Le lendemain du prime, Santiago se réveille avec une espèce de « barre » dans la tête. Comme si on l’avait assomé. Et c’est pas la gueule de bois, non. C’est plutôt la réalisation qu’on ne peut pas briller tout le temps, hein ! Sa prestation n’a pas véritablement accroché le jury et, avec du recul, il comprend pourquoi. C’était peut-être un peu trop décousu, pas assez « lisible », quelque chose comme ça. Il ne se souvient plus trop des mots du jury, il a joué la carte des références culturelles, a laissé planer le doute quant à une issue positive ou non… et malgré la sensation de commentaires positifs, certains ont peut-être été perdus.
« Raaah. »
Cette fois, il n’est pas particulièrement matinal. Faut digérer. Son esprit de compétiteur doit digérer et malgré les SMS d’encouragement qu’il a reçu, il faut qu’il l’accepte lui-même. Le premier prime lui a donné quelques points d’avance, il n’a pas à rougir de sa performance et ses pokémons ont été au top. Il n’a aucune raison de ruminer. Seulement, parfois, on n’est pas toujours parfaitement logique.
Il prolonge sa grasse mat’ avant de finalement se lever, un regard sur le réveil. Il risque de ne plus y avoir grand-chose pour le petit déjeuner, mais c’est pas grave. Tandis qu’il se lave et s’habille, il lance sur son téléphone une de ses playlists « de motivation », faite de musiques qu’il affectionne particulièrement. Pas forcément des morceaux récents, d’ailleurs, mais des choses de « cocons » dans lequel il aime revenir, par habitude, par nostalgie, par plaisir, simplement.
(…)
Cette fois, le thème il l’a bien en tête. Il faut dire qu’il marque les esprits, il s’agit d’un duo de couleurs associé à chaque participant, et le duo qu’il a reçu lui plaît particulièrement. Dès le dimanche soir, il a griffonné des pages et des pages dans un carnet. Le lendemain, idem. Le surlendemain… il faut commencer à faire le tri.
Voir ce qui pourra faire une bonne base pour une histoire, ou plutôt, une prestation. C’est quand il explique le bout d’idée qu’il a en tête, le mardi matin, devant le chef de la scénographie, qu’il comprend qu’il faut cadrer un peu plus. « C’est… ambitieux. Y’a de l’idée hein, mais c’est ambitieux. Faut structurer. » Et il n’est pas le seul à le lui faire comprendre. Alors le carnet continue d’être griffonné, tandis que ses choix de pokémons s’affinent. C’est presque comme une évidence. Une évidence assez basique, peut-être, mais une évidence quand même.
Le mercredi, il a THE idea.
« Pour la deuxième partie de ma prestation, j’aurais besoin d’un bassin. - Un bassin ? - Oui, quelque chose de rempli d’eau, pour que mes pokémons y aillent. Quelque chose qui permettra aux spectateurs de voir ce qui se passe dedans. - … Ah ouais. »
Avec tout son jeu de faux naïf, Santiago soutient le regard du technicien sans broncher. Celui-ci paraît mitigé, entre l’agacement et le « pourquoi pas ». Il faudra creuser encore, avoir les bons arguments, mais c’est le « pourquoi pas » qui l’emportera, quelques heures plus tard. « On va trouver une solution. La prod adore l’idée ! »
A deux doigts de lui lancer « C’est du génie ! » mais il a le plaisir modeste, car il sait que ça a déjà été fait par le passé. Ça ne change rien à sa satisfaction personnelle. Ce qui lui vient en tête est toute une folle aventure, à laquelle il va être acteur, et s’il arrive à organiser ça comme il le veut, à préparer ses pokémons comme il faut, ça pourra être chouette. « Mieux que chouette, même ! » Il y croit. Le samedi qui arrive est le dernier prime, et si les jours qui précèdent doivent être éprouvants et euphoriques, qu’ils le soient ! Santiago adore être stimulé, pris dans l’énergie de quelque chose qui le motive. C’est un challenge qu’il a pris à bras-le-corps dès le départ, il compte bien continuer !
(…)
En fin de journée, le jeudi, après l’un des débriefs habituels entre les encadrants, les techniciens, les coachs et les participants, Santiago repasse à sa loge pour récupérer ses affaires. Là, il en profite pour répondre à des SMS et se perdre un peu dans les méandres des réseaux sociaux, pour finalement fermer la loge et se préparer à rejoindre l’hôtel, pour la soirée.
