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'Pâques - points' :

Ce goût de réglisse était horrible. Même avec la sucette, elle ne parvenait pas à faire partir ce goût terrible, mais elle comptait bien se rattraper, son appétit n’avait que grandi à cause de cette infâme épreuve. Charlie ne pouvait pas se laisser vaincre par ce genre de piège, elle n’allait pas se laisser dégoûter par la situation, c’était évident. Elle croyait en la possibilité que ce festival se rattraperait en lui faisant goûter encore des friandises incroyables.

« Ouais ben, j’aime pas ça non plus… Même si la rime est trop bien. »

Heureusement, Santiago était là pour rendre le tout plus agréable, s’il n’avait pas été là, elle aurait probablement tout rage quit, ou elle serait retournée au stand de chouquettes, son lieu sûr. En tout cas, elle ne pouvait pas rester comme ça et elle devait trouver un moyen de faire passer ce goût dégueulasse. L’atelier de guimauves allait sûrement pouvoir relever le défi.

« Ah ben c’est déjà ça de pris, tu vas pouvoir nous aider à tout gagner. »

Elle croyait très fort en lui, c’était très important pour elle d’entrevoir la possibilité de gagner quelque chose et d’écraser la concurrence. En plus, il avait l’air d’y croire, réellement, alors ils avaient toutes les chances de leur côté, c’était même déjà gagné.
Tout le monde semblait d’accord avec cette idée d’ailleurs, on les avait gentiment encouragé et Charlie savait déjà comment faire quelques trucs grâce à la tv de chez Morgane, donc ce serait vraiment facile. Elle annonça comment faire fondre le chocolat et ils allaient pouvoir se lancer. Santiago était prêt à l’écouter et en plus ils pensaient pareil, donc c’était formidable, quel duo de choc !

« Yep, ce sera bien plus joli ! »

L’odeur du chocolat qui était en train de fondre, c’était quand même très tentant, mais ils allaient devoir l’utiliser pour le moment, il fallait se retenir pour pouvoir mieux se gaver ensuite. Charlie avait saisi un pinceau et commençait à utiliser la technique du tirage de langue mordue sur le côté pour gagner en application. Elle avait l’impression d’être au summum de sa concentration et toutes les paroles de Santiago étaient pleines de sens.

« Ça va être magnifique. J’ai jamais rien vu d’aussi beau. »

Le chocolat luisait au fond du moule et la jeune femme était presque émue par la situation. Charlie était tellement concentrée sur son travail qu’elle n’avait pas un regard pour la concurrence. Heureusement, elle pouvait compter sur son collègue pour espionner leurs ennemis, mais malheureusement, il semblait qu’ils étaient bien plus forts qu’eux. Cela ne devait pas leur faire peur, mais tout au plus les stimuler dans leur envie de bien faire.

« Que de la gueule, les nôtres seront meilleurs bien évidemment ! »

Charlie n’avait pas l’esprit de compétition : c’était première ou rien. S’ils gagnaient haut la main, elle allait probablement l’ajouter sur une ligne de son CV comme si c’était un véritable exploit et si à l’inverse ils n’étaient pas les meilleurs, elle allait tout ignorer et tout simplement goûter ses guimauves pour faire passer son amertume.
Une fois leur atelier peinture terminé, ils pouvaient poser la plaque sur le Séracrawl qui vivait visiblement sa meilleure vie en restant dans le coin. Santiago semblait être super content de pouvoir compter sur lui, Charlie observa un peu la scène de loin, elle avait bien envie de faire du toboggan sur son dos, mais en fait elle avait bien remarqué qu’il y avait comme des trous sur son dos et que cela risquait de faire un peu mal aux fesses… Autant dire que ce n’était pas génial comme idée alors elle se disait que tout cela ne valait pas tant le coup. La rousse préférait donc se concentrer sur la suite des opérations et le mystère de la guimauve. Sur le moment, elle se sentit d’ailleurs complètement perdue.

« Moi qui pensais qu’on allait juste mettre des chamallows au micro-ondes… »

Cela n’allait pas être aussi simple, du moins c’est ce qu’elle avait compris quand on lui avait mis des feuilles de gélatines devant les yeux. Enfin, sur le moment c’était marrant de les plonger et de transformer l’eau en une chose très étrange, très gluante, comme le disait Santiago.

