La matinée était bien avancée quand Félicia arriva sur la plage, elle ne travaillait pas aujourd'hui, et elle avait décidé de profiter d'un coin tranquille de la plage qu'elle avait trouvé pour lire ou dessiner pendant que Freyja jouait ou faisait la sieste. La jeune femme s'assit sur le sable et fit sortir Freyja de sa pokéball, la Arcko s'étira et regarda autour d'elle avant de partir en courant pour jouer. Souriant, Félicia s'installa confortablement et sortit son livre de son sac, elle avait un pique-nique, donc elle pouvait rester là aussi longtemps qu'elle le voulait.

La veille, elle s'était disputée avec sa tante. Sa tante ne la croyait pas capable de faire le tour des arènes et de remporter les badges. Tout ça à cause de ses handicaps. D'accord, elle avait plus facilement mal à la jambe. D'accord, elle se fatiguait parfois un peu plus rapidement. D'accord, elle était partiellement sourde. Mais elle était capable de se débrouiller. Elle n'était pas fragile et elle connaissait ses limites.

Elle savait que sa tante s’inquiétait juste, que sa tante avait peur qu'elle ait un problème ou l'autre en voyageant. Mais elle était adulte, elle n'avait pas besoin de l'autorisation de sa tante pour voyager. Elle lui avait dit pendant leur dispute. Et elle avait aussi dit à sa tante qu'elle était trop protectrice et beaucoup trop contrôlante, avant de raccrocher. Parce qu'elles s'étaient disputées au téléphone, pas en face. Parce qu'elle ne vivait plus chez sa tante, et elles ne vivaient même pas dans la même ville.

Modération:

Installée le plus confortablement possible, elle lisait tout en surveillant du coin de l'œil que Freyja ne fasse pas de bêtise ou n'aille pas embêter un pokémon ou quelqu'un qui viendrait de ce côté-là de la plage. Mais Freyja était calme, souriant Félicia se plongea dans son livre pendant un moment, dévorant les pages du roman rapidement. Elle en fut sortie par Freyja qui était revenue près d'elle pour tirer sur son t-shirt.

— Qu'est-ce qu'il y a Freyja ? demanda-t-elle.

Freyja fit un geste vers le sac et Félicia haussa un sourcil en se demandant ce que Freyja voulait dans son sac. Freyja ramassa un bout de bois et dessina ce qui ressemblait à un téléphone.

— Mon téléphone ? dit-elle.

Freyja hocha la tête et Félicia ouvrit son sac pour en sortir son téléphone, elle l'avait mit sur vibreur parce qu'elle se doutait que sa tante tenterait probablement de l'appeler mais elle n'avait pas envie de lui parler. Elle soupira en voyant quelques appels manqués. Elle s'en doutait bien sûr, mais ça l'embêtait quand même un peu. Elle ignora les appels manqués et regarda les messages, au moins, elle n'aurait pas à parler de vive voix à sa tante si elle lui répondait.

De Livia
[10:40] Je suis désolée
[10:45] J'ai essayé de t'appeler mais tu ne réponds pas, ça me rappelle ton père, pour éviter les sujets qui fâchent il ne répondait pas
[10:55] Je ne te considére pas comme incapable mais j'ai peur pour toi
[10:57] Et mon inquiétude se traduit par des doutes
[11:00] Je ne pourrais pas m'empêcher de m'inquiéter, et d'avoir peur qu'il t'arrive quelque chose
[11:05] Tu es ma seule nièce, et même si tu es adulte, parfois je te vois encore comme la petite fille qui se réfugiait dans les pattes de Flora quand elle avait peur

Félicia se mordit la lèvre et regarda Freyja.

— Qu'est-ce que je fais ? demanda-t-elle à Freyja. Je lui réponds tout de suite ? Ou j'attends un peu.

Le téléphone vibra à nouveau et Félicia baissa les yeux pour lire le nouveau message.

De Livia
[11:20] Je suppose que ton téléphone est sur silencieux ou que tu l'as laissé à ton appartement, réponds moi quand tu veux. Ou appelle-moi, c'est comme tu veux

Capture:

Félicia soupira en regardant son téléphone pendant un long moment. Elle ne savait pas vraiment quoi faire. Elle pouvait répondre aux messages bien sûr, mais elle n'avait pas envie d'une longue discussion par message avec sa tante. Et elle n'était pas sûre d'avoir envie de lui parler de vive voix tout de suite. Elle laissa tomber le téléphone sur sa serviette de plage et se réinstalla pour lire. Freyja se laissa tomber à côté du téléphone et la fixa.

— Quoi ? demanda Félicia en voyant qu'elle était observée fixement par Freyja.

Freyja prit le téléphone et lui tendit. Félicia soupira en prenant l'objet qu'elle déposa sur ses genoux.

— Pas maintenant, dit-elle.

C'était peut-être un peu immature de réagir comme ça après une dispute, mais elle savait qu'elle tenait ça de son père qui agissait comme ça pour éviter les sujets qui fâchent, comme disait sa tante. Freyja continuait de la regarder et Félicia souffla en fermant son livre.

— D'accord ! s'exclama-t-elle. Je réponds.

Félicia posa son livre et prit son téléphone, le dévérouillant pour retrouver les messages que sa tante lui avait envoyé. Elle hésita un instant, avant de commencer à taper une réponse. Néanmoins, elle l'effaça rapidement, pour écrire autre chose. Et elle recommença plusieurs fois ce manège. Parce qu'elle ne savait pas vraiment comment répondre à sa tante. C'est Freyja qui résolut son problème en s'approchant pour appuyer sur la touche d'appel.

— Freyja ! s'exclama Félicia alors qu'elle entendait les sonneries résonner.

Capture:

Évidemment, sa tante décrocha rapidement, et Félicia lança un regard noir à Freyja qui la regardait d'un air innocent.

— Félicia ?

— Salut tante Livia, souffla Félicia. Je ne sais pas vraiment quoi dire en fait. C'est Freyja qui a insisté pour que je réponde et qui a trouver le moyen d'appeler.

— Freyja est intelligente, dit sa tante.

Félicia sourit légèrement alors que son regard se posait sur Freyja qui s'était assise et qui la regardait parler au téléphone.

— Je voulais m'excuser, continua sa tante sans attendre de réponse.

— Je...

— Non attends, laisse moi finir, l'interrompit Livia.

Félicia resta silencieuse, laissant sa tante continuer. Après tout, elle ne savait pas vraiment quoi dire donc autant laisser sa tante parler et lui dire ce qu'elle voulait lui dire.

— Je n'aurais pas dû réagir comme je l'ai fait hier. J'étais un peu trop inquiète je suppose. Tu as beaucoup de mal avec les gens, même avec moi, il n'y a que les enfants que tu aides avec qui tu n'as pas de problème. Donc je m'inquiète.

— Je sais, répondit Félicia. Moi aussi j'ai mal réagit. J'ai été un peu trop agressive et j'ai réagit comme une ado a qui on interdit de sortir.

— Ce n'est pas grave, dit Livia. Je veux que tu sois en sécurité, que tu fasses attention à toi. Je ne me mettrais pas en travers de tes rêves. Mais tu dois me promettre une chose.

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