Shinara Shikei
C-GEAR Inscrit le : 17/09/2013 Messages : 2183
Région : Johto
| C’est Devil qui décide si oui ou non, on se rend jusqu’au centre du cratère. Etant donné que c’est lui qui va combattre, je trouve logique qu’il ait son mot à dire… Mais on dirait que ma vision ne plait pas à la donzelle. Une fois installé à nouveau correctement sur le dos de mon Demanta, mon regard se pose sur elle et il n’y a pas de doute dans ses yeux. Je pense y déceler une certaine sévérité, mais je me demande si celle-ci vient de ma nonchalance ou du fait de douter de sa détermination. Peut-être un mixte des deux ? Quoi qu’il en soit, ça n’a aucun effet sur moi ; je continue d’arborer mon sourire narquois, doté désormais d’une forme de légèreté. Je pourrais simplement aller aux courses que j’afficherais la même expression. La chaleur environnante semble prendre le dessus sur ses poumons. Il y a de fortes chances que je me mette à tousser bientôt aussi. Pour le moment, ma gorge ne fait que me gratter ; avec la cigarette, j’ai l’habitude. Je regrette cependant de ne pas avoir pris de quoi boire. J’ignore combien de temps on tiendra ainsi. C’est le moment de tester notre résistance ! Ça ne devrait pas me faire rire, je le sais. Faut croire que mon côté suicidaire reprend le dessus. Lorsqu’Amyra parle des autorités, mon sourire se fait moqueur. Des autorités compétentes ? Ça se saurait si ça existait. Sinon, je ne serais pas en liberté… « Ou alors ils ont tous fuis la queue entre les jambes. » C’est plus fort que moi. J’ai déjà une vision très pessimiste du genre humain, mais alors sur les keufs… C’est encore pire. Si les gens savaient le nombre de leurs représentants de la paix qui trempe dans de sales affaires… Il y aurait clairement de quoi mettre une ville à feu et à sang en révolte. J’ai plusieurs indic’ qui revêtent l’uniforme, bien que je n’aime pas spécialement travailler avec eux. S’ils sont capables de briser leurs paroles faites à leur ville, ils peuvent facilement retourner leurs vestes contre moi et ça… C’est dangereux. Le dernier qui a tenté de me la faire à l’envers bouffe désormais les pissenlits par la racine. Mon regard se fait plus sérieux néanmoins lorsque je la vois mettre ses prothèses mécaniques en avant. Aurais-je loupé une information importante ? Ma question reste silencieuse. Maintenant que j’y penses, elle ne m’a donné que son prénom… J’ignore son nom de famille. Seulement, si je la questionne, la réciproque sera de mise. J’ai la flemme de me chercher un faux nom de famille, déjà le prénom, ça suffit. Je devrais mettre plus d’énergie à dissimuler mon identité mais faut croire que la chaleur grille mes réflexions. Si elle n’a qu’un prénom, jamais de la vie elle est capable de me retrouver. Elle me donne l’ordre – je le vis comme ça en tout cas – de me présenter comme son assistant si jamais. Je suis d’autant plus curieux ; j’ai clairement manqué une information. J’imaginais qu’elle était juste une Kalosienne lambda, il semblerait que ce ne soit pas le cas. J’acquiesce doucement, la laissant prendre les devants. Je vais faire plus attention, désormais. Si elle n’est pas comme tout le monde, il est possible qu’il y ait du fric derrière. Et quand y a du blé… Y a souvent du danger. Pour elle ou pour moi. A voir… Lorsqu’on arrive près du bord du cratère, je constate que je n’étais pas trop loin de la vérité, concernant les flics. Il n’y a pas de barrages, pas de contrôles. Certains déconseillent aux aventuriers d’avancer, mais il n’y a aucun blocage. Faites ce que vous voulez, on s’en fout. Un sourire mauvais danse sur mes lèvres ; et ça, c’est censé protéger la population ? La bonne blague. J’ai envie de leur cracher à la gueule. Il ne faut pas néanmoins que j’attire leur attention sur moi. Ma réputation n’est plus à faire, surtout à Sinnoh, mais ici… Je devrais m’en sortir sans trop problème. De toute façon, ils n’ont de moi qu’une photo floue ou on ne voit même pas mon visage ; on ne peut que définir la couleur de mes cheveux et ma taille. C’est léger, très léger, surtout quand on sait qu’à Johto, on est nombreux à avoir les cheveux noirs. Pour une fois que j’ai un avantage biologique. On est assez proche pour découvrir la créature. Elle est en bas, au centre du trou et Devil n’ose pas avancer trop. Moi non plus, je l’avoue ; je sens un frisson me parcourir tout le corps malgré la fournaise. Je suis quasiment certain qu’en un souffle, la bestiole pourrait tous nous calciner comme si on n’était qu’une vulgaire brochette au barbecue. « On dirait… » Je cligne des yeux, demandant à ma monture d’avancer un peu plus. Chose qu’il refuse alors je descends de son dos, laissant ma main glisser sur sa peau pour lui signifier que ce n’est pas grave. Il a un petit coup de peur, c’est logique, vu ce qu’on voit. Moi en revanche… Je me sens comme attiré. J’ai un sourire. « Y a une légende à Johto. On dit qu’à l’éclosion d’un volcan, un Entei nait… Et cette créature ressemble étrangement aux peintures dans les ruines… » Je me rappelle particulièrement de cette légende, puisque je l’ai raconté il n’y a pas longtemps à Kane ; il voulait en savoir plus sur les trois chiens légendaires. Mais comme dit… C’est des légendes. Pas la réalité. Je me marre. La chaleur est insupportable, j’ai la tête qui tourne. « C’était quoi, la chance ? J’veux dire… Vous êtes de Kalos, moi de Johto. C’est dans votre région et c’est l’un des pokémon légendaire de ma région. Ça n’a aucun sens. » J’en viens à me demander si je ne suis pas en train d’halluciner. Ce… Ce serait totalement possible. J’ai pris mes médicaments, ce matin… ? Je m’arrête, marchant à reculons… Mon rire s’est éteint. « Vous le voyez aussi, hein ? Ça ressemble à un énorme… chien avec un crinière. On est d’accord ? » Comment perdre en crédibilité en quelques secondes.
