Le grand moment est arrivé. Désormais, ce n’est plus l’heure de la rigolade ou des vieux rêves n’ayant que très peu de chance de se réaliser. Mon avenir d’éleveur se trouve juste devant moi. 

Depuis mon sacre de maître de l’Élite 1, je n’ai pas arrêté un seul instant de m’agiter afin de mettre en place la suite de mes projets. Le jour même, j’ai fêté ma victoire, bien entendu. Le contraire aurait été totalement illogique. Je ne pensais tellement pas y parvenir dès ma première tentative. Avant de me lancer, j’avais suivi un sérieux entraînement au combat, mais je ne songeais pas un seul instant que ce serait suffisant. Il faut dire aussi qu’avec Mirror B n’en faisant qu’à sa tête parce que les informations mettent trop de temps pour atteindre son cerveau, je ne me faisais pas de grands espoirs. Toutefois, la chance a été de mon côté et j’ai pu exprimer mon talent dans sa totalité. Je crois que je n’en reviens toujours pas d’avoir décroché cette victoire. En plus, j’ai eu l’occasion de me rendre compte de ma célébrité. À la sortie, les gens étaient nombreux pour me saluer, me féliciter ou encore me tendre des cadeaux. Résultat : il m’a fallu un temps fou pour sortir du bâtiment et retrouver mon meilleur ami. Après une halte à notre hôtel pour déposer tous les présents, nous avons passé la soirée dans un bar pour savourer pleinement cette victoire. 

Dès le lendemain de cette soirée arrosée, je me suis sérieusement mis au travail. Je refuse de perdre plus de temps que nécessaire concernant l’ouverture de ma pension. Mais avant de pouvoir penser à accueillir des clients, il faut déjà que je trouve l’emplacement idéal pour m’installer. Et ça, ce n’est pas très facile. Pour le moment, je n’ai pas encore eu l’occasion de trouver un lieu correspondant à mes attentes. Il faut dire que j’ai de nombreux projets en tête concernant ma pension, et que ces derniers ne peuvent pas forcément être mis en place sur le premier terrain trouvé. Cela me prend donc bien plus de temps au départ, mais si c’est pour éviter les regrets ou un déménagement d’ici quelques années, je suis prêt à en payer le prix. Dans la pension de mes parents adoptifs, j’ai toujours trouvé qu’il manquait des petites choses pour en faire un environnement parfait. En en discutant avec eux, j’ai découvert qu’il leur arrive parfois de regretter leur empressement à se lancer. Je ne veux pas faire la même erreur. Je ne veux pas en arriver à regretter mes décisions. Cet objectif de devenir éleveur et de posséder ma propre pension, je l’ai à l’esprit depuis bien trop longtemps. Je ne veux voir ma vision entachée à cause d’une impatience mal placée. Pour les décisions les plus importantes, il faut savoir prendre son temps. Et bien entendu, le choix de l’emplacement de ma future pension en fait partie. 

Après quelques échanges de mails et SMS, ainsi qu’un trajet en avion, me voilà de retour dans la région d’Alola. À notre arrivée à l’aéroport, l’agent immobilier était là pour nous attendre. Cela me fait plaisir de voir que je travaille avec une personne aussi sérieuse et motivée. Après, il ne fait pas cela uniquement pour mes beaux yeux. Après tout, s’il parvient à trouver quelque chose correspondant à mes attentes, il bénéficiera d’une prime sur la transaction. Et vu les montants que les terrains peuvent atteindre, cela représente un bon pourcentage. Il a donc tout intérêt à se montrer performant sur ce coup-là s’il ne désire pas perdre l’affaire. Parce que pour le coup, que je fasse affaire avec lui ou un de ses concurrents, cela ne change strictement rien pour moi. Du moment que j’obtiens ce que je recherche, l’intermédiaire m’importe assez peu. Aujourd’hui, nous avons plusieurs visites à notre programme. Je lui ai clairement détaillé mes attentes dans mes derniers messages électroniques afin qu’il ne me fasse pas perdre de temps avec des lieux n’ayant aucune chance de m’intéresser. Pour l’occasion, l’agent immobilier s’est même arrangé pour nous louer un bateau rapide afin que l’on puisse passer facilement d’une île à l’autre. Nous aurions pu nous déplacer à dos de pokémons, mais cela n’aurait pas forcément été plus simple. Il est probable que cet individu ne possède pas de créatures suffisamment imposantes pour le transporter d’un point à un autre. À notre descente de l’avion, nous avons donc commencé par aller poser nos bagages à l’intérieur du logement que nous avons loué pour quelques jours, avant de nous diriger vers la première visite de notre programme de la journée. 

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▬ Nous voici sur l’île d’Akala. J’ai deux emplacements à vous faire visiter dans cette partie de la région. J’espère qu’ils vont vous plaire. Le premier se trouve à proximité de la ville d’Ohana et le second près de la ville de Konikoni.

▬ Alors c’est parti pour le premier !

Deux visites sur la même île, je trouve ça plutôt sympa. L’agent immobilier a au moins eu l’idée de réunir les visites afin de nous faire gagner du temps. À dos de Mastouffe, nous sommes partis en exploration du premier emplacement qu’il a trouvé à nous soumettre. Un terrain plutôt grand, avec une zone aquatique relativement importante et différentes zones de végétation. Sur le coup, ça m’a semblé être relativement proche de mes attentes. Mais après un tour complet, je n’ai rien trouvé d’utilisable naturellement pour correspondre aux besoins de pokémons dragons. Si certains, comme mon Dracolosse et sa famille d’évolution, adorent l’eau, ce n’est pas le cas de tous les autres. J’avais pourtant spécifié l’importance d’une zone, un minimum, montagneuse dans mes besoins. Si je peux améliorer le tout lors des travaux que j’effectuerais, il me faut tout de même une base. Je n’ai pas la moindre envie de dénaturer les lieux avec une construction totalement artificielle. Ce qui est dommage, c’est que ce terrain bénéficiait d’une belle zone aquatique répartie en différents points d’eau semblable à la composition de la colline Clapotis. Mais d’un autre côté, pour les créatures marines, ce n’était pas non plus l’idéal. 

Un peu déçus, nous avons poursuivi notre visite avec le second lieu. Ce dernier m'a davantage plu. Avec une partie de la côte reculée d’Akala, je peux sans difficulté y accueillir les créatures marines les plus imposantes. J’ai également de l’espace pour prévoir des zones aquatiques plus petites et composées d’eau douce. Le terrain est également en partie situé sur la colline Memento. Bien qu’un peu glauque au premier regard, l’espace semble plutôt intéressant pour des pokémons plante. Sauf que, encore une fois, rien n’est envisageable pour les types dragon dans ce paysage là. Je trouve cela un peu dommage. J’ai l’impression d’être un peu trop exigeant. Je crains de ne pas pouvoir mettre la main sur un terrain correspondant totalement à mes conditions. C’est un peu frustrant. J’espère que l’agent immobilier à d’autres propositions à nous faire, parce que là, ça craint un peu pour moi. Je n’ai pas eu le moindre coup de coeur. Et je ne peux décemment pas envisager de m’installer sur un terrain qui ne me fait pas vibrer et ne me permet pas de réaliser l’ensemble de mes projets. Je souhaite proposer une pension à mon image permettant d’accueillir des créatures de toute sorte en leur offrant un environnement correspondant à leurs besoins physiologiques. Ce serait tout de même dommage que les pensionnaires ne se sentent pas à leur place. 

