je reprends conscience ce qui me semble être des heures plus tard. des rayons de soleil traversent mon abri de fortune. c’est le jour à nouveau et je ne me souviens pas avoir été malade. ma bouche est pâteuse. j’ai encore de la difficulté à avaler. mais je n’ai plus l’impression d’avoir tinké un quatre litres de vinaigre en une minute. je suis capable de me redresser un peu. dieu merci je n’ai pas renversé le récipient dans mon état comateux. il y a encore de l’eau dedans. beaucoup. je tends la main pour en récolter quelques gouttes. mes doigts s’immobilisent. juste à côté il y a des feuilles de maïs. je n’ai mangé de maïs cru mais ça sera mieux que rien.
je n’ai pas encore beaucoup de force. je m’accroche à une seule feuille en espérant m’en servir pour tirer l’épi vers moi. elle s’arrache. je me replace pour réessayer mais mes yeux focalisent sur l’intérieur de la plante. ce n’est pas une plante. même pourri à l’os du maïs ne ressemblerait pas à ça. c’est assez plat et c’est foncé. je saisis un morceau et je l’amène difficilement à mes narines. ça sent le sel. le sel à plein nez. ça n’existe pas dans la nature des choses de même. c’est fait par un humain. et surtout c’est comestible.
je porte le morceau à ma bouche. la bouchée fond contre ma langue. je n’ai jamais goûté quelque chose d’aussi bon. je résiste à l’envie de manger le reste d’un seul coup. je ne sais pas combien j’en ai. et je ne sais pas ce que mon estomac peut tolérer. mieux vaut ne pas prendre de chance. je repose le morceau sur la feuille de maïs que j’essaie de refermer tant bien que mal.
je ne crois pas en dieu mais en cet instant je ressens au plus profond de ma chair sa bénédiction.
ça devient un rituel. mes yeux s’ouvrent sur la lumière enveloppante du soleil qui s’incruste entre les feuilles. je n’ai pas l’impression d’avoir dormi pourtant je reprends graduellement contact avec mon corps. je restreint encore ce que j’ingurgite mais je ne suis plus du tout malade. respirer fait moins mal. mes membres répondent à l’appel. je pense que je serais capable de marcher aujourd’hui.
j’attends ce moment avec impatience. ça sent la charogne partout autour de moi. mon corps n’est pas mieux qu’un déchet en putréfaction. il ne faut pas trop que j’y pense pour ne pas me donner la nausée. j’aimerais ça au moins pouvoir aller me laver. le ruisseau n’est pas loin. tant que je n’en bois pas l’eau tout devrait bien aller.
je me redresse lentement. le monde tourne autour de moi mais je tiens bon. un éclair d’inquiétude traverse le regard d’éphémère. j’ouvre la bouche pour lui parler. j’ai l’impression d’avoir oublié comment articuler.
get…stick ? elle lance un petit cri. je pense qu’elle acquiesce. elle part à la course à l’extérieur. dans le temps qu’il lui faut pour revenir je parviens à reprendre un peu de contrôle sur le monde. si je regarde droit devant je n’ai plus l’impression de chavirer. même si mes membres sont engourdis je suis capable d’en serrer un peu les muscles.
j’attrape la branche qu’éphémère me tend.
Rôle + niveau : mineur niveau 3
Expérience : 13/8 messages RP
Action + coût : récole de gemme au coût de 1 nourriture
Dé bonus : non