L'appartement de Haru est une boîte à chaussure. Les immeubles de son quartier n'en sont qu'un empilement. Il vit dans la zone la plus pauvre de Poivressel, à proximité des docks. Cela signifie que le remue-ménage et les cris commencent avant l'aube. A vrai dire, ils ne cessent jamais vraiment. Un port vit vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Si il a eu du mal au début, il s'y est habitué. Cette vie signifie qu'il n'a pas à supporter trop de silence. Il se sent moins seul à proximité de l'activité humaine. Ils ne doivent pas être nombreux à y voir une qualité. Si il se fait réaliste, Haru doit accepter que le logement n'en a aucune. En plus d'être petit, il n'est pas bien isolé et il n'est pas certain que la tache d'humidité dans le coin soit sans danger. Mais au moins il a un toit sur la tête, le minimum pour le prix qu'il paye. Dans l'entrée, le jeune homme se déchausse et progresse lentement jusqu'à son futon où il se laisse tomber. Il n'a que six pas à faire pour cela. Il a compté à de nombreuses reprises. Tout tient dans un rectangle. La salle de bain et les toilettes sont communes. Il les partage avec le reste du palier. Ses voisins ne sont pas trop difficiles à ce sujet.

« C'était réel ? » Une trace rouge marque son avant-bras. Il s'est pincé à de nombreuses reprises sur le chemin du retour. Il a encore du mal à accepter ce qu'il a vécu. Ces fameux Magma ne lui ont pas parlé beaucoup avant de le jeter hors du carwash. Ils lui ont dit de revenir demain. De ne rien tenter de stupide. Il n'en a pas l'intention. Il se retourne sur le dos pour fixer le plafond. Il est fatigué. La journée avait déjà été longue quand il s'est fait attrapé par les sbires. Ils n'avaient pas eu la sympathie de prendre son vélo. Il a donc dû rentrer à pied. Au début, il avait eu un peu de mal à se repérer. Puis il était retombé sur ses pattes. Il le faisait toujours. Cela ne signifie pas que Haru n'est pas épuisé d'avoir eu à le faire. Il ferme les yeux. Il a très envie de dormir. Il ne devrait pas. Il doit retrouver son vélo. Il espère que Tsuchi l'aura mis à l'abri. Il ne sait pas si il a envie de voir l'homme mais cela lui faciliterait la tâche. Il n'est pas sûr non plus d'avoir encore un boulot. Est-ce qu'il doit pointer demain matin ? Trop de questions.

Haru ne se lève pas. Il sait au fond de lui qu'il n'avait pas prévu de le faire. Il est revenu chez lui après tout. Il aurait dû aller voir Tsuchi directement. Au point où il en est. Il assumera plus tard. Pour l'heure, Haru sature. Il en devient somnolent. Il laisse le sommeil l'attirer.

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Modération : apparition d'1 pokémon
Mots : 534

Le corps de Haru le réveille aux alentours de cinq heures. Il le fait tous les matins. L'habitude est ancrée et se soucie peu de son épuisement. Il a mal dormi. Ses membres sont engourdis. Il a à peine bougé dans son sommeil. Il est resté tout le temps sur le dos. Il a fermé les yeux avec pour dernière image le plafond et les ouvre sur cette même vision. Les problèmes se rappellent vite à lui. Tout est réel. Il est dans la merde. Plus encore qu'avant. Le cœur de Haru s'accélère à peine. Le stress est bien là, il s'ajoute simplement à la pile déjà présente. Il soupire. Ses mains passent sur son visage pour se débarrasser des restes de sommeil. Il a un peu mal juste sous les yeux. Ses cernes sont irrités. « De l'eau. » Il souffle en se redressant. Il a un peu chaud. Il se sent moite à certains endroits car il n'a pas retiré ses vêtements avant de dormir. Il se débarrasse de sa chemise avant de se mettre debout. Grimace un peu suite à ce passage à la verticale car la boucle de sa ceinture a creusé un sillon dans sa peau. Elle laisse une douleur pulsante quand elle s'en retire avec le mouvement. Machinalement, il passe la main sur son ventre. La sensation n'est vraiment pas agréable. Il défait sa ceinture et le bouton de son jeans et laisse la gravité faire le reste du travail tandis qu'il progresse vers l'évier de la kitchenette. Ses vêtements ne vont plus à sa morphologie depuis un moment. Maintenant en boxer et en t-shirt, il se sent plus à l'aise. S'asperger le visage d'eau froide termine de le réveiller. Haru se sent presque prêt à affronter la journée. Il lui faut encore une douche. Il se sent trop collant pour sauter cette étape. Il ne fera pas d'économie aujourd'hui. En attendant, il boit comme il le peut directement au robinet. Il comprends à la première gorgée qu'il est assoiffé.

Sous la douche, Haru ne pense pas. Il a payé pour cinq minutes d'eau chaude et il compte bien en profiter. Il se détends. Ses muscles se délacent. La température est un poil trop forte. A la limite de l'inconfort. Sa peau chauffe mais il apprécie la sensation. Ce n'est que de retour dans son appartement, tout emballé dans deux serviettes, qu'il réfléchit. Il fait la liste de ce qu'il doit faire. Il étudie la situation. Il va s'en sortir. Il doit juste faire ce qu'on lui dit et s'appliquer.

