bien au contraire, cela signifie que j’en ai bien plus à apprendre.
On m’annonce être en approche de l’île. Je me dirige donc vers la proue de la navette maritime pour observer mon arrivée, voir le morceau de terre encore lointain devenir de plus en plus grand et pouvoir en cerner les détails de plus en plus précisément. Si j’aperçois en fond de la ligne de montagne, je suis davantage captivé par l’aspect naturel de l’île, préservée. Sans la moindre surprise, je trouve cela magnifique et ne peux m’empêcher de me projeter sur les clichés que je pourrais y faire. Cela me semble le terrain de jeu idéal pour un photographe. Cependant, l’ouverture à l’étranger – synonyme de tourisme – n’augure rien de rassurant pour cet écosystème. Si les Arcadiens ont su protéger la nature autour d’eux, sauront-il gérer l’afflux humain qu’ils viennent de créer ?
Progressivement, la ville se dessine. Sans doute m’attendais-je à ce que je me représentais comme des constructions autochtones, des cahutes de bois, peut-être sur pilotis. Je n’aurais pas cru découvrir une véritable architecture, une véritable ville. Et pourtant, nous entrons dans le port d’Arcadie. Mes pensées se bousculent. Quel est l’avancement technologique de l’île ? D’où ces connaissances en urbanisme viennent-elles ? Il y a nécessairement des inspirations ainsi que des apports matériels extérieurs. L’autarcie que j’avais imaginée a-t-elle été réelle à un moment donné ? J’emploierai le terme d’indépendance plutôt. De fil en aiguille, j’en viens à penser qu’accueillir du public ne peut être un choix naïf, mais effectué en connaissance de ce monde extérieur. Qu’y a-t-il à y gagner ? De l’argent uniquement ? Si l’Arcadie fonctionnait comme tel depuis des décennies, voire des siècles, pourquoi changer ? Je commence à imaginer des ficelles politiques mais je mets cela sur le compte de la déformation professionnelle. Je ne suis pas venu pour révéler un scandale, je ne suis pas journaliste d’investigation, quoi qu’on en dise. Je n’occulterai rien, pour autant je n’irai pas creuser sans ouverture préalable, sans soupçon éveillé. Mon seul objectif est de découvrir l’Arcadie et son centre de soins.
Nous amarrons. Après avoir remercié le capitaine du navire, je descends, suivi de mes deux pokémons. Sur le quai, je constate que je suis attendu. Je remarque la tenue traditionnelle, ce qui ne m’empêche pas d’avancer. Certes, la toge me rend curieux, mais il serait malavisé de s’y arrêter et prétentieux s’y accorder le moindre jugement de valeur. Je tends la main, sourire aux lèvres. « Bonjour, je suis Roy Harrison. Enchanté de faire votre connaissance, et encore merci de m’accueillir ici. »
Du coup, comme annoncé, me voici !
Je te dépose :
Lakmécygne niv.54 (0/4)
M-Cizayox niv.51 (0/4)
Iguolta niv.55 (3/4)
Noctunoir niv.50 (0/4)
Maraiste S niv.50 (1/4)
G-Lokhlass niv.51 (2/4)
Et ce pour un total de 6.120 pk$, comme convenu, que je te verse de ce pas. :3
A toi les dés d'entraînement maintenant ! (enfin, un par un pour l'instant :x)
ARCADIEN (nom masculin, fem. ARCADIENNE, adj. ARCADIEN.NE) : 1. Habitant d'Arcadie, qu'ils en pratiquent la religion ou non. 2. Par abus de langage, pratiquant de la religion arcadienne.
L’annonce de Qasar Winona à la Corona fut reçue comme toutes les annonces depuis sa prise de pouvoir : avec surprise, car elle avait pris la décision sans consulter les autres, hésitation pour certains qui pensaient qu’elle continuait à pousser le bouchon de plus en plus loin, mais, finalement, avec une approbation retentissante. Au fond, elle n’avait jamais vraiment été remise en question depuis des années, des décennies même. Et jusqu’à présent, l’Arcadie ne s’était jamais aussi bien portée que sous son règne. C’était l’une des raisons pour laquelle son pouvoir s’étendait autant, car les possibles contre-pouvoirs Arcadiens lui faisaient tout bonnement entièrement confiance. C’était ainsi qu’il avait été décidé d’accueillir quelques personnalités spécifiquement choisies pour promouvoir l’île et la faire connaître au reste du monde, à la veille de la véritable ouverture sur le Pokémonde. Cette idée n’avait pas germé toute seule dans l’esprit de la Qasar, loin de là. Il s’était en réalité avéré qu’un journaliste d’Unys l’avait contactée par les canaux officiels afin d’obtenir l’autorisation de venir sur l’île pour publier un papier sur l’ouverture prochaine de ses frontières. Une surprise pour la Qasar, dans laquelle elle avait rapidement vu de nombreux bénéfices possibles. Contrôler le fil de l’histoire. De l’Histoire, même. N’était-ce pas là son projet le plus cher ?