| | | | Mister MP
C-GEAR Inscrit le : 19/08/2013 Messages : 30087
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| | | Amyra Richards
C-GEAR Inscrit le : 27/12/2021 Messages : 691
Région : Kalos
| Les autorités, fuir ?
Une moue intriguée se dessine sur mon visage tandis que je coule un regard de biais à Akio. Pour quelles raisons exactement ces servants du peuple, qui ont prêté le serment de le protéger, déguerpiraient-ils sans demander leurs restes ? Même si la peur est une émotion puissante, ils ont des obligations. Un devoir. Mais celui-ci semble être pris à la légère puisque les quelques membres des forces de l'ordre que nous voyons se contentent du stricte minimum, limitant leur implication dans cette catastrophe. Ils ne se laissent pas affecter par la folle témérité qui anime les dresseurs.
Prudemment, je glisse en bas de l'épaule de ma compagne, me massant au passage le creux des reins car la position était inconfortable ; je suis presque soulagée que mes pieds touchent à nouveau le sol.
Le jeune homme descend à son tour du dos de son horripilante monture, fait courir ses doigts sur sa derme aux couleurs luminescentes, puis s'avance à l'encontre du cratère. Je me poste à ses côtés. Mes mains sont moites et mon pouls a perdu de sa régularité. J'essuie mon front, puis ma nuque, et je n'hésite pas à agiter le bas de mon haut pour qu'une ridicule brise s'y immisce.
Lorsque mon interlocuteur reprends la parole, je me sens incapable de détacher mes yeux de la créature. Son interruption soudaine me frustre, car j'ai l'impression qu'il détient des informations, un savoir, que je ne possède pas. Je remue les doigts et me campe davantage sur mes jambes artificielles.
- Une légende ? Vous vous moquez de moi ?
Je laisse échappe un bref éclat de rire sec, comme un glapissement, puis je fais claquer ma langue contre mon palais. La plupart des mythes sont issus de l'imaginaire de l'homme, pour insuffler des morales et des valeurs, ou pour redorer son image avec des exploits et des aventures rocambolesques. Pourtant, au fond de moi-même, la voix de la raison m'insuffle une vague de doute. Des exceptions existent.
Je me contente d'un hochement de tête lorsque Akio poursuit. La coïncidence aurait pu être amusante si elle n'apportait pas avec elle son lot de complications. Des effets secondaires alarmants. Et si la bête, dans son déchaînement, créait un volcan ? Ici, à Cromla'ch ? Les répercussions seraient plus que conséquentes ; elles changeraient à jamais la région et son écosystème.
Du coin de l'oeil, je repère du mouvement et en me tournant, je constate que mon interlocuteur s'est mis soudainement à reculer. Sa question me prend au dépourvu.
- Euh, oui, c'est bien ce que je vois. Pourquoi cette question ?
Est-il possible que les faibles relents de fumée encore présents dans l'air l'aient affecté ? Inhaler par mégarde les toxines que relâchent les feux peut avoir engendrer des conséquences. À moins qu'il ne doute simplement de la présence d'un légendaire en chair et en os devant lui ?
- Si vous ne vous sentez pas bien, vous devriez vous asseoir.
À l'écart, loin du gouffre. Car ainsi positionné, s'il devait se produire un revirement de situation flamboyant, il aurait certainement du mal à se mettre rapidement à l'abri.
- Est-ce que vos légendes racontent comment l'arrêter, ce Entei ? Je crains que si les dresseurs tentent de l'affaiblir et de le capturer, sa fureur redoublera et nous pourrons cette fois nous dire adieu.
Nous ne sommes pas protégés de la stupidité humaine ni de l'appât du gain. Car il est fort à parier que certains aimeraient bien mettre la main sur une telle prise.
Le temps est compté et aucune solution pour calmer cette furie ne me vient à l'esprit. Pour la première fois, je subis l'effet d'une page blanche. Je suis loin des crises habituelles que mon cerveau de gestionnaire analyse et gère au quotidien. Mon regard doré se tourne vers Akio. Je le toise avec une pointe d'inquiétude, car j'ai du mal à déchiffrer les émotions sur son visage. Et celles qui dansent au tréfond de ses iris singuliers.
- Je me demande vraiment comment il a pu naître ici.
