Aujourd'hui, tu sors des sentiers battus. Bien loin de ta zone de confort, te voilà perdu dans la capitale de la région de Sinnoh. Enfin, dire que tu es perdu est un peu exagéré. Tu sais tout à fait où tu te rends et ce que tu t'apprête à faire. En effet, aujourd'hui tu rends visite à un compère streameur que tu connais approximativement. Tu as déjà partagé un peu de ton temps avec lui au travers d'événements créées par d'autres streameur, mais collaborer véritablement avec lui, en duo, c'était du jamais vu. Et cette collaboration n'a rien à voir avec le hasard, puisque c'est ce streameur en question qui t'a invité chez lui, afin de participer à son émission qu'il anime tous les trois-quatre mois, en fonction de s'il trouve l'invité adéquate qui veut bien se prêter au jeu.
Ce streameur répondant au nom de « PrLoven'Pain » - dit PLP – s'est principalement fait connaître grâce à cette émission. Elle relève d'un principe pourtant assez simple : un invité de son choix s'installe confortablement dans son canapé, sous des lumières tamisées, alors que lui est assis dans un fauteuil un peu plus en retrait, de façon à ce que l'invité ne puisse pas le regarder – à moins de se tordre la nuque. Et à l'image d'un psychologue, PLP va passer une heure ou deux à discuter avec l'invité, en lui posant quelques questions et l'incitant à se dévoiler au monde. Intitulée « Professeur à votre écoute » (#PAVE), il avait démarré fort en interviewant l'un des youtubeur les plus connus de votre génération. Une émission se voulant donc bienveillante et qui permet d'en découvrir un peu plus sur son vidéaste favori. Alors évidemment, tu étais plus qu'honoré lorsque PLP est venu te demander si prendre part à cette expérience te branchait. Et tu as accepté sans aucune hésitation.

Sur le chemin pour rejoindre le studio dans lequel tourne PLP, tu te questionnes quelque peu sur ce que tu envisages de dire ou non. Bien qu'il t'ait dit de ne pas trop te prendre la tête et de venir sans aucune préparation, d'y aller au feeling, tu ne peux t'empêcher d'angoisser un peu. La discussion est une base fondamentale de votre espèce que pourtant tu maîtrises avec les pieds. Plus tu te rapproches du lieu de rendez-vous, plus la peur monte dans tes veines. Tu redoutes de dire n'importe quoi et de passer pour une blaireau – comme à chaque fois que tu rencontres quelqu'un de nouveau. Seul face à ta caméra, tu gères sans problème, mais jamais dans ce cas de figure là.

Arrivé devant le studio, le regret bouscule la peur. Ton estomac se noue. Tu te demandes même pourquoi tu as accepté de faire ça. Ce à quoi la raison vient te souffler que c'est tout simplement ton devoir d'influenceur. Tu dois ça à ceux qui te soutiennent au quotidien. Et puis, qu'est ce qui peut vraiment mal se passer ? Absolument rien. Tu prends alors une grande inspiration avant d'appuyer sur l'intercom, comme pour te donner du courage. Tu dois rester sur ta première pensée quand il t'as invité il y a de ça quelques semaines : ça va être fun.

C'est PLP lui-même qui vient t'accueillir, te claquant la bise en te demandant comment tu te sens, comme si vous n'étiez que de vieux potes de toujours. Son attitude emplie d'ondes positives te met instantanément en confiance. Tu as le sourire et tu discutes avec lui sans mal, sans aucune gêne et sans aucun malaise – sans doute une première dans ta petite vie.
Il te conduit alors jusqu'à la salle dans laquelle vous allez vous retrouver pour les prochaines heures à venir. Il t'explique brièvement de quoi vous allez parler, te rappelant que tu es libre de conter ce que tu veux de ta vie. Il te dit également que ce qu'il est en train de t'expliquer, il devra le redire une fois le live lancé, pour les viewers. Alors il s'excuse par avance de la redondance de la chose, mais te promet que tu vas passé un très bon moment – en tout cas, s'il se fit aux avis des précédents invités. Tu lui souris en masquant un léger rire. Tu lui dis qu'il n'a pas à se justifier sur le sujet, ça fait partie de votre métier de streameur de radoter au final.