▬ Ce n’est pas vraiment dans l’esprit de ce que je recherche, même si cela s’en rapproche par rapport à nos visites des mois précédents. Ces environnements sont intéressants, mais ils manquent cruellement d’un espace montagneux, de zones aquatiques plus imposantes ou d’une végétation plus diversifiée… Vous avez d’autres choses à nous proposer ?

▬ Hmmm. Les terrains disposant de plusieurs zones aquatiques, à la fois douces et salées, avec une zone montagneuse et une importante végétation, de préférence diversifiée, ce n’est pas monnaie courante. Même dans notre belle région d’Alola. Laissez-moi un petit instant pour procéder à une petite vérification.

Alors que je hoche doucement la tête en réponse à sa demande de temps, il a sorti une tablette électronique de son sac. Rapidement, il s’est mis à pianoter sur l’écran tactile à la recherche de je ne-sais-pas quel renseignement. Il semble pleinement concentré sur sa tâche. Je n’ai pas la moindre idée de ce dont il s’agit. De ma position, je suis dans l’incapacité de voir son écran. Je ne peux donc rien faire d’autre que d’attendre qu’il ait fini et qu’il soit prêt à reprendre notre échange. Je tourne la tête pour voir ce que fait Priam. Ce dernier s’est éloigné sur son Mastouffe de promenade et explore les environs. Je me demande bien ce qui a pu attirer sa curiosité. J’irais bien voir de quoi il s’agit, mais ce ne serait pas très correct de m’éloigner alors que l’agent immobilier réalise une recherche à ma demande. Après un haussement d’épaules, je replace mon attention sur ce dernier. Son doigt semble désormais faire glisser des images pendant qu’il hoche la tête. Je remarque alors qu’un petit sourire commence à étirer ses lèvres. J’ai bien l’impression qu’il a trouvé quelque chose d’intéressant. J’ai hâte qu’il me fasse part de ses trouvailles. 

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▬ Bon. Après une vérification, je préfère annuler les deux autres visites que j’avais mises à notre programme. Ce n’est pas la peine de vous faire perdre votre temps sur les îles de Mele-Mele et d’Ula-Ula. Par contre, j’ai peut-être trouvé quelque chose pouvant être à votre convenance. 

▬ Ah ? On peut en apprendre un peu plus sur ce terrain et aller le visiter ?

▬ Bien sûr, allons-y. C’est sur l’île de Poni. Par contre, je dois vous prévenir  que le terrain risque de demander beaucoup de travail avant d’être réellement exploitable. Il reste encore beaucoup de trace de la catastrophe qui l’a frappée.

▬ Ce n’est pas celui que vous souhaitiez me montrer quelques mois plus tôt et dont la visite avait finalement été annulée à cause du Tsunami ?

▬ C’est bien lui… L’avantage pour vous, c’est que le propriétaire actuel casse son prix en raison des dommages que la zone a subis.

Après un petit moment de voyage, le bateau piloté par l’agent immobilier finit par s’arrêter sur les côtes d’une petite île qui n’est pas celle de Poni. Toutefois, puisque l’on peut voir cette dernière depuis notre position, au loin, je suppose que l’on n’en est pas très loin. J’éprouve quelques difficultés à me rendre compte des distances. Mais du coup, je me demande où l’on se trouve. Il me semblait qu’il avait parlé d’un terrain situé sur l’île de Poni, du coup j’ai un peu de mal à comprendre notre localisation. Au regard de la tête de mon meilleur ami, je suppose que lui aussi, il se pose de nombreuses questions. Je ne sais pas avec certitude s’il s’agit des mêmes que moi, mais je suppose que c’est le cas. 

▬ Je vous souhaite la bienvenue sur l’île Noadkoko. Présentement, elle n’est habitée que par des pokémons. Elle se découpe en deux grandes parties. L’une est une zone habitée par des créatures sauvages tandis que l’autre est celle que je souhaite vous faire découvrir. Une navette est en place depuis le Village Flottant afin de permettre l’accès de cette zone à tout le monde.

Une île ? C’est plutôt intéressant. Et j’aime bien son nom. D’ailleurs, cela me fait penser que Nessa m’avait parlé d’un lieu regroupant des Noadkoko d’Alola, je me demande s’il s’agit de cette île. Je suppose que oui. Si une île porte leur nom, je suppose que c’est parce que l’on peut en trouver en grand nombre dans ce coin de la région. Je crois que l’idée de les côtoyer me plaît beaucoup. L’avantage que je vois avec une île, c’est que je suis presque certain de pouvoir instaurer un environnement calme et reposant pour les pokémons qui séjourneront ici. Je crois que cela me plaît tout particulièrement. En plus, avec la navette qui est déjà en place, cela signifie que les gens n’auront pas de problèmes pour me rendre visite. C’est plutôt une bonne chose pour moi. Cela me laissera un peu de temps pour voir s’il est nécessaire de mettre en place un système de transport supplémentaire. Dans l’immédiat, je ne pense pas, mais on sait jamais. Et puis avant de me lancer sur ce genre de plan, il faut déjà que je m’assure que cette zone correspond pleinement à ma recherche. Il ne faut pas mettre le chariot avant le Tauros dans la vie. 

▬ Ça me semble plutôt prometteur de ce que l’on peut en voir, pas toi ? 

▬ Oui. J’ai déjà un petit coup de coeur au niveau de la localisation. Et du coup, il est déjà certain que je peux accueillir des créatures marines. C’est plutôt cool. Je suis presque certain que Vittina et Nessy vont adorer.

▬ Je vous propose de procéder à la suite de la visite.

Aussitôt, notre petit groupe s’est mis en marche. L’agent immobilier n’a pas arrêté de parler pour présenter ce territoire. Heureusement que Priam est à mes côtés pour me faire la traduction, sinon j’aurais certainement manqué des informations très importantes pour la suite. Rapidement, au fil de notre visite des lieux, je me suis rendu compte que le terrain en vente représente une grosse majorité de la superficie de cette île. C’est plutôt cool. Je ne sais pas si je vais tout utiliser, mais c’est intéressant de bénéficier d’autant d’espace. La végétation est importante. Une grande partie a été endommagée par le Tsunami subit par l’île quelques mois plus tôt, mais ce ne sera pas un problème de nettoyer tout cela et de faire de nouvelles plantations si le besoin s’en fait ressentir. J’ai également remarqué un lac de bonne taille et un petit étang. Tout est donc réuni pour accueillir des pokémons de type plante et eau. Surtout qu’avec l’océan qui nous entoure, le lieu est vraiment idéal pour accueillir toutes les créatures aquatiques, sans que l’on ne rencontre le moindre problème au niveau de leur envergure. Il me faudra sans doute investir dans des infrastructures spécifiques pour délimiter tout cela, mais ce ne sera pas un problème, je pense.

▬ Et maintenant, j’aimerais vous montrer ce qui représente une grande différence par rapport à mes précédentes.

L’agent immobilier nous a alors invités à le suivre un peu plus loin dans les profondeurs de l’île. À cet endroit-là, le terrain devient soudainement plus escarpé. La roche dont cette zone est composée forme différents paliers. Immédiatement, mon imagination se met en marche pour former des images de ce que cette zone pourrait donner. En travaillant un peu les lieux, je suis certain que l’on peut former des sortes de grottes en creusant dans la roche sans pour autant que les différents étages naturels n’en soient fragilisés. J’ai l’impression que l’on a enfin trouvé le gros lot. Les pokémons dragon vont sans aucun doute adorer cette partie de l’île, surtout si les aménagements y apportent un côté encore plus sauvage. Cette vision me plaît tout particulièrement. Tout ce que j’ai vu de ce terrain me plaît tout particulièrement. Bien entendu, il va falloir bien plus de temps pour remettre cette zone en état, mais avec un peu de volonté et de moyens, je suis certain que l’on peut s’en sortir. 

