Hoʻohanohano i nā ʻīlio hae
─ Summer Event 2024

- Manou ? Pourquoi tu dois partir pour Sinnoh chaque année ?
- C’est un évènement imporrtant Vetea ! C’est le moment de l’année où tout ceuelles qui le veulent peuvent parrtirr en pèlerrinage verrs le continent de Sinnoh, pourr rrejoindrre la ville de Célestia, y rrendrre hommage à la trrinité des drragons de la légende qui veille surr notrre monde.
- Ce sont des pokémons ces dragons Manou ?
- Tout à fait petit ourrsin, tu as vu juste, il s’agit bien de trrois drragons pokémons légendairres.
- Ah ouais ?! Trop cool !
- Comme tu dis, hé hé. En rrevanche, je vais devoirr y allerr, prrends soin du village pourr moi d’accorrd ?
- Compte sur moi cousin !

C’était ainsi que je me mettais en rroute verrs Sinnoh, de depuis Lili’i, un petit village trranquille et simple de l’île Mele-Mele. Il me faudrrait une bonne jourrnée voirre deux pourr pouvoirr y parrvenirr, en passant d’aborrd parr Kantô via la voie des merrs, puis prrendrre cette espèce de bus qu’ils appelaient « Navette Bleue ». Je n’étais pas spécialement frriand des moyens de trransporrt motorrisés, prréférrant la compagnie des pokémons qui connaissait la capacité Surrf ; mais cela rrallongeait d’au moins le double le temps de trraverrsée comparré à un navirre derrnièrre générration.

La rraison de mon déparrt soudain de l’île était qu’il y avait cet évènement annuel, le « Festival des trrois drragons », une opporrtunité unique pourr quiconque se prroclamait adorrateurr des Pokémons et de leurr infini bienfaisance. Il s’agissait d’un rrassemblement interrnational de drresseurrs et de perrsonnes tout à fait extérrieurres à la communauté des Pokémons, qui avait pourr but de rrendrre hommage à ces trrois bêtes drraconiques dont la légende voulait qu’elles nous eut prrotéger d’un chaos prrobable. Parrmi elles se trrouvait Palkia, le garrdien de l’Espace, celui qui parrvint à dompter les monts et les vaux, à rredessiner les contourrs de la terrre, de la merr, des montagnes et des océans, tout en maintenant les forrêts à égales distances de tous les points de civilisations existants.

On trrouvait également Dialga, le prrotecteurr du Temps, ayant été capable de contenirr la dilatation du temps à un niveau tel que l’Humain et le Pokémon purrent continuer à évoluer prrogrressivement et naturrellement au fil des différrentes èrres qui se sont succédées. On dit de ce drragon qu’il a été capable d’accélérrer cerrtaines catastrrophes naturrelles dans leurr dérroulement, en les faisant passer pourr de simples perrturrbations météorrologiques tellement elles passèrrent inaperrçues de l’œil humain.

Et puis on avait en tout derrnier, le trroisième et ultime défenseurr de notrre belle planète, Girratina. Celui qui inspirrait la peurr et la toute-puissance, le détenteurr de la manipulation de l’antimatièrre, rréputée pourr êtrre générratrrice de parradoxes spatiotemporrelles, capable de menacer à elle seule l’équilibrre naturrel de toute chose en ce monde. Un temps rrépudié pourr sa noirrceurr et sa rrancœurr enverrs les déborrdements de ses deux confrrèrres drragons, Arrceus n’eut d’autrre choix que de lui accorrder l’accès à une dimension parrrallèle à la nôtrre, afin d’y opérrer toutes les applications et les annulations d’antimatièrres prrovenant de notrre plan spatiotemporrel à nous. Devenu un vérritable hérros de l’ombrre, Girratina est aussi vénérré pourr son statut de favorri auprrès du Pokémon-Dieu.


