Mes yeux s'ouvrent. Je ne sais pas quand je les ai fermé. Je ne me souviens pas d'avoir fait une pause, encore moins une sieste. Le sol sur lequel je suis allongée est dur. Du béton. Il y a une odeur de moisissure dans l'air. Il fait sombre. Je suis sous terre ? Je grogne d'une voix faible. Parler m'arrache une quinte de toux. Tousser entraîne une vive douleur dans ma poitrine. Ca brûle. J'essaye de me redresser mais mes mouvements sont bloqués. Je ne peux adopter que cette position recroquevillée, ma joue collée au bitume sale. Le goût de la crasse s'est déjà insinué entre mes lèvres. Rien d'insurmontable. J'ai vécu pire. Pas le meilleur moment de mon existence quand même. En plus de cette sensation désagréable dans mes poumons, j'ai mal à la tête. Mes pensées se traînent. J'en déduis que j'ai dû être assommée. Par qui ? Aucune réponse ne me vient. Je ne sais ni où je suis, ni comment je suis arrivée là. J'essaye à nouveau de bouger. Il y a une résistance au niveau de mes bras. Une languette en plastique me cisaille les poignets quand je force un peu. Une restriction trop serrée pour que je puisse la casser. Le sang doit à peine circuler dans mes doigts. Mes jambes aussi sont attachées. L'ennemi sait ce qu'il fait. Il me considère comme la menace que je suis.

Au bout de longs moments d'effort pour chasser l'engourdissement autant dans mon corps que dans ma tête, j'arrive à m'asseoir. Passer à la verticale me déclenche un haut-le-cœur. Pas bon.

Mon environnement est toujours aussi peu clair. Il fait trop sombre. La seule source de luminosité vient d'une fente à proximité du plafond. L'oxygène doit venir de là aussi. Si il y a de la lumière, c'est qu'il fait jour. Je suis incapable de me souvenir si il faisait jour la dernière fois que j'étais consciente. Une indication en moins. Ma bouche est très sèche mais ça ne veut rien dire à cause de la fumée que j'ai avalé. Elle explique la douleur. Mon système respiratoire a trop souffert de devoir traiter un air manquant de pureté. Sur ce point, il n'y a pas de mystère. Je sais pourquoi j'ai été en contact avec une fournaise.

Je me souviens du briefing. Du voyage jusqu'à Kalos. De cette mission improbable pour notre armée.

26 heures et 33 minutes avant la reprise de conscience

Alerte rouge. Toute mon escouade freeze. Nous occupons une des salles d'entraînement. Cette après-midi, le régiment s'annonçait gentillet. Juste des séries sur les appareils de musculation après un parcours d'équilibre. Malgré ça, Sanbyaku traîne déjà la patte. Je dois reconnaitre qu'elle est agile. Ce ne sera pas assez si elle peine si fort sous les poids. Malgré sa petite taille, Roku bench bien plus qu'elle. Elles ont pourtant le même âge. Leur différence d'expérience se marque. Sanbyaku manque de résistance à l'effort. Je prévoyais de la réquisitionner durant son temps libre. Lui donner une occasion de rattraper son retard. Je me demande désormais si j'en aurais l'occasion. Cette sirène qui nous vrille les oreilles assure que nous allons nous rendre sur le terrain. Je ne suis pas sûre qu'elle en revienne.

En avant. Mes compagnons sont déjà sur leurs pieds. Ils s'engagent à ma suite. Nous rejoignons les rangs disciplinés des autres escouades qui progressent vers le lieu de rassemblement.

