De ce qui vous est expliqué par la hiérarchie, le temps séparant la fin de cette année de formation et le début de la suivante ne sera pas un temps de vacances, tant pour les recrues que pour les formateurs. Pendant ce mois où l’école de police ferme, vous devez tous être envoyés ci et là en renforts, et de ce que vous y comprenez, cela n’allait pas se limiter à Sinnoh, certains d’entre vous risquaient de se retrouver dans d’autres régions, sans avoir le moindre choix. Si les recrues acceptaient d’être ballotées de la sorte, davantage par obligation que par enthousiasme, l’information a été bien plus mal accueillie par tes collègues. Pour ceux ayant accepté le poste à Voilaroc pour s’assurer une vie stable auprès de leur famille, cette nouvelle n’ayant jamais été mentionnée jusque-là ne passait pas.

Kaï Tsueda s’est montré particulièrement virulent, menaçant dès l’annonce de se mettre en lien avec les syndicats. Face à son emportement, tu as préféré t’abstenir de toute intervention. Tu savais que tu aurais été cassante à son égard, car tu méprises ce manque de contrôle. Pour autant, bien que tu aies eu l’habitude d’être envoyée par monts et par vaux par le Glaive et ne t’en offusquais pas initialement, tu comprenais parfaitement en quoi vous prendre de court de la sorte est problématique. Julian et Honoka ont essayé d’apaiser les tensions en demandant un délai avant vos affectations. Tu savais que vous pouviez compter sur la diplomatie d’Honoka pour compenser la hargne inappropriée de votre collègue, et sur Jude et Shota pour le contenir. Une fois une partie de la tension levée – la disparition des noms d’oiseaux – tu t’es autorisée à prendre la parole, à demander qu’on vous permette de réfléchir à une alternative avant d’éparpiller l’intégralité des agents de l’école de police. « Nous sommes responsables de la formation dispensée ici, au pôle de Voilaroc. Durant cette pause entre leurs deux années de formation, nos recrues sont sous notre responsabilité, je ne vois donc pas la pertinence d’en être exclus. » Intégrer les forces de l’ordre t’avait permis d’améliorer ta manière de t’exprimer à l’oral, d’être davantage dans une posture d’écoute et d’échange avec l’autre pour trouver des solutions tout en défendant son point de vue. Tu ne souhaitais pas t’opposer avec virulence avec ta hiérarchie, seulement leur montrer qu’avec un peu de temps, vous pourriez être porteurs de solutions.

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Finalement, l’idée est venue d’Honoka, de ses contacts au sein de la police de Sinnoh. Si vous saviez qu’un festival allait avoir lieu à Célestia durant l’été, vous ne saviez pas que le Glaive avait prévu de mettre en place un dispositif exceptionnel pour assurer la sécurité de l’événement. De ce que vous en aviez discuté, l’idée était de tous vous proposer en renfort, les six instructeurs ainsi que les seize agents en formation. Vous teniez à mettre les formes à votre demande, de faire en sorte qu’on ne puisse rien vous reprocher qui leur faciliterait le refus. Vous étiez méfiants, et selon toi à raison. C’est pour cette exacte raison que vous en avez parlé au capitaine Prentiss. Il était nécessaire, d’un point de vue politique d’avoir son approbation avant de faire remonter la requête au-dessus de lui. Si vous pouviez avoir son soutien, ce serait d’autant mieux. Et vous l’avez eu. Votre supérieur hiérarchique immédiat a appris au cours de cette année à vous faire confiance, à faire confiance à votre jugement et à vos pratiques professionnelles dans le cadre de la formation. Il a soutenu bon nombre de tes projets ne figurant pas initialement dans le programme de formation. C’est un homme d’innovation, sensible au sens des modifications que vous proposez. Alors le capitaine donna son aval et vous appuya pour que vous puissiez intégrer – tous – l’équipe de surveillance de ce festival des Trois Dragons.