▬ Alors, vous en pensez quoi ?

▬ J’ai besoin de réfléchir un peu à tout cela. Il y a moyen de programmer une autre visite d’ici quelques jours ?

▬ Bien sûr. On a qu’à se retrouver à proximité du ponton dans trois jours ? Vers onze heures, si cela vous convient ?

▬ Parfait pour moi, merci.

Avec un petit sourire, et après qu’on lui ait assuré que l’on rejoindrait notre hôtel par nos propres moyens après un petit tour supplémentaire de l’île, l’agent immobilier est remonté à bord de son bateau pour rejoindre la terre ferme. Maintenant, il faut que je contacte Nessa. Je tiens également à faire quelques photos des lieux pour commencer à réfléchir aux possibilités qui s’ouvrent à moi et aux projets d’aménagement que je peux envisager. Première étape : envoyer un message à Nessa. Aussitôt, je prends mon téléphone et me mets à tapoter à toute vitesse sur le clavier tactile. 





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Je suis totalement surexcité. C’est aujourd’hui que je vais avoir l’occasion de faire une seconde visite du potentiel terrain de ma future pension. J’ai tellement hâte. Normalement, Nessa doit venir. Il m’a répondu qu’il était dans le coin, donc qu’il pouvait passer jeter un oeil. J’espère qu’il ne va pas oublier. Je m’interroge vraiment sur ce qu’il va bien pouvoir en penser. Avec son expérience en tant qu’éleveur, peut être même qu’il aura des idées à me proposer au niveau de l’aménagement que je compte en faire. Et puis j’ai hâte également qu’il m’explique un peu plus en détail la procédure pour bénéficier du financement dont il m’avait parlé. Surtout que maintenant, il a réussi à créer ce dont il m’avait parlé. J’espère toutefois que ça ne va pas prendre un temps fou. Je n’ai pas tellement envie que le processus d’acquisition prenne un temps considérable. Cela fait déjà bien longtemps que je ronge mon frein à l’idée de devenir enfin un éleveur. Et maintenant que j’ai enfin validé les conditions que je m’étais fixées avant de me lancer, je ne tiens pas tellement à attendre encore de long mois avant de pouvoir commencer les travaux. J’ai juste hâte que le terrain soit officiellement à mon nom. En plus, au cours des journées qui se sont écoulées, j’ai passé beaucoup de temps pour réfléchir à mes plans. À partir des différents clichés que j’ai eu l’occasion de prendre la dernière fois, j’ai même réalisé quelques plans de ce que j’ai à l’esprit. C’est pour cette raison que j’apporte ma tablette avec moi. Je veux montrer tout cela à Nessa. Il est d’ailleurs temps pour nous de nous mettre en route si l’on ne veut pas être en retard. 

Le temps que l’on atteigne notre destination en volant sur le dos d’Hélios, il était presque onze heures. Pour le moment, nous sommes encore tout seuls. Ni Nessa, ni même l’agent immobilier ne sont arrivés. J’espère qu’ils ne vont pas trop tarder. J’ai réellement hâte de passer à la suite des évènements. Le pire, c’est que je ne peux même pas m’imaginer le déroulement de tout cela. Je n’ai pas la moindre idée de ce que donne un processus d’acquisition. Depuis le départ, je me dis qu’il suffit d’aligner l’argent et de signer quelques documents. Mais finalement, je ne suis pas certain que cela se déroule ainsi. Et puis je n’ai pas la moindre idée du temps qu’il faut pour composer le dossier pour le financement. Je crains un peu de m’être emballé en découvrant ce territoire. J’espère que dans la réalité, toute cette histoire n’exige pas un temps extrêmement long pour s’accomplir. Je suis bien trop excité à l’idée de pouvoir commencer les travaux pour la future pension et de pouvoir l’ouvrir le plus rapidement possible. J’ai tellement hâte de pouvoir faire mes preuves dans le domaine de l’élevage.

C'est du sérieux, cette fois

Kaktus & Nessa

Quand j’ai pensé à cette sorte de bourse pour les éleveurs, j’ai d’abord pensé que ça serait un casse-tête de procédures administratives, que ça serait impossible à accorder avec les législations de toutes les régions du pokémonde et autres galères du genre. Et puis je me suis dit que le système restait un système de privilèges, où la richesse forme une sorte de passe-droit, que je n’aurai pas à me prendre la tête plus que ça, parce que j’ai de la thune et que les autorités compétentes dans ce domaine n’iront pas me mettre des bâtons dans les roues parce qu’avoir quelqu’un comme moi dans leur poche peut les arranger. Enfin, pour les impôts je parle, hein. Pas de la fraude ou des pots-de-vin, les magouilles dans le genre, très peu pour moi. Je voulais quelque chose de parfaitement clean, et c’est toujours le cas. J’ai juste eu de la chance de m’être trouvé une sœur – enfin plus ou moins façon de parler, ça serait trop long à expliquer une nouvelle fois – entre temps qui étudie le droit des affaires ou commercial. Enfin, à la base c’était pas trop ce qu’elle partait pour faire, mais vu qu’il va falloir reprendre l’entreprise familiale dans pas trop longtemps, elle a préféré partir directement dans le domaine qui pourrait s’avérer utile pour tous. Et du coup bien pratique pour moi, pour ce projet qui me tient tant à cœur. Enfin bref, je suis content, parce que ça a été mis en place et que Kaktus a été le premier à pouvoir en profiter. Alors du coup, recevoir son message m’indiquant qu’il avait possiblement trouvé l’endroit qui lui convenait, ça m’a réjoui, parce que ça veut dire qu’on va pouvoir entamer tout le reste, et vraiment pouvoir donner à tout ça une dimension concrète. Pour l’instant, ce ne sont que des mots sur du papier, et je veux que ce soit du dur, de la pierre, du travail. Bon, il est évident que je ne lui ai pas dit que c’était bon pour lui, moi je le sais, mais sans dossier, rien ne peut être confirmer. Sauf qu’il sera le seul à candidater. J’ai besoin de quelqu’un de fiable pour prouver que mon idée est bonne, et pas à moi, à tout le monde. J’ai besoin d’une personne en qui j’ai confiance et qui est prometteur. Kaktus. C’est pour ça que je lui ai dit que je venais voir directement, et qu’on a convenu d’un jour pour que je vienne voir avec lui. La veille du jour J, j’ai mis mon réveil à sonner, beaucoup trop impatient.