Mais tandis qu’il remonte l’escalier menant à la sortie, il entend les bruits d’une conversation animée, et agacée, semble-t-il. D’autres seraient du genre à partir, sans s’en mêler… Santiago, lui, est la curiosité incarnée, c’est bien connu. C’est pourquoi, il hasarde une tête vers le couloir sur la gauche, pour essayer de comprendre ce qu’il se passe. De là où il se trouve, il voit Luis, le régisseur plateau et devine la présence de Madame Ogane, la productrice. Elle est toujours bien habillée et il n’est pas difficile de deviner son ton de voix grave. La troisième personne est dans l’angle du croisement d’un autre couloir, plus loin. Il n’a pas besoin de la voir pour la reconnaître, cependant. Il s’agit bien de Darren.
S’il est conscient qu’écouter une conversation qui le concerne pas ne se fait pas, la simple présence de Darren lui fait se mordre les lèvres. Il se passe quoi ? Le présentateur se fait engueule ? Ou y’a un souci pour le prochain prime ? Il est trop loin pour bien comprendre et, finalement, se décide à remettre ses écouteurs dans les oreilles pour écouter sa musique, et s’assoie sur le rebord de l’escalier en faisant mine d’être simplement perdu dans sa musique. Ce qui n’est pas faux, car il finit réellement par oublier où il se trouve et la raison du pourquoi, à simplement s’enjailler en secouant la tête sur des sons cuivrés, cette fois, de musiques faites pour danser.
Cinq minutes plus tard, c’est une présence dans son dos qui le fait sursauter et lui rappelle qu’il n’est pas seul, dans le studio. La présence imposante de Jane Ogane, Luis à ses côtés s’impose et il se redresse en s’excusant. « Oups, je prends de la place, désolé ! » Il range ses écouteurs et à son attitude, le duo semble comprendre qu’il n’a rien entendu à ce qu’il se passait plus loin. Semblant presque rassuré.
Un peu derrière, le pas traînant, vient alors Darren, la mine soucieuse. Santiago laisse le premier duo descendre mais lorsque le blond arrive à son niveau, il lui adresse un regard inquiet et murmure : « Tout va bien ? ». L’animateur n’a pas l’air vraiment surpris de le voir, il hausse juste les épaules et avance avec un air qui veut dire « Oui oui. »
Sauf qu’à Santiago, ça lui suffit pas vraiment, comme réponse, et, de toute façon, ils vont dans la même direction, alors il lui emboîte le pas. À la sortie du bâtiment, Darren récupère sa cigarette électronique et la porte à sa bouche, en s’arrêtant un instant. Alors Santiago ralentit et se tourne vers lui, sans rien dire. Cette fois, le blond ne demande pas s’il peut fumer. Il a l’air d’en avoir cruellement besoin et, dans tous les cas, le Lucci lui aurait dit oui.
Ensuite, après avoir profité d’une longue bouffée, Darren se tourne vers lui.
« C’est pas évident d’animer une émission pareille. Il y a beaucoup d’attente, derrière, beaucoup d’enjeux. »
S’il en a conscience, avec la médiatisation soudaine qui l’entoure, Santiago réalise que ses camarades et lui sont quand même pas mal préservés, au sein du studio. Il ne sait pas comment ça se passera, ensuite, lui qui a toujours eu des envies de briller… ce qu’il sait, cependant, c’est que le poids sur les épaules de Darren semble bien différent. Alors il acquiesce de la tête.
« Mais bon, l’important c’est ce que ça se passe bien. Le dernier prime arrive vite. »
C’est comme si en quelques mots il balayait ses soucis. Le genre à ne pas s’écrouler face aux obstacles. Appréciable. A ajouter sur la longue liste des qualités de Darren Taylor.
Assez naturellement, ils se mettent à marcher, sachant l’un l’autre qu’ils sont logés au même hôtel. Ils ne parlent pas. Santiago, qui est habituellement du genre bavard, sent bien que ce n’est pas un moment qu’il faut gâcher par trop de paroles. Darren n’a pas l’air d’avoir besoin de ça. Il leur faut une dizaine de minutes pour rejoindre l’hôtel. Ils passent par l’entrée du jardin, Santiago passant son badge et tenant ensuite la porte à l’autre homme.