Roy Harrison, c’était le nom du journaliste en question, devait arriver ce jour-là par bateau, afin de commencer sa visite de l’île. Il était le premier nom sur la liste que Qasar Winona prenait beaucoup de soin à établir. Pour compléter cette liste, elle avait même à nouveau surpris ses conseillers en leur demandant directement leurs avis à travers une liste de recommandations à eux. De telles occasions étaient si rares pour briller auprès de la Qasar en Arcadie, qu’elle était sûre qu’ils considèreraient cela comme une mission de la plus haute importance. Aussi le résultat était-il sûr d’être éminemment réfléchi afin qu’elle puisse, elle l’espérait, en extraire la substantifique moelle. « Qasar, le bateau du journaliste est en approche. Si vous voulez l’accueillir, il faudrait partir maintenant pour le port. »
Winona se frotta le menton d’une main distraite. Les apparences, les codes, autant de choses si subjectives mais si importantes à maîtriser. Elle aurait pu accueillir cet homme elle-même, pour lui montrer que l’entreprise lui était importante, et pour le jauger d’entrée de jeu. Cependant, elle avait une certaine réputation qu’elle comptait bien préserver et surtout exporter à l’étranger. Et ce n’était certainement pas la réputation d’une femme si peu occupée qu’elle pouvait rencontrer n’importe qui n’importe quand pour le moindre petit projet. Non. Elle se devait de projeter une image de femme d’État. Puissante. Terriblement occupée. Sérieuse au plus haut point. Mais qui daignerait se rendre disponible pour répondre à quelques questions pour l’avenir de son pays et ses habitants. De sa voix grave, avec ce râle si distinctif que beaucoup associaient à tort à une ancienne vie de fumeuse, elle répondit à son assistante de dépêcher quelqu’un de la Corona à sa place. « Et dîtes à monsieur Harrison que je le recevrai plus tard dans mon bureau, une fois qu’il aura eu le temps de faire un premier tour de l’île. » Sur ces mots, elle ajusta sa tunique bordeaux au liseré doré, et entreprit de relever sa natte en ce chignon impeccable dont elle avait le secret. Du tiroir de droite, elle sortir son miroir de poche. Il lui restait encore largement assez de temps pour décider si elle revêtirait ses plus précieux bijoux ou non. L’Arcadie était une terre sainte, et les Arcadiens étaient un peuple religieux avant toute chose. L’apparat avait une place certaine dans leur liturgie. Mais elle savait pertinemment que les pouvoirs étrangers se montraient parfois hostile aux croyances et coutumes qu’ils ne connaissaient pas. Résignée, elle décida de retirer ses parures. Pour le moment. « Missy. » Alors qu’elle s’apprêtait à partir, l’assistante de Winona passa la tête par la porte qui séparait le bureau de la Qasar du sien. « Qasar ? » Celle-ci lui sourit poliment, une idée venant de germer dans son esprit. « Je veux que ce soit Orient Aelius qui accueille monsieur Harrison. Dépêchez-vous de le trouver, qu’il ne soit pas en retard. »
Sur le ponton où accosta le journaliste, ce furent donc Missy et Ael qui se tinrent prêts à recevoir le journaliste. L’assistante de Winona avait revêtu la toge rouge orangé traditionnelle. Ael, lui, avait opté pour ses habits liturgiques, avec son haut noir à une seule bretelle, son pantalon blanc en lin, pieds nus, ses nombreux bracelets d’argent sur les bras et aux chevilles, sans oublier sa toison sur le dos et les branches de fleur de Pan dans ses cheveux. L’Orient n’était pas véritablement là de son plein gré, et il se méfiait un peu des intentions d’un journaliste venu de l’extérieur, car il ne connaissait que trop bien les préjugés que les étrangers pouvaient avoir sur les Arcadiens. Il n’avait été mis au fait de la situation que peu de temps avant d’arriver au port et avait décidé que ce serait là le premier test pour jauger de ce Roy Harrison.