Une fois ses explications données, il te dit que l'émission ne commencera que dans une demi-heure – l'heure que tu avais effectivement retenue dans son communiqué pour attirer la populace. Ce qui vous laisse suffisamment de temps pour vous mettre à l'aise et discuter de tout autre chose – qui ne concerne pas forcement ta personne. Le tout autour d'un petit buffet que son équipe a préparé en amont, rendant le tout encore plus convivial. L'estomac bien comblé, tu peux affirmer que le regret s'est totalement évaporé, emportant la peur avec lui pour laisser place à l'euphorie.

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Bonjouuuur, c'est moi avec ma petite pelle
Je vais commencer à creuser en A4, en vous remerciant

Arrivé à l'heure fatidique, tu t'installes dans ce fameux canapé dédié à la « thérapinterview » - c'est comme ça que tu aimes décrire son émission, bien que ce soit une fausse thérapie, évidemment. Tu lui demandes si tu peux retirer tes chaussures, n'étant pas à l'aise avec le fait de les avoir aux pieds alors que tu es allongé dans un canapé. Pour toi, ça n'a rien a faire là – sans compter que ce n'est pas très hygiénique. Il te répond que tu peux faire comme tu l'entends, que l'important c'est que tu te sentes vraiment à l'aise. Alors tu t'éloignes un instant pour déposer tes chaussures un peu plus loin – juste au cas où pour ne pas être parasité par une odeur de pieds. Ensuite, tu enlèves ta veste pour n'être qu'en t-shirt, jean et chaussettes. Comme il fait suffisamment chaud ici, avec les lumières braquées sur vous et le matériel qui tourne, tu étais certain de ne pas avoir froid. Et au final, c'est dans cette configuration là que tu te glisses sur le canapé, t'allongeant de tout ton long en sur-relevant tes jambes sur l'appuie-coude à l'opposé de ta tête, ne pouvant faire autrement à cause de ta grande taille. Cette position là permet à Polar de se glisser sous tes jambes afin de taper sa meilleure sieste – car oui, comme à ton habitude, tu n'es pas venu seul ici.

Pendant une dizaine de minutes, tu es livré à toi-même, autorisé à surfer sur ton téléphone si tu le souhaite, histoire de tuer le temps – ce que tu fais, essentiellement pour faire ta petite promo sur les réseaux en postant une photo de ta tronche en double menton, incitant ainsi tes tendres fans à venir t'écouter. Le reste du temps, tu le passes à discuter avec tes amis – en particulier Sharlieh, resté chez vous à Winscor. Durant ce temps là, PLP termine son installation, peaufinant les derniers petits détails avant de lancer le live. Et puis à l'issue de ces dix minutes, il t'informe que vous allez pouvoir vous lancer. Tu l'entends s'installer derrière toi, dans son fauteuil, carnet à la main – tu ne le vois pas, mais il t'a dit juste avant qu'il allait prendre des notes durant cet échange. Il te demande une dernière fois si tu es prêt. Tu ranges ton téléphone dans ta poche – que tu as mis en mode silencieux – puis tu joins tes mains sur ton ventre, confirmant que tout est bon pour toi. Ainsi vous plongez dans le silence absolu. Tu fixes le plafond, restant dans l'attente du top départ. Tu te sais filmé, tu sais que c'est du direct. Mais ce n'est pas à toi de mener la danse aujourd'hui.