Devant l’ascenseur, il est temps de se séparer et avant d’appuyer sur le bouton pour le faire venir, il lance : « Perso, je trouve que tu fais un super boulot, et je ne suis pas le seul à le penser. Je sais que je vois que la surface, que vous nous préservez de plein de trucs mais… merci pour ça. » Un peu trop franc, peut-être.
L’ascenseur arrive rapidement. Ils entrent et Darren attend que les portes se referment pour répondre, sans un regard vers Santiago. « C’est gentil. Tu fais un super boulot aussi, Santiago. Si j’en crois les réseaux, je ne suis pas le seul à le constater. »
Le brun n’a pas le temps de réfléchir à une réponse qu’ils arrivent à l’étage de Darren. Celui-ci retient un instant les portes et lui souffle :
« Bonne nuit à toi. - Bonne nuit, Darren. »
Santiago reconnaît à peine sa voix tandis qu’il glisse ses mots, dans l’entrebâillement des portes qui se referment et le laisse finalement seule dans l’ascenseur, à constater qu’il est pire qu’un ado face à son crush ultime. Darren Taylor est encore mieux en vrai.
Message envoyé à Astrid. – 22:45
J’étais dans un ascenseur, seul, avec Darren Taylor.
Message reçu de Astrid – 22:45
KWAAAA ?!
T’en as profité ?
Message envoyé à Astrid. – 22:45
Je lui ai souhaité bonne nuit.
Message reçu de Astrid – 22:46
Raaah, comment j’suis jalouse, là, j’aurais trop aimé être à ta place !
La fin de la semaine se poursuit dans un sentiment d’euphorie étonnant. C’est le dernier prime, la fin de l’émission dans tous les cas et pourtant, Santiago se sent bien. Il est pris d’une fulgurance, touché par la déesse de l’inspiration qui le fait préparer ce dernier passage avec une énergie redoutable. Il ne sait pas bien où il va, mais il y va. Le thème des couleurs pousse nécessairement à une prestation visuelle, colorée, vibrante. Il espère que le fond comme la forme seront à la hauteur de ce qu’il a en tête. Alors il se prépare, comme les autres concurrents, il le sait, avec une application redoublée.
La dernière prestation doit marquer d’autant plus les esprits. C’est en tout cas ce qu’il a en tête et il se dit que quitte à vivre une telle expérience… autant le faire à fond ! Les dernières journées sont donc éreintantes et les soirs donnent lieu à un repos qui, s’il n’est pas mental, dans le bourdonnement des idées et des choses à penser, a le mérite d’être physique. Il faut savoir s’arrêter, même un peu, pour ne pas s’écrouler complètement de fatigue une fois sous l’œil des caméras. Et puis, les yeux cerclés de cernes, ce ne serait pas son meilleur profil. (Hé, il faut quand même faire attention à son image… toute cette émission, qu’il le veuille ou non, ça va le suivre ensuite.)
Le vendredi a été éreintant, la colonelle s’est pas trop mal passée. Tout n’est pas parfait oui. Les choses sont en place, toutefois. Les pokémons choisis pour la prestation sont d’autant plus sollicités, cette fois, et dans des situations plus demandeuses. C’est pourquoi nous le retrouvons, dans sa chambre d’hôtel, assis en tailleur sur son lit, Salto et Cosi en face de lui au bout du lit, Asti allongé sur le tapis par terre, après un énième récap. C’est comme une chorégraphie qu’ils ont à apprendre par cœur. Comme une partition millimétrée.
« Asti, c’était très bien cet aprem. Vous avez été géniaux. Demain soir, il faudra faire exactement la même ! »
Encourager ses pokémons est une façon de s’encourager lui-même. Tandis qu’il tend la main pour grattouiller la tête du Caninos de Hisui, son téléphone vibre. Il termine les grattouilles et le récupère de l’autre main, sur la table de chevet. Un SMS d’Astrid.
Message reçu de Astrid – 22:03
Alooors ? Comment s’est passée ta journée avec Monsieur-je-suis-trop-beau-pour-vous Taylor ??
Ça le fait sourire et il secoue la tête, avant d’appuyer sur le bouton pour appeler son amie.
