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» Réunion d'éthologues au parfum de fruits braisés

Gédéon Vermeil

Gédéon Vermeil
Retraité

C-GEAR
Inscrit le : 10/01/2020
Messages : 506

Région : Johto
Ven 2 Avr - 19:51
Tu n’étais pas une grande fan de l’île Puwaï mais, exceptionnellement, l’excitation ressentie par cette rencontre te ferait presque adorait l’éternel sable qui se collait sous tes chaussures malgré tes précautions. Alors que tu plaçais les derniers fruits cuits et crues sur des plateaux montés entre des pilés éclairés au bois et au feu, tu fis un dernier tour d’horizon. Il n’y avait pas énormément de place à l’île Puwaï pour faire des réunions de ce genre, et si le laboratoire ou encore la grande salle commune aurait pu être de bons choix, tu avais préférés préparer un petit coin légèrement en retrait dans la jungle où se positionnait une place de terre naturelle qui pourrait vous accueillir. Rien n’était secret, alors que la nuit tombait sur Alola et que le ciel, découvert, s’amusait à te narguer de ses petites touches de blancs étoileux. Mais tu avais insidieusement fait comprendre aux quelques rares habitants et éthologues de l’île que vous débattriez d’un sujet potentiellement houleux et dont tu ne voulais pas que les informations s’échappent trop vite.

Les personnes invitées ce soir serviraient de test, enfin, pour la plupart.
Les moyens de l’île avaient toujours été limités, tu le savais depuis maintenant deux ans, date qui comprenait ton premier réel départ de la Grotte Argenté et ton ascension parmi les amoureux de la nature, des pokémons… et parmi les trop curieux, surtout. Aussi, en plus de la toile beige suspendue entre deux arbres qui te servirait à projeter des images avec tes propres appareils, on t’avait quand même confier de quoi vous nourrir pour ce repas frugal mais complet, comprenant petits fours, fruits, un peu de viande séchée, et quelques boissons fraîches. Du reste, tu n’étais qu’avec ton ordinateur portable, de quoi projeter ton écran sur la toile en face de la suite de tables et de tabourets/chaises que tu avais préparés, et quelques documents si tout venait à tomber en panne.

Un instant. Un souffle. Combien de mois étaient passés, depuis cette soirée jeux de cartes avec Yagyu ? Combien de personnes avaient disparues ? A combien de questions n’avais-tu pas répondu ? Tu souris en secouant la tête.

Même physiquement, tu avais un peu changé. Ton regard s’était assombrit, bien que ton sourire restait cynique. Tes bandages étaient plus fins, moins désireux de cacher aux autres l’état de ton corps. Si on ne voyait toujours pas ton cou ou tes jambes, tes mains ainsi que le début de tes avant bras étaient marquées de stries rouges, parfois blanches, parfois accompagnés de morceaux de peau entièrement brûlés. Des vestiges, des cicatrices d’un temps moins lointain que tu ne semblais le croire, mais tu n’étais pas là pour démontrer tes blessures.
Vêtue d’une chemise classique chez toi ainsi que de ta jupe, tu avais délaissé sous le coin d’une table ton sac de voyage ainsi que ton arbalète en métal.

Tu reportas ton attention sur la table. Tes invités étaient-ils de grands mangeurs ? En attendant le premier arrivé (puisque tu serais visiblement la seule femme de la soirée), tu t’assis sur un tabouret et attrapa ta tablette, ressassant les informations glanées sur les uns ou les autres.

L’invitation était simple. Toi, Gédéon Vermeil, adressait à quelques pairs de sa fonction une invitation pour discuter de phénomènes étranges, relevant d’incidents météorologiques. Tu avais du sélectionner avec les informations trouvables ça et là une poignée de personnes, en dehors de Yagyu que tu connaissais et qui te servirait d’appuis, même si les autres n’avaient pas besoin d’être au courant.
En dehors, de jeunes, voire très jeunes individus. Tous deux avaient attirés ton attention pas de récents travaux, une curiosité plutôt éveillée et surtout par l’affection que les deux semblaient porter aux pokémons. Tu n’aurais pas supporté de voir un éthologue maltraiter ou avoir une vision négative du rapport d’humains à pokémons, mais tu avais été impressionnée par le nombre de personnes, qui… n’en n’avaient pas grand-chose à faire. Tu avais confiance en la capacité d’adaptation de Steven, le doute persistait Illia. Plus secret, d’une certaine manière, tu avais du faire des pieds et des mains pour contacter son employeur. Mais tu étais intimement persuadée d’avoir besoin de quelqu’un comme lui dans cette discussion, et au pire…
Les huttes pour dormir n’étaient pas loin.
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Yagyu Kokiji

Yagyu Kokiji
Retraité

C-GEAR
Inscrit le : 10/01/2020
Messages : 997

Région : Johto
Ven 2 Avr - 20:39

Réunion d'Ethologues au Parfum de Fruits Braisés 1

Gédéon avait eu une idée, un “plan”, un éclair de lucidité au sein d’un monde chaotique qui venait nous bousculer à chaque instant. Ou bien était-ce le fait de l’alcool que nous buvions alors ? Non, l’éthologue savait alors vers quoi elle nous dirigeait, autour de ces cartes qui apparaissaient et disparaissaient au rythme de nos attaques chez Berni à Doublonville. D’ailleurs s’il y avait bien une région dont le tenancier du Ho-Ho frit s’était inspiré pour sa bouffe, c’était bien Alola !
Égarement passager face à la beauté de cette région qui m’en avait fait voir de toutes les couleurs, reprenons.

L’auteure à succès voulait rassembler d’autres éthologues autour de nous sans pour autant les mettre immédiatement dans la “confidence”. Même sur l’Île Puwaï où j’avais passé des semaines entières j’avais gardé pour moi les recherches de la mythologiste Ame sur les failles et personne n’avait vraiment prêté l’oreille à mes questions sur le sujet à l’époque. Soit les scientifiques ici n’y croyaient pas, soit ils ne voyaient pas quoi étudier de plus sur le sujet ce qui nous laissait le champ libre pour explorer à loisir l’infinité des possibilités que nous offraient cette découverte !
Sauf que voilà, tout n’était pas aussi simple. Et les failles, qu’elles soient dimensionnelles, temporelles ou figées, apparaissaient trop souvent pour des raisons obscures. Personnellement je croyais toujours aux récits du Shogun de Johto, fervent serviteur d’une entitée connue comme le “Roi-Démon”, un être divin caché dans une autre dimension et qui tentait d’envahir la nôtre. Gédéon je m’en doutais avait son propre avis sur ces phénomènes. Mais étions-nous vraiment les seuls à les avoir notés ? Peut-être pas sous la forme de failles grandes ouvertes sur d’autres mondes, mais sous la forme de problèmes météorologiques, géologiques, ou autres ?

Il faisait maintenant nuit sur le centre névralgique de la recherche éthologique et le rendez-vous fixé par Vermeil se dressait sur l’Île Puwaï elle-même. Notre camarade avait déniché un petit coin de paradis nocturne calme et dégagé où nous pourrions discuter librement avec les invités de cette soirée.

— Pas mal G, pas mal ~

Commentais-je pour moi-même à mesure que je traversais la plage en direction du lieu du rendez-vous. Quoi de mieux pour parler à des éthologues que de les faire crapahuter un peu dans la jungle non ? C’était aussi intelligent qu’amusant ! Et je comptais bien ne pas me perdre par ici tout de même ! Torche électrique à la main, vêtu d’une chemise blanche entrouverte et d’un short beige, je marchais avec prudence pour ne pas me prendre les pieds dans une racine, ou ne pas marcher sur le nid d’un Pokémon sauvage. Au cas où, j’avais un Pokémon dans ma poche mais je préférais éviter d’ameuter tout le quartier si jamais j’étais amené à faire appel à sa protection.
Et puis maintenant, je savais me débrouiller par moi-même. Sacré Striker.