« Chers amis, bonsoir. Bienvenue à vous dans mon humble cabinet. J'espère que vous allez bien et que vous êtes confortablement installés pour passer ce petit bout de soirée avec nous. Aujourd'hui, nous recevons un invité de taille, que vous m'avez beaucoup demandé d'ailleurs. Il s'agit de V.asH.S. » « C'est moiiii ». Tu entends à son souffle le sourire difficilement masqué de PLP. Tu affiches un sourire radieux, les yeux toujours fixés sur le plafond. « Comment ça va ? » demande-t-il pour amorcer la chose. « Plutôt bien. Et toi ? » « Ça va nickel écoute ! ». Un micro blanc se loge juste après sa réponse. Peut-être qu'il ne s'attendait pas à ce que tu lui retournes la question. Tu avais vu que dans ses précédentes interviews, les invités ne lui demandaient pas spécialement comment lui se sentait. Peut-être que tu as fait une erreur en lui demandant, tu ne sais pas vraiment quels sont les codes de ce genre d'échange – bien qu'il t'ait assuré qu'il n'y en avait pas. Mais pour toi, c'est la moindre des politesses. Et tu ne te voyais pas ne pas lui retourner cette simple question de bienséance.

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Récapitulatif

› A4 - ??

Je termine donc de creuser en A4 avec 708 mots !

« Durant cet échange, tu préfères que je t'appelle V.asH.S, Haeshle – et je suis navré si je le prononce mal ». Il a tenté ton nom en lenteur, riant à la suite tel un mécanisme d'auto-défense. Tu partages son rire, touché par sa tentative. « Est-ce que tu as d'autres sobriquets que « Ash » dont tu aimerais user ce soir ? ». Tu hausses les épaules. On t'a toujours appelé de la même façon pour éviter ton prénom un peu trop compliqué jusque là, tu ne sais imaginer autre chose. « Tu peux m'appeler Marcel si ça te chante, mais Ash ça fait bien l'affaire ! ». Ta petite boutade fait mouche, puisqu'il te répond de façon amusée « faisons ainsi alors ». Un nouveau silence d'à peine deux secondes s'installe, sans doute le temps qu'il mette de l'ordre dans son fil de pensée. En tout cas, tu te montres patient et discipliné, attendant sagement le suite des événements.

« Avant toute chose, j'aimerais savoir comment tu te sens en ce moment ». Un questionnement si simple et pourtant qui te semble incroyablement compliqué. Tu prends une seconde pour y réfléchir, faisant un rapide point sur ton quotidien. « Je dirais fatigué. Le moral est bon, je ne suis pas trop du genre à me prendre la tête dans tous les cas. Mais beaucoup de choses se bousculent en ce moment ce qui fait que je ne connais pas trop le repos. J'ai du mal à vraiment prendre du temps pour moi et souffler ». Il souffle un « ok » assez lentement, laissant entendre sa réflexion avant de poursuivre « Je penses qu'on reviendra rapidement là-dessus, mais j'ai une autre question à te poser avant ça. D'ailleurs je vais en profiter pour rappeler à nos chers auditeurs que cette séance n'est pas d'ordre médicale ou psychologique, ce n'est qu'une mise en scène d'un moment se voulant sympathique, une interview qui joue de l'image qu'on peut avoir du psychologue. Un cliché, en d'autres termes ! ». Tu souris. « J'adore tout ce qui est gratuit » souffles-tu amusé. « Attends, je ne t'ai pas encore parlé de mes honoraires. Mais on verra ça entre nous après tout ça ». Tu ne peux te retenir de rire. Ce genre d'humour là, c'est totalement ta came.

« J'aimerais savoir quel est ton rapport au silence » poursuit-il sans aucune transition. Tu laisses justement ce dit silence s'installer, le temps de réfléchir à la question. « Il faut dire que je parle beaucoup – souvent pour dire de belles conneries – quand je suis en stream, mais il m'arrive parfois de laisser des moments de vide comme ça. Et j'ai aucun mal avec ça. Je trouve ça parfois apaisant, ça permet de souffler un peu. Surtout lors de mes sessions musicales où là je ne parles pas des masses ». Tu marques une petite pause dans ton monologue le temps de reprendre ton souffle. « Par contre au quotidien je déteste ça. Je crois que je suis même incapable de rester plus de cinq minutes dans le calme. Il me faut forcement une petite musique en fond, ou un film, une série. Quelque chose qui fait du bruit en tout cas, mais la plus part du temps c'est de la musique » « Il y a une raison particulière ? » « Je suis effrayé par la solitude. Aussi loin que je me souvienne, j'ai peut-être été totalement seul dans ma vie deux ou trois fois. Mon minimum syndical, c'est Polar » que tu désignes d'un geste de la main. L'Aquali chromatique pousse un petit cri en se tournant vers toi, comme pour confirmer tes mots. Pendant ce temps, tu entends PLP griffonner sur son carnet en soufflant un furtif « très bien... ». L'exercice a à peine commencé que tu es déjà à te livrer complètement. C'est assez étrange, mais contre toute attente, laisser sortir ces émotions te fait le plus grand bien. « Alors, je te demande ça parce qu'il risque d'y avoir quelques silences aujourd'hui. N'hésites pas à les combler au besoin, je comprendrais totalement » vient clarifier PLP, te mettant encore plus en confiance.

