Mary Nephilim
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Région : Kalos
| C’est par une nuit sans lune que tu arrives à l’entrée de ces ruines que tu as déjà traversées par le passé. Les Ruines d’Alpha, dans la région de Johto, seulement éclairées par quelques lampes pour dissuader les pilleurs de tombes. Cachée parmi les arbres de la forêt qui recouvre ce lieu, tu te faufiles à l’abri des regards vers l’entrée que tu as découverte lors de ta première venue. Depuis la route 32, c’est un chemin assez facile d’accès, si tu restes à l’écart du point de contrôle qui mène à la zone ouverte au public. Le tout, c’est de ne pas se faire prendre…
Contrairement à ce que tu pensais, cependant, la sécurité ne semble pas avoir été renforcée depuis ton premier passage. Intriguée, tu t’approches de l’entrée après t’être assurée d’être en dehors du champ de vision de potentiels gardes et pénètres à l’intérieur de la construction. Tu suis les quelques lampes encore présentes et qui t’ont guidé l’autre jour jusqu’à arriver dans la salle complètement obscure où tu as résolu l’énigme te permettant de te rendre dans les profondeurs… mais tu remarques que l’entrée a de nouveau été scellée. Voilà qui explique donc pourquoi il n’y a pas eu plus de remous dans la communauté scientifique ou historienne. Il faut croire que la civilisation qui séjournait autrefois ici aimerait bien garder ses secrets hors de portée de celles et ceux qui n’en sont pas dignes.
Cependant, cette mesure de sécurité ne vaut plus rien pour toi, qui as déjà percé le secret de cette partie des ruines. L’entrée vers le nexus est ici, et elle ne s’ouvrira que si l’on prononce un mot bien particulier. Un mot issu des temps anciens, d’une langue d’un âge si reculé qu’elle a été oubliée par la quasi-totalité de la race humaine, mais dont l’existence a été retranscrite dans les livres de la bibliothèque du Château Nephilim ainsi que dans quelques légendes connues par une poignée de gens.
« Urvangongraphdon. » psalmodies-tu.
Le mot énochien pour « Lumière ». Il s’agit du mot de passe pour avoir accès à cette partie interdite, où le moindre faux pas peut te condamner à errer pour l’éternité dans un lieu inconnu de tous, où les notions de vie et de mort n’existent même pas. Ou du moins, cela aurait été le cas si tu n’avais pas un atout de taille dans ta manche.
Une fois la porte passée, tu fermes les yeux et fais le vide dans ta tête, te remémorant les événements de ces dernières semaines. Peu avant de rencontrer Haniel, tu as réussi à invoquer l’Armure Noire, un exploit auquel personne ne se serait attendu. Depuis, tu t’es entraînée sans relâche pour être capable de la matérialiser et la faire disparaitre à volonté, bien que cela te demande encore beaucoup de concentration pour la visualiser. Mais elle prend forme progressivement dans ton esprit, des jambières au casque, en passant par le plastron et les spalières. L’esthétique complexe est encore ce qui te perturbe et ce qui ne te permet pas d’invoquer le pouvoir de la Sephira de Binah instantanément, mais peu à peu, le temps que tu perds à projeter ce que tu vois dans ton imagination s’amenuise, et il te faut moins d’une minute pour que tu ressentes enfin cette sensation dans ton épaule gauche, cette chaleur qui se propage petit à petit et qui t’enveloppe, comme si une véritable personne cherchait à te prendre dans ses bras et t’abriter non seulement physiquement, mais aussi mentalement. Ce sentiment prend de plus en plus d’ampleur, et quand une lueur violette apparaît sur ta peau, ce n’est qu’une question de secondes avant que l’Armure ne se matérialise enfin.
Toujours aussi émerveillée par le résultat, tu contemples ton corps recouvert par cette tenue de combat et tu ne peux t’empêcher de penser à Zephiel, ainsi qu’à Haniel. Comment aurait réagi le précédent possesseur de cette Sephira en retrouvant le soi-disant Héros Arc-en-Ciel, celui qui a trahi les Armurois ? Tu ne peux qu’imaginer qu’il serait à peu près dans le même état que toi, d’après les maigres interactions que vous avez eues ensemble. Non, ce serait peut-être même bien plus déchirant. Après tout, c’est à cause du porteur de la Sephira de Netzach qu’il a tout perdu. Tout comme les autres, d’ailleurs.
Mais une question te vient à l’esprit, au fil de tes réflexions. Si Haniel est le responsable de tout ce qui s’est passé, pourquoi les autres Armurois n’ont-ils pas déjà cherché à l’éliminer ? Après ce qu’Arceus et lui leur ont fait, ils devraient tous chercher à se venger, n’est-ce pas ?
Tu en auras sans doute le cœur net une fois que tu auras trouvé le détenteur de la prochaine Sephira. Mais pour cela, encore faut-il pouvoir traverser ce nexus sans encombre.
| | | | Mary Nephilim
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| Tu avances dans le couloir jusqu’à retrouver le trou dans lequel il faut sauter pour atteindre l’étage inférieur. A nouveau, tu observes l’Armure que tu as enfilée, hésitant un instant. Comme tu n’as pas encore tout à fait maîtrisé tout ce que la Sephira de Binah et ce que l’Armure peuvent t’offrir, tu n’es pas certaine de pouvoir retenir les Zarbis très longtemps avant qu’ils ne finissent par se libérer de ton influence et à ne faire qu’une bouchée de toi. Non pas que tu ne saches pas comment faire, car tu as déjà réussi à convertir Azokan avec le pouvoir de la Sephira. Mais il ne s’agissait que d’un seul Soporifik, et dans ces ruines, on parle de centaines, voire peut-être même des milliers de Pokémon. Et tes pouvoirs psychiques sont loin d’être aussi puissants que ceux d’Abigail. Il va falloir agir vite, mais pas dans la précipitation. La moindre erreur te sera fatale. Et si tu empruntes un portail vers le mauvais monde, il n’est pas certain que tu puisses revenir.
Un portail avec un soleil pour symbole. Et rien d’autre. Tu ne dois surtout pas te tromper.
Armée de toute ta volonté, tu sautes dans le trou pour atterrir au niveau inférieur, dans ce nexus où les mondes se rejoignent. La chute est bien plus abrupte que la dernière fois, car Abigail n’est pas là pour ralentir ta descente, mais tu as ainsi l’occasion de tester les facultés défensives de l’Armure Noire. Sans protection, tu te serais certainement fait mal, mais il faut croire qu’elle a absorbé le choc suffisamment pour que tu ne ressentes rien. Tu te demandes jusqu’à quel point, mais ce n’est pas le moment de tester ce genre de choses. Tu dois commencer tes recherches immédiatement, bien que tu sois plongée dans l’obscurité. Pas de flammes crées par une Goupelin pour te guider, tu dois te débrouiller par toi-même. A moins que…
« Les Sephiroth et les Qliphoth s’attirent entre eux. Tu n’as qu’à te laisser guider par ce que Binah te dit. »
Tu n’aimes pas l’admettre, mais Haniel a certainement raison. Si effectivement, les Sephiroth et les Qliphoth s’attirent, ce n’est qu’une question de temps avant d’arriver à ta destination. Tu décides donc d’avancer, peu importe les conséquences. Tu t’en remets uniquement à ton instinct pour savoir quand tourner et dans quelle direction. Non, pas exactement, c’est plus insidieux que cela. C’est un mélange de ton intuition et de quelque chose d’autre qui influe directement dessus. C’est plus fugace, car la Sephira ne s’exprime pas de la même façon, mais c’est tout de même là. Ce n’est simplement pas concentré dans ton épaule gauche, comme ce à quoi tu es habituée.
Mais au bout de quelques minutes, quelque chose dans l’atmosphère change. Le silence qui règne dans ce labyrinthe n’est plus tout à fait le même, et tu comprends immédiatement pourquoi. Ils t’ont repérée. Ils attendent simplement le bon moment pour agir. Tout comme quand tu étais accompagnée d’Abigail, ils te jaugent, mais tu n’as pas besoin de la Sephira de la Compréhension pour te rendre compte que ce n’est pas comme la dernière fois. Avec la Goupelin, ils attendaient un moment de faiblesse de sa part pour se ruer sur vous, mais en ce moment, leurs intentions sont on ne peut plus claires. Leur hostilité à ton égard se veut oppressante. Cet amas de formes de vie étranges, ayant tous pour objectif de te drainer de toute ton énergie vitale, est une force destructrice à ne pas négliger. Un pouvoir en lui seul capable de raser une ville entière, peut-être même plus.
Si bien que dès que tu fais un pas de plus, tu entends un son étrange, que tu ne parviens pas à identifier, au départ, tant il semble irréel. Il est discret, mais juste assez perceptible pour qu’un humain, ou toute autre proie, en prenne conscience. Mais il n’y a pas besoin d’être un Kinésiste pour se rendre compte de ce dont il s’agit. Les traces psychiques qui émanent de la source du bruit sont à peine cachées. Et c’est bien normal. Il s’agit de leur domaine, après tout.
Une nuée de Zarbis, comme alertée par ton intrusion, surgit de l’autre bout du couloir.
| | | | Mary Nephilim
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| Tu fais quelques pas en arrière devant la masse noire qui se précipite dans ta direction, dictée par ton instinct de survie. Cette forme qui s’approche va te happer en quelques secondes si tu ne creuses pas la distance qu’il y a entre vous. Non. En fait, il est déjà trop tard. Leurs pouvoirs psychiques te retiendraient sur place si tu devais t’enfuir, de toute façon. Et ils vont t’emmener avec eux dans leur véritable repaire, une dimension étrangère à la nôtre, où seules ces créatures peuvent survivre, en se nourrissant de ton énergie vitale, comme tant d’autres avant toi.
