Aaron, tu cherches toujours une pension pour Hope ?
Ouais mais à Alola c'est mort en ce moment ils sont tous blindés… Et je veux pas envoyer Hope trop loin, ça va la stresser. T'as trouvé un truc ?
Une pension sur l'île Noadkoko a ouvert apparemment, tu pourrais peut-être demander s'ils ont une place. C'est pas loin en plus, ce serait l'idéal pour elle.

Aaron lève la tête de son smartphone pour aller regarder le magasine sur lequel est penché Eric. Un des articles parle d'une pension nommée Kokonut's qui vient d'ouvrir sur l'île Noadkoko. Le travesti regarde rapidement ce qui est écrit avant de décider qu'il est intéressé car, étant donné que l'éleveur a vaincu l'Elite, il est forcément compétent. La dernière fois aussi, il a confié son trépassable à un éleveur qui avait un bon palmarès pour être sûr de lui. Déjà qu'il a un peu honte de ne pas avoir le skill ou le temps à accorder à ses pokémons, autant les envoyer chez des gens dont on est certains qu'ils savent ce qu'ils font !

Sans attendre, il contacte l'éleveur Kaktus Vateuhpicker via les réseaux sociaux pour savoir qu'il lui reste de la place pour un pensionnaire, tout en évitant de faire une blague sur son nom ou lui demander s'il a un maracachi suite à un conseil avisé d'Eric.

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Quelques jours plus tard, Aaron se trouve sur la plage du Village Flottant, celle au Nord qui est la plus proche de l'île Noadkoko que l'on aperçoit facilement à l'horizon car le jour est clair. Il laisse sortir son sharpedo de sa pokéball et monte sur son dos en s'accrochant à sa nageoire dorsale. La créature s'élance comme une torpille dans l'eau et, rapidement, le bas de la robe de plage d'Aaron se retrouve trempée, mais il n'y prête pas attention. C'est normal, d'être mouillé, quand on surfe sur le dos d'un sharpedo !

Une fois arrivé, sur l'île, il fait disparaître son pokémon car il se dit qu'arriver avec un requin sous le bras ça peut effrayer certaines personnes et on pourra aussi peut-être croire que c'est le sharpedo qu'il veut laisser là alors qu'en fait pas du tout.

Après un petit temps d'exploration à suivre les panneaux, il trouve l'entrée de la pension. De l'extérieur, elle a l'air particulièrement grande ce qui lui plait. Là-dedans, Hope pourra sûrement trouver le calme dont elle a besoin pour se détendre. D'ailleurs, avant d'entrer, le dresseur décide de faire sortir l'oratoria de sa pokéball, histoire que, même si elle est au courant, elle ne se retrouve pas d'un coup devant le fait accompli.

- Salut ma grande !, il caresse ses cheveux, longs et soyeux. C'est la pension où tu vas rester. Bon on voit pas encore l'intérieur, mais regarde à l'horizon, on est pas loin ! Si a un moment ça va pas, je peux venir te voir en express !

La créature pose ses pattes avant contre son cœur avec un air inquiet. Aaron sait que ce n'est pas pour elle-même qu'elle s'inquiète, mais pour les compagnons qu'elle laisse derrière elle… Il imagine que c'est le genre de choses qu'il faudra mentionner à l'éleveur s'il veut que ce dernier l'aide à régler le problème spécifique de son oratoria.

Cette fois, il sonne à la porte d'entrée et attend que l'on vienne lui ouvrir.

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Hey ! Comme prévu, je te laisse mon Oratoria (lvl 43 reste 4) pour la faire monter au niveau 65 ! Je te verse l'argent tout de suite, et merci de bien vouloir t'en occuper !

Aujourd’hui, mon programme est relativement calme. Je ne dis pas que je n’ai rien à faire, parce que lorsque l’on est à la tête d’une pension on a forcément des montagnes de choses à faire. Ce que je veux dire par là, c’est que je n’ai pas le moindre rendez-vous au programme avec des clients ou de potentiels futurs clients. Je suis donc en mesure d’accorder la totalité de mon attention à mes activités habituelles. C’est plutôt une bonne chose, parce que de ce côté-là, j’ai un surcroît de travail. Ce n’est pas un problème provenant des pokémons que j’ai en garde afin que je puisse les faire progresser et résoudre les difficultés rencontrées par leurs propriétaires dans le cadre de leur dressage. Non. Aujourd’hui, j’ai un petit souci à résoudre et il provient de l’un de mes propres compagnons. C’est Éole qui a de nouveau fait des siennes. Je lui avais pourtant demandé de faire attention et de ne pas trop s’approcher des gigantesques Noadkoko d’Alola qui se baladent librement dans la partie de l’île qui n’est pas intégrée au territoire de la pension. Quelques semaines plus tôt, il a fait une mauvaise chute durant laquelle il s’est froissé une aile. Donc forcément, depuis, il ne vole plus aussi bien qu’auparavant. Ce n’est pas définitif, il faut simplement que son aile se rétablisse. Le seul souci, c’est que c’est relativement long et qu’il ne fait pas suffisamment attention pour que sa guérison soit optimale. S’il était capable de rester tranquille, il serait certainement déjà remis de sa blessure. Mais non, ce n’est pas le cas. Bien au contraire même. À force d’embêter l’un de ces immenses pokémons, il s’est fait envoyer contre un arbre. Lorsque je l’ai retrouvé, il était totalement assommé. Et bien entendu, sa blessure s’est aggravée. D’une simple froissure, son aile est désormais fracturée. Et moi, je dois maintenant le soigner en espérant que cette fois il se maintiendra tranquille suffisamment longtemps pour que tout revienne dans l’ordre.

Je suis dans la salle des urgences. Il s’agit d’une pièce que j’ai fait construire spécialement pour apporter les premiers soins aux pokémons de la pension qui sont blessés. Elle est également destinée à la surveillance des œufs ou à l’accueil des créatures sauvages en ayant besoin. Aujourd’hui, je vais m’en servir pour soigner mon compagnon. Pour une inauguration de cette salle, je trouve que c’est plutôt sympathique. Au moins, ce n’est pas pour un pokémon appartenant à une autre personne. Ce n’est pas une erreur que j’ai commise. Ce n’est pas un entraînement qui s’est mal passé. C’est seulement l’un de mes pokémons qui a fait des siennes. J’ai encore l’espoir, qu’un jour, il se mette à réfléchir un peu plus avant d’agir. Je ne sais pas si je me plante totalement en me disant qu’il est possible que les choses choses, mais je veux me dire que tout n’est pas perdu pour lui, que je n’ai pas raté quelque chose dans son éducation pendant que je m’occupais des autres. Il est donc là, sur la table, pendant que je m’occupe d’immobiliser totalement son aile. Dans les prochains jours, il va sérieusement falloir que je le surveille. Je sens que je ne vais pas pouvoir le quitter des yeux le temps qu’il soit rétabli. Ce sera sans doute mieux pour nous tous. Il est primordial que cette fois il n’aggrave pas les choses. Vu l’importance de cette fracture, si les os ne se remettent pas en place correctement, Éole risque d’en garder des séquelles. Et ça, je le refuse. C’est tout simplement hors de question. C’est pour cette raison que je place un peu plus d’attelles que ce qu’il est normalement nécessaire d’installer. Je veux être certain qu’il ne puisse plus bouger cette aile. Je ne veux pas que ce soit un échec. Je ne veux pas qu’il soit subitement obligatoire de faire intervenir un médecin pokémon en urgence pour une opération d’urgence destinée à réparer les dommages.

▬ Kakt’ ? Tu en as encore pour longtemps avec Éole ?

▬ Hm... Je ne sais pas. Peut-être une vingtaine de minutes, possiblement un peu moins si tu me donnes un coup de main pour finir. Pourquoi ?

▬ Je vais t’aider alors. C’est parce qu’un potentiel client vient de nous contacter sur les réseaux sociaux. Visiblement, cette personne veut te confier un de ses pokémons.

▬ Oh, cool ! On termine avec Éole, et je vais lui répondre.


▬ Priam ? Tu peux aller me chercher Éole ? Notre nouveau client devrait bientôt arriver, et il est nécessaire que je vérifie que tout se passe bien pour lui et que sa fracture se résorbe correctement.

▬ Bien sûr, j’y vais tout de suite !