Notre nouvelle recrue est tendue derrière moi. Je la sens se glisser de plus en plus dans mon espace. Je suis tentée de m'arrêter nette. Si elle me percute, elle comprendra le message. Je crois. Mais je ne peux pas provoquer un carambolage. Tu vas voir, on s'amuse bien sur le terrain. J'entends Roku lui dire. Je pense qu'elle essaye de la détendre. Un coup d'œil par-dessus mon épaule m'informe qu'elle provoque l'effet contraire. C'est sûr qu'on va y aller ? Toute la division est réquisitionnée en cas d'alerte rouge. J'explique simplement. C'est une évidence pour moi. Mais peu de soldats vivent un tel déploiement. Le dernier date de quatorze mois. Je me demande ce qui a bien pu se produire. Le combat entre l'alliance Johkan et Sinnoh a peut-être enfin quitté son statu quo. Si c'est le cas, nous serons amenés à partir plus souvent au front. Pour attaquer ou défendre, cela dépendra de notre position sur le grand échiquier de la guerre. J'espère que nous n'avons pas perdu du terrain. J'aime la diversité des environnements où on nous envoie depuis que nous avons sécurisés les îles les plus proches de Kantô. C'est une pensée que je ne devrais pas avoir. On se fiche bien des préférences d'un soldat. Durant un court instant lorsque le combat cesse enfin, j'aime pourtant ce calme qui règne et la lumière qui perce la poussière qui enfin retombe. Lorsque nous sommes sur le terrain, ce sont aussi les seuls moments où nous pouvons voir le vrai monde. Je ne peux m'empêcher de rester curieuse de cette vie qu'on nous pousse à protéger. Un défaut, j'en ai conscience. Si il n'a pas été corrigé, c'est sans doute qu'il n'est pas si dérangeant.

Une porte s'ouvre au loin. Elle paraît lourde. Les gonds grincent dans un son qui se traîne. Les murs doivent être épais. Ils ne tremblent pas. Je dois être dans un ancien bunker. A l'un des niveaux les plus proches de la surface. J'en sais assez peu sur l'histoire des autres régions. La guerre est néanmoins un sujet dont on nous a parlé. Je sais qu'il y en a eu une à Kalos et que ses campagnes en gardent des traces. Elle est plus vieille encore que celle qui nous oppose à Sinnoh. Elle a été plus courte et a touché le cœur de la population. L'un des nos instructeurs considère notre affrontement comme plus moderne. Il affecte assez peu les gens normaux. Ils ne sont pas directement en danger. Tant mieux pour eux.

Il y a des bruits de pas plus haut. Du métal gémit sous les pas de quelqu'un. Une autre porte s'ouvre. Clac. Puis un ronronnement. Je me tend. Par réflexe, je me traîne jusqu'au mur pour qu'il soit dans mon dos. Un grésillement et des lampes s'allument dans les murs. La lumière reste faible un instant avant d'exploser pour éclairer nettement la pièce. J'ai fermé les yeux à temps pour ne pas me faire aveugler. Je les plisse tout doucement, la tête basse, le temps de m'habituer. Je reste attentive aux sons. Les déplacements continuent. Trois paires de pieds se succèdent dans les escaliers. Mes visiteurs arrivent à mon niveau. Je redresse la tête. Deux femmes et un homme. Non. Un homme, une femme et une jeune fille. Elle doit avoir mon âge. Malgré ça, elle mène la marche. Elle paraît en contrôle. Mes yeux restent sur elle plutôt que sur ses subalternes. Son visage m'est familier. Mais c'est impossible. Je ne connais personne à Kalos. A vrai dire, je ne connais personne en-dehors de la base.

Ca fait un bail, Sen. Elle sourit. Elle se comporte comme si nous n'étions pas des étrangères. Mes sourcils se froncent. Je n'ai pas l'habitude de ne pas être en contrôle sur le terrain. Etant captive, je peux difficilement m'en plaindre. Je ne dis rien. J'attends d'en savoir plus. Je guette une occasion d'agir. J'ai été préparé à ce moment. Être capturée par l'ennemi. Peut-être pas à celui-ci néanmoins. Tout est si étrange. Nous sommes à Kalos mais elle ne parle pas la langue nationale. Elle connait mon numéro. Et après tout ma présence sur ce continent n'a rien à voir avec la guerre que je livre en temps normal. Pas directement du moins. Quoi ? T'as perdu ta langue ? Elle paraît s'amuser de ce moment. C'est ce que son attitude dit. Son langage corporel raconte autre chose. Il y a une distance prudente entre nous et je la sens prête à bondir. Encore une preuve qu'elle est consciente du danger que je peux représenter. Tu m'diras, t'as jamais été causante.