« C’est un peu drôle quand même… »

Charlie resta fascinée quelques instants à faire « spouich, spouich » avec sa cuillère dans le bol, mais il fallait quand même avancer rapidement. Sans leur mettre la pression, on leur donnait différentes directives à suivre maintenant tout de suite, jusqu’à ce que l’instructrice ne revienne pour ajouter une pincée de sel dans leur vie.

« Ah ben ça change tout, merci ! »

Aussi incroyable que cela pouvait paraître, ils avaient enfin réussi à faire leur guimauve. La technique de la langue sur le côté fut encore utilisée avec beaucoup de réussite. Ils avaient recouvert à nouveau la guimauve de chocolat et paf, le montage était terminé.

« On a réussi, c’était sensas’ ! »

Et Charlie était prête à s’asseoir à lambiner pendant que tout allait prendre tranquillement, mais non, il y avait le quizz.
Le problème, c’était que le savoir de Charlie était vraiment limité et elle avait déjà l’impression de vivre un match de tennis. Elle posa ses coudes sur la table et ses joues sur ses poings, c’était compliqué de passer le temps à ne rien faire, mais alors qu’elle désespérait, Santiago venait de répondre correctement à une question.
Mince, la compétition n’était donc pas terminée ? Ils avaient une chance de gagner, vraiment ? La rousse se releva tout à coup, si elle pouvait gagner, elle devait donner tout ce qui était possible. Alors que la question était posée, elle se concentra à fond. Elle ne pouvait pas laisser passer sa chance, après tout, elle regardait toujours des idioties qui lui permettaient d’apprendre plein de choses inutiles, il fallait bien que cela serve un jour !

« Donnez-moi deux baies les plus utilisées pour la préparation d’un poffin sucré ? »

Un instant de silence parmi les concurrents. Charlie en fut presque tremblante, elle les avait, elle les avait tous…

« Si je vous dis toutes les baies qui peuvent être utilisées pour un poffin sucré réussi, on gagne plus de points ? »

Les bénévoles se consultèrent un instant, haussant les épaules, avant d’accorder le double de points.

« Les baies Chocco, Jouca, Kika, Mago, Papaya, Parma, Pêcha, Qualot, Rému, Résin, Yapap. Vous voulez recette qui vont avec ? »

Les bénévoles acquiescèrent avec un peu de gêne, comme Charlie s’était tout à coup transformée en encyclopédie et elle expliqua point par point comment réussir les recettes. Elle semblait intarissable sur le sujet, alors que c’était juste un grand coup de chance. La jeune femme se tourna vers Santiago avec un grand sourire, quand le Séracrawl se fit entendre. Est-ce que cela voulait dire que la cuisson euh… le refroidissement était terminé ?

« Eh bien… Euh… Ahem, c’est ce qui conclut notre test avec une équipe gagnante, bravo à vous deux ! »

Incroyable, ils avaient clairement réussi à gagner en détournant l’attention de tout le monde. Tout cela, c’était grâce à Santiago et sa bonne réponse qui avait réussi à motiver la rousse. Il était vraiment le meilleur camarade du monde, sans lui, elle n’aurait jamais pu y arriver.

« T’es génial Santi’, on a gagné ! »

Elle tendit la main pour un petit tope-là, avant de se diriger vers le Pokémon Glace pour récupérer les moules. Maintenant, la partie délicate allait commencer : il ne fallait pas être trop pressé ni être trop précautionneux, au risque de tout casser, d’une manière ou d’une autre.

« Ohlala, je suis pas bien là, je suis pas sûre de moi… »

L’excitation de la gagne avait du mal à la quitter, elle avait les mains légèrement tremblantes et avait réellement peur de tout faire capoter, là, au dernier moment.

« Ça ne te dérange pas de t’en charger ? Si c’est pas beau je t’en voudrais pas, mais là je me sens pas de le faire. »

Elle ne voulait vraiment pas que tout soit raté par sa faute, alors qu’il avait réussi à la reboosté et qu’il leur avait permis de gagner la première épreuve, Charlie ne voulait pas le décevoir.
Finalement, Santiago s’en était pas si mal sorti. Le problème, c’est que non loin d’eux, il y avait un autre couple qui semblait particulièrement doué : leur petite démonstration du départ avait bien marché et leurs Teddiursa en guimauve étaient magnifiques, même Charlie, toute jalouse qu’elle était, ne pouvait que voir l’évidence. Ils avaient été battus à plate couture.