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Récapitulatif

› A4 - rien.

Je vais creuser à présent en B2, merci

« Est-ce que tu attends quelque chose en particulier de cette séance ? ». Il enchaîne les questions sans aucune transition, mais avec une telle douceur que ça passe comme une lettre à la poste. Sa voix est posée et tu connais un minimum l'animal pour connaître son fond bienveillant qui te permet d'être en total confiance et parfaitement détendu. « Par grand chose à vrai dire. J'étais surtout curieux de vivre cette expérience là. Après... on verra bien où ça nous mène ! ». Tu entends son sourire accompagné d'un « parfait ». Tu en oublierais presque que tout ceci est filmé, que vous êtes en direct et que plus tard ce live sera rediffusé sur youtube. Tout ce que tu vas dire ce soir sera encré sur internet à tout jamais – à moins d'une grosse boulette qui pousse PLP a tout supprimer. Une part de toi, la méfiance, te souffle de faire attention à ce que tu vas dire. Il est vrai que le moindre petit propos ambiguë est voué à sur-interprétation et détournement. Mais une autre part de toi, la confiance, est sereine. Tu n'as jamais rien eu à cacher. Ta vie est celle d'un jeune garçon tout ce qu'il y a de plus normal. Tu as fait des erreurs, comme tout le monde. L'important au final, c'est le présent. Et présentement, tu estimes être une personne seine, droite dans ses bottes.

« J'aimerais savoir si tu as une bonne mémoire ». Il enchaîne, en prémisse sans doute d'une plus grosse question à venir. Une fois encore, tu prends le temps de réfléchir à la question. Tu crois bien ne jamais avoir autant pris le temps pour la réflexion dans ta vie. C'est assez étrange. Tu te sentirais presque intelligent d'un coup, ce qui te déplais presque. « Je pense qu'elle est assez sélective. Il y a des choses dans ma vie dont je me souviens parfaitement, mais d'autres que j'ai complètement oublié. Je ne suis pas très physionomiste et je retiens très mal le nom des gens. Il me faut plusieurs interactions pour vraiment me souvenir d'eux. Par contre, en ce qui concerne les trucs qui me passionne vraiment, j'ai une très bonne mémoire. Quand il s'agit de retenir une partition, un texte, ou bien le paterne d'un jeu, je suis excellent ». Tu restes vague, parce que si tu dois préciser tous les domaines où ta mémoire te fait défaut, vous n'êtes pas sorti de l'auberge.

« Bien. Maintenant, j'aimerais que tu me raconte un peu ta vie, si tu le veux bien, évidemment. » « Sans soucis ! » « Super » souffle-t-il avec un léger rire avant de poursuivre. « Idéalement, j'aimerais que tu ailles de ton souvenir le plus lointain que tu te souviennes jusqu'à aujourd'hui, sachant que tu peux raconter ce qui te plaît dans l'ordre que tu souhaites – que ce soit chronologique ou non. Tu peux faire des bons dans le temps, revenir en arrière. Tu peux également émettre des faits, changer les noms des personnes que tu as côtoyé ou que tu côtoies encore. Tu peux également mentir, omettre des choses. Bref, tu es libre de dire ce que tu veux ». Tu souris. Ainsi commence le gros du sujet, ce monologue interminable et totalement narcissique. Un drôle d'exercice que tu avais hâte d'effectuer. « Évidemment si tu te perds dans ton cheminement de pensée, je serais là pour t'aider au besoin. Autrement, je vais simplement t'écouter en prenant mes petites notes ». Une précision que tu apprécies qu'il apporte. Ainsi, tu n'es pas totalement livré à toi-même, ce que tu redoutais un peu. Raconter ta vie de la sorte, dans ses moindres détails et sans que personne ne t'interrompe, c'est du jamais vu. Alors, ça te rassure un peu de savoir que PLP sera là au besoin pour te tenir la main – de façon figurée, évidemment. Quoi que. Tu es certain que si tu lui demandais, il te la tendrait, cette main.