Un flash. Je la replace. Sa photo d'identification en gros plan sur les écrans. Les mots cible principale tamponnés au travers de son visage. La traîtresse.

26 heures et 25 minutes avant la reprise de conscience

Le colonel en personne nous attends sur l'estrade du lieu de rassemblement. On le voit peu sur la base. Vu depuis combien de temps je vis ici, j'ai cumulé les occasions de l'observer en vrai. Il me déroute. J'ai l'impression qu'il n'a pas changé depuis dix ans. Sa posture ne change jamais. Mains derrière le dos, large poitrine en avant, le regard déterminé. Il n'a pas pris une ride. Ses cheveux gardent leur nuance poivre et sel. Je serais incapable de lui donner un âge. Sa présence indique qu'une mission d'ordre majeure nous attends. Comme si c'était nécessaire. L'alerte rouge dit déjà tout.

Nous nous mettons en rang dans un silence perturbé par le bruit de nos bottes. Rien d'autre. Pas mal de gradés occupent aussi l'estrade. Tous sérieux. Deux soldats referment les portes derrière la dernière escouade entrante. Les lumières se coupent quand un écran descend du plafond. Il y a 12 heures un évènement d'origine inconnue s'est produite à Kalos. Nous n'avons pas jugé nécessaire de nous en mêler. Je ne m'en étonne pas. Kalos est une région lointaine. Nous avons nos propres problèmes. J'observe ce qu'il se passe sur l'écran. Une ville a été détruite. Un cratère git en son centre. Ce n'est pas la première fois que je vois ça. La dernière fois, l'hélicoptère dans lequel je me trouvais survolait le volcan d'Hoenn. Ce n'est pas tout à fait pareil. Nos priorités ont changées avec l'évolution de la situation là-bas. Un Entei est né de ce cratère. C'est un moment excessivement rare. Avec une telle puissance de feu sous notre contrôle, nous pourrions faire basculer le cours de la guerre. J'en sais peu sur ce pokémon. Il est impliqué dans des mythes à Johto mais il te semble qu'il ne fait que des apparitions fugaces. Le colonel l'a dit, il est rare. Sur l'écran, il fait majestueux. Il a le corps solide recouvert d'une fourrure brune, un masque rouge et de la fumée s'échappe de son dos. Il représente bien le fait d'être né d'un volcan. Vous allez partir immédiatement pour Kalos et aider à sécuriser la capture d'Entei. Je ne tolérerais pas qu'il tombe entre les mains d'autres forces armées. Sous-entendu : si vous merdez, il y aura des conséquences. Je vois mal ce qu'ils pourraient nous faire. Je suis là depuis longtemps, j'en ai vu assez. Ils ne font rien qui est contre-productif pour eux. Pour autant je n'envisage pas l'échec. Je ne fonctionne pas comme ça. On m'a donné une mission et je compte bien la remplir.

Oh ? La traîtresse sourit. Merde. Mes émotions ont dû percer le masque. Ce n'est pas normal. Je vaux mieux que ça. Mon cœur s'accélère dans ma poitrine. Comme lorsqu'un test d'effort me pousse un peu trop loin. Je n'aime pas la sensation. Elle n'a aucun sens. Je n'ai pas peur. Je suis prête à mourir. C'est la réalité de ma vie. Je n'imagine pas l'avenir. Là n'est pas ma place. Je ne cherche pas la douleur sous diverses tortures mais je suis prête à les supporter. L'entrainement fait des merveilles. Cette situation est déroutante mais elle ne peut pas tout expliquer. J'envisage depuis que je suis enfant la possibilité de me faire attraper par l'ennemi. Qu'il ne soit pas celui que j'ai imaginé ne devrait pas compter. J'ai beau rationaliser, les pulsations ne se calment pas. Il y a quelque chose ici qui m'échappe. Un détail tellement important qu'il met à mal les mécanismes qui me constituent.