Les mots lâchés par mon accompagnateur reviennent me hanter, sans que je ne puisse les en empêcher. | | | | Mister MP
C-GEAR Inscrit le : 19/08/2013 Messages : 30087
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| | | Shinara Shikei
C-GEAR Inscrit le : 17/09/2013 Messages : 2183
Région : Johto
| Amyra n'a pas l'air convaincu par mon hypothèse. Son rire sans joie me fait doucement sourire. Il est vrai qu’en vue de la situation, penser à un légendaire n'est peut-être pas le plus logique. Ou peut-être que si, en réalité. Cette créature nous est inconnue, non ? Je n’ai pas l’audace de penser que je connais toutes les espèces pokemon, loin de là mais... Cette bestiole y ressemble beaucoup quand même, à Entei. Et puis pour créer un tel chaos... Il faut bien un pokémon unique, surpuissant, non ? Je peux facilement me tromper, cela dit. Et je peux comprendre néanmoins qu'elle s’interroge sur ce que je dis. C’est un gros truc, que je lance. Surtout que tout le monde ne croit pas aux pokemon légendaires... En même temps, tout est dans le nom.
Pour ma part... Je veux bien y croire. Il y a quelques années, j'aurais crié au mensonge, à la calomnie. Aujourd'hui, je n'ai plus le même aplomb, sans doute parce que j’ai été amené à rencontrer Celebi. Hum. J’aimerai éviter d’y repenser. En ignorant cela, il y a tellement de chose sur cette planète qui reste inexpliqué... Quand on élimine le possible, il ne reste que l'impossible, de toute façon. Soyons logique. Mais si jamais c'est bien un Entei, on est tout de même mal barré. S'il y a bien une éruption qui se lance après cette naissance, on peut déjà commencer à faire nos prières. On n’aura pas le temps de les finir. Aucune chance qu'on parvienne à s'échapper, vu la proximité...
Mais en parlant d'éliminer le possible, je réalise que tout ça, ça pourrait être simplement une hallucination. Mon moral en prend un coup et la peur s'empare de moi. Je ne me souviens plus si j'ai pris mes médicaments. Je regarde la bête, restant à l'affût de voix désagréables. Elles devraient déjà me chuchoter des mots, si je n’avais pas pris mon traitement. Pourtant il n’y a rien. Tanaka ne semble pas être dans les parages. C'est... Bizarre. Je me maudis de perdre mon sang froid de cette façon, devant témoin. La voix d’Amyra résonne dans ma tête et me rassure ; elle aussi assiste à la même vision apocalyptique que moi. Cependant, il semblerait que j’ai éveillé son inquiétude, ou au moins son intérêt. Je grommelle en mon for intérieur, me sentant idiot de m’être laisser prendre par la frayeur.
« C’est juste que… C’est tellement irréel. » Ça devrait fonctionner normalement, pour la rassurer. J’ai arrêté de reculer, essayant de camper fortement sur mes jambes. Mes forces n’ont pas l’air de vouloir rester, mais je tiens bon. Ce n’est pas le moment de flancher. La question que la donzelle me fait avoir un léger rire sans joie. « Pas la moindre idée. A part éventuellement un Suicune, mais… On reste dans l’ordre des légendes. Peut-être que Lugia pourrait l’emporter aussi cela dit. » Ma nervosité se transforme en délire. J’imagine que les noms que je donne lui dise rien du tout, mais quitte à taper dans le folklore johtonien, autant y aller franco ! Je prends une inspiration plus profonde, essayant de reprendre mes esprits.
« L’affaiblir et le capturer… Si on veut signer nos arrêts de mort, c’est la bonne technique. »
Ma voix fait ressortir une certaine lassitude. Je sais d’ores et déjà qui tenterait de capturer cette bête pour la mettre à son profit, et je fais justement parti de ces gens. Sauf que moi, je ne tire aucun intérêt à esclavager une créature faite pour vivre librement. Mes alliés, bien qu’ils aient tous une pokéball par convention, ont toujours eu le choix de la vie qu’ils mènent. Avec ou sans moi. Aussi, je ne me retrouve absolument pas dans cette volonté de dominance. Je n’ai pas l’intention de bouger le petit doigt. Peut-être que je devrais réfléchir autrement, en tant que lieutenant. Mais ce n’est pas comme si mes supérieurs ignoraient que leur chasse aux pokémons le plus fort, je m’en bats les couilles tellement fortes. Au pire j’aurais un blâme. Je suis plus un bleu qu’on peut tabasser pour obtenir l’obéissance. J’ai eu ma dose et ça n’a jamais fonctionné, d’ailleurs.
Il aurait fallu frapper plus fort, pour ça. Puisque même un séjour à l’hôpital ne m’a pas détourné de ma façon de penser.
« Ça vous servirait à quoi de le savoir, au juste ? » Elle se pose de drôles de questions, quand même. Je hausse les épaules, un nouveau sourire aux lèvres. Résigné, je le suis totalement. « Si on apprend que c’est une punition pour les actes des hommes, vous croyez vraiment qu’on va en tenir compte ? Faire le nécessaire pour que ça n’arrive plus ? » Je me marre. « Aucune chance. L’homme est cupide et il le sera toujours. On ne sait pas retenir les leçons. »
Je lance un regard derrière moi, m’assurant que Devil est toujours dans les parages. Il flotte au même endroit où je l’ai laissé. Il a fait le choix de ne pas aller combattre l’Entei. Très bien, ça me va. De mon côté, je m’assoie au sol, regardant le spectacle qui s’offre à nous. Je ne compte pas interférer dans cette histoire. Un grognement me fait tourner la tête, voyant mon Typhlosion venir vers nous. Il se place devant moi, grognant d’avantage, ses flammes brillants d’une intensité rare. Je plisse les yeux, comprenant son idée. Seulement, il est hors de question que je l’y encourage.
