After Hours

Inscrit le : 14/12/2013 Messages : 5266 Région : Kalos / QG Ligue 4

« Merci encore pour votre venue Monsieur Baldwin, c’est un honneur de vous avoir parmi nous. »

Je serrai la main du maire de Célestia avec mon sourire le plus photogénique.

« Un plaisir ! La Ligue Pokémon est fière de sponsoriser un événement culturel aussi important que le Festival des Dragons. »

Des appareils flashèrent. Je maintins la poignée de main pendant de longues secondes, légèrement de côté pour offrir mon meilleur profil. Quand les médias se furent délectés de l’image assez longtemps, je leur adressai un signe amical et le maire me raccompagna jusqu’à sa voiture — qu’il conduisait lui-même, preuve que Célestia était vraiment une petite ville. Je m’installai sur la banquette arrière avec un soupir de satisfaction ; je n’avais rien contre parader, mais faire le tour du festival pour saluer chaque stand m’avait paru durer une éternité.

« Je crois que nous en avons terminé avec notre agenda de la matinée, c’est ça ?

— Tout à fait. » répondit le maire en s’asseyant sur le siège conducteur. Il jeta un regard intrigué à côté de lui, d’où Lear s’escrimait à attacher sa ceinture de sécurité.

« Besoin d’aide champion ?

— Non, je vais y arriver. » Il martyrisa la pauvre boucle avec une impatience grandissante. « Pourquoi cette chose est-elle si peu pratique ?

— Parce qu’elle est conçue pour des humains. » J’avançais le bras pour le faire moi-même quand le clic ! retentit enfin.

« Aha ! Tu vois que mon corps s’adapte aussi parfaitement à vos inventions ! »

Je m’enfonçai dans mon siège avec un rictus agacé. J’aurais préféré que le destin lui donne tort, je n’aimais pas du tout l’idée que le lucario passe le trajet en dehors de sa pokéball. Même si la ceinture donnait une illusion de sécurité, elle n’était pas adaptée à sa morphologie et ne le protégerait pas en cas d’accident. Heureusement, le trajet jusqu’à la mairie était court.

« Merci encore de lui faire ce plaisir, monsieur le maire. Je sais que c’est un peu bizarre, mais ça compte pour lui.

— Pas de souci, ce n’est pas tous les jours qu’on peut approcher de si près un pokémon champion ! Enfin, ex-champion. » Il démarra le moteur et se mit en route. « Vous allez emmener votre famille au festival alors ? »

Le sourire me revint aussitôt.

« Oui ! De ce que j’en ai vu, ils vont adorer. Les équipes de la ville ont vraiment fait un travail formidable.

— Je vous remercie, cela a été très prenant. Vous savez, nous sommes un petit bourg de montagne, nous n’aurions pas pu faire quelque chose d’aussi ambitieux sans l’aide financière de la Ligue. »

Je hochai la tête, même si dans les faits je n’en savais rien. Tous les détails techniques étaient gérés par d’autres membres du Comité, dans cette affaire je n’étais que le représentant qui souriait devant les caméras. Ce qui me convenait très bien, d’ailleurs.
Nous discutâmes jusqu’à mon hôtel. Je pris congé en y mettant les formes, même si je brûlais de retrouver le reste de ma tribu, et me précipitai dès que je fus libéré. J’avais informé Haby que j’étais sur le point d’arriver et elle m’avait donné rendez-vous devant notre chambre, où je la retrouvai avec Zoé.

« Papa, enfin ! On en avait marre de t’attendre ! »

Je souris malgré son petit air accusateur. Chaque fois que je la voyais, l’euphorie des dernières semaines me revenait. Dire que j’avais récupéré sa garde ! Bénie soit Haby, qui m’avait poussé de toutes ses forces à me battre, et même si j’avais du mal à l’admettre bénie soit Amélie et sa flamme carriériste. Etant donné le temps qu’elle voulait consacrer à son nouveau job, qui apparemment lui offrait des opportunités de voyager à l’étranger, et ma propre situation qui était bien plus stable que la dernière fois, elle-même avait reconnu que c’était peut-être mieux ainsi.
Haby m’apprit tandis que je serrai Zoé dans mes bras que les jumeaux faisaient la sieste depuis dix minutes. Elle n’eut pas besoin de m’expliquer pourquoi elle préférait attendre qu’ils se réveillent avant de nous rejoindre au festival : que nos petits fougueux réussissent à s’endormir, et ce en même temps, relevait du miracle.