Qu'est-ce qu'il se passe dans cette caboche toute manipulée ? Elle s'amuse. Elle est accroupie, la distance toujours importante entre nous. Je pourrais essayer de me jeter vers elle mais je doute de l'atteindre. Mes pieds liés m'entravent trop. Je peux me débrouiller sans mes mains. Si seulement j'arrivais à sa hauteur, je pourrais lui mettre un coup de tête bien placé. J'envisage aussi les dégâts que je pourrais faire en allant la mordre à la gorge. Avec suffisamment d'acharnement, des dents humaines peuvent percer les chairs et créer une hémorragie conséquente. Mais elle est en pleine possession de ses moyens et ils sont trois. Je ne dois pas oublier que nous avons reçu un entrainement similaire. Les ordres ont beau être clairs - éliminer la cible -, je peux rien accomplir en l'état. Aussi tentant que l'attaquer soit, je dois me résigner. J'ai tellement envie de lui arracher son sourire pourtant. Il m'agace. Toute sa personne m'agace. A sa vue, je me sens bouillir. La colère ne fait pourtant pas partie des émotions me dominant normalement. Elle nous a trahi. Ca doit être pour ça. Vraiment, tu ne vas pas me laisser entendre le son de ta voix ? Une moue. Qu'est-ce qu'elle attends de moi ? Si je ne peux la tuer, elle ne mérite pas mon attention. Je ne lui ferais pas ce plaisir. Sen, Sen, Sen... Qu'est-ce que je vais faire de toi ? Elle secoue la tête. Tu as toujours été trop butée pour ton propre bien, tu le sais ça ? Toujours accroupie, elle cale son menton entre ses mains. Si seulement tu m'avais écouté ce jour-là. Je voulais que tu viennes avec moi. A la place... Son visage devient d'un sérieux glaçant. Elle passe un doigt contre la cicatrice qui lui barre l'œil gauche. Etrange. Je ne l'ai pas remarqué jusqu'ici. Maintenant je ne vois plus que ça. D'un rose profond, elle va du haut de son sourcil à sa pommette. Son œil est aussi légèrement voilé. Mais je ne t'en veux pas, bon petit malosse que tu es. Je craque. Est-ce ça la surchauffe ? Mon corps ne réponds plus. Il agit contre mon gré. Je me propulse maladroitement en avant en un rugissement enragé qui résonne comme son numéro.

26 heures et 2 minutes avant la reprise de conscience

Bizarre cette histoire... Marmonne Roku. Mon regard glisse vers elle. Mes mains continuent de fixer les sangles de mon équipement. Mes gestes sont sûrs. J'ai trop l'habitude. Je pourrais le faire les yeux fermés. Mon équipière est occupée de la même façon. Je ne sais pas si elle s'adresse à quelqu'un en particulier ou si elle se parle à elle-même. Les autres ne lui prêtent pas attention. Yonjû en a fait une habitude. Il s'intéresse peu aux autres. Il n'est pas bavard non plus. Sanbyaku ne doit pas avoir la place mentalement de se soucier de ce qui l'entoure. Je l'entends qui ronchonne sous son souffle. Les boucles de ses sangles lui résistent. Roku tourne la tête vers moi. Elle doit avoir senti mon regard. Elle grimace. Comment on va attraper un Entei ? Battre des sinnohiens c'est une partie de plaisir à côté. Je n'ai rien à répondre à ça. Je n'en sais pas plus qu'elle. Capturer des pokémons ne fait pas partie de notre formation. Mais les gradés doivent avoir une idée eux. Notre rôle est d'obéir. Les questions sont souvent inutiles. Roku n'a pas de problème avec ça d'habitude. Devoir faire face à un légendaire doit la perturber. Logique sans doute. Ca reste un nouveau-né. Je ne suis pas sûre que ça va changer la donne. J'espère.