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Récapitulatif

› A4 - rien.
› B2 - ??

Je termine de creuser en B2, avec 705 mots

Tes yeux papillonnes un instant, fixant toujours le plafond. Tu prends quelques secondes pour réfléchir à comment procéder. Et tu te dis que le plus simple est de prendre les choses dans l'ordre. Peut-être qu'ainsi des choses oubliées te reviendront à l'esprit. « C'est vraiment étrange comme exercice » souffles-tu doucement, un peu nerveux. Tu n'es pas vraiment le genre de personne à parler de soi, à ramener la conversation sur ta personne. Même lorsque tu stream, tu ne parles pas vraiment de ta vie privée. A la limite, tu vas évoquer quelques petites choses qui se sont passées dans ta journée, en rapport avec tes études ou le refuge. Mais entrer réellement dans les détails de ta vie, voilà un exercice totalement nouveau. Et tu dois dire que tu n'es pas totalement à l'aise avec cette idée. « Prends ton temps » te répond PLP d'une voit douce. Tiens. Tu prends conscience que depuis le début tu le nommes ainsi, alors que tu pourrais très bien l'appeler par son propre prénom – ce que tu as déjà fait à plusieurs reprises hors caméra. Est-ce que ton esprit serait matrixé dès lors qu'il y a une caméra braquée sur toi ? Sans nul doute. Il serait pourtant plus approprié de dire « Matthew », ou « Matty » comme il t'a dit qu'on le surnommait dans le privé, ou bien encore « Titi » pour encore plus d'intimité. Bref, tu t'égares.

« Commençons par le commencement alors ». Tu ravales ta salive, prenant une grande inspiration que tu expire lentement. Et puis, comme une mécanisme de défense, tu affiches un petit sourire reflétant toute ta nervosité. Mais tu veux faire les choses bien. Tu veux jouer le jeu dans son entièreté. Il est hors de question que tu cèdes à la facilité en tournant tout à la dérision. Tu vas prendre sur toi et rester le plus sérieux possible. Tu en es capable, allez. Une nouvelle inspiration et on est parti.

« Je suis né dans la région de Hoenn, sur la petite île de Myokara où j'ai d'ailleurs grandi. Ma petite particularité à moi est que j'ai été adopté à la naissance, je n'ai aucune idée de qui sont mes parents biologiques et j'avoue ne jamais m'être posé la question. Enfin, on a déjà eu plusieurs discussions autour de ça avec ma sœur, mais ce n'est jamais allé plus loin de mon côté. Je n'ai pas spécialement envie de savoir. Pour moi, ma véritable famille est celle qui m'a recueilli : deux femmes merveilleuses qui répondent au nom de « Mamans ». Du coup, vous pouvez en déduire que ma sœur a également été adopté, bien avant moi, sauf qu'elle n'était pas tout à fait un bébé. Je crois qu'elle avait un an ou deux. Dans son cas l'adoption était plus un sauvetage qu'autre chose, mais c'est son histoire à elle, je ne tiens pas à la raconter à sa place. Tout ce qui importe, c'est que nous avons trois ans d'écart et que nous sommes les deux seuls enfants de nos parents ». Tu sens déjà que tu t'éparpilles. Mais tu te dis que ce n'est pas bien grave, puisque ça te permet de te sentir un peu plus à l'aise ainsi. Et au pire des cas, si tu t'évades un peu trop, ton cher ami assis dans l'ombre saura te remettre dans le droit chemin – un peu étrange dit comme ça, mais ça sonne si drôle dans ton esprit.