La victoire fut appréciée. Ce qui facilita la mise au travail pour vous organiser d’ici-là. L’idée, c’était de permettre à tous de travailler, de voir à quoi une tâche de surveillance sur la durée correspondante, tout en offrant à chacun des temps de pause, de vacances d’une certaine manière. En réalité, vous souhaitiez faire en sorte d’arranger un maximum de monde parmi vous. Kaï, Shota, Honoka et Jude ont leur vie de famille, c’est également le cas de Milton, Collins et Chavez côté recrues. C’est pourquoi l’idée était de vous relayer de sorte à découper équitablement le temps de présence de tous, en laissant les plus larges plages à ceux ayant des raisons de vouloir en profiter. A l’inverse, Frêne vous a indiqué souhaiter être dans les rotations le plus régulièrement possible. Tu supposes que cela a davantage à voir avec son père qu’avec son amour du terrain. Mais il s’agit également d’une occasion d’arranger vos recrues. Laval a émis le besoin d’avoir du temps pour voir sa mère, récemment hospitalisée ; vous n’avez pas hésité un seul instant avant d’accéder à sa requête. Pour les autres, pour les volontaires – comme Julian et toi chez les formateurs – l’idée était de compléter les trous. Ainsi, tout le monde ne serait pas sur le terrain de manière simultanée, tout en permettant d’assurer davantage de présence policière au festival, comme le souhaitait la commune de Célestia.

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Festival de Célestia – J -5

Pour le déplacement de Voilaroc à Célestia, il n’y a pas eu de prise en charge commune. Il vous a été indiqué par les services administratifs que ce serait à vous de vous débrouiller, au vu de la distance raisonnable entre les deux localités. Tes collègues s’étaient tous organisés en famille, à l’exception de Julian et toi. Vous avez été surpris lorsque Frêne – et par extension les autres recrues concernées – vous a proposé de vous joindre à eux dans la répartition pour le covoiturage. Vous avez accepté, et c’est comme ça que vous vous êtes retrouvés en voiture avec Castillo, Lewis et Milton en guise de pilote. En ajoutant Julian aux passagers, tu te doutais que l’ambiance allait être au beau fixe dans votre véhicule, et sans doute trop pour toi. Tu avais su t’habituer tant à ton collègue qu’à tes recrues pour pouvoir supporter ce trajet de deux heures en leur compagnie.

*****

Tu ne peux t’empêcher de sourire quand tu constates l’enthousiasme de Julian à l’idée d’être en voiture avec certaines de vos recrues. Et il faut dire qu’ils le lui rendent bien. Julian est de loin le plus apprécié des formateurs, parce qu’il n’a pas peur de se refuser d’avoir un positionnement ascendant sur eux, qu’il les rend acteurs de leurs apprentissages. Tu estimes qu’en termes de pédagogie, Julian est le plus avancé de vous tous. Certes le cadre diffère avec lui de ce qui peut être attendu en école de police, mais le reste des formateurs compense sans mal. Vous avez un collègue de l’ancienne école qui ne se reconnait absolument pas dans les pratiques de Julian et donc avec des positionnements opposés. Tu te sentais dure avec eux, au début, malgré tes méthodes qualifiées d’atypiques, mais ce n’est rien avec la méthode à l’ancienne de Kaï. Pour toi, vos recrues ont besoin de ces deux extrêmes, car ils risquent d’être confrontés à ces deux extrêmes dans leur hiérarchie, entre le capitaine qui recherche l’autorité, le pouvoir, et celui qui cherche le soutien et la fidélité de ses subalternes. Il faut savoir fonctionner dans ces deux environnements, ils n’auront pas le choix.

Mais, pour en revenir au sujet, il y a quelque chose d’amusant à voir ton collègue aussi impatient. Il t’a d’ailleurs demandé à te mettre sur le siège passager avant, dans la voiture, pour éviter que vous soyez tous les deux sur la banquette arrière, avec une recrue isolée entre vous deux. Tu n’as pas envisagé ce scénario, ni même t’es souciée de cela à un moment ou à un autre. Cependant, tu comptes bien être à l’avant du véhicule, afin de prendre le rôle de copilote, à défaut d’être derrière le volant. Donc la requête de Julian ne change rien à tes plans.