« Et pour les plus belles guimauves, nous applaudissons l’équipe C ! »

La jeune femme applaudit sans trop y croire, pff, ce n’était quand même pas trop du jeu alors qu’ils avaient tout donné.
En plus de leurs guimauves à emporter, ils avaient tout deux gagné un collier de bonbons pour leur victoire au test. C’était déjà ça. Enfin, il fallait aussi quand même réfléchir à la suite. Que pouvaient-ils faire maintenant ? Non parce qu’en fait, Charlie avait complètement zappé qu’ils étaient en mission et jusqu’ici il n’y avait quand même pas grand-chose à voir à ce niveau-là. Hm… Elle réfléchit un instant avant de voir des personnes avec des bandages sur les yeux. Cela pouvait être risqué, mais cela pouvait valoir le coup de se rendre vers cet atelier.

« Je crois qu’ils goûtent des trucs en aveugle là-bas, on y va ? Y’aura p’tet des gens chelous autour ? »

Après tout, c’était un bon endroit pour les pickpockets, mine de rien. Et puis, si tout se passait bien, ils pourraient aussi se laisser attirer par le jeu, maintenant que le palais de Charlie avait supporté le pire, elle était prête à tout endurer.

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'Pâques - points' :

Cette dernière activité leur avait pris un petit temps quand même, mais ce n’était pas vraiment un problème pour Charlie : elle avait été très heureuse de faire tout cela avec Santiago. Il avait parfaitement rempli son rôle de leader du groupe : en répondant bon et en leur permettant la victoire sur le quiz, puis en délivrant les guimauves de leur moule avec assez de réussite. Charlie était heureuse de compter sur lui, il l’avait aidée du mieux qu’il pouvait et ne pouvait pas exprimer sa gratitude, ce ne serait jamais aussi fort que ce qu’elle pensait réellement. Elle resta donc dans l’idée de partager sa bonne humeur pour lui montrer qu’elle était vraiment très satisfaite de la situation.

« Ils sont parfaits puisqu’ils ne le sont pas ! Ça les rend plus attachants, je suis contente du résultat. »

Et puis, de toute façon, elle allait les avaler pareil, donc qu’ils soient vraiment beaux, cela ne comptait plus vraiment maintenant que l’atelier était terminé. Et alors que Charlie commençait à maugréer de ne pas avoir gagné malgré tous leurs efforts, Santiago avait même la délicatesse de la rassurer. Vraiment, c’était le meilleur compagnon du monde.

« Merci Santi’ ! »

Elle le regarda goûter une de leurs créations et attendit de voir le résultat dans ses yeux. Lorsque son regard s’illumina : Charlie comprit. En effet, les guimauves étaient réussies visiblement puisqu’il les qualifiait même de « meilleurs du monde ». Elle allait vraiment se laisser tenter mais dans le même temps, le nombre de guimauves était limité, cela voulait donc dire que si elle en goûtait, ce serait pour à chaque fois en perdre et diminuer le nombre de fois où elle allait pouvoir en remanger un jour. Son cerveau sembla faire des tours dans sa boîte crânienne comme Charlie venait toute seule de se donner une encéphalite aiguë.
La jeune femme devait mettre cette réflexion dans un coin de sa tête pour pouvoir se concentrer sur la suite, si elle se mettait à baver devant le sachet, Santiago allait finir par le remarquer et la trouver vraiment bizarre, ce qui n’était pas nécessairement une bonne chose comme ils devaient encore passer un bout de temps ensemble. Elle préféra donc utiliser ses neurones pour trouver une nouvelle idée de stand à fréquenter, elle voulait offrir à son nouvel ami l’expérience ultime de ce festival, alors que c’était littéralement la première fois qu’elle y mettait les pieds. Enfin, en tout cas tout cela partait d’un bon sentiment, parce qu’elle voulait vraiment remercier Santiago avec une belle journée, même si cela voulait un peu dire oublier ce pour quoi ils étaient là…
Mais… En fait, ils ne savaient toujours pas pourquoi ils étaient là, alors devait-elle vraiment culpabiliser à l’idée de s’amuser ? La réponse fut rapidement donnée dans son esprit : non. On pouvait dire que cela faisait partie de leur mission, on leur avait demander de paraître comme des touristes et c’était réussi.