Depuis la dernière fois que nous nous étions promenés sur cette île, je me rendais compte que j’évoluais avec plus de facilité dans la nuit. Il aurait été difficile pour moi de retrouver la même naïveté que celle qui me caractérisait auparavant de toute façon. J’avançais sans peur, mais sans bêtise. Sur mon épaule j’avais une petite sacoche de voyage de laquelle dépassait la garde d’un sabre Johtoien dont la lame n’existait plus “vraiment” aujourd’hui. Cette relique m’accompagnait depuis ce premier jour avec Oscar, et pour rien au monde je ne m’en séparerais aujourd’hui. Sans avoir vraiment reprit la démarche du mercenaire légendaire, je me déplaçais juste avec une connaissance de mes capacités qui me faisaient me sentir plus à mon aise, même en milieu sauvage en somme.

La lumière du campement dressé par Gédéon me parvint enfin ! Et c’était un bien bel endroit où se retrouver entre éthologues vraiment. Impressionné je pris un instant pour observer l’endroit, et la femme qui s’y tenait. M’étais-je attendu à la retrouver comme lors de cette après-midi pluvieuse ? Une part de moi l’avait espéré, pour elle et sa sécurité. Mais l’enquête de la Maladie du Sang était périlleuse et c’était bien une Gédéon plus marquée encore par de sombres et dangereux événements que je voyais là-bas s’afférer. D’ailleurs entre son installation électrique et le dîner, elle avait eu de quoi faire pour préparer la soirée !

Aussi, au moment d’émerger de la jungle, c’était d’un applaudissement que je m’adressais à l’éthologue.

— Bravo, vraiment bravo. La localisation est splendide, tu as bossé ta présentation et en plus tu veux appâter tes collègues avec un bon dîner à la Alolienne ? Ne serais-tu pas devenue une femme d’affaire Gédéon Vermeil ?

D’un pas souple je traversais alors la distance qui me séparait de ma chère amie pour l’enlacer avec vigueur, faisant fi pour un instant du moins des blessures nouvelles qu’elle exhibait. Dans un sens, c’était aussi de soulagement que je la retrouvais ! Il s’était passé tant de choses depuis notre dernière rencontre que j’avais cru plusieurs fois qu’aucun message ne viendrait plus jamais d’elle, comme d’Ame. Et puis, elle pourrait sentir que j’étais devenu un homme bien plus vigoureux ainsi, ce qui était ma petite manière à moi de lui montrer que le temps passé m’avait marqué aussi, même si c’était d’une autre manière.
En me détachant d’elle, je remarquais du coin de l’œil sa nouvelle arbalète (ou tout du moins un modèle plus récent que celle qu’elle avait perdu au repaire de la Team Rocket d’Acajou) et avec un sourire joueur, je reculais en levant les mains devant moi.

— Une femme d’affaire avec des arguments transperçant ?

Puis, regardant autour de moi, j’observais les abords de la jungle, y cherchant d’autres lumières parties des rivages de l’Île Puwaï.

— Alors, qui a répondu présent finalement ?

Lui demandais-je, tout en m’attendant à tout instant à voir surgir l’un de nos autres collègues invités à cette soirée entre passionnés de l’exploration et des Pokémons !


Réunion d'éthologues au parfum de fruits braisés  YPtRstI
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Illia Aethelhelm

Illia Aethelhelm
Ethologue Unys

C-GEAR
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Messages : 1155

Région : Unys
Lun 5 Avr - 11:36
- Et donc vous comptez vraiment m'envoyer moi, le gars qui bite rien quand vous causez science, à une sorte de réunion entre éthologues pour parler de trucs techniques ? C'est ça le plan ?

Il y a un silence gênant dans le cabinet. Enfin gênant... Je vois bien que Tarja se retient de ne pas rire. Les deux hommes par contre, c'est une autre histoire. Finalement, c'est notre employeur qui prend la parole, se levant de la chaise sur laquelle il s'était affalé pour venir nous annoncer la nouvelle :

- Ecoute Illia... Je comprends tout à fait ton désarroi ! Mais nous ne pouvons pas passer à côté de l'occasion d'avoir des contacts avec d'autres membres de la profession, cela pourra s'avérer utile pour le cabinet. Le jour de cette rencontre nous avons rendez-vous avec le maire de Port Yoneuve pour des financements, il souhaite s'entretenir avec des membres du Cryptionary alors..., il hésite à prononcer la suite, même si je pense avoir deviner.
- Alors c'est mieux que le gars à même de dire d'énormes conneries soient avec les contacts les moins essentiels, finit Tarja, confirmant ce que je supposais. L'abruti, il vaut mieux qu'il soit pas là où on essaye de demander de la thune. Et cette réunion d'éthologues, ça fait une bonne excuse pour que je ne sois pas là face au maire. On fait vivre le cabinet, etc...

Fin énervé, je retourne à mon inventaire du matériel restant, essayant de compter les potions sans m'emmêler les pinceaux, mais la colère ne m'aide pas du tout. J'oublie des chiffres, vais trop vite, n'arrive pas à faire ça de manière méthodique. Qu'est-ce que j'ai pas envie d'y aller putain ! Ce n'est pas que les travaux des autres éthologues ne m'intéressent pas, surtout que je sais même pas ce qu'ils font : ça se trouve c'est bien plus intéressant que ce qui peut sortir de la bouche de Célestin. Non, c'est que... Pourquoi on m'envoie moi pour faire de la relation entreprise ? C'est complètement con. Je suis inapte. J'ai aucune compétence. Je vais faire quoi ? Arriver sur place, me figer parce qu'il n'y aura que des gens que je ne connais pas et, et... Peut-être que j'arriverai à dire bonjour, même s'il y a des chances que le stress m'en empêche.
C'est chiant, pourquoi je me bloque comme ça dès que c'est des conversations... Officielles ? Enfin je sais pas si c'est le mot, parce que bloque aussi quand Rose me présente de nouveaux amis que ça n'en fini jamais car elle doit en avoir au moins milles sortis de je ne sais où. Quand c'est des conversations qui peuvent avoir des conséquences plutôt. Je bloque, et quand quelque chose sort, c'est n'importe quoi. Pas dans le sens où c'est incohérent, plutôt que... Ouais j'ai trop peur d'insulter leurs grands morts à ces éthologues là-bas sans aucune raison valable. J'ai pas envie de me faire virer, merde !

Phil a bien remarqué que je suis agité, alors même si l'inventaire ne l'intéresse pas, il est resté avec moi dans la réserve. Il vient s'interposer entre moi et les potions que j'ai un peu renversé comme des quilles entre temps et me tient les joues entre ses mains spectrales pour que j'essaye de me calmer. Ca marche, un peu. Juste un peu, mais c'est déjà bien.
C'est le moment que choisi Tarja pour me rejoindre et me demander :

- T'es parti avant qu'on puisse te dire, donc... Ca t'intéresse pas de savoir de quoi vous allez parler ?
- Ah y a un thème en plus ?, peut-être que j'arriverai à me renseigner un minimum sur le sujet avant alors... C'est quoi ?
- La météo.

… Mais achevez-moi tout de suite putain !




