En attendant de trouver un plan, j'ai pas grand chose à foutre. Dans un premier temps, je me trouve un coin à l'ombre pour pas me faire atomiser par le soleil. Ça me laisse le temps de digérer. Je suis bien, la tête sur mon sac, allongée dans le sable avec une petite brise qui fait plaisir et le bruit des vagues en fond. Le moment serait parfait si j'étais pas dans la dèche. Je peux pas en profiter parce que j'ai les pensées qui turbinent à la recherche d'une idée qui vient pas. Faut dire que je suis pas aidée. Sans pokémon dans un endroit où j'ai pas assez de repère et zéro contact, ça le fait pas. Le point numéro un pourrait se régler par l'achat d'un peu de matos. Les pokémons manquent pas par ici. Mais j'ai pas envie d'attraper un loser et de trainer son entrainement sur des semaines pour arriver à un résultat un peu satisfaisant. Bordel, repartir de zéro, ça me tend trop. Si je savais la gueule a qui, je pourrais aussi faire du fracassage contre le bitume mais, encore une fois, je connais pas les cibles. D'un coup, l'insistance de Sienna à se créer un réseau solide se tient beaucoup plus. Je me sens humble sans sa tutelle. Du coup, je lui en veux d'autant plus de m'avoir laissé sans ces infos si précieuses.

Puis deux putains de candidats se pointent comme des cériflores accompagnés du poichigeon de l'année et ma sœur passe au second plan. Parfois, la chance, ça tient à tomber sur la racaille locale.

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Tu connais la chanson, ma gueule. Aboule la thune. Les deux guignoles sont difficiles à louper avec leur look de jumeaux dégénérés. De la tête aux pieds, ils sont fringués pareils, jusqu'à une coloration de cheveux d'un bleu vif trop pas naturel. Sauf p't'être si on les collait à côté d'un Aquali et encore. Ils portent même un bandana sur le nez ce qui renforce l'impression d'avoir le même gars en double. La seule vraie différence de là où je me trouve tient dans le fait que l'un d'eux est plus costaud que l'autre. L'uniforme peut pas faire de miracle non plus. Déjà qu'il les aide pas à paraître impressionnant. J'en reviens pas qu'ils se sentent pas self conscious de racketter dans cette tenue. En face de ça, j'aurais perso juste envie de me marrer avant de me tirer. La classe dans le milieu du crime, vraiment, ça se perd. Faut bien des petites mains pas bien malines pour bosser mais quand même, qu'importe de quel gang ils viennent, ces deux là servent pas la cause avec leur dégaine. Et vu que ça peut qu'être un uniforme, la faute revient au boss. Dans ces cas-là, y a rien à faire.

En face, le profil est différent. Une grande échasse qui flotte dans ses fringues et ne parait pas si perturbé que ça par la situation. J'ai l'œil du coup je remarque la matière de la chemise et la coupe bien finie. La victime dégage un truc qui pue la thune et pas la récente. Il est trop casual pour ça. Contre toute attente, il parait pas non plus bien effrayé. Enfin, contre toute attente... Les deux teubés ne font pas peur non plus. C'est plus que lui reste tranquille, comme si l'évènement était normal. Presque une habitude. Il sort même une enveloppe de la poche de son pantalon. Si ça c'est pas un signe que tout était préparé. L'une des deux fripouille lui arrache des mains et commence à compter ce qui a tout l'air d'être une belle liasse. Une telle chance, ça fait douter. Il est où le piège ? Pas que je compte cracher dans la soupe. C'est une belle enveloppe que vous avez là. Vous permettez que je jette un œil. Et c'est pas une putain de question. Je lâche mon sac dans le sable maintenant que j'ai leur attention. Si on en vient aux mains, je veux être libre de mes mouvements. Qu'est-ce tu veux toi ? J'vois que capter le sous-entendu était trop demandé. Je veux l'argent que t'as dans la main, c'est assez clair pour toi ? J'ferais demi-tour si j'étais toi. T'sais pas à qui tu parles. Marrant, j'allais dire la même chose.

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