Oh putain il est onze heures ! Comment j’ai pu dormir autant ? Je me suis couché tôt et tout pour bien me réveiller et pouvoir prendre mon temps. Quand je suis à la pension, je suis réglé comme un coucou, mais sitôt rentré à Rivamar, ça se complexifie. Les vieux schémas qui se répètent, quoi. Alors vite, je me dépêche. Je dois prendre la voiture pour aller jusqu’à Voilaroc, prendre le train jusqu’à Unionpolis pour prendre l’avion. Une fois à Alola, je dois prendre le ferry pour rallier Poni, puis je dois voler sur Auriol pour me conduire jusque l’île Noadkoko, parce que c’est là-bas que je suis attendu. La galère. Si j’en rate un, je rate tout. Et là, je devais partir dans quinze minutes au plus tard. Oh non, je dois me doucher et tout pour être présentable, et en plus tout fermer parce que je suis seul à la maison. Pourquoi je n’ai pas dormi dans mon appart ? J’aurais directement été sur Unionpolis… Enfin c’est trop tard pour se lamenter, il va falloir se grouiller. La douche en express, pas de petit déjeuner, je ne me coiffe pas, survêt, baskets, sweat à capuche. Tant pis pour le style, s’il n’y a que Kaktus, il s’en accommodera. La tenue classique d’un entrepreneur plein aux as quoi ! ▲ Allez, je saute dans la voiture, direction Voilaroc. C’est parti ! Première étape, sortir de la ville, ce qui n’est pas toujours simple à ce moment-là, car même en échappant au trafic, il faut passer les feux rouges, et c’est un fléau. Pas envie de perdre ma vie comme ça. Sauf que le premier passe au vert quand j’arrive, cool. Je continue, tranquille et, arrivé au deuxième, rebelote. Et bah, si ça c’est pas du cul ! Je suis à la bourre et j’ai le bon timing pour les deux premiers feux. Bon, il y en a d’autres, je sais que je n’y réchapperai pas. Et non ! Mais c’est quoi ce délire ? C’est une caméra cachée ? Je rêve ? Ou j’ai un pote hacker qui me surveille et qui veut me faciliter la vie au quotidien. Pourquoi pas. Il n’empêche que sur l’ensemble de la route, je ne me suis pas fait taper un seul feu rouge. Incroyable. Je vais jouer au loto.

Enfin ou pas. Parce que j’ai regardé l’heure dans la voiture, et j’ai encore dix minutes de retard pour le train. La douille. En plus il faut trouver une place à la gare, ça va être une galère sans n… Attends, c’est une blague ? Genre la toute première place du parking qui se libère sous mes yeux au moment où j’entre ? Faut pas déconner là ! C’est dans ce genre de moments que je suis content d’être célibataire, parce que je me poserais des questions sinon. Allez, petit clignotant pour dire que c’est pour moi et le tour est joué. Allez, je manœuvre et boum ! Conducteur professionnel, je fais le plus beau des créneaux, nickel dans ma place. Hop, je sors de la voiture, embarque mon sac et cours jusqu’à la gare. Ça va qu’il y a une excellente desserte entre Voilaroc et Unionpolis, les trains sont super fréquents, donc je pourrai prendre le suivant, mais ça sera vraiment chaud du cul pour choper l’avion derrière quoi. Tout ça parce que j’ai pioncé trop longtemps, en plus je déteste courir dans ces cas-là. Courir alors que c’est déjà trop tard, tout ça pour arriver sur un quai vide. Mais je le fais quand même, bêtement, parce qu’on sait jamais. Et… Non ! Le train qui est là, sur le quai. Oh il faut que je trace ! Je prends les escaliers et cours comme un dératé dans le tunnel pour rejoindre la bonne voie. Je cours et saute dans le train. L’annonce du départ. Je suis essoufflé. Décédé à l’intérieur, les poumons en feu. Mais dans le train. Incroyable. Une journée bénie des dieux. Le karma m’a dit merci, ou bien c’est Tokopisco qui veille sur moi, aucune idée. Mais je prends. Le train a beau avoir quinze minutes de retard, ça me laisserait même le temps pour prendre un café et un chausson aux pommes à l’aéroport. Nickel, j’aurais pas demandé mieux. Alors je me pose tranquillement, je me mets sur mon portable. Je vais regarder le mail que m’a envoyé le Polygone que je n’ai que vu à la hâte ce matin et balayé dans la précipitation. Il s’agit d’un programme de mise à niveau. Il faudra que j’y réponde, mais plus tard. Je passe sur tout ce qui touche aux Éoliennes, jeter un coup d’œil aux finances et au stock. Je fais la transition le temps que Schmindt soit totalement au clair avec ça. On arrive à Unionpolis, une petite demi-heure, comme d’hab. Sans trop traîner, je rallie l’aéroport en tram, qui arrive en même temps que moi aux pieds de la gare. Une fois dans le hall, et bah j’ai mon café offert parce que je suis le vingt millième client de ce point relais. Improbable. Je défie les lois de la probabilité. Le cul bordé de nouilles. A force, je ne cherche même plus, je prends. Si l’univers a décidé de me donner, je prends. Allez, hop hop hop, je me hâte pour l’embarquement. Et là l’hotesse qui veut me surclasser. Keske. Ok. C’est dans la lignée du reste après tout. Je vais détonner en première classe dans mes fringues pourries ! ▲

En vrai, le trajet en avion a été un véritable plaisir. Ils m’ont tous tellement mal regardé ! C’était gé-nial. J’ai kiffé ma vie. Surtout que j’aurais pu le prendre mon billet en première classe si j’avais voulu. Sauf que je préfère mettre cet argent-là dans autre chose que du confort superflu, une installation pour la pension, ou encore un don pour une association comme la SPP. Et pourtant je me retrouve là, habillé comme un sac, en première classe. Parfait. Probablement l’un des meilleurs trajets en avion que j’ai fait, hormis ceux du jet privé de l’entreprise familiale, que j’ai fait vendre dès mon arrivée au siège, pour des questions d’engagement écologique. Enfin bref. Je profite. Une fois arrivé, à moi le climat tropical. Et là je suis content d’avoir pris un short. Ce qui veut dire qu’il va falloir faire le vol en short. Allez. Sur le dos d’Auriol, à cru parce que non je ne me trimballe pas avec une selle avec moi. Le trajet de Poni à l’île Noadkoko va être folklorique ! Enfin, je ne suis pas encore à Poni, donc il va falloir prendre le ferry, toujours plus de transports. Cela n’a jamais été aussi fatiguant de ne rien faire. Mais ça se fait, je profite. J’aime la mer, j’aime voguer et le trajet en bateau se passe super bien, j’en profite pour respirer, pour prendre un bain de soleil. Je laisse sortir Spyros, là que je n’ai plus d’empressement particulier, de course contre la montre ou quoi que ce soit. Il n’apprécie pas d’être enfermé dans sa pokéball mais se laisse faire, il doit d’ailleurs y retourner lorsque je m’installe sur mon Bruyverne. Il est jeune, il a évolué il y a peu de temps et on vient de commencer le vol. Nous avons fait une formation au vol, chacun de notre côté puis ensemble, avec des professionnels. C’est encore loin d’être ça, mais ça va.

ENFIN. Ca va quand le Pokémon sur lequel on est n’est pas juvénile et qu’il ne s’extasie pas en voyant des Noadkokos gigantesques. Il n’en a jamais vu de sa vie et vu son attrait pour les éoliennes à la pension, ça ne pardonne pas. Il faut le calmer pour le faire se poser. Ils sont sauvages, de ce que j’en sais. Mais le coin est juste magnifique. J’ai repéré un ponton, je suppose que c’est le point d’accès à l’île et donc le passage obligatoire. Je vais attendre là, donc. En tout cas, le coin est juste wow, de ce que j’en ai vu des airs. J’ai hâte de voir quel terrain a été proposé à Kaktus, qu’il me montre, qu’il m’explique ce qu’il a en tête. Il va devoir me convaincre, même si le lieu a déjà bien joué en sa faveur. En plus, je trouve que ça lui correspond plutôt bien. Des Pokémon dragons, de la verdure, de l’eau. J’ai eu le nez fin en lui suggérant cet endroit. Je me décide donc à lui envoyer un message, histoire de connaître la suite des événements.