« Pas de souci chérie, Zoé et moi partons devant pour repérer les meilleurs stands.

— Mais Alyssa et Loup y sont déjà, donc c’est pas vrai qu’on est devant ?

— Je pense qu’ils veulent rester tout seuls princesse... » Je fis mine de chuchoter la fin dans son oreille : « … pour se faire des bisous !

— Ooooh ! » Ses yeux brillèrent d’intérêt. Fini la petite fille qui criait “beurk !” chaque fois que je parlais de gestes amoureux ; désormais, Zoé avait l’âge de commencer à rêver d’amour elle aussi. C’était un concept encore très vague pour elle, dieu merci, mais je n’y échapperais plus très longtemps.

Je demandai à Zoé de m’attendre quelques minutes et rentrai dans la chambre à pas de loup. Haby avait eu la prévenance et la gentillesse de préparer mes accessoires incognito sur le lit : une casquette du Métro de Combat, des lunettes de soleil et un t-shirt “Champion du Monde des Papas” qu’elle m’avait offert pour rigoler lors de la fête des pères qui avait suivi la naissance des jumeaux. Tout en me changeant, je ne pus m’empêcher de m’approcher des deux lits bébés qui occupaient le mur du fond. Des anges y dormaient. James suçait son pouce, légèrement recroquevillé autour de son doudou, avec ses jolies bouclettes auburn qui lui tombaient sur les yeux. Liam était sur le dos, les bras au-dessus de la tête, la bouche ouverte comme un bienheureux, avec sa couverture roulée en boule autour de son ventre. Je remis en place les cheveux de l’un et la couverture de l’autre sans même y penser. Dire qu’il y a deux ans je me lamentais d’abandonner mon poste de maitre au point de le considérer comme un sacrifice nécessaire. Maintenant que ces petits bonhommes étaient dans ma vie, je me considérais comme le plus épanoui des hommes.

« A tout à l’heure mes trésors. » chuchotai-je doucement.

J’embrassai Haby et nous partîmes, père et fille, pour rejoindre le festival. Lear était parti de son côté avec Lily, ils étaient tous les deux trop reconnaissables pour rester auprès de nous. Zoé tenait ma main avec un sourire gai ; chaque opportunité de m’avoir à nouveau pour elle toute seule l’emplissait d’une grande joie. J’avoue que ces moments privilégiés avec elle, comme autrefois, avaient une saveur incomparable.

« On va essayer de retrouver Maeve d’abord ?

— Ah oui c’est vrai ! Tu sais où elle est ?

— On va lui demander. »

Tandis que nous arrivions aux abords du festival, je tapai un rapide SMS à l’attention de mon ancienne garde du corps.

Ruv a écrit:: Hey, Zoé et moi venons de revenir au festival, où est-ce qu’on peut se retrouver ? :D

Action:

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After Hours

Le temps des retrouvailles a enfin sonné pour Mev et pour Ruven, après presque deux ans. Ils sont tous les deux passés par de nombreux changements, alors le festival des Trois Dragons semble être l'occasion de rattraper un peu de temps perdu.

1.804 mots

Il ne s’agit pas véritablement d’appréhension, mais une pointe d’impatience que tu dissimules difficilement. Tu as croisé à plusieurs reprises le regard interrogatif de Julian au cours de la matinée. Le rendez-vous donné cet après-midi, tu ne peux t’empêcher d’y penser. L’occasion était trop belle pour la manquer, vos plannings professionnels et personnels s’accordaient, ce qui n’était malheureusement pas arrivé depuis ton passage à la Ligue, qui remontait désormais à un an et demi. C’était étrange de se dire qu’autant de temps avait pu passer alors que vous passiez vos journées ensemble. Beaucoup de choses ont changé depuis, surtout dans la vie de l’ancien champion. Tu sais qu’avec son travail désormais au sein du Comité mais d’autant plus avec l’arrivée de ses jumeaux, sans compter ses deux filles. Il était devenu père de famille à temps plein, peu l’en auraient cru capable même si tu considérais difficile d’en douter en ayant constaté son humanité au quotidien. Vous aviez pu en parler quelque peu, lorsque vos échanges étaient particulièrement réguliers, les premiers mois de son départ, du tien également. Il lui a fallu le temps de trouver un nouvel équilibre, de se recréer le sien. Vous vous comprenez assez bien sur le sujet car, si les changements sont de natures différentes, vous êtes tous les deux passés par une phase de transition importante, avec des changements majeurs dans vos vies. Vous vous êtes soutenus malgré la distance et parfois le peu de temps que vous pouviez vous accorder, par des messages ne se suivant pas toujours.