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Récapitulatif

› A4 - rien.
› B2 - CT au choix → CT tempête verte.

Merci pour cette CT Je choisi donc la CT Tempête Verte et je verrais plus tard si je la donne à Herbizarre ou futur Ludicolo BREF ! Je m'en vais creuser en A1, merci !

Tu marques un petit temps avant de reprendre ton monologue, juste le temps de faire le tri dans ton esprit et de raconter les choses dans le bon sens. Une part de toi à envie de parler de ta vie de maintenant, parce que c'est plus simple et que c'est moins risqué. Comme tout à chacun, certaines blessures du passé ne sont toujours pas cicatrisées. Et tu sais plus où moins où elles sont. Tu peux tout à fait les éviter – comme te l'a suggéré Matty – mais le simple fait de devoir y penser te ferra déjà bien du mal, alors autant l'énoncer également. Quoi qu'il en soit, tu ne pourras pas les éviter. Ton cerveau est bien trop parasité par tout ce petit bordel. Tu n'as jamais songé à consulter d'ailleurs – un véritable médecin de cette branche là, tu entends. Tu aurais peut-être dû. Ma foi, tu vas te contenter de cette fausse séance, c'est déjà pas mal.

« J'ai donc grandi dans cette modeste petite famille, pas plus pas moins. A l'époque ce n'était pas aussi ouvert d'esprit que maintenant à propos des sexualités et préférences de chacun. J'ai le vague souvenir d'une arrière grand-mère homophobe et un peu raciste sur les bords, d'un oncle totalement détaché et de quelques autres personnes que je serais incapable de reconnaître si je venais à les croiser dans la rue. Mes parents se sont totalement éloignées de leurs familles respectives, sans doute pour se protéger elles et nous protéger nous. Sans doute aussi pour éviter le conflit. J'ai souvenir d'avoir questionner l'une d'elle sur le sujet quand je devais avoir six ans, quelque part par là. Il n'y avait aucune rancœur. Il arrivait même parfois qu'un membre de leur famille pop à l'improviste pour essayer de renouer les liens. Mais il y avait toujours une histoire de « faire un effort » qui ne passait pas. Faire semblant d'être ce qu'elles ne sont pas pas, ce n'était pas trop le truc de mes parents ». Tu marques une nouvelle pause en haussant les épaules. Tu laisses les mots sortirent tout seul, sans même prendre le temps de réfléchir – ce n'a jamais été ton truc ça de toute façon. Tu t'exprimes avec le cœur, c'est ce qui fait tout ton charme, non ?

« C'est dans cet esprit là qu'on a été éduqué ma sœur et moi. L'honnêteté, la transparence, l'acceptation de soi et des autres, la bienveillance... ». Tu affiches un petit sourire à la fin de cette liste. « Ça fait très bisounours dit comme ça, mais pour vrai c'est tellement sein comme cadre de vie. » « On est d'accord ! ». Vous éclatez de rire en cœur, ce qui te fait un bien fou. Tu ravales ensuite ta salive afin de poursuivre. « Tout ça pour dire que le jugement n'a jamais été notre truc ! ». Tu conclus cette parenthèse là ainsi. Tu n'as pas plus envie de te pencher sur le sujet. Si ça n'avait été que toi et ton ami, tu serais volontiers parti plus loin en parlant de ta pansexualité et de la bisexualité de ta sœur, de cette ouverture d'esprit dont vous faites preuve grâce à vos parents. Mais vous êtes sur internet. Et tu sais pertinemment comment est internet. Tu ne tiens pas à offrir aux haineux ce qu'ils attendent désespérément. Rebroussez chemin, vous ne saurez rien de plus !