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« Et encore, vous n’avez pas d’enfants. Vous verrez quand vous en aurez. » Dans la voiture, le blanc s’installe à la suite de cette phrase de Milton. Castillo et Frêne se plaignaient de ne pas avoir de temps, avec l’école de police, et Julian partageait leur point de vue. Tu ne te prononces pas sur le sujet, et ne te prononceras pas, car tu n’as pas vraiment d’autres occupations que la formation à préparer, la salle de musculation et l’entraînement de tes pokémons, si tu omets les sorties que Julian peut t’imposer occasionnellement. « Quelle angoisse, clairement pas avant des années ! » Sans surprise, c’est sur Lewis qu’il faut compter pour briser le silence. « Ce n’était pas dans mes projets immédiats non plus. » Tu n'es pas à l’aise dans cette conversation, de te retrouver au milieu de cet échange personnel entre tes recrues. De manière générale, tu n’es pas dans ton élément au sein des discussions de ce genre. Tu ne parles pas de tels sujets avec qui que ce soit, d’autant plus du fait que tu ne te sens pas concernée. Tu restes donc là, prise au piège dans le véhicule, silencieuse. « Je suis devenu père à dix-huit ans, j’ai fait en sorte de pouvoir nourrir mon fils, et maintenant qu’il est grand, je fais ce que j’ai toujours voulu faire. » Tu connais le parcours de vie d’Henry Milton. Il est le doyen de cette promotion, et ce n’est vraiment pas conventionnel de passer le concours d’entrée du Glaive de Thémis à son âge, à l’approche de la quarantaine. Pour autant, il s’avère l’un des mieux classés de la promotion et surtout l’un des plus impliqués. Il se montre présent pour ses camarades, peut jouer les papas pour certains d’entre eux. Après tout, son fils a le même âge que Lewis ici présent. Tu comprends sans mal qu’il puisse y avoir certaines transpositions.

« J’ai jamais été aussi content d’être célibataire ! » Tu perçois le soulagement dans la voix de Lewis, il est sûr que cela pourrait changer certaines donnes, mais ils ne réalisent pas l’impact d’autant plus conséquent que cela aurait dans la vie d’une femme, que la grossesse soit menée à terme ou non d’ailleurs. Ils n’y pensent même pas. Tu pourrais en faire la remarque, mais tu t’abstiens car tu ne souhaites pas alimenter la discussion. « Techniquement, ça n’empêche rien. » Et là, l’envie de disparaître se réveille bien plus forte que précédemment. Tu ne tiens absolument pas à en entendre davantage. « Comme dans notre métier : on avise de la situation et on adapte son plan d’action en conséquence. » Le parallèle t’apparait quelque peu forcé, d’autant plus venant de Julian, ce qui te conduit à supposer qu’il essaie lui aussi de faire prendre une autre direction à ce qui se dit.

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Tu ne t’attendais cependant pas à ce que ça oriente la discussion sur vous, Julian et toi. « Là, c’est un peu un temps de pause, alors on peut vous poser des questions que se poserait entre nous ? » Tu préfères couper court au plus tôt, avant qu’ils ne s’emballent. « Rappelez-vous qu’on va vous encadrer tout ce mois, et que vous avez encore une année derrière où nous serons vos instructeurs. » Julian complète. « Vous ne voudriez pas poser une question qui nous déplaise et nous avoir sur le dos toute l’année. » Tu entends des rires discrets dans ton dos, ce qui te fait froncer les sourcils. Tu passes à côté de quelque chose, ne pouvant voir les réactions des deux recrues se trouvant dans les sièges derrière toi. « Surtout le lieutenant Kent. » Tu ne peux retenir ce soupir, ni ce sourire. C’est intéressant de voir qu’ils se permettent de charrier Julian sur le fait qu’il ne soit pas si menaçant, en comparaison avec toi. Ils n’ont pas totalement tort, même s’ils doivent garder à l’esprit que – contrairement à toi – ils n’ont jamais vu ton collègue faire l’exercice de sa fonction. Tu tiens à le défendre en ce sens, tout du moins à essayer. « J’ai eu l’occasion de le voir sur le terrain alors, à votre place, je me méfierais. » Tu doutes de la crédibilité qu’aurait eue Julian s’il s’était défendu, aux yeux de vos recrues, c’est pourquoi tu as décidé de voler à son secours.

« On attendra d’être collègues, d’ici la fin de l’année prochaine. » La remarque de Milton t’accroche un sourire. Ça ne t’étonne pas de lui de voir les choses de cette manière et surtout de l’assumer sans le moindre complexe. Venant du doyen de cette promotion de recrue, il ne s’agit pas de prétention. Ce n’est pas son genre, ni ses intentions. Milton est amical, comme il s’est montré tant envers ses camarades qu’envers les formateurs – ce qui ne plait pas à tout le monde – depuis son arrivée au centre. « Concentrez-vous pour effectivement sortir de l’école de police à la fin de l’année. » Le ton que tu emploies n’est pas sec, loin de là. Il s’agit davantage d’un encouragement, d’une légère taquinerie. Ce n’est pas dans tes habitudes, ce qui fait que tes recrues ont parfois du mal à s’en rendre compte. « On ne voudrait pas vous avoir sur les bras une troisième année, aucun de vous trois. » Julian en rajoute une couche, de manière bien plus claire. Lui n’hésite pas à jouer la provocation avec vos recrues, il a la proximité pour le faire sans que ce soit mal pris. Et les trois autres agents dans la voiture n’ont aucun mal à saisir l’humour de cette petite pique.