C'est la première fois que je me rends sur l'île de Puwaï. Je pourrais trouver l'endroit joli, ou intéressant, si je n'avais pas cette putain de boule au ventre mêlé au seum intense de m'imaginer devoir discuter météo pendant des heures avec des inconnus. J'ai bien googlé les noms des autres invités avant de venir, mais, bon... Même si du coup je vois à peu près ce qu'ils font, ça ne m'aide pas à les connaître en tant que personne et ainsi savoir à quoi m'attendre. Je suis bien placé pour savoir qu'il peut y avoir de grandes différences avec ce qu'on montre sur les écrans, dans les médias ou nos productions et ce qu'on est réellement. Aram sans les zoom dramatiques des caméras de Ligue, c'est pas la même chose ! Et même moi, si jamais... Oh non putain j'ai honte. Je fais quoi s'ils sont tombés sur ma vieille prestation que Rose m'avait forcé à faire et qu'ils se basent sur ça pour m'appréhender ? Il paraît qu'elle pouvait avoir un sens un peu profond selon ma meilleure amie qui a espionné les retours de partout, comment ça va se passer si on me parle par ce prisme et au final ils se rendent compte que mon cerveau c'est un ouisticram qui joue des cymbales ?
Je suis à deux doigts de décider de rester assis toute la nuit dans l'aéroport et envoyer un mail à l'organisatrice, Gédéon Vermeil, pour lui dire qu'en fait je suis malade, mais Phil me chope par la capuche de mon sweat gris pour que j'avance. Lui, depuis qu'il a entendu le nom de cette femme et fait le lien avec le fait qu'elle soit romancière, il a envie d'y aller. Ce n'est pas son autrice préférée, mais il dit être intéressé par le fait de voir comment le job d'éthologue peut influer ses écrits etc, etc, le genre de question que personne ne se pose plus une fois qu'ils ont foutu le pieds hors d'une université. Et comme je n'ai jamais eu l'intention d'y mettre le moindre orteil, autant dire que je m'en fous ! Mais bon... Vu qu'il a le corps d'un tutafeh, ce n'est pas comme si Phil pouvait y aller tout seul.
On va dire que lui faire plaisir me motive un minimum.

Je suis les indications qui m'ont été données, regrettant mes choix vestimentaires au vu de la chaleur. Autant les manches de mon sweat je peux les remonter, autant mon jogging... Bon ce n'est pas comme si je possédais des shorts de toute façon. Ma garde-robe est toujours très limitée, le budget va dans les meubles pour le studio pour le moment. Bref, j'avance en ignorant la température et espérant que la nuit qui tombe me permettra d'avoir un peu plus frais.
Bientôt Phil et moi rejoignons le point de rendez-vous : c'est un endroit dans la jungle qu'encore une fois je pourrais trouver cool, mais le stress quoi. Je m'avance vers la lumière qui est bien visible dans l'obscurité naissante et tombe sur deux personnes. Pour avoir vu leurs tronches sur internet, je les reconnais : Gédéon Vermeil l'organisatrice et... Putain c'est quoi son nom déjà ? Yu... Yugyu, un truc comme ça. Ne l'appelons pas, ça vaut mieux. Bref, je me retrouve là, devant eux. Ils avaient l'air en train de parler avant que je débarque, donc je suis encore plus gêné de les avoir interrompus. Ma main se serre sur une lanière de mon sac à dos. J'essaye fort, vraiment fort, de ne pas faire ma tête de quand je suis mal à l'aise qui donne l'impression que je vais bouffer quelqu'un par pure colère.

- ... B'jour, c'est la nuit Illia ! Bonsoir ! C'est bien ici pour la réunion d'éthologues ?

Au vu de l'emplacement, je ne pense pas me tromper, mais on ne sait jamais. D'ici à ce que ma malchance m'ait fait en fait tomber sur un groupe de campeurs qui n'ont rien demandé et voient débarquer un type qu'a rien à voir avec leur soirée et que les éthologues se soit juste dix mètres plus loin hein... Et qu'en fait leur tête me dise quelque chose parce que mon cerveau invente à cause du stress aussi ! Bordel elle est super con ma question en fait, je sais que je suis au bon endroit !
Essayant de me défaire un minimum de ma gêne et mon stress, je poursuis :

- 'Chuis Illia Aethelhelm, du Cryptionary, peut-être que je devrais éviter de mentionner le nom du cabinet vu qu'il est chelou et que le vieux qui m'emploie n'a toujours pas voulu nous révéler ce que ça veut dire exactement. 'Chanté, parce que les mots complets c'est dur, hein ! La syllabe du début, non, ma bouche elle pouvait pas, trop compliqué pour moi visiblement !

Phil, à côté de moi, est beaucoup plus poli est à l'aise. Tout en restant à flotter à côté de mon épaule, il fait une courbette pour saluer les deux autres personnes. Son visage est souriant, de celui qu'il utilise quand il veut bien avoir l'air sympathique. Je déteste quand il a cette expression, car je sais que c'est forcé et du faux, mais le fait que lui arrive à sourire compensera peut-être pour ma tronche d'ursaring des mauvais jours.


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Steven Skor

Steven Skor
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Région : Sinnoh
Lun 31 Mai - 3:16
Un beau jour au milieu de mes recherches, je reçois un mail un peu énigmatique signé d'une certaine Gédéon Vermeil. L'objet du courriel était totalement transparent, m'appelant à participer à un groupe de travail autour d'incidents météorologiques inexplicables à l'heure actuelle. Les raisons pour lesquelles je suis invité ne transparaissent pas forcément dans le mail ; j'ai donc ce petit moment de flottement où je me demande sincèrement ce que j'allais faire là-dedans et quelle était ma légitimité à m'exprimer à ce sujet. Malgré tout, j'avais bien envie d'en savoir un peu plus sur les autres qui composaient la communauté éthologique du PokéMonde. Ce n'était pas faute de le vouloir, mais je n'ai jamais eu l'occasion de prendre le temps de me poser pour enquêter à ce sujet. Ces dernières semaines, j'étais tout le temps occupé à autre chose. Entre les explorations et les cours, je n'avais plus une minute à moi. Et mes supposées vacances au soleil s'étaient transformées en vacances hyperactives, et qui plus est, très stimulantes et passées en bonne compagnie. Cela fait toujours plaisir de parler éthologie et explorations avec des gens, c'est là où je me sens le plus épanoui en ce moment, même si d'aucuns pourraient m'accuser d'être un peu monomaniaque à ce sujet... Ça tombe bien, j'étais sur le point de rejoindre d'autres monomaniaques, même si je ne savais pas trop ce qui allait m'attendre là-bas. Et puis en parcourant rapidement la liste des invités, je me suis rendu compte que je rencontrerais enfin ce fameux Yagyu, dont Isasu a souvent eu l'occasion de clamer ses qualités en tant que chercheur et explorateur. Ça me rassurait d'ailleurs de connaître au moins l'une des personnes de nom. De par sa réputation. Au moins, j'aurais deux-trois sujets de discussion à aborder avant de totalement sécher par manque de répartie scientifique ou de simple conversation.