Un nouveau client. Il doit venir aujourd’hui. Je ne sais pas quand exactement. Nous n’avons pas fixé un horaire précis, seulement un créneau. De ce fait, il peut arriver à tout moment. C’est pour cette raison que je n’ai pas voulu aller chercher moi-même mon partenaire. Cela serait particulièrement dommage que notre visiteur de la journée arrive à la pension au moment où personne n’est présent pour l’accueillir. Ce serait bien dommage tout de même. Bien entendu, ce serait particulièrement logique. Parce que forcément, lorsque l’on travaille dans une pension, le travail ne manque pas. C’est un doux euphémisme, même. Mais quand je dois recevoir du monde, je m’arrange toujours pour être présent. Il est essentiel que je donne une bonne image de mon établissement. Pour accueillir de nouveaux clients, il est essentiel que ceux qui se présentent spontanément soient entièrement satisfaits des services que je leur apporte. Il est donc essentiel que je prenne du temps pour eux. Il faut généralement que je réponde aux nombreux questionnements qu’ils peuvent avoir. Ensuite, je propose généralement une petite visite, parce que les clients sont généralement plus rassurés à l’idée de confier leurs partenaires à un inconnu lorsqu’ils ont une bonne idée de l’endroit où ils vont vivre au cours des prochaines semaines. Je les comprends. Je suis un peu pareil, je ne suis pas vraiment à l’aise lorsque je dois laisser mes compagnons à quelqu’un d’autre. Même lorsque je dois les confier à mes parents adoptifs, qui sont pourtant à la tête de leur propre pension depuis de nombreuses années, je rencontre des difficultés. Pourtant, je les connais. J’ai une parfaite conscience de leurs compétences. Mais c’est tout aussi difficile. Je peux donc comprendre que mes clients aient besoin d’être rassurés avant de quitter la pension.

Une sonnerie résonne soudainement dans la pièce. Je la reconnais, il s’agit de celle de la porte d’entrée. Cette fois, je suis parvenu à ne pas être surpris par le son strident. Il faut réellement que je me renseigne pour trouver quelque chose de moins désagréable. Je ne supporte pas ce bruit. Je ne l’aime réellement pas. Je ne veux plus l’entendre. Il faut que j’envisage de faire quelque chose le plus rapidement possible. Mais avant cela, je me dois d’accueillir notre nouveau client. Je ne peux pas le laisser poireauter devant la porte toute la sainte journée. Je me dirige donc vers la porte en marchant à grandes enjambées. Tout aussi rapidement, je l’ouvre alors en grand, tout en invitant les nouveaux venus à entrer. Une jeune femme, je crois, se trouve devant moi. Je n’en sais rien. Je ne sais pas ce qu’il est. Ou ce qu’elle est. Je ne sais pas. Instinctivement, je l’aurais placé dans la petite case réservée aux personnes de genre masculin. Pour autant, ce que mes yeux voient, c’est une sorte de lycéenne. De ce fait, je n’ai pas la moindre idée du genre de la personne que j’ai devant les yeux. Mais dans le fond, je m’en moque royalement. Cela ne m’intéresse pas le moins du monde. Je m’intéresse alors à la créature qui accompagne d’un individu. Il s’agit d’un Oratoria. Un pokémon eau particulièrement majestueux. C’est la toute première fois que j’en vois un de mes propres yeux. Je me demande si c’est celui qui va m’être confié. Je l’espère vraiment. J’ai beaucoup trop envie d’en apprendre davantage au sujet de cette espèce.

▬ Bonjour, je suis Kaktus, le propriétaire de cette pension. Vous devez être Aaron ? Je vous en pris, entrez. Nous serons plus à l’aise pour discuter.

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HRP:

La porte s’ouvre au bout d’un petit temps d’attente et Aaron adresse un grand sourire à quiconque se trouve de l’autre côté. La personne qui se présente devant lui est un homme qui se présente comme le propriétaire de cette pension. Son nom évoque d’ailleurs quelque chose à Aaron qui l’a déjà lu lorsqu’il s’est renseigné très rapidement sur la pension. Il ne répond cependant pas tout de suite, prenant le temps de réfléchir car son cerveau est obnubilé par un fait qu’il n’arrive finalement pas à garder pour lui :

- Mais genre vous vous appelez vraiment Kaktus ou c’est un pseudo ?

Bien sûr, il ne se rend pas compte que ce qu’il vient de dire fait preuve d’un irrespect total et que ce n’est pas du tout une bonne manière d'entamer une conversation. Jusqu’à ce qu’il se prenne un coup de nageoire dans le coude de la part de son oratoria qui lui fait les gros yeux. Alors il se rend compte qu’il serait judicieux de répondre correctement aux présentations et à l’invitation de l’éleveur.

- Ah oui ! Du coup c’est bien moi Aaron ! Et je veux bien entrer… J’imagine que Hope peut rester hors de sa pokéball ?

En pénétrant dans la pension, Aaron et son oratoria se retrouve dans un grand espace qui fait vraiment très pro. L’accueil est bien dégagé et on sent que le bâtiment a vraiment été construit pour ça. Le comptoir est nickel et l’espace d’attente pour les visiteurs lui donnerait presque envie d’attendre juste pour tester les sièges. Comme il imagine que les premières choses à faire seront administratives, il s’approche du comptoir et pose ses deux coudes dessus pour se rendre un peu plus grand est plus impressionnant. Il est un peu content car ce n’est pas un de ces comptoirs qui exige de lui d’être sur la pointe des pieds pour voir ce qu’il se passe de l’autre côté où pour faire chauffer la carte bancaire. Parfois, il se sent ridicule à la boulangerie alors il en rajoute une couche en sautillant pour taper son code.

- Ca pète la classe ici ! On voit que c’est neuf !, Hope passe une de ses nageoires-pattes sur le comptoir et l’examine ensuite pour vérifier qu’il n’y ait pas de poussière. T’exagère un peu là… La poussière c’est naturel c’est partout t’en a même sur toi !

L’oratoria prend un air horrifié, ce qui fait doucement rire son dresseur. Ce dernier se dit cependant qu’il est peut-être temps d’entrer dans le vif du sujet alors il fait face à l’éleveur et prend un air des plus sérieux pour exposer son problème en essayant de ne pas trop s’éparpiller comme il a tendance à souvent le faire.

- Bon alors voilà… J’aurais besoin de la base déjà : que vous entrainiez mon oratoria pour qu’elle devienne plus forte parce que j’envisage sérieusement le tour des îles, mais avec mon travail j’ai pas le temps en ce moment. Puis après… Si vous avez des produits massants magiques ou des techniques yoga qui fonctionnent du tonnerre, je veux bien parce qu’elle a clairement besoin de se détendre ! Elle stresse pour tout c’est ouf ! Elle s’inquiète pour tout le monde, pour tout, tout le temps ! Je comprends que ça lui plaise de s’occuper des autres, mais y a un moment faut qu’elle se détende aussi sinon elle va nous claquer entre les doigts !

Il prend un air triste en imaginant le coeur de son oratoria exploser comme un vieux ballon de baudruche. Cette dernière a détourné la tête et rougit, gênée d’être mise en face à face avec ses défauts. Sa queue se tortille un peu, témoignage de son stress et elle fait semblant de s’intéresser à des représentations de pokémons accrochées aux murs.

- Enfin vous avez saisi l’image. C’est possible du coup ?

Lorsque j’ouvre la porte, je suis accueilli par un grand sourire. C’est toujours plaisant de voir que cela fait plaisir à quelqu’un de me voir. Je me présente rapidement afin que le nouveau venu puisse savoir qui je suis. Je pense que lorsque l’on se rend dans une pension, que ce soit pour un premier contact ou en ayant déjà pris la décision de confier un pokémon aux bons soins de l’éleveur, on aime bien avoir une petite idée de l’identité de la personne qui nous accueille. Peu de temps après ma présentation, je remarque que l’inconnu me regarde intensément. J’ai l’impression qu’il, ou elle, rencontre un problème. Pour autant, je ne parviens pas à savoir de quoi il s’agit. J’ai beau tenter de réfléchir aux propos que j’ai pu tenir, je ne vois pas ce qui pourrait susciter une telle réaction. J’ai seulement décliné mon identité, annoncé que je suis le propriétaire des lieux et j’ai invité l’individu à entrer à l’intérieur du bâtiment. J’attends une réponse. Je propose, mais peut-être qu’il préfère rester à l’extérieur. Après tout, il ne fait pas mauvais, ce serait donc une possibilité. Ce n’est pas forcément le top pour discuter, mais tout dépend aussi des sujets qui vont être abordés. Parce que pour parler des infrastructures ça peut être pas mal de rester dehors afin de pouvoir les faire découvrir de visu. Je m’attendais à une réponse positive ou à un refus poli, mais certainement pas aux mots qui sont sortis de la bouche de mon visiteur. L’espace d’un instant, je reste bouche bée. Il me faut quelques millièmes de seconde pour parvenir à répondre à cette interrogation totalement inattendue. 

▬ Euh… Je m’appelle vraiment Kaktus, c’est mon prénom. Je l’aurais bien troqué contre un autre, mais il semblerait qu’il ne soit pas suffisamment gênant ou ridicule pour que je puisse opter pour une autre proposition... Depuis le temps, je m’y habitue. Au moins, ça me permet de me démarquer un peu plus !