« Wesh, je suis au ponton sur l’île Noadkoko, tu me rejoins ou c’est moi qui te rejoins quelque part ? »

Cette journée, elle s’annonce véritablement particulière pour moi. Je ne sais pas trop pourquoi cela m’importe à ce point-là, mais j’ai un peu la sensation d’être sur le point de jouer ma vie tout entière sur les prochaines heures. Je suppose que c’est un peu stupide, parce que dans le fond ce n’est qu’un simple terrain. Mais, je ne sais pas... je pense que c’est parce que j’ai un véritable coup de cœur pour cette île. Cela fait déjà quelques jours que je n’ai plus que cela en tête. Je m’imagine tout un tas de choses, j’envisage déjà un bon nombre d’aménagements sans même avoir la certitude que je vais pouvoir faire l’acquisition de ce terrain. C’est un peu fou comme truc. Je pense qu’il faudrait vraiment que je cesse de mettre la charrue avec les Tauros, parce que pour le moment je suis en train de faire des plans sur la comète alors que si ça se trouve mon projet sera mort dans l’œuf d’ici quelques heures seulement. Je n’ai pas la moindre envie que l’on en arrive à ce point précis, mais je ne dois pas oublier cette éventualité. Je ne dois pas me précipiter sur mes premières idées. Sur ce coup-là, je ne suis pas tout seul. De ce fait, la décision finale ne me revient pas vraiment. Enfin si... un peu tout de même. Disons plutôt que je ne suis pas le seul décisionnaire. De ce fait, je dois tout d’abord prendre la température concernant le ressenti de celui qui devrait normalement me financer dans cette nouvelle aventure qui se profile. Je suis tellement impatient. J’espère que Nessa va apprécier cette trouvaille autant que moi. Je pense que ce serait une douche froide totale si jamais il venait à trouver que la zone est totalement incompatible avec la construction d’une pension. Je ne vois pas trop pourquoi, mais on ne sait jamais. Je me dis que tout est possible. La vie m’a déjà montré à de nombreuses reprises qu’il ne faut pas trop camper sur ses positions et que même le scénario le plus invraisemblable est susceptible de survenir devant nos yeux. De ce fait, pour éviter les déceptions, il ne faut pas trop s’accrocher. Mais bordel, cette île Noadkoko, elle est beaucoup trop cool. Nan, mais sérieusement, une île qui a la forme d’un pokémon plante et dragon, c’est tout de même beaucoup trop cool pour un futur éleveur qui se spécialise dans ces deux types-là, entre autres, non ? Enfin personnellement, j’adhère totalement à ça. Et puis, je ne sais pas... depuis que j’ai croisé cette version Alolienne pour la première fois, peu après avoir retrouvé contact avec Nessa lors de cette soirée un peu particulière, je crois que je suis totalement tombé sous le charme de l’espèce. Ce n’est peut-être qu’un simple coup de cœur passager, mais il commence à tenir le coup avec tout le temps qui s’est écoulé.

Enfin bref... je suis impatient d’avoir l’avis de mon ami. C’est d’ailleurs tellement cool qu’il soit dans le coin en ce moment et qu’il ait la possibilité de venir voir ça de ses propres yeux. Je me dis que s’il est OK, ce sera d’autant plus simple de poursuivre sur l’organisation du financement dont il m’a rapidement parlé. Parce que pour le moment je compte dessus, toutefois je ne suis même pas certain que ce soit réellement possible de bénéficier de cet argent. Je compte dessus parce que c’est un peu tout ce que j’ai. Parce que sans ce financement, je devrais faire une croix sur l’opération qui en censée me permettre de retrouver une certaine normalité dans mon quotidien. Et ça, je ne suis pas certain de pouvoir le faire, même pour la pension de mes rêves. Tant que j’ai encore une solution que je peux effleurer du bout des doigts, je ne parviens pas à faire le point sur mes priorités et sur les sacrifices que je suis capable de faire pour réaliser mes rêves et atteindre mes objectifs. L’audition ou la pension, ce n’est pas une décision facile. Je ne sais pas ce qui a le plus de valeur à mes yeux. Je ne sais pas ce qui compte le plus. Je n’ai pas la moindre envie de devoir me diriger vers l’un des projets en étant obligé de jeter l’autre à la poubelle. Mais finalement, je ne sais pas grand-chose de ce projet de financement. Pour le moment, nous en avons seulement discuté rapidement. Ce n’est que des mots prononcés au milieu d’une conversation. Je ne sais même pas si tout cela est susceptible d’aboutir. Il serait donc peut-être temps de passer enfin dans le concret et d’avoir des réponses. J’espère sincèrement que cette venue de Nessa me permettra de voir un peu plus clair au milieu de toute cette histoire. Lorsque l’on a convenu de ce rendez-vous, je me suis immédiatement senti sur un petit nuage, avec l’espoir que les choses puissent enfin bouger pour moi. Et maintenant, je suis simplement l’impatience. Je suis au beau milieu de ce qui pourra peut-être prochainement devenir mon île. Je commence à me faire des films dans tous les sens, à envisager toutes les éventualités de cette histoire. J’ai l’impression d’être un gamin devant ses cadeaux de Noël, mais auquel on demande d’attendre que tout le monde soit réveillé avant de pouvoir passer à l’ouverture. J’espère qu’ils ne vont pas tarder. L’heure du rendez-vous approche à grands pas. J’étais tellement excité que je n’ai presque pas dormi de crainte de manquer le réveil. Ce n’est pas simple de se sortir du sommeil lorsque l’on ne peut rien entendre.

Alors que je fais les cent pas au milieu de la vaste prairie que j’entrevois comme l’un des points principaux de ma future pension, mon téléphone se met à vibrer au fond de ma poche. Je viens de recevoir un message. Je me précipite pour voir de quoi il s’agit. Une pub à la con ? Je n’espère pas. Normalement je ne devrais pas en recevoir. Depuis que j’ai bloqué les dernières que j’ai reçues, je suis plutôt tranquille de ce côté-là. Mais ils sont chiants avec ça, c’est toujours dans les pires moments, lorsque l’on attend un message avec la plus grande impatience que l’on reçoive une invitation pour une journée porte ouverte ou une vente privée qui ne nous intéresse pas le moins du monde. Lorsque l’écran s’allume, je vois immédiatement qu’il s’agit d’un SMS en provenance de Nessa. Oh yeah ! Des nouvelles de mon ami. J’espère qu’elles sont bonnes et qu’il n’est pas en train de m’annoncer un retard ou de décommander sa venue. Ça, ce serait le pire truc pour moi. Je veux juste qu’il vienne, que je puisse lui montrer tout cela, que je puisse exposer mes projets, que je puisse lui vendre l’idée en espérant pouvoir bénéficier du fameux financement que nous avons rapidement évoqués. En espérant que ce soit possible, bien entendu. Les doigts légèrement tremblants sous le coup des émotions qui défilent dans mon esprit, je fais glisser la notification pour avoir accès au contenu du message. Il vient d’arriver sur le ponton de l’île, il me demande si je viens le rejoindre ou s’il doit me retrouver quelque part. Je n’en reviens pas. Il est là alors que je ne l’ai même pas vu arriver. J’ai envie de sautiller de joie, mais je n’ai pas le temps pour cela. Fébrilement, je me contente de tapoter une réponse rapide.