« Laisse tomber. Pour l’affronter, faudrait que tu perdes au moins vingt kilos. »
Tsuku grogne. Il n’aime pas ma réflexion, mais elle est véridique. Il est trop gros. En revanche, je suis surpris qu’il veuille combattre. Aurait-il retrouvé une âme guerrière ? Enfin, retrouver. Quand il était un Héricendre, c’était un trouillard. Quand il était un Feurisson, il aimait simplement se nicher dans mon cou pour dormir. Depuis qu’il a atteint sa dernière forme, ce qui lui plait le plus, c’est bouffer. Pas combattre. Et pourtant, il est là. Devant moi, grognant, toutes griffes dehors, et cela malgré ma remarque sans tact.
Y en a un moins qui veut se battre pour sa vie. Ça aurait sans doute été mieux que ce soit moi. | | | | Amyra Richards
C-GEAR Inscrit le : 27/12/2021 Messages : 691
Région : Kalos
| Le terme irréel est, selon moi, un bel euphémisme. Pourtant, il reflète à merveille la situation. Nous, pauvres mortels impuissants, face à une créature qui pourrait nous annihiler de son souffle incandescent. Ma question a au moins le mérite de faire réagir mon interlocuteur, qui cesse enfin de reculer ; il semble avoir retrouvé un regain de conscience et une vivacité d'esprit. Une stabilité bienvenue, qui contraste avec le chaos ambiant.
Akio prononce des noms que je ne reconnais pas, mais ma confusion est de courte durée ; il leur attribut également le statut de légendes, de bêtes mythiques qui n'ont pas plus de chance d'intervenir que l'énergie ayant façonné l'univers. Cela ne nous avance pas. Un pli soucieux se creuse sur mon front.
- Vous n'êtes peut-être pas du coin, mais moi, oui. Comprendre le phénomène est une étape cruciale pour l'empêcher de se reproduire une seconde fois.
Je lui renvoie cette réponse avec une férocité absurde, un reflet de mon agacement et de ma propre lassitude. Car s'il y a bien une chose qui m'embête, ce sont ces gens irrationnels qui croient que nous sommes les pantins d'une instance supérieure, invisible et omniprésente. Peut-être que j'interprète mal ses propos, que je suis à côté de la plaque et totalement hors sujet, mais je ne peux m'empêcher de commenter selon mon degré de compréhension.
- Les hommes se punissent eux-mêmes. Je suis une femme de science et de raison, Akio. Pour moi, il n'existe qu'une explication logique derrière l'apparition d'un entei à Kalos. Il est fort à parier qu'un dérèglement géologique ou écologique en est la cause. Ce n'est pas un châtiment divin.
Je l'imite ensuite, mon regard déviant en direction de son monstre marin. Je frissonne malgré la chaleur, comme lorsque je souffre de fièvre. Qu'il reste en retrait ne m'apporte qu'un maigre réconfort.
Le typhlosion revient vers nous et j'observe son comportement protecteur envers son dresseur. Combattre le feu par le feu n'a jamais été une recette gagnante, surtout lorsqu'elle prise au sens littéral. Il a toutefois un avantage par rapport à mes compagnons : cette résistance naturelle au feu et aux températures élevées. Elle le sauvera peut-être lorsque nous serons victime de combustion spontanée, provoquée par une saute d'humeur du légendaire juvénile.
- J'admire sa détermination. Le compliment m'échappe. Près de moi, ma galeking et mon scalproie se contentent d'évaluer leur allié temporaire, de sa masse corporelle à sa crinière enflammée. Ils ne partagent pas mon engouement. Mais il nous faut un plan. Nous n'allons pas rester indéfiniment au bord de ce cratère.
J'ai à peine eu le temps d'articuler ce dernier mot que de l'autre côté de la faille, j'aperçois du mouvement. Un attroupement de dresseurs. J'en dénombre trois, non quatre, accompagnés par différents pokémons aquatiques que je n'ai même pas envie d'identifier. Des voix s'élèvent. Un manque de cohésion et d'unanimité se fait sentir entre eux.
- Je n'aime pas ça du tout.
Les plaques métalliques de ma galeking se mettent à scintiller doucement ; s'il le faut, elle érigera une barrière défensive pour nous protéger, mais à savoir combien de temps celle-ci tiendra... Le premier jet d'eau fuse en direction du entei. Une véritable trombe, qui le tremperait des pattes à la tête si elle parvenait à le toucher. Mais le chien, mécontent de se faire prendre à revers, esquive avec grâce et atterrit sur un rocher déformé par le passage de la lave.
Sa fourrure se hérisse et il pousse un grondement rauque, qu'un second hydrocanon interrompt. Celui-là le frôle, le manque d'un ou deux centimètres, et le laisse avec quelques poils mouillés. Ainsi qu'une fureur désormais impossible à éteindre. Il crache un torrent de flammes vers ses agresseurs, en guise de représailles, les forçant à se disperser et à fuir, et je ne peux m'empêcher d'écarquiller les yeux en voyant l'arc de cercle que commence lentement à décrire le entei.
Signe que nous allons, nous aussi, devoir bouger si nous ne voulons pas mourir dans la prochaine minute. | | | | Shinara Shikei
C-GEAR Inscrit le : 17/09/2013 Messages : 2183
Région : Johto
| Je suis apparemment doué pour l’agacer. Le ton qu’elle emploie en réponse à mon questionnement ne laisse pas de doute et au lieu de m’excuser de l’avoir froissé, j’ai un sourire doucereux sur les lèvres. Ah, les gens bien. Ou du moins ceux qui pensent l’être. Il est tellement facile de les décontenancer.