Avec un soupir je pivote vers Sanbyaku. Laisse-moi faire. Je chasse ses mains d'une petite claque. Elle aussi à tout d'un nouveau-né. Sa présence dans notre équipe me déplaît. Nous ne sommes pas assez pour assurer nos propres arrières. Encore moins pour ramasser ses bourdes. Je clipse son équipement, vérifie qu'il la maintient suffisamment. Elle ne dit rien pendant ce temps-là. Elle a tourné la tête. Une trace de rouge colore ses joues. Elle est sans doute gênée d'être si peu efficace. Tu peux bouger correctement ? Je recule d'un pas pour qu'elle puisse étirer les bras. Elle finit par faire quelques mouvements. L'amplitude paraît bonne. Satisfaite, je hoche la tête.

Sans un mot, Sanbyaku s'éclipse vers les toilettes. Roku s'appuie contre moi dès que notre équipière a disparu de notre champ de vision. Je la pousse d'un petit mouvement de l'épaule. Je n'apprécie pas une telle proximité. Elle me laisse une drôle de sensation. Roku accepte de bon gré mais elle me lâche un sourire bizarre. Tu maternes maintenant ? Je hausse les épaules. Ce serait con de la perdre dès la sortie de l'hélico. Notre escouade ne compte que plus que quatre personnes. Autant qu'elle serve au moins de chair à canon si la situation tourne mal. Roku semble comprendre sans que je n'ai à en dire plus. Elle s'assombrit.

La traîtresse ne réagit pas. Elle reste parfaitement immobile. Aucune inquiétude sur ses traits. La fureur me rougit la vue et elle ne bronche pas. Elle n'en a pas besoin. Mes gestes sont maladroits. Je m'étale trop vite. Un grondement frustré quitte ma gorge. Je n'ai jamais manifesté autant d'émotions dans mon existence toute entière. Une botte se pose lourdement sur mon dos. Elle presse douloureusement entre mes omoplates. Elle me bloque. Je n'y prête pas attention. Mes yeux restent posés sur elle. Sur Kyû. Son numéro fait naître sur une horrible sensation dans ma poitrine. Si je le prononçais, si je l'appelais, je ne sais pas quel goût il aurait dans ma bouche. La réflexion me perturbe. Tout me perturbe. Trop d'émotions et de questions inutiles. Ce n'est pas moi. Je me sens comme une autre personne. Je ne suis pas Sen. Pourtant, Sen est tout ce que je représente. Un numéro survivant tous les autres. Elite maudite. D'où vient cette pensée ? J'essaye de résister contre la pression dans mon dos. Je veux me débattre plus que ça mais les liens autour de mes poignets continuent de creuser la chair et de m'en empêcher.

La femme qui me bloque parle dans cette langue qui m'échappe. L'homme lui répond. Pas Kyû. Son regard reste sur moi. Elle m'adresse une moue qu'il m'est impossible de comprendre. Sa camarade insiste. Cela s'entends dans sa voix. Finalement, la traitresse lui adresse un coup d'œil. Ses mots aussi sont étrangers à mes oreilles. Je pensais qu'on aurait plus de temps. Elle soupire. Ses doigts passent dans la longue chevelure blonde qui lui cascade sur les épaules. Ils viennent te chercher. Mon escouade. L'armée. J'ai cessé de penser à eux. En reprenant connaissance, je ne me suis pas soucié de ma puce. Je n'ai pas mal à la nuque. Elle doit toujours être là. Cela signifie qu'ils ont toujours su où me trouver. Les secours ont toujours été en route. Depuis le début, je m'imagine seule dans cette affaire. C'est pourtant logique que l'armée veuille me récupérer. Ce conflit ne concerne pas notre guerre. Morte ou vive, ce n'est pas dans leur intérêt de me laisser à Kalos. L'idée d'un sauvetage ne m'émeut pas. Je ne me soucie pas de la possibilité de rester en vie. Pourquoi tu me tues pas ? Je grogne. Ce détail me dérange plus que tout.