Et pourtant, quelque chose dans ton esprit t’indique que ton but se trouve à travers eux. L’influence de l’Armure Noire, de la Sephira de Binah. Sa volonté s’entremêle avec la tienne et inhibe ton instinct de survie. Ta respiration se fait plus profonde, plus détendue, tandis que ton rythme cardiaque baisse progressivement. Tu ne te demandes même pas ce qui se passe, pourquoi tu agis ainsi. Non seulement à cause des paroles de Haniel, mais aussi parce qu’au fond de toi, tu sais que ce n’est pas le moment de te poser des questions. Que les réponses viendront après, quand quelqu’un ou quelque chose te les apportera. Est-ce pour cela que Zephiel ne s’est pas inquiété quant à ton manque d’expérience au sujet de la maîtrise de l’Armure ? C’est au final assez probable. L’Armuroi n’a donc rien laissé au hasard, finalement.
Tu as à peine le temps de t’avancer que les Zarbis raccourcissent aisément la distance entre eux et toi. La salle entière est couverte de noir, même si la luminosité était déjà presque inexistante. Tu ne peux plus distinguer que les centaines d’yeux qui te fixent avec une neutralité dérangeante. Pourtant, leurs intentions sont on ne peut plus claires. Immédiatement, tu les sens essayer de pénétrer dans ton esprit et percer toutes tes barrières mentales. C’est de cette façon qu’ils opèrent quand ils sont en groupe. Dès lors qu’ils sentent une menace ou une proie, ils s’agglutinent autour d’elle et tentent de détruire tout sens de soi. Dès lors que la conscience de soi n’existe plus, tout être vivant devient une loque, une simple source d’énergie qui leur sert de nourriture, et qu’ils conservent en dehors des frontières de ce monde. Mais tu es l’antithèse d’une proie facile, en ce qui les concerne. Encore plus maintenant que tu n’es plus exactement « seule ». Tu fais un pas, puis un autre, progressant malgré les Pokémon qui affluent autour de toi et qui se rapprochent de plus en plus, resserrant leur emprise et bloquant ton champ de vision.
Mais c’est comme s’ils n’étaient pas là. Malgré la présence d’autant d’êtres nuisibles, l’Armure continue de te guider, anéantissant complètement l’influence des créatures aux pouvoirs psychiques. L’absence de réaction des Pokémon est un peu perturbante, mais d’un autre côté, savoir que tu es protégée ainsi te rassure. Sans te sentir invincible, car tu as peur qu’ils reprennent le dessus si tu ne restes pas concentrée sur ton objectif, tu reprends confiance. Tu ne sais pas si c’est dû au fait que grâce à ton acquisition de Sathariel, la Sephira de Binah est complète et au summum de ses facultés, mais constater la différence entre la « manipulation » d’Azokan et celle à laquelle tu assistes en ce moment est stupéfiant.
Tes pas s’arrêtent après quelques minutes, et se rendant compte que tu ne faiblis pas, les Zarbis s’éloignent peu à peu, mais toujours sans détacher leurs regards de leur cible. Cela te donne l’occasion d’observer les alentours, et de constater, grâce aux quelques torches allumées par une force que tu ne parviens pas à identifier, que tu te trouves à la croisée des chemins. Que peu importe où tu regardes, il y a un couloir qui semble amener vers une porte. Plus que jamais, tu sais que tu te trouves dans un nexus entre différents mondes. Peut-être que, d’une certaine façon, tu n’es déjà plus dans le tien, cela expliquerait par quel miracle il y a suffisamment de lumière par ici pour te rendre compte d’où tu te trouves. Curieuse, tu te demandes dans quelle direction tu es allée en compagnie d’Abigail pour emprunter le portail qui t’a mené près des Ruines Sinjoh et de l’Autel Trismegis, mais rien par ici ne t’indique un quelconque indice.
Mais soudain, une faible lueur jaillit du sol, sous tes pieds. Tu t’écartes légèrement et constate qu’un cercle à la lumière bleutée est apparu, et qu’un étrange symbole se trouve dessus, en compagnie de glyphes que tu reconnais immédiatement comme étant de l’écriture pré-Zarbi.
« De l’énochien. » constates-tu. « Il y a encore tant de choses que je ne sais pas… »
Tu ne sais pas si cela fait exactement référence à la Kabbale. Tous ces éléments laissent à croire que oui, mais tu as l’impression qu’il y a autre chose. En fait, il y a quelque chose dans l’atmosphère qui te rappelle un très bref souvenir, peu de temps après avoir acquis Sathariel. Mais tu étais persuadée qu’il s’agissait d’un rêve. Un rêve où tu ne voyais rien, où tu n’entendais qu’un vague son, et une voix perdue dans le lointain, impossible à identifier, tant elle était tout et rien à la fois. Que disait-elle, déjà ?
Tu n’as pas le temps de t’en rappeler. A peine as-tu commencé à réfléchir que les Zarbis se sont à nouveau rassemblés en masse près de toi, de façon à presque te coller.
Ils te compressent tellement que tu as l’impression que si tu ne fais rien, ce n’est plus la destruction de ton esprit qui t’attends… mais l’asphyxie.
| | | | Mary Nephilim
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| Et pourtant, tu ne ressens aucune panique. Les Zarbis t’enveloppent presque complètement, mais la Sephira de Binah ne semble pas considérer cette attitude comme une menace. Dans la lumière bleutée, ils forment une masse d’autant plus intimidante, encore plus lorsque leurs yeux te fixent, quasiment collés contre toi. Forcée à faire de même, tu remarques toutefois qu’il ne s’agit plus là de leurs iris et pupilles habituelles. Le globe contenant leurs sclères blanches a changé, comme si elles représentaient toutes un lieu, plutôt qu’une partie de leur corps.
Une fenêtre vers autre chose.
« Le premier verrou a été détruit. Une nouvelle ère approche. »
Ce qui est dit te frappe dans ton esprit avec le même impact qu’une balle qu’on t’aurait tiré en pleine tête.
Oui. C’était ça. C’était précisément cette voix, et ses mots !
Tu lèves la main vers les Zarbis, comme si les toucher te permettrait de passer de l’autre côté, dans une autre dimension qui contiendrait toutes les réponses aux questions que tu te poses concernant cette voix. Quel verrou ? C’est indubitablement lié à la Kabbale, mais tu ne sais pas en quoi précisément. Quelle nouvelle ère ? Tu ne le sais pas encore, mais cela ne semble pas t’être destiné. Alors tu veux comprendre de quoi il s’agit. De qui il s’agit.
Mais dès lors que tu effleures les yeux d’un des Pokémon, tu es propulsée en arrière, comme si tu t’étais pris le souffle d’une violente explosion. Les Zarbis se dispersent, affolés, de façon désordonnée et chaotique, te laissant au sol, sonnée par l’impact. Les mains tremblantes et le cœur battant la chamade, tu poses tes mains sur tes tempes, essayant de traiter l’information que tu viens de subir de plein fouet. Une détonation détruisant tes tympans. Un rayon de lumière dévastant tout sur son passage. Des formes de vie que tu ne connaissais pas pris dans la lumière. Jusqu’à ce que peu à peu, la planète entière finisse aveuglée par cette radiance gigantesque.
« Était-ce une vision du passé ? » murmures-tu. « Ou bien du futur ? »
Si l’on peut parler de quelque chose qui s’est réellement produit, et pas quelque chose de simplement conceptuel qu’il faudrait interpréter. Il y a trop d’inconnues en jeu pour vraiment pouvoir en tirer une conclusion. Mais une chose est certaine : tu dois t’en souvenir. Si tu ne dois pas en tenir compte pour le moment, cela aura son importance plus tard. Et tant qu’à faire, il faudra sans doute que tu poses la question à tous les Armurois que tu croises sur ta route. En espérant qu’il y en ait au moins un qui sache ce dont il s’agit.
« … et qu’il ne soit pas Haniel. »
C’est surtout cela que tu redoutes. Puisqu’il s’est allié à Arceus, c’est celui qui a le plus de chances d’avoir la moindre idée de la vision à laquelle tu as assistée.
Tu te relèves et observes le cercle bleuté, toujours présent. Plus précisément, ce sont les inscriptions en énochien autour, illuminées par sa lumière, qui t’intéressent. Mais tu n’arrives pas exactement à en saisir le sens. Tu comprends ce que cela veut dire, certes, mais après l’avoir traduit, cela reste pour le moins abstrait.
« Ici se trouve la Connaissance Absolue. Là où Temps et Espace n’existent plus. » Cela fait-il référence à la Kabbale ? Au fait que de l’union des Sephiroth et des Qliphoth est né l’essence même de Dieu ? Et pourquoi parler du Temps et de l’Espace de cette façon ? Y aurait-il un rapport avec Dialga et Palkia, comme les gravures des Chutes Argenciennes d’Oblivia semblaient l’indiquer ? Ou bien est-ce une référence à la nature même de cet endroit ? Tu es bien à la croisée des chemins vers des mondes différents, après tout. Un endroit où les règles qui régissent cette planète ne s’appliquent plus dans leur intégralité.
Non, il est trop tôt pour espérer avoir une réponse. D’autres expliqueront sans doute mieux les phénomènes auxquels tu as été témoin, et tu pourras tirer tes propres conclusions plus tard. Elles seront sûrement moins faussées que celles que tu pourrais avoir maintenant, en tout cas.