« Ah, parce que vous savez comment empêcher une éruption ? »
Si c’est le cas, grand bien lui fasse. Me concernant, je sais que la nature trouve toujours un moyen de s’exprimer, quelque soit les actes des hommes. Je doute sincèrement qu’il soit possible d’empêcher une catastrophe de cette envergure. Maintenant si sa question est pourquoi maintenant, pourquoi ici, je n’en aurais pas la moindre idée. J’vais pas parler de destin parce que je n’y crois pas, mais en revanche je crois en la fatalité. Je suis persuadé que même si on savait que cette naissance allait se produire, on n’aurait rien pu faire pour l’en empêcher.
Mais on aurait pu sans doute mettre les habitants à l’abri. Mais ça, je m’en branle totalement.
Elle commence à me faire la morale, parlant du fait qu’elle est une femme de science. Ça, je pense que je l’avais pigé. Plus ou moins. On dirait que c’est ma supposition sur le châtiment divin qui lui déplait. Je fronce un brin les sourcils, haussant les épaules.
« On est au moins d’accord sur un truc ; le divin n’existe pas. Mais en revanche, que la planète en ait marre de nos conneries… »
Je suis à deux doigts de rajouter que c'est le karma. Au lieu de ça, j’ai une moue pensive, avant de me mettre à rire. Je devrais avoir peur. J’ai eu peur, tout à l’heure, en pensant que je délirais. Où est-elle passée ? A croire que réaliser que tous le monde puisse voir le chaos qui habituellement est mien me fait plaisir. Je pense avoir mis le doigt sur quelque chose, avec cette réflexion. Mais je n’aurais certainement pas le temps de la développer.
Tsuku se pointe et montre qu’il veut me protéger. Il n’a jamais été un combattant, mais il sait se débrouiller tout de même. Seulement face à une créature comme Entei, il est hors de question que je le laisse combattre. Si j’ai des envies suicidaires quand je m’y mets, je refuse que ce soit en compagnie de mes alliés. Je sais très bien qu’ils s’en sortiront sans moi facilement. Mais alors, mourir pour moi… Humf. Ça me dérange. J’essaye de le convaincre de calmer ses ardeurs avec une petite pique, ça ne le décourage pas du tout. Gros relou va. Le compliment d’Amyra n’aide pas à le faire changer d’avis. J’aime pas ça. La donzelle ajoute qu’il faudrait qu’on établisse un plan… Et c’est bizarre mais moi, pour l’heure, je compte justement bien rester au bord du cratère. Qu’on me traite de couard je m’en fous. Il faut croire que mes folles pensées suicidaires m’ont laissé un peu tranquilles.
La remarque de la demoiselle me fait arquer un sourcil. Un coup d’œil vers elle me fait constater qu’elle regarde de l’autre côté du cratère et… Et qu’il y a des dresseurs idiots qui s’empressent de s’en prendre à la créature. Je suis pas bien doué en dressage, ni même en combat à plusieurs mais… Ils ont l’air aussi organisé que la Team Magma.
« Eux ils ne semblent pas en avoir, de plan. »
J’ai abandonné l’idée de montrer que j’en ai quelque chose à faire des autres. Mon regard est plus curieux qu’autre chose, tout comme j’ai un petit sourire qui flotte sur les lèvres. Je crois qu’ils ne réalisent pas bien les emmerdes dans lesquelles ils sont en train de plonger… Et ça ne rate pas. La précision des attaques laisse clairement à désirer. Bon, je serais sans doute mal placé pour parler, je ne suis pas certain que Devil ferait mieux mais c’est bien pour ça que je ne bouge pas d’un iota. Évidemment, l’Entei se montre particulièrement agressif suite à ses offensives et… Oh oh. Je pensais qu’on était assez loin. Il faut croire que non.
« Faut qu’on se casse de là ! »
Les flammes se dirigent vers nous beaucoup trop rapidement. J’ai commencé à faire demi-tour, hurlant à Devil de lancer une protection. J’ignore si sa Garde Large peut tenir face à la puissance du légendaire, mais j’espère qu’au moins elle nous permettra de nous mettre à l’abri. Mon Demanta lève sa barrière et le bruit de l’impact des flammes est impressionnant. Le torrent est puissant. Trop puissant.
Ça ne tiendra pas. Ça ne tiendra pas. Ça ne tiendra… Hein ?
Je me retrouve projeter au sol. Un grognement de douleur m’échappe quand mon corps fracasse la terre. Je me suis explosé le menton. Je me sens étonnement lourd et… J’ai très chaud. Je mets deux bonnes secondes pour comprendre que c’est Tsuku qui m’a plaqué au sol et qu’il me protège de son corps.
La barrière cède.
| | | | Amyra Richards
C-GEAR Inscrit le : 27/12/2021 Messages : 691
Région : Kalos
| Mon niveau d'exaspération augmente. Mes lèvres s'entrouvrent, se referment, puis se pressent en une ligne énervée, presque grimaçante. Dans l'état actuel des choses, il m'est préférable d'ignorer cette question qui transpire le sarcasme et de me concentrer sur nos ressources ainsi que le positionnement de la bête légendaire.
J'accorde cependant un point à Akio, pour appartenir à la catégorie des non-croyants. Cela me rassure, à quelque part, de savoir qu'il ne se mettra pas subitement à crier des insanités tout en implorant le pardon et la miséricorde, plutôt que de poser des actions logiques qui nous tireraient de ce mauvais pas. Malheureusement, nous ne parvenons jamais à la phase d'élaboration, une bande de dresseurs sans cervelle ayant choisi de restaurer l'ordre par le biais d'une offensive musclée et désordonnée. Je contemple les flammes qui se déploient et qui se dirigent vers nous, tétanisée. Mon expression doit être proche de celle d'un haydaim figé au milieu d'une route, face aux phares d'un camion.
