Il y avait plus appétissant que d'entendre de petits craquements étouffés à chaque fois qu'une créature aquatique se retrouvait dans la bouche du Dondozo mais Yura ne se laissa pas couper la faim. Elle avala son petit déjeuner tout en profitant du vent qui faisait tourbillonner ses cheveux et de cette tranquillité toute particulière qui venait avec le fait d'être isolée en pleine mer. Algatia avait depuis un moment disparu derrière elle et ne pouvait être croisé que de toutes petites îles à peine habitées par des espèces volantes ainsi que des protubérances rocheuses s'élevant des flots depuis les fonds marins. La région était riche en spots pour les amateurs de plongée disait on. Cela la rendait aussi extrêmement dangereuse, les explorations dans des caves sous-marines n'étant pas à prendre à la légère.

Le gros Pokémon fendait les vagues sans se soucier d'autre chose que de la destination indiquée. La Ranger lui caressait régulièrement le dos dans un geste mécanique en se questionnant sur la sensibilité de sa peau. Les contacts physiques aidaient bien à se rapprocher de certains Pokémon mais les types Eau n'étaient pas toujours connus comme étant tactiles. Cela venait peut-être aussi du fait que les toucher n'était pas toujours agréable pour une main humaine. Il fallait s'habituer à la moiteur ainsi que parfois à une peau bizarrement flasque. D'autres étaient rugueux à cause de leurs écailles plus ou moins développées. Une chose qui aurait aussi pu l'aider à créer un lien avec Dondozo était de lui trouver un surnom. Cela rendait toujours une relation entre dresseur et Pokémon un peu plus spéciale. Seulement jusqu'íci, quand elle le regardait, Yura ne sentait pas pointer l'ombre d'une idée. Le gros poisson ne lui évoquait rien de particulier. Elle ne le voyait que sur des points plus superficiels. Il était massif, glouton et un peu beta. Cela ne l'amenait pas bien loin dans sa piste de réflexion. C'était bien la preuve qu'elle avait encore du boulot avant de pouvoir devenir une dresseuse digne de ce nom pour ce nouveau partenaire.

Au milieu du trajet, la température se mit à chuter. En plus du vent qui s'était fait fouettant, une impression glaciale se glissa sur chaque centimètre de peau découverte. Yura n'était pourtant pas frileuse. Cela ne l'empêcha pas de se redresser pour détacher sa veste et l'enfiler. Elle la fermerait correctement plus tard, lorsqu'ils seraient arrivés à destination, là où le froid serait plus intense encore.

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