« On pourra utiliser nos super pouvoirs mentaux pour tous les surprendre ? »

Elle plaisantait à moitié. Charlie était persuadée qu’elle avait un truc en plus, quelque chose qui allait finir par se révéler à la face du monde. Après tout, il y avait tellement de moments dingues qui se passaient dans sa vie que cela ne serait pas tant déconnant pour elle d’avoir un super secret, limite ça pourrait expliquer des trucs, donc ça serait même plutôt arrangeant dans l’histoire. Et puis, ça ferait encore une bonne anecdote à raconter aux potes mine de rien, vraiment une situation gagnant-gagnant.
Santiago ne sentait pas trop le truc de jouer en aveugle et Charlie lui en devait une... Elle devait donc se lancer...

« Tu crois ? Ben, sinon je peux le tenter… »

Le problème, c’est qu’elle avait encore un peu le goût de réglisse dans la bouche, alors il fallait trouver un moyen de remettre son palais à zéro. Un truc sucré, mais pas non plus avec un goût qui emporte tout, genre assez puissant pour neutraliser la réglisse, mais avec une possibilité de rendre le tout plus doux après et… Bon, il ne fallait pas y réfléchir plus longtemps : les guimauves feraient parfaitement l’affaire. Charlie se saisit de ses guimauves, celle qu’elle avait pris à emporter et les cala dans sa bouche directement. Il fallait mettre maintenant la machine en route et mâcher. Charlie s’était entraînée toute sa vie pour ce moment, elle devait venir à bout de ces guimauves et si possible ne pas mourir sur place.
Pendant que Santiago était en train de déjouer un délit – tel un Prince de la loi -, Charlie mâchait.
Elle observa toute la scène en étant donc particulièrement silencieuse, puisque le jeune homme s’occupait de toute la situation et qu’il n’y avait de toute façon aucun air qui pouvait sortir de sa bouche. Elle luttait lentement mais sûrement pour sa vie, évitant d’attirer l’attention sur elle et profitant du geste noble de son pote pour ne pas se faire repérer. Elle jeta des petits coups d’œil à droite et à gauche, elle était persuadée que la jeune qu’il avait arrêté n’était pas la seule, mais elle doutait que leur mission soit liée à tout ça. Après tout, elle avait déjà eu des missions dans ce genre où il fallait aider quelqu’un ou empêcher une mauvaise chose d’arriver, mais il n’y avait pas eu tant de mystères ! Là, elle avait quand même l’impression qu’on leur cachait quelque chose de plus grand, pour qu’ils ne doutent de rien. Hm… Bon, elle avait de toute façon encore trop de guimauve dans la bouche pour dire quoique ce soit, alors elle se contenta encore de mâcher, même si elle se permit de jeter un regard noir à l’autre pétasse qui avait insulté son mec du jour et qu’elle avait fait un sourire au monsieur gentil dont Santiago avait dû sauver les précieuses économies. Non, mais, sans déconner, la rousse s’était un peu attachée et elle ne pouvait pas croire qu’on puisse parler comme ça à Santi, lui qui était si cool. Heureusement, il était tellement trop balèze qu’elle était partie sans demander son reste. Charlie fit son possible pour terminer ce qu’elle avait dans sa bouche alors que le jeune homme lui demandait de prendre ses responsabilités. Très bien, elle accéléra son mâchage et finit par déglutir plusieurs fois. C’était intense mais, au bout de quelques secondes, elle avait fini par réussir son coup.

« Ok ! Ok ! J’suis prête, j’vais tout défoncer ! »

La jeune femme s’approcha, plus concentrée que jamais. Alors qu’on lui expliquait les règles sur ce qui l’attendait : des choses plus ou moins bonnes à identifier uniquement par le goût, du Lait Meumeu et de l’eau à disposition pour arrêter les goûts piquants ou faire passer un goût, la possibilité de prendre trois bouchées maximums et celle d’arrêter quand on le voulait ; Charlie se concentra et fit un vide dans sa tête. Elle se devait de réussir pour Santiago.