Du coin de l'oeil, je vois une ombre se détacher, puis quitter de mon champ de vision. Le jeune homme a eu le réflexe de faire volte-face. Je l'entends hurler quelque chose, mais je n'arrive pas à comprendre. C'est comme mon corps avait cessé de fonctionner.
Au moment où la barrière s'érige, des bras puissants me saisissent et m'enveloppent ; je me retrouve lovée contre le torse de ma galeking, les yeux clos, comme une enfant ayant trouvé refuge dans le giron maternel. Je m'accroche à elle comme à une bouée de sauvetage. Le courage est une qualité fuyarde, qui se manifeste aussi vite qu'elle peut disparaître.
Ma compagne se joint au demanta, dressant son propre barrage face à la colère du entei. Si le mur de fer résiste à la pression exercée par les flammes, elle sait qu'il ne tiendra pas éternellement ; déjà, il commence à surchauffer, à rougir et à blanchir, à fondre. Le sol intercepte les premières gouttes brûlantes, qui refroidissent à son contact. Ma peau se couvre d'une pellicule de sueur et ma respiration se fait plus laborieuse. Soit la qualité de l'air vient de prendre un coup, soit la panique qui me ronge vient d'atteindre son paroxysme. Ma protectrice grogne sous l'effort et tente de commander aux rochers qui nous entourent, avec l'idée de remplacer les barrières sur le point de céder par un piège de roc salvateur, qui se refermera sur nous comme un tombeau. Pour permettre aux pokémons alliés de se repositionner et de se préparer à faire front commun. Son plan échoue, l'intense chaleur l'empêchant de se concentrer à pleines capacités. Sa barrière cède.
Pendant un instant, je me réjouie de ne ressentir qu'un léger inconfort. Une pression dans la poitrine, celle de l'angoisse. Une migraine qui me tambourine le crâne. Je peux sentir les battements dans mes tempes, tandis que l'étau se resserre. Je cherche mon souffle.
Avant de réaliser que celui du légendaire s'est arrêté. Nous flottons dans un étrange moment de silence, comme si le monde entier s'était dissous. Puis les bruits reprennent. Les sons de la vie, de la nature. Les cris des habitants et dresseurs estomaqués, certains pleurant, d'autres s'époumonant pour exprimer... Du soulagement ?
J'ouvre les yeux et me dégage prudemment de l'étreinte. En levant la tête, je croise le regard brillant de ma galeking. Elle a eu chaud, elle a eu mal. Mais nous sommes toutes les deux vivantes.
- Akio ? Akio !
En me retournant, je trouve son typhlosion ventre contre terre, plaquant une masse qui pourrait correspondre à un être humain. Il a beau avoir titillé mes nerfs, mon premier réflexe est de m'assurer que nous n'avons pas essuyé de nouvelles pertes.
- Est-ce qu'il est blessé ? Mort ? Où est Scalproie ?
J'en oublie entei, sans savoir s'il a subitement disparu, en ne laissant derrière lui qu'un vide immense et une nation ébranlée. Une ville à jamais changée. | | | | Shinara Shikei
C-GEAR Inscrit le : 17/09/2013 Messages : 2183
Région : Johto
| Ma réponse l’a piqué au vif. Amyra ne réplique rien, mais je vois bien que j’ai fais mouche. Cela fait naitre un nouveau doucereux sur mes lèvres ; je ne ressens aucune culpabilité à agacer les gens, j’ai même un don pour ça. Et ça m’amuse grandement, bien plus que de rentrer dans le rôle du gentil gars qui s’inquiète pour son ami. D’ailleurs, j’ai complétement oublié Alan dans cette histoire. Bah, il doit s’en sortir, sinon il serait revenu vers moi en chialant. Il n’est pas exempt que ça n’arrive pas, cela dit.
On observe des dresseurs faire n’importe quoi. Si l’on pensait être à l’abri, en haut du cratère, c’est une grossière erreur. Les flammes se dirigent vers nous rapidement et ma réaction est immédiate. Devil érige sa barrière et du coin de l’œil, je vois ma camarade qui… Ne bouge pas. Vraiment ? Il est où, son instinct de survie ? Ce n’est pas moi à l’origine, le suicidaire ? Il faut croire qu’elle se laisse paralyser par la peur. La laisser derrière ne me fait pas spécialement plaisir, contrairement à ce que je pourrais penser de prime abord. C’est dommage qu’elle crève là, j’aimais bien titiller sa bonne conscience. Je ne suis néanmoins pas assez fou pour sacrifier ma vie pour elle. Faut pas déconner, non plus.
C’est sa Galeking qui prend les devants de toute manière. Elle l’empoigne, rejoignant mon Demanta pour tenter de nous protéger ou au moins, nous donner plus de temps pour fuir. Le fer fond et fait augmenter considérablement la température… ça et le fait que Tsuku m’a plaqué au sol pour me protéger. Il faut vraiment qu’il perde du poids, ce n’est juste pas possible. Ou que moi j’en prenne. Sans doute un peu des deux. Mon menton est douloureux dû au choc et je peine à respirer face à cet air trop chaud. La suite se déroule rapidement, n’ayant plus aucune visibilité sur quoi que ce soit. Un cri de douleur m’échappe alors que je sens une douleur vive au niveau de ma cheville gauche. Dans l’action, ma jambe n’est pas protégée par mon starter et bien que je gère parfaitement la douleur habituellement, cette fois, il semblerait que mon corps ne l’accepte pas. La brûlure s’intensifie, me faisant perdre conscience quelques secondes.