Je ne perds pas un seul instant. Je range mon téléphone en le faisant glisser au fond de ma poche avant de l’égarer et de me retrouver dans une galère monstrueuse, puis j’attrape Miju avant de sauter sur le dos de mon fidèle Hélios. Je me cramponne d’une main tandis que l’autre bras maintient le Moustillon chromatique contre mon corps tandis que le Dracolosse prend son envol. Il aurait certainement été plus simple de renvoyer le petit pokémon eau dans sa pokéball, mais il a horreur de ça. Il faut toujours négocier pendant un temps inconsidérable jusqu’à ce qu’il finisse par accepter. Et clairement, je n’ai pas le temps pour cela présentement. Je suis bien trop pressé d’aller retrouver Nessa. Je vais donc me débrouiller comme je le peux. De toute façon, on n’en a pas pour bien longtemps. Quelques battements d’ailes, et pouf c’est terminé. C’est limite s’il ne me faut pas plus de temps pour monter et descendre du dos de mon partenaire. Mais bon, ce n’est pas le plus important. Cela aurait été bien plus long de devoir faire le trajet à pied. Donc ça me convient bien ainsi. En seulement quelques instants, on se posait à quelques mètres de mon ami, que je me suis empressé de rejoindre tout en gardant mon cher Miju dans mes bras. Au moins, de cette manière, je sais très bien où il est. Parce que lui, c’est le genre de pokémon capable de partir en exploration sans se préoccuper de ce qui l’entoure. Donc forcément, c’est un spécialiste pour s’égarer dans les recoins les plus inattendus. Là, au moins, je m’évite la perte de temps et les angoisses inutiles au moment où je me lancerais à sa recherche lorsque ce sera le moment pour moi de repartir.

▬ Hey ! Ça va ? Le voyage s’est bien passé ? Tu as vu, ça semble vraiment cool comme endroit ! C’est vraiment un bon plan que tu m’avais filé en me disant de venir faire un tour dans les environs pour ma recherche d’emplacement. Je pense que j’ai véritablement eu un coup de cœur.

Je jette un coup d’oeil à l’horizon, toujours pas le moindre signe concernant la venue de l’agent immobilier. Bon... je suppose qu’il va être en retard. Je me demande si cela vaut vraiment le coup de l’attendre ou si je me lance dans une petite exploration avec Nessa. Après tout, s’il n’est pas à l’heure c’est son problème. Il se débrouillera pour nous rejoindre par la suite. Moi j’étais présent au moment que l’on avait convenu. Même Nessa, il est parvenu à être dans le timing alors que c’était possiblement encore plus compliqué pour lui, que pour moi. Donc clairement, ce n’est pas notre souci. Je me tourne alors vers l’éleveur de Sinnoh afin de lui proposer une petite visite. Je ne connais pas trop les lieux, encore, mais pour une vue globale je suppose que ce n’est pas un souci. Je veux simplement lui présenter les principaux environnements afin de lui expliquer ce que j’ai en tête pour mon projet. C’est tout de même pour cette raison que l’on est venu ici. Sinon, on aurait pu se retrouver sur une plage pour siroter un verre à l’ombre d’un parasol. Mais non. Aujourd’hui, on doit parler affaire. Peut-être que l’on finira autour d’une bonne boisson en fin de journée, mais pour le moment ce n’est assurément pas notre priorité.

▬ Ça te tente de commencer par une petite visite ? Parce que là, clairement, ça risque d’être vraiment long si l’on veut faire tout le tour. Par rapport à la proposition initiale qui était faite, les termes du contrat ont bien changé. Avec les dégâts occasionnés par le dernier Tsunami, le propriétaire souhaite se débarrasser de tout ce qu’il avait ici. Il n’aurait visiblement pas les moyens de financer la remise en état de l’île, donc il casse les prix. De ce fait, outre la zone qui appartient à la collectivité et qui est donc librement accessible, je pourrais acquérir quasiment les trois quarts de l’île... Ça semble être une belle affaire, même s’il y a beaucoup de boulot à fournir.

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HRP - OLALA. Tu dois lire ça.:

C'est du sérieux, cette fois

Kaktus & Nessa

Après quelques secondes de réflexion, je me décide à faire rentrer Auriol dans sa pokéball. Je me doute bien que, vu l’espace à disposition, cela ne poserait aucun problème de le laisser se balader à sa guise sur l’île et ses environs. Puis Kaktus ne serait pas contre voir un tel spécimen de type dragon, étant donné sa spécialisation. Le problème, c’est que je crains qu’il n’aille embêter les Noadkokos simplement pour jouer. Enfin, ce n’est pas une crainte, je suis persuadé que si je le laisse faire, c’est exactement ce qu’il ira faire et je ne tiens pas à être à l’origine d’une apocalypse. Par contre, je laisse sortir Swen. La Nanméouie me suit dans presque tous mes déplacements, il est rare qu’elle reste aux Eoliennes. Ce n’est pas comme si nous discutions, elle reste un pokémon, mais je compte en général sur son regard pour m’indiquer quand je m’emballe trop. Spyros interviendrait lui-même et ferait irruption dans mes pensées pour me juger – parce que c’est définitivement ce qu’il fait de mieux – c’est pour ça que je préfère être accompagné de Swen. Puis Spyros reste en semi-convalescence à la pension, même s’il déteste ça. Il n’est pas au top de sa forme en ce moment et je tiens à lui épargner des trajets dans tous les sens, les décalages horaire à n’en plus finir et compagnie. Enfin bref, je ne suis pas venu ici pour disserter de mes voyages à répétition.

A peine mon message à Kaktus envoyé pour lui indiqué que je suis arrivé à bon port que j’en reçois la réponse. Il arrive. J’en profite pour expliquer un peu plus clairement à Swen ce qu’on vient faire ici, prendre connaissance des lieux pour voir si nous parvenons à y projeter une pension aussi bien que lui, si nous pouvons le conseiller et également commencer à mettre en place le dossier de financement. Au moins, ce lopin de terre m’a été présenté comme une sacrément bonne affaire par Kaktus, donc je n’aurai pas à essayer de m’approprier le bagou de mon grand-père avec les agents immobiliers. Surtout que je n’y connais rien, en vrai. Je l’ai vu et entendu faire, le vieux bougre, mais je n’étais pas vraiment du genre à écouter avec attention. J’écoutais simplement parce que c’était drôle de le voir négocier, mais je ne me suis jamais dit que je pourrais essayer de faire pareil un jour. Donc ce n’est pas plus mal que je n’aie pas à le faire, j’épargnerai ce spectacle à tout le monde. D’ailleurs, je n’ai pas le temps de me perdre davantage dans mes pensées que je vois un Dracolosse atterrir, avec un certain coordinateur que je connais bien sur son dos.

« Hey ! Ça va ? Le voyage s’est bien passé ? » Une chose est sure, il est de bonne humeur. Ça se sent qu’il est impatient de me faire découvrir sa trouvaille. La suite de ses propos ne fait que le confirmer : l’engouement est présent. « Bah écoute, nickel ! Je pensais que j’aurais plus de mal à trouver la bonne île, mais ça s’est fait tout seul. Et ouais, c’est vraiment sympa comme coin, j’étais venu en touriste curieux et j’avais bien aimé. Puis les Noadkokos d’ici font délirer ! » Alors, il est certain que cohabiter avec d’immenses créatures de je-ne-sais-pas combien de mètres, ça doit être particulier, mais je m’y connais un minimum dans le domaine de la vie sur le territoire d’une espèce protégée. Alors oui, des Baudrives et des Grodrives, ça n’a rien à voir, mais quand même un peu. Il y a certaines normes pour pouvoir s’installer sur ce genre de terres, j’ai fait toutes les recherches et démarches quand j’ai fait en sorte que la pension s’agrandisse pour m’assurer la propriété des territoires pour qu’ils ne tombent pas dans des mains inconnues. Je ne doute pas que si Kaktus souhaite s’installer ici, il a totalement pris en compte la partie sauvage de l’île. Nous n’avons jamais trop eu l’occasion de parler écologie, préservation des espèces ou autres sujets de ce genre, mais je doute qu’en ayant un attrait plus que prononcé pour les pokémons de type plante et eau, il soit insensible à ces thématiques.