C’était étrange de garder contact, car ce n’était pas dans tes habitudes jusqu’à Ruven, jusqu’à cette amitié inopinée. Tu préférais faire peau neuve, d’un environnement à un autre, ne souhaitant pas t’encombrer d’attaches du passé, que tu considérais t’alourdir. Aux côtés de celui était champion, ta vision du monde a évolué, elle s’est éclaircie, perdant en cynisme. Tu n’avais plus à survivre, ce qui t’a permis de vivre, tout simplement et de voir ce dont tu pouvais profiter en vivant. Tu n’as pas non plus diamétralement changé, tu ne montres que très peu tes émotions, tu continues de les maîtriser. Tu assumes toujours tes opinions de manière assez franche, aussi. Et on ne parle pas de ta discipline de fer au travail, tu restes inflexible sur ta conduite et sur les valeurs que tu portes. La seule différence – majeure – est que tu as appris à faire confiance, à ne pas systématiquement être dans la méfiance et à pouvoir te reposer sur d’autres personnes que toi-même. Tu as d’ailleurs encore quelques progrès à faire sur ce dernier point.

« Tu as l’air ailleurs depuis ce matin, c’est pas ton genre. Ça va ? » Julian te tire de tes pensées en venant s’installer à côté de toi près de ce stand de nourriture, l’un des derniers arrêts de votre ronde, avant la rotation avec une autre équipe. « Je rencontre un vieil ami cet après-midi. » Tu ne développes pas davantage, espérant que ton collègue n’insiste pas sur le sujet. Le connaissant, c’est quitte ou double. Julian respecte généralement ta vie privée, le fait que tu t’exprimes peu – très peu – sur ton passé ou sur ce que tu peux ressentir. Sauf quand il s’inquiète pour toi. Dans ces rares cas, il peut se montrer plus insistant, ce qui crée quelque chose de très ambivalent en toi. D’un côté, tu détestes la sensation d’intrusion, de te sentir forcée à parler alors que tu aurais préféré te contenter de mettre un couvercle sur le problème ; de l’autre, tu apprécies son geste car tu en connais l’intention, que c’est très souvent à bon escient, et que tu as parfois besoin qu’il te rappelle la confiance que tu lui portes. Julian est devenu, au fil du temps, un véritable confident, chose que tu peux avoir tendance à oublier. « Ah… Je croyais qu’on allait profiter du festival ensemble cet aprèm. » Tu relèves le regard vers Julian, en entendant ce que tu crois être de la déception dans sa voix. Il est vrai que vous l’aviez envisagé, mais pour toi rien n’était acté, de ce que vous avez pu vous en dire. Il semblerait que vous ne vous soyez pas compris, et ça t’embête pour lui.

Pour être parfaitement honnête, ça te perturbe de constater la culpabilité qu’engendre le fait de sentir une quelconque peine chez Julian dont tu es l’origine. Son état t’affecte, ce que tu commences seulement à réaliser. « Mince, je suis désolée, comme on en avait juste parlé vite fait, rien n’était fixé pour moi. Et quand on s’est rendu compte qu’on serait tous les deux au festival… » Julian t’interrompt. « Ne t’excuse pas. Déjà, tu n’as pas à le faire, c’est moi qui me suis sans doute emballé. Et puis tu n’as pas à te justifier auprès de moi. Surtout qu’entre un ancien ami et moi que tu dois supporter tous les jours, le choix est vite fait ! » Tu sais que sa tentative d’humour n’a rien d’une manipulation, il est sincère dans ce qu’il dit. Il ne parvient cependant pas à masquer la peine que ça semble lui provoquer. C’est à ton tour d’être honnête, envers toi-même cette fois-ci. Tu ne te sens pas de laisser Julian derrière toi. Ça va même au-delà, tu as envie qu’il reste à tes côtés. Tu ne sais pas quelle en sera la résultante, mais tu aimerais faire rencontrer ton ancien monde et le nouveau, pour voir ce qu’il en ressort. Et l’occasion est idéale pour ça.