Quand soudain, plus rien. La douleur est évidement toujours là, mais je n’ai plus l’impression que les flammes viennent à lécher jusqu’à l’os. Un silence étrange règne autour de nous… Et des cris de joie, des pleurs aussi, résonnent tout autour. Je ne comprends pas ce qui se passe. J’suis étourdi et je sursaute quand je sens un truc froid sur ma cheville brûlée. Je serre les dents, la douleur s’éveillant davantage. Pour que j’en suis à souffrir autant, c’est que la plaie ne doit pas être belle à voir. J’entends Amyra crier mon faux prénom. Bon. Ça veut dire qu’elle s’en est sortie, tout de même. Y a un petit soulagement de ma part que je n’assumerai pas. Ce qu’elle dit ensuite n’a pas de sens. De qui elle parle ?...
« Tsuku bouge de là, tu m’écrases ! » Je rage un peu, jusqu’à réaliser qu’il ne bouge pas du tout. Qu’est-ce qu’il fout ? Malgré la migraine fulgurante qui transperce mon crâne, je me concentre sur les sons. Je ne l’entends pas respirer. Je ne le sens pas respirer non plus. « Tsuku putain ! Je t’interdis de crever maintenant ! » La rage mêlée la peur font trembler ma voix. Je me débats comme un diable pour m’extraire de son poids et j’arrive difficilement à glisser assez pour me tourner et être assis. Ma cheville gauche me titille encore un peu mais je m’en fous pour l’heure. Du coin de l’œil je constate que Devil nous a rejoint et qu’il éteint des flammes. C’est lui, l’effet froid sur ma cheville. Je crois apercevoir une forme spectrale aussi, mais mon attention se repose rapidement sur mon starter. Je peux désormais voir le visage de Tsuku. Ses yeux sont fermés. Son poil normalement ignifugé a pris feu et sa peau, au niveau de son dos, est visible. Non. Non. Non. C’est juste pas possible. Pas maintenant. Pas lui. Putain tout mais pas lui !
« Tsuku ! Réveille-toi ! Arrête tes conneries ! »
Je crie plus que je parle, sans m’en rendre compte. Mais je m’en fous. C’est Tsuku qui importe. Il est mon premier pokémon. Il est celui qui importe le plus. Ça ne pas se passer comment ça. Mes mains s’agrippent à son pelage, prenant doucement son visage entre mes doigts. J’ai l’intelligence de placer ma paume devant son museau. Mon toucher sera plus efficace que ma vision puisque cette dernière est bêtement embuée. Je suis beaucoup trop émotif putain, d’autant plus que je ne suis pas seul. Mais je n’y pense même pas sur le moment. Je m’en bats les couilles d’où peut bien être le Scalproie d’Amyra. Je sens un souffle s’échapper du nez de mon allié. Il est encore vivant. Putain, il est encore vivant, mais il respire à peine. Faut que je fasse quelque chose. Vite.
« Lyra ! LYRA AMMENE TON CUL ICI IMMEDIATEMENT ! »
J’hurle. Depuis qu’on a quitté la forêt, je n’ai pas fait attention à ma Gardevoir. J’ai oublié de la rappeler dans sa pokéball, j’imagine qu’elle est encore dans les parages… Sauf si elle est vexée que je l’ai forcé à soigner des pokémon sauvages. Mais elle n’a pas intérêt à faire ça. Si elle abandonne Tsuku, je ne donne pas cher de sa peau. Elle sait à quel point je peux être rancunier… Et elle aura plutôt intérêt à se barrer loin de moi. Mon premier cri n’a rien donné alors je réitère, la panique reprenant le dessus. Mon Typhlosion lâche un léger grognement et je le vois essayer de bouger pour se redresser. « Non, ne bouge pas. Garde tes forces mon beau. Lyra va venir te soigner, ne t’inquiètes pas. Mais reste avec moi s’il te plait, je te donnerai toute la bouffe que tu veux quand tu iras mieux. » Sans l’ombre d’un doute, il s’agit de chantage. Si ça marche et qu’il continue à se battre pour rester conscient toutefois, je m’exécuterais. Je préfère avoir un Typholosion gros qu’un Typhlosion mort…
« Eh, Amyra ! T’as pas des anti-brûlures ou une connerie du genre ?! »
Je ne sais pas si réclamer son aide est tant judicieux. Mais j’ai aucun soin sur moi et… Cette connasse de Lyra qui n’arrive pas ! Ça prendrait deux secondes pour qu’elle se téléporte à côté de nous, pourtant ! Si j’ai bien vu, y avait Yuurei auprès de nous. La forme spectrale, j’suis quasiment certain que c’était mon Spectrum malgré la luminosité qui rend difficilement visible son corps ectoplasmique. J’espère qu’il est allé ma Gardevoir. Après tout, Tsuku, Yuurei et Doku sont mes trois premiers pokémons. Les premiers qui ont liés des liens entre eux, avec moi… Mon Spectrum ne peut pas laisser tomber lui aussi Tsuku… !