Un portail avec un soleil pour symbole. Il se dresse devant toi sans que tu n’aies vraiment à le chercher. Sans doute est-ce à nouveau l’œuvre de l’Armure Noire, et plus spécifiquement la Sephira Binah, qui guide tes pas jusqu’à lui. Tu scrutes l’œuvre qui, bizarrement, n’a pas l’air d’avoir été bâtie par un humain, cela dit. La construction est trop raffinée pour cela, si elle a été créée depuis aussi longtemps. Plus que cela, malgré sa couleur émeraude, elle a l’air bien plus résistante. En fait, quand tu passes ta main dessus, tu peux affirmer avec certitude que même ton bras robotique ne saurait l’érafler. En y repensant, cela te surprend quelque peu. Serait-ce un matériau plus résistant encore que l’Armure d’un Armuroi ? Ou bien y avait-il autre chose à l’œuvre lorsque tu as affronté Zephiel que tu ignores ?
« Shemesh. » lis-tu à voix haute en observant l’inscription juste en-dessous du soleil gravé sur le portail. « Gedurmedgondon Un Aloah Ve Daath. »
Ces noms ne te sont pas inconnus, après avoir lu plusieurs livres sur la Kabbale au sein du Château Nephilim. « Shemesh » est le nom que la civilisation des Armurois attribuait au Soleil, d’où le symbole sur le portail. Quant à la phrase en-dessous, il s’agit d’un des noms attribués à Dieu. Mais étrangement, pas à Arceus. Dieu. Comme le Dieu vénéré par les trois religions sémites, à l’instar d’Allah ou Yahvé, par exemple.
« Gloire à Aloah Ve Daath. » traduis-tu.
L’inscription s’illumine brusquement, et une lumière émane du portail, comme réagissant à ta voix en langue commune. Tu ne sais pas s’il s’agit d’un mot de passe, mais tu es soulagée de constater que tu n’auras aucun mal à chercher un moyen d’activer le passage entre ton monde et celui dans lequel tu vas te trouver, désormais. Une partie de toi-même, comme anesthésiée par la Sephira en ta possession, serait sûrement anxieuse à l’idée de plonger encore plus dans l’inconnu. Après tout, aucun homme ni Pokémon ne s’est aventuré dans des terres autres que celles que tu connais si bien, maintenant.
Mais maintenant, guidée par la volonté d’un élément de la Kabbale, tu n’as plus autant peur. Tu es prête à affronter le danger en le regardant dans les yeux.
| | | | Mary Nephilim
C-GEAR Inscrit le : 05/09/2014 Messages : 1509
Région : Kalos
| Aveuglée par la lumière du portail, tu plisses les yeux au moment où tu le traverses, incapable de voir ne serait-ce que tes propres mains. Mais au moment où elle s’estompe et que tu reprends pleinement le contrôle de ton champ de vision, c’est un paysage radicalement différent de celui menant à l’Autel Trismegis qui te fait face. Ni même de beaucoup de paysages de ce que tu connais. Au mieux, cela te fait penser aux forêts d’Unys ou de Kalos, au Bois des Illusions ou bien la route menant au Village Pokémon. Non. Tu ne fais cette comparaison que parce que les arbres sont aussi immenses que dans ces régions-là, mais c’est bien là la seule similitude. C’est également beaucoup plus rocailleux. Peu importe où tu regardes, tu es non seulement entourée par des pins et des saules aux troncs gigantesques, mais aussi des falaises encore plus imposantes. Et pourtant, on pourrait croire qu’ils pourraient cacher le soleil couchant, mais ce n’est nullement le cas. Sa lumière perce à travers les troncs d’arbres, et il te faut un certain temps pour t’y habituer, toi qui, il y a encore un instant, était plongée dans l’obscurité.
« Pas un seul semblant de route. » constates-tu. « C’est comme si l’Homme n’avait jamais mis les pieds ici. »
Et peut-être même pas un Pokémon, maintenant que tu y réfléchis. Ou en tout cas, en regardant autour de toi, tu ne vois rien qui pourrait indiquer leur présence. Pourtant, cette forêt n’est en aucun cas dénuée de vie. Il y a des traces d’êtres vivants, par ici. Des trous pouvant abriter certaines créatures dans les troncs d’arbres, des terriers suffisamment bien cachés pour qu’aucun prédateur ne les trouve… Il se pourrait tout simplement que le concept de Pokémon n’existe même pas, ici. De même que les êtres humains, tout compte fait. Le porteur de la Sephira de Tipheret pourrait bien être la seule autre personne de ton espèce à fouler ces terres. C’est si étrange de concevoir cette idée. Qu’il existe des mondes où l’Homme n’existe même pas, mais qui sont tout de même accessibles à ceux qui savent comment s’y prendre. Mais plus encore, cela éveille bien plus de questions. Que sont ces mondes, exactement ? Puisqu’elles abritent les Sephiroth, ces sources d’énergie qui, paraît-il, contiennent l’essence même de Dieu, est-ce qu’Arceus les a créés ? Serait-ce des sortes d’expériences ratées ? Cela voudrait-il dire qu’au final, le tien est la dernière tentative en date qu’Il a créée ? Que, comme un programme informatique, vous êtes destinés à être obsolètes ? Est-ce ça, ce plan dont tout le monde parle ? La fameuse loi de la causalité ?
Concentrée sur ton objectif, tu t’enfonces dans la forêt, à la recherche d’une sortie. Ton esprit n’est focalisé que sur une seule chose : tenter de trouver une source d’énergie plus ou moins similaire à la tienne. Haniel l’a affirmé. Les Sephiroth et les Qliphoth s’attirent entre eux. Il s’agit donc de forcer le destin et d’aller à lui, s’il ne peut pas aller à toi. Néanmoins, même en se concentrant pour tenter de trouver une Sephira, il faut rester vigilant quant à cet endroit. Car le caractère paisible de ce lieu pourrait tout aussi bien cacher une faune ou une flore bien plus hostile que ce à quoi tu t’attends. Tu peux prévoir les attitudes de certains Pokémon sauvages, car en fréquenter dans la vie de tous les jours est une habitude pour toi. Mais là, c’est repartir de zéro. En n’ayant aucune connaissance des espèces qui vivent ici, tu pourrais tout aussi bien manger quelque chose de toxique que rencontrer un prédateur sans que tu ne t’en rendes compte.
« Et pourtant… » soliloques-tu. « Tout semble comme dans un rêve, ici. »
C’est plus que ça. L’odeur des arbres et des fleurs, l’absence de froid malgré le vent secouant les feuilles et tes longs cheveux de jais, le paysage idyllique rendu possible par la lumière du crépuscule. On dirait davantage une forme que pourrait prendre le paradis. A croire qu’au final, le plus grand danger que tu pourrais courir en t’aventurant ici, c’est de rester dans ce monde volontairement. Faire ta vie ici, où tu ne manquerais de rien, enivrée par les douces sensations que ton cerveau reçoit depuis ton arrivée. Peut-être même que tu pourrais répondre à l’appel de l’aventure et de l’exploration plutôt que te concentrer sur ta quête de pouvoir.
Abandonner ton but, tout ce pour quoi tu as entrepris ce voyage. Voilà quel serait le véritable piège.
| | | | Mary Nephilim
C-GEAR Inscrit le : 05/09/2014 Messages : 1509
Région : Kalos
| Tu ne sais pas combien de temps a passé au moment où tu aperçois ce qui semble être la sortie de la forêt. Ce n’est pas tout à fait facile à déterminer à cause de l’absence de route, mais une fois arrivé vers les derniers arbres, le bruit d’une gigantesque trombe d’eau t’indique que tu n’es pas encore au bout de tes surprises, par ici. Au bout de quelques minutes supplémentaires, tu t’arrêtes vers le bord de ce qui s’avère être une falaise donnant sur une immense plaine aux allures dorées à cause du soleil couchant. Et au loin, la source du bruit qui t’a intrigué. Plusieurs cascades à un peu plus d’un kilomètre, si on ne compte pas le détour qu’il faudrait prendre à cause de la dizaine de mètres qui sépare ta position de la plaine. La végétation autour est tout aussi luxuriante, bien que pas aussi boisée, mais clairement, à nouveau, aucune trace d’activité humaine ou de Pokémon. Si cela t’émerveillait au départ, cela commence à t’inquiéter. La flore est bien là, mais y a-t-il seulement une faune, ici ? Une espèce animale, n’importe laquelle ? Tu scrutes le ciel à la recherche d’un oiseau, mais tu n’en vois pas la moindre trace.
Guidée par l’Armure Noire, tu baisses la tête, appréhendant légèrement la chute si tu devais sauter depuis le haut de la falaise. Ce n’est pas comme le trou de la dernière fois, aux Ruines d’Alpha. Cette fois-ci, même avec la meilleure protection du monde, la chute pourrait bien te tuer. Et pourtant, comme avec les Zarbis, une force surnaturelle, mais bienveillante, te pousse à continuer, t’intimant de lui faire confiance.
« J’imagine que je n’ai guère le choix. » soupires-tu. « Si je veux parfaitement maitriser son potentiel, je ne dois pas en avoir peur. »
Tu prends un peu d’élan, réprimant ce que ton instinct de survie te dicte, et cours jusqu’au bord de la falaise avant de sauter aussi loin que tu peux. A nouveau, la chute est rapide, effrayante et brutale. Mais alors que tes pieds touchent le sol, au lieu de te briser en mille morceaux à cause de l’impact, tu ne ressens même pas le moindre inconfort. Comme si tu n’avais sauté que de quelques marches d’escalier. Cette sensation est tellement étrange, tellement en contradiction avec ta condition d’être humain. Et pourtant, tout ceci est réel.
« Pourquoi devrais-je m’en étonner quand des mondes parallèles et des guerriers ayant vécu pendant des millénaires existent ? » fais-tu en secouant la tête. « J’ai vraiment besoin de lâcher prise. »
Tu avances davantage en direction des cascades et aperçois enfin quelque chose qui te parait différent de ce à quoi ce monde t’avait habitué : une trace de civilisation, juste au-dessus des immenses chutes d’eau. Ce n’est pas tout à fait évident depuis ta position et tu ne peux pas encore voir la complexité des édifices qui se trouvent là-bas, mais tu remarques en effet plusieurs ponts de pierre qui semblent relier les chutes et permettre à quiconque d’avancer sans avoir à faire un long détour pour passer ce point. Voilà une raison de plus pour continuer dans cette direction.