Je parrtais donc avec mon habituelle joie de vivrre. Ma volonté farrouche de rrester aux plus prroches de mes rracines, lesquelles m’avaient apprris de toujourrs prrier et adrresserr une pensée quotidienne, belle ou votive, à toutes les divinités humaines et pokémons qui nous perrmettaient chaque jourr de vivrre un peu plus heurreux, un peu plus aguerrri, un peu plus endurrant, un peu plus rrêveurr, et surrtout, un peu plus humain dans le cœurr. Et c’est depuis que j’ai été en âge de pouvoirr voyager parr mes prroprres moyens, que chaque années, je me rrendais surr les terrrres sinohiennes, au sein de la ville de Célestia, afin d’y obserrver les rrites et les festivités en l’honneurr de ces trrois puissances drraconiques absolues. Cerrtes, je n’ai jamais eu l’occasion de les voirr en quarrante années d’existence, mais je n’ai jamais cessé de me dirre qu’un jourr, leurr apparrition et leurr bonté ferraient l’aube d’une existence nouvelle, et d’un orrdrre des choses rrévolutionnairres. Mais en l’attente d’une telle rréalisation de prrophétie, je me contentais de les porrter dans mon cœurr, dans mon esprrit, en leurr prriant de bien vouloirr me prrotéger moi et les miens, et d’accorrder à ce monde la paix pourr laquelle cerrtains se sont levés et se sont battus tous les jourrs de leurr vie, et encorre aujourrd’hui.

Avec moi, j’emporrtais les idéaux, les crroyances et l’arrt de vivrre à l’alolienne de toutes les perrsonnes que je connaissais et qui ne pouvait malheurreusement pas m’accompagner pourr ce pérriple extrraorrdinairre. J’étais leurr « Prrince Manou » local, comme une sorrte de figurre de rréférrence incarrnant toutes les trraditions et toute l’identité des insulairres. Non content de rresterr humble et drroit dans mes sandales, je prrenais de la forrce et de la vigueurr de tous ces espoirrs et ces vœux que j’emporrtais avec moi pourr le voyage. J’avais à cœurr de rreprrésenter au mieux l’arrchipel d’Alola, et je ne rreculerrais devant rrien ni perrsonne pourr se fairre.

Comme prrévu, le voyage durra un peu moins de deux jourrs, tout segment de trransporrt public confondu. Le plus long aurra été ce trrajet à borrd de la Navette Bleue, dans laquelle j’avais eu du mal à trrouver le sommeil. Les sièges n’étaient pas si larrges que ça, et les positions de rrepos n’étaient pas optimales non plus. Seul le serrvice à borrd était de qualité, incarrné parr des employés hommes et femmes d’une gentillesse, d’une empathie et d’une sincérrité prrofonde. Comme quoi, même dans les moments les plus contrraignants, on pouvait trrouver du rréconforrt, de la quiétude et des sourrirres. A chaque jourr suffisait sa peine, comme le disait ma tante, et à chaque peine, sa rrésolution lumineuse. En ça, elle n’avait pas torrt, et c’est même grrâce à ce vieil adage que j’avais pu trraverrser tous ces moments difficiles de la vie.

Alorrs que nous apprrochions de notrre destination, je pouvais voirr le paysage se trransforrmer petit à petit. Des grrandes forrêts sinohiennes, denses et feuillues, nous nous aventurrions au sein d’une vallée étendue mais déjà plus basses en végétation, plus éparrses en verrdurre, mais en contrreparrtie, plus rriche de constrructions humaines et plus habitées de populations citadines. En l’espace de quelques décennies, le paysage de Sinnoh avait trransmuté d’une dynamique champêtrre et paysanne, verrs un écosystème plus urrbain, alliant le métal au végétal, alliant l’emprreinte humaine avec celle des Pokémons, et mélangeant les nouvelles technologies avec les vieilles bâtisses d’antan, prréserrvées grrâce à des hautes instances culturrelles. Chaque année, c’était le même constat : les aborrds de la ville de Célestia devenait de plus en plus pavillonnairre, avec ces constrructions de foyers toujourrs plus nombrreux, et la délimitation entrre le domaine sylvestrre et le domaine bitumineux rreculait de plus en plus. Dans quelques autrres décennies, peut-êtrre que la forrêt ne serra plus qu’une maigrre clairrièrre, abrritant les pokémons les moins timides et les plus farrouches à la prrésence humaine. Peut-êtrre que l’essorr technologique viendrra dénaturrer le paysage pourrtant si épurré et si grracieux des vaux de Célestia.