Je rigole un peu en répondant. Je tente d’apporter un peu d’humour dans la conversation. Je dois avouer que c’est un peu particulier comme manière d’entamer une discussion. Pour autant, je ne m’en offusque pas. Ce n’est pas la première fois que l’on me pose la question. Il faut dire qu’avec un prénom pareil, il n’est pas rare que je me retrouve dans l’obligation de prouver mon identité. Il n’est pas rare que les douaniers me retiennent plus longuement que nécessaire à l’aéroport le temps de s’assurer que je n’utilise pas des faux papiers. Mais il faudrait être stupide pour inscrire un prénom aussi peu commun sur des documents officiels dans l’espoir de se fondre dans la masse et de ne pas se faire repérer. C’est mes parents biologiques qui l’ont choisi. Ce jour-là, ils auraient sérieusement dû s’abstenir. Je ne sais pas ce qu’ils avaient consommé, mais ils n’étaient sans doute pas en capacité de prendre une telle décision. Je ne regrette pas de vivre, seulement d’avoir dû débuter dans la vie avec des handicaps aussi importants qu’un prénom totalement stupide et ouvert aux jeux de mots les plus loufoques ou que ma surdité. Désormais, ce n’est plus que de l’histoire ancienne pour ce dernier point, mais les gens me regardent toujours un peu étrangement lorsque je me présente. Un peu comme s’ils attendent un autre prénom pour corriger la blague ou qu’ils patientent le temps d’obtenir une explication. Au moins, je n’ai pas besoin de décliner mon nom de famille en supplément, parce que l’association des deux n’est pas de haut niveau. J’aurais presque envie de dire que c’est même de mauvais goût d’infliger ça à un gamin. 

▬ Oui, bien sûr ! L’espace intérieur est amplement suffisant et fonctionnel pour votre Oratoria. Ça ne me pose pas le moindre souci, bien au contraire.

Immédiatement après avoir répondu, je précède mes invités à l’intérieur du bâtiment principal de la pension. Je me dirige alors derrière le comptoir afin de récupérer les différents documents administratifs nécessaires lors de l’accueil d’un pokémon à la pension. Je crois que c’est la partie qui me gonfle le plus dans mon activité. Je n’aime pas ça. J’ai toujours eu horreur de la paperasse et de toutes les conneries administratives. Pour autant, je n’ai pas le choix. Pour tout ce qui concerne les assurances, la sécurité, et toutes ces choses-là, il est indispensable que des papiers soient remplis. Il est nécessaire que j’aie en ma possession toutes les informations concernant les pensionnaires que j’accueille. Il est également obligatoire pour moi de dispenser toutes les informations au sujet de la pension et de son fonctionnement à mes clients pour me protéger d’éventuelles poursuites en justice. Normalement, je ne devrais pas en avoir besoin, mais il semblerait que les gens soient de plus en plus stupides et n’hésitent pas à lancer des procédures en tout genre afin d’éviter de payer ce qu’ils me doivent pour le service rendu. Je n’ai donc pas le choix. Je dois passer par tout cela avant de passer à tout ce qui est bien plus plaisant à mes yeux. 

Lorsque je me retourne, le dénommé Aaron est accoudé au comptoir. Il semble m’attendre. Je n’avais pas encore eu l’occasion de vérifier la praticité du mobilier, alors je suis content de voir qu’il semble être à la bonne taille pour mon invité. Je dois dire que lors de la commande au salon de l’élevage à Floraville, j’avais un peu peur de recevoir un truc trop haut qui m’empêcherait de voir plus que le bout du nez de mes clients les moins grands. Je ne peux m’empêcher de sourire à son commentaire sur la pension. Ça fait toujours plaisir de recevoir de tels commentaires destinés à complimenter l’agencement de la pension. Pour en arriver là, j’ai longuement cherché. J’ai beaucoup hésité également. Mais je dois avouer que je suis particulièrement satisfait du résultat. La réaction de l’Oratoria qui vérifie la poussière m’a beaucoup amusé également. Et son air horrifié à la remarque de son dresseur fut encore plus comique que tout le reste. 

▬ Merci ! Effectivement, ça ne fait que quelques semaines que tout est en place dans cette pièce. Normalement, la poussière ne devrait donc pas trop recouvrir les meubles encore. Je l’espère en tout cas ! C’est dingue comme ça s’éparpille partout...

À la suite, le dénommé Aaron a commencé à m’expliquer les raisons de sa venue jusqu’ici. Il veut faire le tour des îles et pour se faire il a besoin que sa partenaire soit plus puissante. Ça, je le comprends bien. Ce n’est pas la première fois qu’un dresseur de la région vient me voir en prévision de participer aux épreuves qui remplacent les arènes que j’ai combattues dans la région de Kalos. À force d’en entendre parler, je commence à me dire que je tenterais bien de participer à ce machin-là, moi aussi. Il ajoute alors que lui, il n’a pas assez de temps pour le faire convenablement. Son travail semble être bien trop prenant pour cela. Je ne sais pas ce qu’il fait au quotidien, mais ça ne doit pas être très simple du coup. Il me demande ensuite si je possède des produits spécifiques pour les massages ou si j’ai la possibilité de lui apprendre des techniques de relaxation particulièrement efficace. Visiblement, la créature aquatique est de nature à stresser facilement. Je comprends bien le problème. Ces pokémons ont tendance à avoir des problèmes cardiaques par la suite. J’ai même entendu parler de créatures ayant fini par développer d’importants troubles psychologiques. Alors que son dresseur évoque les difficultés rencontrées, le comportement de l’Oratoria vient appuyer les propos. Ce n’est pas des conneries. Il va lui falloir un programme adapté pour que tout se passe au mieux durant son séjour à la pension.

▬ Je vois totalement. Et c’est parfaitement possible. Je vais lui concevoir un programme entièrement adapté à ses besoins avec des séances de massage, des périodes de relaxation, et je me chargerais alors de lui apprendre des techniques de relaxation et des moyens d’évacuer la tension. Je pense que cela lui fera le plus grand bien de profiteur de nos infrastructures aquatiques. J’ai accueilli il n’y a pas longtemps le pokémon d’un dresseur Alolien qui souhaite également que je prépare son Efflèche pour le tour des îles. Les adversaires ne vont pas manquer pour permettre un entraînement de qualité pour Hope. Tout le monde sera aux petits soins pour elle, ici.

Je réfléchis un instant pendant que je présente les différents documents qu’il doit remplir à Aaron. Je ne vois pas trop quoi ajouter pour le moment. Pour la visite, ça va attendre un peu que tous les documents soient remplis et que le côté administratif soit terminé. Si. Je peux poser des questions sur son Oratoria. Si je veux lui offrir le meilleur environnement possible, il faut que j’en sache davantage. 

▬ Il y a des choses qu’Hope ne supporte pas ? Ou qu’il n’apprécie pas particulièrement en dehors de la poussière ? Peut-être des choses dont il ne peut pas se passer ? Je souhaite qu’il puisse se sentir comme à la maison.

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Et bien c’est terminé pour l'entraînement de Hope ! Ton Oratoria est donc désormais lvl 65 (1/5) !

Les rougissements de l’oratoria se font plus intenses à mesure que son dresseur évoque ses difficultés à se détendre. Elle a conscience que s’inquiéter tout le temps et pour tout est très mauvaise pour elle, mais elle n’arrive pas à s’en empêcher. Aaron est prêt à payer le prix fort pour le bien-être de Hope : il ne l’a pas sauvée suite à une attaque de carvanha pour ensuite la laisser avoir un ulcère ! Le travesti la juge donc longuement du regard pendant qu’elle vire au rouge tamato histoire de bien lui faire comprendre que ce n’est pas de jouer les timorées qui va arranger son cas.

L’éleveur est compréhensif de la situation, ce qui rassure Aaron. Le fait qu’il évoque même un programme personnalisé fait très plaisir au dresseur parce que ça lui donne vraiment l’impression d’être face à un type qui sait ce qu’il fait et pas n’importe quel guignol qui va faire genre et finalement faire de la merde parce qu’il sait pas de quoi il parle. Déjà, il le sentait bien car le lieu est spécialisé dans les pokémons eau, donc forcément il doit avoir des connaissances sur le sujet, mais là il le sent encore mieux. Mais bon en même temps, vivre à Alola et ne pas s’y connaître un minimum en pokémons eau ce serait un peu le pompon étant donné qu’on est sur des îles. Même Aaron en sait un peu maintenant alors qu’avant la seule créature de ce type qu’il avait côtoyé était la crapustule de Raven et qu’il y a mieux niveau aquatique. Parce qu’elle est aussi type sol, donc on peut dire qu’il était mieux renseigné sur la boue que sur l’eau.