Du moins est-ce que tu penses jusqu’à entendre un bruit sourd mais rapide, et en cadence. On dirait des sabots. Tu hausses un sourcil, curieuse, mais en même temps méfiante. C’est la première fois qu’une forme vivante semble s’approcher de toi, et tu n’as aucune idée de quel genre de créatures peut bien fouler ces terres. Et plus important encore, cela a l’air de provenir de ta destination. Avancer ou battre en retraite ? Tu n’en as aucune idée. Te cacher serait probablement la meilleure option, puisque tu ne sais pas encore à quoi tu as affaire, et en même temps, c’est peut-être ta seule occasion de pouvoir en apprendre plus sur l’Armuroi qui se trouve ici. Si tu te montres pacifique, et que ce qui s’approche de toi est doué de raison, il se pourrait bien que ce soit ton occasion de tirer ton épingle du jeu. Un pari risqué, mais pas impossible pour autant.
Il ne faut pas longtemps pour que des ombres se forment à l’horizon alors que tu marches dans leur direction. Au fur et à mesure que la distance entre vous s’amenuise, ces ombres deviennent des êtres vivants, et ressemblent enfin à quelque chose que tu connais.
« Des Galopas ? » t’enquis-tu. « Non, des Bourrinos, peut-être. »
Tu n’es pas sûre de ce dont il s’agit, exactement. Cela en a la forme, mais pas tout à fait. Leur musculature est plus proche du Galopa, mais la couleur de leurs robes est similaire à celle des Bourrinos. En tout cas, dans ce monde-ci, elles servent également de montures… Mais quelles sont ces silhouettes qui les commandent ?
| | | | Mary Nephilim
C-GEAR Inscrit le : 05/09/2014 Messages : 1509
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| « Dar- ! » clame une voix qui semble masculine. « Dar-, cin ceri-ù tul-o hin dór. »
Tu n’as aucune idée de ce que cela signifie, mais ses intentions sont on ne peut plus claires. Tu t’immobilises, comprenant qu’il s’agit là d’une menace qui n’est pas à prendre à la légère, et qu’il s’agit très certainement d’autochtones qui ont senti ta présence. Cependant, tu ne peux t’empêcher de maudire l’Amuroi qui vit dans ces lieux pour ne pas leur avoir appris au moins une langue que tu connais, ne serait-ce que l’énochien. Tu lèves tes mains en l’air en signe de paix, tandis que les créatures t’encerclent, te laissant ainsi le temps de mieux les considérer. Tu ne vois pas tout à fait à quoi elles ressemblent véritablement, mais leurs armures richement décorées et leurs armes ne laissent aucun doute. Ce sont les protecteurs de ces lieux, et il se pourrait bien qu’ils n’apprécient guère les étrangers tels que toi. Certains ont abaissé leurs lances, d’autres ont bandé leurs arcs, prêts à décocher leurs flèches. Des moyens somme toutes rudimentaires comparé à ton monde d’origine, et pourtant, il te suffit de croiser le regard de l’un d’eux pour comprendre immédiatement qu’ils sont bien plus féroces. Mais l’un d’eux descend de sa monture et dégaine une épée, qu’il pointe dans ta direction. Son casque laisse davantage paraitre son visage que les autres, ce qui te laisse présager, en plus de son initiative, qu’il s’agit du commandant de ces soldats. Et un trait que tu distingues en particulier est la présence d’oreilles bien plus longs et pointues que celles d’une personne normale. Il est également plus grand, proche des deux mètres dix environ, et reste somme toute imposant malgré sa maigre corpulence, bien que protégée par une armure de métal resplendissante.
Armure sur laquelle est dessinée un arbre sur lequel un soleil est gravé en son centre. A n’en pas douter, il s’agit d’une représentation de l’Arbre de Vie, et la présence d’un cercle à cette position bien précise révèle rapidement qui doit être la personne à qui ces soldats ont prêté allégeance.
« Malsungonpal. » dis-tu en énochien, en espérant qu’ils comprendront au moins cette langue. « Je viens en paix. »
Mêlant les actes aux paroles, tu plies un genou devant le commandant du détachement de soldats, mais cela ne semble guère l’affecter.
« Cin padad-bo aer dór. » prononce-t-il sur un ton solennel, mais qui ne signifie rien de bon. « An hi, im on-cin gurth. »
Il lève son épée, mais alors qu’il commence à l’abaisser pour te porter un coup qui semblerait fatal, le vent se lève de façon inhabituelle, presque au point de désarçonner les cavaliers de leurs montures. Tu sens alors un frisson parcourir ton épaule gauche alors que tu lèves les yeux vers le ciel. Une immense colonne de lumière verte s’élève au-delà des nuages, comme pour être visible aux habitants du monde entier.
« Tiphereth… » murmures-tu.
Guidée par l’Armure Noire, tu fermes les yeux et fais le vide dans ta tête. Elle essaie de te dire quelque chose que tu comprends instantanément. C’est un signal. Une façon de se faire comprendre sans être bloqué par la barrière des langues. Mais en même temps, un avertissement. D’une certaine manière, il s’agit de l’expression d’un pouvoir incommensurable aussi bien qu’ancien. Quelque chose au fond de toi t’intime à faire de même, mais tu ne sais pas si c’est la bonne décision. Comment le percevra le détenteur de Tiphereth ?
Et en même temps, tu ne veux laisser planer aucun doute. Tu es ici pour une bonne raison, et tu n’as nul besoin de la cacher.
Une aura noire émane de ton corps et s’élève petit à petit, faisant s’écarter les soldats. Quand tout à coup, elle est propulsée à son tour vers les cieux. La plupart observe la colonne de feu sombre qui émane de l’Armure Noire, tandis que d’autres ne détachent pas leurs regards de toi, tandis que tu rouvres les yeux. Une voix pénètre alors dans ton esprit, que tu n’arrives pas à qualifier de masculine ou féminine. Elle semble être la parfaite combinaison entre homme et femme. Tout comme Zephiel, elle s’exprime peut-être en énochien, mais elle parvient à tes oreilles comme ta propre langue.
« Viens à moi, nouvelle détentrice de la Sephira Binah. » dit-elle, sur un ton à mi-chemin entre la sensualité, le commandement, la délicatesse et la fermeté. « Voyons si tu es le digne successeur de Zephiel. »
Tu ne sais pas vraiment s’il s’agit d’une simple invitation ou d’une menace déguisée, mais toujours est-il que les soldats ont tous rengainé leurs armes et font signe de te suivre, désormais. Tu hoches la tête, docile mais pensive. Ils sont tout de suite beaucoup moins hostiles à ton encontre, mais que se passera-t-il une fois que tes intentions seront révélées au grand jour ?
| | | | Mary Nephilim
C-GEAR Inscrit le : 05/09/2014 Messages : 1509
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| Escortée par les soldats du détenteur de Tiphereth, il ne te faut pas moins d’une bonne heure pour atteindre votre destination, puisque tu ne disposes pas de monture, contrairement à eux. Néanmoins, plus tu approches de ton but, et plus tu te sens minuscule par rapport à l’immensité de la nature qui t’entoure, bien plus encore que quand tu es sortie de la forêt pour te retrouver dans la vallée. Le bruit des chutes d’eau est assourdissant et la vue depuis autant de hauteur est à couper le souffle. Mais la trace de civilisation que tu avais remarqué tout à l’heure est tout aussi impressionnante. Plus tu avances, plus tu aperçois deux immenses statues d’hommes en armure équivalente à celles des soldats qui t’accompagnent. Ils portent tous les deux une épée et un bouclier qu’ils brandissent fièrement dans chaque main, mais la précision et le raffinement des sculptures inspire davantage le respect et l’admiration que la crainte. C’est ce que tu as ressenti en rencontrant les autochtones, par ailleurs : ce ne sont certainement pas des guerriers nés, plutôt des défenseurs de la cité qui les a vu naitre.
Et quelle cité ! Dès lors que tu passes la gigantesque porte de fer qui protège la ville, tu es interloquée par l’architecture des lieux, tout autant que l’activité grouillante d’une civilisation plus que florissante. Si le monde de Sathariel était en ruines, celui-ci semble connaître un véritable âge d’or. Forgeron, auberge, ateliers d’arts, marchands divers et variés… L’endroit a l’air complètement auto-suffisant, et surtout, prospère. Si tu ne savais pas que tu étais dans un autre monde et si ses habitants n’avaient pas l’air aussi différents de toi, tu te serais crue dans une époque bien différente, comme la Renaissance, sans doute. Mais une chose ne changera jamais, cela dit, peu importe où et quand tu te trouves : les regards qui te dévisagent dès lors que tu passes en compagnie des soldats. Ce n’est pas une surprise vu à quel point tu ne ressembles pas à leurs concitoyens, mais la méfiance de certains est particulièrement visible. Certains n’hésitent même pas à faire rentrer leurs enfants à l’intérieur de leur habitation, et cela t’est encore plus désagréable. Cela te renvoie en pleine figure ta condition d’étrangère, dans ces lieux. Et quelques regards te rappellent ce dégoût que l’archevêque Renaldo pouvait éprouver envers toi. Pourtant, ils savent sans doute à quelle espèce tu appartiens, puisque tu n’es pas la seule humaine, à en juger par la voix du détenteur de Tipheret, que tu as entendu plutôt. Ceci dit, son intégration n’a pas dû se faire sans mal. Ou alors, comme certains semblent le montrer, ils ont peur de l’Armure Noire. Ce qui signifie que la Kabbale ne leur est pas totalement inconnue. On a sans doute dû leur raconter une version particulière de l’histoire de la civilisation des Armurois. Et par conséquent, ta venue est synonyme de mauvais présage. Tu soupires et baisses la tête. Non pas que tu t’attendais à être accueillie en héroïne. Tu pensais simplement avoir l’air moins… différente.