« Ça te tente de commencer par une petite visite ? » Je souris et fronce légèrement les sourcils. L’impatience du futur éleveur est palpable. J’avais cru comprendre que nous devions rencontrer un agent immobilier et que ce serait lui – ou elle, j’en sais rien – qui nous ferait visiter l’île. J’ai peut-être mal compris, aucune idée. « Je… Oui. Je suis venu pour ça, non ? » Je ris légèrement, parce que rester grave et neutre, très peu pour moi. Je sais être professionnel et sérieux, mais ça n’empêche pas de conserver une certaine légèreté, dans la joie et la bonne humeur. Je garde ma question en arrière-plan, parce que ce n’est pas si important que ça. Surtout que les informations qui suivent données par Kaktus doivent avoir tout mon intérêt. Il est vrai qu’il y a eu ce tsunami qui a frappé le coin, je suis venu pour aider à la reconstruction, et il est assez logique que la valeur immobilière des environs baisse après avoir subi une catastrophe naturelle majeure. C’est le moment idéal pour ça, surtout quand on est dans la situation de Kaktus à vouloir bâtir une pension de zéro, d’une certaine manière, dans tous les cas, il y aura beaucoup de travaux. La bonne affaire ne l’est que d’autant plus. Si je comprends bien, il n’y a environ qu’un quart de l’île qui ne serait pas en vente car appartenant au domaine public, donc accessible à tous. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose sur le plan marketing, d’ailleurs, quand on y réfléchit. Sur le papier, ça me semble prometteur. Encore faut-il constater l’étendue des dégâts, pour estimer globalement les frais de remise en état et voir si cela ne sera pas trop coûteux. Après, la réhabilitation d’une île, c’est à des années-lumière de ce que je peux connaître. Déjà que j’ai difficilement intégré les notions d’architecture lors de la reconstruction de la pension aux Eoliennes et que j’ai même abandonné quand ça a parlé d’hydrométrie, topographie tout ça. Savoir où creuser, stabilité du sol et de la structure et compagnie, un vocabulaire à coucher dehors rien que pour savoir où il est possible de bâtir de la manière la plus sure possible. Je pense que Kaktus aura lui aussi besoin d’un coup de main pour ça.

« Du coup, cet endroit, tu le sens vraiment bien ? Tu te vois vivre ici ? Parce que c’est super important, c’est là où tu vas passer une très grande partie de toutes tes journées. Désolé si je te fous un peu la pression avec mes questions qui font peur, mais c’est le genre de truc crucial. Ce n’est pas très possible de pouvoir tout déménager pour aller ailleurs une fois lancé. Enfin avec un lieu comme ici, le climat, le panorama et tout simplement la situation géographique, ça fera partie de ton identité commerciale. Si tu te bâtis une bonne réputation, c’est un peu du suicide de se délocaliser, parce que ça ne donne pas une image de constance, et donc de sérieux. » Et je me rends compte que je suis totalement en train de m’emballer dans mes explications. En voulant justifier de pourquoi c’est important, j’ai peur que Kaktus considère ça comme une montagne colossale et qu’il voit ça comme une décision absolument définitive qu’il devra donner. « Enfin, ça peut se faire, en vrai. Et si vraiment tu t’es fait un nom, ça changera pas grand-chose si t’es ailleurs. Je crois. » Je réfléchis à mon propre cas. Si je montais une pension autre que les Eoliennes, dans une autre région où je ne sais quoi, je pense que ma réputation me précèderait, donc que ça ne serait pas si pire. Quand tu débutes dans le métier, par contre, ce n’est pas la même. Kaktus a beau déjà avoir de l’expérience, il reste totalement débutant en tant que futur dirigeant de sa propre pension. Il n’y a plus qu’à voir comment il vend sa réponse.

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HRP:

Je suis tellement impatient de pouvoir présenter les lieux à Nessa. Je sais que ça ne va pas changer grand-chose à ma décision, parce qu'en vrai elle est quasiment déjà prise. Mais je dois bien avouer que j'aimerais avoir son avis sur le sujet. Étant donné que, dans le fond, ça fait un bon moment déjà qu'il est devenu éleveur. Il a donc possiblement une vision bien différente des choses par rapport à l'idéalisation que je peux me faire de la profession. Mais surtout, j'aimerais comparer les idées que je possède déjà à celles qu'il pourrait avoir. Je sais pertinemment que je ne peux pas penser à tout. Je suis donc persuadé que cela pourrait grandement m'aider, de bénéficier de la vision d'une personne qui s'y connaît et qui a déjà une assez bonne idée de ce que je désire faire dans les environs. Mes préférences en matière de pokémon, je pense qu'il s'en souvient. En même temps, ce n'est pas bien compliqué. Il doit donc certainement s'attendre à ce que je cherche à mettre en place des environnements adaptés aux pokémons que j'affectionne tout particulièrement.

En vrai, je ne sais même pas vraiment pourquoi je tiens à ce point à avoir son avis. Il est vrai qu'il va placer ses billes dans le projet, mais est-ce pour autant que son point de vue sur la question compte réellement ? Je ne sais pas trop. Il m'avait dit que sa fondation se contenterait de me filer l'argent et que derrière il faudrait que je me débrouille plus ou moins par mes propres moyens pour que cela fonctionne. Donc, normalement, sauf erreur de ma part, je suis le seul à décider. Toutefois, je dois bien avouer que je n'ai pas lu toutes les petites lignes du contrat. Je ne sais donc pas vraiment à quel point je suis libre au niveau de mes prises de décision. Je ne sais pas non plus si l'avis qu'il peut avoir sur ce lieu est susceptible de changer quelque chose au résultat final. Mais comme c'est lui qui m'a envoyé dans cette zone de la région, je ne pense pas qu'il puisse voir un inconvénient dans ce choix. Ma seule crainte, ce serait qu'il trouve mon projet un peu trop ambitieux pour un commencement. Après, je me doute bien que tout ne pourra pas être possible dès l'ouverture et qu'il me sera sans doute nécessaire de faire quelques choix concernant l'ordre de mes priorités.

Lorsque je parviens enfin à avoir la vision sur Nessa, alors que je me dirige en direction de la plage, je suis un peu surpris de découvrir le pokémon qui l’accompagne. Il est avec une Nanméouie ? Je ne m’attendais pas à ça. En vrai, je ne sais même pas pourquoi cela m’étonne à ce point là. Je ne sais pas trop. Ce n’est juste pas forcément le pokémon que j’aurais envisagé de voir à ses côtés. Le pire, c’est que je n’ai même pas la moindre explication pour venir appuyer mon état de surprise. Je me serais plutôt attendu à le voir venir avec un ou plusieurs pokémons électriques, voir pourquoi pas des gros machins de type acier. Je ne sais même pas si c’est réellement son délire, mais je ne sais pas. Je me dis que ça collerait bien à l’image que je me fais de lui. Toutefois, je n’exclue pas l’éventualité que je me plante sur toute la ligne. Mais tout de même. Je sais que les pokémons électriques c’est son truc et je le visualise bien aux côtés d’un gros machin bien imposant et dur comme l’acier. Il ne faut pas me demander pourquoi, c’est juste ce qui traîne dans mon esprit. Dans tous les cas, je suis bien content qu’il soit enfin arrivé sur place, même si ce n’est pas vraiment avec le Pokémon que j’aurais imaginé.