« Hey ! Tu sais, je le vois pas forcément tout le temps… - C’est ça c’est ça ! Tu t’es retrouvé dans un ascenseur, seul, avec lui. Il t’a fait les yeux doux et t’a souhaité « bonne nuit »… - T’étais pas là pour voir, hein. - Non mais je devine, brise pas mon imagination ! »
Ils en rient et continuent à discuter un peu, déviant sur d’autres choses, les membres du groupe, les commentaires d’Oz et Luka sur son dernier passage et le prime de demain. « T’inquiète, ton fanclub sera bien là à te soutenir de loin ! Esme a remis le projo au Flamingo, hors de question de rater ça ! » Ils n’ont pas pu se libérer pour venir (faut dire que c’est pas évident de participer à ce genre d’émission, même en tant que spectateur et puis faut se rendre à Unionpolis, c'est pas donné) mais il sait qu’ils seront devant l’écran pour lui envoyer de bonnes ondes, et ça l’anime d’avance.
Puis, à un moment :
« … N’empêche, tu devrais tenter. - Quoi ? »
Comme souvent quand il discute avec ses amis, Santiago s’est allongé, une main tenant le téléphone, une autre derrière la tête, sur l’oreiller, fixant tranquillement le plafond bien trop blanc de cette chambre d’hôtel.
« Darren. - Quoi Darren ? - Fais pas genre Santi, je te connais trop bien ! - … - De ce que tu m’as dit, il est quand même cool avec toi et tout… - Il est cool avec tout le monde. C’est sa façon d’être c’est tout. - Vous avez pris un p’tit déj ensemble ! Il t’a raccompagné hier soir ! - … C’était plutôt l’inverse en fait. - Peu importe. Tu devrais tenter. »
Objectivement, peut-il dire sans mentir que l’idée ne l’a pas effleuré ?
- Franchement, j’sais pas… - Pourquoi ? - Bah c’est pas n’importe qui ! - Comme si ça t’arrêtait, d’habitude. »
Sa bisexualité n’est clairement pas un secret mais quand Astrid lui sort ce genre de chose, il a toujours un temps d’arrêt. Leur amourette n’a pas duré très longtemps et pourtant, il ne peut s’empêcher de la considérer comme quelque chose de précieux. De très précieux. Une voix unique, une élégance comme on en voit peu, un bout de femme aussi beau que fort. Il n’est pas du genre à faire trop de manière, c’est sûr, et certainement pas sur ce genre de sujet, mais allez savoir… Astrid restera toujours Astrid.
« Ouais ouais, mais bon, je sais pas. - Tu sais très bien que si tu tentes pas là, tu le feras jamais, l’émission se termine bientôt. - Hé, ça se fait pas comme ça, j’ai pas envie de me prendre un râteau des enfers ou je sais pas quoi. Il a une gueule d’hétéro, Darren ! - Ça veut rien dire, ça ! - Mais tu sais bien, il sortait avec la mannequin, là… - Clary Grams. - Ouais, voilà. »
Silence.
« Je serais toi, j’tenterai. Comme ça, pas de regret. »
Le toupet.
(899 mots) (Grille 3)
C2 : un bandeau de ninja (inutile)
B3 : un sérum S
A4 : un fossile Plume (Arkéapti)
E1 : un assortiment d'anti-statuts
Je creuse en B1.
PS : Si vous verrouillez la section / comptez trasher les topics, ce serait possible de déplacer le mien ? C'est histoire que je le termine, j'arrive au bout mais j'ai pas fini.
Edit : Du coup ce serait pour le déplacer à Unionpolis
Il n’est pas Clary Grams. Il n’en a ni les attributs, ni l’élégance, ni la notoriété ou le portefeuille. Il n’est que « que » Santiago Lucci. Ce qui est déjà très bien, il ne dit pas le contraire ! Disons juste – chose très rare – qu’il ne sait pas bien ce qu’il peut espérer concernant Darren Taylor. Doit-il espérer tout court, d’ailleurs ?
Sans doute que non. Dans les coulisses, à attendre son passage en tapant du pied en un signe de stress qu’il ne parvient pas à réprimer, ce n’est de toute façon ni le moment ni l’endroit de songer à ça. Mais peut-être que c’est toujours mieux qu’angoisser vis-à-vis de son passage sur scène ? La prestation de ce soir est ambitieuse, bien plus que les deux autres. Elle demande un effort logistique et une énergie, pour ses pokémons comme pour lui, qu’il n’a jamais eu à déployer jusque-là. C’est une prise de risque dont il ne peut aucunement prévoir à l’avance le résultat. Il a laissé libre court à son imagination, à ses délires, et il n’a aucune idée de comment sa prestation sera perçue. Un peu trop tard pour s’en inquiéter, de toute façon.