Au bout d’une demi-heure, vous grimpez des marches en direction d’un palais entièrement fait d’un bois particulièrement ancien, qui doit dater de plusieurs millénaires. Tout d’un coup, les soldats qui t’accompagnent s’arrêtent, tandis que leur chef s’approche de toi et te fait signe de passer la porte de la bâtisse.
« I aran erein na-hi an cin. » ordonne-t-il, sur le même ton solennel que tout à l’heure.
Tu hoches la tête. Pas besoin de parler leur langue pour comprendre que le roi t’a accordé une audience avec lui et que tu n’as pas d’intérêt à lui manquer de respect ou à le défier. De toute façon, t’affronter n’a pas l’air d’être son intention non plus. Du moins, pour le moment. Mais tu n’as aucune idée de ce qu’il compte faire une fois qu’il te rencontrera. Si ce que Haniel a dit est vrai, il sait pourquoi tu es ici, mais tu n’as aucune idée de jusqu’où les pouvoirs d’un Armuroi peuvent aller. Est-ce qu’il t’a observé depuis que tu as l’Armure Noire en ta possession ? A-t-il un moyen de communiquer avec ses anciens frères d’armes ? Et si jamais il ne consent pas à t’aider ? Ou qu’un affrontement est inévitable ?
Dans tous les cas, il va falloir faire preuve de prudence. Mais même cela ne vaudra rien s’il a déjà pris une décision au moment même où tu as traversé le portail des Ruines d’Alpha menant à ce monde-ci.
| | | | Mary Nephilim
C-GEAR Inscrit le : 05/09/2014 Messages : 1509
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| Un mélange d’austérité et de magnificence. C’est ainsi que je décrirais les lieux au moment où je passe la porte du palais. Il n’y a pas beaucoup de décorations, mais la taille des lieux ainsi que le reste du mobilier, probablement taillé dans le même bois que celui qui a permis la construction de l’édifice, me donne l’impression de n’être qu’une simple roturière. Ce n’est pas exactement comme la première fois que je suis entrée dans le Château Nephilim. Peut-être est-ce parce que c’est là que je suis née, mais dans les ténèbres et le froid presque perpétuel de la demeure de mes ancêtres, il y a tout de même quelque chose d’accueillant. Bien que des choses atroces aient eu lieu là-bas, et que des forces obscures aient été scellées en son sein, je n’arrive pas à voir cet endroit comme maudit, sans doute parce qu’il s’agit en un sens de mon héritage, et que j’ai décidé de prendre en main le destin de ma lignée.
Mais ici, j’ai l’impression qu’il s’agit de l’inverse. Est-ce parce que j’ai rencontré ces étranges individus, qui m’ont bien fait comprendre que malgré mon Armure Noire, je suis tout ce qu’il y a de plus extraordinaire pour eux ? Non. Je crois que c’est propre à ce monde tout entier. Depuis que mes pas m’ont amené ici, je me sens bien – trop bien, en réalité – mais pas totalement en paix. Si je n’y prends pas garde, je pourrais oublier la raison de ma venue, mais ces soldats et l’appel de Tiphereth m’ont bien rappelé que la réalité est quelque peu différente.
Je m’avance par-delà la grande table qui doit faire office de lieu de banquets et autres libations pour le monarque de ces lieux et je me dirige vers ce qui a l’air d’être la salle du trône. Après avoir monté quelques marches, je constate que la lumière du soleil passe largement à travers les « colonnes » que les tentaculaires branches de l’arbre millénaire qui sert de fondation à l’édifice. J’y vois une sorte de large balcon de marbre, mais mon regard se focalise rapidement sur quelque chose de beaucoup plus près, à une cinquantaine de mètres. Ou plus précisément, sur l’être assis sur le trône, et qui m’observe sans éprouver la moindre once de méfiance. Je ressens une étrange sensation, preuve que l’Armure Noire essaie de me dire quelque chose, mais je n’ai pas besoin d’elle pour comprendre de qui il s’agit.
« Sois la bienvenue, Mary Nephilim. »
Sa voix…
Mon cœur rate un battement.
Sa voix douce, délicate et raffinée. Sa voix empreinte d’assurance et de dignité. La voix d’une entité à qui l’on ne peut refuser quoi que ce soit. Ses longs cheveux verts ondulent au gré du vent entrant depuis le balcon, et me font penser à des fils de soie, si doux au toucher. Ses yeux d’un bleu si profond et envoutant. Ses doigts fins qui parcourent les traits androgynes de son visage.
Je me sens prise d’une étrange chaleur, presque suffocante, alors que mes jambes peinent à me supporter. Mon cœur se resserre et il me faut toute la volonté du monde pour soutenir son regard.
Je ne comprends pas. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. C’est un sentiment si étrange…
Si. En fait, je comprends totalement. Le reste du monde, que ce soit celui-ci ou notre monde d’origine, n’existe plus à mes yeux. Il n’y a qu’elle. Sa présence détruit et remplace tout ce qui pourrait avoir de la valeur habituellement.
Je veux cette personne. Je la veux toute entière. Et je veux être à elle. Que nos corps et nos cœurs se joignent, pour atteindre ce sentiment si particulier et pourtant si logique. Si l’avatar de Tiphereth me le demande, je me mettrai à genoux et j’exécuterai tous ses souhaits. Si elle veut que je la domine, je m’y plierai également. Le plaisir serait le même dans les deux cas. Mais ce n’est pas juste physique. Ce n’est pas juste psychologique. C’est un tout. Un désir pur dans son entièreté.
« Je t’attendais. » poursuit mon vis-à-vis. « Depuis que tu as hérité de l’Armure Noire de Zephiel, j’ai suivi ton parcours avec grand intérêt. Je comprends pourquoi tu as réussi à l’obtenir, bien que tes chances de succès étaient loin d’être minces. »
Je suis suspendue à ses lèvres, et en même temps, ses mots me paraissent lointain. Je ne fais que voir sa grâce dans ses mouvements, au moment où l’avatar de Tiphereth se redresse et s’approche de moi. Cette personne ne porte qu’une simple et ample tunique blanche, laissant ses jambes et ses pieds nus. Si elle devait se coller à moi, je serais sûre de sentir ses formes, de les toucher, de les désirer. Mon cœur s’emballe, alors que mes joues s’empourprent. J’ai l’impression d’être incapable de bouger, de ne plus être maitresse de mon corps. M’aurait-on lancé un sort ? Je n’en ai que faire.
« Mais où sont mes manières ? » se rappelle tout d’un coup cette entité angélique qui se tient devant moi. « Mon nom est Michael. Michael de Tiphereth. J’ose espérer que ton séjour ici sera agréable. »
Elle n’est plus qu’à moins d’une dizaine de mètres. Bientôt, je pourrai sentir son souffle, son odeur…
Quand soudain, je sens à nouveau l’Armure Noire parler à mon esprit. Et mon instinct de survie reprend le dessus.
| | | | Mary Nephilim
C-GEAR Inscrit le : 05/09/2014 Messages : 1509
Région : Kalos
| Une seconde plus tard, et c’en était fini de toi. Dès lors que tu te décales sur la droite, ce qui semble être une chaîne rougie par l’incandescence te frôle la tête. Un peu plus, et la brûlure provoquée par l’impact, couplée à la vitesse avec laquelle l’arme s’est dirigée vers toi, aurait provoqué une mort rapide, et non sans douleur. Tu tournes la tête, et te rends compte que l’attaque vient bel et bien de la personne que tu admirais il y a encore un instant. La chaîne provenait de sa manche, et à cette distance et à cette vitesse, c’est juste un miracle que tu aies eu le réflexe d’esquiver.
Non. Ce n’est dû qu’à l’Armure Noire. Aucun être humain normalement constitué n’aurait été capable de survivre. Et sans doute beaucoup de Pokémon également, même parmi les plus puissants.
« Bien, il semblerait que je n’ai pas perdu la main. » constate Michael. « Pas seulement en combat. »
Ce sourire sur son visage te met mal à l’aise. Tu n’arrives pas à être en colère face à un tel affront, pourtant. Mais tu ressens tout un concentré d’émotions négatives, et la plus grande parmi elle est un mélange d’embarras et de honte envers toi-même. Tu as été charmée par cette personne qui se trouve devant toi en un claquement de doigts. Pendant cet instant, tu as absolument tout oublié. Toute envie de vengeance contre Arceus. Tout l’amour que tu peux porter à Kaz. Tout a été balayé par un simple pouvoir de séduction de l’Armuroi. Et pourtant, toujours aucune once de haine ou de fureur.
« Je vois cependant que tu as encore beaucoup à apprendre. » poursuit l’avatar de Tipheret. « Tu n’as réussi à survivre que grâce à l’Armure Noire. Sans elle, je n’aurais même pas eu besoin de matérialiser mes chaines pour détruire ton esprit. Sans même m’approcher de toi, tu serais morte noyée dans l’extase, en ce moment. »
Son gloussement te fait baisser la tête. Il n’y avait pas lieu d’en rajouter. Tu serres les poings face à ta propre impuissance.
« Ce sera la dernière fois. » déclares-tu, autant à son attention qu’à toi-même.
« Dans ton état, sûrement pas. » réplique calmement Michael. « Et je ne parle pas que de moi, mais de tous les autres Armurois. Tu as réussi à vaincre Zephiel parce que ce n’était que son esprit qui contrôlait l’Armure Noire. Nous ne sommes peut-être plus au sommet de notre puissance, mais nous sommes encore pourvus de la plupart de nos pouvoirs, même désunis et dans des mondes différents. »
Tu arques un sourcil, intriguée. S’il connait tes plans, pourquoi ne t’a-t-il pas tué, à ce moment-là ? Pourquoi te dit-il tout ceci ? Pour te décourager ? Il te faudra bien plus que ça.