« Je ne sais pas si tu visualises comment est Myokra » entames-tu comme transition bancale. « Vaguement. Je n'y suis jamais allé, mais j'ai vu quelques photos » « Ok. Bon, il n'y a pas grand chose à y voir de toute façon, pour être honnête. Le village est assez petit, bien qu'il ait tout ce qu'il faut pour une vie épanouie. La forêt occupe cinquante pourcent de l'île, vingt autres pourcent sont à la montagne au nord-ouest, ainsi qu'à ses grottes. Et puis il y a un petit dix pourcent qui appartiennent à mes parents. Ce qui est énorme du coup, ouai ». Tu entends PLP – on va vraiment continuer en l'appeler Matty – souffler du nez, camouflant comme il peut son rire. « Sur cette grande surface, il y a notre maison, très modeste. Et juste à côté – vraiment collé, on ne pouvait pas échapper à cette destiné là avec ma sœur – il y a le refuge pokémon de mes parents et ces quelques hectares dédiés aux pokémons résidents. C'est là que j'ai passé la majorité de ma vie ». Fini de dériver, on entre à présent dans le vif du sujet.

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Récapitulatif

› A4 - rien.
› B2 - CT au choix → CT tempête verte.
› A1 - ??

Je termine de creuser en A1 avec 819 mots

« Évidemment, quand on était gamin, on ne faisait pas grand chose de plus que jouer dans les environs, soit avec les copains sur la plage ou dans un petit square en ville, soit au refuge avec ces pauvres pokémons en demande d'attention. C'était sans doute également un moyen pour nos parents de garder un œil sur nous tout en continuant leur travail. Car dans ce genre de milieu, il n'y a pas vraiment de repos. Surtout qu'elles sont respectivement vétérinaire et comportementaliste, de quoi s'offrir encore plus de charges sur leurs petites épaules. Mais pour elles, c'est le stricte minimum. C'est un métier passion et on a toujours admiré ça avec ma sœur. On est tous les deux partis dans des directions différentes en grandissant, mais si on a bien compris une chose, c'est qu'il faut vivre sa vie à fond. De se soucier uniquement de ce qui compte vraiment pour nous. Les pokémons et leur bien-être est une valeur qu'on partage tous les quatre. Mais nos passions, ce feu qui nous anime est tout autre. Pour ma sœur, ça a vite été la mode. Pour moi, la musique ». Hop, tu glisses subtilement une nouvelle amorce. Mais tu ne vas pas tout de suite y venir. C'est un peu comme un post-it, ou bien un mémo. Tu épingles le sujet là, tu montres que tu penses à lui, bien qu'il ne soit pas tout de suite le centre de l'attention.

« Quand on était encore des enfants – suffisamment grand pour se débrouiller seuls à la sortie de l'école, mais encore bien assez petits pour avoir besoin de la présence d'un adulte le soir venu – nos parents ont ouvert un second refuge, à Lavandia, sur le continent. Les affaires étaient si bonnes qu'elles se sont lancées dans cette folle aventure. Les affaires sont toujours aussi bonne d'ailleurs. Mais j'y reviendrais plus tard ». Tu balayes l'air de tes mains, comme pour chasser tes idées parasites qui te font changer de sujet à tout bout de champ. « L'ouverture de ce second refuge a un peu fracturé notre vie de famille. Pendant les deux premières années, il était relativement rare de voir nos deux parents en même temps. Jusqu'à ce que les finances soient suffisamment bonnes pour qu'elles emploient quelques bonnes mains pour lâcher un peu de leste et se recentrer sur leurs enfants. Sur ce point là, je ne leur en ai jamais voulu. Et je crois que ma sœur non plus. Il faut dire aussi que c'est à cette période là de nos vies qu'elles nous ont offert à chacun un œuf pokémon. Un peu pour nous challenger et nous responsabiliser, mais aussi pour nous offrir une source de protection et de distraction. On avait autour de six-sept ans je crois » « Toujours ? » « Ouai. Promis, je vais avancer dans mon récit ! Mais cette histoire d'œuf en vaut le détour ».

Tu as un large sourire accroché aux lèvres. Il est vrai que depuis quelques minutes, tu ne fais que survoler autour de tes six ans. C'est à peu près là que commencent tes souvenirs les plus mémorables – ou du moins, c'est là que tu les situes. En tout cas, ta petite réflexion à le mérite de tirer un petit rire chez Matty. Tu sais qu'il n'y a aucune pression et que si l'émission doit durer deux heure, et bien ainsi soit il ! Sont intervention se voulait taquine et tu l'avais bien compris.