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Modération : fuite - premier essai
XP : togépi niveau 5
Mots : 459

Etape une : récupérer son vélo. Haru n'est pas un garçon sanguin. Il peine à réclamer ce qui lui revient de droit. Il préfère contourner les conflits. Cette fois-ci, il ne peut pas se le permettre. Il a trop besoin de son vélo. Il y est attaché. Et puis il va perdre une éternité si il ne l'a pas pour se déplacer. Quelque chose lui dit qu'il devra souvent se rendre au carwash. Avec son vélo, il sera plus rapide. Il aura moins l'occasion de s'attirer des ennuis à cause de retards. Il marche jusqu'à chez Tsuchi avec une certaine motivation. Le chemin prends plus de temps car l'itinéraire est différent à pied. Il se perd dans la foule de gens partant au travail ou vers le lycée. Il se sent plus en marge de toute cette vie que d'habitude maintenant qu'il n'a plus son boulot de livreur. Il chasse cette impression qui le travaille. Il n'a pas le temps pour les états d'âme.

La société de livraison occupe la moitié d'un hangar à l'entrée de la zone industrielle de Poivressel. La porte coulissante est grande ouverte et il voit plusieurs collègues en sortir. Ceux-ci baissent les yeux en le voyant. Ils doivent savoir pour les évènements de la veille. Après s'être fait attraper par des membres de ce qu'il suppose être un gang, Haru suppose que leur attitude est normale. Ici aussi il devient un paria. Il soupire et les dépasse sans un regard de plus. Il ne peut rien y faire. Il ne reviendra sans doute pas de toute façon. Il doit juste prendre son mal en patience.

Tsuchi est sur le pont. Il distribue les affectations les plus urgentes aux livreurs présents. Ca joue un peu des coudes pour les courses les plus intéressantes. Il n'y en a pas toujours pour tout le monde. Haru est bien placé pour le savoir. Il attends un peu à l'écart que cela se calme. Tsuchi est celui qui le rejoint. « Désolé gamin. » Malgré ce sentiment trahi qu'il ressent, Haru hausse les épaules. « T'as mon vélo ? » Il demande quand il voit l'homme ouvrir à nouveau la bouche. Haru se rend compte qu'il manque de patience aujourd'hui. Il ne veut pas d'excuse supplémentaire. Il se fiche pas mal des explications. Il sera toujours reconnaissant pour l'aide que Tsuchi lui a apporté quand il n'était qu'un ado avec un besoin d'argent. Mais tout ça est fini. Après réflexion, il se dit qu'il ne veut plus de ce boulot. Même si il n'est pas viré, il ne souhaite pas revenir. Il voit Tsuchi qui se dégonfle. Il n'a pas l'air fier de lui. « A l'arrière. » Il finit par dire. Haru le quitte là-dessus.

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Modération : fuite - second essai
XP : togépi niveau 8
Mots : 498

Haru trouve son vélo dans un coin de l'entrepôt servant à stocker du matériel de réparation. Il tâte les pneus, vérifie qu'aucun dégât ne lui a été fait. Heureusement, sa plus précieuse possession est intacte. Tsuchi l'a sûrement ramassé directement. Une part du jeune homme sent le réflexe de le remercier pour ça. Il s'interdit d'y penser plus longtemps. Tsuchi l'a vendu. Il doit se mettre ça dans le crâne. Il dirige donc son vélo vers la sortie sans jeter un regard à son ancien patron. L'émotion lui serre la gorge. Couper les ponts de la sorte avec quelqu'un qui l'a aidé lui déplaît. Le silence reste la meilleure des réponses. Tsuchi a de la chance qu'il soit un gentil garçon. Haru n'a rien à dire à ce sujet. Il ne regarde pas derrière lui et continue jusqu'à pouvoir enjamber son VTT. Il est encore très tôt. Il a faim. Il ne se souciera pas de ce problème pour le moment pourtant. Il veut aller au carwash directement. Les Magmas ne lui ont pas donné d'heure de rendez-vous. Ils lui ont juste dit qu'il avait intérêt à venir. Haru ne veut pas leur donner une mauvaise impression. Il ne veut pas de problème supplémentaire. En plus, il n'a rien de mieux à faire. Donc il s'engage dans la circulation et se met à pédaler aussi vite que ses jambes le lui permettent en zigzaguant entre les voitures. Il a pris le coup grâce à son boulot. Il est devenu doué pour gagner du temps. Peut-être est-ce là un avantage qu'il pourra mettre en avant face aux Magmas pour éviter leurs mauvais coups ?

Haru ne sait toujours pas quoi penser de ce gang. Ils lui ont laissé une chance de rembourser sa dette en bossant pour eux. Il peine à les voir comme totalement mauvais. Il ne les aime pas non. S'être fait trainer de la sorte hier était un peu perturbant. Mais ce type qui lui a parlé l'a dit lui-même : il aurait pu récupérer son argent par des moyens moins agréables. Peut-il ainsi ne pas le considéré comme une ordure de la pire espèce ? Il n'en sait trop rien. Haru se sent perdu. Son quotidien n'était pas normal pour un jeune de son âge jusqu'ici mais il n'avait jamais été si fantasque. Il suppose pourtant qu'il s'habituera tout comme il s'est habitué à ne plus aller à l'école et à faire des petits boulots à la place.

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Modération : apparition d'1 pokémon
Mots : 445