« Ou alors tu viens avec moi. » Julian lève aussitôt les yeux vers toi, surpris et incertain. Tu ne parviens pas à véritablement cerner l’expression sur son visage, tu as cru y voir passer de la joie mais celle-ci s’est très vite éteinte, ce qui te fait douter. Mais son regard finit par retomber, par fixer le sol. « Oh non. Non. Je ne disais pas ça pour chercher à m’imposer. Pas du tout ! Va le voir, moi tout va bien. » Tu ne peux t’empêcher de soupirer en voyant sa réaction. Une fois de plus, te le sais parfaitement sincère, à ne pas vouloir vous déranger. Tu viens poser sa main sur son avant-bras, t’approchant pour cela. « Tu ne t’imposes pas, je t’invite. Ça me ferait plaisir que tu le rencontres. » Ta voix s’est adoucie. A cet instant, tu sens ton cœur battre dans ta poitrine, peut-être pas plus vite, mais un peu plus fort. Julian ne semble pas savoir quoi répondre, cette fois-ci, tu es certaine : il est surpris. Mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, tu rebondis. « Puis il sera surement avec sa femme et ses enfants, donc j’ai le droit de ramener quelqu’un, histoire de ne pas trop être en infériorité numérique. » Tu fais décrocher un petit rire de ton collègue. « Toujours là en back-up. » Tu souris.

*****

Votre rotation se termine. Julian et toi faites donc le point avec vos recrues également en poste avant de passer le relais à d’autres agents. Ça vous demande quelques minutes, mais rien qui ne s’éternise ; la matinée avait été particulièrement calme. La suite, un déjeuner simple dans un petit restaurant de Célestia assez proche du festival, afin de vous en extraire un moment. Le début d’après-midi arrive, et chacun finit par vaquer à ses occupations. Les recrues en poste ce matin ont quartier libre jusqu’à leur prochaine rotation, et ils semblent bien déterminés à en profiter au maximum. Quant à toi, c’est un message de Ruven mentionnant Zoé qui te rappela que tu ne l’avais pas prévenu que tu serais également accompagnée.

Hey, Zoé et moi venons de revenir au festival, où est-ce qu’on peut se retrouver ? :D

Je reviens vers le festival. D’ici 5/10 minutes vers l’échafaudage autour de la statue de Dialga, ça marche ?

D’ailleurs, je suis avec un ami, ça te dérange pas ?

Si tu poses la question à Ruven, c’est bien plus pour l’avertir de la présence de Julian que pour t’assurer que ça ne lui pose aucun problème. Tu connais suffisamment l’ex-champion pour savoir qu’il sera ok et pour te permette de ne pas réellement lui demander une quelconque permission. Puis, surtout, tu connais son tempérament, tu connais celui de Julian, si tu avais eu un quelconque doute sur l’entente entre ces deux-là, tu te serais abstenue de les faire se rencontrer. « Direction la statue de Dialga. » Julian hoche la tête tandis que vous poursuivez votre marche jusqu’au festival. Il est étonnamment silencieux, ce qui t’interroge étant donné que c’est lui qui fait la conversation de manière générale – ce qui ne surprendra pas grand monde – de manière naturelle. Tu es persuadée qu’il doit se poser un bon nombre de questions, mais il ne t’en a encore posé aucune. Tu hésites à ouvrir toi-même la boîte de Pandore.

A l’entrée du festival, vous montrez tous les deux vos badges afin de passer. « Vous vous connaissez d’où ? » La question fuse, alors que vous marchez l’un à côté de l’autre. Pas un arrêt, pas un regard non plus. Alors que tu tournes légèrement la tête dans sa direction, tu le vois fixer devant lui, sans ralentir. Son comportement est étrange et tu ne comprends pas pourquoi, ce qui rend la situation frustrante. Tu te refuses cependant à agir en fonction de cette frustration. « De mon travail avant l’école de police, c’est l’une des rares personnes de la Ligue avec qui je suis resté en contact. » Tu dissimules l’identité de Ruven pour garder l’effet de surprise. Tu n’es pas certaine que ce soit une si bonne idée, mais tu ne souhaites pas non plus que Julian stresse en anticipant la rencontre avec un ancien champion de la Ligue Pokémon. « D’accord, je savais pas que tu avais gardé des contacts là-bas. » Julian est… méfiant ? C’est véritablement perturbant de le sentir sur la défensive, c’est la première fois que tu le vois comme ça depuis que vous vous connaissez. Tu ne parviens toujours pas à en voir la raison. Au fur et à mesure, tu commences à t’inquiéter sur la manière dont cette rencontre va se dérouler. Tu espères que c’était une bonne idée.