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La victoire fut appréciée. Ce qui facilita la mise au travail pour vous organiser d’ici-là. L’idée, c’était de permettre à tous de travailler, de voir à quoi une tâche de surveillance sur la durée correspondante, tout en offrant à chacun des temps de pause, de vacances d’une certaine manière. En réalité, vous souhaitiez faire en sorte d’arranger un maximum de monde parmi vous. Kaï, Shota, Honoka et Jude ont leur vie de famille, c’est également le cas de Milton, Collins et Chavez côté recrues. C’est pourquoi l’idée était de vous relayer de sorte à découper équitablement le temps de présence de tous, en laissant les plus larges plages à ceux ayant des raisons de vouloir en profiter. A l’inverse, Frêne vous a indiqué souhaiter être dans les rotations le plus régulièrement possible. Tu supposes que cela a davantage à voir avec son père qu’avec son amour du terrain. Mais il s’agit également d’une occasion d’arranger vos recrues. Laval a émis le besoin d’avoir du temps pour voir sa mère, récemment hospitalisée ; vous n’avez pas hésité un seul instant avant d’accéder à sa requête. Pour les autres, pour les volontaires – comme Julian et toi chez les formateurs – l’idée était de compléter les trous. Ainsi, tout le monde ne serait pas sur le terrain de manière simultanée, tout en permettant d’assurer davantage de présence policière au festival, comme le souhaitait la commune de Célestia.

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« Et encore, vous n’avez pas d’enfants. Vous verrez quand vous en aurez. » Dans la voiture, le blanc s’installe à la suite de cette phrase de Milton. Castillo et Frêne se plaignaient de ne pas avoir de temps, avec l’école de police, et Julian partageait leur point de vue. Tu ne te prononces pas sur le sujet, et ne te prononceras pas, car tu n’as pas vraiment d’autres occupations que la formation à préparer, la salle de musculation et l’entraînement de tes pokémons, si tu omets les sorties que Julian peut t’imposer occasionnellement. « Quelle angoisse, clairement pas avant des années ! » Sans surprise, c’est sur Lewis qu’il faut compter pour briser le silence. « Ce n’était pas dans mes projets immédiats non plus. » Tu n'es pas à l’aise dans cette conversation, de te retrouver au milieu de cet échange personnel entre tes recrues. De manière générale, tu n’es pas dans ton élément au sein des discussions de ce genre. Tu ne parles pas de tels sujets avec qui que ce soit, d’autant plus du fait que tu ne te sens pas concernée. Tu restes donc là, prise au piège dans le véhicule, silencieuse. « Je suis devenu père à dix-huit ans, j’ai fait en sorte de pouvoir nourrir mon fils, et maintenant qu’il est grand, je fais ce que j’ai toujours voulu faire. » Tu connais le parcours de vie d’Henry Milton. Il est le doyen de cette promotion, et ce n’est vraiment pas conventionnel de passer le concours d’entrée du Glaive de Thémis à son âge, à l’approche de la quarantaine. Pour autant, il s’avère l’un des mieux classés de la promotion et surtout l’un des plus impliqués. Il se montre présent pour ses camarades, peut jouer les papas pour certains d’entre eux. Après tout, son fils a le même âge que Lewis ici présent. Tu comprends sans mal qu’il puisse y avoir certaines transpositions.

« J’ai jamais été aussi content d’être célibataire ! » Tu perçois le soulagement dans la voix de Lewis, il est sûr que cela pourrait changer certaines donnes, mais ils ne réalisent pas l’impact d’autant plus conséquent que cela aurait dans la vie d’une femme, que la grossesse soit menée à terme ou non d’ailleurs. Ils n’y pensent même pas. Tu pourrais en faire la remarque, mais tu t’abstiens car tu ne souhaites pas alimenter la discussion. « Techniquement, ça n’empêche rien. » Et là, l’envie de disparaître se réveille bien plus forte que précédemment. Tu ne tiens absolument pas à en entendre davantage. « Comme dans notre métier : on avise de la situation et on adapte son plan d’action en conséquence. » Le parallèle t’apparait quelque peu forcé, d’autant plus venant de Julian, ce qui te conduit à supposer qu’il essaie lui aussi de faire prendre une autre direction à ce qui se dit.

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