Pour ce voyage-ci, malheureusement pour moi, point d'avion en classe business, car comme dirait mon meilleur ami Aymeric, "je ne vais pas te payer tous tes voyages au soleil !". Mais point de financement obtenu par la fac non plus. "N'espérez pas décrocher un financement juste pour rencontrer des gens, les visioconférences, ça existe maintenant !" L'assistante de gestion m'avait renvoyé bouler sans sommation suite à cette demande qui, selon elle, ne cadrait vraiment pas avec le cadre légal des déplacements professionnels. Bon, j'aurai tenté. J'espère tout de même qu'elle ne m'aura pas dans le collimateur par la suite, et que je pourrai faire prendre en charge par la fac d'autres déplacements autrement plus importants pour ma scolarité... C'est donc sur mes petits deniers que j'ai dû me payer une place en classe éco, à côté d'une mémère à chien dont le bébé humain était bien moins bruyant que le Snubbull bien apprêté mais infernal qui occupait le siège à côté du sien. J'ai dû prendre mon mal en patience durant l'intégralité du voyage, parce qu'un canidé mal élevé, qu'est-ce que ça peut faire de bruit... et ce n'est pas le genre de bruits qu'il est facile d'empêcher un Pokémon de faire. Pour ne pas paraître trop bête, mais aussi pour effectivement me renseigner sur les sujets brûlants de mes collègues chercheurs, j'ai imprimé l'intégralité de leurs publications. Dit comme ça, ça paraît assez peu sexy, mais ça occupe lors des longs trajets. Au prix d'un peu de place, mais surtout de quelques kilos dans mon seul bagage à main, mon sac à dos que je lutterai à refermer quand je devrai faire cohabiter toute cette paperasse avec mes rechanges et les quelques autres éléments que j'estimais indispensable d'amener. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour pouvoir alimenter un peu la conversation et ne pas paraître trop bête...

Après quelques longues heures, je peux enfin poser le pied à Alola. Mais ce premier pas n'est point suffisant. En effet, une fois sorti de l'aéroport, il me faut encore choper un bateau pour arriver jusqu'à Ho'ohale, puis une embarcation de taille bien plus modeste pour aller jusqu'à l'île de Puwaï située à quelques encablures de la capitale d'Akala. Il a d'ailleurs fallu que je justifie de la raison de mon voyage vers l'îlot, interrogation à laquelle j'ai répondu après avoir tendu ma carte d'éthologue — c'est donc à cela qu'elle sert ! —, en bafouillant le nom des autres collègues éthologues que j'allais voir, ou du moins ce dont je me souvenais, à savoir Yagyu Kokiji, Gédéon Vermeil et Illia... Anthelthelmèle ? A deux doigts de penser que j'avais eu moins de mal à embarquer dans l'avion inter-régional entre Sinnoh et Akala, dis donc... Pendant toutes ces heures de trajet, j'ai de nombreuses occasions de laisser mon cerveau mariner dans mes hypothèses plus ou moins foireuses sur ces personnes que j'allais rencontrer et qui étaient des sommités comparé à moi, sur mon manque de légitimité et de connaissances, et par extension, sur tous les sujets sur lesquels je pourrais me retrouver bloqué et sur lesquels je risquais bien de broder voire de patauger, ou encore sur comment se déroulerait ce moment, tout simplement. Et si on ne s'entendait pas ? Et si je ne me sentais pas à la place ? Non, vraiment, les longs trajets sans aucune compagnie, ça ne me réussit vraiment pas.

C'est donc ma première fois sur Puwaï. Il paraît que c'est le lieu de rassemblement de la communauté éthologique par excellence, mais je suis visiblement totalement passé à côté. En même temps, dès qu'on en vient à parler de lieux pas très urbanisés, mon intérêt retombe en flèche. En tout cas, l'île ne paraît pas bien grande, et sur la chose rustique qui fait office de panneau d'affichage de la ville sont listés l'ensemble des centres d'intérêts, certains pointant vers l'intérieur de la jungle touffue, d'autres vers le village flottant dans lequel toutes les habitations à l'année se trouvaient. Je me note que si l'on m'en laisse le temps demain, je passerai aux archives pour voir si je ne trouve pas de quoi m'aider dans mes recherches en cours. Mais là, il va falloir se retrousser les manches et entrer dans cette végétation pour enfin découvrir mes collègues.

Aujourd'hui habillé d'un petit polo blanc et d'un short marron clair, je ressemble à un petit premier de la classe. Comme il s'agit d'un rendez-vous plutôt professionnel, je me suis empêché de porter toutes les extravagances que j'étais capable d'avoir sur moi : chaussettes et chaussures dépareillées, motifs et imprimés trop craignos, etc. Le petit blondinet un peu stupide avait enfilé sa casquette de "sérieusard", comme dirait mon meilleur ami. Il ne manque plus que mes lunettes de repos que je porte devant le PC, mais sans l'ordinateur que j'ai laissé à la maison, l'accessoire paraît fort inutile. J'ai l'impression d'avancer comme un Caratroc, à bien faire attention à faire des grands pas pour éviter de me casser la figure sur une racine ou sur un autre obstacle végétal. Mais la distance pour atteindre le centre du petit îlot n'étant pas très conséquente, je me retrouve bientôt, bien plus rapidement que prévu, au lieu de rendez-vous fixé par Gédéon Vermeil. Par déduction, et parce qu'une seule personne correspond effectivement la description qu'avait faite Isasu de Yagyu, j'imagine être au point sur les identités des personnes avec qui j'allais partager un moment alors que la nuit tombait sur Puwaï. Fort heureusement, des torches sans doute allumées par la première personne arrivée nous empêcheraient de ne rien voir de la présentation qui serait faite par l'un ou l'une d'entre nous, me dis-je en apercevant la toile tendue dans un coin de l'espace protégé de la pluie. Un buffet copieux mais frugal nous attendait également, et mon ventre saurait apprécier au moment le plus opportun cette attention fort sympathique.

Je m'avance donc vers le groupe, me dirigeant vers sa seule représentante de la gente féminine. "Bonjour madame Vermeil, et merci de l'invitation !" Maladroitement, je ne savais pas trop lui donner un âge, ni même trop comment m'adresser à elle. Attendait-elle du respect ou de la fraternité de ma part ? Je suppose qu'elle saura donner un ton à notre relation. Je me tourne par la suite vers le chercheur johtoien, m'empressant de lui faire comprendre qu'il ne m'était pas inconnu. "Mes hommages monsieur Kokiji. Isasu m'a beaucoup parlé de vous, et c'est un honneur de vous rencontrer !" Enfin, le troisième, accompagné d'un Pokémon spectre que je ne reconnais pas de prime abord, a aussi droit à sa salutation, même l'absence de connaissance de mon interlocuteur fait tourner cette salutation très court. "Et salutations, camarade éthologue. Je suis donc Steven, vous c'est Illia, je suppose ?" A l'intérieur, je me dis que je suis bien ridicule de les vouvoyer de la sorte. Mais en même temps, je n'ai aucune idée de leurs attentes à ce sujet, et surtout, je suis à deux doigts de me faire dessus tellement je me sens comme un imposteur ici.

"On s'assoit ? On doit avoir pas mal de choses à se raconter..." Oui, c'est bien de lancer la conversation de la sorte. Ça évite de créer tout de suite le malaise...




Oui, huit ans après la guerre, mais je ne vous ai pas oubliés ._. On sait où se trouver si jamais il faut que je change des trucs x)



Réunion d'éthologues au parfum de fruits braisés  UyJ46l9
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Réunion d'éthologues au parfum de fruits braisés  Stampg10
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Gédéon Vermeil

Gédéon Vermeil
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C-GEAR
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Région : Johto
Jeu 3 Juin - 12:54
Sans surprise (ou en tout cas pas totalement), le premier à trouver l’emplacement de ton petit centre de réunion improvisé était ton ami Yagyu. Le rouquin s’avança pour te serrer dans tes bras, tout fringant dans sa tenue estivale. Tu lui rendis son accolade, appréciant le léger parfum qu’il portait et qui flattait tes narines, riant à son trait d’humour en le gardant quelques secondes supplémentaires dans tes bras.