« Mec, je te dédie cette victoire. »

Ouais, là, clairement, elle n’avait plus le choix que de réussir... Et puis, elle avait bien entendu qu'il était fort en cocktails alors... Elle comptait bien se faire inviter un jour en guise de remerciements.

Mots : 1202.

Edit • Total points : 12
1er dé : 1
2e dé : 2
3e dé : 5
4e dé : 1
5e dé : 3

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'Pâques - points' :

L’autre abrutie était partie sans demander son reste, tant mieux. De toute façon, si elle était revenue ou qu’elle avait tenté quoique ce soit, Charlie aurait pu lui cracher sa guimauve à la figure. Elle était prête à bien des choses pour défendre ses potes et surtout au pire. Ce qui était un peu drôle, c’était que cela ne la dérangeait vraiment pas de faire des trucs dégueulasses si cela pouvait aider et surtout, que l’idée la réjouissait et qu’elle regrettait presque de ne pas l’avoir eue plus tôt pour la mettre à exécution.

Enfin, il lui fallait quand même être capable d’agir, alors elle avait fini sa bouchée et elle s’était préparée pour ce nouveau test du stand. Elle y allait au talent, persuadée qu’elle allait réussir. Enfin… Elle essayait de s’en persuader plutôt et avec un peu de chance, cela allait réellement fonctionner tout seul. La rousse s’avança, comme pour indiquer qu’elle allait être la compétitrice, elle s’échauffa légèrement, pencha sa tête à gauche, puis à droite. Santiago lui disait qu’il lui faisait confiance, alors elle devait encore plus faire attention pour ne pas le décevoir. Bon, elle était donc gonflée à bloc, prête à en découdre, c’était maintenant ou jamais.

La rousse laissa une bénévole nouer un ruban à l’arrière de sa tête, pendant un instant, le fait de ne plus rien voir fut très désagréable. Elle était contente de savoir que Santiago n’avait pas les yeux bandés lui aussi, car elle ne se serait pas du tout sentie à l’aise. Elle espérait donc que le jeune homme allait bien rester dans le coin et pas se carapater en un instant. Enfin, elle se dit qu’il était important de jouer son rôle de son côté.
On l’informa que la dégustation allait rapidement commencer et qu’à chaque fois, des cuillères lui seraient présenté, elle aurait simplement à ouvrir la bouche et à répondre dès qu’elle savait ce qu’elle avait dans la bouche. Une dernière fois, Charlie essaya de prendre une grande inspiration car c’était son moment.

La première cuillère arriva, un goût très sucré et avec un arrière-goût un peu boisé, elle n’avait pas de doute, mais malheureusement elle n’était pas la seule. Bon, cela devait lui servir de leçon, la prochaine fois, elle ne pouvait pas prendre le temps de trop réfléchir. Ainsi, elle avait réussi à prendre la main en confirmant sa connaissance des différentes baies. En entendant la voix de Santiago, son sourire s’étira. Il était resté, déjà, mais en plus il continuait à l’encourager. Elle était vraiment heureuse de savoir qu’il la soutenait encore. Elle avait vraiment envie de se défoncer pour lui et plus elle entendait des encouragements, plus elle allait donner le meilleur d’elle-même.
Donc PAF, encore une fois, elle donna une nouvelle bonne réponse, très rapidement, en tout cas plus rapidement que les autres. Elle gardait par ailleurs son sourire éclatant, elle savait qu’elle était en train de les écraser, mais alors qu’elle savourait sa victoire… Elle fit face à un nouvel ennemi. On venait de lui mettre dans la bouche une cuillère d’un mélange très audacieux et vraiment dérangeant également. Elle sentait bien le chocolat mais il y avait quelque chose en plus qui rendait le tout absolument immonde et… Cela commençait à lui arracher la gorge… Du piment ? La voix de tout à l’heure avait confirmé tout cela et c’était la soupe à la grimace pour Charlie. Elle devait se remettre de tout cela et donner la bonne dernière réponse. C’était terrible car le bénévole leur mettait encore plus la pression. On leur demanda d’ouvrir un peu plus la bouche pour leur présenter cette fois un gâteau. Charlie réfléchit un instant, tout en se disant qu’il fallait absolument répondre juste. Santiago comptait sur elle, c’était trop important.