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Récapitulatif

› A4 - rien.
› B2 - CT au choix → CT tempête verte.
› A1 - Pierre d'évolution au choix → pierre glace.

Je vais continuer en D4, merci bien

« Il faut savoir que j'ai toujours été un amoureux de canards. Sous toutes leurs formes. Mais petit, je faisais une fixette particulière sur Psykokwak. Je rêvais d'avoir un Psykokwak et je ne demandais que ça à mes parents. Alors, quand elles nous ont confiés ce fameux œuf de pokémon, nous disant que si on s'en occupait correctement, un pokémon aimant en sortirait. De plus, elles m'ont certifiés qu'un Psykokwak sortirait de là. J'étais donc aux anges... Jusqu'à l'éclosion. Ce qui est apparu n'avait rien à voir avec les canards. C'était petit et poilu et quasi à l'identique du pokémon qu'a obtenu ma sœur et qu'elle avait demandé : un Evoli. Je dis quasi, puisque j'ai eu la chance – si on puis dire – d'avoir le shiny de la portée. Bref. J'ai été déçu l'espace d'un instant. Il y avait tromperie sur la marchandise. J'allais accuser mes parents d'avoir menti, mais lorsque j'ai posé mes yeux sur eux, j'ai vu la détresse et l'incompréhension envahir leur regard. En les écoutant discuter entre elles, j'ai compris qu'elles avaient fait une erreur et pris le mauvais œuf, donnant mon Psykokwak à un client qui s'attendait sans doute à tout autre chose – en vrai, pas du tout. Il était venu récupéré cet œuf sans demander son origine à mes parents. Comme tout enfant, j'allais me mettre à bouder. Et puis, mon regard a croisé celui de cette petite créature si mignonne que mon cœur a instantanément fondu. Je me souviens être resté figé un instant avant de le serrer dans mes bras en jurant que je l'aimais plus que tout au monde – oui, même plus que mes parents. Ainsi est née mon amitié avec Polar – baptisé ainsi puisque son pelage était aussi blanc que neige et qu'il me rappelait un personnage dans un jeu vidéo auquel je jouais ».

« Je me permets de te couper pour te demander pourquoi tu as choisi de le faire évoluer en Aquali, au final ? ». Tu lâches un petit rire. « Le hasard. Polar n'a été un Evoli que deux semaines, même pas. Petit curieux qu'il était, il s'est faufilé dans le bureau de mes parents où étaient rangés diverses pierres d'évolution. Et paf. J'ai couru après lui, mais il était déjà trop tard. Quand je suis entré dans la pièce, il n'était plus le même. Ma maman comportementaliste avait peur que cette évolution expresse perturbe sa croissance et rende son éducation difficile, mais là encore j'ai été très chanceux. Polar est de lui le plus doux des pokémons que j'ai connu ». Tu te contorsionnes pour atteindre ton petit compagnon et lui faire une caresse sur le crâne sans avoir à te relever – mission assez complexe, mais que tu parviens à accomplir avec succès. « L'histoire en valait le détour, en effet ! » vient conclure Matty dans un rire timide.

« A partir de là, ma vie a été tout ce qu'il y a de plus banale. J'allais à l'école, je rentrais prendre mon goûté et je partais jouer avec mon copain le poisson-chat, soit à la maison, soit au refuge. Adolescent, j'aidais de temps en temps mes parents au refuge avec ma sœur. Et puis voilà. On avait une parfaite alchimie, surtout que mes parents étaient bien plus présentes passés les deux premières années d'existence du refuge à Lavandia. Je ne sortais pas beaucoup d'ailleurs. Je n'avais pas vraiment d'amis, à vrai dire. Je n'étais pas détesté, mais je ne faisais pas parti des populaires pour autant. Et puis, je ne me souciais que d'une chose : la musique, – Et de ma famille, évidemment ».

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Récapitulatif

› A4 - rien.
› B2 - CT au choix → CT tempête verte.
› A1 - Pierre d'évolution au choix → pierre glace.
› D4 - ??

Je termine de creuser en D4, avec 654 mots, merci