On m’a un jour soufflé que les hommes étaient plus promptes à écouter une femme quand ils avaient de quoi sustenter leurs besoins primaires...

Tu haussas les épaules, remettant en place quelques mèches brunes qui roulaient de manière sauvage près de tes joues. Tu n’avais jamais été une femme d’affaires, mais tu étais quelqu’un qui s’adaptait rapidement aux situations imposées.

Des arguments transperçant si je vois qu’on ne m’écoute pas, peut-être ~ plaisantas-tu.

Non, c’est juste que tu ne te voyais pas cacher ton arme pour ceux que cela intéressait, et que tu avais suffisamment eu de mésaventure partout dans le monde pour savoir que mieux valait rester prudent et avoir toujours de quoi se défendre ; même si dans la poche de ta jupe résistaient comme ils le pouvait à la chaleur tes pokémons.

Deux personnes, mais je n’en avais pas sélectionné beaucoup plus. Tiens, approches.

Tu attrapas ta tablette numérique et fit défiler les deux photos des personnes que tu avais contacté et qui avais accepté de se rendre, même si pour Illia tu avais du passer par son cabinet ; tu n’avais même pas eu le temps de préciser que l’invitation lui était spécialement adressée que ton interlocuteur avait déjà décidé de le… punir ? Tu n’étais pas certaine du ton employé et dans le fond , cela ne t’intéressait pas outre mesure.

Illia Aethelhelm et Steven Skor. Un Unysien et un Sinnohte, tous deux reconnus pour quelques travaux sur les migrations de pokémons. Surtout, j’ai pu récupérer quelques informations sur chacun et ils ont toujours démontrer un certain amour pour notre monde et les créatures qu’ils étudiaient.

Tu éteignis la tablette pour la déposer près des vivres que tu avais préparé, continuant votre conversation en jouant de tes mains.

Ca ne fait pas beaucoup de participants mais ce sont les plus actifs et puis bon, il faut bien commencer quelque part. Cela dit ils sont un peu jeunes, donc je compte sur toi pour m’aider à les ménager.

Il ne fallut pas beaucoup plus de temps pour que le troisième membre de votre groupe ne perce le couvercle de la jungle de nuit, accompagné d’un mignon et très souriant petit Tutafeh. Légèrement adossée à ce moment là, tu te redressas et t’approchas du binome.

Ah ! Oui, c’est bien là. Bonsoir vous deux, n’hésitez pas à vous approcher , à vous asseoir ou rester debout, ce n’est pas très grave. Je suis Gédéon Vermeil, comme tu t’en doutes probablement, et voici Yaygyu Kokiji, un collègue et ami.

Tu ne t’embarassas pas de marques trop prononcées de politesses ; tu étais de toute façon bien trop excitée pour ça, bien que tu ne te modéras pour garder ton corps dans une position peu agressive, presque douce. Tu t’inclinas au lieu de lui tendre la main, ayant appris au contact des humains ces dernières années que tout le monde n’était pas à l’aise avec les contacts physiques. Steven apparut très peu de temps après, et tu lui fis signe de s’avancer.

Ah bah, nous voilà tous présents, parfait ! Oui oui installe-toi Steven. Je ne savais pas si vous auriez tous faim mais dans le doute et comme j’aime bien grignoter pendant que je parle, j’ai prévu de quoi boire et manger pour au moins six ou sept… mais on ne sera que quatre. Oh pardon, cinq ou plus si vous voulez faire sortir vos pokémons, profitons du cadre détendu ~

Tu fit le tour de la table pour piocher dans un morceau d’ananas avec une petite pique, donnant l’exemple des fois que tu ais affaire à de grands timides.

Avant qu’on commence, est-ce que vous voulez qu’on se présente un peu les uns les autres, ou qu’on parle de nos travaux respectifs ? Ce n’est pas obligatoire, mais personnellement je serais curieuse d’en apprendre plus sur vous tous. Yagyu, tu veux peut-être commencer ? De nous deux tu es peut-être le plus connu dans le cercle éthologique, tu feras un repère parfait, ris-tu en lui envoyant une petite baie dans la bouche.
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Yagyu Kokiji

Yagyu Kokiji
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Mer 9 Juin - 17:12

Réunion d'Ethologues au Parfum de Fruits Braisés 2

Cette accolade avec Gédéon m’avait semblé éternelle, comme si elle avait duré plusieurs jours. La réponse de l’éthologue me fit rire et je ne pu m’empêcher d’y adresser une réponse acidulée :

— Si seulement les hommes n’avaient pas autant de besoins primaires à contenter malheureusement ~ En tout cas ce n’est pas vers moi qu’il faudra pointer ceci.

Ajoutais-je en regardant son arme à laquelle Vermeil adressa un regard serein. Je ne souhaitais pas un jour en être la cible mais qui savait de quoi l’avenir serait fait ?
Suivant mon amie jusqu’à sa tablette, je découvrais donc l’incroyable et longue liste des… deux invités. Je ne tombais pas des nues non plus : je savais que nous n’étions pas nombreux à travailler comme éthologues officiels en dehors de l’Île Puwaï et des sommités qui y résidaient. Mais seulement quatre personnes pour un si beau banquet ? J’allais finir ma nuit au milieu du camp si je commençais à manger avec pour objectif de ne pas gaspiller ce soir. Penché sur l’épaule de l’organisatrice de la réunion je découvrais donc deux hommes, deux noms et sans doute deux histoires bien différentes.

— Des travaux sur les migrations des Pokémons dans deux régions différentes. C’est amusant, et intéressant, de découvrir les sujets d’étude de la profession : il faudra que je me renseigne sur le sujet concernant Johto un jour l’histoire de ne pas passer pour un inculte.

Pas comme ce soir en tout cas ! Car, si le sujet de la migration venait à tomber (ce qui allait fatalement arriver sauf si la présentation de Gédéon animait toute la nuit), je me devais d’admettre n’y connaître rien de rien. Super donc.

— Les ménager ? C’est nous la vieillesse ici ! Répondis-je en agitant les mains. C’est à eux de ménager les vétérans que nous sommes ! Puis, avec un clin d'œil. Je serais sur le coup, compte sur moi G.

Un homme s’extirpa enfin de la végétation autour de nous, après moins d’une dizaine de minutes d’attente à peine. Un homme, visiblement pas très à l’aise avec son environnement, autant par l’attitude que par le port d’une tenue qui n’était ni adaptée, ni même pratique. Encore que le jogging pourrait passer mais le sweat ? Il avait voulu anticiper la nuit Alolienne, frileux de nature ? Vu qu’il avait l’air d’avoir bien chaud après avoir crapahuté depuis le port de l’Île Puwaï (à moins qu’il ne soit tombé du ciel au milieu de la jungle), j’en déduisais plutôt qu’il n’était pas du métier depuis longtemps, et encore moins un habitué de la région. Il était accompagné d’un Pokémon flottant dont j’avais déjà entendu parler à Unys et qui à lui seul rehaussait fortement l’intérêt du personnage : un Tutafeh ! Un spectre Unysien donc. Quiconque se promenait avec un fantôme en liberté devait avoir une sacrée histoire à raconter ! Mais diantre pourquoi faisait-il cette tête ? Ainsi je découvrais, sur ces premières impressions originales, Illia Aethelhelm de Cryptionary.

— Bonsoir monsieur Aet… Monsieur Illia et oui, concernant la réunion vous ne vous êtes pas trompé.