Non. Ce n’est pas vrai. Il l’a prouvé tout à l’heure. Il peut faire tout ce qu’il veut avec toi, même avec toute ta détermination. Alors pourquoi ?
« Tu as besoin d’un maitre, Mary Nephilim. » poursuit l’hôte de Tipheret. « D’un guide qui te permettra d’exploiter tes capacités. Malheureusement, Zephiel n’a pas pu remplir ce rôle, alors il te faut quelqu’un pour le remplacer. »
Il marque une pause, et tu n’as pas besoin de plus pour comprendre qu’il vient de se proposer. Mais quelque chose ne colle pas. C’est trop facile. Et il n’a aucun intérêt à le faire. En tout cas, pas à ta connaissance.
« Je ne vois pas pourquoi je devrais vous faire confiance. » rétorques-tu. « Si vous avez besoin d’une esclave, vous allez devoir m’asservir comme vous l’avez fait plus tôt. »
Michael secoue lentement la tête. Tu t’attendais à ce que ta réponse à sa suggestion soit mal reçue, mais ce n’est pas le cas.
« Tes objectifs ne se mettent pas en travers des miens. En voyageant dans ce monde, j’ai pu bâtir mon propre royaume. Mes sujets me servent fidèlement et vivent en parfaite harmonie avec la nature. Tant que tu ne perturbes pas cet équilibre, je n’ai pas à te considérer comme mon ennemi. Arceus et Haniel, en revanche… »
Ses mots ont du sens, bien que tu ne saches pas s’il faille questionner son autorité ouvertement. Le pendant obscur de Tipheret n’est autre que Thagirion, le Qlipah de la Fausseté. Et en ce sens, ce que tu as vu du royaume de Michael te semble correspondre à ce que tu as pu lire là-dessus jusqu’à présent. Cet endroit est ce qui ressemble le plus au paradis tel que tu le connais, et en même temps, tu ne peux pas t’empêcher de trouver que cela manque de quelque chose. Il est comme… trop parfait. Mais quoiqu’il en soit, il perçoit bel et bien tes ennemis comme une menace pour lui. C’est une raison suffisante.
« Dans ce cas, si vous m’en jugez digne, je suis prête à suivre vos enseignements. » acceptes-tu enfin. « En espérant simplement que vous tiendrez parole. »
« Je ne peux pas prétendre achever complètement ta formation quand des ennemis comme Arceus et Haniel peuvent agir à l’heure où nous parlons, mais tu devrais pouvoir faire des progrès suffisants pour que tu puisses apprendre à te débrouiller par la suite. » assure Michael. « Dans ce cas, ne perdons pas plus de temps. Ton entrainement débute aujourd’hui, Mary Nephilim. »
Nombre de mots : 908 | | | | Mary Nephilim
C-GEAR Inscrit le : 05/09/2014 Messages : 1509
Région : Kalos
| Après un signe de tête de sa part, tu suis Michael par-delà les « colonnes » de bois qui servent de fondation à la pièce, pour arriver dans ce qui semble être une cour intérieure remplie de fleurs dont les noms te sont totalement étrangers. En fait, si quelqu’un qui a pu connaitre ta vie d’avant aurait pu comparer l’agencement de la cour à celle qui se trouvait dans ton église, en ce qui concerne les espèces de plantes qui la composent, c’est loin d’être le cas. Elles ont des tailles, des couleurs différentes, tout comme la forme de leurs pétales. Mais aucune n’est pourvue d’épines. Pas étonnant, quand tu as fait toi-même l’expérience de son pouvoir sur toi. Tout ici exprime la douceur tout autant que la magnificence. En fait, les seules ronces présentes ici sont celles cachées par toute cette élégance et cette grâce.
Michael s’arrête au centre de la cour et te fait face.
« Tu sembles cela dit avoir pris conscience de l’influence de ta Sephira. » [/b][/color]remarque l’avatar de Tipheret. « C’est un bon début. Tu constateras que cela constituera la base de ce que je vais t’enseigner. »
Ses chaines, toujours enroulées autour de ses bras, disparaissent en un éclat, comme si elles n’avaient jamais existé.
« Une Sephira a son indépendance. » explique-t-il. « C’est une force extérieure qui te donnera des informations supplémentaires sur ce qui t’entoure, ainsi qu’une sorte d’instinct individuel, qui protège son porteur. C’est ce qui vient de t’arriver, et tu sais à présent que tu peux compter sur elle en cas de danger. »
L’avatar de Tipheret claque des doigts, et tout d’un coup, une flamme se matérialise dans la paume de son autre main. Mais il ne s’agit pas d’un feu magique comme ce que peut parfois produire Abigail. C’est un véritable feu, non seulement dans la chaleur, mais aussi dans son odeur. Non, c’est plus que ça. C’est comme si l’Armure, ou plus exactement la Sephira en ta possession, te donnait en temps réel certaines informations concernant ce qui se déroule devant toi. Ce n’est pas de simples flammes comme un Pokémon Feu pourrait en créer. C’est le concept de « feu » dans son intégralité. Tu as l’impression qu’il pourrait littéralement tout faire avec la notion de « feu », qu’il peut tout créer du moment que cette information est incluse dans son œuvre. Une déflagration, un deuxième soleil, peut-être même un Pokémon Feu. Tout semble possible.
« Ce genre de magie peut être créé par la pensée dès lors que tu décides de puiser dans la force spirituelle de ta Sephira. » t’enseigne l’avatar de Tipheret. « Mais ce qui en découlera ne peut venir que de toi. Zephiel pouvait manipuler la foudre en combat, mais rien ne dit que tu suivras sa trace. »
« Vous voulez dire que je peux potentiellement créer ce que je souhaite ? »
« Pas exactement. Tu as une prédisposition qui t’es révélée lorsque tu utilises ta Séphira pour la première fois. Mais Zephiel a déjà réussi à détourner son utilisation à d’autres fins, en effet. Raziel et lui étudiaient constamment l’étendue de leurs pouvoirs pour tenter d’en déceler tous leurs secrets. »
Un doute te vient cependant en tête alors que tu révoques l’Armure Noire et que Michael t’explique comment cela fonctionne. Cela ne s’applique que pour une simple Sephira, mais qu’en est-il d’une Sephira complétée par son Qlipah ? Est-ce un simple boost de puissance ? Ou bien son pouvoir est-il mélangé à celui qui t’a submergé après avoir soumis Satariel ? Dans tous les cas, tu ne sais pas si tu dois lui en parler. Tu ne sais pas quelle serait sa réaction. Peut-être que tu serais vue comme une personne hostile dès lors que tu lui parlerais de ton acquisition du Qlipah. Mieux vaut donc attendre un moment plus opportun, quitte à t’entrainer seule. Pour commencer, autant appliquer à la lettre les instructions que l’on te donne.
« Tu dois travailler de concert avec ta Sephira. » renchérit Michael. « Entre en symbiose avec elle, de la même façon que quand tu utilises l’Armure. C’est le premier pas pour atteindre le pouvoir que tu cherches. »
Tu t’exécutes immédiatement, considérant que le plus tôt tu maitriseras ce pouvoir, le mieux ce sera. Mais vider ton esprit est plus difficile que de simplement faire appel à l’Armure Noire. L’appréhension est davantage présente, entre la nature même de ce qui résultera de la Sephira et la possibilité que tout soit influencé par le Qlipah. Tu respires un grand coup pour te calmer, et tu fermes les yeux, afin de chercher plus facilement ce fameux potentiel que tu n’as encore jamais exploité pour autre chose que pour influencer un Pokémon, comme ce que les Sephiroth sont censés faire, d’après les rares livres qui traitent de leur existence.
« Medstallpadongraphfam. » constate l’avatar de Tipheret, non sans exprimer une certaine surprise. « Se pourrait-il que Zephiel l’ait également perçu ? »
Lorsque tu rouvres les yeux, tu ne perçois pas d’énorme changement, si ce n’est une sorte d’enveloppe noire recouvrant ta protection à la couleur de jais. A la réaction perplexe de ton vis-à-vis, tu observes davantage l’aura d’énergie qui t’entoure. On dirait certaines attaques de Pokémon, et tu pourrais presque les nommer. Vibrobscur, Ombre Nocturne, et de manière plus extrapolée, Aurasphère, pour ne citer que celles-là. Mais pour savoir si ce que tu possèdes a la même portée destructrice que ces capacités, il n’y a qu’une seule façon.
Nombre de mots : 938 | | | | Mary Nephilim
C-GEAR Inscrit le : 05/09/2014 Messages : 1509
Région : Kalos
| Tu fais un pas en avant, mais alors que tu accomplis ton action, tu en ressens immédiatement le contrecoup. L’aura d’énergie disparait subitement, et tu as beau chercher à revenir au point de départ, c’est beaucoup plus compliqué qu’il n’y parait. Pourtant, tu as fait le vide pour atteindre un niveau de concentration important, malgré le doute et l’incertitude qui t’assaillent par rapport au Qlipah.
« Une chose à la fois. » dit Michael devant ton étonnement. « Ce genre d’entraînement prend plus de temps que tu ne l’imagines. Invoquer l’Armure est l’équivalent d’un instinct de survie, mais les pouvoirs latents d’une Sephira sont beaucoup plus volatils. Vois-là comme une entité à part entière, à qui tu empruntes sa force en échange de ton corps comme réceptacle. Ce n’est pas tout de l’utiliser comme source d’énergie. Il faut encore que vous vous habituiez à l’autre. »
Sa réponse est logique, bien que décevante. Mais tu devais bien te préparer à ce genre d’éventualité, au bout d’un moment. Et en un sens, ce n’est peut-être pas plus mal. Cela évitera de trop te dépenser rapidement, et de t’en remettre à des forces bien plus obscures. Et dans un autre registre, un peu de méditation ne te fera sans doute pas de mal. Compte tenu de tes activités, ce genre d’arrêt forcé peut paraitre contraignant et considéré comme du temps perdu, mais cela te permettra peut-être de te recentrer un peu, et de faire redescendre la pression que tu peux parfois te mettre, afin d’être plus efficace plus tard.