Tout à coup, postillonnant de partout, elle cria, non, hurla la bonne réponse. Elle termina de manger en attendant le résultat, puis leva les deux bras en l’air lorsqu’on lui accorda le point et donc la victoire.

« Ouiiiii ! »

Elle sentit qu’on touchait à son bandeau et elle se retourna pour retrouver Santiago devant elle. Presque instinctivement, elle le prit dans ses bras, tellement contente d’avoir réussi à gagner son défi.

« Merci à toi, on a gagné ensemble ! Je t’ai entendu m’encourager, c’était formi- ! »

Elle ne put pas terminer sa phrase. Il y avait eu comme un souffle, un grand bruit et un moment de choc…
Charlie leva les yeux vers Santiago, il avait l’air aussi perdu. Etait-ce une mauvaise blague ou ?... Non, c’était bien vrai, voilà que les cris avaient pris la place du silence de mort. La rousse devait maintenant raisonner, très rapidement. Elle prit la main de Santiago, il fallait se casser de là, suivre un peu la masse et dans le même temps… Non, elle devait vérifier quelque chose, elle devait s’assurer que ce qui venait de se passer n’était pas lié à…

« C’est le stand des mascottes, il est complètement parti en fumée ! »

Charlie s’arrêta aussi net, ses doutes étaient maintenant confirmés et… Elle ne savait pas comment le prendre. C’était sûrement ça, alors, le secret de la mission, mais pourquoi ils étaient là alors ? Elle avait fait sa livraison, elle aurait pu se barrer et l’apprendre plus tard, non ? Cela suffisait après tout ! Pourquoi risquer bêtement sa vie en se baladant à côté de la bombe ? Pourquoi mettre Santiago dans ce coup-là ? Pourquoi risquer sa vie à lui ? Il y avait trop de questions dans sa tête et tout ce qu’elle savait maintenant, c’était que la mission était là, le danger aussi et qu’elle comptait tout faire pour ne pas crever et aider Santiago dans le même temps.

« Ok. Si tu peux encore me faire confiance, je te propose de partir d’ici, on va passer devant le stand, je vérifie que la mission s’est déroulée comme prévu et on trouve un endroit pour parler. »

Charlie n’était plus pleine de joie, elle n’était plus resplendissante. Maintenant, elle avait compris que c’était le moment pour sauver sa peau. Au moment où elle attrapa son téléphone, elle se rendit compte qu’elle n’avait toujours pas lâché la main du jeune homme, pire : qu’elle la serrait, tremblante, depuis la déflagration.

« Désolée… »

Elle le lâcha et écrivit un message à Maël, se voulant la plus explicite possible.

■ PUTAIN C’EST QUOI CE BORDEL ??? RÉPONDS.

(J'utilise mes 12 points pour 3 lots surprises parce que la folie.)
Edit • Je prends une gelée rouge et 1 CS Anti-Brûme. :3

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'Pâques- lot surprise' :

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'Pâques- lot surprise' :