Je savais que le nom allait me poser problème dès que je l’avais vu apparaître sur la tablette de Vermeil de toute façon, aussi avais-je choisi d’esquiver le problème. Du coup c’était un peu impoli, un peu familier, mais vu sa dégaine et le tempérament des habitants d’Unys en général ainsi que leur franc parlé légendaire, je ne m’inquiétais pas de faire preuve d’une pointe d’intimité avec lui. Je fis un petit signe de la main à son Pokémon qui prit le temps de faire une courbette et qui, je l’imaginais, devait être l’âme de quelqu’un. C’était un peu glauque vu sous cet angle mais les théories concernant les spectres étaient ainsi. Ce qui l’est beaucoup moins par contre, c’est le dernier venu à nous rejoindre !

Coiffé d’une casquette et de vêtements simples et classieux, il avait ce petit air d’homme d'affaires en déplacement dans un pays chaud que certains avaient parfois en mettant les pieds à Alola. Je l'avais également eu, lors de mes premières visites officielles. Derrière quelques cheveux blonds qui tombaient sur son front, je devinais un regard peu assuré qui cherchait pourtant à l’être. Il alla droit vers Gédéon pour la saluer avant d’en faire de même pour Illia et moi. Bien que me concernant, je me retrouvais à hausser un sourcil d’étonnement : comment ça on lui avait parlé de moi ? Après tout, ce n’était pas anormal : j’avais des fans à travers le monde qui suivaient mes VLOGs. Mais comme beaucoup de choses liées à la célébrité j’étais encore surpris avec naïveté de me retrouver face à quelqu’un qui savait qui j’étais sans que ce soit pour me tuer.

— Y-Yagyu suffira pour moi monsieur Sk-Steven. Bienvenue parmi nous ! Et comme vous le proposez…

Je décidais donc de m’asseoir, non sans avoir cette fois choisi à la dernière seconde de passer du nom de Steven Skor à son prénom pour ne pas faire comprendre trop simplement à Illia que je n’arrivais pas à prononcer son nom de famille. Au moins, tout le monde serait logé à la même enseigne de mon côté ! Le cul posé sur une petite chaise je levais donc, souriant, un regard complice vers Vermeil, l’écoutant commencer cette réunion (après m’avoir présenté comme un ami ce qui me faisait toujours autant plaisir malgré le temps passé sur nos aventures respectives loin l’un de l’autre).
Six ou sept personnes ? Gédéon avait prévu bien largement pour le buffet mais comme Illia avait son Pokémon spectre avec lui, je décidais de faire glisser une Pokéball de ma ceinture pour laisser apparaître Oscar, mon Typhlosion et véritable aventurier comme moi ! Ce dernier alla d’ailleurs saluer Gédéon de près, lui donnant un petit coup de tête dans les mains pour lui faire comprendre qu’il était content de revoir la gentille éthologue à l’arbalète adroite.

— Ne manges pas tout non plus ~

Glissais-je à mon ami tandis que je tendais la main pour récupérer un fruit de mer à grignoter en entrée. Mon ami en fît de même avant de se trouver un coin dans le sable où s’installer pour écouter ce qu’il se passait, non sans regarder le Pokémon d’Illia avec un air mi-intrigué mi-suspicieux. Voilà que mon nom ressortait à nouveau et, j’eu juste le temps de me tourner vers Vermeil que celle-ci m’envoyait une baie à la tête ! Ou plutôt à la bouche ! Je l’ouvrais juste à temps dans un réflexe de dernière seconde pour gober la baie, non sans lui adresser un clin d'œil entendu.

— Avec plaisir Gédéon, garde juste un œil sur Oscar pendant que je présente mes travaux : il adore les baies lui aussi !

Et en effet, en entendant parler de baies le Typhlosion avait immédiatement relevé les oreilles, tel un chat prêt à bondir, regardant l’éthologue à la longue chevelure brune pour se préparer à lui voler des baies si nécessaire. Je me levais donc pour faire face à mes collègues.

— Certains le savent déjà mais je tiens un VLOG, le Story Hunter VLOG disponible sur l’Ultranet. C’est le format qui m’a semblé le plus attractif pour parler de mes aventures, de mes explorations et surtout de mes découvertes. Pour le moment je me suis contenté de documenter avec des photos et des textes toutes les zones que j’ai exploré à Johto mais je compte bien me lancer dans l’enregistrement vidéo avec plus de matériel bientôt et donner à l’éthologie un air plus “jeune” ! Pour ce qui est de mon contenu, je m’appuie sur des légendes, des faits divers, des histoires racontées par des survivants d’attaques de Pokémons, de catastrophes naturelles, de phénomènes inexpliqués et pour ce qui nous intéresse ici, de bouleversements météorologiques imprévus ; et je tente d’en retirer une vérité, une histoire logique et vraisemblable à raconter dans mes VLOGs. D’où une documentation sourcée liée à des recherches en bibliothèque, en laboratoire et parfois même en collaboration avec des Agents et des Rangers pour mettre la main sur les Pokémons ou les gens responsables des perturbations que j’étudie. Quand c’est possible de trouver des responsables bien sûr ! Et après je retransmet tout ça via le Story Hunter VLOG pour que la vérité soit partagée avec le plus de personnes possibles et ne disparaisse pas dans les limbes de l’Histoire.

Je fis une pause, repris mon souffle et, tout sourire, regardait alors en direction d’Illia et de son compagnon.

— C’est à vous monsieur Illia et d’après ce que j’ai entendu dire, il y a des choses à raconter sur Unys non ? Je vous laisse la place ~

Fis-je en retournant m’asseoir tout en attrapant un grand verre d’eau fraîche, l’histoire de m'éclaircir la gorge après un si long monologue. J’allais devoir m’entrainer plus si je voulais assumer pleinement de faire mes VLOGs pendant des heures, que dis-je des jours parfois ! Si je me cassais la voix au bout de dix minutes ça n’allait ressembler à rien mon projet.


Réunion d'éthologues au parfum de fruits braisés  YPtRstI
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Illia Aethelhelm

Illia Aethelhelm
Ethologue Unys

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Région : Unys
Sam 19 Juin - 12:08
Arriver à ce qui me semble être le bon endroit permet au moins que je cesse de me dire que je vais rebrousser chemin. Par contre, ce n'est pas ça qui va m'empêcher de me demander ce que je fous là, question qui est très forte après mon introduction que je considère complètement ratée auprès de mes... Collègues ? Enfin, ce n'est pas comme si je m'attendais à autre chose de ma part.
La femme présente me confirme que je suis au bon endroit et se présente comme la nana qui nous a invitée et celle qui écrit des bouquins là. L'autre, c'est celui sur qui j'avais un doute de nom, ça me permet au moins de confirmer comment il s'appelle et ne pas passer pour un idiot plus tard. D'ailleurs, ce dernier me salue et je capte qu'il a pas osé essayer de galérer sur mon nom, ce que je comprends parfaitement. Je sais pas pourquoi mon père a absolument tenu à ce que je prenne celui de ma mère vu la gueule qu'il a. Evidemment maintenant je connais l'orthographe et la prononciation par cœur, mais quand j'étais petit je galérais. Et c'est toujours un peu chiant, que les gens galèrent.

- Ok cool.