Kaktus parle également du tour des îles dans sa programmation pour Hope. Elle pourrait affronter des adversaires puissants pour s’améliorer et être ensuite adaptée pour accompagner Aaron dans cette folle aventure.

- Hmm… Un efflèche hein ? C’est cool ça, parce qu’il a l’avantage des types donc ça la mettra bien face à un truc bien dur !, il se tourne vers l’oratoria. Tu risques de te prendre de sacrées raclées ma grande, mais c’est aussi comme ça qu’on apprend !

Il se souvient des nombreuses claques qu’il a dû se prendre avant d’assimiler certaines choses importantes de la vie quotidienne, comme par exemple ne pas laisser le gaz ouvert car ensuite la maison peut faire “oups j’ai explosé” et c’est un peu une catastrophe. Hope a l’air un peu inquiète -encore- à l’idée de se battre contre un pokémon potentiellement plus fort qu’elle, mais Aaron se dit que ce genre d’inquiétude disparaîtra forcément avec le temps et l’habitude. Il est confiant.

L’éleveur commence à lui donner des documents à remplir. Aaron s’empare du stylo et s’attelle à la tâche avec minutie. Il n’a jamais trop aimé les papiers, mais quand il faut il faut. Si un jour sa chaîne youtube explose vraiment et que ses revenus augmentent, il y aura sûrement encore plein de trucs administratifs trop lourds et pénibles à faire alors autant se préparer petit à petit. Et puis les papiers d’éleveurs, c’est bon, il commence à connaître.

Pendant qu’il remplit, Kaktus lui demande s’il y a d’autres choses à savoir sur Hope. Aaron réfléchit un peu avant de répondre histoire de donner des informations pertinentes :

- Déjà c’est une nana donc faut pas l’appeler “il” elle risque de mal le prendre et te faire la gueule ! Et pis elle supporte pas d’être toute seule, je crois qu’elle a un trauma rapport à ça. Elle a la trouille des carvanhas et sharpedos aussi. Elle s’était fait attaquer par un d’eux quand je l’ai trouvé et selon les rangers côtiers qui l’ont examiné après elle s’est fait abandonner par son groupe après ça. Parce qu’ils pensaient qu’elle allait mourir donc ils sont partis quoi…, Hope affiche un air particulièrement triste, ce qui semble confirmer les propos d’Aaron même s’il sait qu’elle ne comprend pas tout ce qu’il dit. D’ailleurs y a moyen qu’elle soit super mal les premiers jours à cause de ça, même si elle sait bien que je l’abandonne pas. C’est pas volontaire tu vois.

Aaron sourit à son pokémon pour la rassurer. Lui aussi n’a pas envie de la laisser, mais il sait que c’est le mieux pour elle et qu’elle sera bien traitée. Il essaye de la caresser pendant qu’il remplit les fiches, mais comme il ne tient plus la feuille son écriture part complètement de travers alors il est contraint d’arrêter rapidement. Même en tirant la langue, c’est trop dur de se concentrer avec une seule main.

- Mais ce que je vous dis c’est pas une raison pour la traiter comme une pauvre princesse traumatisée qu’a un background trop triste hein ! Elle vaut mieux que ça, elle est forte !

D’expérience, Aaron sait que ça ne mène à rien de se faire traiter comme une pauvre petite victime de la vie. Il l’a bien vu avec Eric. Quand tout le monde le traitait de manière spéciale parce que ses parents ils sont morts, il était tout sombre et on aurait dit un peu une poupée de chiffon. Quand Aaron a débarqué en mode “wesh gros sois mon pote” et qu’il n’en a rien eu à faire de son histoire, il s’est petit à petit animé.

Il finit de remplir les papiers et les tend à l’éleveur. Il est sûr d’avoir tout bien fait et risquerait de laisser échapper un cri beaucoup trop dramatique si jamais on lui pointait que ce n’était pas le cas. Une sorte de “gasp” complètement exagéré qui ferait trembler les murs de la pension, juste parce qu’il aime bien être dramatique de temps en temps, ça l’amuse. Du coup, au fond, il aimerait bien que ce soit le cas histoire qu’il puisse faire un peu le clown. Hope n’est pas au meilleur de sa forme alors il espérait réussir à la faire rire, même si en général elle n’est pas un grande fan de ses interprétations comiques.

- ... Et donc là je pars, c’est ça ?, c’est un peu triste quand même. Boh au pire je suis pas loin ! J’habite au Village Flottant !, il prend son oratoria dans ses bras. Si jamais ça va pas tu m’appelles, hein ? Je viendrai le rosser !

Il rit après cette dernière phrase, car il ne va certainement pas se mettre à taper sur les gens comme ça, mais aussi parce qu’il est certain que l’éleveur traitera très bien Hope. On ne peut pas être un grand coordinateur et un grand bâtard en même temps, faut aimer les pokémons pour en arriver là, il en est persuadé !

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Hiii merci ! Et donc nous pouvons passer à la deuxième étape... **
Je te confie la magnifique Poutrelle Junior (lvl 46 reste 2), concombaffe de son état, jusqu'au niveau 100 ! (en utilisant le bon kokonut's que tu m'as offert et un complément de 2000p$ parce que tu mérites)

Cette Oratoria, je crois que je l’apprécie de plus en plus. Je sens que ce sera bien marrant de l’accueillir à mes côtés durant une petite période. Au fur et à mesure que cet Aaron évoque les différentes difficultés que sa partenaire rencontre dès lors qu’il s’agit de se détendre, cette dernière ne cesse de rougir. C’est vraiment mignon à voir, même si je suppose que pour elle ça ne doit pas être très facile à vivre au quotidien. Je me demande si ce phénomène se présente également dans d’autres circonstances. J’espère pour elle que ce n’est pas très fréquent non plus. Je me demande sincèrement si je peux trouver différents moyens me permettant d’œuvrer à la réduction de cette manifestation particulière de ses sentiments. Mais dans tous les cas, la priorité est visiblement de la faire travailler sur son stress. Si ça se trouve, il est le seul en cause dans cette histoire. C’est une possibilité. Je suppose que cela peut valoir le coup pour moi de vérifier tout cela. Et si jamais je ne parviens pas à trouver les réponses que je désire avoir, je ferais certainement appel à quelques spécialistes du comportement que j’ai dans mes contacts afin d’en apprendre le plus possible sur le sujet. Il n’est pas possible d’être spécialiste dans les domaines. Personnellement, je me limite aux créatures de trois types, et je trouve que c’est déjà énorme. Et chez ces créatures, en supplément du comportement que j’étudie au quotidien, je travaille également sur les possibilités de communication. Je m’intéresse également au phénomène de chromatisme dont je souhaiterais percer les mystères. Malheureusement, je n’ai pas encore eu l’occasion de développer cette partie depuis que je suis installé ici. Il faut dire que mon laboratoire n’est même pas encore totalement aménagé. Dans ces conditions, ce n’est pas simple de commencer des recherches.

Pour le programme personnalisé, je ne sais pas trop ce que je vais bien pouvoir mettre dedans pour le moment. Toutefois, ce n’est pas un problème. Déjà, j’ai de bonnes idées à son sujet. Il faut seulement que je vérifie que cela correspond réellement à ses besoins. Il est tout simplement hors de question que je lui inflige un entraînement qui ne serait pas réellement utile pour le développement de ses compétences et sa gestion du stress. Dans ce but, les méthodes sont relativement nombreuses. Le tout est donc seulement de trouver celle qui sera la plus adaptée à la situation. Je ne pense pas que ce soit bien compliqué. Il faut seulement que je passe un peu de temps avec la dénommée Hope afin de mieux cerner ses besoins. Afin de ne pas la brusquer, il est important que je comprenne bien ce qu’elle ressent. Je ne pense pas avoir trop de soucis de ce côté-là. Ce n’est pas la première fois que je rencontre un pokémon de cette espèce. Je n’ai pas eu l’occasion de travailler avec ce stade d’évolution, mais je ne pense pas que ça fasse une différence énorme au point que je ne pourrais plus m’en sortir. De plus, j’ai longuement étudié cette espèce. Notamment à partir du moment où j’ai eu à l’esprit de m’installer dans la région d’Alola. Je me doutais bien que j’aurais fréquemment l’occasion d’en rencontrer.

▬ Effectivement. Mais avant de la confronter directement à un tel adversaire, nous allons y aller progressivement. J’ai différents pokémons à mes côtés qui adorent se battre lors des entraînements. Elle n’aura donc pas à s’inquiéter de devoir faire face directement à un adversaire coriace.