Arrivée aux abords de la statue de Dialga, ou tout du moins de son socle car la construction n’en est qu’à ses débuts, tu commences à regarder autour de toi. Difficile d’estimer à quoi peut ressembler Ruven, car les recommandations pour naviguer sereinement au sein d’un tel événement serait d’essayer de rester incognito. Ce qui signifie que tu dois chercher ce qui semble vouloir ne pas être remarqué. Tu sais également que Zoé est avec lui, mais tu n’es pas sûre que la fillette soit la plus facile à repérer. Peut-être vous trouveront-ils avant toi.

Rôle + niveau : mineur, niveau 2
Expérience : 2/4 messages RP
Action + coût : récolte métal (- 2 nourritures)
Clan : Dialga
Dé bonus : oui, nourriture

Inscrit le : 19/08/2013 Messages : 30088

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#1 '[ETE] métaux' :

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#2 '[ETE] nourriture' :

Inscrit le : 14/12/2013 Messages : 5266 Région : Kalos / QG Ligue 4

La réponse de Mev ne tarda pas à arriver. Elle nous proposa de la retrouver à côté de la statue de Dialga, ce qui me paraissait être un choix judicieux. Non seulement il s’agissait d’un point de repère particulièrement simple, mais les gens qui s’y trouvaient étaient concentrés sur leur travail et ne nous prêteraient pas grande attention. Je m’apprêtais à lui donner mon approbation lorsqu’un deuxième SMS apparut.

Mev a écrit:: D’ailleurs, je suis avec un ami, ça te dérange pas ?

Un ami ? Au masculin ? Cela me rendait curieux. Mev n’était pas du genre à discuter facilement de sa vie privée, j’ignorais encore beaucoup de choses de son cercle social et intime. Qu’elle ait un compagnon et n’ait pas jugé pertinent de me le dire ne me choquerait pas.

« Cela ne te dérange pas que Mev vienne avec un ami, princesse ? »

Zoé pencha la tête avec emphase de gauche à droite, faisant virevolter ses couettes. Elle m’écoutait avec une attention limitée, happée par le stand de lancer de haches qu’elle observait avec un mélange d’émerveillement et d’intimidation.

Ruv a écrit:: Non bien sûr, amène-le :) On se rejoint à la statue.

« Viens, on va aller voir les statues des dragons là-bas », dis-je en désignant de ma main libre un large espace au milieu des stands. « Elles sont en train d’être construites en ce moment même par les gens du festival. »

Nous nous dirigeâmes vers le point de rendez-vous plus lentement que je ne l’aurais voulu, Zoé s’enthousiasmant pour chaque jeu qu’elle voyait. Par rapport à mon passage de ce matin, les charpentiers avaient bien avancé sur la statue de Dialga et en avaient terminé le socle. Il était difficile pour l’instant de se représenter le rendu final, ce qui déçut ma fille.

« Est-ce que tu vois Mev ? » lui demandai-je en scannant la foule des yeux. Une rousse à l’air sévère, ça ne devait pas être compliqué à repérer.

« Là ! »

Zoé me lâcha la main et courut vers le chantier. Je la vis alors : Mev, mon ancienne garde du corps, mon amie. Aussi belle que dans mes souvenirs, l’air épanouie. Sa simple vue me donna le sourire.

« Bonjour Mev ! » Zoé s’était arrêté juste devant elle, les mains derrière le dos, se balançant sur ses pieds. Son arme secrète pour avoir l’air mignonne. Qu’elle ne pourrait sans doute bientôt plus utiliser : depuis la dernière fois, elle avait grandi et perdait ses traits d’enfant pour devenir une petite pré-ado.

Je retirai mes lunettes de soleil en arrivant à leur hauteur.

« Salut ma belle, je suis tellement content de te voir ! »

J’ouvris les bras avec un immense sourire et posai les mains sur les bras de Mev pour lui faire une bise enthousiaste. C’était un privilège que j’avais acquis le jour où notre relation professionnelle s’était arrêtée et je ne me privais pas d’en profiter.

« Tu m’as manqué ! » dis-je le plus sincèrement du monde. « La vie n’est plus la même sans toi à mes côtés.»

Je me rappelai soudain que Mev n’était pas venue seule et cessai de fixer son visage avec affection pour me tourner vers l’homme qui se trouvait près d’elle.

« Ah, bonjour ! » Je lui tendis la main avec un sourire amical. « Ruven, enchanté, et voici ma fille Zoé. »

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