« Bonjour Monsieur Harrison, je suis Missy, l’assistante de Qasar Winona, et voici Orient Aelius, qui dirige les recherches au nouveau centre de soins. » Les deux Arcadiens serrèrent la main du journaliste, Aelius restant silencieux et hochant simplement la tête en guise de salut. Il savait qu’il pouvait être intimidant avec son hétérochromie et ses habits liturgiques. La réaction de Roy déterminerait la suite de leurs interactions.
« Je vous propose de nous suivre jusqu’au centre ville, pour que vous puissiez voir un peu la vie en Arcadie de vous-même. Qasar Winona pourra vous recevoir un peu plus tard. Elle est très occupée avec les travaux d’expansion. » Missy prit son rôle très au sérieux, pointant du doigt différents bâtiments à mesure qu’ils les passaient. Elle prit tout d’abord soin de parler du port, dont les travaux étaient quasiment terminés et qui permettrait bientôt d’accueillir de nombreux visiteurs de Paldea et Kalos mais surtout qui deviendrait un point de passage pour le commerce international dans ces eaux. Puis elle eut quelques mots sur les grandes maisons communales typiques d’Arcadie, leur architecture en pierre, les arches qu’ils croisaient assez régulièrement en centre-ville, l’absence de route bétonnée, un choix culturel et spirituel pour préserver l’harmonie avec la nature.
Lorsqu’ils arrivèrent près de la place centrale du village où trônait l’antique four à bois qui était toujours en état de fonctionnement et qui servirait d’ici peu à préparer le repas commun où chacun pourrait se joindre, ils furent approchés par un membre de la Corona. « Missy, Orient Aelius et Monsieur Harrison, je présume ? » Il inclina poliment la tête, tout comme Missy et Ael, qui entonnèrent ensemble un respectueux « Ponant Hadrien. » Rapidement, Hadrien prit Missy de côté pour lui demander s’il pouvait s’entretenir avec Qasar Winona sous peu. La jeune femme fit signe à Aelius de poursuivre et il chercha les yeux de Roy avant de lui adresser un signe de tête pour lui dire de le suivre. Il était temps pour l’Orient de prendre la suite de la visite en main, ce qu’il fit sans enthousiasme, mais également sans rechigner.
« J’imagine que vous devez avoir pas mal de questions, surtout qu’elle ne vous a pas laissé en placer une. » Il sourit en coin en pointant un pouce par-dessus son épaule en direction de Missy qui était toujours en pleine conversation avec Hadrien. « Orient, Ponant, Qasar… On devrait distribuer un dictionnaire aux visiteurs pour qu’ils puissent s’y retrouver. Si vous avez de quoi noter ou enregistrer, je peux vous expliquer les bases. » Il haussa une épaule nonchalante, continuant à marcher en direction du centre. « On m’a demandé de vous montrer le centre de soins. C’est à un petit quart d’heure de marche d’ici, un peu plus si on s’arrête pour que vous preniez des photos ou autres. Je peux répondre à vos questions pendant ce temps. » Il pointa le doigt droit devant eux pour désigner la route qui les emmènerait jusqu’au centre. Il se demandait bien quelles seraient les premières questions du journaliste. Après tout, il y avait tant de choses en Arcadie qui pouvaient paraître étonnantes voire totalement incroyables au sens propre du terme d’un point de vue extérieur. À commencer par l’omniprésence des Pokémon de type psy et feu qui déambulaient dans les rues tout autour d’eux, parfaitement à l’aise au milieu des Arcadiens. (1427 mots)
HRP:
Coucou ! Je peux déjà te rendre 3 Pokémon : Lakmécygne niv.65 (0/5), M-Cizayox niv.65 (1/5) & Iguolta niv.65 (0/5) !
Pour le rp, Aelius est habillé comme sur le sprite de sa t-card éleveur. Quant à Winona, quand Roy la rencontrera, je l'imagine comme Chrisjen Avasarala de The Expanse (juste, cheveux gris et non noir). Et Missy... Comme tu veux, elle est pas importante pour le moment donc j'ai pas réfléchi plus que ça. xD