En remarquant l’inquiétude dans le regard de l’Oratoria, je me suis empressé de préciser qu’elle ne ferait pas directement face à des adversaires plus forts qu’elle. Ce n’est pas la peine de l’inquiéter inutilement non plus. Je préfère qu’elle soit sereine plutôt que de s’inquiéter sans raison. Je ne veux pas qu’elle stresse directement alors que je n’ai même pas encore commencé son entraînement. Je n’ai pas envie de m’ajouter une galère supplémentaire alors que son cas ne s’annonce déjà pas très facile.

Alors que le dresseur est en train de remplir les différents papiers administratifs concernant le dépôt en pension de sa partenaire, je continue de poser quelques questions à son sujet. Je suis un peu désolé de lui en faire remplir autant alors que j’ai moi-même horreur de cela, mais je n’ai pas le choix. Je me dois de respecter les règles si je ne veux pas avoir de soucis en cas de contrôle. Ce serait un peu dommage qu’une petite erreur me force à fermer les portes virtuelles de l’île alors que les affaires démarrent relativement bien pour moi jusqu’à présent. Je ne pense pas que ce soit le moment de faire le malin en me dispensant des formalités.

▬ Ah, toutes mes excuses pour cette erreur Hope ! Pour la solitude, pas de soucis. Ce n’est pas ici qu’elle risque de se trouver sans personne autour d’elle. Je prends note pour les Carvanhas et le Sharpedos, c’est important pour moi d’avoir cette information. Ce n’est pas rare que l’on en voie nager au large de l’île. De plus, j’ai moi-même recueilli un Sharpedo quelque temps plus tôt. Je vais donc éviter de le libérer à proximité d’elle. Sauf si elle décide de vouloir passer au-dessus de son traumatisme sans pour autant devoir faire face à une situation dangereuse.

Je hoche la tête, afin de montrer que je comprends bien la situation. Cela ne doit pas être simple pour cette pauvre Hope. Elle doit sans cesse être partagée entre les sentiments et les craintes qui luttent à l’intérieur de son esprit. Il faut vraiment que je lui vienne en aide. Elle en a besoin.

▬ Je comprends bien, en effet.

Je ne peux m’empêcher de sourire à cette remarque. Ce n’est pas dans mes habitudes de prendre les pokémons en pitié. Je mets en place des aménagements, mais si je souhaite obtenir des résultats, je ne peux pas me permettre de ne rien faire susceptible de bousculer un peu. Je vais bien la traiter, mais il ne faut pas déconner non plus. Je vais seulement y aller progressivement afin d’obtenir les meilleurs résultats. Ainsi, si je remarque que les choses se déroulent bien, cela signifie que je peux mettre la barre un peu plus haute pour le prochain exercice. Et dans le cas contraire, je me dis que je vais devoir travailler un peu sur de nouveaux points afin de pouvoir évoluer et passer à un niveau légèrement plus complexe. C’est tout un équilibre à trouver, en fait.

▬ Pas d’inquiétudes à ce sujet là. Ce n’est pas parce que j’ai connaissance de son background que je ne vais pas la confronter à de véritables adversaires de valeur. C’est surtout que ça me permet d’éviter de la traumatiser davantage dès le départ.

Lorsqu’il me rend les papiers, je regarde rapidement pour voir s’il n’y a pas de soucis ou s’il n’a rien oublié. Avec tout ce qui est demandé, cela ne m’étonnerait pas. C’est vraiment frustrant tous ces trucs-là. On en demande des tonnes pour se couvrir avec les assurances et toutes ces conneries-là, mais je n’en vois pas l’intérêt. Surtout que je suis certain qu’en cas de problème, les assurances trouveraient bien un moyen d’esquiver tout ça... C’est vraiment nul. J’aimerais bien pouvoir me passer des formalités. En plus, ça me dérange toujours de dire qu’il manque quelque chose alors que la personne a déjà passé beaucoup de temps à le remplir.

▬ C’est presque parfait, il ne manque plus que la date de fin de son séjour en pension. Tout le reste me semble bon, sinon.

Forcément, cela aurait été trop simple si rien n’avait été oublié. Et en même temps, je crois que j’aurais été un peu triste de manquer cette réaction. Cet Aaron, c’est vraiment le roi du drama. Je pense que je suis déjà fan. Il me fait beaucoup trop rire. Et cela continue peu après lorsqu’il prend son Oratoria dans les bras et qu’il lui promet de venir me rosser si je la traite mal. En tout cas, c’est vrai qu’il n’est pas trop loin. Il peut donc se permettre une petite visite en milieu de séjour s’il le souhaite.

▬ J’en ai bien l’impression oui. À moins qu’il y a ait autre chose à savoir ? Au pire, n’hésitez pas à m’appeler ou à passer, ce sera un plaisir. La distance n’est pas très longue, mais bon retour au Village Flottant. Je vais prendre soin de cette belle Hope.

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OWI ! Une Poutrelle JR !

Rien qu'en entendant le mot "carvanha", Hope a eu une réaction. Ca fait légèrement grimacer Aaron qui n'aime pas que son oratoria soit mal à l'aise, mais il sait que c'est une information importante à donner à l'éleveur. La réaction de ce dernier le lui confirme d'ailleurs. Il hoche la tête lorsqu'il l'entend dire qu'il fera en sorte de ne pas mettre le sharpedo dont il s'occupe avec elle. La suite de la conversation se passe également bien, le jeune homme comprend qu'il se trouve face à quelqu'un de compréhensif et qui fera très attention à Hope malgré le fait qu'elle puisse parfois être pénible avec son attitude de maman trop protectrice. Il a un sourire satisfait lorsque l'homme évoque le fait de la confronter à des adversaires de valeurs : il sait que c'est ce genre d'affrontement qui permettra de la préparer à la suite. Et quand il songe à la suite, ce n'est pas forcément qu'au Tour des ïles ; il se dit que ce serait le mieux pour Hope. Il ne veut pas qu'elle soit continuellement effrayée à l'idée de naviguer dans les fonds marins alors que c'est son habitat naturel. D'ailleurs, quand il y pense, Romans-sous-Bois n'est même pas à côté de la mer alors… Est-ce qu'elle pourra être heureuse s'il la ramène avec lui quand il pourra rentrer ? Il préfère ne pas se poser la question pour le moment, car lui l'aime beaucoup trop pour se dire qu'ils pourront être séparés un jour.

Vient le moment du remplissage de papier. Il n'a pas trop l'habitude de ce genre de choses, mais se dit qu'au moins, comme il a une écriture pas trop dégueu, ce sera bien lisible. Il s'est entraîné à avoir une écriture de meuf aussi, qui sont souvent plus jolies que celles des hommes à ses yeux. Il ne faudrait pas que ses parents soient déçus à cause de sa graphie ! Il tend les papiers, tout fier de son remplissage, uniquement pour ne pas pouvoir se retenir de pousser un petit glapissement plaintif lorsqu'on lui pointe qu'il a oublié la date de fin de séjour. La vérité c'est qu'il n'en a aucune idée !

- Euh… Le temps qu'il faudra ? On peut dire trois semaines et si ça va pas je rallonge ? Je suis pas serré niveau thune donc je veux juste que vous puissiez prendre le temps qu'il faut pour bien travailler avec elle. Et je veux pas vous presser non plus comme je sais que vous avez pas qu'elle à vous occuper quoi, il réfléchit un peu, puis tranche : Ouais allez on fait trois semaines et on verra… Si ça vous va !

Il remplit le champ manquant dans les documents avant de les donner à nouveau à l'éleveur. Cette fois c'est bon, il en est certain.

C'est l'heure des séparations et même s'il sait qu'il sera juste à côté et le dit, il ne peut s'empêcher d'avoir le cœur au moins un tout petit peu déchiré. Genre juste assez pour que ça ripe quand on passe le doigt dessus. Il fait un câlin à Hope et cette dernière passe aussi ses nageoires dans son dos. La séparation est rude, surtout sachant que Aaron est sûrement la raison numéro un pour laquelle elle s'inquiète au quotidien. Il se dit qu'elle doit songer à quel point il va prendre des risques si elle n'est pas là pour le contrôler, alors il lui chuchote à l'oreille qu'il sera prudent, c'est promis. Il ne sait pas si elle aura compris, ni si elle va y croire, ni si il va réussir à tenir sa promesse, mais au moins peut-être qu'elle sera un peu rassurée. L'éleveur demande s'il y a autre chose à savoir, ce qui fait réfléchir le travesti quelques instants avant de secouer la tête.

- Non c'est bon je vous fais confiance. Vous avez l'air d'être un chic type quand même. Je pense pas que j'aurais trop le temps de repasser pour le plaisir car je taffe beaucoup du coup le week-end je suis éclaté, mais si je l'entends appeler à l'aide vous pouvez m'attendre dans l'heure !, il agite son index dans les airs, genre "gare à vous", avant de se mettre à rire de bon cœur.