D’un coup, même depuis sa loge, il entend un grondement et des bruits d’applaudissements, signe qu’Aari, qui passait avant lui, en a terminé avec sa prestation. Il se passe la main dans les cheveux, serre fort les pokémons des trois compagnons qui vont l’accompagner sur la scène et prend une grande inspiration. En début d’émission, il disait ne pas être sujet au stress. Ou quasi pas. Faire une émission de cette ampleur, ça lui fait reconsidérer un peu les choses… disons que tout dépend de la taille du public. Et là, le public (sur scène ou devant les télévisions) est tel que l’angoisse monte. Il a bien vu qu’après chaque prime c’était une foule infinie de commentaires sur les réseaux, articles de presse et autres médias en tout genre… Le chouchou d’Alola va-t-il se placer en tête ?
Le chouchou d’Alola, hein. Il secoue la tête rien que d’y penser lorsqu’on toque à la porte. « Santiago, c’est à vous, vous avez trois minutes pour vous mettre en place. » La mécanique est bien rodée. Pour la troisième et dernière fois il remonte les escaliers, se faufile à travers le dédale des coulisses et des techniciens qui s’affairent jusqu’à se retrouver derrière l’épais rideau. Il fait apparaître ses trois compères du jour : Salto, le Croâporal, Asti le Caninos et Cosi, le Poulpaf.
« Allez, c’est la dernière prestation, je compte sur vous, on fait comme en répétition ! »
Vêtu d’une salopette bleu sur un t-shirt blanc, il guide Salto jusqu’à l’opposé du plateau avant de traverser dans l’autre sens pour sa propre entrée. Une technicienne en charge de garder un œil sur les pokémons avant leur passage s’est abaissée pour glisser sa main dans le pelage rugueux d’Asti, à travers l’armure qu’il porte pour l’occasion. Ce dernier est une crème, petit à petit, il s’est habitué à la présence de la jeune femme, Aline. Celle-ci a le pouce levé en guise d’encouragement silencieux vers Santiago et déjà, le plateau s’éteint, signe que la nouvelle prestation va démarrer…
[…]
Les derniers spots rouges orangés s’éteignent tandis qu’on laisse la musique des percussions mourir d’elle-même… Ça y’est, la prestation est terminée. En coulisse, Santiago a eu le temps de se changer et continue d’essuyer ses cheveux à l’aide d’une serviette qui lui a été donnée. Il n’attend que la fermeture du rideau pour se précipiter et récupérer son Poulpaf.
Quelques minutes plus tard, c’est chose faite. A cause de la grosse logistique de sa prestation, et la présence du bassin rempli d’eau, son passage a été positionné en dernier, ce qui laisse plus de temps pour le démontage et déplacer la structure afin de la vider en arrière-plan, pendant qu’une page de publicité et un break sont annoncés sur le plateau.
Une fois Cosi récupérer, Santiago se tourne vers sa petite troupe : « Vous avez été géniaux ! » Il y a eu des couacs, oui, bien évidemment. C’était une prestation demandeuse. Peut-être trop, même pour lui. Quand il s’est précipité en coulisse, parce que sa présence n’était plus nécessaire, il était trempe, le souffle coupé. Un épuisement qu’il n’a pas ressenti jusque-là, sans doute dû au fait que c’est la dernière… Assez rapidement, Aline aide Asti à retirer son armure tandis que le Lucci observe son Poulpaf qui sèche légèrement.
Il leur parle ainsi un petit moment, tout en continuant à se sécher. Il s’est changé très vite et déjà quelques traces d’eau parsèment ça et là la chemise blanche faite sur mesure par Lady Hemlock et Ji’Ho (Il va me tuer…). Ce qu’il ne remarque pas, cependant, ce sont les coups d’oeil amusés des uns, appuyés des autres, derrière lui. Plusieurs membres du staff viennent lui taper sur l’épaule pour le féliciter. « La dernière, hein ! » Santiago le sait, si cette émission tient aussi bien la route, c’est grâce à toutes ces fourmis qui œuvrent dans l’ombre pour que les prestations se passent bien et collent aux plus près des idées des candidats. C’est un travail énorme, et plus d’une fois, déjà, il remercie ceux qui vont vers lui.
Ainsi affairé, il ne remarque pas dans le lot Darren, qui a profité de la pause pour se rendre lui aussi en coulisse. Une bouteille d’eau à la main, il a lui aussi un regard appuyé dans la direction du Lucci…
Accueil 