Lorsque je lui demande si le voyage s’est bien passé, il me répond que oui. Il pensait avoir plus de difficultés à trouver la bonne île, mais non, cela s’est fait tout seul. Cette information pourrait sembler anodine, mais personnellement cela me rassure. S’il a trouvé facilement, sans avoir beaucoup d’indications, je me dis que mes potentiels futurs clients ne devraient pas rencontrer beaucoup de difficultés non plus. C’est un peu rassurant, tout de même. J’avais un peu cette crainte, l’éventualité que les gens ne puissent pas trouver ma localisation. Mais visiblement, le coin est assez connu pour être facilement localisé. Après tout, même moi je suis parvenu à trouver. Avoir la preuve que c’est également possible pour d’autres, cela me rassure. Il ajoute qu’il avait déjà vu le coin lorsqu’il était venu en touriste, et qu’il avait beaucoup apprécié. Ça aussi, c’est cool. Mais je m’en doutais déjà. Après tout, il m’avait mentionné le coin, lorsque l’on s’était revu lors de cette soirée un peu spéciale. Il m’avait totalement vendu le délire des Noadkoko géants qui vivent dans le coin. Et il avait totalement raison, ils me font trop délirer aussi. En vrai, j’ai vraiment hâte d’apprendre à mieux les connaître, moi aussi.

Kaktus ▬ Ah c’est cool alors ! Et j’avoue ! Ils me font trop délirer aussi ! Quand tu m’en as parlé la dernière fois, et que je suis venu découvrir ce spectacle local de mes propres yeux, je suis totalement tombé sous le charme. Ils sont beaucoup trop cool ! J’ai trop hâte de pouvoir les connaître davantage. Je suis certain qu’ils doivent être bien marrant !

Je suis impatient de lui faire découvrir les lieux. Je suppose qu’il doit ressentir. Mais pour le coup, je n’y peux rien. Je n’ai même pas envie d’attendre l’arrivée de l’agent immobilier. J’ai trop envie d’avoir un premier retour concernant ce que Nessa est susceptible de penser de cet endroit. À ma question, il se marre un peu, en disant qu’il est tout de même un peu venu pour ça. On commence alors à discuter un peu des lieux. Je balance les infos que j’ai pu obtenir au sujet de l’île. En vrai, cette chute des prix en raison de la catastrophe naturelle que la zone a pu subir, ça me semble vraiment être une aubaine. Dans tous les cas, pour faire à mon idée, j’aurais dû engager d’importants travaux. Là, je me dis que je vais seulement devoir m’organiser au mieux pour déblayer ce qui n’a pas lieux de rester sans pour autant perdre la rentabilité de nos efforts. Je n’y connais pas grand-chose en construction, mais je suppose qu’avec des recherches et en faisant appel aux bons professionnels, je devrais pouvoir m’en sortir. Il me pose alors la fameuse question, celle qui est angoissante, celle que je me pose depuis que j’ai découvert le coin. Celle que je continuerais sans doute de me poser pendant un bon moment encore. Toutefois, je pense que j’ai ma réponse. J’ai eu un véritable coup de cœur la première fois que j’ai découvert l’île. J’ai immédiatement commencé à envisager tout un tas de possibilité alors que je n’avais qu’une vaste zone en friche devant les yeux. Je suppose que c’est une bonne chose. J’ai envie de le voir de cette manière en tout cas.

Kaktus ▬ J’ai envie de dire oui. Enfin là comme ça, je me dis que ça ne doit pas être une vraie réponse pour toi. Mais je ne sais pas si je peux faire plus assuré. C’est un peu dans ma nature, je crois, d’être une boule d’anxiété et d’incertitude. Mais cet endroit, je le sens bien. Il offre beaucoup de possibilités. Il correspond à la plupart des attentes que j’avais. Il semble être l’environnement idéal pour les créatures aquatiques, il offre une végétation fournie qui devrait plaire également aux types plantes. Avec autant d’espace, je me dis que ça pourrait également être une bonne chose également pour les dragons qui vont avoir de l’espace pour s’exprimer, autant dans les airs, que dans l’eau ou sur terre. Je vois beaucoup de potentiel. Je me dis que j’aurais sans doute besoin de l’aide de professionnel pour m’assurer de la viabilité de mes idées. Mais en vrai, ouais, plus j’y songe, plus je vois des avantages à m’établir ici. Ma principale craintes, c’était que ce soit difficile de la localiser pour de potentiels clients. Toutefois, tu as facilement trouvé. Je me dis qu’avec la bonne communication autour, ça doit être ok.

Je marque un temps d’arrêt, pour reprendre mon souffle. Mais également pour continuer la progression pour la visite. Je lui laisse également le temps de réagir à ma réponse. Parce que j’ai tout de même balancé de bons éléments déjà. Bien que je n’ai pas encore totalement terminé. Toutefois, je préfère attendre que l’on ait un meilleur point de vue sur l’ensemble de l’île avant de poursuivre. Je nous entraîne alors en direction d’une position plus élevée, là où je me trouvais avant qu’il ne me prévienne de son arrivée. D’un geste du bras, je désigne la zone qui se trouve autour de nous.

Kaktus ▬ J’aime beaucoup cette zone. Elle est un peu en hauteur, ce qui permet d’avoir la vision sur une bonne partie de l’île. Elle permet d’avoir la vision sur la mer aussi, et donc de repérer à l’avance l’arrivée d’un potentiel visiteur. En plus, ce coin là est plutôt plat. Je ne sais pas trop comment ça fonctionne, mais dans ma tête ça semble cool pour les bâtiments principaux. Ils seront plutôt visibles aussi depuis la mer, donc les gens pourraient facilement se dire que c’est bien le bon endroit avant même d’accoster. Tout est à construire, donc je me dis que je peux leur donner un visuel facilement identifiable. Pour ce qui est de l’ensemble du territoire, je me dis que j’aurais tout intérêt à acquérir la totalité. Outre la partie protégée qui va rester dans le domaine public. Ainsi, je serais certain de ne pas être bloqué dans mon projet. Quitte à aménager progressivement les zones, au moins, ce sera là. Et je pourrais œuvrer en fonction de comment ça fonctionne. Ça me laisserait le temps de faire mieux connaissance avec le groupe local de Noadkoko et d’éviter les tensions liées à une invasion brusque et massive de ce qu’ils pourraient considérer comme leur territoire. En y allant tranquillement, je me dis que ça favoriserait la cohabitation. Je ne sais pas trop ce que tu en penses ?

Dans ma tête, c’est cool. C’est la bonne solution. Genre acheter tout le terrain disponible, ça me semble être l’évidence. Je peux préparer les plans pour la totalité, mais réellement engager les travaux de manière plus progressive, afin de conserver un peu de moyens financier pour faire tourner l’activité. Ce sera forcément un peu compliqué pour moi, dans un premier temps, de me dire que je ne peux pas agir partout. Mais je me dis aussi que ça va me permettre de me donner des pistes d’amélioration sur le long terme. Parce que ce que je vais envisager dès le départ, ce ne sera pas forcément ce dont j’aurais besoin par la suite. Je me donne ainsi la possibilité d’envisager des changements d’organisation en fonction de ce que je découvrirais de la vie sur place. Mais sur le fond, ça ne change rien au fait que je vois vraiment cette île comme l’emplacement idéal pour me lancer sur mon propre projet.

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