Un dernier au-revoir à son oratoria, un également pour l'éleveur et il se dirige enfin vers la sortie. Il est un peu triste, il va pas se mentir, même s'il va essayer de le cacher. Au moins le chemin du retour à dos de sharpedo de transport aura le mérite d'être fun pour lui changer les idées quelques instants.

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Trois semaines plus tard, il est de retour devant la pension Kokonut's et avec des projets plein la tête ! Bien sûr il vient avant tout pour récupérer Hope, mais il a entre-temps fait l'acquisition d'une créature dont il est complètement gaga et qu'il veut absolument mettre en avant lors de ses futurs combats du tour des îles et peut-être même de la Ligue. Il est en train de marcher pour arriver devant la porte de la pension, tout en briefant son nouveau camarade, un concombaffe chromatique absolument sublime qu'il a posé sur sa tête.

- Attention les yeux Poutrelle, tu vas voir ça en jette cette pension !

Comme cette concombaffe est un peu plus petite que la taille moyenne de ses congénères, c'est assez facile de la faire tenir. De plus, la matière de sa peau fait qu'elle adhère bien aux cheveux. D'accord il faut les laver tous les jours après, mais c'est peu cher payé pour avoir le panache de se balader avec une telle créature en guise de couvre-chef ! En plus ça le fait rire qu'elle soit près de son visage, rapport à la blague avec les deux petites filles, la première qui s'appelle Plume et la deuxième qui s'appelle Poutrelle. Il ne sait pas comment le gars qui la lui a confié a eu l'idée d'un tel nom, mais il était hilare. En y regardant bien, c'est sûrement à cause du fait que son visage ait l'air complètement enfoncé.

Aaron se place devant la porte et appuie sur la sonnette. Comme il se dit que l'éleveur n'est pas forcément derrière la porte, il décide de se sortir une blague à lui-même pour patienter pour patienter :

- Police d'Alola, nous sommes ici pour récupérer un oratoria de contrebande !, avec un bon gros accent, s'il vous plait.

Il se met à faire les cents pas devant la porte de la pension en faisant semblant d'interpeler des plantes vu qu'il n'y a que ça. Poutrelle semble se prendre au jeu, Il fait sortir ses organes et forme des doigts qu'il vient mettre devant la bouche d'Aaron pour que ça fasse comme quand on siffle. Et évidemment, il s'en donne à cœur joie en sifflements ! Pourquoi se priver ?

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Hello, je viens récupérer ma Poutrelle
(et je ne te remercierai jamais assez pour ce monstre)

À la réaction de l’Oratoria lorsque l’on commence à évoquer le sujet de son traumatisme avec les Carvanha, je ne peux que comprendre que ça risque de ne pas être facile de lui faire passer ses craintes vis-à-vis de ces créatures. Je ne sais même pas si c’est réellement possible. Je n’en sais rien. Je ne le saurais sans doute pas avant d’avoir passé un peu plus de temps avec elle. Mais au moins, je comprends que c’est le genre de face-à-face que je dois absolument lui éviter si je désire que les choses se passent bien pour elle. Et forcément, je dois faire attention. Comme j’ai récemment accueilli un Sharpedo parmi mes pokémons, je vais devoir être particulièrement attentif afin que ces deux-là ne soient pas dans l’obligation de se rencontrer. Pour mon nouveau partenaire, je sais déjà que ce ne sera pas un problème. Il n’en a pas grand-chose à faire des Oratoria. Enfin il n’a pas la moindre animosité vis-à-vis de cette espèce, de ce que j’en sais. Bon, après, je dois tout de même que je ne le connaisse pas beaucoup encore. Son adoption est encore un peu trop récente pour ça. Mais du coup, je sais que je ne lui ferais pas forcément confiance pour bien se tenir face à notre future pensionnaire. Je préfère ne pas prendre le moindre risque à ce niveau-là. Parce que bon, c’est tout de même le principe de base lorsque l’on accueille un pokémon au sein d’une pension : qu’il se sente bien et soit à l’aise au sein de son nouvel environnement temporaire. Mais ce n’est pas pour autant que je vais materner cette chère Hope. Après tout, cet individu qui est venu à ma rencontre souhaite que sa partenaire puisse progresser en combat, il va donc falloir que je lui présente des adversaires de valeur. Et pour ce faire, je sais que je peux compter sur mes propres compagnons. Je sais qu’ils sont entraînés et presque toujours prêts à en découdre lorsque je leur demande de le faire. Ils feront donc des adversaires idéaux pour l’Oratoria. En plus, j’ai de la variété en ma possession. Et en vrai, je me dis que je peux aussi faire appel à ceux de Priam. Avec sa spécialisation en types électriques et feu, il me permet d’avoir encore plus d’alternatives. Mais on verra cela plus tard. Il n’est pas forcément nécessaire de faire un détail de tout cela dès maintenant. Je suppose que son dresseur n’en a pas grand-chose à faire, en supplément. Ce qui intéresse vraiment, c’est les résultats finaux. Les moyens employés, du moment que cela ne fait pas souffrir le pokémon confié, généralement on s’en moque un peu.

Tandis qu’il remplit les différents documents administratifs que je viens de lui remettre, je ne peux m’empêcher de regarder. Contrairement à moi, il a vraiment une belle écriture. J’en reviens même à me demander de quel genre il est, alors que clairement, je n’en ai strictement rien à faire de tout cela. Mais ce genre d’écriture féminine, avec des lettres bien tracées, ce n’est pas fréquent. Le principal avantage que j’y trouve, c’est que je ne vais pas avoir le moindre mal à le relire. C’est plutôt cool. Parce que des fois, lorsque je dois reprendre les dossiers plusieurs mois plus tard, je suis totalement incapable de déchiffrer les écritures de mes clients. Ce qui est un peu gênant lorsque je cherche une information précise afin de la retranscrire ailleurs. Mais là, ce sera tranquille. Lorsque je lui pose la question concernant la fin prévue du séjour, il semble un peu incertain. Il n’en sait absolument rien. D’habitude, les gens qui viennent me voir sont relativement décidés. Ils ne peuvent pas tous bénéficier d’un budget à rallonge leur permettant de s’offrir mes services durant de longues périodes. Mais lui, il semble s’en moquer. Il part directement sur trois semaines. Pourquoi pas... Je pense avoir le temps de travailler sur de nombreux points avec sa partenaire, dans un tel délai. C’est plutôt cool. En général, je dois me presser et mettre les bouchées doubles. Alors que là, je vais réellement pouvoir me permettre d’y aller à son rythme, ce qui est top.

▬ Trois semaines, donc. Très bien, ça me semble une bonne chose pour laisser à Hope le temps de s’acclimater à ce nouvel environnement. Nous allons donc pouvoir travailler à son rythme sans trop la brusquer. C’est donc parfait comme ça pour moi. Et nous verrons donc après ce temps s’il est nécessaire ou non de prolonger un peu.

Une fois toute la paperasse achevée, le moment le moins agréable est arrivé : celui de la séparation. Ce n’est jamais facile pour les dresseurs de laisser leurs pokémons derrière eux, entre les mains d’un inconnu. En vérité, j’aime bien observer ce genre de moments, cela me permet de me faire une bonne idée de l’attachement du client envers son pokémon. Dans le fond, c’est donc plutôt utile. C’est d’ailleurs un bon moyen pour détecter d’éventuels problèmes de communication entre eux. Là, entre les câlins et les échanges de regards, il me semble évident qu’ils sont véritablement attachés l’un à l’autre. Ils forment un beau duo. J’en profite ensuite pour demander si je devrais savoir autre chose, si une information importante avait pu être omise. Mais visiblement non. Tout semble avoir été dit.

▬ Eh bien merci pour la confiance ! Je vais faire de mon mieux avec Hope afin qu’elle puisse se sentir mieux et plus à l’aise pour votre avenir. C’est promis, elle ne devrait pas avoir besoin d’appeler à l’aide, je prendrais soin d’elle !

Je ne peux m’empêcher de rire avec sa fausse menace et son index se voulant menaçant. Mais difficile d’être impressionnant quand sa propre connerie le fait rire. De mon côté, ça enlève un peu de pression. C’est toujours agréable de voir que les gens me font confiance. C’est un peu rassurant pour un type comme moi qui passe son temps à douter, même lorsque toutes les preuves de sa réussite sont là, étalées devant lui. L’Oratoria à mes côtés, nous le regardons quelques instants s’éloigner à dos de Sharpedo avant de nous détourner.

▬ Bon, on fait une petite visite histoire de rencontrer les autres, puis on débute un premier entraînement, ça te dis ?