Il n’y avait plus rien maintenant, plus de joie, plus de sourires et encore moins de rires… Les seuls éclats de voix étaient maintenant des cris stridents, le genre à vous glacer le sang. Charlie ne devait pas perdre le contrôle, elle ne le pouvait pas, elle devait tenir et savoir exactement ce qui était en train de se passer. Elle avait été formée pour cela, Maël lui avait toujours dit qu’il fallait s’attendre au pire, que tout cela n’était que le début, qu’un beau jour, elle allait devoir faire face à de plus fortes conséquences.
Et au moment d’entendre, de sentir cette explosion, elle avait immédiatement pensé à ce qu’elle avait laissé plus tôt, on pouvait penser à un mauvais pressentiment, mais pour la rousse, c’était surtout un cauchemar devenu réalité. Elle devait dépasser tout cela, si c’était cela, son test, elle devait le réussir. La rousse savait très bien qu’elle était observée, mais elle n’osait pas regarder autour d’elle, elle ne voulait pas s’exposer ou l’exposer lui. Elle ne pouvait pas se faire arrêter, elle ne pouvait pas mettre Santiago en danger, mais maintenant c’était trop tard. Elle l’avait gardé avec lui toute la journée, ils s’étaient fait passer pour un couple ! Elle l’avait mis dedans, depuis le début, c’était tout ce qu’elle avait fait, l’attirer au fur et à mesure dans un piège dont elle ignorait l’existence. C’était ça le pire, elle aurait préféré le détester, mais elle avait aimé chaque instant passé auprès de lui, elle voulait le protéger.
Il devait la croire, mais pouvait-il encore lui faire confiance ? Même la rousse était en train de douter d’elle-même. Santiago semblait complètement désabusé, évidemment, comment aurait-il pu s’attendre à un tel dénouement ? Et dire que quelques instants elle était dans ses bras et maintenant, il devait la haïr. Elle avait envie de pleurer, de hurler, de vomir, mais elle n’en fit rien, une partie d’elle-même se disait qu’elle méritait tout cela, qu’elle aurait dû s’y attendre, s’y préparer. C’était évident qu’un jour ou l’autre, tout son beau château de cartes allait s’écrouler sur lui-même, alors qu’elle était encore à l’intérieur.

■ Réponds !
■ Stp
■ S’il te plaît ?

Tant qu’elle n’obtenait pas de réponse, elle ne pouvait pas s’arrêter, elle devait avoir des réponses, si c’était ça la mission, elle devait en être sûre, elle devait pouvoir rassurer Santiago. Enfin… Le rassurer ? Vraiment ? Quelle vaste blague, elle allait surtout lui montrer à quel point tout cela était complètement tordu. C’était d’ailleurs sûrement son test pour savoir si la team pouvait véritablement lui faire confiance… Quelle horreur.
Charlie n’avait pas répondu à Santiago, elle ne savait pas quoi lui répondre, qu’est-ce qu’elle pouvait dire de plus, elle n’en était pas sûre et elle n’allait pas se vendre avant d’en être vraiment, vraiment sûre. Si elle pouvait garder un tant soit peu d’amitié de sa part, cela la pourrait aider pendant un moment, la rousse avait besoin de soutien, maintenant plus que jamais, mais Santiago était en train de la lâcher.
Que lui dire de plus dans un moment pareil ? Elle était probablement responsable d’un meurtre, elle ne pouvait pas lui dire, elle était pétrifiée, elle ne pouvait pas lui dire ce qu’il se passait dans sa tête. Peut-être allait-elle être promue pour ce qui venait de se passer ?
Quand il haussa la voix, elle sursauta, avant de lever les yeux vers lui. Dans son regard, il n’y avait plus d’amusement, encore moins d’admiration. Il semblait perdu et dans le même temps… Oui, elle pouvait distinguer ce sentiment, cette noirceur qui émanait de lui quand il la regardait.

« Pas nous... Pas toi non... »

Elle leva lentement son téléphone à sa hauteur, pour qu’il puisse lire le message qu’elle venait enfin de recevoir.

→ Bien joué. La livraison s’est passée comme prévu. Vous pouvez partir. Mission terminée.

« C’est moi. »

Sa voix était presque enrouée par la situation et Charlie n’osa plus le regarder. Elle avait tué, ce n’était pas sciemment, pas de ses mains, mais après tout, s’était-elle vraiment interrogée sur le rôle qu’elle avait dans toute cette scène ? S’était-elle interrogée ne serait-ce qu’une seconde sur ce qu’elle transportait ? Non, elle n’avait même pas osé demander des détails à Maël, aucun. Et pendant qu’elle s’amusait, qu’elle passait du bon temps avec un autre, quelqu’un se faisait tuer. Et pour combien de victimes supplémentaires ? Des personnes dont la vie était insignifiante pour les Flare, visiblement. Voilà ce qu’ils étaient vraiment et à des années lumières de la manière d’agir de Santiago auparavant avec la jeune pickpocket.

« Il… Il faut qu’on s’en aille, si on agit pas comme les autres, on devient les louches, on va se faire arrêter. »

Et alors qu’elle le disait, elle était incapable de bouger maintenant, parce qu’elle comprendrait qu’il lui en veuille, qu’il la frappe, qu’il la tue, ou pire, qu’il l’abandonne.