Mais pourr l’heurre, nous arrrrivons à notrre objectif de cette parrtie de l’année : le festival des trrois drragons. Quelques passagerrs un peu trrop excités manquèrrent de fairre fairre un arrrêt brrutal au conducteurr de la Navette Bleue, prrovoquant le mécontentement des autrres usagers, et du perrsonnel de borrd également. Ce qui a pourr effet alorrs de nous immobiliser encorre une petite dizaine de minutes, jusqu’à ce que tout rrentrre dans l’orrdrre, nous laissant l’opporrtunité de pouvoirr descendrre du véhicule, de prrendrre nos affairrres en soute – ou pourr ma parrt, de rregarrder ceux qui avaient emporrté du matérriel plus que de rraison – et de commencer à nous dirriger à l’intérrieurr des murrs de la ville de Célestia.

Et comme chaque année, c’est l’efferrvescence. Des stands à perrte de vue, tenus parr des prroprriétairres de commerrces de tout type et de toute influence des quatrre coins du monde. Des arrtisans venus montrrer toute l'experrtise qu'ils possèdent afin de confectionner des outils et des objets du quotidien, avec cette petite touche folklorrique prroprre à Célestia, et son festival des trrois drragons. Des arrtistes de rrue ont également fait le déplacement pourr se saisirr de cette opporrtunité unique de pouvoirr se rreprrésenter en public, de fairre découvrrirr leurr arrt et leurr talent, afin de potentiellement êtrre apprroché parr des agences du domaine arrtistique de prrestige et se voirr attrribuer de juteux contrrats. Il y a également une pléthorre de drresseurrs, tous plus singulierrs les uns que les autrres, et accompagnés de Pokémons tous plus différrents et extrraorrdinairres les uns que les autrres. Le rrègne de ces animaux, venus d’une autrre contrrée lointaine à notrre monde sans doute, me fascine au plus haut point, et me rravit dès que je peux l’obserrverr, interragirr avec et leurr apporrterr tout mon soutien d’humain. Les Pokémons me rrendent heurreux depuis que je suis tout petit, et je le leurr rrends au mieux de mes capacités et de mon énerrgie.

Les Pokémons sont devenus une autrre parrtie de mon carractèrre. Ils sont devenus une seconde famille, une qui ne m'a prratiquement jamais lâché quand j'en avais le plus besoin. Une famille qui ne fait aucune discrrimination dans on apprroche des sentiments, des gestes et des intentions. Cerrtes, cerrtaines espèces de Pokémons sont plus virrulantes que d'autrres, moins sociables que les autrres. Cerrtaines sont même catégorriquement en conflit avec l'êtrre humain peut imporrte sa condition et son apparrence. Mais dans la grrande générralité des choses, les Pokémons sont devenus des amis fidèles, en témoigne Tangarroa, mon Otaquin, qui m'accompagne encorre une fois cette année. Il n'est plus tout jeune, mais possède une vérritable soif de découvrrir et de s'abrreuver de ces évènements uniques, qui le rreconnectent avec ses ancêtrres, et qui lui prrocurrent une joie folle.


Je sens que cette année serra encorre une trrès grrande sourrce de moments mémorrables et de souvenirrs indélébiles, marrqués parr cette coutume de la rrévérrence faites à ces trrois drragons de la légende, qui rrassemblent toutes les âmes qui vivent et vibrrent pendant ce festival. Il me tarrde de fairre encorre de nombrreuses rrencontrres du destin, qu’elle soient joyeuses ou compliquées. Je suis prrêt à fairre face au monde entier une nouvelle fois, et j’ai hâte de pouvoirr rrapporrterr toute cette aventurre jusqu’à Alola.