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Depuis cette séparation, le temps s’est écoulé. J’ai l’impression que les jours ont défilé à une vitesse folle. Cela fait déjà trois semaines que l’agréable Hope est à mes côtés. Et ce qui est cool, c’est que j’ai eu l’occasion d’observer ses progrès. Les premiers jours ne furent pas forcément faciles, c’était sans doute étrange pour elle de se retrouver dans un environnement totalement étranger, avec des pokémons inconnus et parfois un peu étranges. Pour autant, elle a fini par s’y habituer, je crois. Progressivement, elle a montré qu’elle gagnait en puissance. Elle ne passait plus son temps à vouloir protéger tout le monde. Elle a su se recentrer sur elle-même, notamment lors des combats. Et ça, c’est exactement ce que je recherchais lors de mes entraînements avec la créature aquatique. Elle avait bien besoin de concentrer son attention sur ses propres besoins et désirs. Ce qui est cool, c’est que nous avons eu l’occasion de livrer des combats de haut niveau, le genre qui parvenait à me maintenir en haleine. Et même les pokémons électriques de Priam n’ont rien pu faire avec elle. C’est totalement fou la grâce et l’énergie qu’elle est capable de déployer en plein milieu d’un combat. À plusieurs reprises, elle m’a même totalement scotché sur place. Je me demande si son dresseur va être impressionné de voir ce que l’on est parvenu à faire durant le temps que nous avez passé ensemble. Il ne devrait plus tarder, normalement. C’est aujourd’hui qu’il est censé revenir pour voir ce que donne cet entraînement. J’ai hâte de voir ce qu’il va en penser, mais en même temps que je commence à ressentir une certaine pression. J’ai toujours cette crainte de constater que les gens ne sont pas pleinement satisfaits des progrès réalisés. Je suppose que c’est plutôt normal de ressentir ce genre de choses, mais ce n’est pas forcément très agréable d’attendre ce jugement en se demandant si c’est OK ou non.

▬ Alors Hope, t’es prête à revoir ton dresseur ?

Je ne sais pas si elle a réellement compris mes mots, mais à l’impatience qui se lit sur sa tête, je devine sans le moindre mal qu’elle a au minimum capté le sens général de mes propos. Alors que j’allais ajouter un truc, la sonnette s’est soudainement mise à retentir dans la pièce, annonçant l’arrivée de visiteur et interrompant totalement le fil de mes pensées. Alors que je me dirige vers la porte pour l’ouvrir, la créature aquatique me suit tandis que l’on entend son dresseur de l’autre côté. Il me faut quelques instants pour traverser la pièce et ouvrir la porte. Je place alors rapidement mes mains en l’air avant de balancer ma réplique en rigolant.

▬ Ne tirez pas, je vous la rends. Je suis innocent !

Lorsque je prends le temps de regarder le visiteur, je remarque qu’il est en plein entraînement pour mettre une plante en état d’arrestation, ce qui ne fait qu’augmenter le sourire qui étire déjà mes lèvres. Avec lui, Hope ne doit pas s’ennuyer un seul instant.

▬ Que...

C’est à ce moment-là que je remarque la créature qui se trouve sur la tête de l’individu. J’ai l’impression qu’il s’agit d’un Concombaffe, mais ses couleurs m’intriguent un peu. Un chromatique ? C’est fort probable. Mais c’est un peu chelou ce qu’il fait. C’est vraiment ses organes qui sortent devant la bouche de son dresseur ? Ça semble assez peu ragoûtant. Mais c’est peut-être parce que je suis un grand maniaque qui a des idées bien arrêtées par rapport à toutes ces choses-là qui semblent assez peu hygiéniques. Je ne peux empêcher une petite grimace de se dessiner. Mais je ne suis pas là pour juger. Tant que ce machin ne m’approche pas, ça me va. Je n’ai pas la moindre envie de siffler là-dedans.

▬ J’ai besoin d’un avocat pour défendre mes plantes ? De quel crime sont-elles accusées ?

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GO GO GO POUTRELLE !

Ces plantes sont des coriaces, mais l’agent Aaron est son acolyte Poutrelle savent qu’ils seront à la hauteur de ce challenge. Ils sont certains de parvenir à dominer celle qui vient de les regarder de travers, enfin pour l’humain du moins. Il n’oublie pas que les pokémons eau sont sensibles aux attaques de type plante et, même si elle est pour le moment inerte, il ne doute pas que ce dangereux criminel soit capable d’infliger milles sévices à son pauvre concombaffe du moment que ce dernier glisse de la mauvaise manière sur cette feuille à l’air tranchant ! Le dresseur est sur le point d’interpeller la criminelle d’un coup de matraque fictive lorsque la porte de la pension s’ouvre… Avec un innocent qui se rend alors qu’il n’a absolument rien fait. Que l’éleveur se prenne au jeu a le don de faire sourire Aaron qui lui répond d’un ton qui se veut rassurant, mais autoritaire car à cet instant il est tout de même membre des forces de l’ordre fictives :

- Ne vous en faîtes pas Monsieur, vous êtes en sécurité maintenant que moi et Poutrelle sommes là ! Et puis… Je crois que la plante n’est pas armée. Ou pas tant que ça. C’est flou, elle est bien touffue !

Comme pour essayer d’intimider la plante, Aaron siffle entre les doigts créés par les organes de sa concombaffe. Cette dernière est toujours prise au jeu alors elle regard l’éleveur avec un air aussi suspicieux que son visage pas mal inexpressif le lui permet. Principalement, ça consiste en plisser un peu les yeux et rabattre légèrement ses excroissances multicolores vers l’arrière. Rien de bien convaincant, mais l’essentiel c’est d’essayer et son dresseur, même s’il ne la voit pas, trouve qu’elle essaye particulièrement bien.

- Non ça va pour vos plantes, je vais laisser courir pour cette fois, mais faites attention quand même ! C’est vicieux ces bêtes-là, surtout en automne avec les feuilles qui tombent vous pouvez glisser et vous casser le cou, ce message de prévention est délivré par l’expérience d’avoir déjà fait de belles glissades sur les feuilles tombées en masse à Romans-sous-bois. Aaron a eu la chance de ne jamais se faire mal, mais ce n’est pas le cas d’autres de ses camarades ou même de vieilles personnes malchanceuses.

Le dresseur aurait pu longuement épiloguer sur ce genre de risques étant donné qu’il connaît bien, et qu’il peut également imaginer plein d’autres manières par lesquelles les plantes peuvent s’avérer être des adversaires redoutables et dangereux, mais c’est au moment où il rassemble ces pensées que son oratoria entre dans son champ de vision. Son visage se pare subitement d’un large sourire, il oublie immédiatement tout ce qu’il pouvait bien être en train de raconter et il se jette sur son pokémon en esquivant sans aucune forme de gêne l’éleveur qui est sur son chemin. Ses bras passent autour du cou de la créature marine et il se laisse tomber sur ses genoux pour être à sa hauteur… Ce qui le rend en fait plus petit qu’elle, mais cette information est de l’ordre du détail. Ca qui compte à ses yeux, c’est qu’il ait pu retrouver son pokémon. Mine de rien, elle lui a quand même beaucoup manqué cette… Il allait penser “petite”, mais ça fait un moment déjà qu’elle ne l’est plus. Maintenant c’est une belle grande sirène !

La pokémon a l’air très heureuse, elle aussi, de retrouver son dresseur. Elle l’étreint avec un geste qui fait penser à Aaron que ça doit être comme ça d’avoir une grande soeur. Cependant, il ne ressent pas dans ses gestes toute la tension qu’il pouvait y avoir avant. Ce n’est qu’un tout petit ressenti, mais ça suffit pour que le jeune homme se dise déjà que l’éleveur a bien fait son travail. Bien sûr il n’en doutait pas, mais le constater lui fait vraiment plaisir.

Un bruit qui ressemble à un “pon” se fait entendre et l’humain reconnaît là le son particulier que produit sa concombaffe lorsqu'elle cherche à se manifester. Il est vrai que les deux créatures ne se connaissent pas, et il songe que l’éleveur ne la connaît pas non plus alors qu’il faut qu’il lui en parle puisqu’il compte laisser, si c’est possible, Poutrelle à la pension également. Il ramène donc ses mains à sa tête pour s’emparer de la créature avant de se relever pour bien pouvoir la montrer.

- Hope, je te présente Poutrelle Junior ! Mais tout le monde l’appelle Poutrelle. C’est notre nouvelle amie, elle est un peu collante, je suis sûre que tu vas adorer t’en occuper !, il pose la créature dans les mains de son oratoria qui constate que le mot “collant” n’est pas forcément lié qu’à son caractère, mais peut-être aussi un peu à la texture du pokémon. Ceci fait, il se tourne vers l’éleveur : Vous aussi je vous présente Poutrelle, elle est trop chou hein ? Z’avez vu comme son excroissance jaune ça ressemble un peu à une frite ?, il pointe du doigts la partie dont il parle en même temps.