« Y a-t-il quelque chose que je dois rechercher en particulier pour me rapprocher de la Sephira ? » t’enquis-tu. « Une façon de communiquer avec elle, peut-être ? »
« Ce n’est pas un processus que tu peux forcer. Cela peut prendre des jours, des mois, parfois. Mais si elle veut te parler, elle fera marcher les stimuli de ton corps comme une manière de communiquer. C’est ensuite à toi d’interpréter ce qu’elle dit. »
Visiblement, tu n’as guère le choix. Ne voyant pas vraiment autre chose à faire, tu progresses dans la cour intérieure et tu t’assois en tailleur près des fleurs, en veillant à essayer de ne pas les écraser pour ne pas contrarier ton hôte. Mais au lieu de te laisser te concentrer, Michael se rapproche de toi, et se met à ta hauteur.
« Je n’ai jamais vu une Sephira révéler ce type de pouvoir chez un individu. Tu m’as l’air spéciale, Mary Nephilim. Je me ferai une joie d’entendre ton histoire lorsque tu me rejoindras à ma table. »
Tu sais que tu devrais te sentir honorée, mais tu n’es pas spécialement convaincue. A la place, tu préfères laisser passer cela pour de l’humilité.
« Je suis encore loin de votre niveau. Nous célébrerons mes particularités quand je saurai les maîtriser. »
« Derrière toutes ces prouesses se cache donc un travail acharné et un mental d’acier. » constate Michael. « Ce sont de bonnes qualités, pour devenir Armuroi. Mais un guerrier sans repos n’est pas au sommet de sa force. Procède étape par étape au lieu de gaspiller ton énergie. »
Son conseil est tout à fait logique, bien qu’il ne te plaise pas. Mais ce n’est pas plus mal ainsi. Il aura moins l’occasion de déceler la présence de ton Qlipah de cette façon. Peut-être que ton apprentissage peut se faire d’une autre manière, dans ce cas ? Puisque tu as devant toi un vestige du passé, c’est une chance inouïe que de pouvoir lui demander ce que tu veux sur la civilisation des Armurois.
« Dans ce cas, éduquez-moi sur l’héritage que vous nous avez laissé. » lui demandes-tu. « Nous en savons si peu à votre sujet. Notre monde a quasiment oublié l’existence de votre ère. Racontez-moi comment était votre vie dans la Forteresse Céleste. »
Sa réaction te surprend quelque peu. Dans son regard se trouve un certain amusement devant ta soif d’apprendre, mais il se noie très vite dans un océan de regret, mais aussi, paradoxalement, de dédain.
« C’est très certainement comme tu te l’imagines. » répond simplement l’avatar de Tipheret. « Mais ce n’était que le prototype du monde que j’ai construit ici. Mon œuvre est à plus grande échelle, plus polie, plus à mon image. Ma civilisation n’est pas encore aussi évoluée, mais il lui faut simplement du temps. Une lingua franca a déjà commencé à s’instaurer, et avec elle, les concepts et notions philosophiques arriveront plus rapidement. De même que l’envie d’explorer, d’exploiter de nouvelles technologies. Elle surpassera Babel en temps voulu. »
Babel… Comme la Tour de Babel des religions sémites ? Ce serait de là que ce nom viendrait ? Il ne peut pas s’agir de la seule bribe de souvenir que les humains transportent avec eux dans ton monde. Il doit y avoir autre chose, mais il faut croire que Michael n’a pas tout à fait l’air d’être nostalgique de cette ère.
Nombre de mots : 842 | | | | Mary Nephilim
C-GEAR Inscrit le : 05/09/2014 Messages : 1509
Région : Kalos
| Malgré tout, tu parviens à obtenir quelques informations sur Babel et la civilisation qui florissait en son sein. S’ils n’en étaient pas à la technologie que vous possédez à la Team Galaxy – d’où la surprise de Zephiel quand tu as dû passer son épreuve – ils étaient bien plus avancés que ce qu’avance la plupart des écrits. Certains des bâtiments qui se trouvaient à l’intérieur de cette Forteresse Céleste s’élevaient à une centaine de mètres au-dessus du sol, comme des prototypes des gratte-ciels actuels, mais leurs ascenseurs étaient bien différents : il ne s’agissait non pas de se rendre à l’intérieur du bâtiment pour gravir les étages avec un quelconque système de poulies, il fallait se rendre sur une plateforme à l’extérieur, sur laquelle se trouvait une console d’une technologie que tu as encore du mal à te représenter. En passant la main dessus, la plateforme se soulevait et atteignait l’étage désiré en lévitant, comme le Vol Magnétique de certains Pokémon. Il serait très certainement possible de reproduire cela aujourd’hui, mais pas en utilisant les mêmes moyens. Il faudrait très certainement utiliser d’autres ressources que ce que l’union des Sephiroth pourrait fournir en termes d’énergie, et en grosse quantité pour ne serait-ce que reproduire une fraction de leur pouvoir.
Mais il ne s’agissait pas juste de praticité. Cette civilisation était également très avancée dans l’exploitation des beaux-arts et de la créativité d’une manière générale. Les jardins suspendus y étaient fréquents, de même que les sculptures et les tableaux représentant la grandeur et la splendeur de ces lieux ainsi que des gens qui y vivaient. On y jouait d’ambitieuses pièces de théâtre narrant les légendes d’antan, avec des moyens qui, quand Michael t’en parle, te fait penser à des Concours de Coordination. Il semblerait même que, grâce à cette même énergie commune dont la population pouvait se servir grâce aux Sephiroth, il était possible d’enregistrer les meilleures performances et de les revoir, comme des vidéos sur un téléphone portable. Elles étaient alors conservées comme des tableaux, que tout un chacun pouvait garder chez soi.
Cela dit, et à ta grande surprise, Babel possédait également des avancées surprenantes pour l’époque en termes d’aptitudes martiales. Toi qui pensais que les Armurois étaient suffisants pour défendre la Forteresse Céleste, il était clair que ce n’était visiblement pas le cas. S’ils n’étaient pas vraiment pour l’expansionnisme, ils défendaient fièrement leur mode de vie avec des tirs d’éclairs, de feu et de glace, à la manière des Triplattaques. Les armes qui leur servaient de catalyseurs, selon la description de l’avatar de Tipheret, étaient équivalent à ce que vous appelleriez aujourd’hui « fusils » ou encore « pistolets », mais ils n’avaient pas pour autant renoncé aux armes de corps à corps traditionnels. Leurs épées et leurs lances étaient gravées de runes ayant chacune des effets différents, tandis que leurs boucliers et leurs armures étaient serties d’autres qui les rendaient plus résistants encore que l’acier.
On dirait que, d’une certaine façon, les humains se sont souvenus partiellement de ce savoir. C’est en tout cas la conclusion que tu en tires au fur et à mesure de son récit. Mais sans les moyens technologiques et énergétiques des Armurois, l’Humanité a construit quelque chose de plus rudimentaire, bien que tout aussi efficace, grâce au travail conjoint réalisé avec les Pokémon. Par ailleurs, il semblerait aussi que vos différences en termes de créativité ont ainsi résulté en des avancées dans des domaines distincts, d’un côté comme de l’autre. Si d’un côté, tu es satisfaite de te rendre compte que vous n’avez pas tout oublié suite à la chute des Armurois, tu as toutefois l’impression que l’Histoire se répète, d’une certaine manière. C’est donc ainsi que tu décides de faire part de tes inquiétudes.
« Est-ce qu’Arceus a cherché à vous attaquer frontalement avant de se servir de l’un d’entre vous pour parvenir à Ses fins ? » veux-tu savoir.
« C’est exact. » admet Michael après un silence. « Mais je crois comprendre ta question. Les paroles d’Haniel te perturbent, n’est-ce pas ? »
Tu hoches la tête.
« Comment le savez-vous ? »
« Nous avons tous vu de quoi il en retournait, lorsque tu as invoqué l’Armure Noire pour la première fois et que ce traitre est venu à ta rencontre dans sa forme spirituelle. Même s’il est notre ennemi, il possède toujours une Sephira. Il est difficile de détruire un lien aussi puissant que celui qui unit les Sephiroth entre eux. Il peut s’en servir à son avantage, mais nous aussi. »
A moins que Haniel en ait également conscience, et qu’il ait donc profité de t’avoir rencontré pour lancer un avertissement à ses anciens frères d’armes. Sans son intervention, Michael aurait peut-être été plus apte à te prêter son pouvoir. Mais la mise en garde était claire : ceux qui te prêteront assistance mourront sans autre forme de procès.
Nombre de mots : 824 | | | | Mary Nephilim
C-GEAR Inscrit le : 05/09/2014 Messages : 1509
Région : Kalos
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« La Loi de la Causalité. » soliloque l’avatar de Tipheret. « C’est ce que tu redoutes. Comme nous tous. »
Certains l’appellent le Plan d’Arceus, d’autres le destin. Mais si je n’ai pas peur de me dresser contre cela, ce qui m’inquiète est bien plus profond.