J’entends un bruit que je connais bien ; une téléportation. Lyra est enfin là. Elle toise le corps de mon Typhlosion, jugeant sans doute les brûlures. Puis son regard se pose sur moi. Je dois avoir l’air bien pitoyable ; mon corps tremble, mon menton est en sang et mes joues couverts de terre, de poussières et de larmes qui ont déjà séché. Mon regard se veut plus suppliant que fermé. Elle me toise quelques secondes qui me paraissent une éternité…
Avant de commencer – enfin… !- à soigner les plus grosses blessures de Tsuku.
| | | | Amyra Richards
C-GEAR Inscrit le : 27/12/2021 Messages : 691
Région : Kalos
| En m'approchant de la bête évachée, je remarque une jambe qui dépasse. Je n'ai pas besoin d'un diplôme en médecine pour constater le piètre état de la cheville, qu'une exposition face aux flammes du légendaire a cruellement écorché. Quelques minutes supplémentaires et elle serait passée d'un état de brûlure grave à un état critique et insoignable. Soudain, la voix d'Akio explose en une série de protestations. D'abord liées à son inconfort, puis à une réalité qui me glace littéralement le sang. Au risque de me prendre un revers, si jamais le typhlosion se réveille, j'essaie maladroitement de tirer sur son flanc pour tenter de le retourner sur le côté et ainsi permettre à son dresseur de s'extirper de sa douloureuse position.
Une combinaison d'efforts et de volonté nous permettent de déplacer le corps inerte, avant que la peur ne me force à lâcher prise et à reculer vivement. La proximité soudaine du demanta ravive mes craintes et je ne peux désormais que siéger auprès du groupe en tant que spectatrice silencieuse. Je dois avouer que la panique du jeune homme m'affecte. Son désespoir aussi. Je ne me suis jamais sentie aussi inutile de toute ma vie.
Un appel à l'aide est lancé. Derrière moi, j'entends le souffle rauque de ma galeking. Elle aussi demeure attentive à la scène, sans savoir quoi faire. Taillées pour les combats et pour les travaux les plus laborieux, ses pattes griffues ne possèdent ni la délicatesse ni la dextérité de celles d'une soigneuse. Son toucher magique est celui de la destruction, pas celui de la guérison.
Un changement s'opère au niveau du duo ; une étincelle d'espoir prend naissance lorsque Tsuku remue faiblement, mais je ne fais pas d'illusions. La voix de mon interlocuteur claque comme un fouet et m'extirpe de mon mutisme. En d'autres circonstances, je me serais emportée par ce manque flagrant de respect et cet élan de grossièretés.
- Ce n'est pas quelque chose que je transporte sur moi, je suis désolée Akio.
Je le suis, sincèrement. Je sens la culpabilité se tailler une place au creux de ma gorge. Si j'avais été convenablement équipée, ne serait-ce qu'avec des items communs et basiques que la plupart des dresseurs transportent, j'aurais peut-être pu apaiser les maux et atténuer les effets secondaires que le feu ravageurs a généré.
Toutefois, avant que je ne puisse me morfondre davantage, un miracle se produit. La gardevoir apparaît. Celle qui a le pouvoir de faire pencher la balance en faveur de la vie. La tension dans l'air augmente d'un cran.
- Akio, laissez-la travailler.
Je m'interpose enfin, après avoir rassembler mon courage et fait fi du potentiel caractère instable de l'homme à qui je m'adresse. Je l'attire à l'écart en le prenant par les épaules, en essayant de minimiser les appuis sur sa cheville blessée. Je ne nous éloigne que de deux ou trois mètres, histoire de ne pas gêner l'élégante créature.
En voyant le visage poussiéreux et maculé de sang de mon compagnon d'infortune, je glisse une main dans la poche arrière de mon pantalon pour en extraire un petit mouchoir de dentelle blanche portant mes initiales. Un accessoire qui n'a jamais eu d'utilité jusqu'à maintenant.
Je me permets de souiller sa pureté immaculée en épongeant délicatement le sang, avant de demander à Akio de le tenir presser contre la plaie. La gravité de celle-ci est d'ailleurs difficile à définir. Tant qu'elle ne sera pas convenablement nettoyée, je ne pourrais vérifier s'il a besoin de points de suture ou non.
- Vous avez eu de la chance, tous les deux. Je m'accroupis pour examiner sa jambe. Les risques de me prendre un coup de pied existent bel et bien, mais je crains moins pour ma santé que pour la sienne. Est-ce que les pouvoirs de guérison de votre gardevoir affectent également les êtres humains ?
Je ne suis pas familière avec les pokémons psy. Leur puissance et leurs dons varient, allant de la simple télépathie à une manipulation plus poussée de leur environnement. En lui posant des questions, cela lui changera peut-être les idées et l'aidera à patienter en attendant le verdict final.
- Sinon, il va falloir vous emmener à l'hôpital.
Je lève la tête et le toise de mes iris dorés, avant de me relever et d'essuyer mes mains moites sur mes cuisses.
- Nous pourrons chercher votre ami et j'appellerais mon pilote. Le transport en hélicoptère est une option moins pénible que celui en ambulance.
Je décoche un coup d'oeil derrière moi ; ma galeking s'est éloignée pour rejoindre mon scalproie, celui ayant refait surface après une inquiétante absence. En vue de sa posture et de la difformité de certaines de ses excroissances ferreuses, sa tentative pour échapper au brasier a plus ou moins fonctionnée. Même celles renforcées au metallum se sont tordues sous l'intense chaleur. Je me retourne vers Akio, que j'observe quelques secondes avant de reporter mon attention sur Tsuku.
- Ce pokémon vous tient vraiment à coeur, n'est-ce pas ? | | | | Contenu sponsorisé
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