Il a bien envie de directement parler à l’éleveur de son projet pour Poutrelle, mais comme Raven a pris la peine de lui apprendre la politesse et la priorité des choses par rapport aux autres, Aaron décide de remettre ce sujet à un peu plus tard. A la place, il reste tranquille à côté de ses pokémons, la main posée dans la drôle de chevelure de son oratoria. D’un ton bien plus calme que quand il jouait au policier ou qu’il s’extasiait sur son pokémon, il demande :

- Ma Hope a l’air d’aller bien ! Tout s’est bien passé ? Elle a fait du yoga ?

Je ne comprends pas tout à la situation qui se déroule devant mes yeux, mais j’ai l’impression que ce qui se passe est plutôt fun. En vrai, je trouve ça drôle de ne pas avoir la moindre idée de comment nous en sommes arrivés à ce moment. Comment est-ce que mon visiteur a pu en arriver à avoir le délire de vouloir arrêter les pauvres plantes qui entourent l’entrée de la pension. C’est tellement dingue tout ça. Je me dis qu’il doit vraiment avoir une imagination débordante. Ou alors, ils étaient dans un tout autre délire avant d’arriver ici et celui-ci s’est transformé d’une manière ou d’une autre en ce que j’ai désormais sous les yeux. Mais c’est tellement dingue, je ne comprends rien du tout et pourtant je ne peux m’empêcher de rire de la situation et surtout de me laisser entraîner au cœur de cette dernière. Les deux compères auraient pu trouver tout un tas de cibles, mais non, c’est les plantes qu’ils ont sélectionnées pour se mettre en action. Je ne veux pas dire, mais on a déjà vu plus effrayant tout de même. Ou alors, c’est peut-être moi qui suit trop dupe et qui ne parvient à envisager que les végétaux puissent être dangereux à ce point. Mais tout de même, c’est un peu hard de s’attaquer avec tant de véhémence à une créature qui semble pourtant être totalement innocente sur ce coup là. Vu son emplacement, et depuis le temps je le connais par cœur, la plante n’a pas esquivé le moindre mouvement. Donc forcément, je m’interroge un peu sur les preuves qu’ils peuvent avoir à son encontre. Comme elle est sur mon terrain, je me dis qu’il est tout de même un peu de mon devoir de la défendre. Au moins un minimum, histoire qu’elle puisse au moins avoir un procès équitable. Ce ne serait pas cool sinon. Et bon, je n’aime pas les inégalités. Je veux de la justice pour ce monde. Je veux que tout le monde puisse avoir une chance de se défendre, et d’autant plus les pauvres plantes qui n’ont rien demandé à personne.

A ma reddition spontanée, mon visiteur des forces de l’ordre imaginaire me répond de ne pas m’en faire, que je suis désormais en sécurité. Cette réponse me fait irrémédiablement sourire. Je pense que je n’aurais pas pu rêver d’une aussi belle distraction dans le cours de ma journée. Celui-ci, il sait s’y prendre pour mettre l’ambiance et donner le sourire aux gens qui se trouvent autour de lui. Je ne sais pas s’il fait ça avec tout le monde ou si j’ai simplement de la chance, mais j’adore. Je pense que je vais regretter son départ une fois qu’il aura récupéré Hope. Peut-être que j’aurais l’occasion de le revoir à l’avenir, dans d’autres circonstances. Je ne sais pas trop. Mais dans tous les cas, je me dis qu’il m’aura laissé un joli souvenir de sa personne. Il complète en me disant que je ne crains plus rien maintenant que lui et Poutrelle sont là. Pour le moment, je bug sévère en me demandant qui est la fameuse Poutrelle. Est-ce le pokémon étrange qui est sur lui ? C’est une éventualité. Ce serait un drôle de nom, mais pourquoi pas. Je me dis que ça colle relativement bien avec le personnage. Enfin, il ajoute que la plante n’est pas armée, mais il n’en est pas totalement certain non plus, parce que la plante est tout de même sacrément touffue.

Kaktus ▬ Il faut la garder à l’œil alors ! Elle pourrait très bien planquer un poignard ou un fouet derrière toutes les feuilles. Mais ça pourrait aussi être dangereux de trop s’en approcher pour avoir le cœur net. Je ne voudrais pas devoir appeler les urgences. Par ici, le service n’est pas forcément des plus rapides...

J’ai à peine terminé ma phrase qu’Aaron se met à siffler entre les espèces de choses que son pokémon a placées devant sa bouche. Cela ressemble à des doigts, mais peut-on réellement considérer ces machins comme tel ? Je n’en suis pas certain. De ce que je connais de l’espèce, il me semble qu’il s’agit des organes internes du pokémon. Je crois avoir lu qu’il peut les expulser et les modeler à sa guise. C’est vraiment étrange. Je ne sais pas si je pourrais laisser ces machins s’approcher à ce point de ma bouche. Ce n’est vraiment pas très ragoutant comme idée. Je me demande vraiment comment il fait pour supporter ça. Je tente de me contrôler, mais je ne suis pas certain d’être parvenu à totalement masquer la grimace de dégoût que toute cette vision m’a finalement inspirée. Sérieux, moi ce serait mort. Jamais je ne pourrais accepter une telle chose. Maintenant, je sais que jamais je ne veux de ce pokémon parmi mes partenaires. S’ils apprécient tous ce genre de mouvements, moi je ne peux pas. Genre hors de question qu’un pokémon me balance ses organes internes dans la face. En plus, son machin me regarde bizarrement. Je ne sais pas trop ce qu’il fait, mais je le vois plisser les yeux dans ma direction et rabattre ses excroissances vers l’arrière. C’est vraiment chelou comme truc. Je ne sais pas ce que le Concombaffe multicolore espère avec cette position, mais ça ne produit pas un grand effet chez moi.

Kaktus ▬ Ah ouais… je n’envisageais pas la possibilité de coup bas dans ce genre là. C’est vil, en fait, les plantes. Je devrais peut-être la retirer avant de m’étaler lamentablement sur le sol.

La discussion n’a même pas le temps de se poursuivre que l’apprenti justicier du bac à sable se précipite sur son pokémon. Visiblement, il est très heureux d’enfin retrouver son Oratoria. Il lui tombe directement dans les bras tandis que je me demande encore comment il est parvenu à passer à côté de moi sans même me bousculer. C’est qu’il est vraiment agile, en fait. Je ne pense pas, qu’à sa place, j’aurais pu réussir un tel mouvement. Moi, c’est certain que je l’aurais bousculé ou que je me serais étalé sur le sol avant même d’atteindre le pokémon. Dans la vie, j’ai bien l’impression que nous n’avons pas tous les mêmes chances. Il y a des maladroits, comme moi. Et les autres, comme lui. Je cesse rapidement de jalouser cette dextérité que je ne pourrais atteindre pour observer le charmant tableau qu’ils m’offrent. Je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais j’apprécie beaucoup l’image qu’ils renvoient, cette joie qu’ils ont de se retrouver après cette courte séparation. Rapidement, il s’écarte un peu de son Oratoria pour récupérer le pokémon qui se trouvait sur le sommet de sa tête. Il la présente alors, d’abord à Hope, puis à moi-même.

Kaktus ▬ Ah, c’est donc elle, la Poutrelle que tu mentionnais tout à l’heure ? Par contre… Je ne sais pas si j’utiliserais le qualificatif “chou” pour la désigner. Je… C’est pas trop étrange quand elle balance ses organes un peu partout ? Par contre, j’avoue que ses excroissances colorées, c’est beaucoup trop fun ! On dirait qu’on lui a planté des crayons pastels un peu partout sur le corps. Le résultat est beaucoup trop marrant en vrai.

Mon visiteur me demande alors comment s’est déroulé le séjour de son Oratoria, tout en commentant le fait qu’elle semble être en forme. Il me demande d’ailleurs si elle a fait du yoga. Cette dernière question me fait bien sourire, parce que oui, on en a fait. Et c’était d’ailleurs bien drôle au niveau de nos premiers essais. Je me disais que ce serait une activité physique adaptée à mes minables compétences, mais j’ai bien dû me rendre à l’évidence : ce n’est pas non plus pour moi. J’étais bien trop ridicule. Par contre, Hope se débrouille bien. Je crois qu’elle a beaucoup apprécié l’exercice, bien plus que moi en tout cas…

Kaktus ▬ Eh bien je crois qu’elle a passé de bons moments. Je pense que cela devrait rapidement se voir dans son comportement. Et c’est marrant de parler de ça, parce que j’ai justement fait venir une professeure de Yoga, pour changer un peu. Elle m’a impressionné, c’est dingue comme elle se débrouille bien dans ce domaine. Elle m’a totalement ridiculisé… Tiens Hope, tu devrais nous faire une petite démonstration !

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