« C’est un cycle de naissance et de mort, auquel personne n’échappe. Pas même un Armuroi. »
Et c’est ce qui rend le Pokémon Divin si puissant. Poussière tu étais, et poussière tu retourneras. Le monde créé à partir du Néant par l’intermédiaire d’une intervention divine, finira à nouveau dans le Néant. Cela n’a rien de nouveau pour moi, qui ai baigné dans la religion depuis mon plus jeune âge. Mais maintenant que quelqu’un comme Haniel l’a mentionné, j’ai l’impression que cette vérité vient de refaire surface, et qu’elle me blesse comme une vive brûlure me léchant la peau. Elle attise la haine dans mon cœur, mais j’ai peur qu’elle me consume bien avant que je ne puisse faire quoi que ce soit.
« Nous y avons tous réfléchi, crois-moi. » explique l’Armuroi. « Et nous en sommes tous venus à la même conclusion. »
« Pour votre survie et celle de votre idéal… » murmuré-je. « Pour échapper à la Loi de la Causalité, vous avez choisi l’exil. »
Mon poing se serre en voyant le regard neutre de Michael. Il a l’air de l’avoir accepté, et cela me dégoûte. Non, c’est pourtant parfaitement logique. Il a un monde à son image, maintenant. Dès lors qu’il ne représente pas une menace pour Arceus, il ne sera pas en danger. En a-t-il lui-même conscience ? Je n’en ai aucune idée.
« Nos avis divergent à ce sujet. Je ne te cacherai pas que je suis content d’avoir pu recréer et poursuivre mon œuvre, maintenant que j’ai l’emprise sur ce monde, tout comme quelques-uns ont pu le faire. Mais d’autres n’ont pas la même opinion. Certains se sont enfermés dans leur chagrin, d’autres ont même décidé de se plier aux règles des mondes qui les ont accueillis, et sont devenus leurs protecteurs. Mais Zephiel était encore le seul à vouloir poursuivre le combat. Jusqu’à ce que tu interviennes. »
« Et je prouverai ma valeur. Je vous montrerai que la bataille contre Arceus mérite d’être poursuivie, jusqu’à ce qu’Il soit vaincu. »
« Il ne s’agit pas de me prouver quoi que ce soit. »
Il ne répond pas avec véhémence ou même le moindre sentiment négatif. Est-ce parce qu’il a accepté son sort ? Ou bien…
« Maintenant que j’ai vu ce que l’Armure a éveillé en toi, je sais que tu sauras faire bon usage de ce pouvoir. Mais je ne peux pas te donner ma Sephira pour autant. Pas tant que mon œuvre n’est pas achevée. »
Il lève la tête et contemple le ciel, dont le soleil brille de mille feux. En suivant son regard, je me rends compte que l’astre solaire est bien plus grand que là d’où je viens. Comme une boule de feu géante illuminant le monde entier de sa lumière aveuglante et l’enveloppant dans une douce chaleur. Pire encore, je me rends compte qu’il n’a pas baissé depuis mon arrivée, comme si le temps était suspendu, ou que le concept de la nuit ou de la lune n’existaient pas, ici. L’observer en est presque hypnotique. De la même façon que l’avatar de Tipheret a réussi à m’envouter plus tôt dans la journée.
Mais si tel est le cas… Est-ce donc vraiment cela ? L’œuvre à laquelle il aspire ?
« Tu es bien entêtée. » constate Michael. « Tiens-tu tant que ça à poursuivre ton entraînement aussi tôt ? »
« Non. » réponds-je. « Je vais suivre votre conseil. Mais je crois que je viens de me rendre compte de quelque chose que je n’approuve pas. »
En vérité, il y a deux faits majeurs que je ne parviens pas à accepter. Tout d’abord, il me parait évident que cette « œuvre » que Michael tente de réaliser est totalement fausse. Trop parfaite, trop aseptisée. Il manque à cet endroit ce que tant de personnes détestent dans mon monde. Il n’y a pas assez d’ombres, ici. Les ténèbres ne peuvent pas contrebalancer cette lumière aveuglante. Il manque une nuit, ou, faute de mieux, une éclipse. Il faut de la souffrance pour donner plus de valeur aux plaisirs de la vie. C’est une triste réalité, mais je dois admettre que depuis que j’ai commencé mon voyage, j’ai aussi eu des moments de joie. Les sentiments qu’éprouvent Kaz et Judith envers moi, ou encore certaines rencontres que j’ai pu faire, en sont la preuve, et c’est l’une des raisons pour laquelle je ne changerais aucun de mes choix si tout ceci était à refaire.
Mais la deuxième chose est encore plus ébranlante. Je commence à comprendre, en entendant Michael, que certains d’entre eux ne sont pas restés cachés par lâcheté. Parmi les Armurois, il y en a qui ont trouvé un havre de paix. Et dans ce havre se trouvent d’autres peuples, que je peux potentiellement amener à la ruine en t’accaparant les Sephiroth.
« Je dois m’absenter un moment. »
Ce n’est pas ce que je veux. Il doit y avoir un autre moyen.
Nombre de mots : 893 | | | | Mary Nephilim
C-GEAR Inscrit le : 05/09/2014 Messages : 1509
Région : Kalos
| Tu marches devant toi, sans savoir vraiment où aller. Michael peut te retrouver sans le moindre problème, mais tu t’en moques. Tu as besoin d’être seule un moment, de réfléchir à comment contourner le problème qui vient de se poser devant toi. Mais alors que tu pensais avoir perdu l’avatar de Tipheret de vue, que tu pensais avoir trouvé un moment de solitude dans cet immense jardin intérieur, sa voix fait à nouveau surface.
« Je sais ce que tu penses, Mary Nephilim. »
Au moment où tu te retournes, tu aperçois la silhouette de l’Armuroi. Mais contrairement à tout à l’heure, Michael a revêtu non pas une tunique blanche, mais une protection aux couleurs d’émeraude, un peu plus foncée que la teinte de ses longs cheveux verts. Autour de ses gantelets sont enroulées de longues chaines incandescentes, comme si elles étaient perpétuellement en train de brûler. Ce n’est ni plus ni moins que l’Armure de Tipheret, la Sephira de la Beauté. Sa puissance est resplendissante, comme le soleil qui brille aussi haut dans le ciel. C’est comme si l’astre du jour se tenait juste en face de toi. Selon certaines représentations mythologiques auxquels on se réfère, il se pourrait bien que tu te trouves devant un Ange.
« Et je sais à présent que tu es confrontée au même dilemme que celui qui s’est posé à moi, jadis. Mais il n’y a pas de troisième issue. Tu repartiras d’ici une fois ta formation achevée, ou tu m’affronteras et récupèreras ma Sephira, condamnant l’œuvre que j’essaie d’achever. Tu dois faire un choix. Et dans une alternative comme dans l’autre, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour accomplir ma destinée. »
Ton poing gauche se serre à un point que tu aurais probablement saigné, si tu avais des ongles qui pouvaient rentrer dans ta chair. Ton épaule gauche frissonne, alors que la Sephira ressent l’appel de sa congénère, mais aussi tes sentiments contradictoires. Elle se tient prête à laisser place à l’Armure Noire, dès lors que tu l’invoqueras.
« Je vous en sais gré pour votre enseignement. » concèdes-tu. « Toutefois, je ne peux pas repartir d’ici sans votre Sephira. »
Michael ne répond pas, et se met à la place en position de combat, attendant que tu en fasses de même. Mais tu ne réponds pas à sa déclaration en duel.
« Mais même si je trouve votre « œuvre » abjecte et vouée à l’échec, je ne peux me résoudre à vous vaincre et à vous arracher votre Sephira de force. Je ne suis pas un destructeur ou un bourreau, comme Arceus. Alors vous me donnerez votre Sephira sans que nous ayons à nous battre. »
A ces mots, les chaines de Michael s’agitent et volent dans ta direction, guidées par la pensée de l’avatar de Tipheret. Te forçant la main, tu fais appel au pouvoir de Binah et invoques ta propre Armure, te permettant de bloquer le coup avec un peu moins de difficulté. Mais maintenant, l’une d’elles s’enroule autour de ton bras gauche, limitant ainsi tes actions.
« Il n’y a pas d’alternative, Mary Nephilim. Ce que tu cherches à accomplir ne sera jamais rien d’autre qu’une chimère. »
L’intensité de l’incandescence des chaines augmente, tandis que Michael cherche à t’atteindre le visage. Mais tu profites de l’absence de douleur dans ton bras gauche pour le tirer vers toi de toutes tes forces, et ainsi parer le coup. Tu les attrapes ensuite de ta main emprisonnée, et tentes d’amener l’Armuroi vers toi grâce à tes aptitudes martiales. Mais alors que tu es prise dans le feu de l’action, une voix incompréhensible s’immisce dans ton esprit. Ce n’est pas tout à fait la même chose que quand la Sephira te parle. Ceci n’est pas de l’ordre du sacré… mais du démoniaque. Tout comme son pendant lumineux, la force maléfique que constitue Sathariel se met à ton service. Mais dois-tu te jeter à corps perdu vers cette option, compte tenu des résultats catastrophiques de la dernière fois qu’elle a pris possession de ton corps ? Pourtant, elle est là, insidieuse, au point qu’elle te rend peut-être un peu trop confiante.
« C’est aussi ce que disait Zephiel peu de temps avant sa défaite. » siffles-tu. « Et je me tiens là, devant vous. Affronter de front la Loi de la Causalité ne me fait pas peur. »
Tu cherches à donner un grand coup vers toi pour surprendre ton adversaire, mais, au contraire, les chaînes disparaissent subitement. A la place, une colonne de feu jaillit de ses mains, que tu esquives en te penchant en arrière. Il s’en est fallu de peu avant que ton visage ne soit complètement carbonisé. Le souffle de l’attaque te fait tomber à la renverse, alors que tu vois les mains de l’avatar de Tipheret entièrement recouvertes par les flammes. Ses yeux rougissent, comme deux soleils au bord de la supernova.
« Alors prépare-toi à regretter ton erreur, Mary Nephilim. »
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