Mais qu'est-ce que je diiis ? Je voulais tenter une réponse où j'aurais ni à vouvoyer, ni à tutoyez vu que personne à l'air d'accord, mais si c'était pour dire ça j'aurais mieux fait de me taire. N'importe quoi. Cool d'avoir trouvé le bon endroit alors que c'était évident, ça pose les bases. J'ai déjà envie de m'enfuir et de prétexter au vieux qui m'a envoyé ici que c'était une catastrophe ou que mon avion a pas atterri au bon endroit.
Heureusement, un autre type arrive, ce qui détourne l'attention de ma réponse débile si tant est qu'elle en avait reçu. Un espèce de blondinet qui, après que j'ai écouté sa présentation, me fait déjà un peu penser à Célestin. Mais pitié quoi ! Bon, il a l'air d'avoir un peu plus d'assurance que lui donc ça passera sûrement mieux, mais autant dire que ce n'est pas une bonne première impression de mon côté. Il a rien fait de mal pourtant, rien dit de méchant, mais c'eszt une question de feeling. Espérons que ça change. Je réponds à sa salutation d'un signe de tête vu que les autres sont déjà en train de se mettre à parler et j'attends la suite.

L'organisatrice de l'évènement prend les choses en main, nous invite à nous asseoir et tout le toutim. Comme elle parle de laisser ses pokémons à l'air libre, je me permets de faire sortir Rubis de sa pokéball. Mais juste mon reptincel, parmi les autres certains risqueraient de foutre un sacré bordel et puis je ne sais pas si je serai capable de me concentrer et sur mes pokémons et sur mon stress grandissant à l'idée de devoir échanger avec ces personnes sur un terrain que je ne connais évidemment pas. Je suis le gars qui porte les affaires et fait les courses, pas éthologue, même si c'est ça qu'est marqué sur ma fiche de paie ! Avoir Rubis avec moi me rassure un peu ceci dit. Je le vois prendre connaissance de son environnement, regarder avec un peu de méfiance les autres pokémons présents, avant de venir se poster à côté de moi après que je me sois assis. Je vois qu'il reste fixé sur le typhlosion de Ya... Putain j'ai déjà oublié son prénom ! Espérons que quelqu'un le re-prononce... Ce qui ne rate pas, même si ce n'est pas l'information principale que je retiens.
On va faire un tour de table. Une connerie de tour de table. Comme si c'était pas assez dur d'être ici et d'avoir à leur parler ! Y a rien de pire que les tours de table ! Ca fait monter la pression jusqu'à ce que ce soit son tour et ensuite on dit de la merde ou on a l'impression d'en dire et c'est hyper désagréable. De base, parler devant tout le monde, ça me dérange pas tant, mais quand ça vient de moi. Quand c'est forcé, comme ça, et qu'en plus je suis sensé parler d'un truc que je maîtrise absolument pas... Qu'une météorite nous tombe dessus ! N'importe quoi pour m'empêcher de me ridiculiser dès maintenant !

Sauf que ça n'arrive pas. Sentant ma tension, Phil vient se poser sur mes genoux. Je sens qu'il n'ose pas prendre une de mes mains pour m'aider car ce serait sûrement bizarre aux yeux des autres. Son geste me réconforte cependant déjà un peu et me donne au moins la motivation d'essayer de rassembler du courage pendant que j'écoute Yagyu parler de ses travaux. Jepourrais prendre à manger pour me calmer, mais bizarrement mon estomac s'est noué. Enfin, pas si bizarrement que ça.
De ce que je comprends, il fait un peu comme ces gens sur Youtube qui ont des chaînes sur le paranormal et qui font croire à des légendes ou des fantômes avec un appareil qui clignote. Le genre de truc que j'ai toujours trouvé ridicule car je ne crois pas à tout ça et que je considère que les légendes et faits divers chelous sont juste des histoires déformées de quand on arrivait pas à expliquer les choses, comme font les enfants, mais je vais éviter de le dire. A la place, je me contente de hocher la tête. Il raconte des histoires, quoi. Je pensais pas que le boulot d'éthologue pouvait mener à ça et, comme dit, ça m'intéresse pas du tout, mais si ça lui plait hein ! Je suis tout de même curieux d'aller voir au moins un de ses VLOG, juste pour voir à quoi ça ressemble et être probablement de ces sceptiques qui regardent avec un sourire en coin. Ceci dit, pour ça, il faudrait que j'arrive à me souvenir de son nom jusqu'au bout. Et encore, je suis pas sûr d'aller bien loin si je cherche avec juste son prénom.

C'est alors que le moment redouté arrive. Comment ça s'est déjà mon tour ?! Je crois que je n'ai pas pu empêcher mon visage de se fermer complètement quand Yagyu m'a regardé tout sourire en me disant que c'est à moi de parler... Et non, y a pas forcément plein de choses à raconter sur Unys. Peut-être. J'en sais rien moi en fait. Je porte les repousses, foutez-moi la paix ! Seulement je comprends bien, au vu de la situation, que je ne pourrai absolument pas échapper à ce moment et qu'il va falloir que je raconte quelque chose.

- Euh..., parler a fait changer l'expression de mon visage, sauf que c'est celle d'une grande gêne et je suis pas certain que c'est mieux que quand je m'étais fermé comme un coquiperl. Vite, trouver quelque chose à dire ! Pardon, je suis jamais prêt pour du "monsieur", bonne excuse, je crois, sur le ton de la blague même si je n'arrive pas à en rire. Je me lève pour prendre de l'eau et m'éclaircir la gorge, puis me rassied car il est hors de question qu'en plus de ça je me retrouve à dire de la merde en étant fièrement debout devant tout le monde. En fait... Nous on est un cabinet d'éthologues et on prend les missions comme elles viennent, y a pas de continuité ou de thème ou je sais pas quoi... Donc... Je sais pas trop s'il y a à dire ?, je me rends bien compte que ça ne va pas suffire alors je me convaincs de dérouler plus : Genre... Un coup on est allés voir pourquoi y avait plus de lackmécygne au Pont Yoneuve, pis un autre on a euh... Cartographié un peu une route près de Flocombe. Donc vraiment pas de consistance, ça change à chaque fois. On aide quand on nous demande quoi, voilà voilà. Il n'y a vraiment pas de but précis de notre côté. Ca a aucune gueule par rapport au discours assuré et en comparaison plein de sens que vient de nous faire Yagyu. Ca me stresse, ça me dépasse, alors dans un élan de ce que j'appelle "ne pas réfléchir mais avoir l'impression que c'est une bonne idée", j'ajoute : Je m'occupe de la logistique des explorations avec le matériel à prévoir en fonction etc, et sur place je suis le gars qui photographie un peu tout pour pouvoir documenter le rapport d'explo' plus tard et voir si on a pas loupé des trucs sur le moment, ce genre de choses...

Voilà. J'ai fini. Je n'ai toujours pas décidé si c'était vraiment une bonne idée de dire que je fais les courses et je prends des photos, mais au moins ça m'a permis d'aligner une phrase longue sans coupure en plein milieu, ce qui est quand même mieux que tout le reste de mon petit discours. D'ailleurs, je me rends compte que le stress m'avait complètement fait oublier cette histoire de photo alors que ça reste mon rôle principal et que c'est bien plus reluisant que la logistique. Comme quoi mon cerveau peut être bien con !
Effrayé à l'idée qu'on me pose des questions auxquelles je ne saurais pas répondre, je tourne la tête vers Steven pour l'implorer du regard de prendre la parole désormais. Sauf qu'avec la sympathie que j'ai naturellement collé au visage, je suis persuadé que l'expression que je lui adresse ressemble plus à une menace qu'à une demande.

- ... A toi du coup.

Et c'est là que je me rends compte que j'aurais peut-être dû réagir au discours de Yagyu avant d'enchaîner. Oups la politesse.


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Steven Skor

Steven Skor
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Région : Sinnoh
Sam 31 Juil - 22:32
Alors oui, le syndrome de l'imposteur est vraiment en train de battre son plein. Bon, pas totalement, parce que je suis quand même rassuré par la position encore débutante d'Illia – du moins c'est ce que je pouvais déduire de la façon dont il se vendait à nous –, mais les deux autres éthologues avaient l'air d'avoir un certain bagage, et ce n'était pas seulement leur âge visiblement plus élevé que le mien qui m'avait mis la puce à l'oreille. En fait, c'était surtout la façon dont ils présentaient. Ce n'est pas tant le côté désinvolte et ancré dans la réalité des deux johtoiens qui témoigne de leur assurance que la façon dont ils occupent le terrain. Pas que cela soit mal, bien au contraire, car ils sont loin d'être envahissants, leur présence dans nos échanges étant même plutôt plaisante. Mais force est de constater qu'ils mènent les débats. Assurés comme ils sont, ils ont effectivement l'air de professionnels aguerris et inébranlables. Certes, j'avais déjà eu une petite introduction aux travaux de Monsieur Kokiji de la part du scientifique Isasu, qu'il avait déjà croisé lors de l'une de ses explorations, ce qui me permet de ne pas le considérer comme un total extraterrestre à l'expertise trop inaccessible pour mon tout petit niveau. En plus, il a – sciemment ou pas –, pris le soin de ne pas axer sa présentation sur la nature extraordinaire de ses recherches, ce qui rendrait mes maigres résultats moins insignifiants. Tout au plus a-t-il parlé du format qu'il donnait à la présentation de ses résultats de recherche et de ses observations, ainsi que de la méthodologie de terrain. Je me note d'ailleurs dans un coin de ma tête pour quand je prendrai la parole qu'il faudrait que je l'initie aux joies de la vidéo, qu'il veuille faire ça en direct depuis son laboratoire de recherches, ou en asynchrone, après avoir compilé l'ensemble des rushs qu'il aurait récoltés sur le terrain. Mais tout de même. J'aimerais être capable d'avoir assez de recul pour être plus préoccupé par le contenu du banquet que par la façon dont j'allais me présenter ainsi que mes recherches.

Pendant que je réfléchis à comment je vais introduire mon modeste labeur, je me dis que nous avons été bien inspirés de faire le tour de table dans ce sens-là. Si j'avais eu le malheur de passer en premier, je me serais liquéfié sur place et n'aurais certainement pas pu décocher le moindre mot. Mais au fur et à mesure, je me suis rendu compte que mes confrères et consœur sont avant tout des humains qui mettent leur perspective de chercheur en avant plutôt que d'essayer d'en mettre plein la vue aux autres. A priori, c'est qu'il y aurait de la place pour tout le monde dans le milieu de l'éthologie !

Sauf que bien évidemment, je me perds assez facilement dans mes pensées, et, trop occupé à écouter mes collègues éthologues tout en étant en train de penser à ma façon d'aborder mon discours, je n'anticipe pas vraiment la fin des explications d'Illia, qui finit par m'adresser des regards appuyés. J'espère que je ne l'ai pas trop fait poireauter trop longtemps et qu'il ne m'a pas zieuté pendant des dizaines de secondes, mais tant bien que mal, je réussis à capter l'un de ses regards, assorti au passage de relais qu'il me fait. Je n'étais pas spécialement stressé jusque là, mais d'un coup, mon impréparation m'explose au visage, ce qui accélère d'un coup d'un seul mon rythme cardiaque. Pas de panique, je me disais plus tôt qu'il s'agissait de gens normaux, et qu'ils sauraient écouter ma modeste contribution à la communauté éthologique.

"Monsieur Illia, monsieur Yagyu, madame Gédéon..." – en tout cas, c'est comme ça qu'avait l'air de vouloir nous nommer le premier à avoir présenté ses travaux, donc je n'aurai certainement pas l'air trop ridicule à faire de même – "je pense ici être celui d'entre vous qui a le parcours le plus banal. Ce n'est pas hyper vendeur, mais le fait est que je suis encore en plein dans mes études d'éthologie à l'université des sciences de Charbourg. Bon, j'ai la chance d'avoir été dans des endroits assez sympas lors de mes explorations et lors de mes stages, parce que mes aventures m'ont conduit jusqu'à Galar en passant par Hoenn. J'ai fait un stage avec un groupe d'exploration unysien dans sa découverte de la région de Galar, et j'ai notamment été affecté aux recherches sur les grottes. Je ne peux d'ailleurs plus voir de Limonde de Galar en peinture... Finalement, je n'ai pas tant eu l'occasion d'investiguer mes terres sinnohiennes, bien que j'aie quelques projets à venir avec des chercheurs de la région, scientifiques comme éthologues. J'ai bien essayé d'investiguer la question de la Méga-Évolution à la Route Victoire, non loin du QG de l’Élite, mais il me faut encore y retourner pour trouver plus de preuves tangibles que de simples cailloux servant à la fabrication de Méga-gemmes."

Bon, évidemment, à force de parler, ma gorge s'assèche. Je n'ai pas trop l'habitude de la prise de parole en public et je me surprends de déjà réussir à enchaîner cinq phrases sans trop bafouiller. Mais là, il devient un peu plus compliqué pour moi d'enchaîner, donc je fais un pas de côté pour tendre la main et aller chercher un de ces écocups déjà remplis, sans même essayer de savoir quel breuvage s'y trouvait. Par chance, il s'agit là d'un bon jus translucide de baies Tronci que j'avale sans autre forme de cérémonie, histoire de pouvoir reprendre mon discours sans laisser un trop grand silence.

"Désolé, ma gorge était un peu en souffrance. Reprenons. Il est vrai que l'état d'avancement de mes recherches à ce sujet ne m'a pas encore permis de publier d'article scientifique à ce sujet. Mon intuition me dit – mais vous savez bien quelle est la valeur de l'intuition en science, sans preuve elle n'est rien ! – que, d'une façon ou d'une autre, la route Victoire de Sinnoh a attiré des espèces susceptibles de méga-évoluer, qui, peut-être, n'y vivaient pas forcément il y a des centaines d'années, ou du moins, elles n'y étaient pas autant représentées. Et quant à la médiatisation de mes résultats de recherche, j'aimerais moi aussi investiguer l'outil vidéo, car il s'agit d'un format qui pourrait m'intéresser, même si bon, il faut se l'avouer, je n'en suis pas artiste pour autant. Je serais honoré d'en apprendre un peu plus en détail sur vos situations et histoires respectives, car je suis sûr que vous avez vécu des choses toutes aussi incroyables les unes que les autres. Moi, tout au plus, j'ai fini à Hoenn pour enquêter sur des incidents mêlant des Pokémon aquatiques, mais au final, point d'incident lié à la météo. Vu que c'est un peu la raison de notre rencontre aujourd'hui, vous pourriez nous en dire un peu plus, madame Gédéon ?"

Pfiou, j'ai enfin fini de déblatérer mon speech décousu. A mieux y réfléchir, je ne suis pas sûr qu'ils étaient aussi intéressés que ça à l'idée d'en apprendre plus sur tout le tintouin autour de la Route Victoire, mais il faut bien que je me raccroche à des choses avec lesquelles je suis plus ou moins à l'aise. Avant de me rassoir, je fais un crochet vers l'une des tables remplies de nourriture, dont je tire deux brochettes de fruits qui me faisaient de l’œil depuis que je suis arrivé ici.



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